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promesse universelle. Il est à cause de cela la base et la mesure de notre foi.
Mais il y a néanmoins des promesses individuelles qui peuvent être considérées
comme faisant partie de la promesse universelle, et qui par conséquent
s'appliquent, sous ce rapport, aux croyants de tous les siècles. Ainsi, ces
paroles de Dieu à Josué: “Je De te laisserai point, je ne t'abandonnerai point
(Josué, I, 5),” sont appliquées par l'Apôtre aux chrétiens hébreux (Héb., XIII, 5),
et Néhémie invoque pour lui l'accomplissement d'une promesse faite à Moïse
(Néh., I, 5-11; cf. Deut., IV, 25; XXX, 2).
A cette classe appartiennent les promesses relatives à la vie présente,
particulièrement celles qui sont contenues dans l'Ancien-Testament. Elles sont
vraies de tout chrétien fidèle et conséquent, en ce sens que la religion, en
rendant l'homme honnête, sobre et industrieux, a pour conséquence naturelle
la santé, le contentement et une certaine prospérité extérieure. La main de
l'homme diligent l'enrichit, dit le sage, et l'Evangile stimule l'activité. Mais la
portée trop absolue de cette règle générale est restreinte par trois
considérations.
1°
Des souffrances et des persécutions, pour le nom de Christ, sont
expressément annoncées à l'Eglise et aux chrétiens en particulier; et ces
souffrances sont elles-mêmes l'objet de promesses spéciales.
2°
Les promesses temporelles de l'Ancien-Testament sont restreintes et limitées
par le caractère même de la nouvelle dispensation, dont les membres sont
appelés à marcher par la foi et non par la vue.
3°
Enfin, il faut remarquer que les grâces temporelles, devant avoir pour objet
de développer la vie intérieure du chrétien, elles lui sont accordées ou refusées,
suivant que la jouissance ou la privation sera le plus propre à favoriser son
développement et à le faire avancer dans la sanctification. Sous l'ancienne
alliance, la verge destinée au méchant s'appesantissait rarement sur le juste,
parce que les leçons de la Providence comptaient au nombre des
enseignements le plus faciles à comprendre pour le monde et pour l'Eglise.
Aujourd'hui la révélation est complète et Dieu est plus libre, si l'on peut
s'exprimer ainsi, d'approprier les leçons de sa discipline aux besoins