s'accomplira finalementl'oeuvre dissolvante du mal, elle a pour dernière
conséquencel'inertie, laquelle n'est qu'une forme du néant.
3.
Des deux observations
précédentes en découle unetroisième, à savoir que la notion biblique du bien a pour
caractèrede tenir celui qui la possède à l'abri du pessimisme, dont lesravages se font
sentir dès le premier contact de l'adolescence avecla vie et qui n'est lui-même qu'un
abaissement de la vitalitéhumaine; tandis que les jeunes qui grandissent dans le
désarroi de lamorale et de la métaphysique font à la vie un accueil réservé quileur
ménage une vieillesse précoce, le chrétien va à la vie avecconfiance; les épreuves qu'il y
affronte ne brisent pas sonenthousiasme, il est optimiste, non pas de l'optimisme de
Candide,dont Voltaire a fait le procès, ni par une sorte d'euphorie quitiendrait à la fois
de la légèreté et de la disposition de certainstempéraments à s'accommoder de tout,
mais d'un optimisme fondé à lafois sur l'espérance que «toutes choses concourent au
bien de ceuxqui aiment Dieu» (Ro 8:28) et sur la certitude que le Dieu de laBible,
créateur et rédempteur du monde, peut tirer le bien dumal (Ge 50:20) et qu'il
poursuivra ici-bas victorieusement sesdesseins malgré tous les obstacles, jusqu'au
moment où il sera «touten tous» (1Co 15:28). Cette certitude, qui donna son thème à
laprédication des prophètes d'Israël, inspire à l'Apocalypse son chantde triomphe.
Jésus la résume dans cette image: «Je voyais Satantomber du ciel comme un éclair»
(Lu 10:18). La chute de Satan,c'est la défaite du mal, son définitif anéantissement.
D'où ilressort que le règne du bien, à l'établissement duquel sont appeléestoutes les
bonnes volontés, ne va pas sans les conditions du bien;l'optimisme chrétien, qui
nourrit l'espérance en même temps qu'il estun réconfort souverain pour l'âme qui
souffre et qui lutte, est avanttout un stimulant vers la sainteté personnelle, une
invitationimpérative à l'imitation du Christ: «Quiconque a cette espérance enLui, se
purifie comme Lui-même est pur» (1Jn 3:3, cf. 1Co11:1). Alex. W.