Page 756 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION III - Introduction spéciale aux Epîtres, depuis la première aux
Thessaloniciens jusqu'à Jude. (Suite)
§ 184. Epître aux Hébreux (Rome, an 63).
- Comme le Saint-Esprit n'a pas
poussé l'auteur de cette épître à faire connaître son nom, ni à spécifier les
personnes auxquelles il écrivait, la détermination de ces points de détail ne
saurait être considérée comme essentielle quant à l'usage à faire de cette lettre.
Il ne faut pas être surpris non plus qu'on ait émis à cet égard des opinions
diverses. Toutefois, quoique dans les premiers temps, comme dans les
derniers, plusieurs écrivains aient pensé différemment, la croyance générale a
prévalu que l'apôtre Paul est l'auteur de l'épître aux Hébreux. Les observations
suivantes montreront jusqu'à quel point les preuves sont en faveur de cette
opinion.
Ceux auxquels l'épître était envoyée doivent avoir su de qui elle leur venait
(voyez chap. X, 34; XIII, 18, 19, 23); et il est difficile de croire qu'en la lisant, en
la conservant et en la faisant circuler, ils aient caché la connaissance qu'ils
avaient de son auteur. Les premiers Pères des Eglises d'Orient et de l'Eglise
d'Alexandrie, au second et au troisième siècles, nous apprennent que les
“anciens” (c'est-à-dire tout au moins les contemporains, si ce n'est les
personnes mêmes auxquelles l'original était adressé) la leur avaient transmise
comme un écrit de Paul; et les plus savants d'entre eux, Clément d'Alexandrie,
Origène et Eusèbe, sans ignorer les difficultés et les doutes que soulève ce
point,
regardaient
ce
témoignage
comme
concluant.
Ce témoignage est corroboré par la connaissance profonde que l'auteur
possède du système juif, connaissance digne d'un disciple de Gamaliel, et par
le sympathique intérêt qu'il montre pour le salut du peuple juif, tel qu'on le
trouve déjà exprimé dans Rom., IX, X et XI, et Philip., III.
Les allusions personnelles que nous trouvons dans l'épître n'ont rien qui ne
soit parfaitement compatible avec ce que nous connaissons de l'histoire de
Paul.
Il n'y a rien d'ailleurs, ni dans le style, ni dans la manière de traiter le sujet,