Page 322 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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prophéties relatives au retour de la captivité de Babylone (Jér., XXXI. Esaïe,
LII), au rétablissement du tabernacle de David (Amos, IX) et à son royaume (2
Sam., VII), ont toutes eu un accomplissement littéral partiel; puis, dans le
Nouveau-Testament, elles sont rapportées à l'ensemble de la dispensation
évangélique; il ne faut pas aller plus loin, et chercher une nouvelle et troisième
application
littérale
de
ces
prophéties.
De là encore il résulte que dans le premier cas il y a des limites naturelles aux
bénédictions annoncées, tandis que dans le second il est impossible d'épuiser
la plénitude des promesses. Pour n'en citer qu'un exemple, la promesse faite à
David était en partie conditionnelle, en partie absolue. Comme conditionnelle
elle ne peut être appliquée à Christ; comme absolue elle n'a pas été
entièrement remplie en David. “J'affermirai le trône de son règne à jamais;...
S'il commet quelque iniquité, je le châtierai avec une verge d'homme,... mais
ma gratuité ne se retirera point de lui, comme je rai retirée de Saül (2 Sam.,
VII, 13-15).” David et Dieu lui-même répètent la condition (1 Rois, II, 4; IX, 4);
et la promesse que la race de David occuperait le trône à toujours s'est
accomplie dans son sens littéral et limité, c'est-à-dire aussi longtemps qu'il y a
eu un royaume de Juda et une politique juive. La famille de David est en effet
restée sur le trône jusqu'à la chute du royaume, pendant vingt générations, et
l'espace de quatre cents ans, tandis que le royaume d'Israël, qui n'a duré que
deux cent cinquante-quatre ans, a vu dix-neuf rois, appartenant à neuf
familles différentes. Il y a donc eu un accomplissement réel, littéral, et, dans un
sens, complet de la promesse, mais évidemment moins glorieux que celui qui
est annoncé comme devant être réalisé par le Messie. La prophétie cherchant
ses termes de comparaison dans des types humains, est aussi incapable de
reproduire la gloire de ce nouveau royaume que l'est l'histoire des institutions
cérémonielles de faire comprendre la grandeur de son office et de son caractère.
Nous l'appelons prophète et sacrificateur, notre sacrifice et notre intercesseur,
mais aucune des institutions auxquelles ces mots sont empruntés, ni toutes
ensemble, ne peuvent donner une idée exacte de sa grandeur et de ses mérites
infinis.
Ajoutons que s'il y a double accomplissement pour certaines prophéties, en ce
qui regarde le type et l'antitype, il y a des prophéties d'une nature générale,
d'une valeur essentiellement morale, qui par là même sont susceptibles de
nombreuses applications. Ceux qui abandonnent l'Eternel seront consumés.
Les hommes qui s'élèvent seront humiliés. Celui qui observe la justice,_ son
pain lui sera donné, et ses eaux ne lui manqueront point (Esaïe, I, 28; II, 11;
XXXIII, 15, 16). Chaque prophétie de ce genre a été prononcée dans une
circonstance particulière, mais chacune est aussi applicable à tous les cas de
même nature dans tous les temps. Les écrits prophétiques abondent en