LES RÉFORMATEURS ET LA TRINITÉ
La Réforme a mis tout l'accent sur l'Écriture. Chacun
connaît son mot d'ordre: "Sola Scriptura". Ce n'était pas
l'Église et l'Écriture, ou l'État et l'Écriture, mais l'Écriture
uniquement. Il s'agissait là d'un changement radical, cette
affirmation faisant très clairement de la Bible, et d'elle
seule, le centre et le fondement de l'autorité souveraine.
Une autorité assez forte pour servir de base tout à la fois
au salut individuel et à l'édification de la culture, terme
qui, pour nous, évoque tous les aspects de la vie
personnelle et nationale.
En effet, les protestants traditionnels et les sectes dites
évangéliques soulignent que seule l'Écriture a autorité en
matière de foi, mais déclarent-ils vraiment la vérité sur
cela où s'illusionnent-ils simplement dans les prétentions
chimériques de leurs conjectures bibliques ? Au seizième
siècle, contre les catholiques, les protestants ne cessent
d'opposer l'autorité à la Bible à celle des textes
ecclésiastiques; ils critiquent les enseignements, les
doctrines et les pratiques de l'Église Romaine au nom de
l'Écriture. L'adjectif «sola» dans l'expression «sola
scriptura» entend nier tout caractère absolu et normatif
aux textes ecclésiastiques comme les Symboles ou
Confessions de Foi. D'où le problème. En adoptant des
confessions de foi, comme textes de références, auxquels
on demande adhésion, les Réformés et autres bestioles à
prétentions évangéliques ne réintroduisent-ils pas une
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