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Quant aux maisons, les Israélites en trouvèrent en Egypte et purent y puiser
des modèles. Du reste, lorsqu'ils entrèrent en Palestine, ils occupèrent les
maisons de leurs prédécesseurs et continuèrent probablement d'en construire
de nouvelles sur le même plan. L'architecture dut faire des progrès sous la
monarchie. Le palais, le temple, érigés avec le concours des Phéniciens, furent
le point de départ naturel de nombreuses améliorations. On voit par Jérémie,
XXII, 14, que l'architecture privée ne manquait ni de goût, ni de grandeur, et
plus tard, aux jours de Jésus-Christ, les classes supérieures de la société juive
avaient accepté des leçons de l'étranger, et ne dédaignaient pas les règles et
l'art de la Grèce.
Les maisons des pauvres étaient ordinairement construites en bousillage, ou
en briques simplement séchées au soleil; elles n'offraient pas une grande
solidité, et sont souvent prises comme l'emblème de la fragilité de la vie
humaine (Job, XXIV, 16. Ezéch., XII, 5. Matth., VII, 27.
Les maisons des riches variaient naturellement beaucoup. Elles avaient en
général quatre faces, dont l'une donnait sur la rue; une seule porte, et une ou
deux petites fenêtres au-dessus. La porte ouvrait sur un vestibule, qui, par une
seconde porte latérale, donnait entrée dans une chambre d'attente; de là on
arrivait dans une cour carrée, découverte, formée par les quatre murs
intérieurs de la maison. Tout autour de la cour était une promenade couverte,
espèce de préau, soutenue par des colonnes, à laquelle correspondait à l'étage
supérieur une galerie de la même dimension. De l'autre côté du passage
conduisant de la salle d'attente dans la cour, était la salle des amis, le salon,
où le maître recevait ses amis, et faisait ses affaires. Le toit était plat et entouré
à l'extérieur d'un parapet très-peu élevé, et sur la cour, d'une balustrade; on y
arrivait, ainsi qu'à tous les étages de la maison, par un escalier extérieur
partant ordinairement de l'un des angles voisins de la porte d'entrée. En été,
l'on dormait souvent sur les toits, qui servaient d'ailleurs en toute saison de
lieu de retraite et de recueillement, de repos et de méditations religieuses. A la
fête des Tabernacles on y dressait des tentes. Pendant les fêtes et les
réjouissances publiques on se réunissait aussi dans la cour intérieure qui était