CHAPITRE  VIII.


LES DRUIDES : LEUR RELIGION, LEURS DIVINITÉS, LEUR HIÉRARCHIE, LEURS DOCTRINES.

C’est un plaisir d’observer les premiers bourgeons de l’art et le premier embrasement du patriotisme, et voir en eux le grand impérissable Des éléments de l’homme, même de l’homme sauvage, s’affirment et se frayent un chemin à travers les ténèbres de la vie sauvage jusqu’à la lumière de la civilisation. Mais il y a un qui est encore plus potentiel en ce qui concerne le développement de la société que l’un ou l’autre art ou la liberté, car elle est la nourrice de l’une et de l’autre. Son toucher divin les éveille à la vie, et non pas ne fait que les mettre en mouvement, mais les guide sur la route qui mène à leur but suprême. Observer l’expansion de la sphère et l’influence croissante de ce pouvoir est une véritable étude délicieuse et profitable. La religion est la gloire de l’homme et la couronne de l’État. Mais on ne peut en dire ainsi que d’une seule religion, celle qui, n’ayant pas son origine ni ni dans l’homme, ni sur le monde qu’il habite, mais descendant d’une sphère infiniment au-dessus l’un et l’autre, s’assied à l’écart, et refuse de posséder l’égalité ou la parenté avec la foule des faux les religions qui l’entourent. Ces autres, bien que classées dans la catégorie des religions, peuvent faire exploser plutôt que de bénir la société. Leur pouvoir à cet égard dépendra du degré de qu’ils conservent les éléments essentiels de cette religion unique qui est divine. Est-ce que le Les Calédoniens étaient une religion, et qu’est-ce que c’était ? Une histoire de l’Ecosse avec cette grande question laissée de côté serait une enveloppe dont le noyau n’aurait pas – un squelette de faits secs, mais sans l’âme sous « les côtes froides de la mort ».

Nous avons déjà dit que les Calédoniens avait une religion, et que cette religion était le druidisme. Il faut toutefois reconnaître que la religion de la Calédonie primitive est un point sur lequel tout le monde n’est pas d’accord. Certains vont jusqu’au bout de soutenir que le Calédonien n’avait pas de religion du tout : cet autel qu’il n’a jamais érigé, et Ce Dieu, il ne l’a jamais adoré, mais toute sa vie a continué, sans jamais lever les yeux vers lui. paradis, dans une nuit d’athéisme noir. Un triste passé, vraiment ! Mais heureusement, nous ne sommes pas sous nécessité de l’accepter comme le passé réel de notre pays. Maintenir, comme certains l’ont fait, que les druides sont une classe d’hommes tout à fait fabuleuse, comme les fées, les kelpies et les semblables à ceux dont la superstition peuplait nos landes et nos lochs, est une position audacieuse la présence des empreintes nombreuses et palpables que le druide a laissées derrière lui. En vérité, l’âge druidique est aussi clairement écrit sur la face de l’Écosse que l’âge de pierre, et l’âge du bronze, et l’âge du fer. Nos cairns et nos cistes ne fournissent pas de preuves plus convaincantes preuves des outils avec lesquels le Calédonien travaillait, et des armes avec lesquelles il que les fanes de pierre, dont les ruines parsèment les landes et les collines de notre pays, témoignent d’une époque où la croyance du druide était dominante dans notre pays, et où le Calédonien adoré en conséquence. Outre les noms attachés à de nombreuses localités, il est clair les reliant à la religion druidique, les traces de ses rites anciens subsistent encore dans les coutumes sociales du peuple, et gardant sa place, bien que toute la connaissance de son l’origine et le sens ont été perdus, nous présentent des preuves indiscutables de l’ancienne l’existence d’une hiérarchie druidique puissante mais aujourd’hui déchue. Ces empreintes du druide Nous en aurons plus à cœur à un stade ultérieur.

Mais plus loin, nous nous en tenons, sur le plan fondamental principes de la nature de l’homme, que la profession de l’athéisme pur et simple est impossible un peuple sauvage ou barbare. Une telle chose ne peut avoir lieu que dans une nation qui a fait certains progrès dans ce qu’il considère comme des lumières, et a jusqu’à présent cultivé la faculté de raison d’en faire ce triste abus. Il faut avoir des yeux avant de pouvoir l’être sujet à l’illusion du mirage, et de la même manière il faut avoir des pratique de la science des sophismes avant qu’il puisse être capable de raisonner lui-même position si irrationnelle qu’il n’y a pas de Dieu. Les athées ne naissent pas, mais se font.

Le druidisme a-t-il surgi sur le sol de l’Écosse, ou a-t-il été importé d’une autre région éloignée ? Il s’agit de la première question. Nous avons déjà plus que laissé entendre notre croyance que le druidisme – nous entendons par là le système, et non le nom, est apparu dans un âge très précoce et a pris naissance dans les siège de l’humanité. Le druidisme est un système plus vénérable que le paganisme de l’Italie, ou que le polythéisme de la Grèce. Il y avait un mélange moins grossier d’adoration de la nature, et c’était plus abstrait et spirituel. Le druidisme était une branche aînée de l’adoration du soleil qui est apparue en Chaldée. Quittant son lieu de naissance oriental à une époque reculée, et voyageant vers le nord, où, pendant des siècles, elle a occupé une position isolée, elle n’a pas eu l’occasion d’étudier les modes les plus récentes d’adoration du soleil, et il a par conséquent conservé jusqu’à une époque tardive son simplicité et pureté relatives. Telle est notre idée, et cette idée a été reçue dernièrement corroboration par les tablettes inscrites et les documents hiéroglyphiques qui ont été déterrés dans les villes ensevelies d’Assyrie et de Chaldée. Et c’est à la même conclusion que toutes les Les recherches philosophiques récentes qui ont été faites sur ce credo tendent. Reynaud, en La France soutient que « les anciens druides ont été les premiers à enseigner clairement la doctrine de l’immortalité de l’âme, et qu’ils avaient à l’origine des conceptions élevées de la Divinité comme les Juifs eux-mêmes. Si, par la suite, ils ont encouragé l’adoration de divinités subordonnées, dit-il, dans le but de réconcilier le druidisme à cette classe d’esprits incultes dont le culte des demi-dieux et des anges a plus de l’attraction que l’adoration de l’Invisible. 1

Le paysan de Reynaud, M. Amédée Thierry, qui a soumis les religions de l’ancienne Gaule à des questions analytiques et philosophiques l’enquête, arrive essentiellement à la même conclusion. Il trouve des traces de deux religions dans l’ancienne Gaule. L’un ressemblait au polythéisme des Grecs. L’autre était un une sorte de panthéisme métaphysique, ressemblant aux religions de certaines nations orientales. Le ce dernier lui a paru être le fondement du druidisme, et a été introduit dans le par les Gaulois cymriques, lorsqu’ils y entrèrent sous leur chef Hu ou Hesus, défièrent après sa mort. 2 En d’autres termes, cet écrivain, avec lequel s’accorde l’historien Martin, constate, à la suite de ses recherches, que le druidisme vient de l’Orient, qu’en À ses débuts, il s’agissait d’un système relativement abstrait et spirituel, mais plus tard, jours se mêlèrent en Occident au culte de la nature des Grecs, dont les adeptes ornaient des héros déifiés comme représentant le soleil, ainsi que des tempêtes, des bosquets, des fontaines et des ruisseaux ; prenant les agents naturels pour l’action des esprits invisibles qui résidaient en eux. Pinkerton, bien qu’il ait écrit avant que les polythéismes n’aient été retracés jusqu’à leur original lieu de naissance, ne put s’empêcher d’être frappé par les traits orientaux portés par le druidisme, et lui attribue une origine orientale. Il dit brièvement, mais avec emphase : « Le druidisme était palpablement phénicienne. 3 S’il était allé plus à l’est, il se serait calmé plus près de la vérité.

BEL (l’adoration du soleil) était, en somme, le fils prodigue qui a quitté la maison de son père et a voyagé dans des pays lointains, divers déguisements et au milieu d’une grande diversité de fortunes. Le vagabond changea de nom et son habit pour convenir au génie de chaque peuple, et aspirait à être accepté comme le vrai fils de le Grand Père sur toute la terre. Passant d’un pays à l’autre, il s’accommodait aux goûts et aux passions prédominantes des peuples parmi lesquels il s’est succédé trouvé un foyer. L’idolâtrie était philosophique et abstraite chez les Orientaux. C’était sombre mystérieuse, mais infiniment voluptueuse chez les Égyptiens. Il est venu aux Grecs dans le habit de poésie et de beauté. Chez les Romains belliqueux, elle marchait à la tête de leur armées, se délectant du fracas des armes et du cri de ceux qui vainquent. Parmi les Calédoniens, il affectait une simplicité et une majesté sévères, comme il convenait au peuple et aux les montagnes couvertes de nuages qui étaient leur demeure. C’est le vrai Protée qui a assumé une un nouveau nom et une nouvelle forme dans chaque nouvelle terre. Et comme conséquence de ces transformations, ses partisans dans un pays luttaient avec ses partisans dans un autre pour suprématie de leurs diverses divinités, prenant aveuglément pour des rivaux ceux qui n’en étaient qu’un. « La religion, dit Jacques, assumée presque partout pays d’un nom différent, par suite de la différence de langue qui partout Prévalu. Chez les anciens Hindous, on l’appelait le brachmanisme, et son ministres 'Brachmans' : chez les Chaldéens 'la Sagesse' et ses ministres « sages » ; chez les Perses, le « Magisme » et ses ministres 'Mages' ; chez les Grecs, le « sacerdoce » et ses ministres « prêtres » ; chez les anciens Gaulois et les Bretons, le « druidisme » et ses ministres « druides » ; tous des termes synonymes, impliquant « sagesse et sagesse » les hommes, le sacerdoce et les prêtres. 4 C’était le lien qui unissait les L’Écosse de ces âges-là, avec la lointaine Chaldée, cette idolâtrie qui éclipse, c’est-à-dire qui a fait que ses divinités, quoique sous des noms différents, soient adorées tout autour de la dans les temples de Babylone et les fanes d’Égypte, dans les sanctuaires de la Grèce et de la le Panthéon de Rome, dans les bois d’Allemagne et les forêts de chênes d’Écosse.

Cette unité essentielle du faux religions explique le fait, autrement inexplicable, que dans chacune d’elles nous trouvons plus que le simple naturalisme. Les idolâtries ne sont pas, à l’état pur, l’institution de l’homme, elles tous incarnent des conceptions au-dessus de l’homme, et, comme l’homme lui-même, exhibent au milieu des ruines de leur tombent quelques-uns des grands traits non effacés de leur glorieux original. Ils contiennent tous, Bien qu’elles n’aient pas de but pratique réel, les idées de péché, d’expiation, de pardon et de de purification. Il ne s’agit pas d’un consentement unanime ou d’une heureuse coïncidence de pensée sur la part de tribus très dispersées ; Le fait n’est soluble que sur la théorie de la l’origine de toutes les idolâtries dans une source commune, et leur propagation à partir d’une source commune centre. Ces doctrines n’auraient en aucun cas pu grandir dans le domaine du naturalisme ; ils sont, comme l’attestent l’histoire et l’étymologie, les traces, tristement obscurcies, de ce qui était une fois de plus clairement et plus fermement saisi par la race. Ils sont à la fois les lumières crépusculaires d’un jour de départ ; et sont les teintes matinales d’un à venir.

Les dieux du druidisme étaient-ils un ou plusieurs ? Ceci est la question suivante, et la réponse à celle-ci doit dépendre du stade du druidisme auquel elle s’applique. Au cours de son existence, de un à deux mille ans, le druidisme doit ont subi de nombreuses modifications, et toutes pour le pire. À ses débuts il n’avait qu’une seule Divinité, sans doute, qu’il adorait cependant à travers le Soleil comme Son symbole, ou par l’intermédiaire de Baal, le représentant chaldéen du Soleil. Dans ses derniers stades, il aspirait à ressembler aux nations avec lesquelles elle avait commencé à se mêler. César, le premier à décrire les druides, peint leur panthéon d’une manière qui ne lui donne pas de ressemblance avec l’Olympe des Grecs. Les dieux druidiques, il est vrai, ont d’autres noms que ceux sous lesquels les divinités grecques étaient connues, mais elles ont les mêmes attributs et et nous n’avons que peu de difficulté à reconnaître la même divinité sous ses Appellatif celtique, qui figure dans le panthéon grec sous un cognomen plus classique. Dans les Teutates des druides César trouva Mercure, le dieu des lettres et de l’éloquence. Dans Bélénus ou Bel, il a vu une ressemblance avec Apollon, le dieu du soleil. À Taranis, qui est Celtique pour tonnerre, il a trouvé Jupiter le tonnerre. Et dans Hu ou Hesus, il pensait qu’il pouvait détecter Mars. 5 Les Calédoniens n’avaient pas l’Olympe, élevant la tête au-dessus de la des nuages, sur lesquels trôner leurs divinités ; ils ne pouvaient leur offrir que leurs landes nues, et leurs forêts de chênes sombres. Là, ils leur bâtirent des temples de pierre brute, et se prosternèrent en adoration pour eux.

La hiérarchie des druides formait un corps nombreux et puissants. Les prêtres étaient divisés, nous dit César, en trois classes. Il y a d’abord eu les Chroniqueurs, qui ont enregistré les événements et, en particulier, ont prêté attention au roi, afin que ses actes dignes soient transmis avec un éclat intact dans les siècles à venir. Il y avait, en second lieu, les Bardes, qui célébraient en vers les exploits des champ de bataille, et chantait avec des accents appropriés les louanges des héros. Puis, troisièmement, il y a eu le Les prêtres, les plus nombreux et les plus influents du corps druidique. Ils ont présidé la sacrifices, mais à cette fonction principale, ils ajoutaient une foule d’activités et de Fonctions. 6 Ils étaient les dépositaires des lettres et de l’érudition, et ils avaient une grande réputation d’avoir des connaissances vastes et profondes. L’estimation de cet âge, cependant, la nôtre peut n’étaient pas prêts à accepter, à moins qu’ils ne soient très bien modifiés, Ils étaient étudiants de science, plus particulièrement d’astronomie et de géométrie, dans lesquelles on disait qu’ils avaient été profondément versé. L’astronomie de ce temps-là était surtout de l’astrologie judiciaire. il ne fait aucun doute que les premiers Chaldéens ont fait de grands progrès dans la pureté l’astronomie, et les découvertes récentes en Babylonie ont rendu aux astronomes chaldéens honneur qui a été jusqu’ici assigné aux Égyptiens, c’est même de déterminer et nommer les constellations du zodiaque. En géométrie, les druides étaient si habile à pouvoir, dit-on, mesurer la grandeur de la terre. Du moins, ils avait assez de géométrie pour régler les différends touchant les limites des propriétés. Ils ont recherché les vertus des herbes, et par cette étude utile se sont qualifiés pour la pratique de l’art de guérir. Ils étaient les interprètes des présages, une branche de connaissances si séduisantes que leur classe dans aucun pays n’a pu s’abstenir de s’en mêler avec elle. Leur divination était fondée principalement sur leurs sacrifices. Ils ont regardé de près la victime, parfois humaine, lorsqu’elle recevait le coup du couteau sacrificiel, et tiraient leurs augures de la direction où il était tombé, à droite ou à gauche, les l’éjection de son sang, et les contorsions de ses membres.

À la tête du sacerdoce, il y avait un archi-druide. 7 C’était un poste d’une grande dignité et d’une grande autorité. Être un Objet d’ambition et d’émolument, la charge était ardemment recherchée. Il a été décidé par une pluralité de voix, et la personne choisie pour le remplir le conservait à vie. Les rivalités et les querelles auxquelles donna lieu l’élection à ce grand poste furent quelquefois si violentes et furieux qu’il fallût appeler l’épée devant le prêtre sur lequel le choix s’était porté déchus pouvaient monter sur le trône druidique. L’habit officiel de l’archi-druide était d’une magnificence et splendeur. « Il était vêtu d’une étole d’un blanc vierge, sur une plus grande robe de la même fermée par une ceinture sur laquelle apparaissait le cristal d’augure enveloppé dans or. Autour de son cou se trouvait la cuirasse du jugement. Au-dessous de la cuirasse était suspendu le Glain Neidr, ou joyau du serpent. Sur la tête, il avait un diadème d’or. Sur chacun des il portait deux doigts de la main droite ; l’une unie, et l’autre l’anneau de chaîne de la divination. 8

Les druides agissaient en tant que juges. Par cette union des fonctions judiciaires et sacerdotales, ils ont considérablement accru leur influence et autorité. Un tumulus, étroitement contigu à leur cercle de pierres, ou même à l’intérieur de celui-ci, servait de leur tribunal. D’autres fois, ils érigeaient leur siège de jugement sous les branches de un grand chêne, et quand le peuple s’approchait pour sacrifier, ou se réunissait pour les fêtes, ils avaient le privilège, s’ils le voulaient, de faire entendre leurs causes et de les faire entendre. décidé. Les druides étaient aussi, dans une large mesure, les législatures de la nation. Leur leur position, leur caractère, et surtout leur intelligence supérieure, leur permettaient facilement monopoliser la direction des affaires publiques, et devenir les maîtres virtuels de la pays. Aucune grande mesure ne pouvait être entreprise sans leur approbation. C’étaient les conseillers du roi. Avec leurs conseils, il a fait la paix ou il a fait la guerre. S’il choisissait de agir contrairement à leurs conseils, c’était à ses risques et périls. Il lui incombait de se méfier en tout ses rapports avec une classe d’hommes qui jouissait d’une telle considération aux yeux du vulgaire, et dont on croyait que le pouvoir s’étendait jusqu’à la sphère surnaturelle, et pouvait, si leur l’orgueil a été blessé ou leurs intérêts touchés, visiter le pays avec la peste ou la tempête, ou la famine, ou toute autre calamité. Le contrôle qu’exerçaient les druides était si puissant que César nous informe qu’ils arrêteraient les armées dans leur marche vers le champ de bataille. Non, même quand le rang se tenait en face du rang avec des lances nivelées et des épées dégainées, si les druides s’interposa entre les lignes ennemies et ordonna la paix, les combattants, bien que brûlant pour engager, rengainèrent immédiatement leurs armes et quittèrent le champ de bataille.

Les druides tenaient une assemblée générale annuelle pour régler leurs affaires. César nous apprend que cette convocation eut lieu dans le territoire des Carnutes en Gaule, par lequel Dreux, au nord de la Loire, est très probablement signifié. Leur lieu de rendez-vous était un bosquet consacré. Si les délégués ont assisté à la Caledonia, nous ne sommes pas informés.

Il est peu probable qu’ils l’aient fait, vu le Les druides écossais se considéraient comme une branche plus ancienne et plus pure du grand druide famille, et n’étaient pas susceptibles de se soumettre à une réunion d’organe au-delà des mers. Ils n’avaient pas sans doute sur leur propre sol, et ont rédigé leurs propres lois pour la la direction de leurs affaires. La convention de Dreux, outre la promulgation de décrets généraux toutes leurs confréries dans toute la Gaule, donnaient audience à tous ceux qui avaient des procès et controverses à poursuivre devant eux. Il était entendu que tous ceux qui se soumettaient Leurs querelles à leur arbitrage les obligeaient à se plier à leur décision. Le tribunal était armé de terribles pouvoirs pour faire respecter son jugement. Si quelqu’un résistait, il était frappé avec l’excommunication. Cette pénalité a dépouillé l’homme de tout. Cela l’a placé au-delà de la de tous droits naturels et sociaux aussi bien qu’ecclésiastiques. Personne n’osait lui parler ou lui rendre le moindre secours, même jusqu’à lui donner un morceau de pain ou une coupe d’eau, ou même d’une lumière. Son extrémité était terrible, et il n’avait pas d’autre alternative que de se soumettre à l’autorité druidique, ou être écrasé par la vengeance druidique.

Cette classe puissante jouissait, en outre, de immunités larges et spéciales. La question de savoir si une disposition nationale a été prise à leur égard ne Apparaître. Ils n’en avaient guère besoin, si l’on considère les richesses qui ont dû affluer provenant de diverses sources. « Leur dotation, dit Yeowell9, était de cinq acres de terre libre », sans préciser si c’était chacun d’eux druide individuel ou chaque fraternité qui a été ainsi dotée. On dit qu’ils ont imposé une taxe sur chaque charrue de la paroisse où ils officiaient comme prêtres. 10 Ils étaient les juges, les médecins et les docteurs de leur nation, en plus d’être les dispensateurs des rites sacrés ; Et il n’est pas facile de croire que toutes ces fonctions étaient dépourvus d’émoluments. Les druides jouissaient en outre d’autres privilèges très spéciaux. Leurs personnes étaient tenues inviolables. Ils pouvaient traverser les territoires hostiles tribus sans redouter ni recevoir de mal. Sa robe blanche était une protection suffisante pour le Druide. Quand il voyageait, il était accueilli à toutes les tables, et quand la nuit tombait, il pouvait Entrez par n’importe quelle porte et dormez sous n’importe quel toit. Il était exonéré de l’impôt foncier. Il n’a jamais été obligé de se griller avec l’épée ou de risquer sa vie sur le champ de bataille. Il n’était pas obligé de Travaillez à la charrue, à la bêche ou au métier à tisser. Il laissa à d’autres le soin de s’occuper de ces travaux nécessaires. « Ils ont contribué, » dit Toland, bien que la phrase, après ce que nous avons dit, sera jugée trop radicale — « Ils n’ont apporté à l’État que des charmes.

C’est une question qui n’est pas moins importante que Quelles étaient les doctrines qui formaient le credo du druidisme ? Nous pouvons ne répondez que d’une manière douteuse. Pas un morceau d’écriture n’est parvenu jusqu’à nous de la main du druide ; et En l’absence de toute information de première main concernant leurs principes, nous sommes contraints de contentez-vous des notices fragmentaires que César et Pline et Tacite et Pomponius Mela et d’autres ont été heureux de nous donner. Ce ne sont pas exactement les stylos à partir desquels nous s’attendrait à un compte rendu complet et précis de la théologie druidique. Ces écrivains ne font que s’arrêter au milieu de questions plus importantes pour jeter un coup d’œil sur ce qu’ils considéraient comme un curieux, sinon un sujet barbare. Avec toutes les dispositions pour être exacts, nous pouvons bien douter de leur capacité de l’être. Mais nous devons accepter leurs déclarations ou confesser que nous ne savons rien de la croyance du druidisme. Sur les doctrines les plus importantes, en particulier celles qui ont été discutées dans le écoles de leur propre pays, ces écrivains ne pouvaient guère se tromper, et avec leur Nous pouvons nous aventurer à tenter de reconstruire le cadre, ou plutôt, nous devrions exhumer le squelette de la théologie druidique de sa tombe de deux mille ans.

La philosophie commence chez MAN ; Le départ point de la théologie est Dieu. Quelles étaient les notions des druides concernant la première et la le plus élevé de tous les Êtres ? D’après tout ce que nous pouvons recueillir, ils chérissaient des plus dignes et des plus exaltés idées du Suprême que les autres peuples de leur temps. Ils ont apporté avec eux de la À l’Est, et semble avoir conservé depuis longtemps, la grande idée d’un Être suprême, infini, éternel et omnipotent, le créateur de toutes choses et le disposeur de tout qui pouvaient être conçus par la mine, mais dont on ne pouvait faire aucune ressemblance par la main. Tel est le récit que nous a transmis Pline[11] et son est corroborée par Tacite, qui dit qu’ils « ne limitent pas leur divinités à l’intérieur des bâtiments, ni ne les représentent par aucune ressemblance avec la forme humaine. Là consacrent seulement des tonnelles et des bosquets, et désignent par des noms de dieux ce mystérieux essence qu’ils ne contemplent que dans un esprit d’adoration. 12 c’est authentifié par le témoignage négatif de nos cairns et de nos cistes. Dans ceux-ci, comme nous l’avons dit, Je l’ai déjà dit, aucune image de Dieu, aucune ressemblance de l’Invisible n’a été trouvée jusqu’à présent. C’est un fait frappant, surtout si l’on considère l’état des choses en Égypte et en Grèce et ne s’explique que par la supposition que les Calédoniens se sont abstenus de faire des images de l’objet de leur culte, et de s’accrocher à ce qui est plus noble et plus concepts spirituels de leurs premiers ancêtres.

Un certain doute est toutefois jeté à ce sujet par la déclaration de César déjà citée, que les druides adoraient une pluralité de dieux. Ses paroles ont été prononcées avec une référence immédiate aux druides en Gaule. Le druidisme de La Grande-Bretagne, admet-il, n’était pas exactement du même type ; c’était plus pur. Il ne s’ensuit pas non plus de César selon laquelle les druides britanniques ont fait des images de leurs dieux, accordant qu’ils en étaient venus à adorer le Suprême sous divers noms. Dans À l’époque de César, le druidisme plus abstrait et spirituel d’autrefois était devenu mêlé et avili à la fois en Gaule et en Bretagne avec les notions polythéistes des Grecs. La lumière de la révélation primitive que les premiers immigrants apportèrent avec eux, imparfaite depuis le début, s’était effacée d’âge en âge, comme c’était inévitable là où il n’y avait pas d’écrit et où les mémoriaux de la foi primitive étaient consacrés uniquement à la tradition. Et bien qu’ils aient été conservés plus longtemps dans un état de pureté en Grande-Bretagne que partout ailleurs, ceux qui notre île chérissait des notions moins dignes de la Divinité, et était plus polythéistes dans leur culte que les hommes que la flotte de canots de transport avait transportés de l’autre côté de son rivage.

Qu’ils croyaient en l’immortalité de l’âme, et par conséquent dans un état d’existence au-delà de la tombe, nous avons l’explicite témoignage de Pomponius Mela. Et il assigne le motif qui a conduit les prêtres à inculquer cette doctrine sur le peuple, l’espoir même qu’elle lui inspirerait du courage sur le champ de bataille. Ses paroles sont : « Il y a une chose qu’ils enseignent à leurs disciples, a également été révélée aux gens du peuple, afin de les rendre plus courageux et plus intrépide; même que l’âme est immortelle, et qu’il y a une autre vie après la mort. 12 Le témoignage de César sur ce point va dans le même sens. Le l’immortalité de l’âme, et une vie à venir, dans laquelle toute action digne et valeureuse recevoir une récompense, des formes, nous dit-il, qui font partie de l’enseignement des druides. Et il note aussi, son influence salutaire pour rehausser le courage des guerriers en leur faisant ôter la crainte de la mort comme fin de l’existence. Il n’y avait pas de croyance certaine sur ce point dans le pays du grand Romain, et l’enseignement des sages athéniens était aussi moins clair et touchant définitivement une vie après la mort. Mais une doctrine inconnue, ou à peine aperçue dans le midi de la civilisation grecque et romaine, fut pleinement appréhendé dans la nuit barbare de la la Grande-Bretagne. Dans cette mesure, le druidisme de Calédonie surpassa les paganismes de Calédonie. terres classiques, et dans la mesure où il les surpassait, il se rapprochait des terres primitives révélation.

La doctrine pythagoricienne de la la transmigration des âmes a été attribuée aux druides, mais sans preuves suffisantes. Transplanté de la chaude vallée du Nil à l’air à peine moins agréable d’Athènes, ce principe pouvait fleurir en Grèce, mais guère dans le climat morne de la Calédonie. Dans la doctrine de la vie future comme scène de récompenses et de châtiments, et la doctrine de la transmigration des âmes, sont difficilement compatibles, et ne pourraient guère être reçus comme des articles de croyance par le même peuple. Si, dans la vie à venir, le héros devait recevoir l’honneur et le lâche de rencontrer la disgrâce méritée, n’était-il pas essentiel que les deux conserver leur identité ? S’ils changent de forme et deviennent, ou paraissent D’autres êtres ne risquent-ils pas de s’élever dans l’attribution des récompenses ? Qu’est-ce qui a été pour empêcher le lâche de s’enfuir avec les honneurs du héros, et le héros étant soumis à l’opprobre du lâche ? Outre Pomponius Mela, dans ses quelques phrases sur les druides, communique une information touchant une curieuse sépulture coutume qui est certainement en contradiction avec la croyance que les âmes, après la mort migrent vers d’autres formes avec un oubli total de tout ce qui s’est passé dans leur l’état d’existence. Il nous dit que lorsqu’ils enterraient les cendres de leurs morts, ils enterraient avec eux leurs livres de comptes et les notes manuscrites des deniers qu’ils avaient prêtés vivants, mais qui ne leur avaient pas été remboursés par leurs débiteurs, afin qu’ils eussent les moyens de faire valoir leurs droits dans le monde d’outre-tombe. 14 Il était clair qu’ils étaient Je ne suis pas d’avis que la mort paie toutes les dettes. Mais s’ils acceptaient la doctrine de la transmigration comme une vérité, il était vain d’emporter avec le temps dans la tombe les récits de leurs acceptations non acquittées ; car, parmi la multitude de formes dans l’une ou l’autre de ces formes, le débiteur pourrait être métamorphosé, comment le créancier pouvait-il le découvrir et l’identifier, afin de l’obliger à s’acquitter des obligations qu’il avait évité dans le monde supérieur ? D’après la théorie de la transmigration, la chose était désespérée.

C’est tout ce que nous pouvons faire avec certitude en ce qui concerne les croyances religieuses du druide. Et, en admettant que tout cela soit vrai, Combien peu de chose, après tout, cela représente-t-il ! Il n’est sûr que de deux choses, d’un Être, éternel et omnipotente, et une existence au-delà de la tombe, éternelle aussi. Mais ces deux-là affreux vérités font naître dans son esprit mille questions anxieuses, dont il ne peut répondre. Il n’a aucun moyen de savoir avec quelles dispositions le grand Être au-dessus de lui Il ne peut donc pas dire quel sera son sort éternel et sa destinée. Les deux les lumières de son ciel suffisent, et seulement assez, pour lui montrer la nuit insondable qui l’englobe de tous les côtés, mais pas son chemin à travers elle. Voyagez en pensée, ou tendez son à travers l’épouvantable succession des âges, l’éternité s’élevant derrière lui l’éternité, c’est encore la nuit, la nuit noire, et il ne vient jamais à la lueur du matin, ni à Des lueurs dorées comme des portes entrouvertes d’un monde au-delà de ces âges de ténèbres. Tel était le druidisme dans ses meilleurs jours.

Dans quel air de mystère et de sagesse le druide enveloppa le peu qu’il savait ! Il s’est abstenu de mettre son système en l’écriture, et ne la communiquait que verbalement à des disciples choisis, qu’il attirait dans des cavernes et la solitude des forêts sombres ; et là, seulement après de longues années d’études, dans le cours dont leurs esprits étaient préparés pour la révélation sublime qui devait leur être communiquée, Il les initie aux plus hauts mystères de son système. 15 Cette retraite et cette secret, il affectait, sans doute, non seulement de préserver ses principes sacrés de la connaissance de vulgaire, mais pour aider l’imagination à se représenter à elle-même combien une ce qu’était le druidisme, alors que ses dernières et ses plus profondes doctrines ne pouvaient être murmurées que dans le les entrailles de la terre, ou les ombres les plus profondes de la forêt, et à personne, si ce n’est aux esprits formés, purifiés et fortifiés pour la divulgation finale, et ainsi conduits étape par S’avancer vers ces hauteurs sublimes qu’il eût été dangereux et impie d’approcher plus rapidement. Si le druide avait fait l’expérience de réduire son système à l’écriture, et l’énonçant en termes clairs et en propositions précises, il l’aurait vu, et d’autres aussi qu’il aurait pu voir que sa connaissance tant vantée aurait pu être contenue dans des limites étroites en effet, comprimé dans une coquille de noix.

Quand les relations entre notre île et La Phénicie et la Grèce surgissent et deviennent plus fréquentes, l’âge d’or de la Grande-Bretagne Le druidisme commença à décliner. Il était naturel que le commerçant de l’Est amenât avec lui les modes les plus récentes de ces théâtres renommés du paganisme, et devrait s’efforcer d’enseigner insulaires peu sophistiqués un rituel plus esthétique. Et pourtant, il n’y a aucune preuve que le Le changement opéré a été formidable. Le druide britannique se dérobait à ces nouveautés étrangères, et continua à marcher dans les « vieux sentiers », et César, longtemps après, trouva le système s’épanouissant ici dans une pureté et une perfection inconnues dans d’autres pays, ce qui lui a fait considéré comme un produit particulier à la Grande-Bretagne, et formant un modèle et une norme pour Le druidisme partout ailleurs. Ceux qui, en Gaule, veulent être plus parfaitement initiés à son mystères qu’il n’était possible de faire dans leur propre pays, traversèrent la mer pour se rendre à ce qu’ils croyaient être son lieu de naissance, et là « a bu au puits du druidisme sans souillure ». 16


NOTES

1. Reynaud, L’Esprit de la Gaule; Encyclopeodia Britannica, vol. Vii., 9th Ed., article "Druidsm."

2. Amedee Thierry, Histoire des Gaulois Ency. Brit., vol. Vii., article "Druidism."

3. Pinkerton. Enquête sur l’histoire d’Ecosse, i. 17.

4. La religion patriarcale de Jacques Grande-Bretagne, p. 34. Lond., 1836.

En ce qui concerne l’étymologie du mot druide, L’auteur, au lieu d’offrir une opinion personnelle, est heureux de pouvoir citer le haute autorité de Don MacKinnon, Esq., professeur de langues celtiques, d’histoire et de Littérature à l’Université d’Édimbourg. Ce monsieur a favorisé l’auteur d’un Note à ce sujet, qu’il a le plaisir d’insérer ici :

« Je pense qu’il n’y a aucun doute que 'Druide' est lié et dérivé de la racine qui donne opus, oevopov, oopv, en grec ; Drus « bois », en sanskrit ; tree en anglais ; doire, un « bosquet », et darach, « chêne », en gaélique.

« Que la nouvelle est venue, peut-être après la la chute du système, pour signifier un « homme sage » est indubitable. Jannès et Jambrès (2 Tim. iii. 8) sont appelés « druides » dans une glose irlandaise du 8esiècle ; dans un vieil hymne, notre Sauveur est appelé druide ; Dans la première traduction de l' Dans les Écritures, les « sages » sont des druides (Matt. ii. 1).

« Dans notre langue moderne « Druidheachd », c’est-à-dire « druidisme », signifie magie, sorcellerie, sorcellerie. Au lieu de dire « druide » signifie « homme sage », je dirais Le mot est dérivé du mot pour « un chêne », qui, comme vous le soulignez, figurait si largement dans leur culte. Dans la littérature celtique, il est venu signifier un « homme sage », un 'mage', un 'sorcier'.

5. César, Bell, Gall. vi. 17.

6. Ces trois ordres auraient été se distinguaient par les différentes couleurs de leurs robes : les chroniqueurs portaient du bleu, les Les bardes sont verts, et les prêtres blancs, il n’y a qu’un prêtre qui ose paraître en blanc. Voir Les costumes de Myurick des anciens Bretons ; L’histoire de la Anciens Bretons ; L’ancienne église britannique de Wood.

7. César, Bell. Gall., vi. 14.

8. Nash, Taliesin : les bardes et les druides de Grande-Bretagne, p. 15. Londres, 1858.

9. Yeowell, Chroniques des Britanniques Église, Londres, 1847.

10. Idem.

11. Plinii, Hist. nat., lib. Xvi. Chap. 44.

12. Tais-toi. Tribu. Ger. c. 9.

13. Unum ex iis quae praecipiunt, in vulgus effuxit, videlicet ut forent ad bella meliores, oeternas esse animas, vitamque alteram ad Mânes. Pomponii Melae, De Situ Orbis, Libri Tres, chap. 2, Ludg. Batav., 1696.

14.Itaque mortius crémant ac defodiunt Apta viventibus olim. Negotiorum ratio etiam et exactio crediti deferebatur ad inferos erantque qui se in rogos suorum, velut una victuri, libenter immitterent. Pom. Mel., lib. III. Chapitre 2.

15.Docent multa noblissimos gentis clam et Diu vicennis annis in specu, ut in abditis saltibus. Pom. Mel., lib. III Cap. 2.

ARTICLE 16. De Bello Gallico, lib. VI. Chap. 14.


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