Chapitre XIV.
RIEN ne pourrait être plus sans prétention, ou plus éloigné de l’étalage, que la manière dont Patrick est entré dans sa mission. Nous le voyons s’en aller, non pas seul, il est vrai, mais avec seulement une petite suite de disciples obscurs et humbles. Il a communiqué son projet à quelques membres triés sur le volet de l’église britannique de StrathClyde : ils ont approuvé son dessein, et ont pris une partie de son esprit, et s’offrent maintenant comme associés de ses travaux futurs. D’un certain point de vue, jour ils se dirigent ensemble vers le bord de la mer, et passent de l’autre côté. Là-dessus, voyage suspendent des événements aux conséquences incalculables. Si la tempête éclate et que le malheur sur le minuscule navire qui navigue aujourd’hui au milieu des marées de la Manche irlandaise, l’histoire doit changer et le destin des nations sera changé. Tirechan, le VIIIe siècle commentateur de la « Vie de Patrick », jugeant une escorte si mesquine indigne d’une si grande occasion, a fourni à Patrick un somptueux cortège de « Saints évêques, prêtres, diacres, exorcistes, ostiaires et licteurs. » C’est difficile de voir le besoin qu’il avait d’une telle assistance, ou l’aide que lui apportaient ces divers fonctionnaires qu’il pouvait lui donner dans ses travaux parmi les clans sauvages de l’Irlande païenne. Mais en vérité, le Le coracle qui transporta Patrick de l’autre côté de la Manche ne transportait pas une telle cargaison. Cette armée de Les hommes spirituels sont la pure création de la plume du chroniqueur. Le petit groupe traversa la mer en toute sécurité, et arriva à Innes Patrick, une petite île au large de la côte de Dublin. Leur Le séjour ici a été de courte durée, l’endroit étant alors très probablement inhabité. Ils ont ensuite pris la mer le long de la côte vers le nord, s’arrêtant à divers endroits de leur voyage pour recruter leurs stock de provisions. Dans certains cas, les habitants ont absolument refusé de fournir leur et renvoya alors à jeun, et Patrick, disent ses biographes, punit leurs en prononçant la malédiction de la stérilité sur les rivières et les champs de ces des gens inhospitaliers. [1] Ces « boulons de malédiction », comme les appellent ses biographes, nous pouvons bien le croire, sont aussi purement imaginaire comme la foule des « saints évêques » qui formaient son cortège. De telles fictions ne servent qu’à montrer à quel point ces écrivains comprenaient mal l’homme dont ils avaient le caractère entrepris de dépeindre. Patrick ne portait ni arme à la main, ni malédiction sur la lèvre : Il était venu prêcher la paix, répandre des bénédictions, et, à l’exemple d’un Plus encore, il ne tenait aucun compte s’ils étaient amis ou ennemis sur lesquels ces bénédictions Allumé. Poursuivant leur route, Patrick et ses compagnons de voyage atteignirent la côte de Ulster, et finalement débarqué à l’embouchure de la Slain, une petite rivière aujourd’hui appelée Slany. L’endroit se trouve entre les terres de la ville de RingLane et Ballintogher, à environ deux miles de Sabhal ou Saül. [2] C’est ici que Patrick a commencé sa grande carrière. Dans la petite troupe que l’on voit mettre pied à terre à Downpatrick pour commencer à travailler parmi les Écossais en Irlande, nous voyons le début de cela grand mouvement parmi les nations celtiques par lequel le christianisme, au cours de la trois siècles suivants, s’est répandue des rives du Pô aux rives gelées de Islande. Le premier sermon de Patrick a été prêché dans un grange. L’usage de cet humble édifice lui fut accordé par le chef du district, qui, la légende dit que c’était le même homme que son ancien maître, Milchu. Quand on voit Patrick devant une foule d’Écossais païens dans cette grange, nous nous souvenons du hangar en bois de que Luther, dix siècles plus tard, ouvrit son ministère public sur la place du marché de Wittenberg. C’est dans une étoffe qui n’avait que peu de prétention à montrer ou de grandeur que Patrick ouvrit sa mission en Irlande. Il parlait dans le dialecte de ceux à qui il s’adressait. Le Celte était puis la langue commune du nord de l’Europe. Le dialecte de l’Irlande peut différer de celui de l’Irlande le dialecte du lieu de naissance de Patrick, mais cela ne présentait aucune difficulté dans son cas, il s’était familiarisé avec le dialecte de l’Ulster pendant les six années qu’il avait passées à gardait les moutons sur ses montagnes. Il ne connaissait pas seulement la langue, mais aussi le cœur des hommes qui se tenait maintenant devant lui. Il avait appris à les lire lorsqu’il se mêlait à eux en tant que esclave. À quel moyen avait-il recours pour attirer leur attention ? Comment a-t-il pu se procurer pour l’entrée de ses paroles dans leurs esprits sombres ? Comment se fait-il que la foudre pénètre dans le l’obscurité de la nuit la plus profonde ? N’est-ce pas par son propre pouvoir d’illumination inhérent ? Celle de Patrick les mots étaient légers, la lumière des cieux ; et simplement par leur propre silencieux et céleste puissance, comme l’éclair des nuages, ils ont pénétré les ténèbres païennes et les ont poursuivis la nuit de l’âme de ces hommes. Les ecclésiastiques de Rome à ce jour-là étaient rivalisant les uns avec les autres dans la gloire de leurs vêtements officiels, et la grandeur de leurs signes certains qu’ils avaient commencé à se méfier de la puissance de leur message. C’est en sa parfaite confiance dans la toute-puissance intacte du message de l’Évangile, La grande force de Patrick résidait. Comme aux jours où l’Évangile marchait en Galilée et prêchait aux hommes au bord de la mer et sur le flanc de la montagne, il devait en être de même en Ulster. L’Évangile était revenu à la simplicité, et avec la simplicité, à la puissance de sa jeunesse. Frappé d’une décrépitude prématurée dans la fière capitale italienne, il était sur le point de sortir sur les traces d’un puissant conquérant sur les montagnes d’Antrim. Alors que l’éloquence de Chrysostome n’évoquait que les applaudissements bruyants des citoyens gais de Constantinople, les paroles de Patrick devaient faire jaillir des Écossais d’Ulster les larmes d’une pénitence. Se tenant debout devant son auditoire dans le même costume qu’il avait et, s’adressant à eux dans leur langue maternelle, Patrick leur raconta le simple mais grandiose l’histoire de la croix. L’extérieur robuste de l’orateur fut bientôt oublié dans l’émerveillement et l’étonnement que son message a suscité. Comme un feu, il sondait les âmes de ses auditeurs jusqu’au bout des ongles. Comme un grand marteau, il frappa leurs consciences et les réveilla de leur profond sommeil. Comme il en avait été autrefois avec Patrick lui-même, il en était de même maintenant avec ces hommes ignorants et féroces ; Leur propre moi d’origine est sorti de l’obscurité de leur ignorance, et se tenait devant leurs yeux. Qu’est-ce que leur vie passée n’avait été qu’une longue transgression ! C’est ce qu’ils voyaient maintenant. Comme des hommes sortant d’une torpeur, et luttant péniblement pour revenir à la conscience, de sorte que ces hommes, chez qui une conscience était maintenant en train de se développer, revenait à la vie avec douleur et agonie, ressentant la le fardeau de la culpabilité et de la misère qui pesait sur eux. Pour effacer le compte rendu de ces Les actes iniques étaient impossibles, et il était également au-dessus de leur pouvoir de les expier. Et pourtant, la satisfaction, pensaient-ils, il devait y avoir, sinon l’approche d’une catastrophe, comme Aussi terrible qu’elle fût juste, elle ne pouvait pas être arrêtée. Que devaient-ils faire ? De tous les côtés Ils se voyaient confrontés à des réalités sévères, ne pouvant être confrontés à des fictions ou à des rites, mais par des réalités tout aussi grandes. Derrière eux, il y avait des actes de transgression flagrante. Dans devant eux était une Loi dans laquelle ils entendaient la voix d’un grand Juge parler, et disant : « Le salaire du péché, c’est la mort » Le trouble et l’angoisse s’emparèrent d’eux. Anon commença à passer un autre changement sur les hommes rassemblés autour de Patrick, et écoutant pour la première fois de leur vie l’Évangile de ses lèvres. Ils commencèrent à comprendre qu’il s’agissait d’un message du Ciel ; et ils ont recueilli l’espérance du fait que le Grand Père avait envoyé quelqu’un pour les appeler de les erreurs dans lesquelles ils s’étaient longtemps égarés, et les ramener à lui. C’était clair qu’il n’avait aucun plaisir à leur mort. La lumière commença à percer à travers leurs profondeurs obscurité. Et maintenant, il semblait se dévoiler devant eux, comme par une main invisible, un Arbre sur laquelle était suspendue une Divine Victime, qui portait leurs péchés et mourait dans leur chambre. C’est ce spectacle merveilleux qui a changé les paroles du prédicateur d’un message de la condamnation et la mort en un message de pardon et de vie. C’était là le très satisfaction à laquelle leur conscience aspirait pour se décharger de son fardeau. Il y avait là un sang d’une valeur inestimable, et pas une tache dans toute la noirceur de leur passé vies qu’il ne pouvait pas effacer. C’était la porte de la vie, de la vie éternelle. À son époque, Ni l’argent ni le mérite n’étaient exigés comme condition d’admission. Pourquoi, alors, Ne se précipiteraient-ils pas dans le royaume, et ne s’assiéraient-ils pas avec les patriarches et les prophètes, des rois et des hommes justes d’autrefois ? C’est ce qu’ils ont fait. Leur vie païenne rejetée, leur cœurs purifiés par la vérité, ils entrèrent et inscrivirent leurs noms dans cette glorieuse compagnie qui compte parmi ses membres des hommes de tout âge et de toute race, et dont le plus petit est plus grand que le plus élevé des grands des empires de la terre. Ce n’était plus tout le monde dans l’assemblée rassemblés autour de Patrick, dont le cœur fut touché, et qui put se presser dans le royaume, dont il ouvrit la porte à ses auditeurs. Ce n’était peut-être pas non plus la partie la plus importante ; mais même Si seulement quelques-uns ont répondu à son appel, c’était beaucoup dans les circonstances. Le cœur du missionnaire a été acclamé. Il entendit dans l’événement une voix qui lui ordonnait d’aller de l’avant et de peur non. S’il avait été hanté par des doutes, cet homme aussi humble qu’il se sentait l’être commis une grave imprudence en entreprenant une si grande entreprise, ces craintes étaient maintenant au repos. Ces prémices étaient les gages d’une grande moisson dans les jours à venir. Toute la terre lui serait donnée, pourvu qu’il eût le zèle pour le travail et la foi pour attendre. Le L’Évangile avait donné une autre preuve de sa puissance, et elle n’était pas la moins illustre de tant d’autres qu’elle exposait depuis le début de sa carrière. Avant ce jour, il avait visité beaucoup de pays, et a raconté son message dans presque toutes les langues de la terre, barbares et civilisées ; Il avait parcouru le vaste territoire qui s’étend des rives du Nil jusqu’aux rives de la le Gange, depuis les neiges de l’Atlas jusqu’aux montagnes des Kurdes, laissant sur son passage tout dans cet immense champ les monuments de son esprit bienfaisant, et transformant l’énergie dans les tribus émancipées et civilisées, dans les institutions et les lois améliorées, et dans les Des vies individuelles sauvées de la dégradation et ennoblies par la pureté et l’espoir. Mais il se peut qu’il soit question de savoir si l’Évangile avait jamais pénétré dans une région où, à en juger par l’homme, son succès était plus improbable que chez les Ecossais d’Irlande, intraitable et têtus dans leur tempérament, tenus en esclavage par leurs chefs, et inspirés de crainte et la terreur de leurs prêtres druidiques. Pourtant, c’est là que l’Évangile était destiné à gagner c’est son triomphe le plus éclatant, et certainement le plus durable. La commission de Patrick avait alors reçu son premier sceau attestant. « Il y resta plusieurs jours », dit le « Livre d’Armagh ». Il parcourait tout le district, prêchant et « Et c’est là que la foi commença à se répandre. » 1. Vita. Trip., i. 41 ; Todd, la vie de saint Patrick, p. 405. 2. Voir un article de valeur (imprimé à compte d’auteur) par M. J. W. Hanna, de Downpatrick, intitulé : « An Enquiry into le véritable lieu d’atterrissage de Saint-Patrick en Ulster. Todd, Vie de saint Patrick ; p. 406, note de bas de page. |