BIBLE (la)
-1. Nom.--2. Parties.--3. Contenu.--4 Divisions.--5. Langues.--6.Texte.--7.
Composition.--8. Valeur.
1. NOM.
Le mot Bible désigna d'abord le recueil des Écrits
sacrés de lareligion juive; puis, quand le Nouveau Testament eut été constitué,il fut
appliqué à l'ensemble des saintes Écritures, document normatifde la religion
chrétienne et plus spécialement des Églises issues dela Réforme. Le mot Bible dérive
du grec
biblos
qui désignel'écorce intérieure du papyrus, avec laquelle on faisait le
papier.Les livres écrits sur ce papier s'appelaient
biblia.
L'Églisechrétienne, qui
considérait les documents de l'A.T. et du N.T. commeles livres par excellence, les
nomma, au V e siècle
biblia,
lesBibles =la collection des livres. Jérôme les avait déjà
appelés une«bibliothèque divine» ou sacrée. Le terme grec
biblia,
neutrepluriel
transporté en latin, fut peu à peu regardé comme un singulierfém., et «les livres»
devinrent «le Livre»: la Bible. C'est ainsiqu'un titre destiné à faire ressortir la diversité
des Écrits sacrésperdit sa signification première et parut au contraire avoir étéchoisi
pour faire ressortir l'unité des saintes Écritures.Insensiblement la masse des chrétiens
oublia, avec la multiplicitédes ouvrages que renferme la Bible, la diversité de leur
origine etla grande variété de leurs auteurs. On ne vit plus qu'un livre donttoutes les
pages avaient la même inspiration, la même intention, avecun seul auteur: Dieu. Cette
transposition, due à une assonanceverbale, est intéressante à noter, parce qu'elle nous
explique lacause première de toutes les résistances opposées par l'ensemble del'Église
à la science historique qui cherche à remettre chaque livredans son milieu et à
l'expliquer par son époque. On retrouve déjàl'expression «la Bible» en français au XIII e
siècle chez Joinville.Wiclef s'en servit, et, par Luther, elle devint le mot qui
désignadans la Réforme les saintes Écritures. Les anciens Juifs disaient toujours pour
la Bible hébraïque «leslivres» (Da 9:2), ou, quand il s'agissait du Pentateuque, leslivres
de la loi, ou les livres de Moïse: (Ne 9:3 13:1) puis,les Écritures. Le mot grec
biblia
n'apparaît qu'avec le prologuedu Siracide, et sa façon de désigner la troisième partie de
l'A.T.par l'expression «le reste des livres» montre que, pour lui, la Loiet les Prophètes
étaient aussi des collections de livres. Cependantla tendance de faire ressortir l'unité
et la divinité du recueilsacré faisait déjà employer aux Juifs du temps de Jésus
l'expression«l'Écriture», lorsqu'il s'agissait de citations de l'A.T.
2. PARTIES.
La Bible
chrétienne est divisée en deux parties, deux ouvragesd'inégale longueur, l'Ancien
Testament et le Nouveau Testament. Lemot testament a besoin, lui aussi, d'être
expliqué par son origine.Le terme latin
testamentum,
traduit en français par
testament,désigne l'acte authentique dans lequel une personne exprime sesdernières
volontés. Mais le mot grec
diathèkè,
traduit en latinpar
testamentum,
a le double sens
de testament et d'alliance. Ilnous est venu par les LXX, qui traduisent ainsi le mot
hébreu
berith
: alliance, contrat de Dieu avec son peuple. La traductionlatine et l'usage
ecclésiastique ont donc détourné l'expressionprimitive de son sens propre. Par
abréviation, on s'est mis à direl'Ancien Testament au lieu de «les livres de l'Ancien