Page 602 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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VIIe chapitre d'Esdras. L'institution de la fête des sorts, qui a continué
d'être observée jusqu'à ce jour, est une preuve palpable et permanente de
l'authenticité de ce récit. Le livre «Ester a du reste toujours été considéré
comme canonique par les Juifs, qui le tenaient en grande vénération.
Quant à son contenu, on peut le diviser comme suit: Festin donné par
Assuérus, qui se termine par son divorce, et le renvoi de la reine Vasti
(chap. I). Elévation «Ester au trône de Perse; service rendu au roi par
Mardochée, qui découvre un complot tramé contre lui (chap. II). Avènement
de Haman, son projet de détruire tous les Juifs (chap. III). Consternation
des Juifs; mesures qu'ils prennent pour se soustraire au sort qui les
menace (chap. IV). Ester déjoue les machinations de Haman contre
Mardochée; honneurs accordés à Mardochée; exécution de Haman (chap. V,
VI et VII). Le complot de Haman contre les Juifs est réduit à néant;
institution de la fête des Purim en souvenir de cette délivrance; avancement
de Mardochée (VIII à X).
Le livre d'Ester fait voir combien les Juifs, quoique dispersés au milieu des
païens, étaient protégés par la Providence contre ceux même qui projetaient
leur complète destruction. Bien que le nom de Dieu ne se rencontre pas
dans ce livre, sa main s'y reconnaît à chaque ligne; il prévoit les
événements, il les prépare, il les prévient et fait concourir toutes choses au
plus grand bien des Juifs et même à celui des païens (I, II, 1-10). Ce n'était
pas seulement la tranquillité des Juifs de Babylone qui était menacée; si
Haman eût réussi, comme la Perse était également souveraine à Jérusalem
et, par toute l'Asie, les Juifs, dans le monde entier, auraient péri, et avec
eux l'ensemble de l'Eglise visible de Dieu sur la terre.
Dieu se sert des circonstances en apparence les plus insignifiantes pour
amener l'accomplissement de ses desseins (verset 6). On doit remarquer la
fermeté de la foi de Mardochée, qui craignait moins le décret irrévocable du
roi de Perse qu'il ne se confiait en la fidélité de son Dieu (IV, 14). Il ne savait
pas comment, mais il savait qu'Israël serait délivré, et s'il demande le
secours d'Ester, c'est pour elle, pour sa gloire, et non point pour les Juifs
qui, dans tous les cas, “seront délivrés par quelque autre moyen.”
.
§ 101. Néhémie (445-428).
- Ce livre n'en formait primitivement qu'un seul
avec celui d'Esdras, bien qu'il ait été écrit ou compilé par Néhémie. Le
chapitre VII, 6-73, est probablement une compilation (verset 5); il en est de
même de XII, 1-26 (verset 23). Quant au reste, il y a des preuves évidentes
que c'est Néhémie qui l'a composé (l à VII; XII, 27-43; XIII, 6-31).