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nombre des citations concernant notre Seigneur et son Eglise est de cent
environ.§ 142. Nature et caractère des citations. - Les allusions à l'Ancien-
Testament ne peuvent être pleinement appréciées que par l'examen des
Septante; car c'est souvent dans la similitude des expressions que consiste le
rapprochement, et nos versions ne la rendent pas toujours sensible. Quant aux
citations, elles sont faites d'ordinaire d'après les Septante, quelquefois
cependant d'après l'hébreu, et en opposition aux Septante; le plus souvent elles
se bornent à rendre le sens général de l'une et de l'autre version. Elles sont
parfois strictement littérales, plus ordinairement paraphrastiques, libres,
abrégées ou développées; mais même dans ce cas elles ne font aucune violence
au sens du texte original.
Si l'on regarde à la phraséologie des citations, on remarquera1° Dans une
certaine mesure, les citations que le Nouveau-Testament fait des Septante
peuvent servir à corriger le texte même de cette version, texte qui a pu être
altéré plus facilement que celui du Nouveau-Testament, parce qu'il n'a pas été
l'objet des mêmes soins. Cette règle, au reste, n'est applicable qu'à un petit
nombre de passages, parce que les écrivains sacrés ne se sont pas attachés à
reproduire littéralement le texte des Septante, et que souvent ils l'abandonnent
pour l'hébreu.2° Occasionnellement, les citations du Nouveau -Testament
peuvent servir à corriger le texte hébreu de l'Ancien. Ainsi, au lieu de “entre les
nations” (B'goyim) (Hab., 1, 5), il faut, d'après Actes, XIII, 41, lire
“contempteurs” (Bozim). Au lieu de “j'eusse été” (Osée, XIII, 14), il faut lire “où
est” (1 Cor., XV, 55. Voyez encore Esaïe, XXIX, 13 et Matth., XV, 8, 9. Gen.,
XLVII, 31 et Héb., XI, 21. Ps. XL, 6 et Héb., X, 5. Amos, IX, 11, 12 et Actes, XV,
16. Ps. XVI, 10 et Actes, II, 27). 3° Comme on l'a déjà dit, plusieurs passages
peuvent, à cause du double sens des mots, être traduits de différentes
manières. Ainsi le mot contour (Ps. XIX, 4) est traduit par son dans les
Septante, et par voix Rom., X, 18. Le mot hébreu signifie proprement ligne,
corde, et de là il peut s'appliquer par dérivation soit aux contours d'un corps,
soit aux sons d'un instrument à cordes (voyez aussi Esaïe, XXVIII, 16 et 1
Pierre, II, 6. Jér., XXXI, 31-34 et Héb., VIII, 9). On peut dire en général que nos