Chapitre XXIV.


COLUMBA REND VISITE À KING BRUDE—ENTREVUE—PLAN STRATÉGIQUE D’ÉVANGÉLISATION—COLUMBAN COLLEGES RÉPANDU DANS TOUTE L’ÉCOSSE — GÉNÉRAL DE COLOMBA — PAS D’ÉVÊQUE À IONA — MS. COPIES DES SAINTES ÉCRITURES.

Un jour, au bout de deux ans à compter de son Arrivé sur Iona, Columba se rend à la plage, où se trouve son embarcation d’osier et de peau de vache amarré, attendant l’usage de tout membre de la communauté de Hy dont les occasions peuvent l’appeler loin de l’île. Il est accompagné de deux amis et anciens condisciples, Comgal et Caïnnech, [1] et suivi d’une petite escorte de serviteurs fidèles. Prenant place dans son currach, lui et son groupe sont ramés à travers la sur le continent. Dans quelle mission Columba voyage-t-il ? En cas d’absence du presbytre-abbé de son poste, nous pouvons être sûrs qu’il s’agit d’une affaire d’une importance grave, vitale pour le succès de sa mission. C’est pourtant le cas. Allons avec lui et voyons comment il Vitesses.

Les deux années qu’il a déjà passées l’île ont été occupés activement dans les multiples arrangements préliminaires son entreprise. Ces arrangements sont maintenant tous terminés, et Columba est ce jour pour commencer pour de bon la grande campagne spirituelle qu’il a traversée la mer pour mener. Il est venu à défier la possession plus longue d’Alba par le druide, et maintenant nous allons le voir jeter à terre de bataille et frapper le premier coup. Il y a déjà un faible christianisme parmi les Les Écossais qui habitent les collines de Kintyre, que l’on voit, regardant à travers le détroit, s’étendant vers le sud le long de la côte. Mais au-delà de la cale nuageuse des monts Drumalban, où habitent les Pictes du nord, il règne jusqu’à cette heure une nuit ininterrompue. Columba doit porter le torche évangélique au milieu de ces ténèbres. Mais il ne mettra pas en péril le succès de son entreprise par une démarche précipitée ou précipitée. Il commencera par concilier les puissant roi, qui règne sur les tribus nombreuses et guerrières dont il a christianisé est venu chercher ; et ayant obtenu le consentement du monarque, il voudra avec plus de sa tâche, qui doit être difficile, même dans les cas les plus favorables, situation. Nous le voyons maintenant se mettre en route pour rendre visite au roi Brude, que nous avons déjà et dont les exploits sur le champ de bataille, dont certains l’ont emporté aux dépens de la Écossais, faites-en l’un des rares de nos premiers monarques à avoir marqué l’histoire.

Les compagnons de Colomba ont été sages choisi. C’est la famille septentrionale des Pictes qu’il cherche à traduire de la ténèbres du druidisme dans la lumière du christianisme, et il choisit comme ses associés dans l’œuvre de deux hommes, tous deux de la race des Pictes irlandais, et, par conséquent, capables de s’expriment dans la langue picte avec plus d’intelligibilité et d’aisance On pourrait bien supposer que Columba en est capable. [2]

Le missionnaire moderne essaie de trouver sa voie vers les grands centres de population. Le missionnaire d’autrefois cherchait comment il pourrait Approchez-vous du chef le plus puissant. Ce n’était qu’un moyen de plus d’influencer les plus grands Nombre, voyant à travers le monarque se trouvait la porte d’accès à la nation. Le parcours de Colomba, d’Iona au château de Brude, n’était guère moins pénible et moins périlleuse qu’un expédition de nos jours dans l’intérieur de l’Afrique. La distance n’était que d’environ 150 milles. Mais la difficulté du voyage n’était pas dans la longueur de la route, mais dans le caractère du pays à négliger. C’était sauvage et sauvage. Il n’y avait pas de routes pour guider le étapes ou faciliter la progression du voyageur. Il y avait des bras de mer et de l’intérieur des terres lochs à traverser, occasionnant de longs et fréquents retards, car le voyageur ne pouvait Comptez que le passeur avec son coracle attendrait son arrivée. Il y avait des collines à escalader, où la fourrure et l’épine masquaient l’abîme, et où une pourrait précipiter le voyageur vers la destruction. Il y avait des bois sombres et de la jungle fourrés à enfiler, où le loup et le sanglier se tenaient en embuscade. Il y avait landes sans pistes, où la brume déconcertante s’accumule soudain par moments et efface les chemin de l’infortuné voyageur ; et il y avait des marécages et des marécages, où les traîtres La surface tente le pied trop aventureux pour le trahir. À tous ces dangers s’ajoutait celle des tribus barbares et cruelles, qui pourraient contester le droit de passage du voyageur à travers leur territoire, et le voler ou le tuer. Que ces périls étaient inséparables de son Colomba le savait bien. Il pourrait la refuser ; Mais comment, alors, pouvait-il inaugurer sa mission avec l’espoir d’un succès ? Quel que soit le risque, il doit rendre visite à King Brude dans sa forteresse du nord. Nous le voyons avec ses deux compagnons, avec leur escorte, traversant les montagnes de Mull, et naviguant sur le frith qui le sépare de la continent. Le currach qui les portait en travers les mit à terre un peu au sud de la l’endroit où se trouve aujourd’hui la ville d’Oban. Les indices lâchés par Adamnan nous permettent de suivre faiblement la piste douteuse des voyageurs. Ils se dirigent vers Urchudain, le Glen Urquhart de l’époque actuelle, dont l’ouverture entre les nobles collines accueille le touriste de gauche alors qu’il remonte le canal calédonien. Nous les voyons tracer d’un pas douloureux les sauvages et les brisés districts de Lorn, d’Appin, de Duror, de Lochaber et de Glengarry, avec leurs fréquents les ferries intermédiaires. Et maintenant, ils longent la rive nord du Loch Hess, sur lequel Le visage figuré dort les images de ses grandes montagnes qui l’entourent. Un peu au-delà, En suivant la rivière qui sort du loch, le groupe arrive au château de la Monarque picte.

Le roi Brude était probablement au courant de l’arrivée de Colomba, et avait tenu conseil d’avance avec ses druides, qui étaient les conseillers de la Les monarques pictes dans toutes les questions de politique de l’État. Conformément à leurs conseils, le roi Il garda les portes de sa forteresse fermées, et refusa d’audience au missionnaire. Ce n’est qu’une fit triompher Colomba sur l’orgueil du roi et les enchantements de ses mages les plus visibles. Se rassemblant sous les murs du château, le groupe se joignit à eux chantant le psaume quarante-sixième. Colomba était doué d’une voix d’une mélodie merveilleuse et la force, qui, en cette occasion, sans doute, fut mise à son paroxysme. Le strophes du psaume, retenties par tant de voix, et résonnées des collines de la passe étroite, reprendrait de la force et du volume à chaque répétition, et se réverbérerait, nous pouvons Eh bien, croyez-le, avec « un bruit comme le tonnerre » dans les salles du palais. Le roi et ses conseillers étaient terrifiés. Mais Adamnan n’est pas satisfait que l’affaire se termine sans miracle. L’hymne terminé, Colomba s’avança vers les portes fermées, formées sur le signe de la croix, et les frappant de la main, les verrous et les barres qui les retenaient Ils se déchirèrent rapidement, et les portes s’ouvrirent. [3] Le roi et ses conseillers se hâtèrent d’aller au-devant de Colomba, et lui accordèrent une conciliation et un accueil gracieux. Il s’ensuivit une entrevue privée entre Brude et le missionnaire. L’entrevue fut probablement répétée, et finit par se terminer par une profession de foi l’adhésion à la foi chrétienne de la part du monarque picte. Nous avons déjà, en premier volume de cette histoire, donné le détail de ces transactions, et n’ont pas besoin de Répétez-les ici. [4]

Colomba avait accompli le but de son voyage. La conversion du roi était, en un sens, la conversion de la nation. Il Il ouvrit la porte par laquelle Colomba pouvait déverser ses missionnaires sur les clans de Pictland du Nord, et mettre fin au règne lugubre du druide. Bien content, c’est pourquoi il tourne son visage vers Iona, où il se consacrera à la tâche de des armées de prédicateurs pour continuer la guerre qu’il était venu mener à Alba, et qu’il Il était résolu de ne pas cesser avant que le dernier autel druidique sur son sol n’ait été renversé. Nous nous attendons à ce que son biographe nous montre phalange après phalange de guerriers spirituels sur le terrain, et prenant les positions qui leur avaient été assignées par le grand capitaine qui dirige le mouvement depuis son quartier général d’Iona. En un mot, nous voulons suivre la lumière alors qu’il voyage de district en district, jusqu’à ce qu’enfin tout le pays soit illuminé, et l’on peut dire que maintenant la nuit du druide est passée. Adamnan, sûrement, récitera, avec un soin minutieux et affectueux, les travaux de son grand prédécesseur ; les méthodes par lesquelles il poursuivit son évangélisation ; missionnaires qu’il a envoyés au nord et au sud, et dans tout le monde. terre; leurs premières luttes, leurs déceptions, leurs triomphes ultimes ; et l' exultation avec laquelle, après un certain temps de travail, ils retournèrent à Iona et cédèrent qu’ils parlaient d’une autre province arrachée aux ténèbres, et qu’un autre clan s’enrôlait dans les l’Église chrétienne. Aucun thème n’aurait été plus palpitant, et aucun ne l’aurait été lu avec un intérêt si captivant par toutes les générations successives d’Écossais.

Nous ouvrons Adamnan, hélas ! seulement pour faire l’expérience d’une douloureuse déception. Page après page, elle est occupée par des prophéties, des miracles et des Prodiges; et nous n’en trouvons aucun témoignage de l’évangélisation de Colomban. Nous devons nous tourner vers d’autres les allusions fortuites de Bède, des missions de Culdee en Angleterre et de la continent, qui jettent de la lumière sur le pays qui était leur base, et les ruines de la bâtiments monastiques éparpillés sur la surface de l’Ecosse, qui disent où Culdee établissements qui existaient autrefois, si nous voulions bien connaître les méthodes par lesquelles Colomba travailla dans ce grand mouvement qui transforma d’abord toute l’Écosse en une pays chrétien. La Vie de Colomba, d’Adamnan, a été découverte à Shaffhouse en 1845. Il a été retrouvé enterré au fond d’un coffre. Il avait jadis été un monastère au bord du lac de Constance. L’écriture appartient au début de la huitième siècle. Le Colophon attribue l’écriture à Sorbène, abbé de Hy, mort en 713, tout juste neuf ans après Adamnan. Il n’y a aucun doute que cette copie a été écrite à Hy d’après la vie d’Adamnan. C’est l’un des produits de la première école de religion et de littérature établi en Ecosse. Les ecclésiastiques irlandais écrivaient avec une merveilleuse célérité, et tous, à l’exception de d’une exactitude infaillible, et avec une grâce et une beauté qui leur sont propres. Ils ont transcrit à la fois latin et grec, et ils ont introduit sur le continent un style de calligraphie qui est particulière, et qui a été imitée jusqu’à l’époque de la Renaissance. La calligraphie est si marqué par son élégance et sa forme que les manuscrits écossais sont facilement reconnaissables.

Colomba avait l’esprit d’un homme d’État. Son Ses talents d’administrateur étaient de premier ordre. Il avait donné preuve en a été l’organisation et le gouvernement de ses nombreux monastères irlandais, et il est arrivé en Ecosse avec une expérience mûre. Nous avons vu comment il s’est frayé un chemin jusqu’à la nation par le roi. De la même manière, il se fraye un chemin vers le clan à travers le chef. Il a vu d’un coup d’œil l’importance de travailler sur les lignes préparées à son l’organisation tribale du pays. Il se rendit chez les chefs comme il était allé au roi, et détrompant leurs esprits de l’influence druidique, il obtint leur consentement à l’évangélisation de leurs disciples. Nous voyons arriver les missionnaires d’Iona. Ils Choisissez un endroit pratique dans les territoires du clan, dans une vallée abritée ou sur les berges d’une rivière poissonneuse. Ils commencent leurs opérations en enfonçant quelques piquets dans le terre. Ils vont chercher des brindilles et du gazon, et bientôt s’élève un petit groupe de huttes. Ils Ajoutez quelques érections nécessaires pour stocker leurs provisions d’hiver. Ils aménagent un petit jardin pour les fruits d’été ; Le filet leur permettra de compléter leur cuisine avec les produit du cours d’eau. Ils dessinent une palissade autour de leur établissement. Tout est arrangé À l’intérieur, ils portent ensuite leur attention sur le sol à l’extérieur, qu’ils amènent sous S’il s’agit de bois, ils l’enlèvent à la hache. S’il s’agit d’une lande, ils se mettent à travail avec pioche et charrue, et bientôt on voit des prairies et des champs de maïs là où tout était auparavant le gaspillage et la stérilité.

Pendant ce temps, le monde supérieur de la La mission n’a pas été négligée. Plein de zèle, et aucun siècle depuis n’a vu ce noble passion d’une plus grande intensité, ils consacraient tant d’heures par jour à l’instruction des les indigènes. Ces leçons devaient être simples et élémentaires, car l’esprit des Pictes était sombre. Il avait porté le bandage du druide pendant des lustres. Mais le missionnaire avait une histoire à raconter Dis-lui lequel avait le pouvoir de toucher même son cœur. Le bandage tomba de ses yeux. Le lumière entra : faible d’abord, sans doute, mais assez claire pour que le Calédonien lui-même pût qu’il avait été dans les ténèbres et que ce n’est que maintenant qu’il commençait à voir la lumière. Il prend sa retraite de méditer à part sur les choses étranges qu’il a entendues. Il retourne chez le missionnaire pour avoir Ils le lui ont répété. Ils semblent plus merveilleux que jamais. Il les communique à ses Voisins. Eux aussi désirent entendre ces nouvelles de la bouche des étrangers de Iona. Il y a bientôt une petite troupe de chercheurs. Leur nombre augmente de jour en jour, Et maintenant, il y a une congrégation de convertis. Une église et une école sont créées. Le culte chrétien est inauguré ; et combien le Picte est-il étonné de s’adresser à lui le grand Père qui est aux cieux, et chantant les psaumes écrits jadis par les rois et les prophètes. Comparés à ces saints offices, combien révoltantes lui paraissent maintenant les rites auxquels il participait J’ai l’habitude de participer au cercle de pierres. Il ne va plus à l’autel du druide. Rien que d’y penser, il n’évoque que des images de sang et de terreur. Il a appris un service plus doux que celle des bosquets.

Les établissements de Columban – maintenant qui commençait à parsemer l’Ecosse, étaient tous encadrés sur le modèle d’Iona. L’équipe missionnaire de la maison provinciale était le même en nombre que celui de l’institution mère. Le Culdees partit pour former une nouvelle colonie en groupes de douze, avec un seul qui présidait sur le reste. La discipline dans les institutions de la succursale était la même qu’à l’administration centrale. La principale activité des frères était l’instruction des indigènes. Leur évangélisation ils variaient les travaux avec les travaux agricoles, car il n’y avait pas encore de règle ou de coutume dans L’Écosse exclut les hommes exerçant des professions sacrées de participer à des professions profanes. À Certaines saisons, ils se retiraient dans des lieux solitaires pour méditer. L’un d’entre eux a été envoyé à intervalles réguliers à l’administration centrale pour rendre compte de l’évolution de la situation monastère, et quels progrès l’évangélisation faisait dans son voisinage. Le député fut reçue avec des éloges ou des réprimandes, selon le cas, et après un court résidant à Iona a été renvoyé pour reprendre ses travaux dans son champ provincial.

Ces institutions ont été établies sur une base principe stratégique. Ils étaient plantés de manière à ne pas se chevaucher, et cependant de manière à enlacer le l’ensemble du pays dans leur travail lorsqu’ils seront pleinement développés. Chaque clan, finalement, avait son monastère avec terres attenantes, le don du chef. L’honneur du clan était à touchant à la sécurité et au bon traitement des pères, et le chef vint à la rencontre que le patronage et la protection qu’il accordait à l’établissement étaient plus que récompensé par une plus grande loyauté de ses sujets et une meilleure culture de ses terres. D’année en année, il sortait d’Iona des bandes de jeunes disciples, bien entraînés et pleins de d’enthousiasme à porter l’étendard évangélique dans des districts où Culdee n’avait pas encore été vu. Chaque année, le nombre d’institutions se multiplie. Rien ne pouvait réprimer le ardeur ou découragement le courage de ces guerriers de la Croix qu’Iona a envoyés. Ni ni la tribu sauvage ni la tempête Frith ne pouvaient les faire rebrousser chemin. Ils élevèrent leurs huttes et construisirent leurs oratoires dans les îles des Hébrides balayées par la tempête. Ils ont traversé les marées de le Pentland, et apporta la « grande nouvelle » aux habitants de la morne Les Orcades et les habitants des Shetland, plus solitaires. Ils ont pénétré la solidité de Ross-shire et Athol, et réveillèrent les échos de leurs vallons avec la musique plaintive de leurs psaumes, et les tonnerres de leurs oraisons celtiques. Dans les strates sauvages de la Les Grampians et les vallées boisées et arrosées du Perthshire, ils ont établi leur colonies, se vêtuent de la laine de leurs moutons, le ruisseau, la baie sauvage des bois, les œufs qu’ils piquaient, et le blé qui leur travail et leur habileté appris à croître dans ces contrées sauvages inhospitalières, au centuple en ce qu’ils avaient le privilège de donner le « pain de la vie » à des hommes qui périssaient de faim alors qu’aucun homme ne leur donnait. Le long de l’est côte d’Écosse, de Dunnet Head à St. Abb’s ; dans la grande plaine de Strathmore ; dans Fifre; dans les îles et les rivages du Forth ; sur les rives de la Clyde où St. Mungo Il plaça sa cellule, posa la première pierre de la grande métropole de l’Ouest, et en avant, sur des terres que de grands poètes ont depuis rendues classiques, jusqu’au promontoire séculaire où Ninian, tout à l’heure, avait allumé sa lampe, ces Culdees se redressèrent, se cabrant, à à une courte distance, leurs sanctuaires et leurs écoles. Parmi ces sites antiques, il n’y en a pas beaucoup qui ont mais un bon nombre d’entre eux restent encore marqués de manière indélébile, dont nous pouvons Il est certain que c’est là que, dans les premiers temps, Culdee s’installa et qu’il se répandit de là la lumière du christianisme. Il n’y a pas moins de trente-deux endroits de ce type dans le l’ancien territoire des Scots, et vingt et un dans la région occupée par les Pictes. [5]

Partout où le Culdee venait, la clarté tombait sur le paysage. La lande brune s’épanouissait sous ses pas, et le silence Le désert éclata en chants. Le christianisme prêché par les missionnaires d’Iona aux Calédoniens travaillaient tout autour. C’était le christianisme dans le cadre doré de la civilisation. La doctrine s’est ramifiée en une vie ; elle convoquait l’art et l’industrie de leur sommeil profond ; C’est elle qui a mis la charrue en mouvement. Une barbarie antique l’avait figée dans le sillon, et le sol n’était pas labouré. La glèbe paresseuse, qui, depuis des siècles, n’avait connu ni le temps des semailles ni de la moisson, écrasé par le maïs ; les pâturages arides, si longtemps peu familiers avec les Du pain brouteur, ruisselant de lait ; La branche couverte de mousse secoua sa rouille, et vêtue lui-même avec de jeunes bourgeons ; et les troupeaux errants et les troupeaux commencèrent à marbrer les nus et les solitaires montagnes alors que les nuages duveteux mouchetent la face du ciel matinal. Mais le changement Le Calédonien lui-même était bien plus grand que tout ce qui avait été passé sur la face de l’homme. son pays. L’idée d’un Être éternel et omnipotent lui était venue à l’esprit à travers ses ténèbres. Quelle étonnante révélation ! C’était une existence nouvelle pour lui. Ceci Une idée nouvelle et étonnante lui ôta l’aiguillon de son servage. Il a vu qu’il n’était pas le propriété de son chef, comme on lui avait appris à se considérer lui-même ; Il a fait l’objet d’une Seigneur supérieur. Il était maintenant capable de goûter un peu de la dignité de l’homme, et de sentir la grandeur de la liberté ; car dans l’âme il était déjà un homme libre. Plus de la moitié de ses anciens la misère et l’avilissement disparurent du Calédonien avec ce changement de position et les relations. Il ne s’ensuit pas que le système des clans ait été brisé. Le christianisme resserra les liens entre le chef et le membre du clan, en même temps qu’il Il s’adoucissait et sanctifie alors.

Toutes ces institutions chrétiennes que nous voir s’élevant du nord au sud de l’Écosse étaient gouvernés à partir d’Iona. Il y avait là la chaise de leur presbytre-abbé. De cette chaire sortaient les lois auxquelles tous devaient obéir, et Le même trimestre, tous les yeux se tournèrent pour savoir la sphère que chacun devait remplir, et l’œuvre chacun d’eux devait le faire. L’obéissance était aimante, parce que la règle était gracieuse, et l’œuvre était joyeux, parce que le cœur de celui qui agit s’en réjouissait. Une surveillance très vigilante a été exercée Columba exerce sur tous les ouvriers. Comme un habile général, son regard se promenait sur le et il savait comment se déroulait la bataille avec le druide sur tous les points. S’il y a lieu, détachement de son armée se repliait devant l’ennemi, il s’empressa d’envoyer en avant recrues pour rétablir la fortune de la journée. S’il y en avait qui étaient surchargés de travail, il envoyait ouvrier frais à leur secours. Si un soldat de son armée avait besoin de repos après une longue période de service, il lui dit : « Ôte ton armure, et viens te reposer un peu dans cette île tranquille. Il faisait des tournées de visites, pour voir de ses propres yeux comment tout se passait. Il a corrigé ce qu’il trouvait qui n’allait pas ; il a suppléé à ce qu’il voyait manquer ; Il a encouragé les timide; Il a fortifié les timides. S’il y en avait qui étaient renversés, il les relevait ; le cas échéant étaient paresseux et accomplissaient le travail de la mission avec tromperie, il les réprimandait. Et pour ceux qui, dans la foi et l’héroïsme, escaladaient les forteresses d’un ancien paganisme, détrônant les idoles de pierre du druide, et poussant bravement en avant le flot des victoire évangélique, il avait des paroles de bénédiction à prononcer, que ceux à qui ils étaient prononcés des honneurs estimés plus élevés et plus durables que les étoiles et les couronnes avec lesquelles Les princes couronnent les vainqueurs dans ces batailles du guerrier, qui sont « avec confusion et des vêtements roulés dans le sang. C’est ainsi que, sous la conduite d’un chef sagace, clairvoyante et indomptable, servie par des soldats dévoués et enthousiastes, que ce grand La bataille de notre pays contre son ancien esclavagiste a été gagnée. Il n’y a pas de bataille comme celle-ci dans nos annales jusqu’à ce que j’arrive à l’époque de Knox.

La guerre fut longue, et, sans doute, la le fardeau de le porter pesait parfois lourdement sur Columba ; mais il l’a supporté avec patience force atlantéenne tous ses jours, soutenu par l’espérance sublime qu’avant d’aller à son Il verrait sa grande conception se réaliser, et l’Écosse devenir une terre chrétienne. Colomba a uni les Pictes et les Scots sous son sceptre spirituel bien avant leur devenir une seule nation sous l’emprise de Kenneth Mac Alpin. À l’âge de Colomba, et dans le sien pays, du moins, il n’y avait rien d’anormal dans cette vaste souveraineté ecclésiastique exercée par un simple presbytre ; car Colomba n’était rien de plus. Mais dans la suite siècles, il parut aux écrivains de l’école latine anormale, sinon monstrueuse, que Un prêtre doit exercer sa juridiction sur les évêques de toute une nation. Nous avons cité ci-dessus les paroles de Bède à propos de son successeur. « Sous son juridiction, dit-il, « toute la province, y compris même les évêques, par un d’un ordre inaccoutumé, furent soumis, à l’exemple du premier maître, Colomba, qui fut non pas un évêque, mais un prêtre et un moine. [6] C’était vraiment un ordre inaccoutumé pour un prêtre de régner sur les évêques. Mais où en est-il l’Écosse de ce jour-là sont les évêques ? Nous ne pouvons en découvrir aucun, du moins tous ceux que Bède auraient reconnu d’être évêques. Nous voyons la jeunesse écossaise, après avoir voyagé en Iona, ordonnée au ministère par l’imposition des mains des anciens ; Nous les suivons dans leur domaine de travail ; Nous les voyons itinérer en tant qu’évangélistes, ou s’installer instructeurs de congrégations ; nous constatons que l’Écosse est mieux approvisionnée d’année en année avec cette classe des évêques, et la surveillance de tous exercés à partir d’Iona. Mais à l’égard d’un évêque qui a un diocèse et le seul pouvoir de conférer l’ordination, les deux choses qui constituent l’Écosse de ce temps-là n’en possédait pas un seul spécimen. Le L’imagination même d’une telle chose nous paraît éminemment absurde. Tous nos écrivains, anciens et modernes, s’accordent à dire que St. Andrews est la [7] ville la plus ancien évêché au nord de la Clyde et du Forth, et sa fondation est attribuée à Grig, qui commença à régner en 883. C’était un siège célèbre des Culdees qui étaient dotés avec des terres de Hungius, transférées aux chanoines réguliers à la fin du XIIe siècle. [8] L’auteur de « Calédonie » admet que Cellach, évêque de St. Andrews, fut le premier évêque d’un siège déterminé en Écosse; et, parlant de Tuathal, appelé archevêque de Fortern ou d’Abernethy, il dit : « C’est une expression fleurie. » [9] Cognac, sous Alexandre Ier, fut le premier évêque de Dunkeld. Il n’y avait pas de diocèses réguliers en Ecosse avant le début du XIIe siècle.

Il a été dit qu'« un évêque résidait à Iona », la raison de son séjour étant qu’il pourrait accomplir l’ordination La loi était nécessaire. « Nous n’avons pas été en mesure de le faire », déclare le Dr . Jamieson, « pour découvrir un seul vestige d’un tel personnage. [10] Qu’il nous soit permis d’ajouter que nous avons également échoué dans nos recherches. Dans quel cas Est-il écrit qu’un tel fonctionnaire résidait à Iona ? Et où allons-nous trouver les noms de ceux à qui il a conféré l’ordination ? Certes, il n’y avait pas d’évêque à Iona quand Aidan (634) fut envoyé chez les Northumbriens, sinon pourquoi a-t-il été ordonné par les l’imposition des mains des presbytres, sous la présidence de l’abbé Segenius ? S’il y a un évêque étaient à Iona, nous devons nous demander d’où il venait, et de qui recevait-il ses ordres ? S’il s’agit d de Rome, nous répondons que ni l’Église d’Irlande, ni l’Église d’Écosse cet âge n’avait aucun rapport avec Rome. S’il est en outre demandé à certains apostoliquement ordonné évêque peut-être a-t-il trouvé son chemin jusqu’à Iona, et y a-t-il été retenu pour la l’ordination aux personnes qui entrent dans l’office sacré, alors nous nous demandons : Pourquoi pas les ordres du clergé écossais reconnus comme réguliers et valides par leurs frères d’Église. Angleterre? Un concile de l’Église anglo-saxonne se tint à Cealtythe en 816 apr. J.-C., le cinquième dont le décret est ainsi conçu : « Il est interdit à toutes les personnes de la nation écossaise d’usurper le ministère dans aucun diocèse, et il ne peut être légalement permis de toucher à quoi que ce soit appartenant à l’ordre sacré, et rien ne peut être accepté d’eux, ni dans le baptême, ni dans le baptême dans la célébration des messes [11] et ils ne peuvent pas non plus l’Eucharistie au peuple, parce qu’il est incertain pour nous, par qui ou si par quelqu’un qu’ils sont ordonnés. Si, comme le prescrivent les canons, aucun évêque ou prêtre ne peut s’immiscent dans les produits d’autrui, à combien plus forte raison ceux-là doivent-ils être exclus du sacré qui n’ont parmi eux aucun ordre métropolitain, ni ne l’honorent dans d’autres. [12] Il s’agit là d’une répudiation nette de la part du conseil de les ordres du clergé colombien, et cela fait complètement exploser l’idée d’un résident évêque d’Iona, dont le métier était d’envoyer des hommes ordonnés apostoliquement.

Ce n’est pas le moins important des services de le Culdees était la transcription des Écritures et d’autres livres. Il s’agissait de l’un des principaux branche de leurs travaux, et de cette manière ils favorisaient puissamment les intérêts de la religion et des lettres. Ils avaient atteint une maîtrise étonnante dans l’art de la calligraphie. Rapidement Leurs plumes descendaient la page, et il n’y en avait pas une seule des centaines de lignes Erreur ou glissement détecté. Colomba, malgré les nombreux soucis qui pesaient sur lui, était un Transcripteur volumineux. Il n’y a pas moins de trois cents volumes, nous dit Odonell, transcrire de sa propre main. [13] Ce contact étroit et quotidien de les Culdees avec le volume sacré ont dû puissamment contribuer à enrichir leur et emmagasinent leurs souvenirs avec ses vérités, et donnent à leurs sermons qui la puissance morale et la grandeur spirituelle qui ne viennent que de la Bible, et l’absence de qui ne peut être compensée par aucune rhétorique, si brillante soit-elle, Les Belles Lettres sont un piètre substitut à l’Évangile ; Et quand le prédicateur devient le tragédien, le C’est sur scène, et non en chaire, qu’il faut exprimer son histrion et crier ses vocables. Iona n’envoya pas de tragédiens. Ses enfants étaient des évangélistes, pas des artistes. Fraîchement sorti de la l’étude des Écritures, autour d’eux respirait l’odeur de leur parfum et de leur douceur. Et quelle chose merveilleuse cela a dû paraître au Calédonien, fraîchement sorti de les ténèbres druidiques, d’être introduites d’un seul coup dans une galaxie de splendeurs telle que la les histoires, les chants, les doctrines de la Bible. Comme c’est étonnant d’entendre ses sublimes Des mystères flottaient dans l’air de ses montagnes, dans sa langue maternelle : une langue à peine moins ancienne et vénérable que la langue dans laquelle ces vérités ont été d’abord écrits, et offrant un véhicule capable de leur donner une transmission en toute force et beauté intacte. On peut imaginer les assemblages qui se rassemblaient sur la colline et vallée, du hameau et du loch pour écouter quelques Chalmers ou Spurgeon de la septième siècle, et l’étonnement et le ravissement mêlés avec lesquels ils s’accrochaient à leur lèvres, d’où s’écoulait dans un flot de discours celtiques passionnés, le « joyeux nouvelles d’une grande joie. Or, ils savaient que le « jaillissement du jour d’en haut » avait leur a rendu visite.


Notes

1. Celle du préfet. Vit. Colum., p. 152. 

2. LA LANGUE CELTIQUE. — Le principal Les conclusions établies par Zeuss dans sa Grammatica Celtica (Leipsic, 1853) sont les suivantes : (1) Les langues irlandaise et galloise ne font qu’une dans leur origine. Leurs divergences n’ont commencé que quelques siècles avant l’époque romaine, et étaient très petits lorsque César débarqua en Grande-Bretagne. Les deux nations, irlandaise et britannique, étaient identiques aux Celtes du continent. (2°) La langue celtique est, dans le sens fu11 et complet, l’une des grandes langues indo-européennes branches de la parole humaine, et, par conséquent, il faut mettre fin à toutes les tentatives de assimiler l’hébreu, l’égyptien, le phénicien ou le basque, ou toute autre langue pas indo-européen, avec n’importe quel dialecte du celtique. Zeuss a accompli un exploit inégalé. Il n’avait jamais mis les pieds sur le sol irlandais, et pourtant, par la seule étude de l’irlandais et du gallois écrits, dispersés dans les monastères et les bibliothèques du continent, il construisit la La langue irlandaise telle qu’elle avait existé aux VIIIe et IXe siècles. 

3. Vit. Columb., c. xxxvi. 

4. Voyez Histoire de la nation écossaise, t. I, chap. xxiii. p. 306 et 307. 

5. Vie d’Adamnan par Reeve., Introduction, p. ix-lxxi. Historiens de l’Ecosse, vol. vi. 

6. Bède, Lib. iii. c. 4., qui non Episcopus, sed presbyter exstitit et monachus. 

7. Pinkerton, ii. 263.

8. Monasticon, i, 70, 71 ; Culdees, Jamieson, p. 151. 

9. Caledonia, i., 429, Jamieson p. 151.

10. Les Culdees de Jamieson, p. 140. 

11. Le sacrifice de la messe n’avait pas encore été inventé. Le terme missa est utilisé ici évidemment dans son sens originel comme désignant le service du sanctuaire, puisqu’il est distingué de l’Eucharistie mentionnée après il. Voyez Bingham’s Antiquities, vol. V. bk. xtii. chap. i. Londres, 1715. 

12. Spelman, Concil., i. 329 

13. Les meilleurs manuscrits celtiques des Évangiles sont dès la fin du VIIe siècle. L’art avec lequel ces manuscrits sont décorés c’est le même que celui que l’on voit sur nos pierres sculptées. Les meilleures décorations en pierre et Le métal est venu plus tard, vers la fin des XIe et XIIe siècles. L’inférence c’est que l’art a été perfectionné par les scribes avant d’être adopté par les sculpteurs. Nous possèdent une richesse de matériel d’art décoré qu’aucune autre nation ne possède, ou ne pourra jamais posséder. constitués de monuments sculptés et décorés qui traînent dans les coins, les champs, fossés et cimetières ; car certains des éléments de cet art sont communs à un ensemble beaucoup plus large que la Grande-Bretagne celtique, ou même l’Europe. On retrouve des travaux entrelacés sur les cylindres babyloniens et des ornements de Mycénium, et des sculptures, mais pas dans le style celtique. Tel qu’il s’est développé dans un et pris dans son ensemble, il est limité à l’Ecosse et à l’Irlande. Il n’a jamais donné un caractère distinctif de tout art, à l’exception de l’art celtique. On pense que le berceau de l’art est Irlande. Là, la décoration du manuscrit atteignit son apogée, mais le travail de sculpture sur La pierre est restée pauvre. L’élément essentiel et particulier de l’art celtique n’est pas son ni son travail de frette, mais la ligne en spirale divergente qui lui donne une forme de beauté connue d’aucune autre nation. — Voir Anderson’s Scotland in Early Christian Times, ii. 114 et 115.


Retour au sommaire