CHAPITRE X.


995-1034 apr. J.-C.

MALCOLM II : CESSION DE LOTHIAN AUX ÉCOSSAIS — BATAILLES DE MURTLACH ET DE BARRY — ROYAUME DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE.

Le premier jour de l’Écosse était terminé, et le second n’était pas encore ouvert. La visite de Kenneth III. au tombeau de Palladius est un aperçu des coulisses. Il montre que la mémoire de Columba, le nom le plus puissant et le plus grand bienfaiteur de l’Écosse, avait commencé à pâlir, et que sa lampe s’éteignait. Cette lampe devait s’affaiblir encore avant que le jour nouveau ne le fît briller. L’intervalle qui séparait le premier du second jour plus lumineux fut rempli avec les désordres sociaux et les oppressions politiques, sous lesquels la nation semblait se hâtant vers la dissolution. Dans la carrière des nations comme dans celle des individus, il y a des seulement qui permettent d’atteindre l’objectif. La plupart s’enfoncent sur la route, et ne peuvent pas reprendre le Marchent, restent comme des épaves sur la route du monde. L’Ecosse, encore et encore, a semblé la veille d’être rattrapé par ce destin funeste et déshonorant. Mais toujours comme le dé de son destin semblait sur le point d’être irrémédiablement jeté, le Danois se présenta, et la vue de ses galères de guerre, d’où les visages et des yeux cruels regardaient, s’éveillaient de nouveau dans la poitrine des Écossais émasculés, leurs sentiment de nationalité, et leur a donné une fois de plus à sentir combien est enivrant l’air de la champ de bataille quand la lutte est pour le pays et la ferme. C’est ainsi qu’on les a empêchés de couler et qu’ils avaient traversé les mauvaises années, et qu’ils n’avaient pas encore vu la jusqu’au moment où ils reprendraient leur route sur les anciennes lignes, mais avec une ampleur et un agrandissement qu’ils n’avaient pas connus dans les premiers âges de leur nation.

Nous venons de voir Kenneth III. dans son la réputation d’un grand prince, qui n’a pas été indignement gagné par ses efforts sur le champ de bataille pour sauver son pays de l’emprise des Danois, et son moins belliqueux, mais pas moins patriotique pour maintenir l’autorité des lois. C’était en l’espace de cinq ans de la fin du Xe siècle. On voit à nouveau la calamité s’abattre sur le pays. Il n’y a guère de pages plus sombres dans ses annales que celles où les premiers chroniqueurs ont écrit retracez l’histoire des dix années qui suivirent la mort de Kenneth III. Le La succession à la couronne est âprement disputée. Ces luttes divisèrent la nation en factions, et provoqua la guerre civile. Les nobles rapaces profitèrent de la confusion et la licence de l’époque d’opprimer le peuple. Les vols et les meurtres étaient fréquents. Le Les activités pacifiques de l’industrie et de l’agriculture ont été interrompues. La négligence du travail du sol a provoqué la famine. Après la famine vint la peste. Les misérables habitants n’avaient aucun moyen de fuyez la foule de maux qui les poursuivaient. S’ils entraient dans la ville, ils étaient tués par la peste, et s’ils se retiraient à la campagne, ils devenaient la proie du brigand. Il s’agissait d’une ce n’est pas pour le bien des Écossais que les Danois soient longtemps absents.

Selon la nouvelle loi sur les successions, comme c’est le cas aujourd’hui, Malcolm, fils de Kenneth III, était l’héritier légitime, et aurait dû monta sur le trône. Les obsèques funèbres de ses parents l’appelèrent à Iona, et avant qu’il ne Constantin, fils de Cullen, qui aurait hérité de la couronne sous le règne de Constantin, ancienne loi de tanistry, se fit couronner à Scone. Il rassembla une grande troupe, et s’efforça de soutenir son usurpation par les armes, mais périt sur le champ de bataille après une règne troublé d’un an et demi. Le trône fut ensuite revendiqué par Kenneth, le fils de Roi Duff. Lui aussi périt sur le champ de bataille, mais seulement après huit ans de calamités est passé au-dessus du pays. Grim1 tombé, le fils de Kenneth monta enfin sur le trône de son père (A.D. 1005) sous le titre de Malcolm II. Fordun nous donne une esquisse brève mais vivante de la le caractère et les dons personnels de Malcolm. « Le peuple, dit-il, était beaucoup plus satisfait des actions de Malcolm que de Grim ; car il n’y avait presque pas un homme dans le royaume qui pourrait égaler Malcolm dans les exercices du champ de bataille, soit dans ses guerres ou ses amusements. Nos Annales historiques 2 le représentent comme habile dans le maniement de l’épée et de la lance; et de son acceptation miraculeuse, de la faim, de la soif, du froid, et de la plus longue veille. . . Sa grande force et la beauté de sa personne deviennent le thème universel des applaudissements et des louanges, jusqu’à ce qu’enfin la voix publique le désignât comme le plus digne de la Royaume-Uni.

Malcolm a commencé son règne, comme presque tous les roi écossais de l’époque, avec une tentative d’annexion du territoire entre le Forth et le la Tweed à son royaume d’Alban. Il fit irruption en Northumbrie à la tête d’une grande armée et assiégea Durham. La campagne, cependant, s’est terminée par un désastre. Les soldats de Malcolm furent presque tous tués, et les Anglais célébrèrent leur victoire d’une manière épouvantable. Ils surmontaient les murs de Durham d’une rangée macabre de têtes écossaises.

Le roi d’Écosse renouvela cette tentative dans le l’année 1018 avec plus de succès. Entrant en Northumbrie, il rencontra l’armée anglaise à Carham le la Tweed, et une grande bataille s’ensuivit. Les Anglais furent mis en déroute, et le massacre fut immense, car Siméon de Durham nous dit que presque toute la population entre les Tweed et la rivière Tees avaient été enrôlés dans l’armée et laissés morts sur le champ de bataille. Cette terrible calamité, nous informe aussi Siméon, ne s’est pas produite sans pronostic. Pendant trente nuits consécutives avant ce grand massacre, une comète flamba dans les cieux et illuminait le ciel de Northumbrie d’une terreur affreuse. L’effet de la victoire a été le cession du territoire situé au sud du Forth aux Ecossais : la Tweed est désormais la frontière de leur royaume, et un objet longtemps caressé par les rois d’Écosse avait été enfin atteinte.

Rengainant l’épée de guerre, Malcolm dégainé celle de la justice. Il envoya des commissaires dans toutes les provinces pour veiller à ce que les lois fussent contre les contrevenants, quel qu’en soit le degré. Bientôt, les choses ont commencé à changer. Le laboureur reprit ses travaux, car maintenant il pouvait espérer récolter ce qu’il avait semé. Les marées de Le commerce, tel qu’il était, commença à affluer dans ses anciens canaux. Le commerçant pourrait porter marchandises au marché sans craindre le voleur. La vie, sous un roi si sage et si ferme, commença pour lui redonner son aspect d’antan.

Mais des remèdes plus drastiques ont été pris en compte restaurer le ton de la nation. Les désordres moraux et les antipathies politiques avaient à la plupart une étendue lamentable dénouait ses reins et dissolvait sa vigueur. Il fallait qu’il y ait un grand l’objet doit combiner sa force dans une action commune. Une telle occasion s’est présentée. Les Écossais étaient convoqués sur le champ de bataille pour décider non pas quelle famille ou quel clan devrait régner l’Ecosse, mais s’il devrait y avoir une Ecosse. La nation était en ce moment sérieusement menacé d’effacement. Les Écossais avaient vu cette calamité s’abattre sur leur Voisins. L’ancienne race avait disparu du sol du sud de la Grande-Bretagne. Il avait été conquise d’abord par les Angles, puis par les Saxons, et elle était envahie à cette heure par les Danois. Un nouveau peuple cultivait ses champs et occupait les villes d’Angleterre. Le Pendant tout ce temps, les Calédoniens s’étaient maintenus sur son sol natal, et avaient cédé la place ni aux Romains, ni aux Danois. Mais horde après horde, de la côte grouillante de la mer du nord L’Europe se précipitait sur la petite nation. Les Ecossais doivent rassembler leurs énergies dans un effort conjugué s’ils voulaient préserver pour le monde, comme l’un de ses plus grands vitalisantes, leur idiosyncrasie particulière d’esprit et leur ferveur de génie. Il s’agissait d’une maintenant clairement pour eux. Jamais on n’avait vu sur leurs côtes un armement aussi nombreux comme la flotte de guerriers scandinaves qui entrait maintenant dans l’embouchure de la Spey. Il était clair que Leur but, cette fois, n’était pas de charger leurs navires de butin, mais de les assujettir du pays et leur installation permanente dans le pays. S’ils avaient été capables de boussole Il est curieux de voir quelles conséquences en auraient découlé. La lampe du christianisme évangélique en Ecosse aurait été éteinte. Les semences divines de la foi et la conscience de la nationalité écossaise, qui reposaient dans le sol pendant les quatre cents années sombres qui suivirent, et qui éclatèrent de nouveau dans le XVIe siècle, aurait été complètement foulée aux pieds, et n’aurait eu aucune résurrection. Bannockburn ne l’aurait pas été : la Réforme écossaise ne l’aurait pas été la Ligue et l’Alliance solennelles, que ceux qui ont le plus profondément étudié l’histoire de l’Europe sera le premier à accorder sauvées les libertés de la chrétienté, n’aurait pas et l’action de l’esprit écossais sur l’Angleterre et sur ses vastes colonies ne serait pas A été. Il est impressionnant de constater que toutes ces conséquences ont pesé en grande partie sur le perdre ou gagner une bataille sur les rives du Moray Firth.

Le roi d’Écosse n’avait pas été averti de l’arrivée des Vikings, et leur débarquement s’est fait sans opposition. Il s’est écoulé quelques jours avant qu’un soldat apparut, et les envahisseurs pendant ce temps firent leur plaisir sur les pays. Ils se répandirent dans la riche province de Moray, massacrant dans les villes et les Hamlet, et faisant de la place avec leurs épées impitoyables pour leurs propres femmes et enfants qui devaient les suivre de l’autre côté de l’océan. Lorsque les renseignements parvinrent à Malcolm sur les atrocités qui rougissait les plaines de Moray, il rassembla à la hâte des forces considérables, et pour abroger les envahisseurs. La première vue de l’armée danoise frappa les Écossais Consternation, leurs navires étaient si nombreux et leur armée si nombreuse. Mais ce sentiment se changea bientôt en une situation d’exaspération. L’effroyable dévastation qui les entourait alluma une désir de vengeance, et ils pouvaient difficilement être retenus jusqu’à ce que les Des dispositions ont été prises pour rejoindre la bataille. Ils se précipitèrent sur les Danois avec une fureur aveugle ce qui leur a coûté cher. Ils ont été repoussés, et Malcolm a été emmené hors du champ grièvement blessé. Ce n’était pas là le début d’une lutte dont tant de choses dépendaient pour les Ecossais.

Le Danois devait-il conquérir et quitter l’Ecosse en tant que un héritage pour ses enfants ? C’est sans doute la question qui s’est posée à l' l’esprit de Malcolm alors qu’il menait ses troupes découragées vers le sud en présence des vainqueurs Danois. Le royaume des Scandinaves s’étendait comme une éclipse sur la terre écossaise. Chaque nouvel essaim de l’autre côté de la mer pénétrait plus profondément dans les entrailles du pays, et menacé d’extinction finale de cette lignée de dirigeants qui avaient reçu leur onction le la « Pierre du Destin ». Les Orcades et les Shetland étaient déjà à eux. Les Hébrides possédaient leur emprise. Ils avaient ajouté Caithness, Sutherland et Ross à leur royaume. Le La retraite de Malcolm avec son armée semblait être celle de Moray qui leur était livrée. Les Danois croyait qu’il en avait été ainsi, et que la conquête de toute l’Écosse suivrait bientôt. Ils avaient chassé les garnisons et les habitants de Forres et d’Elgin. Ils ont traité les la paysannerie à tous égards en tant que peuple conquis. Ils les ont contraints à couper le maïs pour leur usage, et faire tout ce qu’ils désiraient qu’ils fassent. Ils se sont fortifiés dans les châteaux sur le littoral comme des hommes qui n’avaient pas l’intention de les enlever ; et l’envoi à leurs amis à la maison, ils les ont invités à venir s’implanter dans l’agréable terre.

La journée sanglante de Murtlach a apporté un changement dans la les perspectives, bien qu’elles n’aient pas entièrement dissipé le danger qui pesait sur le pays. Le roi Malcolm, qui s’était retiré en mars, travailla jour et nuit pour sauver la monarchie. Son Les efforts furent récompensés par une armée plus nombreuse et mieux disciplinée que la première. Les hommes d’Angus et de Mearns, les citoyens belliqueux d’Aberdeen et d’autres villes, les yeomen de Fife, se rallièrent à l’étendard de leur roi dans cette grande crise, brûlant d’en découdre contre l’envahisseur de leurs maisons. Malcolm, se mettant à la tête de cette nouvelle armée, marcha de nouveau contre les Danois. Les deux armées se joignirent à la bataille à Murtlach. L’action a été disputé de part et d’autre avec une vaillance obstinée et désespérée. Les rangs se sont éclaircis rapidement. Le L’épée y creusa de terribles brèches. Les cadavres gisaient sur le champ de bataille : citoyen et yeoman, Dane et Scot, étaient entassés ensemble. Les vivants continuaient à lutter avec autant d’acharnement comme toujours autour de leurs camarades, enfermés dans le sommeil de la mort, tous insouciants maintenant du reflux et le déroulement de la lutte. Finalement, il y eut un tournant dans la bataille, mais ce fut contre le Écossais. Ils avaient subi des pertes terribles, non seulement en hommes, mais en généraux. Premier Kenneth, thane des Îles, tomba mortellement blessé. Ensuite, Grim, thane de Strathearn, fut étendu mort sur le champ de bataille ; et finalement Dunbar, thane de Lothian, fut abattu. Le La chute de ces trois chefs remplit les Écossais de consternation, et ils se replièrent.

Ils n’avaient pas été battus : ils n’avaient fait que battre en retraite de se rallier sur des bases plus solides. À quelque distance, en arrière, se trouvait un passage étroit, où Malcolm s’était retranché pendant qu’il était occupé à envoyer le tocsin à travers le sud pays pour rallier ses combattants. Les Écossais s’arrêtèrent dans cette forteresse et attendirent avec un front déterminé l’arrivée des Danois. Ceux-ci, croyant que les Écossais étaient décontenancés et en fuite, s’avancèrent avec une impétuosité qui leur fit perdre la victoire qui leur avait été qu’ils pensaient déjà en sécurité. Ils furent tués à leur arrivée par les Écossais, qui attendaient pour eux derrière leurs défenses. À ce stade du combat, leur chef tomba, et son la mort découragea les Danois. Les Écossais étaient dans la même proportion animés. Malcolm J’ai vu que le moment critique était arrivé. Rassemblant ses guerriers, il attaqua les Danois avec une grande fureur, et la bataille fut gagnée. L’armée danoise se retira à Moray et s’installa leurs quartiers d’hiver, la mer et leurs navires à l’arrière. La perte des Écossais sur le Le champ de bataille avait été si grand qu’ils n’osèrent pas poursuivre l’ennemi.

L’Écosse n’était pas encore débarrassée de la terreur de la Danois. Cet ennemi féroce et belliqueux avait décidé que l’Écossais porterait son joug, et Le Danemark était alors un pays puissant. La Suède et la Norvège étaient sous la couronne danoise, et cette lutte de la petite nation écossaise pour l’existence même devait être maintenue contre la force combinée de trois royaumes. Les Danois, en plus de leur Les territoires continentaux étaient désormais maîtres de l’Angleterre. En 1017, Cnute le Danois devient roi de toute la Bretagne méridionale, et les Danois voulaient compléter leurs possessions dans le Îles Britanniques par l’annexion de l’Ecosse. Cela a dû leur sembler une tâche facile. après ce qu’ils avaient déjà accompli. En vérité, les Danois ont déjà embrassé le petit pays dans leurs bras. Car non seulement les îles qui entourent ses rivages propriété des Danois : sur le continent, leur royaume s’élevait presque jusqu’aux pieds des Les Grampians au nord, ne laissant que la moitié sud du pays à soumettre. Ceci ne devrait pas tarder à le faire. Cela semblait impossible pour les Écossais, affaiblis comme ils l’étaient par la perte de leurs provinces septentrionales, et d’un grand nombre de leurs plus braves guerriers, Tenez bon. La lutte était inégale : c’est ce qui parut aux Danois, dont la l’ambition était excitée par l’accroissement rapide de leur puissance et le triomphe récent de leur des deux côtés de la mer d’Allemagne. Cela se serait passé comme ils l’avaient prévu, n’eût été le la vaillance personnelle ; l’intrépidité et le patriotisme du roi Malcolm, qui ne désespérait ni l’un ni l’autre lui-même et ne permettrait pas à la nation de désespérer, mais l’a maintenue en vie, luttant courageusement jusqu’à ce que il l’avait fait passer par cette grande lutte dont dépendaient des questions bien plus élevées que Peut-être le monarque l’avait-il prévu.

Les Danois avaient perdu la bataille de Murtlach, et La nouvelle de leur défaite était en route pour Sueno. Sueno était le représentant de l' Le pouvoir danois en Angleterre, et gouverneur du royaume dans la chambre de son père. Il a reçu la nouvelle très froidement. La perte d’une bataille pouvait être réparée en combattant une autre. Le le mauvais succès de la journée de Murtlach ne causerait qu’un peu de retard dans la conquête de l’Ecosse, et l’éventualité déjà assurée, et que rien d’autre que leur obstination obstinée empêcha même les Écossais de s’en apercevoir. Sans quitter sa place, Sueno lança son l’ordre d’une armée plus puissante, tirée en partie de la mère patrie du Danemark et en partie d’Angleterre, pour faire voile vers la côte d’Écosse. À la tête de cette grande armée, il Camus, le capitaine danois le plus célèbre de l’époque. L’armement destiné à fermer la règne de la race de Fergus, et portez la « Pierre du Destin » à Westminister avant l’heure, est apparu à l’embouchure du Firth of Forth. Le frisson de la bataille, pas de la La peur, courut à travers les comtés écossais et amena sur le rivage des milliers de défenseurs. Nulle part les envahisseurs ne pouvaient trouver un lieu de débarquement sans avoir d’abord à combattre une sanglante bataille sur mer. La flotte s’éloigna vers Red Head, derrière les précipices de laquelle s’ouvrent la baie spacieuse de Lunan, et c’est là qu’ils trouvèrent un mouillage spacieux et un atterrissage tranquille. Ils commencèrent leurs opérations en s’emparant des châteaux de la côte, car c’était ainsi qu’ils avaient l’habitude de la voie du retour dans leur propre pays, si la nécessité le leur permettait, par une double ligne de défense, l’une de forts et l’autre de navires. Ils marchèrent vers Brechin, laissant leur trace sur le pays riche mais trop facilement traçable. Ils assiégeaient le château de Brechin que la nature aussi bien que l’art avaient fortifié, mais trouvant que son La capture les retarderait trop longtemps, ils réduisirent la ville et l’église en cendres et s’en allèrent. Leur campement suivant semble avoir été à Kirkbodo, sur la crête des Sidlaws, où ils avaient les Romains pour prédécesseurs, et là où ils regardaient la vallée de Glamis sur au nord, et sur la longue pente qui s’étend au sud jusqu’aux rives de la Tay.

Malcolm, quant à lui, n’était pas inattentif à la mouvements de l’hôte envahisseur. Il n’était pas plus disposé à mettre son sceptre dans la main de Harold de Danemark que Bruce, dans la suite, devait remettre le sien entre les mains d’Édouard de Angleterre. De nouveau, l’appel aux armes retentit, et là affluèrent vers l’étendard de la Une armée de combattants aussi acharnés que les Danois, et qui n’en étaient pas moins susceptibles d’être courageux de savoir qu’ils se sont battus pour une meilleure cause. Ils pensaient au jour de Murtlach, et de leurs frères qui dormaient sous le gazon sanglant de cette terrible champ. La bataille que leur avaient léguée les hommes qui y étaient morts, ils la maintiendraient avec une égale vaillance. Ils préféreraient s’allonger dans le même lit sanglant plutôt que de vivre comme des coupeurs de bois et des puiseurs d’eau aux Danois.

Le roi d’Écosse prit ses fonctions à Barry, sur la rive nord de la Tay. Camus, ayant des informations par ses éclaireurs sur les l’approche de Malcolm, conduisit ses hommes des hauteurs de Kirkbodo à Panbridge, où il pouvait se battre avec la mer et ses navires en vue. Camus avait été à la tête de l’armée qui avait vaincu Angleterre. Ceux qui servirent sous ses ordres dans cette expédition écossaise étaient des vétérans. Il pourrait y avoir des ne l’attendaient rien moins que la victoire dans la bataille où il s’avançait, et la la défaite des Écossais redoublerait de force et d’effet, dans la mesure où le coup serait porté frappés, non pas aux extrémités du royaume, non pas dans les régions septentrionales, mais dans les au sud, au cœur du pays. Cela a dû être fortement ressenti de part et d’autre, et si elle donnait de l’espoir à Camus, elle allumait chez les Ecossais, que Camus voyait déjà vaincus, une un courage aussi farouche qu’intrépide.

Les deux armées furent disposées dans l’ordre de bataille. Ils sont restés une journée à s’affronter. La question de la lutte, dans un sens ou dans l’autre, doit être et ni l’un ni l’autre ne semblaient pressés de la commencer. Le deuxième jour, la bataille eut lieu joint. Aucun témoin oculaire ne nous donne les détails de ce champ mouvementé. La tradition seule a conservé le fait de son affreux carnage. Il parle du ruisseau qui jouxtait le champ de bataille roulant vers la mer un torrent de sang. La victoire était difficile à gagner. Heure après heure le fracas des épées et les gémissements des mourants retentissaient sur les hauteurs de Barry et de Panbridge. À la longue, la fortune du jour commença à pencher en faveur des Écossais. Les Danois chef, voyant qu’il avait perdu la bataille, retira ses forces et se retira vers la Sidlaws. On le poursuivit, et, avant qu’il fût à deux milles du champ, il le rattrapa, taillé en pièces, et lui-même abattu à terre par un bras vigoureux qui envoya le Bonne épée qu’il maniait d’un seul coup à travers son crâne. L’endroit où Camus La chute a été nommée en mémoire de l’événement, Camuston, et une grande pierre ou obélisque dans les bois de Panbridge, avec la rouille de neuf siècles qui la surplombe, marque sa tombe.3 Le reste de l’armée danoise, à la faveur de l’obscurité qui ne s’était pas installée, se frayèrent un chemin à travers les les monticules de sable qui bordent ici le rivage jusqu’à leurs navires dans le Tay. C’est ainsi que s’est terminée cette mémorable jour. Lorsqu’elle s’ouvrit, la nationalité écossaise trembla dans la balance ; lorsqu’elle se ferma, la La monarchie et la nation écossaises avaient reçu de nouvelles et plus fortes garanties, bien qu’à l’époque l’une des plus sanglantes de ces nombreuses batailles sanglantes qui ont marqué le cours de cette longue lutte, qui donna l’union, la solidité et la dureté au peuple écossais, et mots d’ordre pour allumer leur patriotisme dans les années à venir, lorsque de nouveaux dangers se présentent.

Ces deux batailles ont scellé le destin de la Projet danois visant à subjuguer l’Ecosse. Ils ont montré qu’il n’en était rien. Chaque fois que l' La lance danoise a touché le sol écossais, elle a envoyé un nouveau frisson de vie à travers les Écossais. nation, et invoqua à l’existence une nouvelle et plus puissante phalange de guerriers pour défendre l’ensemble du pays. Le Danois finit par s’arrêter, car il voyait que ces tentatives répétées étaient ne le rapprochaient pas de ce qu’il cherchait, mais au contraire enseignaient aux Écossais à le battre, et l’engraisser, hélas ! le sol écossais avec des cadavres danois.

À partir de ce moment, le « Royaume de Alban » a disparu de la page de l’histoire, et le « royaume de Scotia » vient dans sa chambre. C’est significatif de l’avancée faite par le pays sous Malcolm II. Le sang versé sur ses champs de bataille n’avait pas été versé en vain ; au contraire, elle n’avait pas porta de bons fruits en donnant naissance au royaume d’Écosse. C’était maintenant un siècle et demi depuis que les Scots et les Pictes ont été unis sous Kenneth MacAlpin. La plus grande partie de ce temps-là s’était écoulé dans des luttes avec les puissances danoise et norvégienne. Nous voyons maintenant le résultat final. Les deux nationalités ont été complètement fusionnées ; Le plus fort des Les deux courses sont passées à l’avant. L’effort suprême du Danois, qui avait tout d’un coup attaqua le pays de trois côtés : de l’Angleterre au sud, des Orcades au au nord, et d’au-delà de la mer à l’est, a été repoussée. La voix des événements a proclamé sans équivoque que l’avenir de son pays appartient aux Ecossais. Et dans Le Royaume d’Écosse entre maintenant en scène. Le premier mention historique, il se trouve dans la chronique de Marianus Scotus. Scot, originaire d’Irlande, naquit sous le règne de ce Malcolm, et il enregistre sa mort en tant que « roi de Scotia » le 25 novembre 1034.4 Avant cela, les rois d’Albe avaient parfois été appelés « Rois d’Écosse », mais jamais « Rois d’Écosse ». L’Irlande a été le pays « Scotia » des premiers siècles, et le transfert des territoires d’une rive à l’autre de la Manche irlandaise est la plus catégorique de le fait que la première indication de ce transfert vient d’un Irlandais. Par l' au début du XIe siècle, il y avait eu un consentement général pour que le pays dans lequel les Écossais avaient émigré, et qu’ils avaient fait valoir sur tant de champs de bataille, leur titre de posséder et gouverner, serait l’Ecosse de l’avenir.

Malcolm II. était le dernier des mâles descendants de Kenneth MacAlpin. Il n’avait pas de fils, et il n’y avait pas non plus de parent mâle dans le collatérale pour lui succéder sur le trône. Néanmoins, l’ancienne race de Les rois d’Écosse ne s’éteignent pas. La lignée royale de Fergus, le fondateur de de la dynastie écossaise, et de Kenneth MacAlpin, le premier roi de la nation unie de Scots et Pictes, se poursuit dans la branche féminine. Bien que Malcolm II n’ait pas eu de fils, il en a laissé deux filles, dont l’une était mariée à Crinan, abbé laïc de Dunkeld. Son fils, Duncan, comme nous l’avons fait verra, succéda au trône à la mort de son grand-père.

Ayant terminé ses guerres, Malcolm, dit-on, consacra le reste de sa vie et de son règne à effacer les ravages de l’épée. Il rebâtit les églises incendiées par l’ennemi, et indemnisa le clergé par des pour les pertes qu’ils avaient subies.5 Les maisons religieuses furent les premières à souffrir d’une invasion. Ils contenait, croyait-on, beaucoup de trésors qu’on pouvait harceler à peu de risques, Ses propriétaires n’étaient pas des hommes d’épée. Les châteaux démantelés ont été restaurés, et la charrue s’installa dans des districts qui, foulés par les armées et ravagés par les pillards, étaient devenus presque un désert. On dit aussi que Malcolm a récompensé par un généreux don de terres ceux qui nobles qui l’avaient si courageusement aidé dans ses campagnes. Nous ne rencontrons pas de tels magnanimes et patriote comme Malcolm II. jusqu’à ce que nous arrivions à Robert le Bruce. Les premiers ont combattu les l’indépendance de son pays dans des circonstances presque aussi désespérées que celles de la que celui-ci mena sa grande lutte.

Après tous ces grands services, Malcolm II. était Il a le droit, croirait-on, de finir ses jours dans l’honneur et de mourir sur le lit de paix. Et pourtant non ! s’il faut en croire les chroniqueurs écossais. Certains d’entre eux parlent de complots qui surgissent autour du brave vieux roi, âgé de quatre-vingts ans, dont trente qu’il avait passés sur le trône. S’il en était ainsi, les conspirateurs appartenaient probablement aux anciennes factions de Kenneth et Grim, qui s’était opposé à sa succession au trône. On dit que Malcolm a été massacré dans le château de Glammis. Les meurtriers se sont enfuis à cheval et mystérieusement disparu. Dans leur précipitation, ils s’enfoncent sans s’en rendre compte dans le loch de Forfar, à la surface de qui était à l’époque gelé et recouvert de neige. La glace qui cède sous eux, Ils ont coulé et se sont noyés. Quand le dégel arriva, leurs corps furent découverts, et ont été pendus enchaînés sur la rive du lac. Comment se fait-il que, dans le cas d’une beaucoup de rois de l’Écosse primitive le cyprès était entrelacé avec le laurier ? Quiconque la « Pierre du Destin » semblait destinée à en descendre par une mort de violence. Il était agréable pour le monarque écossais d’être assuré que lorsque leur règne serait Ils entreraient dans les sépulcres de leurs pères, et dormiraient à Icolmkill, mais ils dormiraient à Icolmkill. Il n’est pas si agréable de penser que probablement le poignard d’un assassin leur ouvrirait la portes des voûtes royales.


Notes

1. Ce roi est souvent appelé Grim par le Historiens écossais. Les meilleures autorités originales l’appellent Kenneth, le fils de Duff. Le les chroniques des Pictes et des Scots nous disent qu’il fut tué par Malcolm, le fils de Kenneth, à Moeghavard ou Monzievaird. — Chron. Picts and Scots, p. 175, 289.

2. Cette phrase est instructive et ne devrait pas pour échapper à notre observation. L’original est Annales Historioe. Fordun prétend documents antérieurs sous les yeux, et de fonder son récit des événements écossais sur le l’information contenue dans ces écrits. Il n’y a pas d’improbabilité à cela. D’un autre côté, au contraire, il est fort probable qu’il en ait été ainsi, comme le dit ici Fordun. Au début de l’année, siècles, l’Ecosse, de l’aveu de tous, abondait en écrivains experts. Il s’agissait de Il y a lieu de penser qu’il ne s’agit pas de simples copistes, mais de compilateurs, de registres et de chroniques. Fordun prétend en avoir devant lui, et pourquoi ne le croirait-on pas ? Ceux-ci Il n’existe plus aujourd’hui, mais une grande variété de causes ont été à l’œuvre en Écosse en plus que suffisant pour expliquer leur disparition. La mode chez aujourd’hui, c’est pour soutenir que les premiers écrivains de l’histoire écossaise n’avaient pas de documents authentiques, et ont écrit en grande partie de leur propre fantaisie. Les chroniques indigènes sont jetées par-dessus bord, et les sagas mises dans leur chambre. Il semble que l’on suppose que les premiers chroniqueurs écossais sont toute fable et les sagas toute vérité. C’est absurde. Qui nous assure que les compilateurs des sagas n’ont écrit que la vérité ? Ne se sont-ils pas livrés, eux aussi, à des envolées fantaisistes ? Étaient Ils sont susceptibles d’être mieux informés que les écrivains du pays lui-même ? Moins bien informés, nous devrait dire. L’humeur dominante et populaire se dit critique. Nous dis-le que c’est sceptique. Il a converti l’histoire ancienne de l’Écosse en un livre de généalogies. Il est minutieux, laborieux, sans ombre et sans lumière ; sans vie, et donc sans vérité ; sans but, ni progrès, ni leçon, un arbre généalogique ; une catacombe de des momies, principalement des rois et des évêques ; Ce n’est pas une histoire.

3. Buchanan mentionne un obélisque érigé sur le en souvenir de cette bataille. Le monument s’appelle la Croix de Camus. Les chiffres sont très défigurés, mais pour autant qu’on puisse les distinguer, ils ne vont qu’un peu plus loin que une illustration de l’action qui s’est déroulée ici. Ils semblent être des emblèmes de dévotion plutôt que de victoire. Une tradition incontestée, cependant, nous assure que cette croix a été érigée à l’occasion de la mort de Camus. Nous en extrayons un compte rendu intéressant sur cette pierre Histoire de l’Ecosse, telle qu’elle est donnée dans le manuscrit de Gordon. Itinerarium Septentrionale.

— À environ huit milles de Brechin, à Karboddo, un lieu appartenant au comte de Crawford, sont à voir les vestiges d’un camp, fortifié d’un rempart et d’un fossé, et vulgairement appelé digues de Norvège ; près de laquelle se trouve le village de Panbridge, où se trouvait autrefois une église dédiée à sainte Brigitte, le jour de la sainte qui précéda la bataille, Camus, général des Danois, dressa son camper là-bas. Non loin de là se trouve le village de Barry, où une grande bataille a été livrée entre les Danois et les Écossais, avec un grand carnage des deux côtés, près de l’embouchure d’une petite ruisseau appelé Lough-tay. Il y a encore beaucoup de petits monts artificiels, ou tumuli dans lequel étaient enterrés les corps de ceux qui avaient été tués dans le combat ; Et parce que le le sol est sablonneux, le vent qui emporte le sable découvre fréquemment les ossements d’un taille dépassant de beaucoup celles de notre époque. Près de là se trouve Camus-Town, un village appartenant à la barons de Panmure, et connu par la mort de Camus, y furent tués, car il était à un mille de la champ de bataille. On y voit encore aujourd’hui un obélisque. Neuf ans après que j’ai écrit Ce traité, une charrue retournant la terre découvrit un sépulcre, que l’on croyait être celui de de Camus, entouré de quatre grandes pierres. C’est là qu’un énorme squelette a été déterré, ont été le corps de Camus, » il paraissait avoir reçu la mort d’une blessure sur la partie postérieure de la tête, voyant qu’une partie considérable de l’habileté a été coupée, et probablement d’un coup d’épée. — Gordon’s Itinerarium Septentrional, p. 154 et 155.

4. « 1034 Moelcoluim Rex Scotiae obiit 7 Kal. Decembri. — Marianus Scot.

5. « Ipse etiam multas oblatioones tam Ecclesiis quam clero ea die distribuit. — Chron. Pictes et Scots, p. 131.


Retour au sommaire