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personne. S'il s'agit même d'une promesse spéciale faite à un enfant de Dieu,
mais appartenant à la promesse universelle de l'Evangile, et que nous vivions
et agissions comme celui à qui elle a été faite, elle devient nôtre au même titre
qu'elle était sienne.
On a souvent oublié cette corrélation entre les promesses de l'Ecriture et les
conditions qui en déterminent l'accomplissement. Quelquefois, par exemple, on
a invoqué certaines promesses comme si elles étaient faites d'une manière
absolue à la douleur, au chagrin, à la détresse, tandis qu'en réalité il n'est fait
aucune promesse à la souffrance comme telle, mais seulement à la souffrance
qui implore du soulagement et qui le cherche de la manière que Dieu a
commandée: “Invoque-moi au jour de la détresse, et je te délivrerai, et tu me
glorifieras (Ps. L, 15).” C'est le langage constant de l'Ecriture; sous ce rapport,
ses promesses diffèrent de ses appels. L'invitation à se convertir s'adresse à
tous, même aux impénitents et aux incrédules (Marc, I, 15); les promesses ne
s'adressent qu'à ceux qui se repentent et qui croient, ou aux impénitents, dans
la supposition qu'ils se convertiront et viendront à la foi.
Quant à l'époque où les promesses auront leur accomplissement, Dieu ne la
détermine presque jamais. Il promet de délivrer le juste de tous les maux qui le
pressent, mais il ne dit pas quand (Ps. XXXVII). Christ doit revenir une seconde
fois pour nous emmener avec lui, mais personne ne connaît ni le jour ni l'heure
de son avènement (Jean, XIV, 1-3). Se confier dans ses promesses doit être par
conséquent un acte de patience et de foi. Celui qui croira ne se hâtera point
(Esaïe, XXVIII, 16. Rom., I, 7. 2 Thes., III, 5).
§ 136. Du bon usage des promesses.
- Les promesses que contient l'Ecriture
ont pour but, lion pas essentiellement de servir de base, de direction et de
mesure à l'accomplissement du devoir, mais surtout de nous exercer à la piété
et à la prière. - Dieu a promis de délivrer son Eglise et de détruire ses
adversaires, mais ces promesses ne sont pas notre guide ni la règle de notre
conduite. Paul avait reçu la promesse qu'il irait à Rome, et néanmoins, quand il
apprit qu'un complot avait été formé, pour l'assassiner, il prit toutes les