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descendu du ciel, ni l'urim et le thummim, ni l'esprit prophétique, et cependant
sa gloire fut plus grande, il fut plus glorieux, suivant l'expression du prophète
(Aggée, II, 9), parce qu'il fut le témoin de la vie, des miracles et des
enseignements de Celui qui petit être appelé le désiré des nations.
Si nous entrons dans ce magnifique bâtiment par la porte orientale appelée la
Belle, nous pénétrons d'abord dans la cour extérieure, le parvis des Gentils, et
nous en faisons le tour: chaque côté a 246 mètres de longueur. C'est là que se
tient le marché; on y vend le sel, l'encens, la fine farine, le bétail, tout ce qui est
nécessaire aux sacrifices. Là se tiennent encore les changeurs. Là, mais retirée
dans une enceinte spéciale, est la trésorerie.
Devant nous, à l'est, un peu plus élevé et derrière un simple mur qui permet
d'y jeter les yeux, est le parvis des femmes. Sur les colonnes qui l'entourent on
lit une inscription défendant sous peine de mort aux Gentils et à toute
personne souillée d'y entrer (voyez Ephés., Il, 13, 14).
Quatorze ou quinze degrés nous conduisent dans le parvis des hommes, qui
formait avec celui des femmes ce qu'on appelait le parvis des Israélites. C'est là
que le peuple se tenait en prières pendant que le sacrificateur offrait l'encens
dans le sanctuaire (Luc, I, 10). Aux quatre angles étaient des chambres pour la
purification des lépreux ou à l'usage des Nazaréens.
Le mur qui séparait ce parvis de celui des prêtres n'avait qu'une coudée de
hauteur. Ce dernier entourait immédiatement le temple de tous côtés; on y
montait par douze marches. Au portique qui s'élevait à l'entrée étaient
suspendus les dons et les offrandes des fidèles (Luc, XXI, 5). C'est aussi là
qu'étaient les salles de réunion du sanhédrin, avant que les scènes de violence
qui se multiplièrent dans les dernières années de l'existence de Jérusalem
l'eussent contraint de chercher pour ses assemblées un local plus sûr et plus
tranquille.
Du portique on entre dans le lieu saint, et l'on a en face de soi le saint des
saints, qui en est séparé par un double voile, celui qui, au moment de la mort
du Sauveur, se déchira en deux, comme pour signifier que dorénavant, et par
ce seul médiateur Jésus-Christ, l'accès auprès de Dieu était ouvert et libre à