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et dans les versions syriaque, copte, éthiopienne et arabe. - 1 Cor., XV, 5. Le
mot douze n'étant pas tout-à-fait exact, puisque Thomas était absent, quelques
manuscrits lisent les onze; on eût pu également lire les dix en admettant que
Judas aussi fût absent. - Marc, VIII, 31. Quelques manuscrits lisent après trois
jours; d'autres, le troisième jour.
12°
Il y a quelques exemples de falsifications plus coupables, faites dans un
intérêt de parti - Marcion est, à cet égard, le faussaire le plus renommé; mais
son entreprise n'était pas dangereuse, puisqu'il l'avouait hautement. - Deut.,
XXVII, 4. Le Samaritain a substitué au mot d'Hébal celui de Guérizim,
montagne située sur le territoire de la Samarie, et le passage ainsi falsifié fut
invoqué à l'appui de la construction du temple. - Juges, XVIII, 30. Au lieu de
Moïse, quelques manuscrits ont mis Manassé pour sauver l'honneur de la
famille de Moïse: le rabbin Salomon Jarchi le reconnaît. Cependant de pareilles
altérations sont rares dans l'Ancien-Testament; elles sont plus fréquentes dans
le Nouveau. Ainsi, pour accréditer le dogme de la perpétuelle virginité de Marie,
quelques manuscrits ont effacé les mots “avant qu'ils fussent ensemble” et
“premier-né (Matth., I, 18, 25).” Quelques manuscrits et quelques Pères ont
effacé “ni même le Fils (Marc, XIII, 32)” qui paraissaient favoriser l'arianisme;
c'est peut-être avec la même préoccupation que les manuscrits A, B et
quelques autres ont omis Luc, XXII, 43; de même encore Luc, XIX, 41.
13°
Il y a enfin des variantes qui, ne rentrant dans aucune des catégories
précédentes, ne peuvent guère s'expliquer que par des négligences de copistes.
Ainsi l'omission du nom de Joël, fils de Samuel (1 Chron., VI, 28, cf. verset 33
et 1 Sam., VIII, 2). L'évêque Lowth a compté, dans Esaïe, cinquante omissions
de ce genre, fort légères, du reste, quant au sens de la phrase. On peut trouver
une altération assez grave en 2 Sam., XXI, 19, dont le texte doit être rétabli
comme il se trouve 1 Chron., XX, 5 (voyez Bost, Dict. de la Bible, 1, p. 321). Les
quatre cent trente années mentionnées (Exode, XII, 40) comme temps du
séjour des Israélites en Egypte sont une incorrection; ce séjour ne fut que de
deux cent quinze ans, et le texte, tel qu'il existe, est en contradiction manifeste
avec Gal., III, 17. Ce chiffre, trop élevé, doit comprendre encore la vie des