Page 468 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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On est d'ailleurs frappé, quand on lit les livres historiques de l'Ecriture, de
la profonde connaissance du coeur humain qu'on y découvre, et de
l'intelligence parfaite des plans et des desseins de Dieu; ses miséricordes et
ses jugements y sont révélés en prophéties claires et précises (voyez, par
exemple, 1 Rois, XII, 26, 28. Ester, V et VI); partout on reconnaît une
impartialité surhumaine, partout une sainteté qui ne peut venir que de
Dieu. Les faits racontés par les historiens ont pour eux la sanction des
autres livres de la Bible, qui les supposent, les confirment ou les
développent. Les livres historiques ont été reçus dans le canon des Hébreux;
le recueil fait par Esdras les place au rang des livres prophétiques; notre
Seigneur et les apôtres les citent comme autorités. Il est évident qu'on ne
saurait tirer aucune objection des faits que d'autres documents sont
nommés ou indiqués dans les livres historiques, comme ayant été consultés
et renfermant de plus amples détails, ni du fait que quelques-uns d'entre
eux ont été écrits longtemps après les évènements qu'ils rapportent; ces
faits sont en complète harmonie avec tout ce que l'on sait de l'inspiration, et
avec des faits analogues des écrits du Nouveau-Testament. lis servent même
à expliquer l'existence simultanée d'expressions anciennes, évidemment
contemporaines des évènements, avec des expressions d'une date
relativement beaucoup plus récente.
.
§ 34. Leur but spécial.
- La Bible est, comme on l'a déjà dit, un choix, un
extrait de l'histoire de l'Eglise, donnant exactement tout ce qui est
nécessaire pour nous enseigner notre devoir, nous faire connaître le
caractère de Dieu et nous préparer à la venue de son Fils. Elle est en outre
l'histoire de l'Eglise seule, ou, si elle parle des nations païennes, ce n'est que
dans leurs rapports avec ses souffrances et ses destinées. Cette particularité
de la Bible n'est nulle part plus frappante que dans les livres dits
historiques. Pendant les époques dont ils donnent l'histoire, bien des
peuples ont vécu, célèbres par leurs sciences ou par leurs conquêtes; bien
des hommes se sont illustrés dans la guerre, les arts, ou la littérature; bien
des actions d'éclat ont été faites; néanmoins les écrivains sacrés les passent
sous silence ou ne les mentionnent qu'en passant, tandis que l'histoire des
Juifs, de ce peuple isolé et mis à part, à peine digne d'être compté parmi les
nations, est soigneusement recueillie et conservée. Tel est l'intérêt que Dieu
prend à son Eglise et à tout ce qui la concerne (cf. Deut., XXXII, 8, 9).
Il faut encore signaler une autre particularité de cette histoire. Des
évènements politiques d'une très-grande importance sont complètement
négligés; de longs règnes sont racontés en quelques mots; des intérêts