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Messie lui-même viendra pour établir un règne de paix qui finira par
s'étendre sur toute la terre (IX, 1-17). Partout les idoles seront
abandonnées; Juda, Ephraïm lui-même sera restauré (X, 1-12).
Néanmoins, de nouvelles scènes de désolation sont encore annoncées chap.
XI, 1-17. La destruction de Jérusalem est derechef prédite, en des termes
empruntés probablement à l'histoire de la première conquête: le ministère
prophétique sera estimé au plus bas (verset 12); les verges ou houlettes,
symboles du ministère pastoral, seront brisées, et des pasteurs insensés et
mercenaires seront tenus en grand honneur; toutes ces prophéties furent
littéralement accomplies lors de la conquête de Jérusalem par les Romains;
les Juifs, dans leur impiété, rejetèrent le Messie, Judas vendit son Maître à
vil prix, et les gouverneurs des Juifs se montrèrent sans force et sans
connaissance; “le bras était séché, l'oeil était obscurci (verset 17).” Mais
Jérusalem n'en restera pas moins une pierre pesante à tous les peuples. Les
Juifs mèneront deuil sur leurs péchés, particulièrement sur le plus grand de
tous, sur celui qui aura provoqué leur ruine (Jean, XIX, 37), et tout sera
pardonné (XII, 1- 13). Les idoles seront retranchées, les faux prophètes
finiront, il y aura un grand réveil. Puis le Saint-Esprit reporte notre pensée
sur le grand fait de l'amour de Dieu; l'épée frappera le ministère prophétique
dans la personne du Messie lui-même, et le pasteur étant frappé, les brebis
seront dispersées, mais une portion demeurera de reste et survivra à la
destruction de Jérusalem (XIII, 2-9). Jérusalem sera frappée et détruite, le
peuple sera dispersé. Christ s'élèvera de la montagne des Oliviers, et les
Juifs devenus chrétiens, contraints de fuir à cause des persécutions,
porteront en tous lieux l'Eglise nouvellement née, toutes les barrières étant
abaissées entre les Juifs et les Gentils (Leifchild. D'autres auteurs
rapportent cette prédiction au second avènement de Christ, dans sa gloire
antémilléniale). L'Eglise, sera dès-lors, et pour quelque temps, dans un état
mélangé de prospérité et de souffrance, de jour et de nuit, jusqu'à ce
qu'enfin le jour, plus glorieux que jamais, se lève et luise sur toute la terre,
et le monde entier sera “la sainteté à l'Eternel (chap. XIV).”
Ajoutons que dans la version des Septante plusieurs psaumes sont
attribués à Aggée et à Zacharie (CXXXVIII, CXLVI à CXLVIII); et, quoiqu'on
ne puisse rien affirmer quant à ces psaumes en particulier, il est très-
probable que ces deux prophètes ne sont pas étrangers a la composition de
quelques-uns de ceux qui furent écrits après le retour de la captivité.