la chair souffre, dépéritet meurt. Dieu est immuable, éternel. Autant les cieux sont
élevésau-dessus de la terre, autant les conditions d'existence céleste duCréateur sont
élevées au-dessus des conditions d'existence terrestrede la créature. L'homme-chair,
c'est l'homme naturel oupsychique (1Co 2:14 3:1) avec son intelligence (Col 2:18),ses
sentiments (Ro 8:6-7), ses passions (Ga 5:24), sesdésirs poussant à l'action (Ga 5:16),
sa volonté (Eph 2:3),son activité personnelle (Ga 5:19), son enveloppe matérielle =son
corps (Col 2:11); c'est l'homme naturel envisagé dans soninfériorité tragique, et son
entière dépendance par rapport à Celuiqui l'a créé et qui soutient sa vie (Job
34:15,Esa 40:6,8).«L'homme n'est que chair» (Ps 78:39) signifie: l'homme est
unepersonnalité suspendue à la personnalité de Dieu qui fait vivre, quifait mourir, qui
ressuscite. Pour l'Hébreu, dire: «ma chair languitaprès toi» est l'équivalent de «je
languis...» (Ps 63:2). Dans le N.T., la caractéristique est la même et nous n'y
relevonspas plus le dualisme platonicien que dans la Bible hébraïque. Lachair, en tant
qu'expression de la personnalité humaine, n'estl'objet d'aucun jugement moral
défavorable. Elle est faible etbornée (Mt 26:41,Mr 14:38,Jn 8:15) et quand Paul parle
de sa viedans la chair, il ne lui reproche rien et jamais ne la condamne commetelle.
C'est «dans la chair» qu'il servait Dieu commepharisien (Ga 1:14) et que maintenant il
vit pour Christ (Ga2:20). Quand Jésus, parlant de sa chair, dit à ses disciples:
«celuiqui se nourrit de moi vivra par moi», Il déclare que quiconques'assimilera sa
personnalité partagera sa vie éternelle (Jn6:57); et quand plus tard Pierre et l'auteur
de l'épître aux Hébreuxparleront des souffrances de Jésus et de son obéissance «dans
lachair, aux jours de sa chair» (1Pi 4:1,Heb 5:7-9 10:20),ils donneront la preuve la plus
haute que «la chair», envisagée commel'ensemble des ressources de la personnalité
humaine, est parelle-même, pourvu que l'Esprit la fortifie et l'éclairé,
parfaitementpropre au service intégral de Dieu. Jésus «venu en chair» (1Jn4:2) a pu
dire: «Qui m'a vu, a vu le Père» (Jn 14:9), alorsqu'il avait été «semblable en toutes
choses à ses frères» (Heb2:17), «tenté comme nous en toutes choses, sans commettre
aucunpéché» (Heb 4:15).
4.
La chair et le péché.Paul nous avertit que le péché s'est
emparé de la chair et l'adénaturée par le moyen d'une «transgression», d'une«violation»
(Ro 5:14
et suivant
); d'où il appert que le péchén'est pas chez lui dans là chair, et que
les théologiens quiattribuent à un dualisme radical entre la chair et l'esprit(Sabatier) la
croyance que la chair, organisme matériel, est leprincipe et le siège du péché,
comparable à la
hulê
des Grecs(Oltramare), se trompent gravement. La façon dont
l'apôtre parle des«oeuvres de la chair» (Ga 5:13,21) prouve que pour lui le péchén'est
nullement relégué dans l'organisme par opposition à je ne saisquel être spirituel. La
psychologie de Paul n'est pas dualiste, maismoniste. On a vu plus haut que
l'homme-
sarx
est pour lui commepour tous les auteurs bibliques l'homme tout entier. Les
allusionsqu'il a faites à la chute (Ro 5:12,21,2Co 11:3,1Ti 2:14) etl'ensemble de sa
doctrine de l'Esprit (Ro 7 à Ro 8)montrent que pour lui l'homme-chair qui aurait pu se
développer dansla filialité céleste et se nourrir de l'Esprit--substance divine etsource