Chapitre XXVIII.


L’ÉGLISE DE CULDEAN — EN RHÉNANIE — EN ALLEMAGNE — EN HOLLANDE, ETC. — WILLIBROD ET BONIFACE — RENVERSEMENT DE L’ÉGLISE DE CULDE.

Nous revenons à l’évangélisation celtique. Le L’armée de Culdee, que l’on voit se battre contre les ténèbres de l’Europe, est en train d’être nombreuse. recrutés à la fois à Iona et dans les collèges d’Irlande. Le résultat est que le Columban les maisons se multiplient, et le domaine de l’évangélisation est, d’année en année, en train de agrandi. Commençons par la France. Fridolt, comme nous l’avons dit, commença à creuser à Poitiers en 501. Ayant commencé les travaux à ce point central, il se rendit au Rhin, un cours d’eau déjà historique, bien que les habitants de ses rives fussent encore païens. Cette terre sombre commençait alors à s’effondrer voir une grande lumière. Finalement, Colurmbanus, comme nous l’avons vu, vint dans les Vosges, et planté, avec d’autres monastères, Luxeuil, qui devint une mère féconde de Culdee cloîtres, qui jalonnèrent avec le temps les plaines franques à l’ouest. Anthurius, un ami de Colomban, nous trouvons enrôlé dans cette armée de croisés évangéliques. Il a fondé un nombre de maisons culdéennes sur la Marne, dont la plus célèbre était le monastère de la Rebaix. Ses deux fils, Dado et Ado, s’unirent à lui dans ce pieux travail. Chez Hombeg, près de Remirmont, où Arnulf, de Metz, s’était retiré [1], il n’y avait pas un cloître, mais une seule cellule.

Germanus, fils de l’époux, arriva sénateur de Trèves, un garçon de dix-sept ans, qui fut instruit dans la foi, et après avoir été formé à l’agriculture, comme c’était la mode de Culdee, il se mit en route, en compagnie de Fridvald, d’un des quelques frères survivants de Colomban, à la recherche d’un endroit où construire un monastère. Il trouva un endroit convenable sur les bords de la Birs, une rivière bien approvisionnée en poisson, et là il éleva un cloître qu’il nomma Grand-Ville. Deux autres maisons doivent leur érection à lui : Saint-Paul, sur le Wohrd, et l’autre à Ursetz, sur le Doubs. Après Germain vint son contemporain Wandregisil, qui eut une carrière plus aventureuse. Il Il se mit en route pour Bobbio, mais en chemin, il s’arrêta dans le Jura. De là, il se rendit à la bien connu Culdee Audoin, devenu évêque de Rouen, par qui il fut consacré comme sous-doyen. Il se rendit ensuite auprès de l’abbé-évêque de Culdee, Anudomar de Boulogne, qui l’ordonna prêtre, et maintenant il fonda le cloître de Saint-Vaudrille. Son exclusivité Le travail était la conversion des païens dans les régions environnantes. Il vivait parmi les hommes sauvages, et en cela, il a manifesté le véritable esprit de Culdee. Il prit pour devise : « Pas à nous, mais à ton nom soit la gloire. [2]

Sous Clodwig II. les riches Francs noble Leudobode fonda le cloître cénobite de Fleury, près de Sully, sur la rive droite de la la Loire, à l’est d’Orléans. La lettre de fondation contient comme témoins le nom de Odonus, quatre abbés, un prêtre, trois diacres, dont l’un souscrit lui-même » Deacanus et vice-dominus » également diacre laïc, soigneur des malades et huit laïcs Témoins. [3] Des maisons culdéennes ont surgi en Laon, Bourges, Paris, Solignac, Charenton, aux sources de la Moselle, dans les montagnes du Jura, et sur les bords de la Seine. « Vers la fin de la septième siècle, dit Ebrard, il y avait dans le nord de la France seulement, c’est-à-dire au nord de la Loire et du Rhône, plus de quarante monastères, tous filles et petites-filles de Luxeuil, et toutes obéissant à la règle de Colomban. Nous trouvons que le toute la France, vers l’an 600, parsemée de cloîtres de Culdee, du Languedoc, de la Provence et de Dauphine exceptée. [4] À l’époque, il était Il n’est pas rare que des personnes viennent de Constantinople à la Grande-Bretagne pour apprendre les méthodes d’évangélisation. [5] En Aquitaine il existait un grand nombre de maisons Culdee. Dans cette province, en vertu de la règle de la Les Goths occidentaux, qui avaient été convertis de l’arianisme par Fridolt, l’Église de Culdee Le gouvernement semble avoir été la forme dominante ; presque, en effet, la forme universelle. Le roi Witiza (701-711) ordonna à tout son clergé de se marier, ou comme l’exprime Anisette, « il a introduit partout la forme culdee de gouvernement de l’église avec ses clergé. Cela lui attira le mécontentement du clergé romain d’Espagne, qui réussit enfin à l’expulser de son trône. [6] Dans toute la vaste étendue du territoire français qui s’est présentée sous nos yeux, « les Culdees, dit Ebrard, ne trouvèrent pas d’organismes contraires, pas de monastères rivaux ; Ils ne rencontrèrent qu’un clergé sécularisé et avili. Tous les souverains mérovingiens, Brunhilde exceptée les accueillit. Leurs terres étaient cultivées, leurs sujets étaient Les désordres du clergé national furent contenus. Ces avantages remboursa au centuple le patronage que les Mérovingiens accordaient aux institutions de Culdee. Même un fils de l’Église aussi dévoué que Montalemlert ne peut pas refuser l’éloge qu’il a reçu de la part de ces premiers réformateurs, protestants avant l’âge de Protestantisme.

« La grande abbaye de Séquania (Luxeuil), dit-il, devint une pépinière d’évêques et d’abbés, de prédicateurs et de réformateurs, pour toute l’Église de ces vastes pays, et principalement pour les deux royaumes d’Austrasie et de Bourgogne. Luxeuil était l’école la plus célèbre de la chrétienté au VIIe siècle, et les plus fréquentées. Les moines et clercs d’autres monastères, et, plus nombreux encore, les enfants des plus nobles Francs et Bourguignons courses, il y avait foule à elle. Lyon, Autun, Langres et Strasbourg, les villes les plus célèbres de Gaulois, y ont envoyé leur jeunesse. [7]

Franchissant la frontière de la France sur le à l’est, les Culdees s’établissent dans la vallée du Rhin. Le premier à ouvrir un chemin dans ce désert du paganisme, car telle était alors cette belle vallée, nous avons on voyait Fridolt et Disibod ; mais sa pleine illumination commence avec l’arrivée de Colomban à la fin du VIe siècle. Sa persécutrice, la reine Brunhilde, devint, Inconsciemment, un compagnon de travail avec le grand missionnaire. Alors qu’il s’enfuyait devant elle, il alluma des lampes de la connaissance divine sur son passage. Tandis qu’il passait sur son chemin, ces continua à brûler, et au VIIe siècle, une ligne d’églises et d’écoles de Culdean s’étendait sur tout le cours du Rhin, depuis Moire, sous les Alpes de Grisson, jusqu’à les îles du delta du Rhin.

C’était la lampe de Culdee qui brûlait à Constance, à Bâle, à Spires, à Worms, à Mayence et à Cologne. Boniface, l’émissaire de Rome, vint ensuite éteindre ces lumières. Là où l’abbé de Culdee avait exercé son gouvernement paternel, Boniface installa une hiérarchie mitrée avec un pouvoir seigneurial ; et où le simple oratoire de Culdee s’était dressé, il s’élevait une superbe cathédrale, dans laquelle le Le culte scripturaire d’Iona a été remplacé par les nouveaux et magnifiques rites de Rome.

Au-delà du Rhin s’étendait un vaste territoire, Interrompue par des montagnes boisées et coupée par de grands fleuves, s’étendant vers l’est jusqu’à la barrières montagneuses de Bohême. À cette époque, cette vaste étendue était habitée par des races païennes. Il C’était un exploit audacieux de la part du Culdee que de porter sa lampe dans ce grand et terrible le désert, cette terre surplombée par l’ombre de la mort ; mais l’ardeur de la Culdee lui a permis d’accomplir cette entreprise indiciblement hasardeuse, mais indiciblement glorieuse. « Un homme, a-t-on dit, fait le travail, et un autre s’enfuit avec tous la louange. Il n’en a jamais été de même d’une manière aussi évidente que dans ce cas-ci. L’homme qui figure dans l’histoire comme « l’apôtre des Germains » est Boniface, l’émissaire de Rome. Le véritable « apôtre des Allemands » était l’Église de Culdee. Il a été le premier à casser un chemin vers ce grand monde païen. S’il n’y avait pas eu cela, les Allemands auraient peut-être continué à adorateurs de Thor jusqu’à l’arrivée de Luther. Les missionnaires du Nord et de l’Ouest savaient l’état moral de ce pays, et ils y sont entrés exprès pour y planter la Croix sur les ruines de ses sanctuaires païens. La grandeur de la conquête enflamma leur imagination pas moins que leur piété. Et l’œuvre qu’ils étaient venus faire, ils l’accomplissaient, bien qu’à labeur et danger infinis. Ils se répandent, au cours de leurs pérégrinations, depuis les bords du Rhin jusqu’à la frontière de la Bohême. Ils cherchèrent au milieu des forêts et les marécages et les chaînes de montagnes de cette vaste étendue pour des centres appropriés d’où l’on peut diffusant la lumière, et l’ayant trouvée, ils se mirent à ériger leur petite ville de rondins cabanes, avec son oratoire, son école, son réfectoire, sa grange pour conserver leur grain, et son moulin pour moudre leur farine. C’était une autre Iona dans la plaine allemande. Leur petit village qu’ils ont prudemment clôturé d’un rath ; car leur campement était au milieu de la barbares, qui n’étaient pas susceptibles de montrer beaucoup de considération pour les étrangers, jusqu’à ce qu’ils savaient quelque chose de plus de la mission qu’ils avaient faite. La vie chrétienne n’était possible que dans une communauté chrétienne isolée.

La première leçon que les Culdees ont donnée à leur Neighbours païens était dans les arts. Les champs autour de leur campement labouraient et le filet de pêche jeté dans le lac ou dans la rivière, le gin mis au collet la volaille sauvage ou le chevreuil, suggérerait aux hommes sauvages, chez qui la disposition à errer était encore forts, les avantages de la vie réglée sur la vie barbare. Le bon ordre de la Culdee familles était une image encore plus élevée de la civilisation qui n’était pas susceptible d’être rejetée sur ceux qui étaient à la fois prompts à observer et aptes à apprendre. Des années pourraient s’écouler jusqu’à ce que les Allemands soient d’écouter des enseignements plus élevés, mais le travail patient des missionnaires, donnaient leurs leçons au bord du chemin, dans les bois, n’importe où, en un mot, étaient enfin couronnés de succès; et dans toute l’Allemagne occidentale des écoles et des églises s’élevèrent, sous le gouvernement de Culdee, et étaient des sources de la théologie de Culdee.

Nous ne pouvons citer que quelques-uns des noms qui figure dans cette première christianisation de l’Allemagne. De la Frise du Nord et de l’Heligoland à le delta du Rhin, et du delta du Rhin à la Saale en passant par la Hesse ; et sur le Maine à travers toute la Thuringe, connue aujourd’hui sous le nom de Forêt-Noire, les fils de la Culdees pose les bases solides d’une œuvre missionnaire en accord avec la Parole de Dieu. [8] L’un des plus distingués de cette bande missionnaire était Willibrod, un Anglo-Saxon de naissance. Il se jeta avec beaucoup d’ardeur dans la conversion des nations germaniques, et à la fin du VIIe siècle, il passa en Hollande, avec onze de ses compatriotes, et commença des opérations parmi les Frisons. De là, il se rendit à Heligoland, mais il fut cruellement traité par le roi Radbod, qui lui mit un membre du groupe missionnaire jusqu’à la mort, il partit pour le Danemark, où il évangélisa. Finalement, il retourna en Hollande, où son second ministère fut suivi avec une remarquable succès. Nous verrons dans la suite qu’il fut finalement obligé de poser ces le butin évangélique aux pieds du Pape. Il mourut à Utrecht et ne vécut pas assez longtemps pour le voir le dommage que l’obéissance de sa vieillesse infligeait à la cause pour laquelle il avait a dépensé la vigueur de sa virilité, avec un dévouement et un succès qui ont porté sa renommée jusqu’à nos jours. [9]

À peu près à la même époque, ou un peu avant (685), Killean, né en Ecosse, entra dans le champ de bataille. Un jour de sabbat, alors qu’il était assis à l’église, le texte : « Quiconque ne prend pas sa croix et ne me suit, ne peut être mon disciple », lui vint à l’esprit, et il résolut de devenir missionnaire. Il se mit en route avec douze compagnons pour le pays des Francs orientaux, parmi lesquels les travaux de cette petite bande d’Écossais fut récompensée par de nombreuses conversions. Le premier La conversion de la Bavière eut lieu par Eustase vers 618, quelques années après la mort de Colomba. Son second évangélisateur, Erfurt, était issu d’une famille aristocratique franque, et sous La mission prospéra grandement. Le culdéisme remontait le Danube, entrait dans le La Pannonie, les églises et les cloîtres ont été fondés partout dans la région, sur le Waller See et sur les ruines de la ville romaine de Salzbourg. Les années 696-710 embrassent les travaux de ce missionnaire. Les traces des Culdees peuvent être retracées aussi loin au nord que l’Islande. Ils avaient leurs postes là-bas, et continuaient leurs travaux, se soulageant tour à tour les uns les autres, jusqu’à ce que chassés par les envahisseurs norvégiens au IXe siècle. — Il y en avait alors, dit Ara, l’historien norvégien [10], « des chrétiens que les Norvégiens appellent Papas » (Pères). « Il leur restait, dit un autre écrivain islandais, des livres irlandais, des cloches, des bâtons tordus, et plusieurs autres choses, qui semblaient indiquer qu’ils étaient des hommes de l’Ouest », c’est-à-dire des Culdees.

Tout au long de l’étendue de notre enquête Le culdéisme se distinguait et se distinguait par sa foi, par son culte et par son gouvernement de l’Église romaine. Sur tous ces points, l’église de Culdee resta inchangée au cours des VIe, VIIe et VIIIe siècles. Sa seule autorité suprême était sainte Écriture. Chaque maison, qui réunissait en une seule, l’église, l’école et la colonie, avait un abbé choisi par ses membres, qui exerçaient une influence non pas seigneuriale mais paternelle. Pour lui, le Les évêques, ou pasteurs missionnaires, étaient soumis. La majeure partie de son clergé était composée d’hommes mariés. Ils formèrent leurs propres missionnaires, et les ayant ordonnés, les envoyèrent dans les champs, dont le choix semble avoir été laissé en grande partie à eux-mêmes. Ils demeuraient dans des huttes en bois, et non dans un seul bâtiment en pierre, comme c’était la mode romaine à l’époque. siècles suivants. Ils unissaient les travaux agricoles à leur travail missionnaire proprement dit. Quelques-unes des provinces les plus riches d’Allemagne et de France à cette époque ont été défoncées pour la première fois à partir de le désert par l’industrie des Culdees. Ils étaient d’infatigables transcripteurs de traités théologiques, psautiers et Saintes Écritures. Les musées de nombreux Les universités continentales sont approvisionnées avec les fruits de leur plume. La bibliothèque ambrosienne de Milan a un Commentaire de Colomban sur les Psaumes, longtemps attribué à Jérôme, qui, avec d’autres reliques de Culdee, il compte parmi ses trésors les plus précieux. Le couronnement le don de la plume de Culdee à ces premières églises était une traduction de la Bible dans le vernaculaire. La première traduction franque des Écritures, dit Ebrard, a été donnée par Oatfridis au peuple allemand en 750. Il n’entrait pas dans la politique des Culdees de garder sous l’esprit de leurs convertis en leur imposant le joug d’une langue étrangère, ou l’autorité d’une ville dirigeante. L’Évangile s’est adapté aux nations parmi lesquelles il s’est voyageant, s’adressant à chacun dans sa propre langue. Pour les Allemands, c’est devenu un Allemand ; à l Franks un Frank. Les Romains invitèrent les nations à venir en Italie si elles voulaient recevoir la Évangile; les Culdees apportèrent l’Évangile d’Italie aux nations.

Les explorations d’Ebrard ont révolutionné nos conceptions de l’Église chrétienne primitive d’Europe occidentale. Histoire Jusqu’à présent, on ne savait rien de cette grande église apostolique très répandue. Il avait traqué les pas de quelques Culdees ; Il avait enregistré quelques incidents de leur histoire. Mais les faits qu’elle avait recueillis et transmis étaient fragmentaires, isolés et n’a pas réussi à nous donner une idée adéquate de l’importance et de la grandeur du drame de la dont c’étaient des pièces brisées. L’histoire s’est enrichie de cette découverte qui a nous a fait connaître une entreprise de chevalerie spirituelle si vaste et si longtemps soutenue que nous savons à peine où chercher son semblable. Les historiens avaient rempli leur page de misérables jalousies, querelles et batailles d’évêques romains et de conciles romains, quand, voilà ! le voile se lève à partir du VIe siècle, et là se dresse pour voir une église à Iona et Bangor, aux extrémités du monde, l’instinct avec l’esprit de la Bible, débordant de missionnaires, déversant des armées de missionnaires bien formés, qui répandirent au sud et au nord, bref, sur toute l’Europe occidentale, et en face d’une mille dangers, les guerres, les déserts, les mers, les tribus barbares, invitent les nations à buvez de l’Eau de la Vie aux fontaines dorées des Écritures. C’est le cas, dit Ebrard, « de cette église libre de Rome et essentiellement évangélique, qui était gouvernée de l’île d’Iona, que Colomba, le jeune, écrit qu’il y en avait mille abbés, tous sous la juridiction d’un seul archimandrite. [11]

Nous allons résumer notre rapide esquisse de cette question en présence de laquelle se trouve celle de Rome dans les mêmes siècles D’après les mots d’Ebrard : « Si maintenant nous regardons en arrière sur tout le terrain que nous avons ont été dépassés, laissant complètement hors de vue l’extension que l’église de Culdean avait obtenu jusqu’à 661 en Irlande, en Écosse et dans le Northumberland, et en limitant notre attention à sa diffusion sur le continent, on retrouve cette communauté religieuse en France, à la début du VIIIe siècle, existant au cœur de l’Église nationale, et non seulement tolérée, mais sur tout le pays, depuis le Jura jusqu’à Nantes, et à partir de cette ligne, jusqu’au delta du Rhin, au nord de Rome, et sans aucune restriction dans le son organisation interne, décidément favorisée par les rois mérovingiens, l’Église nationale dans le sens de l’influence spirituelle et intellectuelle, et souvent aussi prendre part à son gouvernement extérieur par la nomination de ses abbés à des postes importants Voit. On trouve toute la moitié septentrionale de la France semée, pour ainsi dire, de monastères, avec toutes leurs particularités, en développement sans opposition. Ensuite, nous trouvons le toute la Rhénanie convertie au christianisme par cette Église culdienne, et ecclésiastiquement gouverné par elle d’une manière particulière ; De même, l’ensemble du pays aujourd’hui appelé la Franconie, l’Alamannie et la Bavière, converties et gouvernées ecclésiastiquement par Culdeans, et Culdeans seuls. Et si l’on doit parler de l’influence des Britanniques Église, comme certains s’expriment, il faut au moins avouer que ces influences pourrait être comparé au débordement d’une rivière, qui couvre toute la terre. Tout le particularités distinctives de l’Église culdéenne – ses prêtres mariés, son envoi de ses missionnaires par douze, sa pratique de construire ses colonies en maisons, sa soumission des chorepiscopi (ou évêques des monastères) à la règle des tout cela, nous le trouvons en Bavière et en Alamannie en 730-739, comme en Ecosse en 565. Il s’agit d’une seule et même église-fraternité, celle du Viri-Dei, ou en irlandais, du Keile De. Dans tout le sud et l’ouest, et dans une grande partie de la dans le nord de l’Allemagne, avant que l’on entende parler de « l’apôtre » de l’Allemagne, nous trouvons dans l’existence d’un florissante, bien organisée, libre de Rome, dont la seule autorité suprême était la Sainte Écritures, et dont la prédication était la parole de la grâce rédemptrice gratuite de Dieu en Christ Jésus.

Nous permettrions volontiers au rideau de s’ouvrir descendent sur l’église de Culdee alors que sa racine est ferme dans le sol et que ses branches sont s’étendait d’Iona à l’ouest à la Bohême à l’est, et son ombre couvre la France et la L’Allemagne d’ailleurs. Nous nous épargnerions volontiers, à nous et à nos lecteurs, le récit mélancolique de l’extinction tragique de cette vigne autrefois noble. Nous devons, cependant, poursuivre notre sujet un peu plus loin. un peu plus loin. Nous voyons l’Europe occidentale sur le point d’achever sa réforme. Le l’illumination spirituelle qui s’est levée sur elle par le nord remplit d’année en année son ciel de gloire, quand, tout à coup, ses nations sont rejetées dans la nuit. Qu’est-ce qui a été occasionné un renversement si triste ? C’est l’histoire répétée d’une profonde dissimulation de la part de l’homme. d’un côté, et une confiance trop crédule de l’autre. Winfrid, Anglo-Saxon de naissance, et Le moine bénédictin, en 719, part à la recherche de Willibrod, alors à la tête de la Culdee l’évangélisation, et sous un grand spectacle de naïveté et beaucoup de zèle pieux, insinue lui-même en sa faveur. Il désire étudier les méthodes d’évangélisation sous le Culdee chef. « Il s’est glissé à côté de Willibrod, dit le docteur Ebrard, comme le loup se glisse à côté du berger », et vécut trois ans avec lui, un coadjuteur, mais en réalité un espion. Au bout de trois ans, il retourna à Rome, d’où il était venu, et où il avait été instruit. [12] Pape Grégoire II. l’a consacré évêque, et a changé son nom en Bonifacius, le « bienfaiteur », comme s’il anticipait les services qu’on attendait de lui. Il retourna en Allemagne, ne portant plus le masque de Culdee, mais en tant que légat extraordinaire de le Pape. Il apportait avec lui des lettres du pontife, adressées à tous les princes, leur enjoignant de l’aider à gouverner les églises sur lesquelles il avait été établi. Supporté par l’autorité de Carloman et de Pépin de France, il procéda à la suppression de la Culdee en les transformant en évêchés soumis à l’autorité de Rome. Il fonda en Allemagne les sièges de Wartzburg, Burabourg, Erfurt et Aichstadt, et en 744 le monastère de Fulda. C’est la méthode que Boniface adopta pour évangéliser les Germains, même métamorphosant les missionnaires de Culdee en moines bénédictins, et les collèges de Culdee en Romains Voit, par des moyens équitables si possible, par la force là où l’artifice a échoué. C’est ainsi que il a gagné son titre d'« apôtre des Allemands ». Même les historiens qui pensent qu’il méritant cet honneur, ne dissimulent pas les vices surprenants qui ont déformé sa vie. Mosheim, par exemple, observe à son sujet que son « zèle pour la gloire et l’autorité de le pontife romain égalait, s’il ne le surpassait, que son zèle pour le service du Christ et la propagation de sa religion » et qu’il « employait souvent la violence et la la terreur, et parfois l’artifice et la fraude, afin de multiplier le nombre des chrétiens », et découvrit une tournure d’esprit rusée et insidieuse, et « l’ignorance de beaucoup de choses qui se rapportent à la vraie nature et au génie du chrétien la religion. [13] L’historien Ranke s’exprime dans termes semblables à ceux de cet « apôtre des Allemands ». [14] Néanmoins, l’un et l’autre lui attribuent, à tort bien sûr, la gloire de convertir les Allemands du paganisme. Nous voyons les fondements du culdéisme commencer à être sapés.

Ce qui a contribué, sans doute, à ouvrir la voie à la chute de l’église de Culdee, fut l’apostasie partielle de Willibrod. Dans ses derniers jours il fut amené à reconnaître la suprématie du Pape, et accepté à son l’évêché d’Utrecht. Willibrod pourrait invoquer des précédents pour accepter un Onglet. Au siècle précédent, d’éminents Culdees avaient accepté des postes élevés dans l' l’Église nationale des rois de France, bien qu’ils soient restés dans les lignes de Culdeeisme. Willibrod accepta sa nomination des mains du souverain pontife, un pouvoir devant lequel, s’il On commence à s’incliner, on est sûr de tomber enfin. Ses cheveux étaient tondus, et bien qu’il fût encore gouvernait les églises de Culdee de Thuringe, c’était avec une autorité diminuée. Prochain Boniface arriva de Rome en qualité de légat extraordinaire, et bientôt primat d’Allemagne. Dans son ancien élève et collègue Willibrod trouva alors un supérieur et un maître. Le légat du pape n’avait aucune envie de s’aventurer dans les forêts et de défoncer de nouvelles terres. Il ne s’agissait pas de son goût à risquer sa précieuse vie parmi ceux des Allemands qui étaient encore païens. Il préféra s’appuyer sur les fondations que Willibrod et d’autres Culdee avaient posées. d’opérer une seconde conversion de l’Allemagne sur les ruines de sa première conversion.

Pendant ce temps, une autre cause a hâté la chute de l’église de Culdean. Le pouvoir politique suprême de l’Occident était passé de du Mérovingien à la race carlovingienne. Pépin d’Héristal se leva. Il repoussa le Musulman par ses armes, et a sauvé l’Europe. Le Pape, voyant que c’était dans son intérêt, s’allia lui-même avec cette maison montante. C’est ainsi que le souverain pontife a pu exercer le pouvoir carlovingien contre ses rivaux et ennemis, les Culdees. Cela a fait pencher la balance dans le conflit. Boniface, le légat du pape, était soutenu par l’amitié et l’autorité des Français monarque. Willibrod était handicapé dans la lutte. Il a dû lutter à la fois contre les papal et le pouvoir royal exercé par Boniface, devenu primat de toute l’Allemagne, et à qui, en tant qu’évêque d’Utrecht, il devait obéissance. Le problème, c’est que Willibrod, après quarante ans, années de travail (680-720), dut livrer toute cette région à Boniface, et la bataille fut perdu.

La transformation de ces pays s’est faite sur un rythme soutenu. C’est devenu la politique des deux cours, celle de Rome et celle de France, de porter les Culdees, et finir par en effacer tout vestige. Où s’était dressé un Culdee oratoire ou église, s’élevait une superbe cathédrale pour le culte romain. Là où un Culdee l’abbé avait gouverné, c’est là qu’un évêque diocésain régnait. Là où un groupe de cabanes en rondins, habitées par les frères de Culdee, s’était dressé, il y avait été érigé un grand bâtiment en pierre, dans lequel les moines de l’ordre bénédictin abrité. Les paroles que Mgr Aungerville adressa à la frères de son temps s’appliquent au changement que nous voyons se produire sur la Rhénanie et la pays avec encore plus de point : « Maintenant, la base Thersite s’occupe des armes de Achille; les plus beaux atours sont jetés sur des ânes paresseux ; oiseaux de nuit clignotants seigneur dans le nid des aigles ; et le milan idiot est assis sur le perchoir de l’épervier. Le voyageur, en longeant la belle vallée du Rhin, ou en visitant les villes allemandes, ne réfléchit peut-être pas que les édifices ecclésiastiques qui se présentent partout à ses yeux et éveiller son admiration sont en vérité les mémoriaux de la grande évangélisation celtique les premiers siècles. Ces monuments de la richesse et de la puissance de Rome s’élèvent sur place où les constructeurs de Culdee ont été les premiers à élever des habitations humaines, où Culdee les agriculteurs ont été les premiers à cultiver la terre, et là où les missionnaires de Culdee ont été le premier à ouvrir le Livre de Vie aux yeux des indigènes ignorants.

Quand la lumière du Culdee La christianisation a commencé à s’estomper, et enfin les ombres de l’âge des ténèbres se sont éteintes tombait vite et épais. Qui, demandons-nous, est responsable de la perte de ces dix siècles ? Il n’y a pas de place pour l’hésitation. Le Destructeur de l’Église de Culdee doit répondre à la à cette terrible accusation. Le décret qui a décrété que le Celte l’évangélisation doit être supprimée, et aussi décrété que la chrétienté doit demeurer pendant des siècles sans lumière et sans liberté. Ce décret réduira encore en poussière plus d’une bille et rayer de la page de l’histoire plus d’un nom qui, à cette heure, y brille de mille feux. Le monde ne tolérera pas facilement un crime aussi grave une fois qu’il aura été élucidé l’appréhension. En attendant, il est loin d’y être parvenu. Avec une touche de La résignation de l’Islam il regarde l’âge des ténèbres comme une dispensation, si fixe et absolue que Il n’était pas plus en son pouvoir d’éviter de passer à travers ses ténèbres qu’il n’est en son pouvoir pour interdire une éclipse, ou arrêter le coucher du soleil. Mais le monde viendra un jour d’y penser de manière plus rationnelle, et alors il se demandera pourquoi la connaissance a été enchaînée, et pourquoi tant d’âges ont été livrés aux guerres, à la superstition et à l’esclavage, qui, sans le suppression de l’évangélisation celtique, aurait été ennobli par la liberté, enrichi avec les dépouilles de l’art, et couronné des bénédictions d’un christianisme pur.


Notes

1. Ebrard, l’église missionnaire iro-écossaise des sechten, sieventen und auchten Jahrhunderts, p. 313.

2. Ebrard, Die Iroschottishe Missionkirche &c. p. 313, 314. 

3. Ibid., p. 315. 

4. Ebrard, p. 318. 

5. Ibid., p. 316. 

6. Ibid., p. 320. 

7. Moines d’Occident, Livre VII. Cette œuvre brillante n’est pas exempte de l’accusation d’induire en erreur. Cela confond dans l’esprit du lecteur deux classes très différentes de moines et de monastères, même les Culdee missionnaires et les moines romains qui leur succédèrent, des hommes d’un tout autre esprit, et qui ont travaillé à des fins tout à fait différentes, et qui ont finalement réussi à défaire les travaux des évangélistes de Culdee. Mais en cela Montalembert n’a fait que suivre l’exemple de son l’église, qui a prétendu que beaucoup de ces premiers Culdees lui appartenaient, en plaçant dans son calendrier de sainteté. Le lecteur sera amusé d’apprendre qu’entre autres qu’elle a canonisé est Colomban, l’homme qui fut son plus grand et le plus intransigeant l’adversaire dans les premiers âges. Nous n’avons pas besoin de dire que ces Culdees avaient été longtemps dans leur avant que Rome n’ose les « honorer », comme l’appelle Montalembert, « Avec le culte public. » 

8. Ebrard, p. 390. 

9. Mosheim, cent. vii.part i. chap. i. Voir aussi la Vie de Willibrod d’Alcuin, dans les Vies des Saints de Mabillon. 

10. Ara, Multeisius, cité par Lanigan. 

11. Journal de Hiatorial Théologie. Fascicule 5ème. L’église missionnaire iro-écossaise des Sechten, Sieventen et Auchten Le siècle et sa distribution sur le continent, p. 389.

12. Ebrard, p. 393. 

13. Mosheim, cent. VIII., Partie I., Chap. I. 

14. Histoire des Papes, Livre I, clap, i.


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