CHAPITRE XVI.


ÉPOQUES DE RÉVEIL DANS L'ÉGLISE COLOMBIENNE.

Nous reprenons notre brève esquisse de l’église de Colomban au cours de la avant la Réforme. Au début du Xe siècle, le roi Constantin avait la présidence ecclésiastique, ou, si le lecteur le préfère, la « Présidence primatiale Voyez, à St. Andrews. Cellach, comme nous l’avons vu, était « EPOSCOP » d’Alban. 1 Il était président, ou abbé, ou évêque de la Église; car il importe peu par lequel de ces titres nous désignons l’occupant de ce poste ecclésiastique. À St. Andrews, il avait le même rang et la même autorité que Columba à Iona, mais avec un prestige et une influence considérablement diminués. Les écrivains d’un autre temps l’aurait appelé « abbé » ; mais ceux dont il a été question de faire la chronique les événements de cette époque commençaient à être plus familiers avec les hautes désignations romaines qu’avec les humbles appellatifs de Colomban, et ils parlent de lui comme d’un « évêque ». Ce qui a sans doute contribué à ce changement de titre, c’est qu’à ce moment-là, le les possessions temporelles des abbayes étaient usurpées par des laïcs, qui assumaient avec le titre d’abbé, laissant le titre alternatif de presbytre ou d’évêque au ecclésiastique qui remplissait les devoirs spirituels de l’abbaye. Cellach était seul en tant que président ou évêque d’Alban, car il n’y avait pas encore de hiérarchie dans le pays, ni pour deux cents ans plus tard. On n’avait pas vu de pall romain au nord de la Tweed, bien qu’en Cet insigne de l’autorité épiscopale avait été envoyé par Honorius Ier à Paulin d’York. Nous On ne dit pas qui a consacré « l’évêque d’Alban ». Certainement celui de Cellach la consécration ne venait pas de Rome, car les Romains répudiaient les ordres des Écossais clergé. Les « Presbytres d’Iona » ordonnèrent Aidan, Finan et Colman, qui furent envoyés pour évangéliser en Northumbrie, et dont Bède parle comme « évêques ». Les presbytres ou les culdéens de Saint-André n’ont-ils pas consacré Cellach ? L’auteur de l'« Histoire de l’Église catholique d’Écosse » fait un aveu important lorsqu’il nous dit que, « si la consécration a été canoniquement accomplie, trois évêques J’ai dû y assister. 2 En ces jours-là, quand il n’y avait qu’un évêque en Ecosse, il ne serait pas facile de réunir trois évêques en un seul lieu, à moins qu’il ne soit c’étaient des évêques tels que les évangélistes que nous avons nommés ci-dessus, à qui Bède donne le titre d’évêque, bien qu’on n’eût pas posé d’autres mains que celles des « anciens d’Iona » sur leur tête. 3

Si nous l’admettons, la difficulté impliqué dans la consécration de Cellach s’évanouit. Ni Bède ni Bellesheim ne peuvent prononcer supposition inadmissible ou même improbable, car dans l’Église de Rome, comme dans la L’Église presbytérienne, le presbytre et l’évêque sont sur un pied d’égalité, dans la mesure où les deux sont compris dans le même « ordre ». L’Église de Rome adhère sur ce point à le modèle qui lui a été montré dans le Nouveau Testament lorsqu’elle a nommé son plus haut responsable de l’église le presbytre. Le Pape lui-même est de « l’ordre » du prêtre. Il s’agit d’un fait remarquable, dont on ne parle pas souvent, que dans l’Église de Rome il y a sept ordres du clergé, ou officiers ecclésiastiques, et le plus élevé de ces sept ordres est le presbytre. Ainsi est-ce dans l’Église romaine jusqu’à ce jour. Le presbytre avait été amené à développer ou à ramifier plusieurs grades ou rangs qui ont préséance l’un sur l’autre, mais tous sont compris dans le même ordre, et cet ordre est le PRESBYTRE. Quand on pense à la façon dont Rome professe révérer la constitution primitive de l’Église, et prétend la suivre, Nous sommes en droit de considérer cet aveu comme une présomption, au moins en faveur de la presbytre comme le plus haut officier de l’église à l’époque du Nouveau Testament.

En notant les aperçus obtenus de la L’église de Colomban, telle que nous la traversons dans notre étude historique, nous avons marqué, comme particulièrement significative, le rappel du clergé colomban par Kenneth Macalpin, et leur rétablissement dans le l’est de l’Ecosse et aussi dans les Lothians. C’est ce que nous devons considérer en tant que reconnaissant que les pères des hommes que nous voyons aujourd’hui ramenés avaient souffert d’un tort quand le roi Naiton, un siècle auparavant, les avait chassés de ses États. Il garantit également la conclusion que le clergé conformiste, qui est resté dans le Pictland lorsque ses fidèles s’en allèrent, malgré l’influence de la cour dans leur faveur, n’avait fait qu’un petit chemin dans l’affection du peuple. Leur tonsure romaine, en les yeux de leurs ouailles, était l’insigne ignominieux de leur servitude envers un étranger et le cœur de la nation se tournait toujours vers les exilés au-delà de Drumalban, comme le vrais fils et serviteurs de cette Église qui, au temps de Colomba, avait conduit leurs pères des ténèbres du druidisme. La lumière, se souvinrent-ils, avait d’abord brillé sur eux, non pas de Rome, mais d’Iona.

Le prochain événement marquant dans l’histoire de l’Église colombienne est l’élargissement de ses libertés sous le roi Grégoire. La perte de la pureté de l’Église s’est toujours accompagnée de la perte de sa liberté. Le L’expérience de l’Église colombienne sous Naiton n’a pas fait exception à cette règle. Alors que l' Le pape rasait la tête de son clergé, le roi taxait leurs terres. Le premier a exigé l’hommage spirituel, celui-ci imposait des charges féodales et exigeait des services laïcs. Roi Grig semble avoir soulevé ce joug pesant, et en même temps élargi, sans doute, leurs immunités ecclésiastiques et leur liberté d’action. C’est ainsi qu’ils ont trouvé l’évasion de la « Servitude picte » dans laquelle Naiton avait été le premier à les enfermer, et en que ses successeurs, à son exemple, avaient conservés. Ce changement dans leur la position a dû les revigorer beaucoup dans l’esprit ; il tomberait comme une rosée sur et l’on peut imaginer avec quelle activité et quel zèle ils se donnaient maintenant à l’œuvre de redonner à l’Ecosse l’aspect qu’elle avait pris dans des temps meilleurs, mais qui avait a été cruellement défiguré pendant les jours dégénérés qui s’étaient écoulés dans le pays.

S’il nous est permis de raisonner à partir de notre expérience temps, une partie de la « servitude » dans laquelle les dirigeants pictes maintenaient l’Église était la l’interdiction de ses conseils. Ceux dont la politique a été d’estropier ou de renverser l’Église a communément commencé par refuser à ses pasteurs la liberté de se réunir dans le but de tenir des consultations mutuelles et de prendre des mesures conjointes. Le précédent de cette politique est probablement aussi ancienne que l’époque du roi Naiton. Si c’est le cas, cette restriction prendrait fin avec le reste de l’esclavage picte. En conséquence, le prochain événement ce qui fixe notre regard dans ce rapide survol de la fortune de l’Église de Colomban, c’est le le clergé et les laïcs de l’Église écossaise se réunirent en conseil sur la colline de Mote à Scone. Qu’il s’agisse d’un rassemblement vraiment national, cela ne fait aucun doute, car les plus hautes Les autorités civiles et ecclésiastiques lui prêtèrent leur sanction. Le roi et l’évêque furent là.

Nous avons déjà accordé une place considérable à la ce Concile, mais il se présente de nouveau devant nous comme l’une des époques de réveil de Colomban Église. Une « Assemblée Générale » comme celle-ci était vraiment un phénomène au dixième siècle. siècle. Ce que nous voyons sur la Mote Hill, ce n’est pas un rassemblement d’hommes individuels, pas un rassemblement de clan ou tribu en obéissant à l’appel du chef ou du mormaer. Il s’agit d’un organisme organisé, conscients des pouvoirs inhérents de se rencontrer, de délibérer et d’agir. La source d’où proviennent ces Le ressort des puissances est la « Foi » qui est la possession commune de la nation. Ceci est le principe constitutif du concile : c’est ce qui lui a donné l’être, et la l’objet de sa réunion est la réexposition, sous une forme ou une autre, de cette foi. Seigneur Hailes était d’avis que le Conseil s’était réuni pour compiler et émettre une « Confession de La foi. Il n’y a rien d’improbable là-dedans. Seulement, si un tel manifeste était publié, il ne serait pas un document long et systématique comme ceux que l’on connaissait à l’époque de la Réforme, mais une formule brève, simple et élémentaire, telle qu’elle était courante à l’époque de l’Église primitive. La tenue même du Concile, avec ses trois jours de était elle-même une confession de foi nationale. Cela transformerait l’esprit de l' gens sur le sujet, et quand les membres rentraient chez eux, ils publiaient dans ville et vallon ce qui avait été dit et fait sur la colline Mote de Scone.

Entre le roi Constantin et Malcolm Canmore Il y a un intervalle d’environ cent cinquante ans. Le Danois au nord et le Les Saxons, au sud, ont gardé Alban pendant cette période pleine de distractions. Si la bataille cessait à à l’une des extrémités du royaume, elle ne manquerait pas d’éclater à l’autre. Les fils de l' pour combattre sur des champs de bataille lointains, et nous craignons que les guerriers ne Les vertus plutôt que les grâces chrétiennes étaient l’objet de la culture en ce temps-là. Comme le fameux rassemblement sur la colline de Mote s’éloigna dans le lointain, et les noms et les Les oraisons de ses membres ne devenaient plus qu’une tradition, un reflux s’installait dans l’élan spirituel dont elle avait pris l’origine, et la vie chrétienne déclinerait. Cela ne nous surprend pas, par conséquent, que l’Église écossaise disparaît de la vue jusqu’à la « Grosse Tête » monte sur le trône, lorsqu’il revient en vue, et qu’on le voit debout sur sa défense devant la reine Marguerite et les théologiens de Lanfranc dans le palais de Dunfermline. Le silence des annalistes romains, qui ont chanté à haute voix la perversion de la petite communauté d’Iona, nous autorise à dire qu’il n’y a pas de grande sécession avec les Romains l’église avait eu lieu entre-temps, et que la grande majorité du clergé colombien continuait fidèles à leur ancien credo. Le scandale que leurs formes de culte ont donné à la reine Marguerite, accoutumée dès sa jeunesse aux imposants cérémoniaux de Cantorbéry, et à la les accusations qu’elle a portées contre eux, nous paraissent un hommage à leur fidélité et à leur constance.

Il ne semble pas non plus que la reine Margaret ait gagné grande victoire à l’issue de cette conférence. Mgr Turgot, il est vrai, nous dit que les pasteurs colombiens n’ont rien répondu, ce par quoi nous entendons par là que l’évêque veut dire : qu’ils ne répondirent rien qu’il pût reconnaître comme une réponse à celle de Marguerite arguments, ou qu’il jugea prudent d’enregistrer. Il nous dit aussi qu’à partir de ce moment-là les coutumes eucharistiques en Écosse ont été réformées, c’est-à-dire dans le sens romain, mais nous preuve indubitable que ce n’était pas le cas. Le succès de Margaret réside dans le fait qu’elle dans une autre direction. Elle ne pouvait pas convertir la nation, ni plier l’obstination de ses ignorants ecclésiastique, mais elle pouvait bâtir une magnifique cathédrale, et installer sous son superbe toit le Le culte romain avec une pompe qui devient. C’est ce qu’elle fit. Et de plus, elle pouvait faire beaucoup par son zèle et son tact, son caractère élevé et ses charités abondantes, secondées qu’elle était par la puissance d’un mari qui lui était passionnément dévoué, pour renverser le cours de la mode, qui oscille en religion comme en d’autres choses, et faire venir des hommes d’une église qui revêtait son clergé vêtue de laine, et célébra son eucharistie sur des tables de bois, dans une église qui revêtait ses prêtres de robes de soie, et célébrait ses fêtes sur des autels de marbre, avec les riches accompagnements de vases d’or et d’argent, de thuriféraires fumants, et entonnés litanies et chants.

Turgot nous informe qu’à l’endroit où Les noces de Margaret furent célébrées, c’est-à-dire qu’à Dunfermline, « elle érigea un noble église, qu’elle dédia à la Sainte Trinité ; et elle l’a décoré avec beaucoup de ornements, parmi lesquels plusieurs de ses dons, qui étaient destinés aux plus saints service de l’autel, consistait en vases d’or massif et pur. Elle a également présenté le crucifix dans l’Église, après en avoir présenté un à cette église richement orné d’or et de l’argent, mêlé de pierres précieuses, et d’autres crucifix semblables, elle les laissa à d’autres comme des marques de sa piété et de sa dévotion, dont l’église de St. Andrews offre une par exemple, où l’on voit encore un beau crucifix qu’elle y a érigé. 4

Le transfert de la population écossaise en un corps du bercail de Colomban à l’église de la Reine-Marguerite pourrait être accompli en de deux façons. Le premier était un édit royal enjoignant la conformité dans la croyance et et l’imposer par l’épée. Malcolm Canmore était trop humain et magnanime Prince de penser à quelque chose d’aussi dur et tyrannique. Et s’il l’avait essayé, il l’aurait peut-être fait la conversion sommaire d’un peuple qui avait été longtemps sous l’enseignement de Colomban, tâche plus difficile encore que son ancêtre Kenneth MacAlpin n’a trouvé l’assujettissement de la Les Pictes et leur union avec les Scots. La seconde façon était d’envoyer des prédicateurs de la nouvelle foi sur le pays pour persuader les gens que celle de la reine Margaret était la meilleure religion, et que la foi colombienne était une croyance usée, qui était maintenant abandonnée par les toute la chrétienté, si ce n’est par eux-mêmes. Mais où se trouvaient ces prédicateurs ? Si ils veulent faire toutes les conversions qu’ils doivent discourir en gaélique, pour les Écossais de ce temps-là Je ne comprenais pas d’autre langue. Prêcher en gaélique, c’était précisément ce que les missionnaires de Le roi Malcolm ne pouvait pas servir d’interprète à tout un monde. nation, bien que son zèle à seconder les vœux de sa Reine pour la conversion de la Les Écossais lui firent accepter cette charge lors de la conférence qui se déroula dans son propre palais. Reine Marguerite dut donc se contenter d’avoir inauguré son projet de convertir l’Ecosse, en la laissant au lent mais sûr travail du temps, aux séductions et les flatteries de la Cour, aux puissants attraits d’un culte sensuel, et à l’exemple et l’influence de ses disciples saxons, qui se pressaient chaque jour dans des nombre de personnes dans le pays, pour achever le changement qu’elle avait commencé, et la question de ce qui serait d’ajouter le pays de Colomba à la longue liste des royaumes qui étaient déjà soumis au sceptre pontifical.

Quel bonheur pour Margaret de penser que Elle devrait être l’instrument choisi pour accomplir une si grande œuvre ! Quel honneur de être le sauveur du pays où elle avait mis le pied pour la première fois comme une étrangère, et d’avoir son nom sera lié à jamais à l’un des triomphes les plus brillants de la foi, et l’une des plus grandes victoires de l’Église ! Car telle serait la suppression de la grand soulèvement de Colomban à rendre compte à Rome. C’était là un objet digne du plus saint des cieux l’ambition : c’était une couronne pour le front du plus grand saint, une couronne d’une telle surpassant l’éclat qui, comparé à lui, la couronne d’Écosse, dans la L’estimation n’était qu’une babiole sans valeur.


Notes

1. « Il y a deux listes d’évêques de Saint-Andrews qui nous a été donné, dit le Dr Skene, l’un par Bower, qui était abbé de Inchcolm, et l’autre par Wyntoun, qui était primat de Lochleven. Ces listes sont d’accord, et dans les deux cas, Cellach est donné comme premier évêque de St Andrews. —L’Écosse celtique, ii. 324 ; Scoti-chronicon, B. vi. c. 24 ; Wyntoun, Chron., B. vi. c. 9. Dans la légende de Saint-André, il est dit des évêques de Saint-André : « Sic et nunc quoque in vulgari et commune locutione Ecop Alban, id est, Episcopi Albaniae l’appelant. — Chron. Pictes et Scots, p. 191.

2. Bellesheim, Histoire de l’Église catholique Église d’Écosse, i. 102.

3. Bède, Hist. Eccles., lib. iii. c. 22.

4. Vita S. Margaretoe, cap. Iv.


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