Page 1025 - Dictionnaire Westphal

Version HTML de base

à voiles, aux rames s'ajoute ici lavoile, en fin lin d'Egypte brodé (byssus); elle servait
aussi depavillon (à la bataille d'Actiurn, une voile pourpre désignait lenavire amiral).
Enfin des tentures teintes en bleu et en pourpre desîles d'Élisa (voir ce mot) abritaient
le pont du soleil. La poésieembellit peut-être certains de ces détails. Dans Ac 27
estdécrit le grand navire, transportant 276 personnes, sur lequel Paulfit naufrage.
Outre le grand mât, il comportait un mâtd'artimon (Ac 27:40), c-à-d. chez les anciens
une voile d'avant(appelée aujourd'hui misaine, l'artimon désignant la voile arrière).Les
gouvernails (Ac 27:40) étaient des espèces de larges ramesou pagaies sortant des deux
côtés du gaillard d'arrière. La proueportait sculptée l'enseigne du navire, divinité ou
animal symbolique(Castor et Pollux, Ac 28:11; comp. le petit morceau de bois deSag
14:1). Pour fixer le navire à l'arrêt, on jetait l'ancre,quelques fois. plusieurs,
ordinairement à la proue (Ac 27:30);avant le naufrage, on en mouilla quatre, et on les
mit à lapoupe (Ac 27:29,40) pour tenir le bateau tourné vers la terre,prêt à accoster si
possible. C'est l'une des mesures exceptionnellesqui furent prises à cause des
circonstances critiques de la tempête.On avait hissé la chaloupe qui, remorquée et
prenant l'eau,constituait un danger (Ac 27:17); puis, les matelots ayantcommencé à la
remettre à la mer pour fuir, on en coupa les câbles eton l'abandonna, plutôt que de la
laisser battre contre lebord (Ac 27:30-32). On avait allégé le bateau en jetant à l'eaula
cargaison (Ac 27:18), blé pesant et gonflé par l'humidité: aumoins en partie, car plus
tard on en a encore à sacrifier (Ac27:38); on avait aussi jeté les agrès (Ac 27:19),
les«apparaux»: bouts de vergues, poulies, toiles, etc. (la même mesureest prise par les
matelots du navire de Jonas, d'après Jon 1:5dans LXX). On avait ceinturé le navire (Ac
27:17), soitverticalement (Vers. Syn.), soit en long (Stapfer): les experts nesont pas
d'accord. Une autre manoeuvre avait consisté, soit à amenerla voilure, soit, plus
probablement, à lancer l' «ancreflottante» (Ac 27:17), lourde pièce de bois traînant à
l'arrièreet ralentissant l'allure. Près de terre, on naviguait à lasonde (Ac 27:28), qui
révéla le relèvement du fond et fitdécider l'échouage volontaire dès qu'on put voir la
côte avec unepetite plage: (Ac 27:39) on coupa les câbles des quatre ancresqui
préservaient le navire d'être drossé sur le rivage, on hissa lavoile d'avant pour l'y
mener maintenant plus sûrement, et pourgouverner on remit à l'eau les deux pagaies
qu'on avait parprécaution mises hors d'atteinte des lames (Ac 27:40). La
proues'enfonça bientôt dans un banc de sable, et tous les passagersgagnèrent la terre
à la nage ou sur des épaves (Ac 27:43
etsuivant
). La navigation antique dépendait en
effet beaucoup du vent:terriblement rapide avec lui (voir Euraquilon), désespérément
lentecontre lui (Ac 27:14,Ac 27:4-8), elle devenait fort dangereusequand le soleil et les
étoiles n'indiquaient plus la route (verset20); aussi pendant l'hiver, après l'époque du
jeûne (fin sept.), nefallait-il plus quitter les côtes de vue (Ac 27:9-12 28:11).
Ondépendait aussi des courants: de Troas à la Macédoine, Paul mit troisjours au plus
(Ac 16:11
et suivant
), et en sens inverse cinqjours (Ac 20:6), ce qu'explique encore
aujourd'hui le courantdescendant des Dardanelles dans la mer Egée. Les spécialistes