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Jésus-Christ
(Héb.,
XI,
31).
L'histoire de Jérico et de Hacan (chap. VII) nous rappelle que toutes nos
victoires viennent de Dieu, et que nous devons lui obéir sans contester; elle
nous montre que le péché est découvert et puni, et que Dieu n'a point d'égard à
l'apparence des personnes.
Les divers renouvellements de l'alliance avec Dieu, qu'on lit aux chapitres V,
XXIII et XXIV, sont également instructifs. Les Israélites étaient le peuple choisi
de Dieu; ils lui appartenaient par une consécration spéciale, et néanmoins à
plusieurs reprises, pendant le cours de leur histoire, ils renouvelèrent
solennellement leur alliance pour se la rappeler à eux-mêmes, et comme s'ils
voulaient aussi la rappeler à Dieu.
La destruction des Cananéens est une proclamation terrible des conséquences
du péché. Comparés aux Israélites, ils étaient certainement un peuple vaillant,
aguerri, discipliné, et néanmoins ils furent vaincus. Ils ne paraissent même pas
avoir fait de grands efforts pour repousser un ennemi en apparence si peu
redoutable. Ils comptaient peut-être sur les débordements du Jourdain, qui, à
l'époque où Josué entra en Canaan, vers l'équinoxe du printemps, grossi par la
fonte des neiges, ne devait pas être praticable. Peut-être aussi, comme le dit
l'un d'entre eux, la terreur du Dieu des Hébreux les avait-elle paralysés et
moralement découragés. Ils étaient un peuple cruel, féroce, désespérément
corrompu (Lév., XVIII, 24-30. Deut., IX, 4; XVIII, 10-12). L'idolâtrie avait
augmenté, comme elle le fait toujours, leur esprit de licence et de cruauté. Ils
avaient connu la volonté de Dieu, car ils descendaient de Noé, et pendant
plusieurs siècles la lumière des premières révélations, bien qu'affaiblie, avait
brillé pour eux (Gen., XIV). Ils avaient été avertis par les scènes du déluge, par
la destruction des villes de la plaine, par la catastrophe de Pharaon et de son
armée, par les défaites récentes de leurs voisins les Amorrhéens, par le Passage
du Jourdain, par la chute de Jérico, par la délivrance de Rahab, par le
témoignage intérieur de leur propre conscience. Ils devaient disparaître de la
Palestine, pour que les Israélites ne fussent pas exposés à l'influence
corruptrice de leur idolâtrie, et ils avaient la ressource de la fuite. De fait,