CHAPITRER XXIV.BATAILLES, POLITIQUES ET ECCLÉSIASTIQUES. Columba n’est pas le premier porteur de lumière qui apparut au milieu des ténèbres de la Calédonie. Il a eu des pionniers dès le IIe siècle. Mais l’histoire n’a pas trouvé de place sur sa page pour les humbles noms des hommes qui, le premier, a porté le message du Ciel jusqu’à nos rivages. Aux IVe et Ve siècles il y avait des évangélistes parmi les Pictes du Sud, qui peuvent être considérés aussi comme des prédécesseurs du grand missionnaire. Cent cinquante ans avant que la lumière d’Iona ne s’allumât, un sanctuaire chrétien s’élevait sur le promontoire de Whithern ; et l’éclat de ses murs blancs salua les yeux du marin alors qu’il dirigeait son navire au milieu des marées des Irlandais Canal vers la côte écossaise. C’était le théâtre du ministère de Ninian, qui s’efforçait de répandre la lumière évangélique le long des rives du Solway et au-dessus des étendues sauvages de Galloway. Quand Ninian se reposa de ses travaux, il apparut, dans la même région : Kentigern, ou, comme on l’appelle parfois, St. Mungo. Sa mémoire survit encore en Occident d’Ecosse, où, humble et courtois, il évangélisait, et où il est populairement vénéré comme le père d’une longue lignée de pasteurs, qui ont fait la gloire d’une ville dont L’église cathédrale porte son nom. C’est aussi à cette époque qu’appartient Palladius. De lui, nous savons peu au-delà du nom. Il n’a pas laissé d’empreintes distinctes, et son histoire appartient à la légende autant que l’histoire. Servanus était un autre de ces pionniers. Il établit son ermitage sur la rive nord du Forth, à l’endroit où les eaux du Firth, qui sort par le détroit de Queensferry, se transforme en un lac intérieur, entouré de rives d’une beauté pittoresque. On dit qu’à la fin de sa vie, il a voyagé en tant que jusqu’aux Orcades, prêchant le « crucifié » au seuil même de la haute sanctuaire du druidisme, dont la grandeur rude donnait de la dignité, comme ses ruines donnent maintenant un air de mélancolie à ces contrées sauvages du Nord. Il y a un autre nom que nous devons inclure dans ce rôle des premiers évangélistes écossais. Il s’appelle Patrick. Il est vrai que le théâtre de ses travaux n’était pas la terre qui l’a vu naître. Néanmoins, c’est l’Ecosse qui, en fin de compte, a récolté le plus bénéficier des réalisations de son illustre fils. À notre avis, Patrick était le le plus grand de tous les réformateurs qui se levèrent dans l’Église de Grande-Bretagne avant Wickliffe, même en s’attendant à Columba, car la mission de celui-ci à Iona était une onde réflexe de la grand mouvement que Patrick a mis à pied de l’autre côté de la Manche. Dans l’audace, dans populaire, dans l’élasticité de l’esprit, dans la liberté d’action, et dans l’étreinte avec laquelle il s’est emparé de la vérité divine, il ressemble plutôt aux réformateurs du XVIe siècle, que les hommes de son premier temps, dont la lumière était faible, et qui se permettaient rarement une plus large dans leurs efforts d’évangélisation que les maximes et les canons de leur prescrit. Mais le sujet de Patrick est vaste, et on lui trouvera une place après. Les hommes dont nous avons parlé, les les évangélistes du Ve siècle, Patrick excepté, étaient, sans aucun doute, des hommes d’une véritable piété, d’ardent zèle, et de sainte vie ; mais c’étaient des hommes de petite taille, qui se déplaçaient dans un étroit sillon. Ils étaient des lumières dans leurs diverses localités, et l’âge leur devait beaucoup, mais ils se tenaient à l’écart et n’avaient pas les appareils que l’organisation leur aurait fournis pour avoir élargi leur influence au-delà de la sphère de leur effort personnel, et plus plus durable que la durée de leur vie naturelle. Pour eux, l’Évangile n’était pas un royaume, figure sous laquelle son divin Fondateur l’avait exposée, c’était une vie, une vie sainte ; mais Leur piété avait une forte tendance à se heurter à l’ascétisme, et l’ascétisme n’est souvent qu’un une autre forme de pharisaïsme. Il y a de nombreuses preuves que ces hommes avaient leur dans les faiblesses et les superstitions de leur siècle, et il ne pouvait y avoir de plus grande erreur que de parler d’eux comme des géants d’un temps ancien, qui étaient sortis d’une terre vierge, dont les vertus, devenues vieilles et faibles depuis, ne peuvent plus comme autrefois, et c’est pourquoi il est vain de chercher des hommes de la même haute stature comme on en voyait sur la terre en ce temps-là. La vérité, c’est que ces hommes n’étaient pas au-dessus de mais au-dessous de leurs successeurs. Néanmoins, ils s’élevaient au-dessus de leurs contemporains, et leurs noms méritent, et recevront, la révérence des Écossais dans tous les âges à venir, comme les lumières d’un temps sombre, et les pionniers d’un jour meilleur, dans la mesure où ils étaient parmi les premiers à dompter la grossièreté et à instruire l’ignorance de leur pays. La première tentative à grande échelle de Christianiser l’Écosse était celle de Columba. Il n’était pas un travailleur solitaire, mais le centre d’une propagande. Autour de lui se trouvaient douze compagnons, qui s’étaient abreuvés de son esprit, et qui avaient se placèrent volontairement sous sa domination, pour mieux mener à bien la grande entreprise à laquelle lui et eux étaient liés par une consécration commune. Cette organisation a été conforme aux méthodes de l’époque, et était la seule forme de vie ecclésiastique que les circonstances de Columba rendues possibles. Il se tenait au milieu de ses compagnons de travail, non pas comme un maître parmi ses serviteurs, mais comme un père parmi sa famille. Les préliminaires Les travaux commencèrent sérieusement. Il comportait deux parties : premièrement, la formation des missionaires; car le petit personnel d’Iona n’était pas suffisant pour faire le service à et en même temps occuper les champs de mission du continent. Le deuxième était l’évangélisation effective du pays par des visites personnelles. Jusqu’à présent, aucun chrétien n’a missionnaire, autant que l’on sache, avait traversé les Grampians. Nous retraçons une faible aube dans le mais pas un rayon n’avait pénétré l’épaisse obscurité qui enveloppait encore le nord. Écosse. Columba, comme nous l’avons vu, a été le premier en personne à s’aventurer dans cette région sur lequel, jusqu’à sa venue, le druide avait régné en maître. La porte qu’avait Colomba ouvert, il a réussi à le garder ouvert. Bande après bande de missionnaires, aux pieds de la Les anciens d’Iona affluèrent et prirent possession du pays. Suivant le déroulement de l' rivières sur les rives desquelles se trouvait la population clairsemée de l’époque, Les évangélistes ont allumé la lumière dans de nombreux districts, à la fois des hautes terres et des basses terres. Cette lumière était une vie nouvelle dans les cœurs qui l’ont reçue. Il y avait une douceur dans la hutte de l' Calédonien, et un éclat dans les visages de ses enfants, jusque-là inconnu. Il jeta l’épée et la lance, et s’empara de la pioche et de la charrue, et bientôt une culture revêtue vallée et strath. Après l’église est venue l’école. Lettres et arts a grandi à l’abri du christianisme. Colomba avait enrichi le monde en appelant un nouvelle civilisation à partir de la barbarie. Un siècle fécond, depuis le milieu de la sixième jusqu’au milieu de la septième, avait suffi pour enrôler une nouvelle nation sous le bannières de la connaissance et de la liberté. Comme si les limites de la Calédonie étaient trop étroites, ces les porteurs de lumière portèrent leur flambeau en Angleterre au sud, et en Irlande à l’ouest, et pendant un siècle et demi, Iona a continué à être considérée comme l’église mère par les institutions qui suivaient son règne et possédaient son autorité dans les trois royaumes. Nous avons déjà dit qu’un siècle de Un calme relatif suivit le premier allumage de la lumière sur le rocher d’Iona. Avec son Un esprit de paix semblait respirer sur la terre. Les animosités s’éteignirent, les querelles se mirent à et la bataille cessa entre les Pictes et les Scots. Ce calme n’en était que plus remarquable, qu’en dehors des frontières de la Calédonie les tempêtes les plus violentes de la guerre barbare avaient été lâcher prise sur le monde. L’Angleterre était en proie à l’invasion anglo-saxonne ; le ciel de L’Europe, d’un côté à l’autre, était sombre de tempêtes septentrionales ; autour de la lampe d’Iona seule La tempête dormait. La solution n’est pas loin à chercher. C’était Iona qui avait enchaîné les vents dans ce pays septentrional, où auparavant ils se reposaient rarement. Columba était l’ami de les monarques pictes et écossais, tous deux étaient maintenant convertis au christianisme, et leur consentement commun avait été donné à l’implantation de cette institution à un moment où était intermédiaire en ce qui concerne les territoires de l’un et de l’autre. Sa pureté et sa noblesse de caractère il le fit admirer par les deux rois ; On lui demandait souvent conseil, et ses conseils, sans doute, a toujours été jeté dans la balance de la paix. Sa sagacité anticipait, et Sa douceur composait des querelles avant d’en arriver à l’arbitrage de l’épée. D’ailleurs, toutes les institutions qui ont été implantées dans les Pictes ou les Écossais Royaume était un nouveau lien d’amitié entre les deux peuples ; un gage de paix supplémentaire. Mais ce n’est pas en un jour que la passion de la guerre doit être extirpée du cœur d’un nation; et bien qu’à cette époque il n’y ait pas d’épidémie enregistrée entre les Écossais et les Pictes, l’épée ne s’est pas entièrement reposée. Les deux peuples se sont livrés à une incursions occasionnelles dans les territoires voisins des Bretons de Strathclyde et de la Angles des Lothians, et dut subir les inévitables pénalités de représailles. C’est maintenant que les rois de L’Ecosse, la petite Dalriada, sort de la lumière douteuse dans laquelle elle se trouve cachés avant l’époque de Colomba, et que l’œuvre de retracer les transactions de leurs régner devient une tâche pas tout à fait ingrate. Conal, roi des Ecossais, doué, comme nous le disons, J’ai dit, la petite île au grand missionnaire ; Bruidi, roi des Pictes du Nord, très probablement d’accord. Mort trois ans plus tard (566 apr. J.-C.), il fut remplacé par son frère Kinnatell, qui, vieux et malade, ne régna que quelques mois. Après lui vint Aidan. Avant son avènement, Aidan était entré dans le monastère d’Iona, et s’était mis sous la les frais de scolarité de Columba ; et quand il monta sur le trône, l’abbé-missionnaire l’oignit comme Le roi et le peuple prièrent le monarque et le peuple, dit Buchanan, de rester fermes dans la l’adoration pure de Dieu, car ils appréciaient sa bénédiction et redoutaient son châtiment. Un La lumière historique tombe plus clairement sur le règne d’Aidan que sur celui de n’importe quel monarque écossais avant l’union des Pictes et des Scots. Nous l’avons sur la base des témoignages concomitants de Tighernac et la « Chronique saxonne », ainsi que d’Adamnan, qu’il fut doté princière, que sa politique était sage, et que son règne, dans l’ensemble, était prospère. Ses premiers travaux furent entrepris pour la pacification intérieure de son royaume. Il fit une expédition contre les brigands de Galloway, puni et réprimé eux. Il tint des assemblées de ses États. Il renouvela une ancienne ligue qui existait auparavant avec les Britanniques. Il se fortifia de tous côtés ; mais l’Angleterre de l’époque était trop pleine de querelles, de confusions et de batailles, pour faciliter la tâche même au souverain le plus pacifique pour échapper aux enchevêtrements et empêcher la guerre de s’éloigner de ses frontières. Le trône de Northumbrie, à l’époque le royaume le plus puissant de l’Heptarchie, était rempli par Ethelfrith. Ses territoires s’étendaient de l’Humber au Forth, et du rocher de Bamborough, à travers les dunes de craie de York, à l’ouest jusqu’à la frontière du pays de Galles, où l’épée saxonne avait enfermé les Bretons. L’ambition inquiète du païen Ethelfrith faisait de lui la terreur de ses voisins. Saisissant de la convoitise d’étendre ses États, il mena son armée contre les Bretons, dont le royaume s’étendait de la Clyde à la Dee. Cadwallo, leur roi, demanda à Aidan : qui avait renouvelé avec lui la ligue mentionnée ci-dessus, qu’il lui enverrait du secours. Il obéit à la sommation et lui envoya un contingent. Pendant ce temps, la terrible Ethelflrith tenait bon son chemin vers Chester. Les habitants tremblaient à son approche. Douze cent cinquante moines appartenant au monastère de Bangor, après s’être préparés par un jours de jeûne, sortirent et se postèrent entre la ville et la Northumbrie armée. S’agenouillant sur le sol et tendant les bras vers le ciel, implorant l’aide de Dieu. Le païen Ethelfrith, les observant dans cette attitude inaccoutumée, leur demanda qui ils étaient. ce qu’ils ont fait. Comme on lui disait qu’ils priaient, il répondit : « Portez les armes ou ils ne nous combattent pas quand ils prient leur Dieu. Dans la déroute qui s’ensuivit, douze cents de ces ecclésiastiques britanniques furent tués. Le contingent écossais, armé souffrit moins que les pauvres moines, qui furent massacrés sans porter un coup. 1 Un champ plus fatal pour Aidan et les Écossais était celle de Daegsastan, combattue quelques années plus tard. Ce fut un coup terrible pour les Britanniques de Cumbria et Strathclyde également. L’engagement fut sanglant ; L’armée alliée de Les Bretons et les Écossais furent complètement renversés, et le pouvoir d’Ethelfrith plus fermement plus établi que jamais, et son nom fit un mot de terreur à la fois sur le Forth et sur le Clyde. À peu près au même moment où Aidan subissait cette défaite, il reçut des renseignements selon lesquels Colomba n’était plus. La mort de son fidèle conseiller affecta le roi plus encore que la perte de la bataille. Incapable de supporter ces malheurs accumulés, il se retira, Fordun nous informe à Kintyre, et mourut vers l’âge de quatre-vingts ans. Quand Aidan est allé à la tombe, la ligne de les rois d’Écosse ne sont plus que faiblement traçables. Mais si la maison royale tombe dans l’arrière-plan, l’Institution d’Iona, bien que Colomba fût maintenant dans la tombe, et pendant un siècle entier après la mort de son fondateur, se dresse bien en vue, resplendissante avec une lumière qui ne s’est pas éteinte, et qui travaille sur le pays avec une puissance intacte. Iona était le cœur de la Calédonie. C’était le infirmière de la nation. Il rencontra les générations successives d’Écossais, alors qu’ils marchaient sur l’estrade, et les prit par la main, les éleva jusqu’à une plate-forme plus élevée ; et lorsque le fils succédèrent à leurs pères, elle les fit monter au niveau supérieur auquel elle s’était élevée leurs ancêtres. Ainsi, étage après étage, pour ainsi dire, il s’est construit, régulièrement et solidement, la pyramide sociale. À titre d’illustration de la dualité que l’on observe souvent dans le affaires du monde, à ce moment-là même un événement d’une signification exactement opposée se déroulait à l’autre extrémité de l’île. Augustin et ses moines de Rome entraient en Angleterre (597 apr. J.-C.) par la porte même par laquelle Hengista et ses guerriers avaient Il y était entré un siècle auparavant, l’île de Thanet. Le faste qui marqua l’avènement de Augustin et ses quarante et un serviteurs est en contraste frappant avec le calme et la arrivée sans ostentation de Colomba et de ses douze compagnons sur les rives d’Iona. Précédé d’une haute croix d’argent, sur laquelle était suspendue une image du Christ, et chantant leurs hymnes latins, les missionnaires de Grégoire marchaient en procession triomphale jusqu’au chêne au-dessous de laquelle Ethelbert, roi de Kent, avait désigné pour les recevoir. L’entrevue avec le roi païen, retenu en plein air, par crainte de la magie, a abouti à l’octroi de la ruine chapelle de Durovern pour leur culte. Sur le site de ce vieux tissu, autrefois un église des Bretons, il se dresse aujourd’hui la majestueuse pile de Cantorbéry. Malgré que ces deux événements sont séparés par toute la longueur de la Grande-Bretagne, il y a une relation entre eux. Augustin et ses moines s’opposent à Colomba et à ses anciens. Il peut sembler que c’est une seule et même foi qui est plantée à cette époque dans les deux extrémités de notre île ; et nous ne nions pas que dans cette mission hôte il puisse y avoir sincères amis de l’Évangile sincèrement déterminés à la conversion des païens Saxons. Mais cette bande vient de quelqu’un qui a commencé à semer l’ivraie dans les champs, et le les intentions et les désirs du semeur, si sincères et si bons, ne peuvent empêcher la semence jetée de sa main portant du fruit selon son espèce. Le moment où cette graine est déposé dans la terre n’est pas le moment de pronostiquer ce qui sortira certainement il. Nous devons attendre que l’arbre ait grandi et que ses fruits aient mûri, et alors nous serons capable de juger entre la semence et la semence. Quand on déroule le sixième et le treizième siècles, et accrocher les deux côte à côte, nous trouvons que c’est un tableau contrasté qui qu’ils exposent. Au VIe siècle, on voit le légat du pape Grégoire s’incliner devant Le roi Ethelbert, et acceptant avec reconnaissance le don d’un vieux bâtiment en ruine pour son adorer. Au XIIIe siècle, c’est le roi Jean que l’on voit agenouillé dans la poussière devant le légat du pape Innocent, et déposant la couronne et le royaume à ses pieds. La graine plantée dans Le VIe siècle est devenu un arbre au XIIIe, et c’est là son fruit. Quand nous retournons à Iona, c’est pour faire l’expérience une surprise. Parmi les érudits, venus de nombreux pays, assis aux pieds des anciens, et s’abreuvant dans la doctrine du livre sacré, est un élève, de tous les autres, le dernier que nous J’aurais dû chercher à trouver ici. Il est de lignée royale, mais ne se distingue pas davantage par qu’il ne l’est pour son tempérament aimant, sa diligence, son respect pour son enseignants, et son empressement à partager avec ses confrères les travaux des champs aussi bien que les les études de l’école. Qui est ce jeune ? Il est le fils de la cruauté, de l’ambition et de la le roi sanguinaire de Northumbrie, le païen Ethelfrith. Ethelfrith a été tué en Bataille en 6L7. Edwin s’est emparé de son trône et de son royaume ; ses enfants, chassés de leur ont trouvé asile parmi les Écossais, et le jeune homme qui a devant nous est Oswald, le fils aîné du monarque déchu. Nous le reverrons. Pendant ce temps, Edwin, que nous voici, sur le trône d’Ethelfrith, a donné une nouvelle gloire à la race anglaise. Son succès dans la guerre éleva la Northumbrie au premier rang de l’Heptarchie, et en fit son suzerain souverain de ses sept royaumes. Il ne montra pas moins de génie dans le gouvernement que de bravoure dans le combat. Il a fait régner la sécurité et la tranquillité d’un bout à l’autre de son royaume, qui s’étendait du Kent sur les bords du Forth, où il a laissé un monument de son règne dans une ville qui porte son nom, et est maintenant la capitale de l’Ecosse. Ethelbert, roi de Kent, donna à Edwin son de fille à épouse. Paulin, l’un des missionnaires d’Augustin, était accompagné de son épouse. « Dont la parole, la forme voûtée, le nez mince et aquilin, et les cheveux noirs, tombant autour d’un visage maigre et usé, on s’en souvient longtemps dans le Nord. 2 Il s’ensuivit de fréquentes discussions à la cour entre les deux religions, celle de Woden et celle de Rome. Ces discussions aboutirent au baptême d’Edwin. La conversion du Roi de La Northumbrie réveilla le zèle endormi des adorateurs de Thor. Un ensemble de réactions fortes du côté de l’ancien paganisme. Les convertis d’Augustin, quoiqu’un peu nombreux, n’avait pas la force d’endiguer la marée. Augustin était mort, ainsi que des évêques qu’il avait chargé de poursuivre sa mission en Angleterre, tous s’enfuirent, sauf un, laissant leurs ouailles à Affrontez la tempête qui se prépare du mieux qu’ils peuvent. Penda, le roi païen de Mercie, s’avança en tant que champion du Tonnerre, son zèle pour ses dieux ancestraux étant vivifié, sans doute par la perspective de se débarrasser de la seigneurie d’Edwin et de recouvrer la l’indépendance de son royaume. La querelle ne tarda pas à se porter sur le champ de bataille. Les deux armées se rencontrèrent à Hatfield, en 633 apr. J.-C. Edwin fut tué dans le combat, et la victoire resta entre les mains de Penda. La nouvelle parvint bientôt à Oswald, fils de Ethelfrith, dans la retraite tranquille d’Iona, de ce qui s’était passé sur le champ de bataille de Hatfield. Le jeune érudit avait donné son cœur à son Savious par une véritable conversion. Tout plus il se préparait à la tâche à laquelle la chute d’Edwin l’appelait. Il haletait pour allumer en Northumbrie le feu qui brûlait à Iona, mais pour cela il devait d’abord s’asseoir sur le trône de ses ancêtres. Hériter du courage, mais pas de la paganisme de son père Ethelfrith, il partit pour son pays natal, et se rassembla autour de lui un petit groupe de Northumbriens, mais résolus, il commença la lutte pour le trône. Le distractions dans lesquelles la Northumbrie avait été jetée par la chute d’Edwin favorisèrent son entreprise. Plantant de ses propres mains la Croix comme étendard sur le champ sur lequel La bataille décisive était sur le point d’être livrée, et s’agenouillant avec ses soldats en prière Avant de commencer le combat, il se joignit à l’ennemi, et quand il fut terminé, il se trouva maître du champ et du trône de Northumbrie (634 apr. J.-C.). Le règne de neuf ans d’Oswald fut glorieux. À la bravoure de son père Ethelfrith, et la sagesse et la magnanimité d’Edwin, il ajouta une grâce que ni l’un ni l’autre ne possédé, mais qui seul donne la touche consommatrice au caractère, la piété authentique. La Northumbrie s’éleva rapidement à la prééminence qu’elle détenait sous Edwin dans la nouvelle Angleterre. Nous avons vu que c’était bon pour Oswald qu’au lieu d’être sur le trône de Northumbrie, il était assis toutes ces années à la pieds des anciens d’Iona. Nous allons maintenant voir que c’était bon aussi pour ses sujets. Un peu d’espace suffisait pour apaiser les tumultes au milieu desquels il était monté sur le trône, et alors Oswald se tourna vers ce qu’il voulait être le grand travail de sa vie et le couronnement gloire de son règne. Il désirait ardemment communiquer à son peuple la connaissance qu’il avait acquise. illuminé son propre esprit. La majeure partie des Northumbriens étaient encore des adorateurs de Thor. Le christianisme que Grégoire leur avait envoyé par l’intermédiaire d’Augustin, n’avait pas le pouvoir de chasser leurs croyances païennes et détrôner leurs divinités ancestrales. Oswald se tourna vers le pour un christianisme puisé à la source apostolique et à l’instinct avec le feu divin. Il aux anciens d’Iona, les priant d’envoyer un missionnaire pour prêcher l’Évangile à ses Sujets. Ils lui envoyèrent un frère du nom de Corman. Le choix n’a pas été heureux. Corman était un homme austère, qui moissonnait avant d’avoir bien semé. Il revint bientôt, disant qu’un peuple si barbare et si obstiné ne devait pas se convertir. « Est-ce que c’était du lait ? ou de la viande forte que tu leur as donnée ? demanda un jeune frère assis près de lui et lui apportant par la question autant de réprimandes qu’une voix douce et gracieuse pourrait exprimer. Tous les yeux étaient s’est tourné vers l’auteur de la question. Frère, il faut que tu ailles vers les païens de Northumbrie, dirent-ils tous au même moment. Aidan, car c’était ainsi qu’il s’appelait, se réjouit accepté la mission. Il fut immédiatement nommé à la charge, nous dit Bède, ajoutant : que « Segenius, abbé et prêtre, présida à son ordination. 3 L’évêque Aidan, comme l’appelait Bède, que nous ordonné par le prêtre Segenius, et envoyé au roi Oswald, avait un vaste diocèse. Il avait toute la Northumbrie, et autant au-delà qu’il pouvait le rattraper. Mais un compagnon de travail est venu à ses côtés dans la culture de ce grand champ ; et ce compagnon de travail n’en était pas moins que le roi de Northumbrie. Oswald et Aidan firent leurs tournées missionnaires en compagnie, le la prédication missionnaire et le roi servant d’interprète. 4 Il n’y a jamais eu de plus bel exemple de la belle phrase de lord Bacon : « Les rois sont les bergers de leur peuple. Finalement, il y eut une deuxième Iona sur la côte de Northumberland, dans le monastère de Lindisfarne, ou Holy Island. Les missionnaires qui les pays qu’ils visitaient, chassant devant eux les ténèbres païennes, et allumant la lumière de la révélation chrétienne, appartiennent à l’évangélisation celtique de la VIIe et VIIIe siècles, qui trouveront une place plus loin. Il y eut la paix entre la Northumbrie et la Ecosse tous les jours d’Oswald. Ce noble et gracieux monarque était trop sensible à ce qu’il il le dut aux anciens d’Iona, d’abriter sa jeunesse et de lui ouvrir les sources de Divinité, à jamais penser à envahir leur pays. Mais quand Oswald fut remplacé sur le trône par son frère Oswy, les relations entre les deux nations commencèrent à se détériorer. Tendues. La puissance prépondérante de la Northumbrie pesait lourdement sur tous ses voisins, les Scots et les Pictes inclus. Ce dernier souhaitait se remettre du monarque de Northumbrie les provinces pictes au sud du Forth, bien qu’elles se soient abstenues de demande d’ouvrir la rupture. Mais les affronts religieux sont venus aigrir le sentiment qui grandissait des torts politiques. Wilfrid, jeune Northumbrien, instruit à Rome, et zélé dévot du rite latin, se présenta à la cour d’Oswy, et commença à faire du prosélytisme dans le intérêts du Souverain Pontife. Astucieux et ambitieux, expert dans la planification d’une intrigue ou d’une Menant une controverse, il réussit, après plusieurs conférences et disputes, à la célèbre synode de Whitby parmi les autres (664), en incitant le roi et sa cour à renoncent à leur allégeance à l’église d’Iona et la transfèrent à l’évêque de Rome. 5 Comme prémices de la perversion d’Oswy, les missionnaires écossais furent chassés de ses domaines. À ce moment-là, Aidan était mort ; mais Colman et Finan avaient été envoyés dans sa chambre des presbytres des mers de l’Ouest. Le retour forcé des missionnaires dans leur son propre pays a été ressenti comme un affront par les Pictes et les Scots, et a intensifié les sentiments dans leurs cœurs, et engendrés par d’autres causes. Néanmoins, au cours de la Du vivant d’Oswy, la paix demeura intacte. À cette époque, une peste désola tous les L’Europe, « telle qu’elle n’a jamais été rapportée par les historiens les plus anciens » ; Le Seuls les Scots et les Pictes auraient réussi à s’échapper. 6 Oswy étant mort en 670, il fut remplacé sur le trône d’Egfrid, et maintenant l’orage qui s’était abattu si longtemps éclata. Avec « les colombes d’Iona la paix semble s’être enfuie du royaume de Northumbrie. Le règne de Le nouveau roi n’était guère autre chose qu’une succession continuelle de guerres au milieu desquelles Rome s’efforça sans cesse de consolider en Angleterre sa suprématie ecclésiastique, toujours aussi fondement de sa domination politique. Tout d’abord, les Scots et les Pictes firent irruption pour regagner leur l’indépendance, mais la tentative était prématurée. Ensuite, Egfrid se tourna vers l’ouest, envahi Galloway, et chasser les Bretons de Cumbria, annexant le district, dont Carlisle était la ville principale, aux domaines de la Northumbrie, et enrichissant le monastère de Lindisfarne, d’où les missionnaires colombiens avaient déjà été expulsés, avec une partie de le butin. Ses succès dans les armes l’ayant amené sur les rivages de la mer de l’Ouest, Egfrid traverse la Manche et envahit l’Irlande. Les Irlandais de l’époque cultivaient, pas des armes, mais des lettres, surtout des lettres divines. Ils récoltaient la moisson que Patrick avaient semé, et leurs écoles étaient la gloire de leur pays, et la lumière de l’Europe. Mais leur église n’était pas d’implantation romaine, et leur nation ne trouva pas grâce aux yeux des le roi de Northumbrie. Il ravagea leur littoral, et aurait emporté son impitoyable dévastations à l’intérieur des terres, si les paisibles Irlandais, piqués dans une passion soudaine, prirent les armes et le chassèrent de leur pays. Il se dirigea ensuite vers le nord pour une expédition d’où il ne devait jamais revenir. À la tête d’une puissante armée, il franchit le Forth. Le Les Pictes ont poursuivi la même stratégie pour piéger Egrid par laquelle leurs ancêtres avaient déconcerté Agricola. Ils l’entraînèrent, par une retraite feinte, à travers le Fife et le Tay, et dans Angus, l’attirant de plus en plus près des montagnes. Poursuivant un ennemi volant, alors qu’il Il marcha jusqu’à l’endroit où l’armée picte l’attendait en embuscade. Le Lin Garan, ou Nectan’s Mere, un petit lac dans la paroisse de Dunnichen, Forfarshire. La bataille qui s’ensuivit fut décisive (685). Egfrid gisait mort sur le champ de bataille, et Autour de lui, dans un affreux rangement, gisaient les cadavres de ses nobles et de ses combattants. 7 Quelques fugitifs, s’échappant du champ de bataille, portèrent en Northumbrie des nouvelles qui trop tristement se rendit compte de leur pressentiment du mal qui pesait sur le cœur de ses sujets Ils virent leur roi se mettre en route. Les malheurs dénoncés par les pasteurs irlandais, alors qu’il naviguait loin de leur côte ravagée, étaient tombés en effet sur le malheureux monarque. Le Les conséquences de la bataille ont été importantes. Les entraves des Scots et des Pictes étaient effectivement brisé. Jamais plus, nous dit Nennius, n’a été vu comme collecteur d’impôts de Northumbrie leur territoire. Du haut de sa gloire en tant que puissance militaire, la Northumbrie n’est jamais tombée pour retrouver sa suprématie. L’évêché northumbrien-romain, qui avait été établi à Abercorn, sur la rive méridionale du Forth, fut balayée par la même victoire qui arracha les Lotions du sceptre des rois de Northumbrie, et son évêque, Trumwine, s’enfuit, pris de panique, à la nouvelle de Nekton’s Mere, et ne s’arrêta que lorsqu’il se trouvait à l’intérieur des murs de Whitely. Cet évêché était un poste avancé dans l’armée de l’agression qui marchait lentement sur Iona avec l’intention de mettre en garnison les citadelle avec des moines romains, ou en la rasant jusqu’au sol. L’institution mineure de LindisfaIl n’y avait pas d’autre moyen d’empêcher que l’on s’en mêle. Mais l' La victoire n’était pas complète tant que l’institution mère conservait son indépendance. Eu Egfrid triompha à Nectan’s Mere, l’extinction d’Iona en tant qu’école évangélique aurait rapidement suivi : ses maîtres auraient été chassés comme ceux de Lindsfarne l’avait déjà été. Mais la défaite du roi lui donna un répit, et pendant un demi-siècle, siècle de plus, il est resté une source de connaissance divine pour les Pictes et les Scots, et pour les terres au-delà de la mer. Le sang versé sur cette lande picte n’a pas été vain. Necan’s Mere en a tué d’autres en plus ceux que les Pictes ont tués sur le champ de bataille avec l’épée, et l’histoire donne quelquefois Touche finale à un désastre national en mettant l’accent sur un malheur individuel. Au moment de l' le bon Cuthbert était évêque à Lindisfarne, ou Sainte-Île, et attendait tremblant dans l’attente de nouvelles du champ de bataille. Quand la nouvelle arriva, le roi et l’armée restèrent froids cette lande fatale, le vieux Cuthbert tomba malade et mourut. Les circonstances de ses derniers jours ont un pathos profond. Cuthbert est né au pied sud des Lammermoors. Méditatif dès l’enfance, quand il grandit, il entra au monastère de Melrose, une branche de celui de Iona. Chaque jour, il se promenait sur les rives de la Tweed et du Teviot, instruisant tous ceux qu’il rencontrait. jeunes ou vieux, dans les vérités de l’Écriture Sainte. Il gravit les collines et s’entretint avec les bergers, tandis qu’ils gardaient leurs troupeaux au milieu des Cheviots ; il traversa les vastes landes, où le silence semble saint, et est entré dans les huttes solitaires avec le message de la vie. Le La flamme de sa sainteté s’est répandue dans toutes les régions. Heureux cela aurait été pour Cuthbert, si ses dernières années s’étaient écoulées au milieu de ces scènes paisibles, et dans la poursuite de ces pieux travaux. Mais il en était autrement du destin. Le roi Oswy, comme nous l’avons vu, le concile de Whitby, se prononça en faveur du christianisme latin. Les moines de Colomban étaient expulsé de l’île Sainte. « Icabod » était écrit sur les murs du monastère. Et maintenant, la question se posait, où pouvait-on trouver quelqu’un d’une si grande réputation de piété, que sa nomination comme évêque de Lindisfarne lui rendrait la gloire qui lui avait été défunt. Cuthbert a été recherché et installé dans le bureau. Dégoûté par le l’atmosphère d’intrigue et d’égoïsme qu’il respirait ici, il s’enfuit du monastère et se construisit un ermitage sur le continent. Il fut tiré de sa retraite, et ramené à son poste dans l’île. Il n’était pas revenu depuis longtemps jusqu’à la nouvelle écrasante de la mort du roi à Nectan’s Mere, et les distractions qui en résultèrent Northumbrie, est tombée sur lui et lui a brisé le cœur. Il se retira dans son ermitage le sur le continent pour mourir. Ceux qui veillaient sur son lit de mort acceptèrent d’avertir les moines par un signal sur l’île au moment de son départ. Ils plaçaient une bougie à la fenêtre de la hutte dans laquelle il était couché. L’un des membres de la confrérie, posté sur la tour du monastère, sont restés sur les perspectives. Finalement, le moment mouvementé arriva. Paisiblement, Cuthbert tira son dernier souffle. Le fidèle serviteur à son chevet se précipita à la fenêtre avec un lumière. La pâle lueur portait la fatale nouvelle, s’élançait à travers l’étroite ceinture de la mer qui séparait l’île du continent. Il a été attrapé par l’œil vigilant de la moine sur la tour. Se précipitant vers la chapelle, où ses frères étaient assemblés, il leur annonça que leur évêque n’était plus, comme il leur arriva d’être chantant, d’une voix funèbre, les paroles lugubres du Psaume soixantième : « Ô Dieu, tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu as été mécontent. Tu a montré à ton peuple des choses dures, tu nous as fait boire le vin de l’étonnement. NOTES 1. Extinctos in it pugna ferunt de his qui ad orandum venerunt viros circiter mille ducentos. — Bède, lib. II. Chap. 2 2. Green, Histoire du peuple anglais, p. 19, Lond. 1875. 3. Aydanus accepto gradu episcopatus quo tempore eodem monasterio Segenius abbas et presbyuter praefuit. — Beda, lib. III. Cap. v. 4. Beda, lib. III. Cap. 3. 5. Wilkins, Concilia, p. 37 ; Beda, Lib. III. Cap. 15 millions 6. Buchan., Hist., lib. v. cap. 55. 7. Buchan., Hist. of Scot., lib. v. casquette. 56; Robertson, Les premiers rois d’Écosse, vol. I, p. 12. |