CHAPITRE XVI.


PÉRIODE ROMAINE DE GRANDE-BRETAGNE : L’ANGLETERRE ENVAHIE PAR CÉSAR, ET L’ÉCOSSE PAR AGRICOLA.

Tel que nous l’avons décrit l’Écosse avait été de temps immémorial. Comme il était impossible, à cette heure-là, d’avoir formé une véritable augure de son avenir ! Pour un visiteur de l’Orient poli et chargé d’histoire, quel lugubre image que les hommes et le pays auraient présentée ! Une terre sauvage et indomptable au-delà de toutes les terres de la terre ! Son air est épais de tempête, sa surface est une étendue morne de tourbières, bruyères et forêts sombres : une mer déchaînée roulant sur son rivage sans port : et ses habitants d’un aspect encore plus repoussant que leur pays : leurs corps tatoués par-dessus : leurs reins ceints d’une peau de loup : leurs cheveux emmêlés obscurcissant leurs visages : brandissant le javelot avec dextérité, mais dédaignant toute connaissance de la charrue ou bêche, et dédaigner la connaissance d’un art utile. Ici, le visiteur aurait-il s’écria-t-il, est une terre vouée à une barbarie irrémédiable ! Voici une race dont le lot est de Coupeurs de bois et puiseurs d’eau pour le reste des nations ! Comme on serait étonné si on lui avait dit qu’un jour viendrait où son pays barbare serait l’un des des lumières du monde, une source de connaissance plus pure que jamais n’a émané de Grèce, et un siège d’un pouvoir plus étendu que celui qu’exerçait Rome, même lorsqu’elle s’appelait elle-même, et qu’elle était appelée par d’autres, la maîtresse du monde. Mais pas comme un nuage d’été s’installe sur une montagne C’est au sommet que la gloire descend sur une nation. Il doit agoniser avant d’être couronné. Une discipline, prolongée à travers les siècles, doit être soumise à l’Ecosse, avant qu’elle puisse être digne de un si grand destin.

Ce n’est qu’après un certain temps qu’il s’est préparé à son grand avenir commence. Défendue par un détroit orageux, et non moins par de vagues rumeurs qui ont investi l’île solitaire de quelque chose de mystérieux et d’horrible, les premiers colons La Grande-Bretagne a longtemps été laissée en possession tranquille de son pays. Personne n’a pensé que cela valait la peine d’envahir leur tranquillité, ou de leur voler leur folle indépendance. Les guerriers qui envahissaient le monde, avaient l’intention de faire de plus hautes conquêtes, dédaignaient de se détourner vers un petit pays où il n’y avait pas de villes riches à piller, pas de champs richement cultivés à Rob, et où il n’y avait qu’un peu de renommée en tant que richesse pour récompenser les armes du conquérant. Les Mèdes, les Perses, les Macédoniens l’avaient successivement ignorée. Ce n’est pas le cas de la quatrième grande puissance conquérante qui s’est levée sur la terre. Poussé par cette soif insatiable de domination qui a été implantée par la Providence pour ses propres fins supérieures, l’aigle romain a vu et débarqué sur nos rivages. Désormais, notre pays appartient à l’histoire.

Jules César eut souvent l’occasion d’être en Gaule. Lorsqu’il résidait à Paris, il avait entendu parler, sans doute, d’un pays sauvage dans le Mer du Nord qui n’était qu’à environ deux heures de navigation des côtes françaises. Il a été visité par quelques-uns, à l’exception des marchands aventureux de la Gaule, et des commerçants du Levant, qui échangeaient avec les indigènes les produits de l’Orient pour l’étain des mines de Cornouailles. C’est même possible, quand la guerre ou la négociation l’appelaient sur la côte, que Julius ait pu voir, dans un l’état favorable de l’atmosphère, les falaises de craie de cette île brillaient d’un blanc éclatant l’étroit canal qui la séparait du continent. Pour que Roman voie un morceau de terre de dont Rome n’était pas la maîtresse, c’était d’avoir la soif tourmentante de la conquête et de l’occupation s’éveilla aussitôt en lui. Cette île, qui s’élevait devant lui dans la mer bleue, César résolu d’ajouter à la liste des pays qui avaient déjà reçu le joug de Rome. Équipant une flotte de quatre-vingts vaisseaux, il traversa la Manche et arriva devant Douvres. C’était en l’an 55 av. J.-C.

Des rumeurs d’invasion imminente avaient précédé la flotte de l’autre côté du détroit. Et maintenant, les rumeurs étaient devenues réalité. Il y a eu les redoutables galères de l’invincible Rome bordant leurs côtes. Aussitôt une forêt de barbares Des lances se hérissaient le long des falaises qui surplombaient le rivage, et des milliers de visages sombres défia les envahisseurs. Savaient-ils que la Puissance à laquelle ils s’adressaient La bataille offerte était-elle la même que celle qui avait conquis la terre ? On peut imaginer un peu de dédain l’œil de César quand il vit les pauvres barbares se précipiter tête baissée sur le patrons du bouclier de Rome. Quoi qu’il en soit, le grand guerrier a fait preuve d’une hésitait à lancer ses légions sur le rivage barbare où il les avait conduites. Quoique peu accoutumé à s’arrêter devant le danger, César jugea prudent de vue des falaises et des lances qui les surmontaient, pour chercher une partie plus accessible de la côte comme point de débarquement. Il donna l’ordre à sa flotte de remonter le chenal.

Mais les membres de la flotte des Bretons portaient le long du rivage plus vite que les navires ne pouvaient naviguer vers l’est. Quand la galère s’arrêta César s’aperçut, à son grand désarroi, que le nuage qui s’était abaissé au-dessus de la les falaises de Douvres s’étaient déplacées et s’élevaient maintenant au-dessus de la partie de la côte où son flotte était amarrée. Une armée vaste et diversement armée, composée de chars de guerre, de cavalerie et de fantassins, se tenaient prêts à résister au débarquement des envahisseurs. Pour saisir cette César comprit que la barbarie serait une tâche plus difficile qu’il ne l’avait prévu. Son Les soldats, vêtus d’armures lourdes, auraient à lutter contre les féroces et les intrépides indigènes dans la mer, et se battraient avec un grand désavantage. Bien qu’il ait tardé à donner le Le porte-étendard de la dixième légion, par une action hardie, décida que le fortune du jour. Sautant dans l’eau, il appela les hommes à suivre leur aigle. À l’instant même, un torrent de guerriers, au nombre de douze mille, se déversa sur les flancs de leurs leurs cuirasses étincelantes sous le soleil d’ouest d’un jour de début septembre. Le Les Britanniques, brûlant de fureur, se précipitèrent dans la marée pour s’opposer à leur avance. Un désespéré s’ensuivit un combat entre les deux. Les vagues étaient teintes de sang. Plus d’un Breton et d’un Romain ont sombré ensemble dans la mer, enfermés dans une étreinte mortelle. Mais la masse lourde et têtue la vaillance des légionnaires romains repoussa les hordes indisciplinées des Anglais, et Avant que le soleil ne se couche, les envahisseurs avaient pris pied sur le rivage. Grande-Bretagne était maintenant lié à Rome.

Lentement, l’aigle romain s’est frayé un chemin dans à l’intérieur du pays. Cette puissance qui avait foulé aux pieds les nations comme la boue dans les rues, rencontra dans notre île une résistance plus farouche qu’elle n’en avait connu dans certains pays, dont les habitants, plus parfaitement entraînés aux armes, auraient pu être On s’attendait à ce que l’agresseur rencontre une opposition plus énergique. César avait envahi la Bretagne, mais on ne pouvait pas dire qu’il l’avait conquise, encore moins qu’il l’avait occupée. Il importait peu pour remporter des victoires dans un pays où le conquérant était maître du terrain seulement sur laquelle la bataille avait été livrée, et qu’il pouvait, le lendemain, avoir à récupérer par la force des armes. Ce n’est que jusqu’à la Tamise que les Romains purent se frayer un chemin jusqu’à la terre. Le maïs qui n’était pas mûr dans les champs, et les bœufs qui se nourrissaient dans les champs. prairies, approvisionnait les légions en vivres. Ils ont tracé de larges chemins à travers les forêts pour faciliter leur progression. Pour éviter toute surprise, ils ont nettoyé les bâtiments en bois des villages et des villes nichés dans les clairières de la forêt ou dans la plaine. Les palissades de bois qui les entourait s’écroula d’un coup de hache romaine. La marque et le L’épée a fait le reste. C’était une affaire horrible. Une heure environ, et un tas fumant de des cendres, imbibées de sang, restaient seules pour montrer où le Britannique avait habité, et où son De jeunes barbares avaient joué. Selon les mots de Tacite, « ils firent une solitude et l’a appelé la paix. Au bout d’un an de cette guerre peu glorieuse, César s’en lassa. et tourna son visage vers son pays. De grands changements étaient imminents à Rome. Le la république était sur le point de passer à l’empire ; les armes des légions étaient nécessaires à l’intérieur, et les Romains devaient goûter quelque chose de l’esclavage qu’ils avaient infligé aux autres. Un jour de septembre, avant que les orages équinoxiaux n’eussent éclaté, César s’embarqua sur son soldats, et s’embarquèrent pour traverser la Manche. Il était dix heures du soir, et le L’obscurité cacha bientôt à ses yeux le rivage dont il s’était approché pour la première fois, à quelques mètres de là. l’année précédente, et qu’il quittait maintenant pour ne plus jamais revenir. « Les déifiés Julius, dit Tacite, bien qu’il ait effrayé les indigènes par un engagement réussi, et a pris possession du rivage, peut être considéré comme ayant simplement découvert, mais non appropriée, l’île pour la postérité. 1

Après cela, la Grande-Bretagne s’est reposée des Romains pendant l’espace de quatre-vingt-dix-huit ans. Mais si le légionnaire posté n’a pas été vu dans pendant tout ce temps, le marchand italien a trouvé son chemin jusqu’ici et s’est installé dans son César lui ayant montré le pays. On commença à voir sur notre sol les premiers les fleurs du commerce, et les premiers bourgeons de l’art. C’était une petite compensation pour les calamités de l’année que le pays avait endurées de la part de l’épée romaine. Les règnes d’Auguste, de Tibère et de Caligula suivirent, et passèrent en paix. Mais notre La discipline du pays n’était pas encore terminée, elle n’en était qu’à son commencement. Dans du temps de l’empereur Claude, on s’efforça plus qu’auparavant de subjuguer le pays. En 43 apr. J.-C., Aulus Plutius fut envoyé en Grande-Bretagne à la tête d’une armée de 50 000 hommes. Il est entré dans le pays sans rencontrer d’opposition. Il a livré de nombreuses batailles et, en l’extrémité portait les armes romaines et le joug romain du détroit de Douvres à la Tweed. La campagne, qui avait pour but de subjuguer l’Angleterre, jeta en même temps : une lueur de gloire sur la nation.

Lorsque nous regardons en arrière, nous pouvons discerner, à travers l’obscurité des nombreux siècles qui se sont écoulés depuis, la figure colossale de la Leader et patriote britannique, Caractacus. Ce héros, tout barbare qu’il était, se leva noblement contre le maître ou le monde pour l’indépendance de sa patrie. Il a été peigné dans la lutte patriotique, mais il s’est manifesté dans la défaite, comme dans le conflit qui l’a précédée, une magnanimité d’âme qui contrastait grandement avec la petitesse essentielle de l’homme qui l’avait vaincu. Par la force des légions, Caractacus fut finalement repoussé les montagnes du Pays de Galles. Ayant été capturé, il fut emmené enchaîné à Rome, et exhibé à Rome. la populace servile de la capitale, avec sa femme et ses filles, dans un cortège. Il s’avança le long de la Via Sacra, portant ses chaînes de César aurait pu porter sa pourpre. Quand la procession fut terminée, le prince captif fut conduit au palais du Palatin, et présenté à l’empereur. On dit que Caractacus a Il laissa libre cours à son étonnement, tant bien que mal, que celui qui était si somptueusement logé, et que tant de beaux et puissants royaumes appelaient maître, auraient dû lui envier sa hutte dans son sauvages indigènes lointains. La dignité avec laquelle il se comporta en présence impériale l’emporta le respect de Claude, et il ordonna qu’on lui coupât les chaînes. L’empereur le savait-il, quand il regarda le chef britannique, qu’il se trouvait face à face avec le représentant de la cet empire qui, dans l’avenir, devait succéder au sien, et par la bienfaisance, non moins que l’immensité de son emprise, l’éclipser de loin ?

Jusqu’à présent, pas un légionnaire n’avait franchi la Tweed : Rome ne possédait pas un acre de terre en Écosse. Un autre demi-siècle devait s’écouler avant que la marche des armes romaines n’atteigne le pays du nord. L’an A.D. 80 devait ouvrir une nouvelle ère à la Calédonie. Cette terre lointaine et montagneuse allait maintenant faire connaissance d’une puissance qui, avant qu’elle eût touché notre sol, avait porté l’invasion et la conquête dans presque toutes les parties du globe habitable. L’Ecosse a été l’un des derniers pays qui était destiné à soumettre son cou au joug de cette maîtresse hautaine dont le propre bras, paralysé par la corruption politique et morale, était sur le point de laisser tomber le sceptre du monde.

Le général qui portait l’épée romaine en Ecosse, Julius Agricola, était l’un des plus habiles et aussi l’un des plus cléments que Rome avait envoyé à la conquête de la Grande-Bretagne. Il combinait les qualités de la homme d’État avec ceux du soldat, et conservé par la sagesse ce qu’il a gagné par la valeur. Tacite le dépeint comme un modèle de vertu militaire. Il a été formé à la connaissance des affaires par service dans divers grades et sur de nombreux domaines. Il n’a jamais fui les difficultés ou le danger. Il accueillit le travail avec autant de joie que les autres hommes se reposent. Il a fait preuve d’une grande intrépidité l’accomplissement des services qui lui étaient rendus, et la même modestie en en parlant. C’est ainsi qu’il échappa à la jalousie et atteignit la renommée. Il fuyait l’apparat et méprisait les plaisirs, et utilisait sa haute position, non pour son propre agrandissement, mais pour le plus grand profit de l’État. Vigilant, il savait tout ce qui se passait, et tout en récompensant le mérite, il ne punissait que les des fautes plus graves. Si, à un moment donné, il portait un coup violent à l’ennemi, il le suivait par Offres de paix : aussi se montra-t-il à la fois sévère et conciliant. 2 Tel était l’homme qui en vint maintenant à soumettre l’Écosse à l’obéissance romaine. Quand on songe que c’est ce portrait a été dessiné par la plume de son gendre, nous serons peut-être disposés à faire Permettez à l’historien de faire preuve d’un peu d’exagération inconsciente. Mais après toutes déductions, Agricola se situait bien au-dessus de la moyenne des Romains de son temps.

À cette époque, l’Angleterre était incluse dans le pâle de Rome. Mais cela ne satisfit pas le gouvernement impérial. La province du sud n’était pas en sécurité tant que le nord, plus belliqueux, restait invaincu : la tempête jamais se rassembler sur les grandes montagnes et se précipiter avec la fureur destructrice sur le Basses terres. Tous les gouverneurs romains successifs qui sont entrés en Grande-Bretagne l’ont eu comme tâche spéciale et sa plus haute ambition, de conduire les légions jusqu’à l’extrême nord de la Caledonia, où qu’elle soit, et d’apposer à son nom le titre tant convoité de Britannicus. Agricola, bien entendu, était venu avec la même espérance qui avait inspiré tous ses désirs. Prédécesseurs. S’il n’accomplissait pas cette conquête, il n’accomplissait rien. Il était à l' chef d’une armée puissante et bien disciplinée ; il était versé dans le commandement des armées ; il c’était de rencontrer des barbares à demi armés, dont les jalousies et les rivalités les rendaient encore plus plus vulnérables aux attaques que leurs misérables équipements militaires. Ce n’était pas déraisonnable s’attendait donc à ce que, lorsqu’il retournerait à Rome, ce soit pour dire qu’à présent, Enfin, la limite de l’empire au nord était l’onde polaire. Il ne lui manquait qu’une querelle l’élément de succès : elle n’avait aucun fondement dans la justice.

Avant de tourner son visage vers l’Ecosse, Il prenait toutes les précautions pour que la moindre révolte surgisse derrière lui. Il s’est concilié les Britanniques du Sud en égalisant et en allégeant les lourds impôts que ses prédécesseurs avaient qui leur sont imposés. Il s’efforçait de détourner leurs activités des armes et de les détourner vers des canaux de l’industrie. Il a embelli leur pays avec des temples et des villes. Il a éduqué les fils des chefs dans les exploits et les arts de l’Italie, et la jeunesse britannique commença à utiliser la langue romaine et à porter la toge romaine. Dans ces douces indulgences, ils oublié les exercices robustes du terrain. Il y a une forte nuance de mépris dans le paroles de Tacite lorsqu’il décrit ces changements. « Bains, places et somptueux Les fêtes, dit-il, étaient appelées par le peuple ignorant « civilisation ». Ils étaient en réalité les éléments de l’esclavage. 3

Après avoir mis tout en sécurité sur ses derrières, Agricola commença sa marche vers le Nord. Sa route longeait le côté oriental de l’île. Nous d’apprendre de son historien qu’il signala le début de sa marche par un coup de armes. Une tribu frontalière, les Ordovices, qui avait été gênante pour ses légions, il la punit avec l’extermination. La terreur du coup irait plus vite que ses étendards, et aidez-les à s’ouvrir la voie. Avant même de traverser la Tweed, il avait le pressentiment de l’inconnu terre vers laquelle il s’avançait dans les crêtes des montagnes et les ravins étroits et profonds de ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Northumberland. Et même après avoir traversé la Tweed, il n’a pas tout à fait une fois en contact avec la vraie férocité calédonienne. Il a dû se battre avec le pays plutôt qu’avec les indigènes. Et les indigènes n’auraient pas pu avoir de meilleur allié. Leur pays, tout en se voyant offrir un abri, ont mis de multiples difficultés sur le chemin de la l’envahisseur. Les collines, les vallons rocheux, les bois et les marais étaient autant d’embuscades où le Calédonien pourrait se cacher, et à toute heure du jour ou de la nuit, bondir sur le Romains, empêtrés dans la tourbière, ou pris dans le défilé. Et après avoir donné l’assaut, ils pouvaient échapper à la poursuite et défier l’attaque, en se retirant rapidement vers les forteresses connues seulement à eux-mêmes. Le général romain comprit que la tâche qu’il avait entreprise était de celles qui l’endurance et la bravoure de ses troupes, et exercer toute sa propre méfiance et habileté. Mais il n’osait pas reculer devant les barbares. Il doit garder la face se tourna vers ce nord inconnu, où l’aigle romain n’avait encore jamais été vu, et qu’Agricola désirait donc d’autant plus diriger son vol. Ceux qui ont soumis ont fait l’expérience d’une clémence prompte : ceux qui s’opposaient devaient endurer un terrible châtiment. Le les empreintes rouges que le conquérant laissa derrière lui, et la terrible rumeur qui circulait devant lui, s’ouvrit un chemin dans le pays, et sans livrer une seule bataille, il atteignit le sommet des Lammermoors, d’où il contemplait les plaines des Lothians et les eaux du Firth of Forth.

C’était un lieu de halte pratique. Nature elle-même, en traçant une ligne de démarcation fortement marquée à travers le pays, semblait dire qu’ici Agricola devrait cesser. Deux grands bras de mer, celui qui vient de l’est et celui de la l’autre de l’océan occidental, s’enfonçait loin dans les terres, coupant l’île presque en deux, et formant, pour ainsi dire, une Écosse méridionale et une Écosse septentrionale. En joignant les deux mers par un ligne de forteresses, Agricola serait en mesure de protéger le pays derrière lui, désormais soumis à ses armes, et se prémunir contre la surprise ou l’irruption du territoire encore inconquis devant. En conséquence, il construisit, comme nous l’avons déjà dit, une chaîne de forts, partant de d’est en ouest, commençant à Borrowstouness sur le Forth, et se terminant à Bowling Bay, près de Dumbarton, sur la Clyde. Agricola mit des garnisons dans ces forts. Ils ont été les premiers de ce rempart qui fut érigé plus tard sur la même parcelle, et qui connu sous le nom de Mur d’Antonin.

Les grandes collines qui, de ce point, pourraient s’élevant dans le ciel du nord, avertit Agricola que s’il tentait de s’étendre limites de l’empire dans cette direction, il rencontrerait des obstacles que ceux qu’il a dû surmonter pour arriver au point où il Était. Et les Calédoniens, lorsqu’ils réfléchissaient sur la force de la puissance dont soldats les défiaient de leurs forts, auraient pu se contenter de la la liberté de leurs montagnes, et leur exemption d’un joug maintenant porté par leurs Voisins. Mais les considérations de prudence n’ont pesé d’aucun côté. Le Les Calédoniens s’impatientaient de recouvrer ce qu’ils avaient perdu de leur sol, et les Romains commencèrent à convoiter ce qu’ils ne possédaient pas encore du pays. Des hordes rôdeuses se sont abattues des hautes terres du Stirlingshire et du Perthshire pour repérer les points faibles de la retranchement, et d’en tirer parti. Les soldats dans les forts étaient gardés continuellement sur le qui-vive. Leur regard ne doit jamais quitter ces collines au loin, qui à tout moment pourraient envoyer de leurs vallons un torrent de guerriers pour forcer leur ligne avec des et se précipiter impétueusement, et porter le massacre et la dévastation dans le pays au-delà. Le Les trois années qui suivirent la construction du rempart furent pleines de surprises, de escarmouches et batailles, qui souvent laissaient le terrain sur lequel elles se livraient, aussi épaisses couverts des cadavres des morts romains comme des cadavres des Calédoniens massacrés.

La troisième année de son séjour a permis à Agricola d’élargir sa connaissance du pays et de ses tribus. Transportant son armée à travers le Forth, il traversa le Fife jusqu’aux rives de la Tay. L’expédition a laissé son peu de gloire Des traces dans les huttes brûlées, des récoltes ravagées pour nourrir les légions, et des taches rouges avec les marques d’escarmouches récentes. Tacite dit que « les tribus furent dévastées ». Il n’a pas dire qu’ils ont été conquis. En vérité, Agricola lui-même avoua que l’expédition était l’été suivant, le quatrième, il entreprit la construction de sa célèbre ligne de forts, entre le Forth et la Clyde, par lesquels, comme le remarque l’historien, il « Transporta l’ennemi, pour ainsi dire, dans une autre île. »

Au cours du cinquième été, Agricola tourna son armes contre les tribus des collines de l’Argyleshire, ou dispersées le long de la côte de l’Ayrshire. Quelle provocation ils avaient donnée, ou quel avantage il pouvait tirer de leur massacre est difficile à dire. Elle lui permit cependant d’annoncer à Rome qu’il était maître de la rochers solitaires et montagnes sombres de la côte ouest. Le véritable motif de son western Tacticus laisse entendre qu’il s’agissait de l’espoir de traverser la mer pour se rendre en Irlande. Cette île était grande. Son sol et son climat étaient excellents. Elle avait de nombreux ports, le lieu de villégiature des marchands. Il serait une conquête facile ; une seule légion, estimait Agripola, suffirait à la soumettre. Elle se trouvait entre la Grande-Bretagne et l’Espagne, car la géographie de l’époque n’était pas exacte, et sa l’occupation contribuerait à consolider l’empire ; et, ajoute-t-il, Tacite, avec sarcasme l’amertume, « enlève le spectacle de la liberté à la vue des Bretons. 4

Pendant ce temps, l’œil du Britannique ne s’est pas Il faut chercher jusqu’à l’autre côté de la Manche pour trouver l’odieux spectacle de la liberté. Cela Un spectacle haineux était à portée de main. L’Aigle impérial, après s’être aventuré sur un court vol jusqu’à les rives de la Tay, s’était de nouveau retiré dans les lignes du Forth, laissant la grande collines du nord de la Calédonie, avec les tribus libres et féroces qui les habitaient, épargné par le joug romain. L’Irlande devait tenir jusqu’à ce que les légions en eussent fini avec Grande-Bretagne. Agricola reprit le fil de son expédition calédonienne, interrompue pendant un moment saison par son épisode western. Il s’avançait prudemment, pas à pas, comme quelqu’un qui tâtonne dans un pays difficile et au milieu d’ennemis d’un nombre et d’une force inconnus. Les routes ont été enfilade ; chaque bois était soupçonné d’être un lieu de leurre possible ; une armée de demi-nus Les guerriers pouvaient à tout moment s’élancer sur le flanc de la colline, ou être vomis hors du ravin. Des rumeurs de soulèvements de la part des Grampians se répandirent. Une conquête qui paraissait si facile quand vue de loin de Rome, était considérée comme pleine de dangers et de difficultés regardé sur place.

Agricola appela la flotte à son aide, donnant l’ordre qu’il opère avec ses forces terrestres et qu’il soit prêt à tout moment. moment de porter secours aux légions. Il fit voguer ses galères sur les estuaires, dans le l’espoir qu’un spectacle si inaccoutumé pourrait frapper de terreur les barbares et remplir leur l’idée que ses navires pouvaient naviguer sur les montagnes, pour se servir de L’expression de Cromwell, empruntée à Cornelius Nepos, ainsi qu’à l’étranger. Il explora les ports de la côte, mais prit soin d’enjoindre à la flotte de ne jamais se déplacer au point de perdre de vue l’armée de terre. Les navires obéirent fidèlement aux ordres de leurs général, se tenant si près des marines, comme Tacite nous l’apprend, venaient souvent à terre pour rendre visite à leurs camarades dans le camp, et tandis que tous les trois, l’infanterie, la cavalerie et les fusiliers marins s’amusaient ensemble, ils se divertissaient l’un l’autre avec des queues de vaillants actes qu’ils avaient accomplis. et les merveilleuses aventures qui leur étaient arrivées dans ce pays étrange « tantôt les 'déserts de la montagne et de la forêt', tantôt les 'épreuves de la tempête et les vagues' ici la 'terre et l’ennemi', là le « Sujet de l’océan », ont été comparés à l’exagération naturelle aux soldats. 5 Ainsi se passa le sixième été du séjour des Romains en Calédonie.

Les saisons se succédaient, et la conquête de Le nord de la Grande-Bretagne n’était pas encore achevé. Il est évident que le commandant romain craignait pour porter un coup décisif. Son historien ne l’admet pas en tant de mots, mais le L’exposé réel des choses ressort clairement de sa déclaration, à savoir que « les tribus indigènes assaillit les forts, et répandit la terreur en passant à l’offensive ; et les timides, avec le l’air d’être des personnes prudentes, conseilla de se retirer derrière la Bodotria (Forth), et de d’évacuer le pays plutôt que d’être expulsés. À l’heure actuelle, les perspectives étaient les suivantes : Décidément sombre pour les envahisseurs. Un incident qui s’est produit à ce moment-là n’a pas non plus aidé à l’éclairer. Une cohorte d’Usipii, levée en Allemagne, fut amenée pour aider les Légions. N’aimant ni le pays ni le service, semble-t-il, ils se mutinèrent. massacrèrent le centurion et les soldats romains qui avaient été incorporés avec eux pour qu’ils fussent entraînés, qu’ils s’embarquèrent de nouveau sur leurs galères et qu’ils prirent la mer. Un destin tragique les attendait sur l’océan. Sans pilote ni carte, ils ont été conduits jusqu’ici et là-bas, à la merci des flots. Lorsque leurs provisions manquèrent, ils apaisèrent les affres de faim en se nourrissant de la chair de ceux de leurs camarades que le sort inexorable condamné à cet usage révoltant. Les survivants, après avoir traversé ces horreurs, ont été capturés par les Frisons et vendus comme esclaves.

Le même été, le septième aurait entraîné un autre désastre encore plus grand pour les Romains. si une découverte opportune n’avait pas conjuré le coup. La neuvième légion campait à moins de deux milles du Loch Leven, et les Calédoniens, aux yeux desquels le prestige de la Les Romains déclinaient, résolus à éprouver leur invincibilité en forçant le pari de bataille. Ils planifient une attaque nocturne sur leur retranchement. Quand le soir tomba, le voile les eaux du loch et le sommet du Lomond voisin, il n’y avait ni l’un ni l’autre ni le bruit de l’ennemi. Mais quand l’obscurité fut complètement installée, les Calédoniens se rassemblèrent, et se glissa en silence sur le camp endormi. Terrassant la sentinelle, ils forcèrent le portière, se déversèrent en torrent, et se jetèrent avec une soudaineté et une violence effrayantes sur les soldats. L’obscurité de la nuit cachait la lutte acharnée entre Calédoniens et Calédoniens. Romain. Dans la consternation qui régnait, un terrible massacre se déroulait dans le camp. Pas un Romain n’aurait vu l’aurore, si Agricola n’eût été informé de ce qui se passait par ses éclaireurs, envoya ses troupes légères à toute vitesse, pour sauver sa légion devant il faut l’exterminer. Lui-même suivit avec les légionnaires. Les cris de l' troupes, maintenant arrivées à l’entrée des retranchements, et l’éclat des étendards aux premières lueurs du jour, fit savoir aux Calédoniens qu’on avait envoyé des secours aux Romains, et qu’ils étaient maintenant assaillis par derrière. Loin de paniquer, ils se retournèrent et les troupes nouvellement arrivées, et la porte devint le théâtre d’une terrible lutter. La sortie commençait à être bouchée par les corps des morts. Mais l' Les Calédoniens, continuant bravement le combat, se frayèrent un passage sans grande perte. à travers les vivants et les morts, et s’enfuirent dans leurs marais et leurs forteresses.

Les Romains, qui avaient échappé de justesse à ce qui aurait été une calamité et une honte, a revendiqué cette affaire comme une victoire. Le Les Calédoniens, de leur côté, ont repris courage et espoir de l’incident. Cela leur a montré que le Romain n’était pas le guerrier invincible charmé que leurs craintes lui avaient peint, et qu’il encore possible de chasser l’envahisseur de son pays, ou s’il refusait de le faire. pour en faire son lieu de sépulture, et conserver pour leurs fils la liberté que leur que les pères s’étaient transmis à eux-mêmes. La sagesse et la méthode avec lesquelles ils ont procédé prendre des dispositions pour continuer leur défense n’étaient pas peu remarquables. Ils ont envoyé messagers à travers toutes leurs montagnes avec des invitations aux clans à se rencontrer et à se concerter touchant à la situation des affaires. D’après l’historien de la campagne, l’historien de la campagne L’appel a rencontré une réponse universelle et volontaire. Les tribus se sont rassemblées, probablement par leur délégués, bien que leur lieu de réunion ne soit pas connu. La question débattue était la suivante : Cours, soumission ou guerre ? S’ils se décidaient à se soumettre, la voie était facile : facile à son commencement, l’amertume viendrait à la fin. Mais s’ils se résolvent à Continuer la lutte, ils doivent la mener avec les bras unis. S’ils se tiennent à l’écart, Tribu après tribu, leur grand ennemi les dévorerait au coup par coup. Leur seule chance de La victoire, et avec la victoire l’évasion de l’esclavage, résidait dans leur union. Cette politique, à la fois évidente et si impérative, a été adoptée. Les Calédoniens se mirent d’accord pour fusionner les intérêts de le chef et le clan dans l’intérêt supérieur du pays. Ils ont enterré leurs querelles et leurs clans qui ne s’étaient jamais rencontrés auparavant, sauf pour verser le sang l’un de l’autre, se réunissaient maintenant pour s’embrasser et marcher en phalange unie contre l’ennemi. Ils avaient appris qu’ils devaient d’abord conquérir eux-mêmes espéraient conquérir les Romains. Le résultat de tout cela a été la formation de une grande confédération, à laquelle les prêtres ajoutaient les sanctions de la religion par l’offrande des sacrifices publics. Tacite enregistre brièvement ces dispositions touchantes de la part de ce reste des nations pour résister à une puissance qui avait envahi le monde.

La guerre étant résolue, ils s’est attelé à l’adoption de mesures pour qu’il soit poursuivi avec succès. Nous avons retracé dans ces la surintendance d’un esprit qui n’est pas étranger à la tactique militaire. Quelques-uns des Calédoniens s’était dirigé vers le sud pour aider les Bretons lorsque les Romains les envahirent, craignant, comme Jean le Majeur, dit d’une manière pittoresque que « si les Romains dînaient avec les Bretons, ils souperaient avec les Scots et les Pictes. Dans leurs campagnes anglaises, ils avaient acquis une connaissance de la stratégie qui leur rendait de bons services aujourd’hui. Ils ont enlevé leurs femmes et les petits, et sans doute aussi leurs vieillards, dans des lieux sûrs. Ils se sont inscrits et armé les jeunes. Ils ont réparé leurs barrières montagneuses. Ils ont arrangé le nombre de lances que chaque tribu devrait placer sur le champ de bataille lorsque le jour de son grand combat final arriver. 7

Leurs montagnes étaient vivantes partout avec le vacarme des préparatifs. Chaque vallon sonnait d’un coup de marteau d’artisan. Les chars de guerre en fer étaient préparés, les épées récurées et aiguisées, les flèches pointées, et des têtes de silex ébréchées par milliers. Bref, et pour l’exprimer d’une manière moderne et familière, « la bruyère était en feu, » Et si Agricola ne veut pas venir à la « Grampians », les Grampians » iront à Agricola.


NOTES

1. Tacite, Vita Agricoloe, c. 13.

2. Tacite, Vit. Agric., c. 4, 5, 8.

3. Tacite, Vit. Agric., c. 20, 21.

4. Tacite, Vit. Agric., c. 24.

5. Tacite, Vit. Agric., c. 25.

6. Timebant enim omnes ne si Britonibus Romani pranderent, Scotis et Pictis caenarent.—Historia Majoris Britannioe, par Joannem Majorem, ch. 12, 3e éd., Edin., 1740.

7. Tacite, Vit. Agric., c. 27-29.


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