Page 184 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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uns aux autres, racheter et sanctifier, voilà le but unique, exclusif de ses
histoires et de ses cantiques, de ses préceptes et de ses prophéties.
Partout aussi la même unité dans la doctrine. C'est un fait d'autant plus
remarquable que nous avons ici, non point des auteurs seulement, mais encore
des dispensations différentes. Chacune d'elles cependant reproduit, avec des
différences §éclat si l'on veut, les mêmes grands principes du christianisme.
Subjectivement, la religion s'est toujours résumée dans ces deux mots: foi et
obéissance. Objectivement, et comme système de vérité, elle n'a jamais changé.
Dès les temps les plus anciens nous trouvons la foi à l'unité de Dieu, à la
création et conservation de toutes choses par la puissance divine, à une
providence tour-à-tour générale et spéciale, à une loi suprême distinguant le
bien et le mal, à la chute et à la corruption de l'homme, à la doctrine de
l'expiation par voie de sacrifice, à l'obligation et à l'efficacité de la prière, à une
intervention directe de Dieu dans les choses de ce monde, à la responsabilité
humaine, à la nécessité de la sainteté morale.
La loi donnée par Moïse abonde en cérémonies; elle était évidemment adaptée
aux besoins particuliers d'un peuple spécial. L'Evangile n'a qu'un petit nombre
de cérémonies d'un caractère très-simple et d'une application universelle. Mais
malgré cette triple divergence dans la forme, les deux systèmes reviennent à
une même idée essentielle. Ils présentent Dieu et l'homme sous les mêmes
couleurs et dans les mêmes rapports, ils développent ou font pressentir les
mêmes vérités, ils font naître les mêmes sentiments.
Pour ne citer de ce fait qu'un seul exemple, on peut comparer les tableaux
divers et toujours les mêmes qui nous sont présentés à diverses reprises de la
nature humaine; l'un est antérieur au déluge, l'autre date des années qui le
suivirent de près; un autre est venu huit cents ans plus tard, et se trouve dans
le livre de Job; cinq cents ans après nous en avons un autre de David, puis un
de Jérémie après cinq cents nouvelles années; et enfin, après six cents ans
encore, un autre de Paul
. Comparés les uns avec les autres, et mis en regard de
l'expérience, ces tableaux sont frappants de ressemblance; on ne peut que leur