Page 661 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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emmenées en captivité (2 Rois, XVII). Un des prêtres captifs leur fut envoyé
pour les instruire, et quoique dans le commencement ils considérassent Dieu
comme une sorte de divinité tutélaire, et qu'une grande partie de leur système
religieux fût corrompue, ils sollicitèrent dans la suite leur réunion avec les
Juifs. Dans cette vue, Sanballat, le cusite (non pas le Sanballat de Néhémie,
XIII, 28), obtint la coopération d'un prêtre juif, Manassé, que les Juifs avaient
banni. Avec son concours, il réussit à attirer dans la Samarie un grand nombre
de personnes. Ils élevèrent alors sur le mont Guérizim un temple indépendant
qui resta debout jusqu'aux jours de Jean Hyrcan (109 av. J.-C.), et ils
célébrèrent le culte dans des conditions qui leur parurent plus conformes aux
prescriptions de la loi mosaïque. Leur foi et leurs pratiques se fondaient sur le
Pentateuque seul, et ils rejetaient, en bloc tous les autres livres inspirés.
Cette séparation fut permise de Dieu pour amener un plus grand bien. Le texte
samaritain de la loi a été soigneusement conservé et l'inimitié qui existait entre
les Juifs et les Samaritains rendit les uns et les autres jaloux de conserver
dans sa plus entière pureté leur texte respectif. Les Samaritains étaient, du
reste, exempts de cette fierté et de cette étroitesse qui distinguaient leurs
voisins. A cause de leur origine bâtarde et du mépris dont ils étaient l'objet tout
autour d'eux, ils se faisaient probablement une plus juste idée de la grandeur
de l'Evangile et de son caractère d'universalité. Ils considéraient toutes les
nations comme appelées au même titre à participer à ses bénédictions. Ils
reçurent aussi du Seigneur une des premières et des plus expresses
déclarations qu'il était en effet le Messie (Jean, IV), et ils sont souvent
mentionnés par lui dans le cours de son ministère.
Comme ils ne recevaient que le Pentateuque, il est particulièrement intéressant
de noter les passages sur lesquels, à cette époque, ils appuyaient leur foi à la
venue du Sauveur. Ils citaient Deut., XVIII, 15-19, et concluaient qu'il est le
Sauveur du monde, de Gen., XII, 3; XXII, 18; XXVI, 4; XXVIII, 14, etc.
Après les jours de notre Seigneur, il s'éleva trois sectes parmi eux; deux d'entre
elles, fondées l'une par Simon le magicien, et l'autre par son disciple
Ménandre, subsistèrent pendant plusieurs siècles, et furent souvent