Page 16 - VERSIONS ET R

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interprétation obligatoire ? N'interposent-ils pas, eux
aussi, une tradition entre la Bible et les fidèles ? Ne
restituent-ils pas à leurs instances ecclésiastiques le rôle
qu'ils ont refusé à celles du catholicisme ? La réponse à
toutes ces questions est un OUI résonnant qui nous
indique pourquoi de nos jours le christianisme est dans
un si piètre état.
Ce problème surgit très tôt, dans les années 1537-1545,
au cours d'une dispute qui oppose Calvin à Caroli. Caroli,
un curieux personnage, assez changeant et versatile,
occupe, en 1537, un poste de pasteur à Lausanne.
Il
accuse Farel et Calvin de ne pas beaucoup tenir au
dogme de la Trinité, les soupçonne d'être enclins à
l'abandonner et à le rejeter
. Il les somme de signer les
symboles d'Athanase et de Nicée-Constantinople, qui au
quatrième et au cinquième siècle de notre ère ont défini et
formulé ce dogme subversif.
Calvin s'y refuse
. Non pas
qu'il se sente en désaccord avec ces symboles, encore qu'il
se montre sévère pour celui de Nicée-Constantinople. Il
parle de bavardages inutiles, de charabia, et écrit que ce
symbole est "un poème fait pour être chanté plus qu'une
formule de confession" (autrement dit qu'il peut avoir un
usage liturgique, relever de la première catégorie de
confession de foi, mais pas de la seconde, car il manque
de précision et d'exactitude théologiques). Bien que
d'accord sur le fond (mais réservé sur la forme),
Calvin
n'accepte pas qu'on exige qu'il donne à un texte
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