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et une étude plus approfondie de ces mots fera disparaître la difficulté; on bien
elle se trouve dans les choses mêmes, dans les faits ou dans les doctrines, et
elle sera résolue par l'un des moyens suivants:
a.
Quand un même fait est attribué à différentes personnes, il doit y avoir un
sens dans lequel la chose est vraie de l'une et de l'autre. - Il nous est dit, par
exemple, dix fois que Pharaon endurcit son coeur, et dix fois que Dieu endurcit
le coeur de Pharaon. Ce que l'Ecriture nous révèle du caractère de Dieu doit
nous dire dans quel sens il faut prendre cette double déclaration, et quel sens
il faut éviter de donner à chacune de ces affirmations. Si l'Ecriture n'est pas
suffisamment claire, c'est que le sujet appartient aux “choses secrètes,” dont
Dieu s'est réservé la connaissance; si l'Ecriture est claire sur ce point, toute
apparence de contradiction disparaît, et le sens vrai nous est révélé.
Voyez, pour d'autres exemples où un même fait est attribué dans l'Ecriture à
différentes personnes: Exode, XVIII, 17-26. Deut., I, 9-13, l'établissement des
juges; Nomb., XIII, 1-20. Deut., I, 9-13, l'envoi des espions; 2 Sam., XXIV, 1. 1
Chron., XXI, 1, le dénombrement du peuple par David.
b.
Lorsque des qualités en apparence contradictoires, et exclusives l'une de
l'autre, sont attribuées dans l'Ecriture à une même personne, ou à un même
objet, il doit y avoir un sens dans lequel elles sont vraies l'une et l'autre. - C'est
ainsi que dans un sens tous les hommes sont pécheurs, et que dans un autre
sens il en est, savoir, ceux qui sont nés de Dieu, qui ne pèchent plus (1 Jean).
Ces deux sens sont vrais et scripturaires, et la Parole de Dieu renferme la clef
de cette difficulté. - Il nous est dit de même que Dieu punit les péchés des
pères sur les enfants, et ailleurs, au contraire, que le fils ne portera point
l'iniquité du père (Exode, XX, 5. Ezéch., XVIII, 20). Cela signifie, ou bien que les
péchés des pères influent d'une manière temporelle sur le bonheur et la
prospérité des enfants, mais que la destinée finale de ceux-ci dépend d'eux-
mêmes et de leur propre conduite; ou bien le premier passage est limité à ceux
qui haïssent Dieu, et alors la faute des pères s'ajoute à la leur en aggravation
de condamnation.
c.
S'il est dit d'une chose qu'elle assure le salut, et d'une autre qu'elle rend le
salut impossible, l'existence de la première exclut nécessairement la possibilité
de l'autre. Ainsi: la foi nous sauve, et, d'un autre côté, celui qui hait son frère
ne peut être sauvé; c'est que ces deux choses ne sauraient aller ensemble; celui
qui hait son frère De peut avoir la foi, ou, inversement, celui qui a la foi ne peut
haïr son frère. L'amour et la foi sont toujours réunis. - C'est ainsi que se
concilient les promesses faites à la foi avec celles qui sont faites au caractère
moral, comme dans le sermon sur la montagne; non point que de tels