Page 577 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Le prophète s'efforce en vain de les en détourner, en leur promettant de la
part de l'Eternel une prochaine restauration; ils partent, et ils emmènent
avec eux Jérémie et Baruc (XLIII, 6). En Egypte, il cherche encore à ramener
à l'Eternel le coeur de ces masses égarées et à les préserver de l'idolâtrie, et
surtout du culte des astres. Ici s'arrête son histoire; ses écrits ne donnent
aucun détail sur la fin de son ministère; d'anciens auteurs assurent que les
Juifs, irrités de ses remontrances, finirent par le mettre à mort; saint
Jérôme
ajoute
que
ce
fut
à
Taphnès.
Jérémie fut contemporain de Sophonie, d'Habacuc, d'Ezéchiel et de Daniel.
Entre ses écrits et ceux d'Ezéchiel, il y a des points intéressants de
ressemblance et de contraste. Les deux prophètes ont travaillé pour le
même objet et à peu près à la même époque. L'un prophétisait en Palestine,
l'autre en Caldée; mais la substance de leurs oracles est la même.
Seulement, la forme de l'expression, le genre de style, le caractère personnel
des deux auteurs diffère complètement. L'histoire de Jérémie nous montre
un homme contraint, en quelque sorte malgré lui, de quitter sa retraite et
son obscurité pour affronter la vie publique et les dangers de la carrière
prophétique. Naturellement doux, pacifique, susceptible, et plus disposé à
pleurer en secret sur les péchés du peuple qu'à braver les méchants et à
dénoncer les jugements de Dieu, il se lève au premier appel, et, champion
fidèle et sans peur de la cause de la vérité, il affronte sans se laisser
ébranler, les reproches, les insultes et les traitements les plus durs ou les
plus ignominieux. Cet ensemble de qualités opposées est si remarquable,
que Haevernick le regarde comme une des preuves les plus frappantes de la
divine autorité de la mission de Jérémie. Chez Ezéchiel, au contraire, nous
trouvons toute la puissance de l'Esprit de Dieu agissant sur une âme, sur
une intelligence déjà vigoureuse par elle-même, absorbant et vivifiant toutes
ses facultés.
Le style de Jérémie correspond naturellement à son caractère. Il est
essentiellement pathétique. Il abonde en expressions tendres et
affectueuses, et se complaît dans la peinture la plus touchante des maux et
des souffrances de la nation.
Les oracles de Jérémie ont été réunis sans égard à l'ordre chronologique
dans lequel ils ont été prononcés. On ne peut dire au juste ni d'après quel
principe ils ont été réunis dans la forme en laquelle ils nous sont parvenus,
ni
quel
est
leur
véritable
ordre
chronologique.
Voici comment le docteur Blayney fixe la suite des chapitres
Les prophéties qui ont été prononcées sous Josias, I à XII. –