CHAPITRE  XVIII.


EXPÉDITION DE SEVERUS, ET LA RETRAITE DES ROMAINS DE LA GRANDE-BRETAGNE.

Pour suivre la marée de l’impérialisme conquérir la Grande-Bretagne dans tous ses flux et reflux ne fait pas partie de notre plan. Une puissance plus puissante que le Romain n’entra dans notre pays vers cette époque, dont nous souhaitons les premières conquêtes nous pourrions clairement retracer et chroniquer minutieusement ; mais ses pas sont dans le silence, et En attendant, nous devons porter notre attention sur une puissance dont les batailles sont avec des bruit » et ses victoires avec des « vêtements roulés dans le sang ». C’est le La fortune des armes romaines en Grande-Bretagne tantôt d’avancer, tantôt de reculer. La frontière de l’empire n’est jamais, pendant plus de quelques années, stationnaire et fixe. Il s’agit d’une ligne. Aujourd’hui, il s’étend entre la Tyne et la Solway, coïncidant à peu près avec ce qui est aujourd’hui la « frontière », y compris l’Angleterre de nos jours, Northumberland excepté, un comté qui, d’après la rudesse et le pittoresque de sa superficie, semble plutôt revendiquer l’affinité avec les terres du Nord. Et anon, la ligne qui délimite l’empire est repoussée jusqu’au Firth of Forth et est fait pour embrasser les comtés méridionaux de la Écosse. Nous avons vu la tentative d’Agricola de l’emporter encore plus loin vers le nord, mais Cette tentative a été déjouée par des hommes dont la valeur était la meilleure moitié de leur armure. Ici alors, c’est l’extrême limite septentrionale du monde romain, et ici nous pouvons imaginer le sentinelle faisant sa ronde, son attention se répartissant entre les hordes indigènes qui rôdaient à l’extérieur du mur et les jeux d’ombre et de lumière sur les Ochils verts au loin, un homme plus heureux que Domitien, qui, quoique maître d’un empire qui touchait le Nil et le L’Euphrate, au sud, et les rives du Forth, au nord, n’osaient pas bouger le seuil de son palais par crainte du poignard.

Peu de temps après sa bataille, Agricola fut appelé à Rome pour recevoir de son sombre et jaloux maître le double don de l’action de grâces et d’une coupe de poison. Sa ligne de forts a été convertie en une fortification continue, probablement vers A.D. 139. Il formait un triple rempart, constitué de murs de terre ou de gazon de larges fossés, et la route militaire, longue de trente-six milles. Le mur courait au milieu, et était vingt pieds de haut. Il y avait le fossé à l’extérieur ou au nord, large de quarante pieds et vingt de profondeur. La chaussée, ou route militaire, se trouvait du côté intérieur. Tous les deux milles Sur toute son étendue s’élevait une tour par laquelle l’intelligence pouvait être signalée de l’extrémité pour finir avec une vitesse qui n’est pas très inférieure à celle du télégraphe moderne. Antonin le Pieux étant empereur, l’ouvrage portait son nom, bien que construit par son lieutenant Lollius Urbicus. Après dix-huit siècles, il reste encore des traces de la muraille d’Antonin sous la forme de monticules herbeux ; et le voyageur en chemin de fer entre les villes d’Édimbourg et de Glasgow a la satisfaction de penser qu’il est entraîné sur la même ligne qui formait la frontière septentrionale du plus grand des anciens empires, au-dessus de l’oubli site de camps et de villes romaines, et lieu de repos de plus d’un guerrier aujourd’hui sans nom.

Dans un délai de moins de trente ans à compter de la bataille de Mons Grampius, nous retrouvons les Bretons du nord rassemblés en force, descendant comme un nuage sur la ligne de forts d’Agricola, chassant les Romains devant eux, et récupérer le territoire que l’envahisseur avait arraché à ses premiers occupants soumettez-le à Rome. De nouveau, la frontière de l’empire s’était abaissée jusqu’au Solway. Ici, un l’arrangement de la mer et de la terre, qui n’était pas sans rappeler celui qui, plus au nord, avait attiré les l’œil militaire d’Agricola, s’offrit au chef de cette nouvelle invasion, et de Un avantage similaire a été pris. L’empereur Hadrien, vers 120 apr. J.-C., construisit un mur entre la Tyne et la Solway, d’une longueur de soixante-dix milles, rejoignant à nouveau l’est et la mers de l’Ouest. La muraille d’Hadrien était beaucoup plus solide que les fortifications d’Agricola ; Elle était en maçonnerie solide, posée en assises de grands blocs de pierre de taille, fortifiée par des tours carrées et massives à de courtes distances, dans lesquelles les garnisons étaient logés et défendus du côté de l’Écosse par un large fossé, tandis qu’à l’intérieur, sur du côté anglais, couraient des rangées parallèles successives de remparts de terre. Il continua son chemin, droit comme une flèche, se détournant pour qu’il n’y ait pas d’inégalité de terrain, escaladant le front de la l’éminence la plus élevée, et encore, par une descente raide et rapide, à la recherche de la vallée. Il s’agissait d’une entreprise prodigieuse ; hautes et larges, comme les créneaux de la ville, et même de force superflue – et fini presque comme un mur de palais. Ses magnifiques vestiges impressionnent d’émerveillement le spectateur en ce jour, suggérant comme ils le font, les millions de qui ont dû lui être prodigués, les centaines de milliers d’hommes employés à l’élevage et les compétences d’ingénierie qui ont supervisé l’ensemble. Combien Rome doit-elle avoir ? respectait, pour ne pas dire craignait, la valeur des barbares contre lesquels elle élevait cette Puissant rempart ! Et combien elle devait chérir les provinces qu’elle avait soin de Défendez à un prix si immense, et avec un travail si prodigieux !

Mais Rome ne pouvait pas rester dans cette limite. La fortification d’Hadrien ne devait pas être une limite définitive ; Ce n’était qu’une un lieu d’halte, une base commode d’où Rome pourrait conquérir vers le nord. Et bientôt, faim insatiable de mer et de terre, qui animait la maîtresse du monde, recommença à s’agiter en elle. Antonin le Pieux avait maintenant pris la pourpre. Non satisfait des prairies d’Angleterre, aujourd’hui bien cultivées, il se mit à convoiter la pays de landes et de montagnes qui s’étendait au nord de la mur. À force de combattre, il fit de nouveau avancer la domination romaine jusqu’à l’ancienne ligne de Agricola, et une fois de plus les sentinelles de Rome prirent position sur les rives de la Forth et la Clyde, et leurs aigles étaient de nouveau à l’ombre des grandes montagnes. Antonin fortifia la nouvelle frontière en convertissant, de la manière dont nous l’avons déjà dit, la ligne de forts d’Agricola en une fortification régulière, et en même temps il tenta d’effectuer, au moyen de forts et de camps militaires, une semi-occupation de la au nord jusqu’au pied des Grampians.

Mais l’approche des Romains pour Ces collines réveillèrent de nouveau la tempête qui n’avait fait que sommeiller. Le patriotisme peut brûler comme fortement dans la poitrine du barbare comme dans celle de l’homme civilisé, bien qu’elle ne puisse pas être capable de s’exprimer si finement ; et il faut admettre que l’amour de la liberté et de la pays, mêlait et ennoblissait cette soif de vengeance qui animait les féroces et tribus guerrières qui se précipitaient maintenant de leurs montagnes pour pousser le cri de guerre contre une puissance qui, bien maîtresse qu’elle fût des plus beaux royaumes du globe, avait les chercha au bout de la terre pour leur mettre son joug sur le cou.

Les légionnaires se retirèrent avant l’orage qui roulait sur eux du haut des collines. Ils se replièrent sur le mur d’Antonin à la Suite. L’armée barbare les y suivit, et leur nombre augmenta sans doute à mesure qu’ils avancé. Même la fortification que les légionnaires trouvaient intenable contre la férocité des l’assaut du nord, et ils durent se replier vers le mur plus fort et plus méridional de Hadrien. Encore une fois, les limites de l’empire sont repoussées jusqu’au Solway.

C’était alors l’an 204 de notre ère. Le régnant l’empereur Severus, furieux de ces affronts répétés à la puissance de Rome offerts par barbares, résolus à frapper un coup qui étoufferait, une fois pour toutes, le insurrections de ces tribus septentrionales, et annexer à jamais toute la Grande-Bretagne à l’empire. À cet effet, il leva une armée, qu’il conduisit en personne, tant il était résolu à l’accomplissement de son dessein. Un vieillard – il avait alors soixante ans – souffrait de la goutte, et ne pouvant tenir la selle, il se fit porter dans une litière à la tête de ses soldats.1 Il entra en Écosse avec une armée de cinquante à cent mille hommes hommes. Les Calédoniens ne s’aventurèrent pas dans la bataille. Cette armée posté et discipliné qui suivait Severus avait trop de chances pour être rencontrée en plein champ. Ils se souvenaient du massacre qu’Agricola leur avait infligé avec la moitié de ce nombre de soldats il y a un siècle, et ils ont profité de la leçon. Ils cherchaient à désapprouver la colère des vieil empereur goutteux en le rencontrant au mur d’Hadrien avec des offres de paix. Leurs conditions ont été rejetés avec mépris. Il faut d’abord qu’ils goûtent la vengeance de Rome, et qu’ils sachent de quelle crime qu’ils avaient commis lorsqu’ils s’étaient soulevés contre elle. Severus donna des ordres de déblayer les routes, de réparer les ponts et d’enlever tout obstacle de ses troupes. C’est ainsi que commencèrent leur marche vers le nord. Autour d’eux, jour après jour, alors qu’ils s’avançaient dans les terres, il y avait des landes silencieuses et des forêts sombres, mais il y avait des habitants aucun qui n’était visible. Les Romains courtisaient avidement la bataille, les Calédoniens avec autant d’ardeur l’a évité. Mais les légions commencèrent bientôt à sentir que l’ennemi, bien qu’invisible, n’était jamais Loin d’ici. Les Calédoniens, cachés dans leurs nombreuses embuscades, que les marécageuse qui leur offrait, et sûrs dans leur solidité montagneuse, quittaient leurs puissants envahisseurs pour mener une guerre inutile avec les forêts sans chemins, les rochers nus et les tempêtes féroces des grandes montagnes. Si les indigènes s’aventuraient hors de leurs cachettes, il ne s’agissait que de tomber sur son flanc et sur ses derrières, et, après avoir coupé ses détachements, de Disparaissent une fois de plus dans la brume amicale ou dans le bois sombre.

Ils se sont arrangés pour faire leurs propres troupeaux prendre leur part dans cette grande lutte nationale. Les magazines culinaires des Romains étaient de plus en plus bas. Les Calédoniens les accueillirent pour reconstituer leurs réserves épuisées de lande nue ou chasse au sanglier dans le bois ou le fourré, s’ils le pouvaient ; mais ils n’avaient pas pris soin qu’aucune provision ne soit glanée dans les champs ou dans la basse-cour. Ils n’avaient pas semé afin que le Romain puisse manger. Ziphiline, dans son abrégé de Dion Cassius, nous dit qu’à parfois ils laissaient quelques têtes de bétail, comme par oubli, sur le chemin de la Légions. C’était un appât tentant pour les soldats affamés. Ils se précipitaient sur les bœufs, mais Comme ils se réjouissaient de leur butin, et qu’ils étaient en train de l’emporter, une bande de les Calédoniens pris en embuscade, s’élançaient, tombaient sur les pillards, et les traitaient si sévèrement, qu’il était rare qu’un seul d’entre eux s’échappât pour porter la nouvelle du piège dans lequel il était tombé tombé. Le piège ne manquerait pas d’être tendu pour leurs camarades le lendemain. La misère de l' Les Romains ont enduré était extrême. Épuisés par leur marche à travers les tourbières et les bois, ils s’enfonçaient la terre, suppliant leurs compagnons de les tuer afin qu’ils ne meurent pas de la main de l’ennemi. Calédoniens.

Continuant ainsi sa marche, triomphant des bois, des landes, des rochers et des collines, tout, en un mot, excepté les indigènes, Severus traversa la chaîne des Grampians, descendit sur Strathspey, et atteignit enfin les rives du Moray Firth. Son armée rencontra, sur sa route, des difficultés décuplées plus grandes que celles de la bataille la plus âprement disputée. Ils ont dû tailler à la hache à travers des forêts denses, ils devaient franchir des rivières, et avec une bêche et choisissez des routes improvisées sur des montagnes sauvages. Dans ces labeurs épuisants, auxquels s’adressaient les Si l’on y ajoutait les gelées et les neiges de l’hiver, cinquante mille hommes, dit-on, périrent. Même ici, sur cette rive septentrionale, Severus n’avait pas atteint l’extrémité de sa terre sauvage. Il n’aurait pas S’élevant à sa vue effarée, plus au nord encore, les précipices qui bordent la côte de Caithness, et les grandes montagnes qui s’élèvent dans l’intérieur des terres. Comté de Sutherland. Et quant aux indigènes qu’il cherchait à conquérir, il avait chassé mais il ne les avait pas contraints à se soumettre. L’empereur attendait ici la rive méridionale du Cromarty Firth, ne sachant pas s’il faut battre en retraite ou aller de l’avant, et son séjour fut si prolongé qu’il lui donna l’occasion de remarquer la longue lumière de la les jours d’été, et l’obscurité tout aussi longue des nuits d’hiver.

Enfin Severus, brisant son campement, se mit en route pour son voyage de retour. Les Calédoniens, sentant que chaque jour mars leur apporta un nouvel élargissement et une nouvelle liberté, ils prirent soin de ne pas y faire obstacle. le chemin de l’hôte qui se retire. L’empereur s’arrêta à York, où il reçut des nouvelles Cela l’a surpris et enragé. Tout le nord était en insurrection derrière eux. Comment cette campagne peu glorieuse racontée à Rome ? Une armée gaspillée, mais aucune conquête réalisée. Pas de train de captifs, et il n’avait pas de chariots chargés d’un riche butin à conduire le long de la Via Sacra, et suscitez les applaudissements de la populace lorsqu’il rentrera dans la capitale ! Seuls les loups de Badenoch nourri avec de la chair romaine ! Il avait été prédit qu’il ne reverrait plus Rome ; et il n’était pas besoin d’un don de prophétie pour présager qu’un vieillard malade et goutteux comme Severus ne reviendrait jamais d’une campagne menée au milieu des brumes et des neiges de Calédonie. Le maître du monde n’avait pas réussi à se rendre maître de l’Écosse. Le l’empereur mourut à York en 211 apr. J.-C., alors qu’il préparait une terrible vengeance contre les tribus dont les tribus crime était d’avoir osé, « aux extrémités de la terre et de la liberté, » — de se servir des paroles que Tacite met dans la bouche de Galgaque — d’affirmer leur indépendance au prix de la gloire de Rome.

À partir de l’heure où Severus rendit le soupir enfin, la domination romaine en Grande-Bretagne déclina régulièrement. Les mauvais jours s’étaient abattus sur Rome elle-même. Déchirée par les factions, et affaiblie par la débauche en son centre, l’attaqua extrémités par les indigènes de la Germanie et de la Scythie, elle dut rassembler dans ses armées, afin de repousser cette foule toujours croissante d’assaillants dont elle avait provoqué la vengeance en son oppression, et dont elle avait éveillé la cupidité par ses richesses. Après une occupation de près de cinq siècles, les Romains, en 414 apr. J.-C., quittèrent nos rivages, pour ne plus jamais rendre.

Il était étrange que la maîtresse de Le monde devrait convoiter si intensément notre île éloignée et accidentée. Son sceptre était balancé les royaumes les plus beaux et les royaumes les plus riches de la terre. L’Égypte était à elle : elle la gardait greniers et nourrissait sa population avec les récoltes du Delta et le blé du Nil. Les riches villes d’Asie Mineure, remplies des diverses élégances et luxes de l’art et le commerce, étaient les siens. Les siennes étaient les dattes et les épices de l’Arabie ; le corail et le perles des mers de l’Inde ; l’ébène d’Ethiopie ; l’or, l’argent, le fer et l’étain d’Espagne ; les fruits et vins de France ; le bois et les peaux de l’Allemagne : en un mot, tout ce qu’un arbre ou un champ, un fleuve ou un océan, a produit entre l’Euphrate et le L’Atlantique, pour elle, était le vaste et fertile territoire qui, autrefois, possédait l’emprise de l’ancienne Babylone. Des trésors plus précieux que tous ceux que produit le sol, ou l’artisanat de l’homme crée, possédait-elle. La Grèce avait travaillé, et Rome avait entra dans ses travaux. Quelle était la richesse de la mine ou du marché comparée à la trésors intellectuels, la pensée des plus grands sages des païens qui lui était descendu comme un héritage incomparable ! Et pourtant, comme s’il avait été rien pour posséder un monde, tant qu’elle n’aurait pas la petite Ecosse, elle s’efforçait d’atteindre siècles pour s’emparer et conserver ce petit territoire. À cette fin, elle prodiguait librement son sang et son trésor. Elle envoya de grandes armées pour la subjuguer, et celles-ci, comme nous l’avons vu, étaient quelquefois conduits par l’empereur en personne ; et quand l’insurrection menaçait de priver de ses conquêtes dans cette région éloignée, mais elle envoya de plus grandes armées pour s’assurer son emprise sur eux. De telles attractions avaient nos bruyères, balayées par la tempête et entourées de mer aux yeux de celle qui était la « Dame des Royaumes ». C’est hors du commun et ne peut s’expliquer par les principes ordinaires de l’ambition. La main de La Providence est là. Notre île a été choisie pour jouer un grand rôle dans l’avenir ; Il s’agissait d’une pour devenir une fontaine d’influences plus élevées et plus pures que toutes celles qui ont jamais émané de la la capitale romaine, ou l’acropole grecque ; et il plut à la Providence d’employer l’épée pour Commençons notre éducation pour notre haute destinée.

Nous voyons les Romains quitter nos rivages. Quels avantages laissent-ils derrière eux ? L’occupation romaine, il faut en tenir compte, dura près de cinq cents ans ; c’est-à-dire à peu près aussi longtemps que depuis la bataille de Bannockburn jusqu’à l’heure actuelle. Telle fut la durée de l’époque romaine dans le sud Grande-Bretagne. Sa longueur en Écosse était un peu plus courte, n’étant que d’environ trois siècles et une moitié, et sa superficie n’est qu’une bande relativement étroite du pays. Dans un cas comme dans l’autre Il y avait suffisamment de temps pour permettre de grands changements. Et de grands changements ont eu lieu. Le la face du pays a été changée ; les mœurs et les habitations du peuple furent changées ; les arts et la littérature, les villes et la vie urbaine ont été introduits, en particulier dans cette partie de la La Grande-Bretagne qui forme l’Angleterre moderne. Dans ce qui est aujourd’hui l’Écosse, l’action des Romains moins continue, leurs frontières oscillant entre le Forth et le Solway, et le L’impression qu’ils firent sur le nord de la Grande-Bretagne fut moins marquée. Les hommes des collines ne l’ont pas fait répondent volontiers au contact puissant de la main romaine, comme le faisaient leurs voisins, qui prairies occupées et douces et respirait l’air plus doux du sud.

Pour assurer leur emprise sur le pays, les conquérants ont jugé nécessaire d’abattre des bois, d’assécher des marais et de construire des routes et des Ponts. Leurs routes étaient de grandes entreprises ; Ce sont les maillons qui se tricotent le plus provinces éloignées de la capitale. À partir de la borne d’or d’Auguste, dans le Capitole, ils traversèrent l’empire dans toutes les directions : cette fuite vers le lever du soleil, celle qui s’étend vers la mer de l’Ouest ; ce tournant vers le sud torride, et vers le nord gelé. Ces routes étaient solidement construites, comme il convenait à un empire qui se considérait comme éternelle. Leur lit a été rempli de couches successives de gravier et de pierres, et elles étaient finies au sommet avec de gros blocs de tuf taillés, si lisses que le Le luxueux Romain ne trouvait aucun inconvénient à les conduire en voiture sans Springs. Les tempêtes, les tremblements de terre et les guerres de deux mille ans n’ont pas les a entièrement effacés. Vestiges des voies romaines, dans un merveilleux état de conservation, sont visibles aujourd’hui, non seulement en Italie, mais dans presque tous les pays qui faisait autrefois partie de l’empire de Rome.

La grande route qui se dirigeait vers le nord jusqu’à La Grande-Bretagne s’arrêta à Boulogne. Reprise, du côté anglais de la Manche, sur le rivage du Kent, il se dirigeait tout droit vers Londres. De Londres, il courait vers le nord comme un ruban s’étendait sur la terre verte, s’élevant et s’abaissant au fur et à mesure qu’il passait du sommet de la montagne jusqu’au sommet de la montagne. Foulé par les myriades de pieds des siècles, et labouré par les torrents de deux mille hivers, on peut encore le retrouver, avec de nombreuses interruptions, sur la face de la et est connue sous le nom de « Watling Street ». Cette grande route s’est poursuivie jusqu’à Écosse. Traversant la vallée de la Tyne près de Hexham, elle longeait Jedburgh, longeait la Eildon Hills, traversa les Pentlands, et, oblique vers l’ouest jusqu’à Cramond, se tint sur son cap sur Camelon, sur la muraille romaine. Ce n’était pas la seule voie de communication les Romains maintenaient en Écosse. Une deuxième route partant de près de Carlisle, et Elle fut prolongée jusqu’à l’extrémité occidentale de la muraille d’Antonin, près de la muraille d’Antonin. Kilpatrick, Dumbartonshire. Camelon et Old Killpatrick n’étaient pas non plus les points d’arrivée de les voies romaines en Ecosse. Les envahisseurs eurent souvent l’occasion d’agir sur le nord de la Forth et du Tay, et avaient besoin de routes pour le passage de leurs armées. Le strath de l’Earn et la vallée de Strathmore étaient traversées par des voies romaines, qui s’étendaient jusqu’à ils ont touché les Grampians. Cette grande chaîne semblait être une frontière naturelle, fixant des limites à aux opérations du génie ainsi qu’aux conquêtes militaires de la puissance romaine ; le à l’exception de l’instance solitaire de Severus. Quel contraste entre les étendues mornes et silencieuses au milieu de laquelle ces routes s’arrêtaient, et le faste et le luxe, les trophées de la conquête et les symboles de l’empire qui se pressaient dans le Forum, où ils prirent leur essor ! Nous pouvons Imaginez le Calédonien, alors qu’il les croise dans la poursuite, s’arrêtant un instant pour appeler le contraste, qu’après tout, il ne pouvait que vaguement réaliser.

Les Romains, d’ailleurs, encourageaient l’élevage. L’Angleterre était beaucoup plus verte et plus belle dans les derniers siècles de son occupation qu’à l’époque où elle était César toucha pour la première fois son rivage. Son sol naturel riche a répondu à la main des Romains l’agriculteur dans des récoltes abondantes. Son maïs commença alors à être transporté de l’autre côté de la Manche et vendu sur les marchés de France. L’Ecosse, il est probable, avec un sol moins fertile, n’a pas marqué et l’égalité de l’avance agricole. Néanmoins, avec un peuple aussi pratique que les Romains depuis plus de trois siècles, il ne pouvait se faire que des rangées d’arbres fruitiers Le printemps, avec ses riches fleurs, et ses vastes champs de maïs réjouissaient l’œil en automne avec l’or de leur grain mûr, là où auparavant c’était la lande brune ou le bois sombre. Le la sixième légion continua d’être stationnée à York pendant trois cents ans, et le sol autour de la ville antique est, à ce jour, le mieux pour leur résidence. Vestiges romains, y sont souvent déterrés : des autels, des images, des poteries et même des fragments d’objets romains. mobilier.

Le commerce de la Grande-Bretagne n’a pas C’est aux Romains qu’ils doivent leur commencement, mais sans doute ont-ils reçu d’eux une grande impulsion. L’étain de Cornouailles attira d’abord les Phéniciens sur nos côtes, et ces premiers Les marchands nous donnèrent nos premières leçons de commerce. En échange du minerai de nos mines, les Les Phéniciens troquaient les fruits de l’Orient, et sans doute aussi les curieux et coûteux articles travaillés sur ses métiers à tisser et dans les ateliers de l’Asie. Ils ont payé pour ce qu’ils ont emportés, parfois en pièces de monnaie, mais le plus souvent en riches robes, en couverts et en armes de guerre. Les chars de guerre dans lesquels César trouva les indigènes de la Bretagne prenant le sont tout aussi susceptibles d’avoir été transportés de l’autre côté de la mer, dans le grand navires, comme ayant été fabriqués dans le pays. L’esprit du commerce s’éveilla ainsi à l’extrémité sud-ouest de notre île s’étendrait bientôt le long du rivage, s’étendrait à l’intérieur des terres, et enfin dans le centre de la capitale, qui portait le même nom qu’aujourd’hui. Les Romains l’appelaient Augusta, mais considérant le nouveau nom comme la livrée du conquérant, il l’abandonna et reprit l’ancienne appellation britannique de Londres. Tacite 2 fait mention de Londres, la décrivant comme une ville réputée pour la multitude de ses marchands, et l’étendue de son commerce. Mais bien qu’ils ne soient pas originaires, les Romains stimula considérablement les opérations commerciales et commerciales des premiers Britanniques. Les arts qu’ils ont introduite, et la plus grande richesse qui a suivi : les récoltes plus riches, les conséquence de l’amélioration de l’industrie, les exportations plus nombreuses que le Britannique le marché extérieur, et surtout, les routes par lesquelles les conquérants ont ouvert la le pays, administrait des stimulants au commerce et fournissait des facilités pour sa poursuite, qui jusque-là était inconnu en Grande-Bretagne.

Les Romains étaient de grands bâtisseurs ainsi que des grands constructeurs de routes. La muraille d’Hadrien reste, même dans ses ruines, une impérissable monument de ce qu’ils pouvaient planifier et exécuter de cette façon. Outre les grandes œuvres à des fins militaires, ils ont été les fondateurs de villes et les bâtisseurs de Villas. C’est le cas surtout de l’Angleterre. Au-delà du Forth, le barbare reste maître de ses landes, et repoussait avec dédain le contact de cette main impérieuse qui cherchait à raffiner, mais qui cherchait aussi à asservir. Pourtant, le Calédonien n’a pas été en mesure de garder l’esprit subtil et pénétrant de progrès que Rome a apporté avec elle. C’est vrai calculé qu’il y avait quarante-six stations militaires et vingt-huit grandes villes entre Inverness et Londres.3 Dans la plupart des cas, les villes se sont développées autour des stations militaires, De même qu’au Moyen Âge, des bourgs ont vu le jour à côté du château du baron ; les habitants étant naturellement désireux d’établir leurs habitations là où ils avaient le plus de chance de protection. Ces villes étaient les plus nombreuses le long de la ligne des deux murailles. Dans la ceinture de pays tracée entre la Tyne et la Solway par le rempart d’Hadrien, Il semble qu’il y ait eu une vingtaine de villes, grandes et petites. Ceux-ci, à en juger par leurs vestiges, contenaient des théâtres, des temples et des thermes, tels que les Romains avaient coutume de le faire fréquentent leur propre pays en quête de détente et d’amusement. Sur la ligne de l' mur nord une population romaine considérable existait. Il y avait une grande ville romaine à Camelon, dans le voisinage de Falkir, et un autre à Castlecary, où était aussi un Romain la gare, en plein centre de laquelle circule aujourd’hui le chemin de fer.

Dans le sud de l’Angleterre, les villas romaines et Les villes étaient fréquentes. Plusieurs de ces derniers ont été déterrés ces dernières années. L’un des La dernière à avoir été mise à nu fut la ville romaine de Wycomb, à six milles à l’est de Cheltenham, à la Coltswold hills, près des sources de la Tamise. Sur le sol en cours d’enlèvement, un Toute la ville s’est révélée, siège d’une activité et d’une vie éteinte. La ligne de Les rues et la disposition de la ville étaient bien visibles. Les fondations ont montré où habitations privées ou là où s’élevaient des édifices publics. Il y avait tout ce qui pouvait servir à le luxe et l’amusement du citoyen : bains, amphithéâtres pour son divertissement, des temples pour sa dévotion, et un tombeau pour le recevoir quand il est mort. Le pavé en mosaïque est resté dans beaucoup d’endroits ; Beaucoup d’argent enterré, y compris des pièces de monnaie de tous les empereurs, ont été déterrés sur le site. Emblème des hommes qui l’utilisaient, ce trésor, jadis chèrement pris, et conservé brillant et brillant, passant rapidement de main en main, avait été abandonné depuis longtemps à rouille, et foulé aux pieds, et a cessé d’avoir une part de lot dans les affaires de la monde.

Les nombreux vestiges de villas romaines qui ont été découverts en Angleterre, nous prenons pour une indication certaine que le gentleman italien de cet âge, dans de nombreux cas, ont choisi le sud de la Grande-Bretagne comme lieu de résidence de préférence dans son pays natal. Il n’est pas surprenant non plus qu’il le fasse, car l’Angleterre, même le L’Angleterre de ce temps-là avait des attraits dont l’Italie ne pouvait se vanter. Peu de pays en Le monde peut rivaliser, au point de vue des paysages doux et beaux, avec la parcelle qui se trouve entre Worcester et Bristol. Il y a des enflements plus gracieux, des bois plus ombrageux, et des pâturages plus riches qu’on n’en trouve en Italie, régalent les yeux. L’air tempéré, le les champs verdis tout l’été, pas d’alternances sévères de chaleur et de froid comme en Italie, le lait et le beurre délicieux, le « rôti » tel que l’Angleterre seule peut le montrer, le Le printemps est maintenant agréable ! L’air chargé des odeurs qui s’exhalaient des fleurs de les nombreux arbres fruitiers ; même les jours de chien sont tolérables ; l’automne, avec son air limpide et vif, courtiser un champ A ; l’habitation embellie par les élégances de l’art italien, et le table de bibliothèque couverte des productions de la muse italienne ; Il est difficile de Découvrez pourquoi le Romain expatrié ne devrait pas trouver la vie aussi agréable en Angleterre comme à la maison, et, s’il aimait le calme, peut-être un peu plus agréable. Dans les prairies de la Trent et l’Avon, il était très éloigné de l’agitation et de l’intrigue avec laquelle la faction remplissait maintenant l’Italie. York, et le pays qui l’entoure, semblent avoir eu beaucoup de charmes pour les Romains. C’était l’un de leurs lieux de villégiature préférés, et même aujourd’hui, il y a un l’air, une auréole impériale, pour ainsi dire, autour de cette vieille ville. C’est là que Constantin, le premier Empereur chrétien, naquit, et c’est là que vécut et mourut Constance Chlore.

Il ne reste plus qu’à le préciser, comme le l’introduction de la loi et de la littérature de Rome. Pour La justice sauvage des chefs indigènes y était maintenant remplacée par la procédure équitable du code romain. Dans le juge calme et sans passion qui occupait le et qui a vu la cause mais non les parties devant lui, le Britannique a pu voir, dans une certaine mesure, la différence entre le droit en tant que principe et le droit en tant que la simple force. Le tribunal romain devint la porte ouverte par laquelle il put apercevoir dans un monde éthique qui lui avait été jusque-là voilé. Sa croyance dans le droit, et sa résolution de la mettre en pratique s’en trouverait renforcée. C’était un plus grand, parce qu’un plus profond, et plus durables que tous les avantages directs et immédiats, bien qu’ils fussent qui découlait d’une administration juste. Certaines villes étaient privilégiées avec l’administration municipale, et c’est ainsi que s’est progressivement créé un sentiment de droits corporatifs. Non quelques-uns de la jeunesse de la Grande-Bretagne commencèrent à étudier la littérature et à parler le poli langue de Rome. Ils étaient désormais conscients, sans doute, d’une subtile mais puissante révolutionnant tout leur être intellectuel et leur conférant une capacité de des plaisirs d’une nature plus raffinée et plus exquise que tous ceux qu’ils avaient goûtés jusque-là.

C’est ainsi qu’il arriva que, lorsque les cinq siècles d’occupation prirent fin, et les Romains firent un dernier adieu à notre pays, ils ont laissé derrière eux, dans leurs rues, dans leurs tribunaux, dans leurs sociétés, dans leurs marchés et leurs canaux de commerce, nationaux et étrangers, et dans les discipline mentale de leur littérature, non seulement de l’ensemble du cadre de la civilisation, telle qu’elle existait alors dans l’empire lui-même, — civilisation qui, comme nous le verrons, était par la suite, il fut entièrement balayé, mais ce qui valait beaucoup mieux, un christianisme jeune, mais pur qui était destiné à former la base de la civilisation ultime et durable de la Grande-Bretagne. Quand cette civilisation que Rome a donnée avait, comme une floraison trop précoce, ou une a péri et a été oublié, ce que l’Évangile a donné a vécu et fleuri dans le l’expansion du pouvoir et la prospérité croissante du pays


NOTES

1. Hérodien dit : Senex, et morbo articulari laborans : tanta autem animi virtute quanta nemo (unquam) vel juvenum. Igiter iter ingressus lectica plurimum vehebatur, nulloque cessabat locl. — Hérode. Hist., lib. t. III, p. 265.

2. Londinum copia negotiatorum et commeatum maxime célèbre. — Tacrit. Ann., xiv. 33.

3. Cosmo Innes, l’Écosse au milieu Âges, p. 42, Edin. 1860.


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