Page 391 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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des preuves nouvelles et stimuler sans cesse l'intérêt pour l'étude des
Ecritures.
Si maintenant, des difficultés philologiques et historiques, nous passons à
celles qui regardent la doctrine, aux grands mystères de la sainteté et du
péché, à ces paroles qui sont “dures,” à ces choses qui sont “difficiles à
comprendre,” et qui se rapportent à notre salut, aux sombres ou glorieuses
profondeurs de l'avenir, nous dirons d'abord: Que de clartés dans ces
mystères ! Nous ajouterons ensuite: Que de raisons pour que de si grandes
doctrines soient enveloppées d'obscurités pour nous! L'homme est tombé, sa
nature est dépravée, son intelligence même est obscurcie. Une révélation
plus à la portée de nos goûts et plus conforme à notre volonté porterait
certainement des traces d'une origine inférieure. Nous sommes finis et
bornés: quoi de plus naturel qu'un être connaissant toutes choses, quand il
traite des sujets qui se rapportent à nos intérêts éternels, dise quelquefois
des choses que nous ne comprenons qu'en partie. On peut dire que
l'absence de toutes difficultés, dans une révélation qui se donne comme
inspirée par l'éternelle et infinie sagesse, ferait naître sur son origine des
soupçons bien plus forts et plus légitimes que ne le fera jamais leur
présence (voyez la huitième objection).
Disons encore que ces difficultés concourent à relever et à sanctifier toutes
les études, tous les travaux de l'intelligence humaine, en les mettant au
service de la religion. Historiquement, c'est avec l'étude de la Bible qu'a
commencé dans les temps modernes l'étude de la littérature classique, et
dès-lors la vraie foi et la vraie science ont été toujours indissolublement
unies. C'est ainsi que la science est sanctifiée, et si quelques chrétiens ont
pu mériter le reproche de dédaigner ou de proscrire tout travail tondant au
développement de l'intelligence, ce reproche ne saurait tomber sur la
religion chrétienne elle-même.
Sans doute il restera vrai, malgré tout ce qu'on vient de dire, que certaines
difficultés pourront quelquefois ébranler ou troubler la foi des chrétiens
eux-mêmes. En d'autres termes, elles peuvent devenir une épreuve de la foi.
Mais n'est-ce pas là encore une évidence de plus? Toutes les dispensations
de Dieu n'ont-elles pas pour objet notre éducation morale ? Qu'est-ce que
vivre, sinon marcher par la foi, c'est-à-dire se laisser conduire par Celui
dont les voies ne sont pas nos voies, et dans des circonstances qui
réclament de notre part confiance, foi et soumission? Peut-être l'Esprit de
Dieu eût-il pu donner à nos intelligences un livre sans ombres et sans
obscurités, quoique nous ayons peine à comprendre comment; mais