CHAPITRE XVII.LA BATAILLE DE MONS GRAMPIUS. Agricola savait qu’une tempête se préparait Se rassemblant sur les collines du nord. Des renseignements lui avaient été communiqués selon lesquels les ambassades passaient de tribu en tribu, que les chefs autrefois en fief étaient maintenant unis d’amitié, que trente mille hommes armés étaient maintenant disponibles, et qu’ils étaient encore recrues affluaient dans les camps indigènes, qu’une combinaison d’États avait été formée, bénie par les prêtres, et que les Calédoniens, leurs farouches et belliqueux l’enthousiasme au plus haut point, étaient prêts à tout miser dans un effort suprême pour liberté. Ce nuage dans le nord, qui grossissait plus grand d’heure en heure, ne mettait pas le commandant romain peu mal à l’aise. Il avait alors sept ans années en Grande-Bretagne, mais les armes romaines n’avaient pas pu s’avancer au-delà de la ligne de Suite. Pendant cinq ans, ils étaient restés stationnaires. Les légions avaient passé l’été en escarmouches, moissonnant les trophées peu glorieux des villages incendiés, et leurs habitants Abattus. Les tempêtes du ciel du nord leur avaient fourni un prétexte pour se reposer dans le camp pendant l’hiver, et se rafraîchir après les fatigues de l’été campagne. Agricola comprit qu’il ne pouvait plus faire de la guerre une affaire d’escarmouches. Il doivent tenter des opérations à plus grande échelle. Il doit frapper un coup pour l’asservissement de toute la Calédonie, autrement il se trouverait dominé par le nombre et serait chassés du pays. 1 En conséquence, formant son armée en trois divisions, et ordonnant à sa flotte de croiser sur la côte, et de semer la terreur en Dévastant les parties à sa portée, il commença sa marche vers le nord. Il a traversé le territoire situé entre le Forth et le Tay, sans, autant qu’il semble, voir le l’ennemi ou rencontrant l’opposition. Tandis que les légions gravissaient la colline de Moncreiff, car elle se trouvait sur leur Ils ont eu leur première vue sur la vallée de la Tay. Tandis qu’ils contemplaient le strath courant loin vers le nord, avec le Tay sortant du sein des lointains Grampians, tout comme le Tibre semble le faire depuis les Sabins jusqu’à celui qui regarde du Capitole à Rome, les soldats éclatèrent dans l’exclamation qu’on leur attribue si souvent depuis : « Ecce Tibérim ! Pour la vallée de la Tay, dans ses dispositions générales de ville, de rivière, et les montagnes, c’est la vallée du Tibre recommencée, mais sans son ciel. Il y en a un l’autre point de différence entre les deux. Le Tay roule dans une clarté cristalline, que le Tibre, en sortant de la fontaine d’Étrus, et s’élance à travers le Clitumnus vale avec « vague jaune », pourrait bien faire l’envie. Au-delà du Tay, s’étendant presque de côté de l’autre côté de l’Ecosse, se trouve le « Great Strath », borné au sud par le Des Sidlaws, doux comme l’Apennin, et emmurés au nord par les hauts Grampians. À travers cette plaine s’étendait la marche des légions. Les Romains auraient pu une seconde fois s’écrièrent : « Ecce Campaniam ! » pour la région qu’ils traversaient en ce moment, le Strathmore moderne, dans l’immensité de son sein ouvert et la magnificence de sa montagne frontière, ne peut être indignement comparée au grand champagne autour de l’éternel une autre Campanie, mais sans sa « Rome », et aussi sans cette riche garniture de la villa patricienne et de l’oliveraie qui habillait la plaine italienne à l’époque des Romains. Quelque part à la limite nord de ce grand détroit, là où le niveau se confond avec les collines, à un endroit que Tacite désigne « Mons » Grampius, » les Calédoniens avaient rassemblé leurs forces, et là ils attendaient Agricola dans la résolution de lui offrir la bataille. L’historien n’identifie pas la localité où s’est déroulée cette première grande bataille écossaise, au-delà de la placer au pied de la Chaîne Grampian. Il a fait l’objet de nombreuses conjectures depuis. La longue lignée de qui s’étend de la Tay jusqu’aux rives de l’Océan allemand, a été anxieusement mais vainement cherché, si par hasard on pouvait trouver un endroit qui remplisse toutes les conditions de le fameux « Mons. » Certains ont trouvé ce champ de bataille, comme ils le croyaient, à Ardoch, sur le versant nord des Ochils, près de Dunblance. La raison pour laquelle ils se sont fixés sur un si loin de la chaîne des Grampians, c’est qu’à Ardoch se trouve le plus parfait exemple d’un camp romain que l’on voit dans toute l’Ecosse : une excellente raison de concluant que les Romains étaient ici, mais aucune preuve qu’ils aient engagé ici les Calédoniens. D’ailleurs, le séjour d’une nuit, ou même de quelques nuits, n’aurait guère abouti à la la construction de retranchements, qui, après dix-huit siècles, se trouveraient si complets et beaux comme le sont les vestiges romains d’Ardoch. D’autres ont trouvé le site de ce célèbre bataille dans la plaine entre Meigle et Dunkeld, près du pied des montagnes. Autrui placer le Mons Grampius de l’historien loin à l’est à Fettercairn au-dessus Laurencekirk. Là, les Grampians s’enflent en masses hautes et ondulantes, et de loin La descente se fond dans la plaine. Les partisans de ce point de vue s’appuient principalement sur l’affirmation de l’historien, que la bataille s’est déroulée à la vue des navires. Il s’agit toutefois d’une plutôt l’inférence des historiens que l’affirmation de Tacite, qui dit seulement que le La flotte suivit le rythme de l’avance de l’armée. Les navires n’auraient pas pu être en vue à l’un ou l’autre des deux premiers endroits mentionnés, à moins que la flotte n’ait remonté le Tay. Mais si l’action a eu lieu vers l’extrémité orientale de la chaîne Grampian, le La mer d’Allemagne serait sur le flanc droit de l’armée romaine, et les navires amarrés au large de la côte serait tout à fait en vue. Agricola avait donné l’ordre à la flotte de naviguer le long de la côte vers le nord, suivant au même rythme que ses troupes sur terre, pour donner, s’il le fallait, se secouraient mutuellement. Après la bataille, l’armée se replia, comme nous le verrons, sur sa ligne de forteresses, mais les navires tinrent bon sur leur route vers le nord, et entrant dans le Pentland Firth, a navigué vers l’ouest dans l’Atlantique. La découverte qui s’ensuivit appartient plutôt à la paix qu’à la guerre. — Sur l’ordre d’Agricola, dit Tacite, « La flotte romaine contourna la pointe septentrionale, et fit la première découverte que la Grande-Bretagne était une île. Le groupe d’îles appelé les Orcades, jusque-là totalement inconnu, fut ajouté dans cette expédition à l’empire romain. Thulé, qui avait couché cachée dans l’obscurité de l’hiver et une profondeur de neiges éternelles, a également été vue par notre navigateurs. 2 À chaque heure, le flot de la guerre déferlait plus près du pied des grandes montagnes. Du haut de leurs collines frontalières, les Les Calédoniens regardaient la grande falaise à leurs pieds, et observaient les progrès de la armée en travers de celui-ci. Un spectacle plus beau, mais plus terrible, n’avait jamais été salué auparavant leurs yeux. Ils avaient vu leurs clans partir au combat, armés d’armes simples que leur connaissance limitée de l’art leur avait appris à fabriquer. Mais il y avait là la guerre dans tous les cas la panoplie et le faste avec lesquels Rome, au midi de sa puissance, avait coutume de le porter sur. Ses cohortes étaient là, rassemblées sous leurs enseignes et leurs aigles, vêtues de la panoplie de mailles, l’éclat de leurs boucliers d’airain éclairant les landes à travers lesquelles leur piste d’une spendeur inaccoutumée, mais terrible. Pour les Calédoniens, quel motif impénétrable qui avait amené ces hommes d’un pays dont les plaines déversaient du blé et dont les collines étaient pourpre de raisin, jusqu’aux extrémités de la terre, vers une terre de nudité et de faim, où aucune gloire ne devait être gagnée par la conquête, et aucun profit ne devait être récolté de la possession ! Mais quels que fussent les motifs ou les espérances des envahisseurs, pour le Calédonien, ses landes brunes et ses Les collines nues lui étaient chères, et il était prêt à les défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang. Le signal est donné du haut de la colline que l’ennemi est proche. Il clignote rapidement le long de la toute la chaîne des Grampians, d’où Ben More lève sa tête géante à l’ouest, jusqu’à l’endroit où le s’enfonce dans la mer d’Allemagne à l’est. L’invocation trouve que les tribus guerrières ne sont pas Préparés. De la rive d’un lac sombre, des recoins d’un vallon profond, de la lande et de la bois, les fils de la montagne se hâtent d’aller à la rencontre des envahisseurs de la montagne et de les mesurer. leur terre natale. Se rassemblant en rangs serrés dans la plaine, leurs grandes collines s’élevant derrière eux, ils se dressent face à face avec les légions de Rome. Le chef prend sa place à la tête de sa tribu. Pour avoir manqué de contrôle, et laissé à lui-même, la vaillance sauvage de la montagnes, comme les tempêtes qui s’amoncellent et éclatent sur leurs sommets, se seraient précipitées contre les phalanges vêtues de mailles, et a été anéantie. Le commandement suprême de la Les tribus calédoniennes confédérées ont été assumées par un chef que l’histoire nous a transmis du nom de Galgacus. La plume de Tacite lui a attribué la gloire de la valeur et de la la vertu du patriotisme. Un cœur vaillant et patriotique, il devait en fait posséder, pour se dresser à la tête de ses guerriers à demi nus contre les conquérants du monde, et il se bat pour les montagnes sombres et les bruyères qui sont derrière lui, et qui étaient tout ce qui lui restait maintenant de sa terre natale autrefois libre. Cette première de l’histoire de l’Écosse héros – le pionnier du Wallace et le Bruce d’un autre âge – apparaît pour un moment, et passe presque entièrement hors de vue. On entend peu parler de lui après la bataille de où il perdit la victoire mais non l’honneur. L’armée calédonienne était de trente mille hommes fort. C’est ce que dit Tacite, répétant sans doute la grossière supposition de son beau-père Agricola. Les Romains étaient vingt-six mille ; et leur nombre serait connu de l’homme. Numériquement, les deux hôtes n’étaient pas très égaux ; mais au point de vue de la discipline, et surtout en ce qui concerne l’équipement, l’écrasante supériorité était du côté des Romains ; et quand on compte tenu de la grande disparité entre les deux armées à cet égard, il n’était pas difficile pour prédire la nature des nouvelles qui voleraient vite et loin à travers Glen et Strath à la fin de la journée. Pendant ce temps, le rassemblement pour la bataille se poursuit avec esprit. Le Les Calédoniens retourneront dans leurs collines en vainqueurs, ou ils mourront sur la lande sur laquelle les Calédoniens ils se tiennent. Il y a un espace ouvert entre les deux et les Calédoniens en profitent, avant que la bataille ne soit engagée, pour se montrer leurs chars de guerre en présence des Romains. Il s’agit d’un mode de combat, qu’on ne s’attend guère à trouver pratiqué à l’époque d’Agricola, au pied des Grampians. Et pourtant, c’était ainsi. Les Calédoniens combattent de la même manière que les héros avant Troie. Ils combattent comme l’ont fait les cinq rois de Syrie lorsqu’ils ont traversé le mont Hermon dans leurs chars de guerre, et rassemblés près des eaux de Mérom, pour combattre Josué. Le pays est rude : il n’y a probablement pas de routes : mais la nature de la surface a été pris en compte dans la construction de ces voitures. La roue est un disque de métallique, il est fixé sur un arbre d’essieu tournant, et le siège est placé entre les deux Roues. La machine, habilement maniée, pouvait être conduite avec une grande rapidité sur des pentes inégales. avec peu de risque d’être renversé. Les chars allaient et venaient à l’air libre en présence des armées, le chef faisant office d’aurige et les combattants assis dans la voiture. De voir leurs faux acérées et nues dépasser de l’essieu et Scintillant au soleil, on pouvait imaginer avec un frisson le sillon rouge qu’ils allaient labourer dans les rangs serrés de la bataille, poussés rapidement sur le champ de bataille. Mais dans la lutte réelle, ces Les chars de guerre perdirent une grande partie de leurs terreurs. Un coup d’épée ou de lance amena le coursiers, auxquels ils étaient attelés, à terre, et le char avec son appareil de Slaughter gisait échoué sur le champ de bataille. Les soldats romains, c’est probable, contemplé cette exposition avec plus de curiosité que de consternation. Ils avaient rencontré ces machines de destruction dans les campagnes de l’Est, et savait qu’elles n’étaient pas tout à fait aussi redoutables qu’ils en avaient l’air. C’était le devoir reconnu de l’historien en ce temps-là, de ne pas permettre que l’on se batte avant que les chefs des deux camps n’eussent d’abord haranguaient leurs troupes. Tacite nous livre les discours prononcés à ce sujet d’Agricola aux légions, et de Galgacus aux Calédoniens. Il n’affirme pas dans quelle langue celui-ci parlait, ou qui lui rapportait et interprétait ses paroles, mais Rien n’est plus beau et plus convenable que le discours du chef barbare à ses Soldats. En des termes laconiques, mais brûlants, Galgaque dénonce l’ambition de Rome, et peint la condition misérable des nations asservies à son joug : condition, ajoute-t-il, qui eux, les plus nobles de tous les Bretons, n’avaient jamais vu, et encore moins souffert. 3 « Il n’y a plus de nation au-delà de nous, poursuit le chef calédonien, « rien que les flots et les rochers, et les Romains, plus sauvages encore, dont les tyrannie, tu l’apaifieras en vain par la soumission et la concession. Les dévastateurs de l' la terre, quand la terre n’a pas suffi à leurs ravages universels, ils explorent même les océan. Si un ennemi est riche, il est cupide ; S’il est pauvre, ils deviennent ambitieux. Ni l’Orient ni l’Occident ne les ont satisfaits. Seuls, de tous les hommes, ils convoitent avec autant rapacité des riches et des nécessiteux. Le pillage, le meurtre et le vol, sous de faux prétextes, ils Appelez « empire », et quand ils font un désert, ils l’appellent « Paix ». 4 Tacite lui-même aurait pu prononcer cela dans le Forum. Il n’aurait pas pu, en termes plus laconiques ou en termes plus brûlants, dénonçait les crimes d’un empire qui, bâti dans le sang, répandait l’effémination et servage sur la terre. Et s’il s’était aventuré dans une dénonciation aussi cinglante, les nations, l’Est et l’Ouest, auraient fait claquer leurs chaînes en signe de sympathie. Mais pas une syllabe de tout cela, personne n’aurait osé dire à cette heure à Rome. S’il n’est prononcé qu’à voix basse, ses échos seraient promptement parvenus aux oreilles du sombre Domitien dans le Palatin, et avant que le son des derniers mots se fût éteint, la tête de l’orateur roulé sur le plancher de la Mamertine. Tacite met donc la parole dans la bouche de Galgacus, et le tonne au monde du pied des Grampians. Agricola s’adressa aussi à ses soldats. Son Le discours était celui d’un général qui ne lutte que pour la conquête. C’est plus remarquable pour les sujets qui sont laissés de côté que ceux que l’orateur introduit et sur lesquels il s’attarde. Il n’était guère possible au soldat romain d’éprouver le sentiment du patriotisme. Il ne combattit pas pour la patrie, mais pour le monde, car son empire embrassait le monde, et ce but était beaucoup trop vaste et trop vague pour éveiller ou soutenir le patriotisme, et Agricola fit aucun appel à un sentiment qu’il savait ne pas exister chez ses soldats. L’idée la plus élevée dans l’esprit d’un Romain, et la phrase qui lui venait le plus à l’esprit, c’était la grandeur et la gloire de Rome. C’est ce qui formait la note maîtresse de l’allocution d’Agricola à son armée. Il flatte leur orgueil, en jetant un coup d’œil en arrière sur les fatigues de leurs marches passées, patiemment, et la gloire de leurs nombreuses victoires, si courageusement gagnées. Il se tourne ensuite vers la bataille qui va être engagée, et fait naître l’espoir d’une victoire par une considération qui n’est pas très flatteur, semble-t-il, de leur courage, même que le plus brave des Les Calédoniens étaient maintenant dans la tombe, tués par l’épée romaine, et qu’il n’y restait plus que des Calédoniens. les faibles et les timides ; un grand jour de plus, et les périls de la campagne seraient et les limites de l’empire seraient complétées par l’inclusion du territoire au nord des collines au pied desquelles ils se trouvaient, et qui n’était pas à peu près la seule portion du globe habitable sur laquelle Rome ne balançât pas son sceptre. Le discours, Tacite ajoute : « Il tira les soldats, et ils prirent aussitôt les armes. 5 Les deux armées étaient alors rangées en ordre de la bataille. Agricola forma ses soldats en deux lignes. Le premier était composé d’auxiliaires d’infanterie, avec trois mille cavaliers disposés en ailes. La deuxième ligne était formée de la les légionnaires romains, la fleur de son armée ; car c’était une maxime des Romains dans leurs guerres d’exposer leurs troupes étrangères au poids de la bataille, et tout en prodiguant le sang des le mercenaire, pour être économe de celui du soldat romain. C’était une fierté quand un Le général pouvait dire qu’il avait gagné une bataille sans perdre ne serait-ce qu’une seule vie indigène. Le gros de l’armée calédonienne était rangé dans la plaine devant les Romains. Le Des réserves étaient stationnées sur les hauteurs derrière, s’élevant rangée sur rangée, et surplombant la scène d’action. Ils devaient suivre les progrès de la bataille et, au moment critique, moment, précipitez-vous et décidez de la fortune de la journée. Au début, la bataille fut livrée à distance. Les Calédoniens laissaient voler des pluies de pointes de flèches en silex, et les Romains par une décharge de leurs missiles, qui étaient cependant moins efficaces que les « volées denses » de l’ennemi. Écorchés par la pluie de silex, les Romains étaient perdant dans la lutte. Quand Agricola s’aperçut que ses hommes cédaient, il ordonna : trois cohortes de Bataves et deux de Tungriens pour se rapprocher de l’ennemi et amener les rencontre avec l’épée. Les Calédoniens vinrent à leur rencontre en poussant leur cri de guerre, mais le changement dans la bataille les a mis dans une situation très désavantageuse. Ils portaient de longues épées, les coup dont il fit une exécution terrible, mais à la longueur de l’arme faite est inutilisable. Il s’est emmêlé et n’a pas pu être facilement soulevé pour donner un deuxième coup, et n’ayant pas de point, il était inutile de s’y attaquer. Son petit bouclier rond, d’ailleurs, laissait une grande partie du corps du Calédonien exposée à l’arme de son adversaire. Qu’est-ce qui a fait les conditions du combat étaient plus défavorables pour les Calédoniens, c’est que l’armure de le légionnaire romain était admirablement adapté pour un corps à corps. Il portait toujours sur lui dans la bataille une épée courte et tranchante ; il couvrit sa personne d’un grand bouclier oblong, et quand le Calédonien s’approcha de lui avec sa longue épée, le Romain reçut l’arme en sa descente meurtrière du bord de son bouclier d’airain, et avant que son adversaire n’ait eu le temps Pour répéter le coup, il l’avait envoyé avec son épée tranchante en forme de poignard. À partir de l' Au moment où le combat devenait serré, les chances étaient contre l’armée indigène. à quoi servait la main musclée du Calédonien, quand l’arme qui la remplissait était si malade adapté à son travail. Ce n’était pas un combat d’égal à égal dans lequel des hommes à moitié armés et à demi nus légionnaires postés, dont le travail quotidien était la bataille, et qui combattaient avec quoi Nous devrions maintenant appeler « armes de précision ». Le combat fut acharné et sanglant, et heures et heures. Les Bataves, frappant les boutons de leurs boucliers au visage des Calédoniens, et les poignardant de leurs épées courtes, les força à repasser de l’autre côté de la plaine encombrée vers les collines. D’autres cohortes, saisissant la fureur des Les Bataves se précipitèrent sur cette partie du champ de bataille, et se jetèrent dans les rangs de la Les montagnards, et frappant avec l’épée et le bouclier, augmentèrent la boucherie. Aller de l’avant dans leur ardeur à la victoire, ils portèrent à terre, et laissèrent derrière eux un grand nombre de n’avait reçu aucune blessure de l’épée. Pour augmenter la confusion, les chars sont devenus empêtrés dans les masses d’infanterie combattante, et les chevaux effrayés, laissés sans des auriges, s’élançaient follement sur le champ, leurs terribles faux fauchant leurs amis et leurs l’ennemi le long de leur piste marquée de sang. 6 Les réserves postées sur les hauteurs avaient été observateurs silencieux de la lutte jusqu’à présent. Mais maintenant, ils se précipitaient avec l’intention de déborder les Les Romains et les assaillent sur l’arrière. S’ils avaient pu exécuter leur manœuvre, ils auraient peut-être même avoir récupéré la fortune du jour. Mais Agricola avait prévu et contre cette éventualité. Quatre bataillons de cavalerie, tenus en réserve jusqu’à ce jour moment, les rencontra à mesure qu’ils avançaient, et les mit en déroute. Et maintenant, le général romain avait recourant au même stratagème que les Calédoniens avaient tenté contre lui. Il ordonna aux ailes du fourgon de pousser en avant au-delà des flancs de l’armée calédonienne, et tombent sur son derrière, l’enfermant ainsi devant et derrière avec des murs d’acier. « Et Or, dit l’historien de la bataille, une scène étrange et terrible se présenta elle-même dans la plaine ouverte. Ils poursuivaient, ils poignardaient, ils faisaient des prisonniers, et toujours comme un Un nouveau relais de captifs a été amené, l’ancien lot a été passé au fil de l’épée. Ici, un compagnie d’hommes armés en fuite, là des indigènes désarmés, ne sachant pas ce qu’ils chargerait l’ennemi et se précipiterait vers la mort. Des armes, des corps et des membres mutilés gisaient partout, et le sol ruisselait de sang. 7 La journée était perdue. Surpuissant et cassé les Calédoniens commencèrent alors à quitter le champ de bataille, où ils avaient si vaillamment résisté, mais où toute résistance supplémentaire a été vaine. La plaine détrempée derrière eux, fumante de fraîcheur, de chaleur sanglants, et parsemés d’horribles monceaux de cadavres raidis, de corps palpitant encore de de la vie, des membres coupés, des épées brisées, des lances frissonnantes, et de l’épave multiforme de bataille, montrant où les luttes les plus acharnées avaient eu lieu, était un monument terrible de la bravoure des hommes qui avaient osé se battre avec Rome pour la patrie et la liberté. — Des barbares ! C’est ainsi que les Romains appelaient les hommes dont les cadavres gisaient éparpillés sur le lande rouge. Il se peut qu’il en soit ainsi, mais leur ennemi hautain ne pouvait leur refuser le tribut de l’héroïsme et de l’éloge du patriotisme. Il y en a peu maintenant qui auront beaucoup difficulté à décider lequel des deux, le barbare des Grampians, ou l’impérial des rives du Tibre, était l’être le plus noble. Ceux qui ont pu faire une telle pour les tombes de leurs pères et les maisons de leurs enfants, ont montré qu’ils avaient éléments qui n’avaient besoin que d’être disciplinés et développés pour prendre la place dans le monde maintenant occupé par ceux qui les piétinaient comme s’ils étaient les plus vils et la plus inutile des nations. Si Agricola avait rencontré au sud de la Tweed rien de semblable à la vaillance obstinée qui l’a rencontré sur cette lande, ni lui ni ses soldats jamais eussent été en vue de ces montagnes au pied desquelles ils offraient ce fumant l’holocauste à Rome. La fuite des Calédoniens était maintenant Généralités. Ils ne pouvaient fuir que dans une seule direction, vers leurs grandes collines même, vers les bois et les qui leur offrit d’échapper à l’épée de leur cruel ennemi. Les Romains ont suivi mais ils furent sévèrement punis pour leur témérité ; car les fugitifs se tourneraient tout à coup, parfois sur des groupes détachés de leurs poursuivants, et leur coupait la route. La nuit est tombée, et l’obscurité mit fin au carnage de part et d’autre, les Romains renonçant à la et les survivants de l’armée calédonienne s’en allèrent sans plus tarder. molestation à leurs solidités de montagne. Tacite dit qu’ils ont laissé dix mille morts sur et que la perte des Romains fut de trois cent quarante hommes. 8 La différence des nombres est saisissante, même si l’on tient compte de la grande infériorité d’armes de la part des Calédoniens, et nous avons beaucoup de peine en croyant que le nombre n’a pas diminué du côté des vainqueurs. Dans un corps à corps, qui a duré plusieurs heures, il ne se pouvait guère que la perte fût si inégal. Les morts calédoniens ne seraient bien sûr pas comptés, mais seulement approximativement devinés à; Mais si la moitié du nombre dont parle l’historien gisait sur le champ de bataille, quel trophée, horrible encore noble, de la résolution et du dévouement des indigènes, et, hélas ! Quel somptueux banquet pour les loups des bois et les aigles des collines ! Agricola et ses hommes passèrent la nuit sur sur le champ de bataille. Le général n’était pas en mesure de s’assurer que la victoire était la sienne, ni afin que la bataille n’eût pas à se renouveler le lendemain. Avec dix mille ennemis mort autour de lui, et sa propre armée relativement intacte, on aurait pu croire qu’il se serait senti plus à l’aise. Mais la terreur des Calédoniens l’envahissait toujours. Mais si le général était inquiet, ses soldats ne l’étaient pas. Tacite nous dit que le camp était une scène de jubilation. La victoire avait apporté aux soldats un butin, et comme les horreurs qui les entouraient, ils étaient accoutumés à de tels spectacles, et avaient appris à les considèrent avec indifférence. Néanmoins, malgré l’euphorie du camp, les L’historien laisse entendre que les heures de la nuit étaient rendues tristes par « les lamentations d’hommes et de femmes. », qui retournait sur le champ pour chercher et porter leurs proches morts ou blessés. Avec les premières lueurs de l’aube au sommet de la Grampians, ces pleureuses abandonnèrent leur triste tâche et disparurent. Quand le jour complètement fauchée, « elle a révélé, dit l’historien, plus largement les traits de la victoire : le silence de la désolation tout autour, les collines solitaires, les ruines fumantes au loin, et aucun être humain n’est visible pour les éclaireurs. 9 Le silence qui régnait autour de lui Le camp d’Agricola, si fortement marqué par l’historien, était profond, sans doute, et il serait d’autant plus profonde qu’elle contrasterait avec les cris, le fracas des armes et le des cris de terreur, de douleur dont il avait retenti la veille. Maintenant, ce bruit terrible s’était calmé dans un calme encore plus terrible. Les morts reposaient, les blessés ! eu eux aussi ont cessé de gémir ? Et les loups, qui sentaient déjà l’odeur des cadavres, étaient-ils, aussi, descendant furtivement des collines, et rassemblant en silence autour du festin le L’épée romaine s’était-elle préparée pour eux ? Mais qu’en est-il des shielings sur la lande et le bord du loch, ou torrent de montagne, d’où étaient venues ces formes robustes, qui maintenant s’arrêtaient et Sur ce champ de la mort ? Y avait-il aussi un silence dans ces habitations ? Hélas! bruyant et Amers devaient être les gémissements de la mère et de l’épouse dans les vallons et les straths des grands montagnes, quand, au lieu des bien-aimés dont ils attendaient le retour, il y eut nouvelles du grand massacre. Mais ce cri d’agonie et de malheur était trop loin pour être entendu par Agricola, et trop loin pour effrayer l’oreille du porteur de la pourpre à Rome. Ce fut la première des batailles historiques d’Ecosse, et il est intéressant de réfléchir qu’elle nous a été décrite par la plume du prince des historiens romains. 10 Parmi les nombreux champs sinistrés sur l’Ecosse au cours des dix-huit siècles qui se sont écoulés depuis, peu ont été aussi sanglants que Celui-là. Mais ce sang n’a pas été versé en vain : il a porté du fruit dans les siècles qui ont suivi. Le massacre impitoyable de ce jour-là brûla dans l’âme des Calédoniens une sentiment de tort, et une haine du nom romain, qui rendait impossible qu’il fût jamais répété par l’épée romaine. Son souvenir les poussa à la résistance, et ce n’est pas sans succès résistance, dans les campagnes de Sévère. Une armée plus puissante, c’était plus du double de la nombre d’Agricola, cet empereur les a-t-il dirigés ? Il était venu, lui aussi, après de grands préparatifs, et avec la ferme détermination de les soumettre. Mais le jour sombre de le pied des Grampians était encore frais dans leur mémoire, et rien ne les décourageait légions postées, et les terribles menaces de Sévère, qui leur offrit l’amère alternative de soumission au joug romain, ou d’extermination par l’épée romaine, ils concertèrent leurs plans, et patients aussi bien que farouches, sages aussi bien que courageux, ils avec persévérance, et à la fin, ils ont complètement déconcerté l’envahisseur. La terre qu’il a était venu pour soumettre devint le tombeau de son armée. Et plus loin, le triomphe de Agricola, gagné de cette manière sanglante, a donné une grande et bien nécessaire leçon à les Calédoniens, et les lança dans une nouvelle carrière. Lorsque la flotte romaine apparut sur le leurs côtes, et l’armée romaine marchait dans leur pays, ils fermentaient et consumant dans les misérables et peu glorieuses querelles de tribu. L’apparition de ce Le terrible Pouvoir les réveilla au sentiment de leur folie et de leur danger. Ils ont vu que le La cause du pays était plus grande que la cause de la tribu. Ils étouffèrent le vacarme de leur rivalités misérables et querelles mesquines, et réservaient leur sang à des luttes plus dignes et à des des objectifs plus nobles. La vue des légions ne les effraya pas ; elle ne fit que les dégriser et les unir ; Il évoquait la férocité et la vaillance instinctives de la race, et ils se soulevèrent, non plus une assemblée de clans, mais une nation, et, unissant leurs cœurs et leurs armes, ils se tenaient debout pour leur pays contre un ennemi d’une force prodigieuse, et d’une puissance impitoyable ambition. C’est dans ce champ, au pied des Grampians, que la cause de L’indépendance de l’Écosse a reçu son premier baptême. Depuis ce jour, la grande lutte n’a jamais s’est complètement endormi. Sa carrière a été en dents de scie. Il a connu pas mal d’années sombres, et même certains siècles sombres ; néanmoins elle a vécu et continué, quoique pas toujours à un rythme de progression uniforme. Après les Romains, il y a eu d’autres adversaires avec lesquels Il a dû se battre. Il a également dû transférer ses combats dans d’autres arènes celle du champ de bataille sinistré, et faire la guerre avec d’autres armes que l’épée. Il a été appelés à combattre dans les parlements, à lutter dans les cabinets des rois, à lutter dans les synodes et assemblées, et de souffrir une mort glorieuse sur l’échafaud et sur le bûcher. Mais dans toutes les variétés de la fortune, dans le soleil du succès ou dans l’obscurité des défaite, elle ne s’est jamais séparée de l’espoir de la victoire, et s’est toujours abaissée comme convient à une cause qui est celle de la justice éternelle, et qui a des intérêts plus larges liés que ceux qui appartiennent exclusivement au petit pays dans lequel elle a ont été menées. Si l’on regarde en arrière depuis le stade avancé que le long conflit a maintenant atteint, On peut voir que le « premier straik du combat » a été donné sur ce pourpre lande au pied des Grampians, pourpre, non pas avec la floraison de sa bruyère, mais avec le sang de ses enfants, répandu à torrents par l’épée romaine. Agricola ne s’est pas aventuré à suivre la Calédoniens dans leurs montagnes. Il avait suffisamment d’expérience de leurs qualités de combat dans la plaine, et il ne savait pas comment il se passerait avec ses soldats, s’il le poursuivait. dans la fermeté des Grampians, tribus si féroces et si guerrières, et qui, bien que vaincus, n’ont pas été écrasés. Il ramena son armée par de lentes marches à l’intérieur de la chaîne de forteresses qui s’étendaient entre le Forth et la Clyde. C’était la huitième année qu’Agricola avait été en Grande-Bretagne, et pourtant combien peu de progrès avait-il fait dans l’œuvre d’asservissement Écosse! Au lieu d’avancer hardiment dans le pays, il s’attarde été après été sur son territoire. à l’abri de ses forts. Rien ne pourrait être une preuve plus forte de la robustesse résistance que ses légions rencontrèrent, et la crainte avec laquelle les féroces et belliqueux Les tribus du pays l’avaient inspiré. Il s’était attelé à une tâche qu’il avait manifestement pas la force d’accomplir. Pour un instant, et seulement pour un instant, l’aigle romain s’élança vers le nord jusqu’au pied des Grampians, pour y laisser l’empreinte de ses et se tourner de nouveau vers le sud, et chercher la sécurité à l’intérieur de la ligne de ses forts. NOTES DE FIN 1.Tacitus, Vit. Agric., c. 20. 2. Tacite affirme ici expressément que cette a été la première découverte des Orcades, ou îles Orcades. Il y a cependant une raison à cela. de penser qu’il se trompait. Eutrope et Orose disent que Claude n’a pas seulement soumis un nombre des princes britanniques, mais qu’il découvrit les Orcades. Une tablette dédicacée du palais de Barberini, à Rome, semble le confirmer, lorsqu’il parle de Claude comme d’un le découvreur de plusieurs nations barbares. Il est probable que les Orcades ont été découverte pour la première fois à l’époque et de la manière qu’Eutrope et Orose disent, mais que les îles si éloignés et si insignifiants, furent perdus de vue, et toute connaissance de leur découverte perdue à l’époque d’Agricola. 3. « Nobilissimi totius » Britanniae. 4. Tacite, Vic. Agric., c. 30-32. 5. Tacite., Vic. Agric., c. 33, 34. 6. Tac., Vit. Agric., c. 36. 7. Tac., Vit. Agric., c. 37. 8. Tac., Vit. Agric., c. 37. 9. Tac., Vit. Agric., c. 38. 10. Nous avions presque dit le premier de la guerre correspondants, une classe qui s’est formée dans la nôtre, et qui, au péril de sa vie, nous ont rendus si familiers avec ce qui se passe sur les champs de bataille, et dont la minute, la et souvent des descriptions brillantes, réalisées dans des circonstances très difficiles, ne sont pas indignes de leur grand pionnier. Qu’il nous soit également permis d’exprimer notre surprise Les historiens écossais auraient dû passer sous silence cette grande bataille avec tant de légèreté, ou l’avoir fait peu perçu l’influence qu’il a eue sur l’Écosse pendant des siècles après, de sorte qu’aujourd’hui, la première fois, tous les détails en ont été présentés au lecteur anglais. Note de l’éditeur Est-ce que les légions romaines réussirent à soumettre la Calédonie, leur cible finale ont été Hibernia. Ce pays aurait été asservi et corrompu par civilisation romaine et il n’y aurait jamais eu de retraite et refuge pour l’Évangile pendant le terrible âge des ténèbres qui a suivi la Apostasie constantinienne. Ces hommes courageux ont préservé la liberté pour tous générations futures.
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