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Jér., XXV, 9-13; XXIX, 10-14; L, 4, 5; LI, etc. Ezéch., XI, 16, 17; XII, 15; XX,
34, etc).
On a déjà indiqué (IIe partie, § 72) les traits caractéristiques de la prophétie
dans cette période. La grandeur de l'horizon qu'elle embrasse, ses oracles si
précis contre les nations païennes, les perspectives qu'elle ouvre sur
l'avènement du règne de l'Evangile, la spiritualité croissante de ses
préceptes, sont des faits profondément instructifs; ils étaient légitimés,
sinon même rendus absolument nécessaires par la décadence morale et
spirituelle de l'Eglise juive.
La restauration.
- Babylone est tombée, ainsi que les prophètes l'avaient
annoncé. Daniel, on a tout lieu de le croire, jouit de la plus grande
considération à la cour du conquérant Cyrus. Il fit lire probablement à ce
monarque les oracles d'Esaïe qui le concernaient, et maintenant qu'à la fin
des soixante-dix années de la captivité, Cyrus avait entre les mains le
pouvoir souverain, il publia le célèbre décret par lequel, en proclamant la
grandeur de Jéhovah, il autorise tous les Juifs dispersés sur la surface de
son immense empire à retourner dans leur patrie et à reconstruire le temple
et la ville de Jérusalem. Les suites de ce décret et l'histoire des Juifs,
jusqu'à la fin du canon de l'Ancien-Testament, sont racontées dans les
derniers livres dont il nous reste à nous occuper. Il importe de faire
attention à l'arrangement chronologique (voyez IIe partie, § 103 et suiv.).
.
§ 96. Esdras (536-457 avant Christ).
- Né probablement à Babylone,
Esdras était fils ou plutôt petit-fils du souverain sacrificateur Séraja, qui fût
tué lors de la prise de Jérusalem (2 Rois, XXV, 18-21). Il était lui-même
souverain sacrificateur, et l'Ecriture l'appelle “un scribe bien exercé en la loi
de Moïse (VII, 6).” C'était,un homme d'une profonde humilité (IX, 10-15),
rempli d'un zèle ardent pour la cause de Dieu (VII, 10; VIII, 21-23),
déplorant amèrement les péchés de son peuple et n'épargnant aucun travail
pour les amener à la repentance (IX, 3; X, 6, 10). Il rejoignit les Juifs à
Jérusalem quelques années après leur retour, conduisant lui-même un
second convoi, mais déjà moins nombreux que le premier, de Juifs
retournant dans leur patrie.
Une partie de son livre est écrite en caldéen (IV, 8 à VI, 19; VII, 1-27). C'est
la reproduction de conversations ou de décrets formulés dans cette langue. -
Esdras se donne lui-même comme l'auteur de ce livre (VII, 27, 28; VIII, 1,