CHAPITRE XVII.


LES CULDEES, LEUR ORIGINE, LEURS FONCTIONS, LEUR DIFFUSION.

Le période que nous avons traversée si rapidement, c’est-à-dire depuis le roi Constantin jusqu’à Malcolm Canmore, un temps de transition vers l’Église colombienne. L’arrangement monastique était en train d’être remplacé par l’ordre du clergé séculier. Nous avons déjà vu qu’à l’époque où Colomba commença la Christianisation de l’Ecosse, il a procédé au projet de planter, sur des sites appropriés, petites colonies, ou confréries de missionnaires formés, ordinairement au nombre de douze, l’un pour surveiller les autres, qui recevait le titre d’abbé ou de père. Ces endroits étaient les sur la base d’opérations d’évangélisation dans le district environnant. Ce district était leur paroisse ou diocèse, bien qu’il n’y ait pas encore eu de paroisse ou de diocèse établi par la loi Écosse. Dans un état de société instable et anarchique, comme c’était le cas pour l’Écosse quand Colomba commença ses travaux, il n’était guère possible d’agir sur un autre plan. Il n’était pas question d’avoir des missionnaires ou des pasteurs solitaires, depuis les assauts sauvages jusqu’aux qu’ils seraient exposés. Mais pas dans le cadre d’un règlement gouvernement, et avec la nation christanisée, la nécessité de ce mode de fonctionnement était à la fin. C’est ainsi que les monastères, comme on appelait souvent les maisons de Colomban, sont aujourd’hui en état de dissolution : les « douze » apostoliques avec leur abbé, l’image du grand abbé d’Iona, disparaissent : les « confréries » se séparent dans beaucoup d’endroits, et leurs membres individuels vont choisir leur sphères de travail selon leurs propres prédilections, et comme les nécessités de la pays peut leur sembler exigeant.

D’autres causes ont agi en même temps que celle-ci dans apportant un changement des anciennes dispositions de Columban. Les maisons religieuses étaient les premier à être attaqué lors d’une invasion viking. Ils devaient cette distinction, un, bien sûr, qu’ils ne convoitaient pas, à l’idée qu’entretenaient les Scandinaves les lieux contenaient des trésors. Si les frères se dispersent et vivent à l’écart, ils n’étaient pas si susceptibles d’attirer sur eux les éclairs du nord. D’ailleurs, l' tendance croissante à adopter l’anachorète ou la vie solitaire comme une forme supérieure de spiritualité, et une plus acceptable pour la Divinité. Au fur et à mesure que l’idée évangélique déclinait et le principe pharisaïque a pris de la force, l’ascétisme s’est affirmé. Il remplissait les déserts du Sinaï et de l’Égypte dans les temps anciens, avec des foules d’hommes dont les les corps hideux n’étaient que l’image de leurs âmes, envahies et souillées de toutes sortes de les maladies et les plaies spirituelles. La maladie était loin d’avoir atteint ce stade aigu chez les Écosse; Nous entendons encore parler d’anachorètes à la recherche de grottes au bord de la mer, ou d’un dans quelque île1 ou une retraite dans un désert terrestre, dans l’idée qu’en proportion Comme ils étaient inutilisables pour le monde et pour eux-mêmes, ils étaient utiles à l’Église. à l’Église et à Dieu. Un autre abus du temps contribua, sans doute, à la dissolution des établissements colombiens. Les abbayes s’enrichirent jusqu’à ce qu’elles devinrent trop grande tentation à laquelle résistent des laïcs puissants. Ils ont d’abord posé des regards de convoitise sur Finalement, ils mirent la main sur les terres des plus grandes institutions. Le la puissante abbaye de Dunkeld fut traitée de cette manière et convertie en comté laïc, le propriétaire se disant abbé, mais laissant les devoirs spirituels à la charge de l’abbé. prieur, tandis qu’il revêtait lui-même une cotte de mailles et chevauchait sur le champ de bataille, et prenait son Risques de vie et d’intégrité physique avec d’autres Mormaers en cotte de mailles et chevaliers armés.

C’est à cette époque, c’est-à-dire dans le neuvième et le dixième siècle, que les Culdees font leur apparition en bonne place. Écrivains romains ont travaillé dur pour donner du mystère à l’ascension des Culdees, et les séparer de la souche colombienne, et d’établir pour eux une origine originale et indépendante. Ils présentez-nous un certain nombre de récits minutieux, curieux et légendaires pour montrer comment le Culdees surgit, et quelle était leur relation avec l’Église de Columba d’une part et l’Église de Rome de l’autre. Ils font remonter leur origine première aux ascètes que nous se sont retirés dans des grottes et des lieux solitaires, et s’y sont adonnés à la service de Dieu dans ce qu’ils considéraient comme la forme la plus élevée de la vie religieuse. Ces hommes étaient appelés Deicoloe, c’est-à-dire adorateurs de Dieu. C’est le nom qu’on leur a donné sur le continent, où, comme nous l’avons vu au cours de cette histoire, ils ont fait leurs preuves des prédicateurs zélés et efficaces de l’Évangile. En Irlande, ils étaient appelés Ceile De, qui signifie Serviteurs de Dieu. Le nom qu’on leur donnait en Ecosse était Keledei, qui a la même signification. Ces trois noms s’appliquent aux mêmes personnes, à ceux-là même connu dans nos histoires communes sous le nom de Culdees.

Un peuple intéressant était ces Ceile De, et nous voudrions connaître la vérité à leur sujet. Ceux qui ont foi dans les légendes de aux VIIIe et IXe siècles, parlent comme si la vérité sur les Culdees devait être apprise seulement de ces traditions. Les Culdees, disent-ils, n’étaient pas le développement ou la continuation de l’Église de Colomban : au contraire, leur élévation a été le signal de la la chute et l’extinction de cette Église. C’était un nouveau corps, projeté à travers l’ancien ecclésiastiques de l’Écosse à la perturbation et au déplacement de l’ancienne Colombe système. Les Culdees, nous disent-ils, lors de leur première apparition, vivaient séparément comme Anachorètes. Au fil du temps, ils se sont constitués en communautés d’anachorètes ou de Ermites. Peu à peu, c’est-à-dire au IXe siècle, ils furent soumis à la règle canonique, et enfin, ils ont été engagés en tant que chanoines séculiers dans la conduite des offices dans le Cathédrales. Telle est, en résumé, leur histoire, telle qu’elle est retracée par ceux qui les considèrent comme une l’ordre des clercs sous l’influence de l’Église romaine, qui a supplanté l’Ordre colombien clergé.

Les faits sur lesquels se fonde cette théorie sont les suivants : maigres en effet, et s’ils ne contenaient pas un sens caché, que seuls les initiés peuvent ne sauraient être acceptées comme justifiant les conclusions qui en sont tirées. Le L’évidence se résout en trois légendes. La première est la légende de saint Servanus ou Serf. Cette légende retrace la généalogie des Culdees par l’intermédiaire d’Oleath, fils d’Eliud, roi de Canaan, et sa femme Alphia, fille d’un roi d’Arabie. Le digne couple, depuis longtemps sans enfants, furent enfin bénis de deux fils, dont le second fut donné par le baptême le nom de Servanus. Ce Servanus vint à Rome, emportant avec lui une telle réputation de sainteté qu’il fut élu pape et régna sept ans. Quitter le siège saint, pour pourquoi on ne le dit pas, le saint voyagea à travers la Gaule et l’Angleterre, et enfin est arrivé en Ecosse. C’est là qu’il fit la connaissance d’Adamnan, abbé d’Iona, qui lui montra une île de Lochleven parfaitement adaptée à la fondation d’un nouvel ordre de moines. Ainsi s’élevèrent les Culdees de Lochleven. C’est l’un des plus grands exemples d’humilité jamais enregistrés. un pape devenant abbé d’un monastère écossais de Culdee, et fixant son siège dans l’île de Lochleven.

Quelques précisions supplémentaires concernant le fondateurs du monastère de Lochleven nous sont donnés par le Dr Skene. Dans son monastère insulaire, nous Servanus resta sept ans. De là, il parcourt toute la région de Fife, fondant des églises partout. Les autres lieux mentionnés dans sa vie en relation avec avec lui se trouvent la grotte de Dysart, sur la rive nord du Firth of Fourth, où il avait sa célèbre discussion avec le diable, et où la mémoire de saint Serf est encore conservée en l’honneur ; Tuligbotuan ou Tullybothy, Tuligeultrin ou Tillicoultry, Alveth et Atheren, aujourd’hui Aithrey, tous dans le district situé sur la rive nord du Forth, s’étendant de Stirling à Alloa. Le seul autre endroit mentionné est sa « Cella Dunenense ». Ou cellule à l’adresse Dunning, à Stratherne, où il tua un dragon avec son bâton pastoral, dans une vallée qu’on appelle encore l’Antre du Dragon.

« Finalement, après bien des miracles, après vertus divines, après avoir fondé de nombreuses églises, le saint, ayant donné sa paix à la frères, rendit l’esprit dans sa cellule de Dunning, le premier jour des calendes de Juillet; et ses disciples et les gens de la province emmènent son corps à Cuilenross, et Là, avec des psaumes, des hymnes et des cantiques, il a été enterré honorablement. 2

Nous avons une autre forme de cette légende dans un vieux Document irlandais. « Dans le tract sur les mères des saints, dit le Dr Skene, « qui est attribué à Aengus, le Culdee, au neuvième siècle, on nous dit que Alma, la fille du roi des Cruithnech, ou Pictes, était la mère de Serb ou Serf, fils de Proc, roi de Canaan, d’Égypte ; et c’est le vénérable vieillard qui possède Cuilenross, à Stratherne, dans les comgells entre les collines d’Ochil et la mer de Guidan. . . . La partie écossaise de la légende, comme celle de Bonifacius, est soutenue par le Dédicaces; Toutes les églises dans les lieux mentionnés à son sujet étant dédié à saint Serf. . . . Il y a dans le cartulaire de Saint-André un mémoire de quelques premières chartes de la période celtique, et l’une d’elles est une concession par laquelle « Bride, fils de Dergard, qui, selon la vieille tradition, aurait été le dernier des rois de la Pictes, ce qu’il n’était pourtant pas, donne l’île de Lochlevine à la Dieu tout-puissant, et à saint Servanus, et à la demeure des ermites Keledei qui servent et serviront Dieu dans cette île. 3

La deuxième légende nous donne, avec encore plus de détail minutieux, dans lequel nous ne le suivrons pas, la fondation de Saint-Andrews, avec ses monastères et ses moines. Nous apprenons par là comment il est arrivé que saint Pierre, à qui le roi Nectan, après avoir chassé le clergé colombien, perdu sa suprématie, et saint André entra dans sa chambre en tant que saint patron de l’Écosse. La légende commence par la crucifixion de saint André à Patras. Là, ses os reposèrent dans la tombe jusqu’à l’âge adulte de Constantin, c’est-à-dire deux cent soixante-dix ans. Un ange apparut à Regulus, l’évêque de Patras, et lui ordonna d’exhumer les reliques de l’apôtre, et de s’embarquer avec dans un pays pour qu’il le lui montre ensuite. Après de longs voyages, d’abord parmi les Grecs plus septentrional, Regulus arriva à un endroit où Hungus, roi des Pictes, était sur le point d’engager la bataille avec Athelstan et ses Saxons. Avant que le Saint-André apparut au roi picte et lui promit la victoire à condition qu’il qu’il lui dédiait ses domaines. En vertu de l’intercession de saint André, les armes de Hungus furent victorieux, et lui et les Pictes jurèrent de tenir l’apôtre « en honneur pour toujours. Mais cette légende ne s’arrête pas là. Trois jours après la bataille, L’évêque Regulus est invité par des anges à naviguer vers le nord avec les reliques de l’apôtre, et de construire une église à l’endroit où il arriverait à son vaisseau de faire naufrage. « Après bien des pérégrinations, dit Bellesheim en récitant la légende, ils sont sur la côte orientale de l’Ecosse, à un endroit autrefois appelé Muckross, mais non Kyrlimont. C’est là (où St. Andrews grandit dans les derniers temps) que Regulus érigea une croix qui qu’il avait fait venir de Patras ; et le roi Hungus donna la place à Dieu, et saint André, son Apôtre, comme un don pour toujours. 4

Il est vain de rechercher l’exactitude de la date dans un légende. La référence à Constantin fixerait la translation des reliques de saint André en Écosse au plus tard au IVe siècle, mais le roi Hungus ne régna qu’à quatre ans cent ans après cette date, c’est-à-dire de 731 à 761. Dans un rêve, le plus incongru et les événements impossibles ne nous troublent pas le moins du monde, ou ne paraissent pas du tout impossibles, et les incongruités et les divergences ne doivent pas non plus nous faire trébucher dans une légende. « Certains la notion de la vraie date, dit Bellesheim, semble avoir été conservée ; pour nous lire dans une chronique qu’en l’an 761, « vous relikis de Sanct Andrew ye Apostel Une date qui correspond à la dernière année du règne de l’Éternel King Angus (MacFergus) mentionné dans la légende. 5

La légende se compose de quatre parties, ou plutôt quatre légendes, et il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une petite ingéniosité pour que les quatre parties s’accrochent ensemble, et forment une histoire cohérente. Selon la troisième forme de la légende, « l’évêque Régulus, accompagné de saints hommes, dirigent leurs navires vers le nord, et à la veille de Saint Michel arrive au pays des Pictes, à un endroit appelé Muckros, mais maintenant Kylrimont, et son vaisseau ayant fait naufrage, il dresse une croix qu’il avait apportée de Patras, et reste il y eut sept jours et sept nuits. Le roi Hungus se rendit ensuite avec les saints hommes à Chilrymont, et, faisant le tour d’une grande partie de ce lieu, il l’immola à Dieu et à saint André pour l’érection d’églises et d’oratoires. Le roi Hungus, l’évêque Regulus et les autres en fit sept fois le tour, l’évêque Regulus portant sur sa tête les reliques de saint Régulus. André, ses disciples chantant des hymnes, et le roi Hungus suivant à pied, et après lui le magnats du royaume. Le roi Hungus donna ce lieu, à savoir Chilrymont, à Dieu et Saint André, son apôtre, avec les eaux, les prairies, les champs, les pâturages, les landes et les bois, comme don à perpétuité, et accorda le lieu avec une telle liberté que ses habitants seraient libres, et à jamais soulagés du fardeau de l’accueil et de la construction de châteaux et de ponts et toutes les exactions laïques. L’évêque Regulus chanta alors l’Alléluia, afin que Dieu protéger ce lieu en l’honneur de l’apôtre, et en gage de cette liberté, le roi Hungus prit un gazon en présence des nobles pictes, et le posa sur l’autel de Saint-André, et offert ce même gazon sur elle. Jusqu’à présent, les légendes relatives à Lochleven et à Saint-Andrews, mais nous sommes qu’ils jettent quelque lumière sur le point en litige, qui est de savoir si les Culdees, un nouvel ordre de moines en alliance avec l’Église romaine, et hostile à l’ancien Le clergé colomban qu’ils sont censés avoir déplacé ?

Cette génération monastique, surgissant silencieusement en Ecosse, et vivant comme des anachorètes dans des grottes de bord de mer ou dans des déserts terrestres, étaient enfin soumis à la règle canonique préparatoire à leur fin dernière, qui était, dit-on, la subversion d’une église dont le clergé n’était ni tonsuré à la mode romaine, ni célébré Pâques selon le calcul romain. De leur soumission à la domination, nous avons une représentation hautement poétique ou symbolique. « Comme le Deicoloe, aussi, le Ceile Au début du IXe siècle, les Irlandais furent placés sous la domination canonique. Ceci fait important se trouve sous la forme d’une légende, dans laquelle, cependant, disent les partisans de Cette théorie, le germe historique est facilement détectable. Les annales irlandaises rapportent, sous le l’an 811 : « En cette année-là, la Ceile De traversa la mer les pieds secs, sans un navire ; et un rouleau écrit lui fut donné du ciel, d’où il prêcha à la Irlandais, et cela a été repris quand le sermon a été terminé. 7

La glose de Bellesheim sur cette légende est la suivante : suit : « La date de la venue de cette Ceile De était soixante-huit ans après Chrodegang rédigea sa règle canonique ; et c’est à la suite de la publication de la lettre adressée par un certain Deicola aux Deicoloe de tout le monde. cinq ans seulement avant le concile d’Aix-la-Chapelle. La légende citée ci-dessus peut donc, dit M. Bellesheim, être raisonnablement interprétée comme se référant à la l’introduction en Irlande de la règle canonique. 8 Il se peut qu’il en soit ainsi. Il y a un dicton qui dit que la vérité habite au fond de un puits. Cette légende est peut-être un de ces puits où la vérité se plaît à se cacher elle-même, et si nous descendions au fond de celle-ci, nous serions sans doute récompensés par un vision claire du mystère. Mais, en vérité, le puits est profond et son eau boueuse !

Nous n’avons pas la prétention de contredire ces vénérables autorités. Ce sont des voix oraculaires qui surgissent d’une obscurité très épaisse, et cela nous devient de nous taire et de les laisser parler. Mais s’il nous était permis de ne serait-ce qu’une légère expression de sentir que ce serait intimement un désir d’avoir ces trois légendes complétées par un Quatrièmement, afin de clarifier certaines choses laissées douteuses et même sombres dans les trois premiers. Dans la supposition que les Culdees étaient des amis de Rome qui avaient pris le champ de bataille contre l’Église colombienne, l’histoire des quatre ou cinq siècles suivants devient pleine de Énigmes. Que dirons-nous, par exemple, du roi David Ier ? C’était un fils dévoué de l’Église. Église de Rome. Personne n’a mis en doute son attachement sincère pour elle, qu’il a d’ailleurs mis au-dessus de tout soupçon par les bienfaits qu’il prodigua à cette Église d’Écosse. L’un de ses descendants royaux se plaignit de lui qu’il était un « saint de l’air » à la croun. Mais il est tout aussi vrai qu’il était un « saint de l’air » pour les Culdees. L’histoire atteste qu’il a eu une main lourde sur eux, les dépouillant du petit nombre Les biens terrestres les ont quittés et, dans certains cas, les ont chassés de leurs demeures. Comment sont-ils nous devons expliquer cela dans la supposition que les Culdees et le roi David étaient tous deux membres de la l’Église de Rome et ses partisans zélés ? Le roi David jouait-il un double rôle ? Était d’une main, il répandait des richesses sur l’Église, et de l’autre distribuait des injures à quelques-uns de ses meilleurs enfants ? S’il plaisait à la Ceile De, qui traversa la mer avec pieds secs, sans vaisseau, en l’an 811, pour revenir, il peut peut-être amener avec lui un autre rouleau contenant une solution de cette énigme.

Mais c’est peu de chose par rapport à la difficulté que nous rencontrons lorsque nous tournons les yeux vers le continent. Il y avait toute une armée de Les missionnaires de Culdee sont partis et prennent possession de l’Europe du Nord. C’est vrai reconnu par les romanistes que les Culdees continentaux étaient une branche du grand Culdee famille d’Écosse, d’Irlande et du Pays de Galles. 9 Que cette grande armée était Scotique — Scotique de naissance, Scotique de par son habillement et de ses caractéristiques, l’histoire ne le permet pas d’être mis en doute. À mesure que leur sphère se rétrécissait à l’intérieur, ils devenaient de plus en plus le vaste champ qui s’ouvrait à eux au-delà des mers. Au nom de qui font-ils cette guerre ? Dans celle de Rome ou dans celle d’Iona ? Ils se vantaient de s’être assis aux pieds de les « anciens » d’Iona, et ils ne cachaient pas leur mission, qui était de prêchaient la doctrine qu’ils avaient apprise dans cette fameuse école, et que son fondateur avait puisé à la source non polluée de l’Ecriture Sainte. Ils ont adhéré aussi étroitement que possible à la instructions de Colomba sur le continent, comme ils l’avaient fait en Angleterre, où, comme Bède nous informe, ils n’enseignaient « que les choses qui sont contenues dans les écrits de la prophètes, évangélistes et apôtres, observant diligemment les œuvres de piété et la pureté. 10 Ils choisirent un emplacement convenable, s’établirent en confrérie et se mirent à l’œuvre le plan de Columba, exposant aux indigènes toute l’économie de la vie civilisée à l’époque. en même temps qu’ils leur communiquaient les doctrines de la foi chrétienne. Leur Les institutions se démarquaient nettement des confréries romaines. Nous avons déjà dans toute l’Europe septentrionale, 11 et je les ai vus allumer la lumière au milieu de la des ténèbres immémoriales, plantant des centres de civilisation là où jusque-là avait régné une barbarie ancienne et ininterrompue, semant les graines de la connaissance dans les nations qu’ils ont trouvées enveloppé d’ignorance grossière, et enseignant à l’idolâtre à adorer « Celui qui a fait le sept étoiles et Orion. C’était l’œuvre des Culdees. Ils prétendent être jugés par leurs œuvres. La Rome d’aujourd’hui les revendique comme ses alliés. La Rome de leur temps Pas d’erreur à leur sujet. Ils ne sont pas nés dans son camp : ils ne l’ont pas portée livrée » et elle a montré ce qu’elle pensait d’eux lorsqu’elle a envoyé ses agents avec le Les Anglais pervertissent Boniface à leur tête, pour les chasser du continent et déraciner les institutions qu’ils avaient fondées.

Quelle est donc la vérité sur les Culdees ? Il c’est simplement ceci, que l’Église des Culdees était une continuation de l’Église de Columba. La prépondérance de la preuve tirée de l’histoire et de toutes les probabilités de la arguments en faveur de cette proposition est accablante, alors que toutes les tentatives d’établir Les théories opposées sont des échecs complets. Il faut considérer que, dès le début, la Le système des anachorètes faisait partie des arrangements de Colomban. Il était de coutume que le frères, à des époques déterminées, de se retirer dans un lieu solitaire, une île ou une grotte, pour se reposer et la méditation. La pratique était analogue à la fête d’un ecclésiastique moderne. Le Les ministres assidus de nos villes trouvent bon de devenir anachorètes pour quelques semaines une fois par an et rustique dans nos hautes terres ou au bord de la mer. C’est ce que le Colomban clergé, avec cette différence que leur isolement était peut-être un peu plus strict que leurs successeurs d’aujourd’hui ne jugent nécessaire de s’y soumettre. Quand au fil du temps, et par le fonctionnement des divers organismes que nous avons déjà Les maisons de Colomban commencèrent à être démantelées et les frères se dispersèrent, les Le nombre des solitaires ou des anachorètes serait considérablement augmenté. Mais bien qu’ils vivent maintenant séparés et avaient des habitations qui leur étaient propres, il ne s’ensuit pas qu’ils abandonneraient les devoirs publics de leur charge, qui étaient de maintenir le culte de Dieu dans les églises, et instruisent leurs compatriotes. Ils préféreraient qu’il soit d’autant plus impératif de les pratiques de piété et les actes publics de dévotion. Du milieu d’eux, de petits groupes missionnaires s’en allaient continuellement à l’étranger, et, tout en s’occupant de Ils ne permettraient certainement pas que le champ d’origine s’enfonce dans le paganisme pratique.

Dans les aperçus historiques que nous obtenons d’eux on les voit agir en cette qualité même, c’est-à-dire en maintenant le service de Dieu dans le Églises. Qu’y a-t-il donc de plus probable que maintenant ils commencèrent à être connus sous le nom de Ceile De,12 c’est-à-dire, les serviteurs de Dieu, d’autant plus que le nom s’accordait si bien avec le fait. L’église de Dunkeld fut fondée par Constantin, fils de Fergus, roi des Pictes (810-820), c’est-à-dire vers trente ans avant l’union des deux nations. Il est enregistré par Alexander Mylne, un chanoine de cette église en 1575, le Constantin y plaça « des religieux qui sont populairement appelé Keledei, autrement Colidei, c’est-à-dire adorateurs de Dieu, qui, selon le rite de l’Église orientale, avait des femmes. Leur fonction était de « ministre », c’est-à-dire pour diriger le culte public de Dieu ; Et c’est ce qui s’est passé leur fonction dans « l’église de Saint-Régulus, aujourd’hui à Saint-André ». 13 Pas aux sièges de la les principales églises n’étaient que les Culdées des Colombites, car nous n’avons pas rencontré une parcelle de preuves pour montrer qu’ils étaient différents, qu’ils étaient rassemblés, mais dans tout le pays il y avait encore de petites communautés de ces religieux qui célébraient le service divin leurs localités. Dans les régions reculées où il n’y avait qu’un seul Culdee vivant solitaire, le culte public de Dieu ne serait pas autorisé à tomber en désuétude.

Si nous énumérions tous les endroits où Des établissements de Culdee existaient, la liste serait longue. Abernethy, Aberbrothoc, Montrose, Arbirlot, Brechin, St. Andrews, Dunfermline, Dull, Dunkeld, Mortlach, Blairgowrie, Ratho, Kinghorn, Lesmahagow, Applecross, Dornoch, Turriff, sont quelques-uns des centres de la famille Culdee en Ecosse. Autour de celles-ci étaient regroupées des communautés plus petites, trop nombreuses d’être énumérés ici, avec d’autres maintenant complètement oubliés. Il n’y avait alors pas de paroisses et pas de dîmes en Écosse ; Comment, alors, cette nombreuse équipe de pasteurs de Culdee a-t-elle subsisté ? Par ce l’essentiel de leurs dotations initiales avaient été accaparés par des laïcs, et le chef Les moyens de subsistance qui leur restaient étaient les offrandes volontaires du peuple. 14

« Les grands établissements religieux qui existaient au milieu du IXe siècle étaient encore maintenues au début du douzième, et, à l’exception d’Iona, étaient tous les sièges des Culdees. 15 Il s’agit là d’une question très importante l’aveu de ceux qui soutiennent que les Culdees étaient un ordre nouveau de moines, différents dans la foi et le culte de l’ancienne église colombienne. Le nom Culdee n’apparaît qu’en l’an 800 : il ne représentait alors, nous sommes amenés à le comprendre, qu’un peu d’anachorètes. Mais un demi-siècle plus tard, les « grands religieux à l’exception d’Iona, « étaient tous les sièges de la Culdees. Comment se fait-il que quelques anachorètes remplissent la terre en si peu de temps ? Comment Ils vinrent rendre la doctrine romaine si agréable à un peuple qui avait si longtemps cherché leur nourriture spirituelle dans les écoles de Colomba ? Comment en sont-ils venus à s’implanter les anciennes fondations des Columbites, et entrent en possession de ce qui restait de leur des terres et des patrimoines ? Cela implique à la fois une révolution civile et une révolution ecclésiastique. Où se trouve Le bilan d’une telle révolution ? Et de plus, comment les Culdees sont-ils devenus des objets de l’aversion et la haine envers les mêmes partis qui avaient détesté et s’étaient opposés à l’Église Columba? Pourquoi la reine Marguerite a-t-elle adopté une politique de répression, et son fils David Ier, un politique d’extermination à leur égard ? Nous ne voyons pas quelle réponse rationnelle peut être donnée à ces questions conformément à la nouvelle théorie des Culdees. Cette théorie a son lot de dans un désir sincère et, nous ne le mettons pas en doute, consciencieux de montrer que la ligne de Columba a échoué, qu’Iona après tout n’avait qu’une existence de champignon de deux siècles environ, et que le christianisme écossais n’a pas pris son essor sur le rocher nu au milieu des tempêtes de l’ouest, mais sur cette montagne impériale sur laquelle Césars et Pontifes ont laissé leurs traces orgueilleuses. Toutefois, une jurisprudence non négligeable refuse de souscrire à ce point de vue. Cette autorité c’est de l’histoire. Son verdict clair est que les Culdees n’étaient pas une nouvelle secte de religieux, ce qui étaient apparus sur le sol ou avaient été importés de l’étranger ; qu’ils étaient les adhérents de l’ancienne foi qui était entrée en Écosse à une époque très reculée, et qui, après un certain temps de la décadence s’était de nouveau manifestée avec plus d’éclat que jamais dans la mission de Colomba, mais de nouveau obscurcie par les innovations romaines avait trouvé des mainteneurs de son ancienne pureté chez les Culdees, les vrais fils d’Iona, et les pionniers de la Réforme, l’aurore de qu’ils virent de loin, et que, comme nous le montrerons plus loin, quelques-uns d’entre eux vécu pour accueillir


Notes

1. Ces cellules étaient en pierre, sans mortier, les murs épais et les toits en forme de dôme. Ils ressemblaient beaucoup à de grandes ruches. Une cellule de cette description, la demeure très probablement de quelque anachorète dans les siècles que nous avons examinés, est encore visible à Inchcolm, dans le Firth of Forth. Anderson, Écosse au début de Temps chrétiens, i. 69.

2. Skene, Écosse celtique, iii. 257.

3. Skene, Écosse celtique, ii. 258, 259. Chron. Pictes et Scots, 201. Registrum Prioratus St. Andreoe, pp. 113-118.

4. Bellesheim, Église catholique d’Écosse, i. 192.

5. Chroniques des Pictes et des Scots, à la p. 387 ; Bellesheim, Église catholique d’Écosse, i. 196, 197.

6. Skene, Écosse celtique, ii. 265, 266.

7. Reeves, British Culdees, p. 79.

8. Bellesheim, Église catholique d’Écosse, i. 187 et 188.

9. Bellesheim, Église catholique d’Écosse, i. 184 ; Skene, Écosse celtique, ii 252.

10. Bède, Hist., iii. 4.

11. Hist. Scot. Nation, ii., cap. XXVI., XXVII., XXVIII.

12. « En gaélique, Ceile signifie un serviteur, d’où Ceile De, les serviteurs de Dieu, De étant le génitif de Dia, Dieu. — Chalmers’s Caledonia, livre III, p. 134.

13. Mylne, Vitoe episcoporum dunkeldensium, p. 4 ; Skene, Écosse celtique, ii. 276.

14. L’existence d’établissements Culdee à tous ces lieux et d’autres est authentifié par les plus anciens documents existants, à savoir, le Ancien Registre d’Aberbrothoc, Greffe du Prieuré de St Andrews, Cartulaire de Glasgow, chartes de Holyrood, cartulaire d’Aberdeen, registre de Dunfermline. Voir aussi Robertson’s Offices scolastiques de l’Église écossaise ; Divers du Spalding Club, Vol. V, 73, 74.

15. Grubb, Histoire ecclésiastique de Ecosse, i. 241.


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