Page 71 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION V. - Des variantes. Règles pour déterminer le texte.
.
§ 41. Des variantes. Leur origine.
- Il y a plus de treize cents manuscrits
hébreux et de six cents manuscrits grecs connus qui ont été collationnés pour
la fixation du texte sacré. Ils ne représentent pas tous les Ecritures tout
entières, mais seulement des portions plus ou moins considérables. Chacune
des trois divisions de l'Ancien-Testament formait un rouleau ou volume
distinct, comme chacune des divisions du Nouveau-Testament forme, en
général, un manuscrit a part (voyez §§
et
.
Ces manuscrits, copiés à la main par exemplaires isolés, ont été exposés à de
nombreuses sources d'erreurs, volontaires ou involontaires, plus ou moins
importantes; on ne saurait guère s'en étonner si l'on fait attention que même
aujourd'hui les livres imprimés avec le plus de soin, renferment souvent de
nombreuses et grosses fautes typographiques. Les chances d'erreur étaient
bien plus nombreuses pour l'écriture; la possibilité de corriger à la main était
également une facilité pour altérer le texte; la lenteur du travail rendait faciles
l'addition, l'omission, le changement, la transposition d'une lettre, d'une
syllabe, d'un mot, même d'une portion de phrase.
Quelquefois l’écrivain copiait un manuscrit placé devant lui; d’autres fois, il
écrivait sous dictée. Dans le premier cas, son œil pouvait le tromper; dans le
second, son oreille. Des mots différents ayant une même syllabe finale, des
phrases différentes se terminant par un même mot, pouvaient induire en
erreur. On pouvait ne déchiffrer qu’avec peine le manuscrit, mal comprendre
ses abréviations, mal diviser les mots et les phrases, s’ils étaient écrits sans
pause ni ponctuation d’aucun genre, comme c’était le cas pour les raanus-crits
les plus anciens; le manuscrit enfin pouvait être en partie effacé. Ainsi,
différentes causes concouraient à altérer progressivement le texte, sans parler
même des falsifications auxquelles certains faussaires avaient recours dans un
intérêt personnel ou dogmatique. Mais ces erreurs, toujours locales, trouvaient
un contrepoids constant dans le texte des autres manuscrits. Elles n’avaient,