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tant de sainteté et de charité. Quant à l'ensemble de ces preuves combinées, il
est surabondamment concluant pour toute personne qui se servira de sa
raison pour examiner et pour comprendre.
Et malgré toutes ces évidences, il reste encore beaucoup d'incrédulité, et parmi
ceux qui cherchent la vérité, et parmi les chrétiens de profession.
Parmi ceux qui cherchent, parce qu'ils manquent de candeur et de docilité; une
preuve de plus de la vérité de l'Ecriture, preuve tout-à-fait en harmonie avec la
conduite générale de l'Esprit:de Dieu. Dans la vie ordinaire, la légèreté, le
préjugé, la négligence sont souvent des causes d'erreur, et peuvent rendre un
homme incapable de discerner ce qui est réellement sage et vrai. L'Ecriture
d'ailleurs déclare elle-même, d'une manière positive, que ceux qui n'aiment pas
la vérité ne sauraient la comprendre. Grotius était si vivement frappé de ce fait,
qu'il regardait l'évidence du christianisme comme étant elle-même une preuve
de l'origine divine de l'Evangile, étant merveilleusement propre à sonder et à
éprouver le caractère des hommes (Grot. De verit., Il, § 19). (Voyez Dan., XII,
10. Esaïe, XXIX, 13, 14. Matth., VI, 23; XI, 25; XIII, 11, 12. Jean, III, 19. 1
Cor., II, 14. 2 Cor., IV, 4. 2 Tim., III, 13).
Parmi les chrétiens eux-mêmes, il y a quelquefois des doutes sur la plénitude
des preuves scripturaires; il y a par conséquent aussi pour eux besoin
d'examiner. Baxter reconnaît lui-même que, dans sa jeunesse, il a été éprouvé
par des doutes sur sa propre sincérité, plus tard par des doutes sur la vérité
des Ecritures. Ces doutes disparurent devant un examen plus attentif. La
preuve qui lui parut le plus concluante, ce fut la preuve interne. “L'esprit de
prophétie, dit-il, fut mon premier témoin: l'esprit des pouvoirs miraculeux fut le
second; et maintenant nous avons l'esprit de renouvellement et de sainteté...
Que les chrétiens ne craignent pas d'exposer leurs doutes, et qu'ils recherchent
les preuves de la vérité divine; car il y en a une provision suffisante pour
résoudre toutes les difficultés et dissiper tous les doutes.”
Oui, l'examen fera disparaître presque tous les doutes que peuvent avoir les
hommes pieux. Il en restera peut-être quelques-uns, spéculatifs surtout, contre
lesquels viendront échouer les preuves les plus puissantes. Mais dans ce cas
encore il y a du remède. La philosophie ne les résoudra pas; mais la prière et
une saine activité dans le domaine de la vie pratique, où les doutes ne
sauraient pénétrer, les dissiperont; ou si elles n'en font pas justice, elles auront
l'avantage de nous prouver que ces questions n'ont qu'une importance
secondaire, et qu'il nous faut attendre avec patience des lumières nouvelles.
Notre nature est complexe, et quelquefois les langueurs d'une partie de notre
organisation sont guéries par l'activité croissante de l'autre. Une foi irritable ou