Page 82 - VERSIONS ET R

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enracinement dans la vie quotidienne, pour lire seul ou
avec d’autres, quelle Bible, pour quelle lecture ? Une
traduction familière permet de se laisser traverser par le
texte biblique qui peut alors habiter la mémoire et irriguer
la vie. Mais une traduction inhabituelle offre un
étonnement et des saveurs inconnues: elle déplace le
lecteur pour lui faire découvrir, encore une fois, la
nouveauté de cette Parole. Une traduction n’est donc
jamais parfaite, jamais achevée: elle est toujours à
reprendre, toujours à revisiter, à cause de la flexibilité et
de l'évolution de la langue.
Le 21ie siècle a radicalement transformé notre façon de
lire et de comprendre la Bible. Les grandes études
philologiques, archéologiques et historiques ont permis de
revisiter de fond en comble la matière biblique: les études
et les lectures des textes bibliques ont considérablement
évolué depuis les dernières grandes traductions françaises
dénaturées de nos temps modernes, débutant avec la
Darby et la Segond qui a subie un grand nombre de
révisions. Néanmoins le principe s'applique aussi aux
traductions des réformateurs comme la Olivetan qui subie
plusieurs révisions: Épée, Genève, Martin, Ostervald,
Lausanne, Machaira. Pour rendre aux mots de la Bible
leur épaisseur sémantique, leur mémoire plurielle qui
travaille encore le Livre des livres, ne l’oublions pas, la
Bible se conjugue à plusieurs voix qui se font écho l’une à
l’autre ou se jouent en contrepoint l’une par rapport à
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