Page 427 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION Il. - Le livre de Job.
§ 14. Job. L'histoire et le livre.
- Le livre de Job tire son nom du vénérable
patriarche dont il raconte l'histoire. Son antiquité et la concision du style le
rendent d'une interprétation parfois assez difficile, quoique les difficultés
portent très-rarement sur des questions religieuses un peu importantes.
Comme Job est nommé ailleurs dans l'Ecriture, à côté de plusieurs autres
personnages historiques (Ezéch., XIV, 14. Jacq., V, 11), on doit en conclure
qu'il a réellement existé un personnage de ce nom, et que l'ensemble de son
histoire n'est pas une simple fiction. Divers détails, les noms de personnes et
de lieux qui sont indiqués, et d'autres preuves internes, viennent encore à
l'appui de ce fait. La terre d'Huts, que Job habitait, était probablement située
au nord-est de l'Arabie déserte.
L'époque à laquelle il vécut a donné lieu à de longues discussions, et ne saurait
être déterminée d'une manière certaine. L'opinion la plus probable le fait vivre
avant Abraham. Son livre se place donc entre le chap. XI et XII de la Genèse, et
peut se lire comme un fragment, un tableau, un supplément au récit très-
succinct que Moïse nous donne de l'état primitif de notre race.
Les arguments qu'on peut invoquer en faveur de cette opinion sont:
le long âge de Job, qui vécut plus de deux cents ans. –
L'absence de toute allusion à la loi mosaïque et aux oeuvres merveilleuses
de Dieu envers Israël dans le désert, qui sont constamment rappelées dans les
écrits postérieurs, comme faisant connaître le caractère de Dieu, sa grandeur
et les soins de sa providence. –
l'absence de toute allusion à la destruction des villes de la plaine. Cet
événement mémorable eut lieu dans le voisinage du pays que Job habitait, et
l'on ne comprendrait pas qu'un jugement aussi direct, aussi terrible de Dieu
contre les méchants, eût été oublié dans un livre qui traite continuellement de
la
nature
des
jugements
de
Dieu.
-
Le culte du soleil et de la lune, c'est-à-dire la forme la plus ancienne de
l'idolâtrie, est le seul mentionné (XXXI, 26-28). –