Chapitre XXV.


GÉNÉALOGIE DES ROIS ÉCOSSAIS, « LA PIERRE DU DESTIN », COLUMBA NÉGOCIE AVEC SUCCÈS POUR L’INDÉPENDANCE DE LA MONARCHIE ÉCOSSAISE, SA MORT.

LE premier et le plus grand service qui Colomba rendu à l’Écosse devait achever son évangélisation inachevée en christianiser ses trois nations. Il rendit encore un autre service. C’est lui qui planté la monarchie écossaise. Le premier roi vraiment indépendant qui a manié le sceptre sur les Écossais, il se fit mettre la couronne sur la tête par l’abbé-prêtre d’Iona. Le l’arrivée de Colomba, nous l’avons dit plus haut, se situa à un moment critique de l’histoire de la Écossais de Kintyre. En 560, ils avaient subi une sévère défaite de la part du roi Brude, et leur En conséquence, la possession de leurs terres était devenue extrêmement précaire. Leur l’expulsion de Kintyre, qui était alors en jeu, aurait été l’extinction de quel que fût le christianisme qu’il y avait à Alba. Mais avec l’arrivée de Colomba en 563 vint le renverser la vapeur dans leur fortune. L’influence de Colomba sur le chrétien Brude s’exerça en leur faveur, et la colonie prit de nouvelles racines plus profondes. Ils ont été gouvernés à l’époque de l’arrivée de Colomba par un roi de leur propre nation, et avaient été ainsi depuis l’époque de Fergus Ier, qui les conduisit sur la côte de l’Argylshire. Mais leur roi était un tributaire du monarque suprême d’Irlande, dont le siège était à Tara. Columba, dont le vues d’une grande portée, et qui s’intéressait le plus vivement à la fortune de ses compatriotes de Kintyre, dans le but de consolider leur nationalité de ce côté-ci de la et de rendre indépendante l’autorité souveraine entre eux. L’occasion de l’accomplissement de ce but patriotique bientôt offert.

Le Roi de les Écossais moururent environ quatre ans après l’arrivée de Columba. Son successeur à la tête de l' La ligne directe n’avait pas les talents nécessaires pour gouverner un petit territoire occupé par les sujets les moins dociles, et en danger d’être englouti par un puissant voisin. Colomba mit de côté ce faible prince, et, agissant selon Brehon, ou Irlandais qui permettait de telles dérogations lorsque l’héritier régulier était mineur ou incapable, il choisit Aidan, qui avait été formé dans l’institution d’Iona, pour occuper le trône. L’asseyant sur la « pierre du destin » [1], il l’oignit solennellement roi de la Dalriada écossaise, exigeant à la fois du monarque et du monarque leur promet qu’ils demeureront dans la profession de la foi chrétienne. Celle d’Aidan Le règne fut exceptionnellement prospère. [2] Il était un descendant du célèbre monarque d’Hibernian Niall des Neuf Otages, en 400 apr. J.-C., et ses descendants continuèrent à occuper le trône jusqu’à l’union des Pictes et des Scots en 843. Kenneth MacAlpin, sous le règne duquel les deux nations n’en firent plus qu’une, était un prince de sa maison. La lignée masculine de ces rois celtes se poursuivit jusqu’à la fin du XIIIe siècle, se terminant avec Alexandre III. en 1285. Leur règne, cependant, se prolongea sous le règne de lignée féminine. Car c’est alors que vinrent les dynasties de Bruce et de Stuart, qui furent issues d’une branche féminine de la souche royale de Kenneth MacAlpin, et à travers eux le sang d’Aidan, couronnée par Colomba vers 567, elle est descendue jusqu’à notre gracieuse reine souveraine actuelle Victoria.

Quelques années plus tard, le National Le Parlement d’Irlande se réunissait à Drumceatt, dans le voisinage de Newtonlimavady. Cela a eu une influence décisive sur la question dont nous parlons aujourd’hui, l’indépendance de la la souveraineté écossaise. L’assemblée que nous voyons se rassembler dans la grande plaine de Drumceatt a marqué l’histoire et a continué à faire parler de lui au cours des siècles suivants. C’est là que venaient tous les gens de rang en Irlande, les chefs et les seigneurs, les abbés de les monastères, les chefs des grandes écoles et le clergé du pays. Elle s’est poursuivie en pendant la période exceptionnellement longue de quatorze mois. Colomba, en tant qu’homme d’une d’un rang élevé et d’une grande expérience, a été invité à l’assister avec ses conseils à cette Convention. Il accepta l’invitation et se rendit en Irlande. C’est le poids de son influence qui l’Assemblée a pris la décision à laquelle elle est parvenue sur deux questions importantes. Le premier liés aux Bardes d’Irlande. C’était un ordre puissant, et présumant de leur haute ils s’étaient rendus coupables d’actes d’arrogance qui avaient attisé la colère populaire contre eux ; et, en ce moment, un décret d’expulsion plana au-dessus de leurs têtes. Columba poète, plaida la cause des bardes avec tant de sympathie, que son éloquence désarma l’odieux populaire et l’odieux décret fut révolté, et la harpe et le chant a continué à résonner à Erin.

L’autre question qui a mis en jeu la Les négociations de Columba au Conseil de Drumceatt furent encore plus lourdes, et cette l’affaire, aussi, il a été en mesure de mener à bien une fin heureuse. C’était la question de la l’indépendance des rois d’Écosse. Les princes de la Dalriada écossaise pensaient que c’était qu’ils aient à envoyer un tribut de l’autre côté de la mer au roi de Tara. Un monarque qui régnait sur un si vaste domaine, et qui était maître des riches prairies de Meath, n’avait pas de ont besoin de taxer leurs montagnes nues et leurs landes de bruyères. Columba a été en mesure de mettre l’affaire en place si légère, que le roi de Tara consentit à renoncer au tribut, et à soulager son colonie écossaise d’Alba à cause de la suzeraineté qu’il y avait exercée. À partir de ce jour, le Les Écossais étaient leurs propres maîtres, et leurs dirigeants prenaient le rang de rois indépendants. Il s’agissait d’une la main du presbytre-abbé d’Iona qui posa la première pierre de l’Écosse monarchie indépendante.

Le roi Brude vécut après sa conversion vingt ans, mourant en 585. Son trône continua d’être occupé par un prince chrétien, qui favorisa et, sans doute, favorisa aussi l’évangélisation de ses États. Ceux-ci Les rois du Nord ne semblent pas s’être offusqués de l’érection des Écossais en monarchie indépendante. Peut-être jugeaient-ils que les vastes royaumes et les nombreuses tribus de Pictland n’avait rien à craindre de la poignée d’Écossais de Dalriadan à Kintyre. Mais en vérité, Colomba, tant qu’il vécut, fut un lien d’union entre les deux nations ; Et quand il est allé à la tombe, le christianisme qu’il avait planté maintenait la paix entre les Scots et les Pictes. L’épée reposé, mais la charrue était occupée au travail. La pioche et la bêche étaient très demandées dans un pays qui était resté en jachère pendant des siècles ; et le Calédonien ne tarda pas à découvrir combien Il était plus profitable d’arroser le sol de sa sueur que de son sang. Il y avait les pieds pressés dans la vallée et le vallon, mais ce n’était pas le pas d’hommes qui se hâtaient de se battre, mais la foule des adorateurs rassemblés au sanctuaire, pour offrir leur hommage à Celui qui a été n’est plus pour eux le Dieu inconnu. Il y avait des voix dans les montagnes, mais ces bruits n’étaient pas les échos du cri de guerre d’autrefois, ni le gémissement de la veuve sur les morts de sur le champ de bataille, ni le cri de la victime alors qu’il était traîné par le druide pour être immolé Sur l’autel, c’était la mélodie profonde et solennelle du psaume entonné par mille ou peut-être, les tons clairs et éloquents d’un orateur de Culdee prêchant dans la ferveur Celtique l’Évangile que Chrysostome avait répandu dans un flot de grec mélodieux en la grande église de Constantinople, ou qui avait été tonnée en latin par Augustin pour les foules d’Hippone.

Mais de tous les changements, celui qui s’était passé sur le peuple lui-même était de loin le plus grand. Aucun mot ne pourrait décrire adéquatement leur circonstances et perspectives modifiées. Jusqu’au jour où Colomba jeta l’ancre sur son vaisseau leur rivage, leur sort misérable avait été de naître dans le servage, de passer la vie en exil loin de les devoirs et les dignités de la virilité ; mourir de faim sur un sol infertile ; frissonner dans le tempêtes de l’hiver, et répandent leur sang dans les querelles de leurs chefs. Ce triste L’héritage que le père avait transmis à son fils pendant de nombreuses générations. Le Calédonien n’avait jamais espérait voir la fin de ces maux. Le chef doit tyranniser, et le serf doit se soumettre et souffrir. Il en avait été de même du temps de son père, et il en serait de même de ceux de ses fils après l’obscurité, l’esclavage, la misère dans une perspective interminable. Pendant ce temps, pensa-t-il, voilà ! tout Soudain, ces maux avaient disparu. Comment, il ne pouvait pas bien l’expliquer. Il n’avait pas combattu, il n’avait pas versé de sang ; Et pourtant, toute sa condition était changée : un monde nouveau était tout autour de lui à son sujet. Quelle merveilleuse transformation ! et combien inexplicable, jusqu’à ce qu’il en vienne à comprendre que c’était l’énergie silencieuse et puissante du christianisme qui l’avait forgée.

L’heure était venue où Colomba devait mourir. De même que le sommeil vient à l’enfant, doux et doux, ainsi la mort est venue à la vieillesse presbytre-abbé d’Iona. Le calme sublime de sa fin de vie formait un point de vue convenable calme et simple grandeur dans laquelle toute sa vie s’était écoulée. Il savait qu’il allait être même si le voyageur sait qu’il s’approche d’un climat plus serein lorsqu’il se sent un air plus doux, et une lumière plus vive tout autour de lui ; mais son attitude ne changea pas dans le du moins, si ce n’est qu’elle participait d’une solennité plus profonde. L’intérêt qu’il portait à son île, et à tout ce qui s’y trouvait continua la même chose, quoiqu’elle fût bientôt échangée contre une plus belle demeure. Columba enchérit son qu’il se prépare à faire son dernier tour de son île, et qu’il jette un dernier coup d’œil sur lui. objets familiers et affectueux, et il salue ses derniers compagnons d’accouchement. Il laisse échapper d’obscures allusions à ce qui va arriver, mais son cœur est trop tendre pour lui permettre de le faire. briser l’intelligence en termes clairs, sachant le chagrin dans lequel elle plongerait le famille de Hy. Traversée vers la plaine de l’ouest, où certains des frères travaillaient nous l’entendons leur dire d’une voix douce : « Pendant les solennités pascale au mois d’avril qui vient de s’écouler, c’est avec désir que j’ai désiré m’en aller vers le Christ Seigneur. Mais de peur qu’une joyeuse fête ne se change pour vous en deuil, j’ai pensé qu’il valait mieux retardez encore un peu le moment de mon départ du monde. Puis, en tournant Le visage tourné vers l’est, il bénit l’île et ses habitants.

C’était au mois de mai. Le soleil de l’été était sur les mers autour d’Iona, et le vert précoce éclairait le rivage et les montagnes du continent. La scène rappellerait vivement sa première arrivée sur l’île à à la même saison de l’année, trente-quatre ans auparavant. Que de travaux se succèdent depuis et des peines, des espoirs et des déceptions, des joies et des triomphes ! Mais le travail a été fait La lampe s’est allumée, et nous entendons Colomba dire : « Je m’en vais en paix, puisque mes yeux ont vu la Calédonie comme une terre chrétienne.

Une autre semaine s’écoule. Columba est toujours avec ses frères, mais il ne lui reste que quelques heures, et puis, par la route montante, que les bons et les grands de tous les siècles ont foulée, il s’élèvera au-dessus des étoiles et Franchissez les portes d’une vie éternelle. Le triste pressentiment de son départ pèse ses frères. C’était le samedi 8 juin 597. [3] Nous l’entendre dire à son fidèle serviteur, Diormit : « Ce jour-là, dans l’Ecriture Sainte, est appelé Sabbat, ce qui signifie repos. Et ce jour est vraiment un sabbat pour moi, car c’est le dernier jour de ma vie laborieuse présente, et c’est sur elle que je me repose après les fatigues de mes travaux. Ils puis ils se rendirent ensemble à la grange, et Colomba exprima sa joie de voir les réserves de blé mises en réserve comme protégeant les frères contre la misère pendant l’hiver à venir, une question de dans un climat où les saisons étaient si variables, et les récoltes si incertain. De retour à pied, Colomba se sentit fatigué et s’assit au bord du chemin. Comme il l’a dit lui- reposé, le vieux cheval blanc qui avait servi à porter le lait au monastère s’approcha, et Posant sa tête sur la poitrine de son maître, il semblait courtiser ses caresses comme s’il le savait C’était la dernière fois qu’il sentait le contact de sa main. Diormit était pour la conduite de la l’animal. — Non, dit Colomba, souffrez-le, car pourquoi le Brute muette, exprime-t-il son chagrin, car il sait sûrement que son maître va le quitter ? Accompagné de Diormit, Colomba monta ensuite sur une éminence qui dominait la vue sur la université. Étendant les mains, il la bénit, prédisant, selon Adamnan, sa prospérité et gloire futures. C’était une bénédiction des portes du ciel. Descendant Colomba entra dans sa hutte, et reprit aussitôt sa tâche habituelle : pour lui, non pas du travail, mais consolation de la transcription du psautier. Arrivé à ce verset du trente-quatrième psaume, où il est écrit : « Ceux qui cherchent le Seigneur ne manqueront d’aucun bien chose, » il posa la plume et dit : « Que la page et mon travail s’arrêtent ici ensemble; ce qui suit est laissons Baithen écrire. « C’était maintenant l’heure de l’office du soir. Il se leva, se rendit à l’église et chanta les psaumes. Revenant à son dortoir, il dicta quelques lignes de conseil d’adieu aux frères, recommandant charité mutuelle et non feinte. Cela fait, il se coucha pour dormir. Bientôt vint l’heure de Minuit. Le jour du Seigneur avait commencé : la cloche sonnait pour les prières. Columba est né de et, se précipitant vers la chapelle, il y entra le premier. Diormit, son fidèle serviteur, le suivit, mais tout était sombre, et il ne pouvait pas voir son maître. Les lumières ont été On s’empressa d’apporter Colomba, et l’on découvrit Colomba prosterné devant l’autel. Réunion Autour de leur presbytre-abbé, les frères le relevèrent doucement. Alors qu’ils restaient bouche bée, et, silencieux, il leva la main lentement et faiblement, en signe de bénédiction. Il est tombé, et Tout était fini. Un gémissement de tristesse s’éleva de la part des anciens assemblés. Leur tête avait été qui leur ont été enlevés ; et tandis que l’Église retentissait de leurs lamentations, celui qu’ils pleuré était couché comme le guerrier gît qui se repose sur le champ de sa dernière bataille, et dort son profond sommeil avec la couronne de Victor autour de son front. Vraiment, le combat a été rude. Colomba s’était dressé contre deux Goliath à la fois. Il s’est attaqué au druide païen sur le d’un côté, et avec le pape presque païen de l’autre. Il était tombé en combattant glorieusement, et non sans succès, contre l’un et l’autre ; et la postérité a prononcé son verdict sur le l’homme, et sur sa bataille en le votant — nous parlons au sens figuré — un tombeau de l’homme marbre le plus blanc.


Notes

1. Dans le Monasticon, nous trouvons ce qui suit description de la « Pierre Fatale » – lia fail, ou Kaiser stuhl – le l’ancienne pierre de couronnement de l’Écosse », qui est maintenant placée sous le siège de la chaise de couronnement à l’abbaye de Westminster, avec une extrémité ou un côté visible. « Nous pouvons admettre la possibilité qu’il s’agisse de la même pierre sur laquelle les anciens rois d’Irlande se sont assis couronnés sur la colline de Tara, et que Fergus (le fils d’Éric), le premier roi d’Ecosse, emmena avec lui lorsqu’il conduisit les Dalriades sur les côtes de l’Argyleshire. Il lui-même y a été couronné... Nos premiers monarques ont fait le même usage de la pierre à Dunstaffnage. Il y resta comme siège du couronnement jusqu’au règne de Kenneth II, qui l’a retiré à Scone. Tous les rois d’Écosse y furent couronnés et consacrés jusqu’à ce que le l’année 1296, quand Édouard Ier l’emmena en Angleterre, où, depuis, dans l’église de L’abbaye de Westminster, tous les souverains britanniques, assis sur cette « pierre du destin », a fait mettre la couronne sur sa tête. Il existe un registre des dépenses liées à son à Westmister. On dit qu’Édouard a emporté la pierre dans le but de déjouant une ancienne prophétie qui se lit comme suit :

« À moins que les vieilles prophéties ne et les paroles sont vaines, là où cette pierre sera trouvée,
les Écossais régneront.
 

La prophétie a été considérée comme vérifié lorsque Jacques VI. monta sur le trône d’Angleterre. Voir Monasticon, t. I, p. 28-30. [Retour]

2. Voir Scottish Nation, vol. i. 321; La Vita de Reeve. Colum., p. 81, 82 ; Historiens de l’Ecosse, vol. vi. [Retour]

3. Adamnan, Vie de Colomb., p. 100. 95. [Retour]

 


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