Page 349 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION II. - Les préceptes de l'Ecriture.
§ 132. La doctrine, principe de la sainteté.
- L'étude des doctrines
scripturaires a été placée en tête de ce chapitre pour deux raisons. D'abord,
parce que la plupart des règles qui s'y rapportent sont également applicables à
l'étude de tout le reste. Ensuite, parce que la doctrine de l'Ecriture est à la base
de toute morale et de toute sainteté. L'Evangile commence en annonçant un
message, une “histoire de paix,” en proclamant la miséricorde et le pardon de
Dieu par la mort de son Fils. Il expose ensuite ses vérités et il les présente
comme des motifs de sainteté. Quand ces vérités se sont emparées du coeur,
elles nous apprennent à reconnaître dans l'Ecriture des appels à une
obéissance élevée et spirituelle, et, sous leur influence, nous apprenons à servir
Dieu en nouveauté d'esprit, et non plus en vieillesse de lettre. Tel est donc
l'ordre, telle est la progression de développements, que nous enseigne
l'expérience. La connaissance dans le coeur, ou la vérité, précède la
connaissance dans la vie pratique, ou la sainteté; ou, pour emprunter à la
Bible son langage, l'homme est sanctifié par la foi, par l'opération du Saint-
Esprit.
Quand on fait des préceptes contenus dans l'Ecriture un soigneux examen et
qu'on essaie de les classer, on est frappé de voir que ce sont plutôt des
principes que des directions proprement dites; et cela sous deux rapports. Ils
ont moins pour objet les actions elles-mêmes que les motifs des actions; ces
motifs sont nommés principes, c'est-à-dire commencements, parce qu'ils sont
le premier moment, l'origine d'une action. En outre, ces préceptes sont des
maximes générales, et plutôt des principes moraux que des règles spéciales.
Quand la Bible parle de sainteté, elle entend par là la foi, des affections bien
réglées, la pureté intérieure, des dispositions droites et honnêtes, la droiture, et
tout cela, non point comme moyen d'obtenir le salut, mais comme preuve et
conséquence du pardon assuré. La loi des dix commandements qui semble, au
premier coup-d'oeil, ne se rapporter qu'à la vie pratique, est résumée par notre
Seigneur dans l'amour de Dieu et l'amour du prochain, deux sentiments qui,
s'ils sont dans le coeur, se traduisent au-dehors par l'humilité, la foi en Dieu et
toutes sortes d'oeuvres de bonté ou de justice envers le prochain. Cette
particularité de la morale évangélique était rendue plus frappante encore, à
l'époque de notre Seigneur, par le fait que la tradition juive avait donné une
trop grande importance au zèle et à la ponctualité cérémonielle et minutieuse;
elle explique aussi la résistance que rencontrèrent chez un grand nombre les
premiers prédicateurs de la vérité. Du reste c'était aussi une particularité de la
loi elle-même, ce que prouvent, soit l'examen attentif de ses préceptes, soit les