CHAPITRE VII.


ORIENTAL LE MONACHISME—LE MONACHISME ÉCOSSAIS—LES ARRANGEMENTS ET LES ÉTUDES SUR LE CANDIDA CASA, LES DERNIERS TRAVAUX ET LA MORT DE NINIAN.

La visite de NINIAN dans la métropole de la Le monde chrétien avait, sans doute, élargi sa connaissance des hommes, et l’avait rendu plus exact sur l’état actuel des églises d’Italie et de France. Cela lui a donné l’occasion de juger par lui-même de la façon dont le courant s’établissait au centre de la ecclésiastiques, et lui donnait, en outre, une vue rapprochée des hommes, la renommée de dont les noms remplissaient alors le monde chrétien. Il ne pouvait s’empêcher de sentir à quel point il réussit dans sa recherche de la simplicité et de l’humilité des premiers jours ; et il doit J’ai noté le contraste, assez frappant, entre l’humilité dans laquelle Paul avait prêcha l’Évangile dans cette même ville, et la pompe dans laquelle Damase, qui prétendait être le successeur de l’apôtre, remplissait la chaire et remplissait les devoirs de la pastorale romaine. Il ne pouvait pas non plus ne pas remarquer quelle abondance de musique et de peinture, de fête et de cérémonie, était nécessaire pour maintenir vivante la piété de l’époque, et le succès de la Les chrétiens de Rome alliaient le plaisir à la dévotion. Mais ce qui attirait surtout son regard, C’était sans doute la phase frappante qui s’abattait sur le monde chrétien. C’était le rage pour le monachisme. Parlant du nombre des moines d’Égypte, Gibbon sarcastiquement remarque, afin que « la postérité puisse répéter le dicton, qui s’appliquait autrefois à les animaux sacrés du même pays, qu’en Égypte, il était moins difficile de trouver un dieu qu’un homme.''[1] Une colonie des disciples d’Antoine, le patriarche et chef des ermites égyptiens, firent un peu leur apparition à Rome avant la visite de Ninian. Leur aspect sauvage excita d’abord l’étonnement et l’horreur, qui, cependant, passa rapidement aux applaudissements, et enfin à l’imitation. Mesdames et Messieurs les sénateurs et les Les matrones de rang, saisies de l’enthousiasme nouveau, transformèrent leurs palais et leurs villas en maisons religieuses ; et de fréquents monastères étaient assis sur les ruines d’anciens temples, et dans des endroits encore plus improbables. Un monastère s’éleva au milieu du forum romain. Son Les détenus n’étaient entourés d’aucun désert, à moins qu’il ne fût moral et spirituel

Les premiers prédicateurs de l’Évangile ont été envoyés dans des pays grouillants d’habitants, et des villes peuplées de population. Ils ont été le sel du monde ; et comment pourraient-ils remplir leur fonction autrement qu’en se mêlant à la masse de l’humanité ? Les nouveaux champions du christianisme et les propagateurs de l’Évangile retirés dans le désert et s’ensevelissant dans ses solitudes, ne s’entretenaient qu’avec les bêtes sauvages du désert. Le bien que cela a accompli pour le christianisme n’est en tout cas pas évident. Celui qui veut dissiper les ténèbres doit tenir la lumière en l’air, et non la cacher sous un boisseau ou l’enterrer dans les grottes de la terre. Celui qui soumettrait la méchanceté autour de lui doit s’y attaquer, et non pas abandonner le champ de bataille à l’ennemi, en abandonnant le combat. Il c’est le contact et le conflit avec le mal qui donne la touche finale à la noblesse et pureté du caractère humain. C’est un christianisme bas et égoïste qui n’a pas de but plus élevé que sa propre perfection et son propre bonheur. Il n’y avait pas de but plus élevé que les milliers d’érémites qui peuplé les déserts de l’Orient. Le monachisme, dans le meilleur des cas, était un égoïsme et un égoïsme intensément égoïstes. chose juste. Elle n’exigeait, d’ailleurs, de ses adeptes que peu d’abnégation réelle. À dormir sur un lit de pierre, de faire son repas quotidien d’herbes, et de ne boire que l’eau de Le printemps n’est pas une extraordinaire étendue d’auto-mortification. Nous ne sommes pas sûrs que le les ermites qui pullulaient dans les déserts de Syrie et d’Égypte à l’époque de Ninian n’ont pas trouvé un plaisir dans ce genre de vie. Mais pour peiner parmi les misérables et les déchus ; à supporter l’ingratitude, ou la haine de ceux que l’on cherche à détourner des sentiers de la ruine ; ou d’endurer l’opprobre et la perte qui incombent à l’homme qui se dresse contre les mauvais, quoique à la mode, c’est là une véritable mortification, et c’est c’est aussi le style le plus élevé du christianisme. Le christianisme qui a commencé à être populaire dans La journée de Ninian n’était pas de ce genre. Il manquait d’os et de muscles ; et au lieu de chercher à Endiguant la marée du mal, il s’est retiré pour dormir et rêver dans l’air ensoleillé et les solitudes tranquilles d’Égypte et de Palestine, et laissa le grand monde suivre son propre chemin. On disait autrefois : « Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. » Nous pouvons répéter le dicton avec référence au monachisme. Un seul homme ceint pour le service chrétien aurait valu plus que toute cette multitude de moines somnolents.

C’est tout à l’honneur de Ninian, qui vient de Rome, où cette folie commençait à être considérée comme la perfection de la la vie chrétienne ; et venant aussi des pieds de Martin de Tours, qui introduisait ce type de vie religieuse en France, pensé, comme nous l’avons déjà dit, sous une forme modifiée ; qu’il a institué dans le Galloway, non pas un monachisme qui se retirerait dans sa cellule et s’enfermerait du peuple dont elle prétendait rechercher la conversion, mais un monachisme qui se promenait à l’étranger, parcourant le Galloway de long en large, se mêlait à la paysans, visitez-les dans leurs huttes, et joignez-vous à eux dans la poursuite de leur et par des instructions patientes et des remontrances affectueuses, les ramener à l'« ancienne chemins » dans lesquels marchaient leurs pères, mais dont les fils s’étaient détournés. Le La tâche qui attendait Ninian n’était pas celle d’une première implantation du christianisme dans le Galloway. Plus tôt s’ils étaient plus humbles, les missionnaires avaient allumé la lumière dans cette région deux siècles avant Candida Casa s’élevait sur le promontoire de Whithorn. Mais beaucoup de choses étaient allées et venues depuis. L’inquiétant l’influence de la guerre, l’exemple corrupteur de la soldatesque romaine et la difficulté l’accès aux fontaines de la connaissance, — tous travaillaient ensemble à l’effet de effaçant presque les traces de l’évangélisation primitive de la région, et l’a laissée presque aussi sombre qu’avant que le premier missionnaire n’y ait mis les pieds. Les racines du druidique le paganisme était encore dans le sol ; Les temps troublés ont favorisé une repousse de cette branche du paganisme, et les autels dans les bosquets étaient en train d’être reconstruits ; et avec l’ancien L’adoration rendit les anciennes impiétés. Il s’ensuivit un lugubre cortège de maux : la guerre, le vol, le massacre et la famine. Ces événements ont vivement fustigé mais n’ont pas réformé cette situation race dégénérée.

Le travail était trop grand pour Ninian seul. Il doit être son premier soin de créer un personnel de compagnons de travail. Les institutions monastiques de L’âge lui suggéra peut-être la première idée de la méthode par laquelle il devait procéder rassemblant autour de lui une agence appropriée pour son évangélisation projetée. Son institution ne doit pas être exactement du genre de ceux qui s’élèvent maintenant rapidement dans tout l’Orient : car ce qu’il faut une colonie de moines somnolents, retranchée sur le promontoire de Whithorn, ferait le des natifs ignorants de Galloway ? Les monastères de Martin en Gaule se rapprochèrent de l’idée de Ninian de la communauté qu’il souhaitait fonder. Mais l’histoire lui a présenté un modèle encore meilleur. Il savait qu’il y avait eu dans l’ancien Israël des écoles de prophètes, et que les Les jeunes formés dans ces séminaires ne gaspillaient pas leurs énergies dans le désert, ni ne se dérobaient à la devoirs de la virilité et de la citoyenneté sous le manteau du prophète. Il n’y a rien qui le bien de leur nation leur était étrangère. Ils se mêlaient à leurs compatriotes, courtisaient le dur service, étudiaient la loi à cette heure, et cultivaient leur lopin de terre. mise à la terre le suivant. Ils enseignaient à la synagogue et à l’école. Ils ont fait leur tour, instruit, réprimandé et averti, selon que l’occasion l’exigeait, et maintenait ainsi vivant l’esprit de la nation, et retardèrent, bien qu’ils ne pussent l’éviter, sa dégénérescence finale. Il s’agissait de ces modèles anciens et sacrés que Ninian a retournés à la recherche d’un modèle sur lequel travailler. Il fera revivre les « écoles des prophètes » sur le sol britannique, n’empruntant qu’à des monastères de la Gaule les altérations et les améliorations que le pays et l’époque rendu nécessaire, et greffant les nouveaux appareils sur l’ancienne institution hébraïque.

Nous sommes ainsi en mesure d’imaginer l’intérieur de Candida Casa. C’est à la fois une église et une école ; une maison de prière le jour du sabbat, une scène de l’enseignement catéchétique le jour de la semaine. Les jeunes qui se rassemblent ici à Ninian appartiennent probablement aux trois nations : les Bretons, les Pictes et les Écossais irlandais. Ils oublier leur nationalité aux pieds de leur professeur. Leur christianisme fait d’eux un seul. Ils ne sont entravés par aucun vœu d’obéissance. Ce sont des recrues volontaires dans l’évangélisme armée; et le même dévouement qui les a conduits à s’enrôler dans le corps les rend soumis à les ordres de son général. Néanmoins, il doit nécessairement y avoir une ordonnance prescrite dans le petite communauté, et cette règle que tout le monde doit suivre ; sinon, le ménage se retrouvera dans une situation confusion, et que l’école de Candida Casa soit démantelée. Chaque partie de la journée a son lot de Tâche allouée : il y a des heures pour le sommeil, des heures pour la dévotion, des heures pour l’étude et des heures pour les loisirs ou le travail manuel. On veille à ce qu’il n’y ait pas de perte de temps. Horologues n’avait pas encore été inventée, mais les pensionnaires de Candida Casa pouvaient mesurer la marche des heures avec une précision merveilleuse. Ils pouvaient lire les mouvements du temps sur le grande horloge de la nature. La première lueur de lumière sur le sommet des montagnes de l’Isle de l’Homme fut le signal de quitter leurs dortoirs et de commencer les travaux de la jour. La lente marche des ombres de l’ouest sur les flancs des collines de Kirkcudbright annonçait de la même manière l’approche de l’heure de se retirer pour se reposer. C’est ce qu’ils ont fait les mois d’été. En hiver, ils se levaient avant le soleil, et attendaient, dans la dévotion ou dans la dévotion. la méditation, la lente venue du jour. Quand ses brèves heures s’étaient écoulées, et que le soir avait laissa tomber son voile sur la face de la mer d’Irlande, et enveloppa dans l’obscurité les sommets de la collines du Cumberland et du Dumfriesshire, ils prolongeaient leurs travaux jusque tard dans la soirée.

L’activité principale du monastère était étudier. Ses pensionnaires étaient là pour se préparer aux travaux publics, et toutes les dispositions de la l’institution avait en vue de ce grand but pratique. Ils avaient dit adieu à la monde, non pas, comme les anachorètes orientaux, pour toujours, mais seulement pour un temps, qu’ils Revenez-y mieux adapté pour le rendre service. Ils ne pouvaient la servir que par la connaissance ; et ils se hâtèrent d’apprendre, afin de pouvoir commencer plus tôt leur œuvre d’enseignement. Le heures étaient précieuses, car chaque jour leurs compatriotes s’éloignaient un peu plus du chemin de la la vraie connaissance et la vertu céleste.

Quelles étaient les branches qui occupaient le l’attention des jeunes du collège de Ninian, et quelle était la longueur de leur programme d’études ? Ce sont là deux points d’un grand intérêt, mais, malheureusement, pas d’histoire, ni même de tradition, nous ont transmis toute information concernant l’un ou l’autre. Il est probable que le Les sujets étudiés étaient peu nombreux et le programme d’études était court. C’était alors « le jour de petites choses » en ce qui concerne les études philosophiques et théologiques en Grande-Bretagne, et deux grandes universités d’Angleterre ne seraient peut-être pas flattées si nous attribuions à Candida Casa l’honneur d’être leur pionnier. Il est probable que les Écritures, que ce soit en anglais Le celtique ou en latin, étaient les manuels de cet humble séminaire. La traduction de Jérôme de la Bible, la Vulgate, existait déjà ; et la familiarité de la jeunesse britannique avec la langue latine, par leurs rapports avec les Romains, leur permettrait de Parcourez-le. Si les érudits de Ninian tiraient leur théologie de cette seule source, La théologie serait d’une pureté cristalline. Quelle autre source que les Écritures premiers évangélistes qui ont planté l’Évangile sur les ruines du paganisme ? Les œuvres d’Augustin, se retrouvaient en Grande-Bretagne, et il est possible que des copies de certains des Les écrits de ce père ont peut-être enrichi le monastère de Candida Casa. De nombreux autres à peu près à cette époque les commentaires commençaient à faire leur apparition, et circulait dans le monde chrétien. Si ces expositions sont allées aussi loin que La Grande-Bretagne, nous ne pouvons pas le dire. S’ils ne parvenaient pas à atteindre nos côtes, leur absence ne pouvait être une cause de regrets. Ils n’ont fait qu’assombrir ce que la Bible avait rendu clair. Ils contenaient un grand nombre de mélange de la philosophie platonicienne. Leurs auteurs, non contents de la nature et de la sens évident de l’Écriture Sainte, cherché sous sa lettre des allégories et des philosophies Mystères; et au lieu de découvrir les « choses profondes » de la révélation, pour n’éclairer que les folies des âges passés. Ils ont créé une sorte de crépuscule qui n’était ni l’un ni l’autre la nuit païenne ni le jour chrétien. La philosophie platonicienne était l’arbre upas de la Église du IVe siècle.

Après les Écritures, les instructions orales de Ninian étaient sans doute l’aliment de base des moyens éducatifs des jeunes évangélistes rassemblés autour de lui. Si le fait d’avoir foulé le chemin est la meilleure qualification pour être le guide des autres, Ninian était bien placé pour présider la jeunesse de Candida Casa. Il avait lui-même a parcouru chaque étape du chemin qu’il devait les conduire. Il s’était assis dans l’obscurité, et savait comment les faire sortir de la nuit. Il avait servi sur le champ de mission le que leurs lignes devaient être franchies. Il s’était tenu au milieu de l’ignorance, de la la misère et le vice de ses compatriotes, et il savait la patience qu’il fallait supporter, et la Il fallait du courage pour lutter contre cette foule de maux. Il savait comment outiller ces jeunes soldats pour la bataille dans laquelle il allait les envoyer. Ils doivent revêtir le armure de lumière ; ils doivent saisir des armes plus éthérées que celles avec lesquelles les Les guerriers se battent. De plus, il les fortifierait d’avance avec des conseils appropriés, afin que Ils ne pouvaient pas être pris par surprise lorsqu’ils rencontraient des obstacles inattendus, ni grandir timides quand ils virent que la victoire ne devait pas être gagnée aussi facilement et aussi rapidement que qu’ils avaient espéré. Après les avoir revêtus d’armures adaptées à leur combat, que même des deux dogmatique et pastorale, comme on l’appelait alors, il leur a donné leur bâton, leur eau leur robe de laine, ainsi que sa bénédiction, et les envoya.

Mais qu’en est-il de la théologie de Candida Casa ? S’agissait-il d’un puits de connaissance sans souillure, ou était-il légèrement teinté de platonicien ? philosophie? Et qu’en est-il du président de l’institution ? Ninian était-il toujours l’humble missionnaire, ou bien n’y avait-il plus autour de lui qu’une petite affectation d’arrogance prélatique et règle? Il est possible que ces choses que Ninian ait inconsciemment apportées avec lui de Rome. L’histoire ecclésiastique nous présente de nombreux exemples mélancoliques d’hommes qui sont passés de la lumière aux ténèbres, et d’une première à une seconde et plus profonde l’obscurité, croyant tout le temps qu’ils avançaient vers une lumière plus claire. Nombreux sont ceux qui l’ont ainsi déchus qui ont été tout à fait inconscients de la déclinaison. Le changement commence, pas dans l’entendement, mais dans le cœur, cette fontaine de vie et de mort. Le cœur, Il commence à se délecter de la lumière, il dit : « Ce n’est pas bon. » La compréhension s’empresse de soutenir le choix du cœur, et dit : « La lumière n’est pas suffisante. À ce stade, l’homme se tourne vers l’intérieur à la recherche d’une lumière plus claire dans son pays. lui-même que la lumière qui a été emmagasinée dans le Livre Sacré. Il le trouve, comme il l’a fait, croit, dans sa propre conscience ou jugement intérieur sur les choses. « Ceci, » Il dit : « est une lumière plus claire et plus sûre que toutes celles qui sont sans moi. Je le sens ; C’est à l’intérieur de me; J’en suis sûr. Il ne peut pas induire en erreur, et je me guiderai par lui. Par cette lumière À l’intérieur de lui, il teste la lumière sans lui. Il inverse l’ordre véritable ; Il met l’humain au-dessus du divin ; il fait sa raison ou la raison des autres hommes, l’église par exemple, le juge et l’épreuve de la lumière de la révélation. À partir du moment où la lumière extérieure, Le seul guide infaillible est abandonné, l’homme s’élance en avant, avec le plein consentement de son cœur et son intelligence, d’erreur en erreur, ne doutant jamais qu’il avance De vérité à vérité. Chaque erreur successive est considérée comme une nouvelle découverte de la vérité ; et chaque l’ombre successive, à mesure que l’obscurité s’épaissit autour de lui, est accueillie comme une nouvelle et plus lumineuse illumination. L’illusion finit par s’accomplir, et le malheureux, après s’être égaré hors de la voie de l’entendement, « demeure dans l’assemblée des morts ». Ce sont là les souvenirs et les monuments, très solennels et terribles, qui se rencontrent le regard, à chaque petite distance, sur la route de l’histoire ecclésiastique.

Mais nous n’avons aucune raison de penser que le Le changement qu’avaient subi les vues de Ninian était d’un caractère radical. Ce qui a dû aider pour le retenir dans les anciens repères, c’était son dévouement à la cause de la évangélisation. Pendant son séjour à Rome, il ne put s’empêcher d’être quelque peu influencé par les deux forces montantes de l’époque, la philosophie platonicienne et l’ancien rituel païen, mais une fois de retour dans son propre pays, et face à face avec son ignorance et ses vices, Ninian a dû sentir combien les fantaisies philosophiques et les cérémonies rituelles pouvaient être courtes comme remède à ces maux. Si son entendement était quelque peu obscurci, la ferveur de son l’esprit ne s’est pas éteint. Le feu en lui continua de brûler jusqu’à la fin de sa vie. vie. Nous n’avons aucune trace contemporaine de la réforme que Ninian a accomplie, mais Il y a assez de preuves traditionnelles et monumentales pour nous convaincre que le changement qu’il a que l’école de prophètes qu’il avait établie à Whithorn continua, après qu’il fut allé dans sa tombe, à être un centre du christianisme évangélique qui diffusait sa lumière tout autour sur une très large zone.

Bède a crédité Ninian de la conversion des Pictes du Sud, et dit que c’est à lui qu’appartient la gloire de répandre la lumière de la Le christianisme dans toute cette région de l’Ecosse, qui s’étend de la Clyde jusqu’au pied des monts Grampians[2], et dans ce le moine de Jarrow a été suivi par tous ceux qui ont écrit sur la vie et les travaux de l’apôtre de Galloway. Mais nous savons que le vénérable chroniqueur se trompe lorsqu’il fait de Ninian le premier apôtre des Pictes. Il y a eu des missionnaires plus tôt dans ces que les hommes de l’école et de l’époque de Ninian, bien que peut-être Bède, dans une ne savait rien d’eux, et ne voulait pas qu’on pensât que la première lumière qui brillait sur notre pays se présentait devant cette ville d’où Ninian venait de revenir. Là est une preuve historique indubitable du fait que les Pictes du Sud ont été christianisés il y a deux ans. siècles avant que Ninian ne s’épanouisse. L’Évangile a dépassé les armes de Rome et a remporté des victoires où Rome n’a récolté que des défaites. Les terribles persécutions qui ont éclaté, d’abord, Domitien, et finalement, sous Dioclésien, força beaucoup de chrétiens à fuir au-delà de la Mur romain dans le Pictland, emportant avec eux la lumière du christianisme. Irénée de Lyon, Tertullien [3] de Carthage, et Origène, les hommes de l' l’information la plus large et le caractère le plus élevé de leur époque, en termes clairs et sans équivoque affirment la même chose. Notre Buchanan, qui est mieux renseigné sur ces questions, et dont le jugement est plus sûr que celui de beaucoup de nos derniers écrivains sur les premières affaires écossaises, nous apprend que Donald Ier (vers 204) ne professait pas seulement la religion chrétienne avec sa famille, mais usa de son influence pour extirper la superstition des druides et des plantes des enseignants chrétiens dans tous ses domaines ; bien que ses efforts aient été grandement entravés par ses guerres contre les Romains. Dans ces bons travaux, il fut suivi par le roi Crathilinthe dans le à la fin du même siècle, et par son successeur Fincormaque (312-350 apr. J.-C.), sous le règne duquel « L’Évangile a fleuri dans la pureté et dans la paix. » Ces faits s’opposent violemment avec l’affirmation que Ninian a été le premier planteur du christianisme parmi les Pictes. [4]

Mais bien que nous refusions à Ninian l’honneur d’être les premiers à ouvrir la porte du royaume évangélique aux Pictes, nous admettre la probabilité qu’il ait opéré un réveil religieux bien nécessaire en ce nation. Les choses s’étaient récemment considérablement détériorées dans le Pictland. Les Romains s’arrangea pour semer la dissension entre les Pictes et leurs alliés, les Scots. Ces derniers ont été forcé de quitter le pays pendant un certain temps et de passer en Irlande. Les Romains, voyant le Les Pictes, affaiblis par le départ de leurs compagnons d’armes, se jetèrent alors sur eux et se mirent à satisfaction sanglante pour les nombreux raids qu’ils avaient faits dans la région au-delà du mur. Il s’ensuivit une confusion à la fois dans l’Église et dans l’État du Pictland. C’étaient les tristes scènes qui défilaient sous les yeux de Ninian. Il connaissait bien le misérable état de ses voisins, et s’il n’y allait pas en personne, il ne manquerait pas d’envoyer des missionnaires de Candida Casa pour ranimer les esprits du peuple, accablé par tant de calamités, et de restaurer les églises tombées en ruines au milieu des factions et des guerres qui avaient submergé l’État. Il est vrai qu’on ne saurait apporter avec lui une pire recommandation à la Pictes qu’il était venu de Rome, et qu’il avait reçu une commission de là-bas. Rome qu’ils considéraient comme comme leur ennemi mortel ; Ils luttaient tous les jours contre elle en tant qu’envahisseur de la leur patrie et le destructeur de leurs libertés, mais l’affliction pesait lourdement sur eux, et ils écoutèrent les missionnaires de Ninian, bien que leur enseignement portât peut-être à ce sujet une saveur de Rome. Jusqu’à présent, nous sommes en mesure d’être d’accord avec la déclaration de Bède, mais pas plus loin. Ninian a fait revivre le christianisme mais n’a pas implanté le christianisme parmi les Pictes.

Nous retournons à Candida Casa. D’un autre côté, promontoire de Whithorn, donnant sur la mer d’Irlande, les eaux de la Solway à son pieds, s’élève le beau temple blanc que les maçons orthodoxes de Martin de Tours avaient élevé comme le premier sanctuaire de pierre de la foi évangélique dans notre pays. Il attire l’œil de la marin alors qu’il poursuit son voyage vers le haut de la Manche irlandaise. « De quel bâtiment s’agit-il ? » Il demande : « Si différent de tout ce qui se passe dans ce pays ? » et on lui répond que « c’est le l’église et l’école de l’apôtre de Galloway. Il en porte la nouvelle en Irlande. De l’autre côté de la mer, les jeunes Écossais d’Ulster viennent prendre leur place auprès des Britanniques jeunesse aux pieds de Ninian ; et de cet Institut missionnaire, tel qu’il serait aujourd’hui des évangélistes formés pour répandre la lumière de l’Évangile des deux côtés de la la mer d’Irlande. Il y a une tradition douteuse selon laquelle les dernières années de Ninian se sont écoulées en Irlande, et le 16 septembre est sacré à sa mémoire dans le calendrier irlandais. Nous inclinent néanmoins à penser que la vie et les travaux de Ninian se sont terminés là où ils avait été commencée. Il mourut, dit-on, en l’an 432 ; Mais cela aussi n’est qu’une conjecture.

Ninian laissa derrière lui un nom qui a continué à croître en luminosité au cours des siècles suivants. D’autres médecins se sont levés pour sa place, aujourd’hui vacante, à la tête de Candida Casa, et cet établissement, sous la direction de la nom du « Monastère de Rosnat », continua pendant un temps considérable en grande réputée comme une école de doctrine chrétienne et une pépinière d’enseignants religieux. [5] Quand on réfléchit combien sont peu nombreux les faits enregistrés la vie de Ninian, c’est vraiment merveilleux de penser avec quelle plénitude et quelle vivacité personnalité qu’il a tenue ces quinze siècles devant le peuple écossais. C’est ce qu’il doit une individualité distincte et réaliste, du moins en partie, à cet arrière-plan immédiat. Derrière lui plane l’obscurité préhistorique, et ce rideau de zibeline le fait ressortir avec audace et plein aux yeux de la postérité. Mais il devait y avoir dans l’homme lui-même des éléments de pouvoir de faire une impression si profonde qu’elle n’a jamais été effacée depuis ce jour jusqu’à ce jour-là. ceci. Son nom est encore un mot familier dans son Galloway natal. Le touriste trébuche sur des églises et des monuments commémoratifs portant son nom, au nord et au sud, bref, dans presque tous les dans une partie du pays. Ses biographes du moyen âge ont jeté autour de lui la gloire de miracle. Ninian n’avait pas besoin de cette apothéose légendaire. Son vrai miracle, c’était son œuvre accompli dans un âge si sombre et au milieu d’un peuple si grossier.

Des dernières heures de Ninian, nous n’avons pas ce n’est même pas une tradition. Que sa fin ait été la paix, nous ne pouvons en douter. Espérons qu’au fur et à mesure que les il approcha de son coucher, l’obscurité de Rome s’en alla, et que la lumière claire et sans nuage de la Bible revint et brilla de nouveau autour de lui. Lorsque la rumeur s’est répandue que le missionnaire de Candida Casa n’était plus, on peut bien imaginer qu’il y avait du deuil sur tous la terre. Du nord et du sud, disciples pieux, qui jadis s’étaient assis à ses pieds, s’assemblèrent pour porter leur vénéré maître au tombeau, affligés d’entendre son Il n’y a plus de voix. Picte et Scot rencontrèrent Briton autour de sa tombe, et l’acte solennel dans lequel Tous trois prirent part à l’inhumation de sa dépouille mortelle dans leur dernière demeure pour qu’ils réalisent leur unité essentielle et l’unité de leur foi. Il a été enterré probablement sur le théâtre de ses travaux, mais personne ne connaît son sépulcre jusqu’à ce jour.

Nous avons vu en Ninian un missionnaire, mais un grand missionnaire ; un peu influencé, peut-être, par les modes montantes de son monachisme et cérémonialisme, mais son cœur n’en était pas moins dans le droit et ardemment attaché à l’illumination de ses compatriotes et à la rédemption de son terre natale des puissances jumelles de l’ignorance et de la superstition, en un mot, l’une des trois puissances en Écosse qui ont précédé la Réforme en tant que réformateurs de l’église et champions du christianisme. Ces trois-là étaient Ninian, Patrick et Columba.


Notes

1. Déclin et chute de l’Empire romain, Vol. VI, chap. 37. 

2. Bède, lib., iii, c. 4. 

3. Britannorum, inaccessa loca, Christo vero subdita—contra Judæos, 

4. Buchan. Sont., lib. iv. Voir aussi la préface de David Buchanan à l’histoire de Knox, p. xxxviii. xxxix. Édin., 1790.

Patrick, dans sa lettre à Coroticus, parle des Pictes comme ayant apostasié, ce qui implique clairement une conversion antérieure.

Mgr Forbes, évêque de Brechin, admet que « Les circonstances de sa vie (celle de Ninian), ainsi que d’autres témoignages, qu’avant lui la lumière de l’Évangile avait brillé sur ces lointains rivages. — Vie de saint Ninian, Introduction générale, p. xxvi ; Historiens d’Ecosse, vol. V. ; Haddan & Stubs, Councils and Eccl. Documents, vol. t. I, p. 1 à 14. 

Vie de NinianIntroduction XLII, Historiens de l’Ecosse, vol. V.


Retour au sommaire