CHAPITRE XV.


TRADUCTIONS DE LA CHAIRE DE COLOMBA, L’UNIQUE ÉVÊQUE D’ALBAN, UNE GRANDE TEMPÊTE DANS LAQUELLE L’ÉCOSSE NE S’ENFONCE PAS.

Iona est tombée, et pourtant Iona vit et s’épanouit. La grande œuvre évangélique inaugurée par Colomba continue malgré la défection des pères du monastère et la dévastation accompli par le feu et l’épée des Danois. Le pouvoir de destruction de ces derniers ne s’étend pas plus loin que le tissu matériel d’Iona ; ils n’ont aucun pouvoir sur le grand l’esprit missionnaire que le tissu consacrait. Cet esprit n’est pas lié à cela ou à un autre tache de terre. S’il continue à s’attarder autour de la tombe de Colomba, et à hanter le scène de ses pas terrestres, il deviendra peu à peu un fétiche, et attirera les hommes dans la l’avilissement du culte des objets matériels et des ossements d’hommes morts. Il vaut mieux qu’il qu’il soit libéré des temples et des tombeaux, afin qu’il puisse déployer sa puissance force expansive, et montrent que son pouvoir est entièrement spirituel et ne dépend d’aucun l’homme, si saint soit-il, ou n’importe quel point de terre, si sacré soit-il. La tendance de l’époque était de reliez la sainteté à certains hommes et à certaines choses. Thà tendance à se renforcer à chaque siècle. Le feu et l’épée du Danois arrivèrent à contrecarrer cette tendance. Le remède était drastique, mais très nécessaire, bien que nous craignions Elle n’était que peu appréciée par les hommes de l’époque.

Nous sommes arrivés au neuvième siècle, mais nous avons n’arrive pas à la fin de la carrière de l’Église colombienne. Ses empreintes sont encore distinctement traçable. C’est toujours une organisation puissante, malgré les troupes de Les romanisants qui, de l’autre côté de la Tweed, envahissent le pays et assiègent Iona. À la maison, nous la voyons lutter pour maintenir son ancienne indépendance et préserver la la foi scripturaire de son peuple face à des édits hostiles et à de nombreuses Sacrifices. Sur le continent européen, nous la voyons déployer des efforts encore plus puissants, comme résolue par ses conquêtes étrangères à compenser les pertes et les défaites qu’elle subit. commencer à faire l’expérience à la maison. Nous la voyons répandre la lumière sur de vastes territoires, l’obscurité tout autour, civilisant les tribus barbares, ne permettant ni aux inhospitaliers ni la plaine, ni l’océan orageux pour revenir sur ses pas, et s’enfoncer dans les terres de la Viking, et se vengeant de ses nombreux raids sanglants dans son propre pays natal en enrichissant les terres sous son emprise des bénédictions de l’Évangile.

Cette énergie infatigable et pleine d’espoir de la part de de l’Église de Colomban nous a été attestée par de nombreux témoignages concordants. Ce n’est pas un petit partie de la preuve qui atteste de l’action continue de l’Église colombienne a été fourni par Rome elle-même, et ce n’est peut-être pas le moins convaincant et le moins concluant d’une partie de celui-ci. Contre quelle société la Rome d’alors édicte-t-elle ses décrets et fulmine ses excommunications ? Ce n’est pas contre l’Église de Columba, avec son missionnaires et ses coutumes si différentes de celles de Rome ? Ou bien Rome imposait à l’Église hommes de ce jour-là, lorsqu’elle ordonna à ses conseils de promulguer ces édits, ou qu’elle nous l’impose alors qu’elle voudrait nous faire croire qu’à l’époque où les édits furent concocté et fulminé que l’Église de Colomban avait sombré dans l’importance et qu’elle n’était en sortant de la scène. Si, comme on l’a affirmé à maintes reprises et avec audace ces derniers temps, il s’agissait d’une fait que l’Église de Colomban, à ce moment-là, avait les mèches de sa force tondues, et qu’elle était donnant des signes de disparition rapide de la vue, Rome se serait-elle donnée Tant d’inquiétude et d’ennuis à son sujet ? N’aurait-elle pas vu que sa véritable politique était de permettre à sa grande rivale et à son antagoniste de quitter le champ de bataille sans être aperçue, et de s’évanouir du souvenir du monde ? Ses craintes ne permettaient pas à l’Église romaine de se maintenir ce silence prudent. Elle doit être perpétuellement en train de tonner contre les Columbites, répudiant les ordres de leur clergé, niant l’efficacité de leurs sacrements, et Cette procédure trace une ligne de démarcation profonde et large entre elle, si authentiquement apostolique, et ce corps qui suivait des coutumes perverses et a été coupé de Pierre. Ne voyons-nous pas Rome les expulsant des royaumes où elle était dominante, en un mot, prenant tous les moyens en son pouvoir pour faire comprendre qu’elle était sensée de la vie et de la vigueur qui existaient encore dans l’Église de Columba, et que, tout en affectant de mépriser, elle haïssait en réalité cette église comme une rivale, et la redoutait comme une ennemi. Cette attitude de Rome à l’égard de l’Église colombienne est une preuve suffisante de l’existence de l’Église colombienne. son organisation et son influence continues. C’est une attitude d’antagonisme dans les deux doctrines et le rite. Rome dit distinctement à sa rivale du Nord : « Ta foi n’est pas la mienne, ni la mienne. Votre Honneur est-il mon Honneur.

C’était loin des rivages d’Iona en la mer de l’Ouest jusqu’à Châlons-sur-Saône en France. Mais aussi long que fût le chemin, il fut souvent foulé par les pieds du missionnaire de Culdee. Nous avons ce fait sous la main d’un conseil de ecclésiastiques romains qui se réunirent dans la ville en l’an 813. Entre autres choses, le la question des ordres des missionnaires écossais fut soulevée. La décision que ces ordonnances étaient invalides au motif qu’elles n’avaient pas de métropolitain, et qu’on ne savait pas par qui leurs ordres avaient été reçus. Le Le conseil n’avait aucune assurance qu’ils étaient passés par un canal romain, et ils pouvaient ne reconnaissent pas d’autre comme apostolique.

À première vue, on dirait qu’un concile siégeant à Châlons-sur-Saône s’est donné des moyens pour traiter cette question. Pourtant, un Un moment de réflexion montrera qu’il s’agissait d’une question qui préoccupait profondément son membres. Les évangélistes de Culdee avaient, pendant près de deux siècles, été activement à l’œuvre dans le France. Ils avaient planté des stations sur les bords du Clain à côté de Poitiers, et maintenant ils étaient apparus sur les bords de la Saône, et faisaient de nombreuses conversions. C’est ce qui s’est passé Cela alarma les pères assemblés dans la ville baignée par la Saône. Leur troupeaux étaient en danger, et ils ne pouvaient faire moins que de les mettre en garde contre les hérétiques doctrines et les faux sacrements des hommes sur la tête desquels les mains de Évêque romain ni les ciseaux du pontife romain.1

Nous rencontrons un événement similaire trois ans plus tard. En 816, un concile d’évêques anglo-saxons se tint à Celcyth, au sud de l’Humber. Le Le conseil anglais suit le sillage du conseil français. Ils répudient les ordres de la ecclésiastique écossais, et lui interdire d’administrer les sacrements ou d’accomplir sacerdotal en Angleterre. 2 Le clergé colomban était tout aussi disposé à revendiquer des relations avec les Romains comme les ecclésiastiques romains devaient avoir des liens avec les Colombans. Cette mutuelle L’antipathie s’est manifestée d’une manière assez curieuse à une époque antérieure. En 604, les évêques Laurentius, Mellitus et Justus furent envoyés par le pape pour visiter la Grande-Bretagne. Ils s’attendaient à ce que d’y trouver un peuple qui marchait dans les voies de l’Église universelle. À l’arrivée à Angleterre, cependant, ils furent mortifiés de découvrir que les Bretons n’étaient pas venus à la hauteur de la attentes qu’ils avaient formées à leur égard. Mais ils se consolaient en pensant que ils trouveraient les Écossais, qui jouissaient d’une grande réputation de sainteté, plus observateurs de la douane. Ils trouvèrent, au contraire, comme nous l’apprenons de Bède, qu’ils avaient fait une seconde et une plus grande erreur. 3 Le missionnaire d’Iona, Daganus, ne voulut pas manger à la même table que le les évêques du pape, ni ne s’assoient dans le même appartement qu’eux. Plus ils s’éloignent vers le nord, plus ils plus ils trouvaient forte cette répugnance et cette aversion mutuelles, et plus la séparation entre les disciples d’Iona et les partisans de Rome. L’instinct de l’un et de l’autre les séparaient. Ils ont refusé de fusionner.

Même dans l’obscurité épaisse qui enveloppe Ecosse au début du IXe siècle, l’église de Columba ne disparaît pas entièrement à l’abri des regards. Nous ressentons son influence et son action même lorsque nous ne pouvons pas la voir. Nous avons vu comment le clergé colomban a été expulsé des domaines des Pictes dans le précédent siècle, pour avoir refusé d’obéir au décret du roi Naiton qui leur enjoignait conformité à Rome. Les événements ultérieurs montrent que leur expulsion a été ressentie par le et que la mesure était impopulaire. Quelques années plus tard, le roi Naiton fut chassé de son trône. Nous avons une preuve encore plus décisive que les cœurs des gens sont allés avec leurs instructeurs religieux, maintenant envoyés en exil, et qu’ils continuaient à chérir l’espoir de leur rappel. Lorsque Kenneth Macalpin monta sur le trône de la nation unie, l’un de ses premiers actes fut de ramener les pasteurs colombiens, c’est-à-dire les descendants des hommes qui avaient été chassés, et de les remettre dans leur ancienne position dans le Territoires pictes. La politique de Kenneth était évidemment dictée par l’espoir de se fortifiant avec ses nouveaux sujets. Il semble également avoir pris des mesures pour faire revivre les maisons colombiennes dans le Lothian, fondées à l’origine par des évangélistes d’Iona, mais plus tard tomba en décadence en partie à cause des guerres avec l’Angleterre, et en partie à cause de l’ascendant l’Église romaine en Northumbrie. 4 Nous voyons dans ces mesures un hommage à l’influence de l’Église de Columba, et une preuve qu’il était encore une puissance dans le pays.

L’enlèvement de la chaise de Colomba (850) de Iona à Dunkeld dans les territoires des Pictes a aussi sa signification. Kenneth décréta qu’il y aurait le centre de l’Église pour tout le Royaume. L’endroit était bien choisi, situé à mi-chemin entre les frontières orientales et occidentales de son royaume. Quelques des reliques de Colomba ont été apportées ici en même temps pour donner du prestige et de la sainteté à ce que les écrivains papistes aiment appeler le « siège primatial » de l’Écosse. C’était plus facile traduisant les reliques que l’esprit de Colomba à la primauté nouvellement fondée, et il fut plus facile de donner un nom retentissant à cette chaise que de l’investir de la spiritualité puissance qu’elle possédait lorsqu’elle se trouvait à Iona et qu’elle était remplie par Colomba. L’abbé exerça de Dunkeld la même présidence titulaire que Columba avait exercée à Iona, mais sans son la dignité morale, qui était maintenant irrémédiablement éloignée des abbés écossais. À Dunkeld la chaise de Colomba n’était pas loin de la résidence royale. Pourquoi les rois d’Albe étaient-ils si nombreux ? désireuse d’avoir la chaire du grand fondateur de l’Église écossaise la proximité de leur trône et de leur capitale ? De toute évidence, parce qu’ils estimaient que la vénération dans lequel le souvenir de Columba était encore conservé par le peuple écossais est un soutien à leur pouvoir. Ils ont trouvé dans l’Église de Colomban le pilier de leur trône.

Le président — le terme est un chiffre — était n’a duré que peu de temps à Dunkeld. Sous le règne de Constantin, fils de Kenneth, qui succéda au trône en 863, il fut transféré à Abernethy. Son implantation ici jette une brève lueur sur cet ancien siège de la royauté picte. Et pourtant, il n’avait pas encore trouvé de lieu de repos permanent. Avant la fin du siècle, il a subi une troisième suppression. Nous avons maintenant voici la chaise ou Columba, un peu abîmée, nous le craignons, en prestige par ces fréquents à St. Andrews. Ce lieu avait acquis, même à cette époque reculée, une sorte d’importance mystérieuse, qui la distinguait des autres villes de Écosse. La ligne de son histoire ecclésiastique, à mesure qu’on essaie de la retracer, devient perdue dans un brouillard de fable et d’émerveillement que les légendes monastiques ont jeté autour d’elle. Cela a rendu C’était un site approprié pour une chaise dont l’influence et l’autorité dépendaient davantage de la souvenirs des hommes qui y avaient siégé auparavant que sur des puissances et des juridictions qui y étaient maintenant déposées. Wyntoun et Bower nous disent tous deux que Cellach était le premier à l’occuper lors de son déménagement à St. Andrews. Il y siégeait sous le titre d’Epscop Alban, ou évêque d’Alban. À côté de lui, il n’y avait pas d’autre évêque en Écosse. Nous allons retourner immédiatement auprès de l’unique évêque d’Alban.

L’Albain du roi Constantin et évêque Cellach était compris entre le Forth et le Spey. Ces deux fleuves formaient le frontières de l’Ecosse au début du Xe siècle. En ce qui concerne la région, au sud du Forth, il a été déplacé et passé de maître en maître par le le cours de la guerre, qui change constamment. Tantôt elle fut soumise par les rois d’Alban, tantôt elle fut soumise par les rois d’Alban. dominé par les monarques de Northumbrie ou de Wessex, les habitants subissant entre-temps vicissitudes douloureuses et misères intolérables. Sous le règne de l’Indulf (954-962), comme nous l’avons dit Édimbourg et le district situé entre le Forth et l’Avon étaient rattaché définitivement à l’Ecosse. En 1018 eut lieu la grande victoire des Écossais sur les Northumbriens. La bataille eut lieu, comme nous l’avons déjà noté, à Carham-on-the-Tweed. Le le massacre fut immense ; l’armée de Northumbrie fut presque anéantie, un désastre dont un terrible présage avait été donné aux hommes de Northumbrie par une comète qui parut pour trente nuits dans leur ciel. L’effet de cette grande bataille fut la reddition à Malcolm. Roi d’Alban, de toute la région au sud jusqu’à la Tweed, qui devint alors la frontière du royaume d’Ecosse.

Nous nous tournons vers le nord. Le Spey était là le frontière du royaume d’Alban au Xe siècle. Dans la région au-delà, c’est-à-dire Ross, Sutherland et Caithness, le Viking norvégien était le maître. L’intégralité des droits de mais la souveraineté ne lui fut jamais concédée, car les rois d’Albe avaient toujours revendiquaient ces provinces comme des dépendances, et quand leurs armes étaient fortes, possession de balle avec les Norvégiens. Dans les Orcades et les Shetland régnait Sigurd « le Robuste. Là, le pouvoir des rois de Norvège était plus solidement établi qu’en sur le continent, où leur gouvernement était plutôt une affirmation de domination sur les indigènes plus qu’une souveraineté substantielle.

L’irruption norvégienne et danoise a balayé Cap Wrath et descendit le long de la côte. Les envahisseurs ont établi leur domination sur le îles de la mer de l’Ouest, et la chaîne de leurs possessions s’étendait aussi loin au sud que jusqu’à l’île de Man, sur laquelle, cependant, ils n’ont pu exercer qu’un souveraineté intermittente. C’est ainsi qu’il arriva que l’Ecosse fut entourée au nord et à l’ouest avec une zone norvégienne, et seulement en étant toujours sur le qui-vive et prêt à bataille, a-t-il pu conserver intact le corps de son territoire et son trône indépendant. Mais le petit royaume ne s’en tira pas plus mal à cet égard que d’autres et de plus grandes nations. Le Xe siècle a été universellement une période d’agitation et de changement. Le fièvre d’invasion et de conquête qui, cinq siècles auparavant, avait précipité les Goths sur l’Empire romain, semblait avoir éclaté de nouveau, et remuait les nations dans le monde. à l’Est et au Nord dans un tumulte épouvantable et une guerre sauvage. Les Sarrasins dans d’innombrables des hordes avaient fait irruption dans le midi de l’Europe, et leurs armes victorieuses avaient conquis l’Espagne, envahissaient le midi de la France, et menaçaient même l’Italie. À l’autre extrémité de continent, les Danois et les Norvégiens, moins cultivés dans l’art que leurs contemporains guerriers des déserts d’Arabie, mais non moins experts dans la guerre, répandaient la terreur et conquérir les royaumes du nord et rétablir le règne de la barbarie et de la désolation. Les royaumes de la terre étaient devenus comme l’océan quand les grands vents sont au loin. Dans au milieu de cette mer déchaînée, c’était Alban, où Colomba avait allumé sa lampe, et où elle encore brûlée, mais quoique secouée par la tempête, elle n’était pas submergée par sa tempête Billows. D’autres pays ont vu leur religion changée, la lignée de leurs rois coupée, et leur population balayée, ou si largement mêlée à un élément étranger qu’elle devint une nouvelle gens; les Angles, les Saxons et les Danois avaient conquis l’Angleterre ; le Normand commandait en France, et le Maure était maître en Espagne, mais l’Ecosse a conservé sa vieille Église, sa vieille rois et ses anciens habitants.


Notes

1. Wilkins, Concilia, i. 170. « Incertum est nobis unde et an ab aliquo ordinenter. Vide Écossais Nation », vol. II. 338, 339.

2. Labbé, Concilia, vii. 1281.

3. Bède, Hist. Eccles., ii. 4.

4. Bellesheim, Histoire des catholiques Église d’Écosse, i. 215.


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