HISTOIRE CACHÉE DU
SIONISME
RALPH SCHOENMAN
mise en page par
Jean leDuc
Février 2018
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Extraits de l’ouvrage du même nom par Ralph
Schoenman,
permettant d’appréhender au mieux les conditions dans
lesquelles l’État d’Israël a été créé et la nature de
l’idéologie sioniste.
AVANT-PROPOS
Beaucoup de gens
pensent que l'idéologie sioniste n'est qu'une doctrine
politique encourageant la création d'un état juif en
Palestine. En fait le Sionisme est une idéologie suprématiste tribale,
raciste et coloniale qui trouve
son origine dans l'ancien empire des Khazars.
Un expert de plus en
la matière est Alfred Lilienthal, qui dans son livre
«The
Zionist Connection» montre à l’aide de documents, que la
naissance de l’État d’Israël en 1948 a été l’aboutissement
d’intrigues politiques massives entre des juifs khazars et
leurs infâmes compagnons, en Angleterre et aux USA.
Ce n’est un secret
pour personne que le droit de l’État sioniste à une terre
s’appuie sur une loi internationale (une résolution de l’ONU
de 1947 sur la répartition de la Palestine, et non pas sur
l’origine du peuple juif ou sur le pacte
ou alliance d’Abraham avec le Dieu Yahvé ! Cette résolution a
été obtenue de force par les Khazars ou
pseudo-juifs nommés aussi Ashkénazes. L'État d'Israël
moderne est donc en réalité l'État Khazars et ne détient
aucun rapport avec l'ancienne nation d'Israël sous
l'Ancienne Alliance.
Le Sionisme est une
idéologie politique fondée sur un sentiment national juif,
décrite comme nationaliste par les uns et comme
émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un
centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre
d'Israël (Eretz Israël). Se présentant ainsi comme le
Sauveur du peuple Juif, le Sionisme est le faux Messie
d'anciennes aspirations judaïques ou talmudiques qui étaient
communes parmi les Pharisiens.
En 1897,
Théodore Herzl convoque à Bâle (en Suisse) le premier congrès sioniste
mondial. Il aurait souhaité que toutes les communautés
juives envoient des représentants. En fait, le congrès est
un succès limité. Herzl est encore peu connu, et sa capacité
d'attraction l'est donc aussi. Fait révélateur des
oppositions religieuses, « le premier congrès sioniste ne
put être tenu à Munich à cause des protestations indignées
du rabbinat allemand». Deux cent quatre
délégués se présentent cependant, surtout en provenance
d'Europe centrale et orientale, et le congrès de Bâle est
généralement cité comme étant le véritable début du
Sionisme.
Le congrès va
prendre plusieurs décisions: Le
Sionisme a pour
but la création d'un foyer national juif. L'organisation
sioniste mondiale (OSM) est créée pour coordonner l'action
politique sioniste au niveau mondial. Theodore Herzl en est
nommé son premier président. L'OSM agira au niveau
diplomatique pour faire reconnaître les objectifs du
Sionisme par les grandes puissances. Des congrès auront lieu
régulièrement pour coordonner les actions.
Fait important,
l'OSM n'est pas une organisation exclusive exigeant le
monopole de la représentation politique du Sionisme. Les
partis politiques qui le souhaitent pourront se constituer
et adhérer au mouvement sioniste mondial.
En 2009, Shlomo Sand
a publié un ouvrage intitulé «Comment le peuple juif fut
inventé». Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv,
il a fait un travail de recherche remarquable et en est
arrivé à une conclusion, que d’autres avant lui avaient déjà
émise (comme Arthur Keistler). Il n’y aurait pas de «peuple
juif» descendant des Hébreux de Palestine et résultant
d’une déportation orchestrée par Rome après la destruction
du deuxième temple en 70, par les troupes de l’empereur
Titus. L'archéologie et l'historiographie ne corroborent
absolument pas cet épisode, matériellement et humainement
difficile à envisager. Il met à bas tous les mythes qui ont
forgé la légitimité d’un peuple revenu sur la terre
ancestrale. Il va de soi que la véracité de son propos est
incontestable aujourd’hui et qu’elle remet en question la
création même de l’État de pseudo-juifs qui a prit pour nom
ISRAËL, lorsque celui-ci n'est qu'une contrefaçon. Toute la mythologie née à
partir du milieu du XIXème siècle et entretenue par le
Congrès sioniste du retour en Palestine tombe donc à plat. Si
l’on reprend le travail de Sand, on en arrive à cette
aberration suprême qu’aujourd’hui plus de 95% des Sémites
sont les Arabes. Les juifs sémites sont une part infime. Si
comme l’affirme Sand, les Ashkénazes descendent du peuple
Khazar converti au judaïsme au VIIIème siècle, ils n’ont
aucun lien avec la Palestine, et les Séfarades pas davantage
puisqu’ils seraient eux-mêmes descendants d’un peuple
berbère converti au judaïsme par leur reine berbère Kaïna.
Le fruit, donc, d’un prosélytisme n’étant plus d’actualité
aujourd’hui. Cette thèse dérange beaucoup les sionistes qui
y voient une provocation, et pour cause, mais aussi les
antisémites qui fondent leur théorie sur un peuple juif
descendant des Hébreux de l’Antiquité. Il y aurait donc bien
spoliation des terres palestiniennes par des gens n’ayant
aucune légitimité à les revendiquer.
Le Sionisme est un
cancer moderne qui cristallise des crispations majeures de
notre monde au bord du gouffre. Le Sionisme est un mouvement
politique promu depuis la fin du 19ème siècle par des
anglais et des Khazars, prétendus juifs. On associe trop
souvent le Sionisme au judaïsme, aux «juifs». C’est
l’erreur courante; le Sionisme est une doctrine (ultra)
nationaliste reconnue raciste par l’ONU en 1975. Il a été
décidé en Angleterre, pour servir de tête de pont au Proche-Orient
(en faisant l’affaire de kabbalistes khazars, juifs et/ou sabbatéens-frankistes, Rothschild en premier lieu).
Le Sionisme est aussi
le lobbying (voire, formatage) quotidien qui s’exerce dans
tous les pays occidentaux, dans les médias (qu’ils possèdent
la plupart du temps – voir dossier Médias), au gouvernement
et dans tous les pans de la société.
Beaucoup de juifs
sont pourtant absolument contre l’état d’Israël; ils sont
donc antisionistes, comme beaucoup de résistants non juifs
partout dans le monde. A l’heure où des
pitres comme BHL demandent à l’ONU de considérer
l’antiSionisme comme une forme d’antisémitisme, ou ces mêmes
ordures vantent la politique israélienne d’ultra-droite,
d’apartheid ethnique, tandis qu’en France ils n’ont de cesse
de diaboliser toute tendance anti-européiste (donc
souverainiste, ou nationaliste), il convenait de proposer le
dossier du Sionisme pour les nuls. Définitions
Résolution 3379 de l’ONU assimilant Sionisme au racisme
Origine du Sionisme: Angleterre, impérialisme et
eschatologie. L’infâme colonisation vécue par les
Palestiniens: barbarie juive Liste des résolutions de l’ONU
non respectées par Israël depuis 1947. Vers un « grand
Israël
» messianique Sionisme chrétien: c’est quoi ?
Citations
sionistes:
Sionisme: doctrine
politique soutenue à la fois par des juifs non pratiquants
et des non-juifs. Cette doctrine raciste prône
l’établissement d’un foyer juif en Palestine en l’épurant de
ses habitants arabo-palestiniens.
AntiSionisme:
posture politique visant à dénoncer la colonisation de la
terre palestinienne par une minorité juive sioniste.
Beaucoup de juifs pratiquants dénoncent eux-mêmes ce
Sionisme.
Sémite: (…) «
Aujourd’hui, les Sémites désignent principalement les
peuples arabophones, le peuple juif, ainsi qu’une partie de
l’Afrique de l’Est ».
Antisémitisme (définition
étymologique): Racisme / xénophobie envers les peuples
sémites (voir définition de « sémite ».
Antisémitisme (terme
manipulé): Dit d’une personne qui est, en fait, judéophobe
(c’est-à-dire, antijuive en ce sens que le judaïsme est une
religion; car ceux qui n’aiment pas l’Islam et ses adeptes
sont qualifiés d’islamophobes. L’accusation fourre-tout
d’antisémitisme très répandue sert à disqualifier
principalement les opposants au Sionisme, c’est une
utilisation abusive et fallacieuse de ce terme dévoyé; (même
les juifs antisionistes sont qualifiés d’antisémites).
Adolf Hitler aurait
été «le principal sponsor économique de l’État d’Israël»
selon l’auteur de «Le Contrat de Transfert» (The Transfer
Agreement) dès 1933. Edwin Black, Juif américain dont les
parents seraient des «Survivants de l’Holocauste» et qui
auraient émigré aux USA après la fin de la guerre, raconte
l’histoire d’un pacte secret conclu en Août 1933 entre
l’État nazi et les Juifs sionistes allemands et
internationaux pour rendre possible le transfert de capitaux,
de Juifs et de produits industriels en Palestine britannique
entre 1933 et 1939.
De plus en plus
d’Israéliens et les Juifs en général, se rendent compte que
le Sionisme est une ruse et que le comportement d’Israël
ressemble à s’y méprendre à celui de l’Allemagne Nazie. Par
exemple, l’universitaire israélien Yeshayahu Leibowitz a dit
que tout ce qu’Israël a fait depuis 1967 est «soit
stupidement mauvais ou mauvaisement stupide.» Il définit
l’armée israélienne comme «Judéo-Nazie.» Ce n’est pas ici le
propos de montrer comment Hitler a été porté au pouvoir par
la finance Anglo-Américaine. Mais il est fort à propos que les Juifs et les
Américains considèrent cette leçon: Les événements
historiques sont créés pour amener les gens à faire avancer
le Nouvel Ordre Mondial. Les Juifs d’Europe ont été
déracinés, volés et massacrés dans le but de construire la
capitale du gouvernement mondial de Rothschild en Israël.
Les Américains sont en train de mourir en Irak et en
Afghanistan et peut-être bientôt en Iran pour éradiquer
l’Islam. La tourmente économique rend les gens désespérés
afin de mieux leur faire embrasser le gouvernement mondial
«socialiste» du Messianisme Juif sioniste.
Le
Messianisme juif, nous dit Paul Claudel (1937),
"Les Juifs",
s'est effectivement laïcisé. On trouve, dans la
littérature juive depuis un siècle, un nombre
considérable de témoignages qui affirment que le
Messie ne sera pas un homme de chair et de sang, un
envoyé de Jahweh, mais un concept moral et social au
service duquel le peuple d'Israël se place. Les
Juifs croyants eux-mêmes acceptent cette idée. Le
Grand Rabbin répondit à cette question: Qu'est-ce
que le Messie? Le Messie, dit-il, c'est le triomphe
de la justice, le régime de la Fraternité et
de la Liberté. Ce régime a commencé avec la
Révolution française. Un autre Rabbin a déclaré: Le
Messie, c'est la perfectibilité indéfinie de
l'humanité. Ainsi dit M. Jacques Maritain: Un peuple
essentiellement messianique comme le peuple Juif,
dès l'instant qu'il refuse le vrai Messie, jouera
fatalement un rôle de subversion. S'il s'établit
donc un rapport entre l'esprit juif et l'esprit de
subversion, c'est un problème religieux qui est
posé, bien plus qu'un problème politique. Israël,
peuple élu, se prend soi-même pour le Messie.
Israël croit
que sa tâche est d'apporter au monde une
organisation nouvelle, poursuit Claudel, [en raison
d'un plan préconçu dans les "Protocoles des Sages
de Sion"; compte rendu du Congrès Sioniste de
Bâle en 1897]. L'immense majorité des Juifs de Sion
ne croient plus du tout dans la Loi et encore moins
dans la Gemmera. Mais par un très curieux paradoxe,
la terre Sioniste confère à ceux qui l'habitent une
sorte de qualité spirituelle, même si leurs
conceptions philosophiques sont aux antipodes de
l'enseignement mosaïque. Quand on parcourt la
Palestine, on est bien forcé de constater que le
caractère dominant de ce peuple Sioniste n'est pas
la Foi. Or actuellement, le Sionisme évolue, et sa
grandeur consiste à préparer les voies au moment de
la venue messianique de son Antichrist qui dominera
sur le monde. Ainsi il ne faut pas sous-estimer
le péril judéo-maçonnique; car il y a quelque
chose dans l'esprit juif qui l'incline presque
irrésistiblement vers la subversion du
Christianisme. Mais, il faut préciser, ce ne
sont pas tous les Juifs qui sont unis comme un seul
homme dans le dessein de corrompre moralement et
subvertir politiquement la chrétienté; ce sont
plutôt les dirigeants politiques et juridiques et
leurs adhérents, ainsi que certains de leurs chefs
religieux et membres de sociétés secrètes comme
les Illuminatis et la Maçonnerie, qui en
manifestent le dessein.
P.E. Lapide,
"Rome et les Juifs",
Canadien d'origine, Israélien par choix, fondateur
du premier Kibboutz Américain dans les montagnes de
Gilboa, et dirigeant du Service de la Presse
Gouvernementale à Jérusalem, nous parle d'une
publication en provenance de Rome qui parut le 15
Avril 1949, dont voici l'extrait: "Bien que les
Juifs orthodoxes adhèrent au Sionisme, alors qu'ils
identifient la personne du Messie à l'ensemble du
peuple Juif, une élite hébraïque est en train de se
créer dans les Kibboutzim, où sous un régime de
matérialisme collectiviste, qui rivalise avec les
réalisations du Communisme, ils élèvent et éduquent une race nouvelle... Nous qui, depuis des
mois, avions été dupés, avons pu, en partie du
moins, après une enquête minutieuse, découvrir la
vérité sur les événements de Palestine, nous ne
pouvons que donner notre adhésion à l'opinion qui a
été maintes fois exprimée: le Sionisme est une
nouvelle forme de Nazisme". Dans une autre
publication, nous voyons ces paroles révélatrices: "Le
Sionisme est spirituellement inspiré par l'idée de
vengeance, vieille de 2,000 ans, contre le
christianisme".
Trois
grandes familles spirituelles se sont affirmées au
sein du Sionisme, nous dit Claude Franck,
"Le Sionisme":
-
a) les religieux qui mettent
l'accent sur l'aspect
traditionnel du Judaïsme;
-
b) les socialistes qui
donnent la priorité au
travail;
-
c) et les révisionnistes
pour lesquels l'affirmation
de l'indépendance étatique
est l'impératif essentiel.
-
a) le
Sionisme religieux est le renouveau
spirituel du Judaïsme qui voit dans le retour
physique à la terre promise le début du
processus de rédemption nationale, la première
phase annonciatrice de la venue des temps
messianiques. Le nationalisme juif lui apparaît
comme un principe religieux, une force mystique
qui représente, non une idéologie, mais un
aspect permanent de l'âme juive qui par essence
est nationale, et qui ne peut subsister que par
un retour à sa racine qui n'est pas pour eux
l'Éternel, mais la Terre d'Israël; car seul
Israël pour eux est pleinement une Nation, car
il symbolise à la fois un principe divin et un
principe humain. L'exil aurait séparé la
nationalité de la divinité, et le retour à la
Terre d'Israël les réunifierai.
-
b) le
Sionisme socialiste est une tendance qui a
été longtemps prédominante au sein du mouvement
Sioniste. Toute les nuances de la pensée
socialiste y ont été représentées et plusieurs
formations politiques se sont réclamés de cette
idéologie. Moske Hess (1812-1875) fut le
précurseur le plus important du Sionisme
Socialiste. Trente cinq ans avant la réunion du
premier Congrès Sioniste, ce marxiste avait
rompu avec Karl Marx. Le Socialisme Sioniste
camoufla l'incarnation de la subversion dans la
classe possédante, et transforma la situation du
Juif dans la Diaspora pour construire une
société Juive régénérée en terre d'Israël. Les
analyses de Hess influencèrent tous les
sionistes socialistes des deux générations
postérieures et, en particulier, les trois
illustres représentants de ce courant de pensée:
Aharon David Gordon, Nachman Syrkin, et Dov Ber
Borochov.
1) Aharon
David Gordon (1856-1922),
agriculteur le jour et philosophe la nuit, a élaboré
une mystique de l'homme et du travail. Il concevait
l'univers comme un organisme dont les éléments
aspirent à unifier le tout, et l'homme comme une
partie relié à l'univers. Quant à la Nation, elle
lui apparaît comme le trait d'union entre la vie
cosmique et la vie spirituelle de chaque individu.
Il insistait sur la nécessité de créer la Nation
d'Israël à l'image de Dieu. Il définit la vie
cosmique de la Nation comme "la synthèse du paysage
naturel de la patrie et de l'esprit du peuple qui
l'habite". Cette synthèse est nommée "peuple-homme",
mais les aspirations messianiques du Sionisme
altérèrent cette synthèse comme "le peuple Dieu"
par laquelle ils justifient leurs droits d'une
domination mondiale.
2)
Nackman Syrkin (1868-1924)
fut membre à la fois des "Amants de Sion" et
des organisations révolutionnaires Russes; il se fit
jusqu'en 1909 le champion du "territorialisme". Il
défendit un socialisme utopique, mettent l'accent
sur la nécessité d'édifier une société sans classe
en Palestine. Le socialisme mystique de
Syrkin est une synthèse des enseignements
prophétiques et des doctrines du socialisme utopique
moderne.
3) Dov
Ber Borochov (1881-1917)
fut d'abord membre du Parti social démocrate Russe,
avant de rejoindre le mouvement Sioniste. Toute son
œuvre tendit à concilier la revendication étatique
du mouvement national Juif avec les théories de Karl
Marx. Il considérait que ceux qui, dans la Diaspora,
se trouvaient au sommet de la pyramide sociale, en
formeraient la base en Israël, et tirait sa célèbre
métaphore de la pyramide renversée.
Ces trois
idéologie de Gordon, Syrkin, et Borochov; s'unissent
dans la forme symbolique représentée sur le drapeau
d'Israël: l'étoile de David, nommée aussi Sceau de
Salomon, formée de deux
triangles ou pyramides dont un pointe vers le Haut
et l'autre vers le bas. Le message caché de ce
symbolise est que «ce qui est en haut (Dieu) est
comme ce qui est en bas (l'homme)». Il s'agit du
symbole parfait par lequel l'homme se déclare Dieu
en éliminant les distinctions entre les deux. Or
«l'étoile de David», nommée aussi «le sceau de
Salomon» par les occultistes, est un symbole sacré
qui provient de la Cosmologie Babylonienne, et fut
adopté par les Juifs Talmudistes lors de la
déportation à Babylone. Ce symbole du Culte du
Soleil Babylonien fut par la suite intégré dans la
Kabbale juive, livre de la haute magie qui est la
plus pure tradition de l'occultisme, pour devenir
l'héritage exclusif de la nation d'Israël. Cette
étoile est mentionnée dans Actes 7:43:
«Vous avez porté le tabernacle
de Moloch, et l'étoile de votre dieu Remphan, des
figures que vous avez faites pour les adorer; c'est
pourquoi je vous transporterai au-delà de
Babylone...» La désignation de «Remphan»
signifie «Saturne», c'est à dire «Satan».
-
c) le
révisionnisme Sioniste national se définit
comme un monisme fondé sur l'idée qu'il est
impossible de servir deux causes à la fois. La
situation unique dans laquelle se débattait le
peuple juif requérait, que tout fut subordonné à
la poursuite d'un seul but: le transfert de
millions de Juifs en Terre d'Israël qui
entraînerait automatiquement la création d'un
État Hébreu dans les frontières bibliques. Pour
mener à bien cette entreprise, certaines
libertés dans une conjoncture normale, devraient
être sacrifiées, pour inscrire dans le programme
révisionniste le principe de l'arbitrage
obligatoire en matière de conflits sociaux, la
stricte limitation du droit de grève, et le
lancement d'un financement international
destiné à la colonisation pionnière.
Seulement l'Esprit de Christ peut nous éclairer
sur l'émergence du Sionisme, qui nous est révélé
dans sa Parole comme étant "la Bête".
L'esprit mystique et subversif du Sionisme a
laissé ses traces à travers l'histoire. Nous le
voyons à l'œuvre parmi le complot du roi Hérode
et des Pharisiens pour faire mourir Jésus, et
parmi les intrigues qui se déroulent au courant
de l'histoire de la Diaspora. Nous le retrouvons
vers 1860 dans un mouvement qui porte le nom de "l'Alliance Israélite" dont l'influence
se fait sentir universellement. La source des
implications apocalyptiques de l'apparition de
"la Bête" et de "la Grande Prostituée", se trouve
dans ces paroles prophétiques de M. Crémieux,
"Le Juif Talmudiste",
président de l'Alliance Israélite: "Un
nouveau règne messianique, un nouveau Jérusalem
doit prendre la place des empereurs et des
papes". Peu après, une organisation prit en
charge le rapatriement collectif proposé par
l'Alliance Israélite. En 1880, "les Amants de
Sion", société fondée en Russie et en
Pologne, se donnèrent pour but de préparer
l'implantation de colonies agricoles juives en
Palestine, les Kibboutz. Le principal idéologue
de ce groupement fut Léo Pinsker, auteur d'un
pamphlet intitulé "Auto-émancipation" (1882); et
dix sept ans plus tard, le premier Congrès
Sioniste se réunissait.
Théodore
Herzl (1860-1904),
né à Budapest, fut le fondateur du Mouvement
Sioniste le 4 Juin 1897, précisément 70 ans
avant la reprise de Jérusalem au début de Juillet
1967. Ce 70 ans est relié d'une manière énigmatique
à la déportation à Babylone quand les Juifs y
revinrent sous Néhémie pour rebâtir Jérusalem. Ces
choses nous indiquent que tout ce qui concerne
l'émergence du nouvel État d'Israël en 1948, la
reprise de Jérusalem et son statut international,
ainsi que l'apparition de l'Antichrist, furent
préfigurées d'avance dans les trames des
machinations secrètes conçues par le mouvement
Sioniste, ainsi que leurs procédures, les dates et
les jours. Herzl fut le premier à considérer le
retour à Sion comme un problème essentiellement
politique, et seule une organisation politique lui
paraissait à même de mener à bien cette entreprise
diabolique. Ceci n'est pas étonnant, puisque la
politique est le domaine par excellence de Satan, le
père du mensonge et du meurtre (Jn.8:44). Ainsi
Herzl a créé des institutions qui représentent et
légitiment la volonté national du peuple Juif
exprimé par un pouvoir infernal organisé. Ce
pouvoir procède du Congrès Sioniste, qui désigne
les dirigeants des principales instances du
mouvement: l'Organisation Sioniste Mondiale
et, depuis 1929, l'Agence Juive.
Le Sionisme,
soutenu financièrement par le Baron de Rothschild,
comprenait plusieurs agents du Bolchevisme, dont un
certain nombre de ces militaires avaient appartenu
pendant la guerre, à la mission de liaison ayant
servi dans le Caucase auprès de l'état-major Russe
du grand Duc Nicolas. Ils apportaient avec eux un
curieux fascicule, "les Protocoles des Sages de
Sion", qui révélait le projet apocryphe d'un
vaste complot international de domination Juive
mondiale. Le Juif Talmudiste, Nachamkes,
métamorphosé en Stekloff, fut le premier
organisateur de la Presse Bolchevique et y resta le
dictateur omnipotent. Il fut le promoteur du
"Mouvement sans Dieu". Il a publié à plusieurs
reprise, dans le "Pravda", que le Communisme et le
Christianisme ne peuvent fusionner sous aucun
prétexte et que pour assurer le succès du premier,
le succès du premier, il faut détruire et faire
disparaître toute trace du Christianisme dans les
cœurs des populations; ce qui est le but
primordial des "Protocoles des Sages de Sion".
Le fait que le Communisme et le Sionisme ont un même
but, soit la destruction du Christianisme, est
certainement une matière de réflexion, considérant
que le Capitalisme de nos nations démoncratiques
maintient les mêmes aspirations d'une manière plus
subtile; nous indiquant que nos gouvernements sont
infiltrés par des agents Sionistes, membres des
Illuminatis et de la Maçonnerie, pour préparer le
chemin de leur Messie, c'est à dire de l'Antichrist.
Or comme nous dit Alfred Edersheim,
"The Life and Times of Jesus The Messiah": "Le Messie du Judaïsme est l'Antichrist des
Évangiles"; c'est à dire du règne mondial du
Sionisme et de son pape Juif.
J. Bowyer,
dans son livre "Terreur de
Sion", nous décrit comment les membres de
l'Irgum et de la Stern Gang fondèrent le nouvel État
d'Israël sur le meurtre et le feu. Le Dr. Alfred
M. Lilienthal, dans son ouvrage
"La Connection Sioniste: la
paix à quelle prix?", nous décrit comment
le Sionisme contrôle les médias d'informations et
les gouvernements. Ce qui
attriste, est que le Sionisme révolutionnaire avec
ses fameux moyens de fraude, de vol, de meurtre, et
d'intrigues politiques et religieux, est salué par
une certaine classe de chrétiens comme le sauveur
divin d'un peuple réprouvé qu'ils considèrent être
le peuple élu de Dieu, lorsqu'en réalité il n'est
que le peuple de Satan. Ces chrétiens
apostasiés sont rempli d'admiration pour cette
nation diabolique, au point de l'adoration même; et
prouvent par ce fait qu'ils sont marqué du sceau de
la Bête qui va les détruire. En jetant un coup d'œil
rétrospectif, on est effrayé de voir quelles
guerres, quelles révolutions, et quels monstrueux
ravages le Sionisme a commis dans tous les domaines,
à l'humanité en général, et au Christianisme en
particulier. Quel sera
notre sort lorsqu'il sera allié au Vatican et aux
nations Arabes, lorsque Jérusalem sera échangé pour
un pape Juif qui règnera sur le monde entier à
partir de cette ville prostituée?
Presque
toute la grande fortune mondiale est passée dans les
mains d'une poignée de banquiers Juifs Talmudiques,
maîtres suprêmes de la Franc-maçonnerie mondiale,
qui sous leurs directives mène toute la politique
des États vers la réalisation des préceptes du
Talmud. Nous savons en plus que le Vatican
entretiens des relations financières avec la Banque
Internationale Juive de la maison de Rothschilds en
Angleterre, en France et en Amérique
"The Vatican Billions, par: Avro Manhattan".
Paul
Claudel, que nous avons cité auparavant, nous dit
qu'en 1936, les organisations Maçonniques furent
envahie par les Juifs, et que ceux-ci créèrent une
grande loge palestinienne à Jérusalem qui
comprenait des Catholiques et des Musulmans.
Maintenant, nous dit Auguste Rohling, la presse
juive jette un défi à la face du monde en se
glorifiant de ses plus effroyables crimes. Entre
mille autres, l'article du Juif, Marcus Elie Ravage,
paru en 1928 dans le "Century Magazine" de Janvier,
est un révoltant chef-d'œuvre juif, de cynisme, de
bravade et de défi, dont voici quelques lignes:
"Nous sommes
des intrus, des destructeurs, des révolutionnaires.
Nous nous sommes emparés de vos biens propres, de
vos idéaux, de votre destin. Nous les avons
foulés aux pieds. C'est nous qui avons été la cause
première, non seulement de la dernière guerre, mais
de presque toutes vos guerres. Nous n'avons pas
seulement été les auteurs de la révolution Russe,
mais aussi les instigateurs de toutes les grandes
révolutions de votre histoire. Nous avons apporté la
désunion et le désordre dans vos vie privée et dans
votre vie publique. Nous le faisons encore
aujourd'hui. Personne ne peut dire combien de temps
nous pourrions encore agir de la sorte. Nous ne vous
avons pas laissés en paix. Nous avons eu entre les
mains et nous avons renversé le bel et majestueux
édifice que vous avez construit. Nous avons
renversé votre Dieu, nous avons rejeté de côté
l'héritage de votre race et nous avons mis à leur
place notre Dieu et nos traditions".
Trevor
Ravenscroft, dans son livre
"La Lance du Destin",
nous dit que "les Protocoles des Sages de Sion"
étaient une sorte d'appendice à un ouvrage du
professeur Nilus nommé "L"Antichrist" dans
lequel était dressé un plan de domination
mondiale. Les projets envisagés, inclus parmi
tant d'autres: la révolution par le sang, le
contrôle de l'économie et de l'information, la
destruction du Vatican, la décimation du
Christianisme sous toutes ses formes, et
l'implantation d'un gouvernement et d'une religion
mondiale. Nilus, élève du grand philosophe
Soloviev, aurait formulé son ouvrage avec l'aide de
Juifs Catholiques qui étaient sous la direction des
Jésuites. Ces "Robes Noire", agents du Vatican, y
firent inculquer les principes occultes de la
Jérusalem cryptique et leurs procédures pour
s'emparer de la Jérusalem terrestre et y implanter
le siège du pouvoir du Catholicisme. Dès le début,
le mouvement Sioniste fut infiltré et influencé par
l'organisation Jésuite des Illuminatis, avant que
les Juifs Talmudistes et Kabbalistes en prennent la
direction à travers les loges Maçonniques, puisque
les deux avaient un but commun.
Nilus
écrivait: "Le nouveau mouvement Sioniste a été créé
pour des motifs beaucoup plus sinistres que
d'établir en Palestine une patrie permanente pour
les Juifs. Son but secret est la domination
incontesté du monde entier. A la conférence de Bâle
(1897), les rabbins les plus influents d'Europe et
d'Amérique s'étaient rassemblés pour dresser des
plans en vue d'asservir l'humanité. Ils s'étaient
préparés à l'avènement de l'Antichrist. Sous la
conduite de l'Antichrist, les Juifs réaliseront
leurs buts ultimes". L'Antichrist de Soloviev
n'est pas une figure mythique, nous dit
Ravenscroft. Il habite l'âme d'un homme de chair et
de sang. Il souligne que le plus grand danger était
justement celui-là: "La Bête ne ressemble pas à
ce qu'elle est. Il est même prévu comment l'Antichrist
se manifesterait lorsque son véhicule d'élection se
serait remis d'une courte période d'aveuglement. La
date à laquelle devaient se produire ces événements
et l'âge du véhicule: 33 ans". Toutefois, la
notion d'un Antichrist comme étant un homme puissant
au niveau de la politique ou de la religion, a
donnée naissance à toutes sortes de balivernes
puériles plus insensées l'une que l'autre. Nous
apprenons par les Saintes-Écritures que l'Antichrist
n'est pas un homme mais un principe, c'est à dire
une doctrine insidieuse qui fait ses ravages dans un
monde spirituellement aveugle, doctrine qui élève
l'homme au niveau de la divinité par l'exercice de
son libre-choix illusoire. Cette notion d'un règne
suprême de l'homme se retrouve dans l'idéologie du
Catholicisme et du Sionisme, et se déverse sur le
monde entier.
Jean leDuc
Février 2018
Dans notre société, quatre mythes puissants ont façonné
la conscience de la grande majorité à propos du
Sionisme.
Le premier c’est celui d’une « Terre sans peuple pour un
peuple sans terre ». Ce mythe a été assidument cultivé
par les premiers sionistes pour faire passer la fiction
selon laquelle la Palestine était un lieu perdu, désolé,
offert à qui voulait le prendre. Cette prétention a été
rapidement suivie par la négation de l’identité
palestinienne, de son existence comme nation et du droit
légitime à la terre sur laquelle les Palestiniens ont
vécu toute leur histoire connue.
Le second c’est le mythe de la démocratie israélienne.
D’innombrables histoires dans les journaux ou références
à la télévision à l’Etat d’Israël sont suivies de
l’affirmation que c’est la seule démocratie “véritable”
du Moyen-Orient. En fait, Israël est à peu près aussi
démocratique que l’État sud-africain. Les libertés
publiques, les moyens de les mettre en œuvre et les
droits de l’homme les plus fondamentaux sont déniés par
la loi à ceux qui ne répondent pas à certains critères
raciaux et religieux.
Le troisième mythe, c’est celui de la “sécurité” comme
force motrice de la politique étrangère d’Israël . Les
sionistes affirment que leur État doit être la quatrième
puissance militaire mondiale parce qu’Israël a dû se
défendre contre la menace immédiate de masses d’Arabes
primitifs, consumés par la haine, qui viennent tout
juste de descendre de leurs arbres.
Le quatrième mythe c’est celui du Sionisme comme
légataire moral des victimes de l’holocauste. C’est là à
la fois le mythe le plus répandu et le plus insidieux
sur le Sionisme. Les idéologues du mouvement sioniste se
sont drapés dans le linceul collectif de six millions de
juifs victimes des assassinats de masse des nazis.
L’ironie cruelle et amère de cette prétention mensongère
c’est que le mouvement sioniste a lui-même été en
étroite collusion avec le nazisme dès sa conception.
Pour la plupart des gens, il paraît impossible que le
mouvement sioniste, qui invoque toujours l’horreur de
l’holocauste, ait pu collaborer activement avec l’ennemi
le plus terrible auquel les juifs aient jamais eu à
faire face. Les faits cependant révèlent non seulement
des intérêts communs, mais une affinité idéologique
profonde enracinée dans le chauvinisme extrémiste qu’ils
ont en commun.
II - Les objectifs sionistes
Les objectifs du
Sionisme n’ont jamais été simplement la
colonisation de la Palestine - ce qui était le but des
mouvements impérialistes et colonialistes classiques au
cours du XIXe et du XXe siècles. Le but du colonialisme
européen en Afrique et en Asie était essentiellement
l’exploitation des populations indigènes comme force de
travail à bas prix tout en pillant les ressources
naturelles pour en tirer des profits exorbitants.
Ce qui distingue le Sionisme des autres mouvements
colonialistes c’est la relation entre les colons et le
peuple à conquérir. Le but avoué du Sionisme n’était pas
simplement d’exploiter les Palestiniens mais de les
disperser et de les déposséder. L’objectif était de
remplacer la population indigène par une nouvelle
communauté de colons, d’éliminer les fermiers, les
artisans et les citadins de Palestine pour leur
substituer une force de travail entièrement nouvelle
composée par des colons.
En niant l’existence du peuple palestinien, le Sionisme
cherchait à créer le climat politique pour les chasser
non seulement de leur terre mais de l’histoire.
Lorsqu’on reconnaissait un tant soit peu leur existence,
les Palestiniens étaient présentés comme un vestige
nomade à moitié sauvage. Les faits historiques ont été
falsifiés - selon une procédure amorcée au cours du
dernier quart du XIXe siècle mais qui se continue
aujourd’hui par des écrits pseudo-historiques comme
celui de Joan Peter, « Depuis des temps immémoriaux ».
"Le Sionisme devait rechercher différents appuis
impérialistes pour cette ntreprise sanglante : parmi
eux, l’Empire Ottoman, l’Allemagne inpériale, le Raj
britannique, le colonialisme français et la Russie
tsariste. Les plans sionistes pour le peuple palestinien
anticipaient la solution Ottomane de la question des
Arméniens, qui devaient être massacrés lors du premier
grand génocide du XXe siècle.
LES PLANS SIONISTES POUR LE PEUPLE PALESTINIEN
Dès l’origine, le mouvement sioniste a cherché à
“arméniser” le peuple palestinien. Comme les indigènes
d’Amérique du Nord, les Palestiniens étaient considérés
comme “un peuple en trop”. La logique c’était leur
élimination ; le résultat: un génocide.
Cela n’était pas moins vrai pour le mouvement ouvrier
sioniste, qui cherchait à donner un vernis “socialiste”
à cette entreprise coloniale. L’un des principaux
théoriciens du Sionisme ouvrier, qui était l’un des
fondateurs du parti sioniste Ha’Poel Ha Tzair (Le Jeune
travailleur), et partisan de Poale Zion (Travaillleurs
de Sion), était Aaron David Gordon.
Walter Laqueur reconnaît dans son Histoire du Sionisme
que « A. D. Gordon et ses camarades voulaient que chaque
arbre et chaque buisson soit planté par un pionnier juif
» (14)
C’est Gordon qui a estampillé le slogan « conquête des
travailleurs » (Kibbush avodah). Il a fait appel aux
capitalistes juifs, et aux responsables des plantations
Rotschild, qui avaient obtenu des terres des seigneurs
turcs absents par-dessus la tête du peuple palestinien,
« à Jouer aux juifs et uniquement aux juifs ». Il
organisa le boycott de toute entreprise sioniste qui
n’employait pas exclusivement des juifs, et prépara des
grèves contre les colons des Rotschild qui autorisaient
les paysans arabes à moissonner avec eux ou à travailler
pour eux, même à bas prix. Ainsi, les “sionistes
ouvriers” utilisèrent-ils les méthodes du mouvement
ouvrier pour interdire l’emploi des Arabes; leur
objectif n’était pas l’exploitation mais l’usurpation.
Il ne faut
pas négliger que la plupart des Palestiniens sont des
musulmans qui soutiennent l'idéologie Islamiste, le
reste sont des catholiques à prétentions chrétiennes qui
soutiennent l'idéologie du Vatican. Les deux sont aussi
pire l'un que l'autre. Les Palestiniens sont eux-mêmes
responsables de nombreuses tueries contre des Juifs en
Israël. Ils aiment se plaindre de l'oppression qu'ils
subissent, mais ils ne font que récolter ce qu'ils ont
semés. L'Islamisme n'est pas une religion de paix, comme
plusieurs le prétendent, mais une idéologie de
domination mondiale qui a pour but d'exterminer tous les
infidèles. Le Sionisme, autant diabolique qu'il puisse
être, est l'outil de la démocratie pour contrer les
plans de l'Islamise infernal. La stratégie du Vatican
est d'utiliser ces deux idéologies comme deux feux dans
un champ qui se combattent jusqu'à s'éteindre, afin
d'établir le règne des papes à Jérusalem, ce qui ne se
produira jamais malgré toutes ses manigances
machiavéliques. Sionisme ou Islamisme, entre deux maux
il faut choisir le moindre et dans le cas présent le
Sionisme l'emporte. L'ennemi de mon ennemi est mon ami,
comme dit un vieux adage, et l'Islamisme est un ennemi
mortel à la démocratie des nations dites civilisées qui
menace notre style de vie, nos valeurs, et nos libertés.
L'Islamisme finira donc par subir le sort d'un chien
enragé et deviendra qu'une tache sur la page de
l'histoire.
LA SOCIÉTÉ PALESTINIENNE
Il y avait plus d’un millier de villages en Palestine à
la fin du XIXe siècle. Jérusalem, Haïfa, Gaza, Nablus,
Acre, Jéricho, Ramle, Hébron et Nazareth étaient des
villes florissantes. Les collines étaient laborieusement
cultivées en terrasses. Les canaux d’irrigation
sillonnaient la terre. Les vergers de citronniers, les
forêts d’oliviers et les céréales de Palestine étaient
connus dans le monde entier. Le commerce, l’artisanat,
le textile, la construction et la production agricole
étaient largement développés. Les comptes rendus de
voyageurs au XVIIIe et au XIXe siècles en témoignent
unanimement, comme l’étaient les rapports trimestriels
très précis publiés au XIXe siècle par le Fonds
britannique d’exploration de la Palestine.
En fait, c’est précisément la cohésion sociale et la
stabilité de la société palestinienne qui ont conduit
Lord Palmerston en 1840, lorsque l’Angleterre a établi
un consulat à Jérusalem, à proposer avec prescience la
fondation d’une colonie de juifs européens pour «
préserver les intérêts les plus larges de l’Empire
britannique ». (15)
La société palestinienne, si elle souffrait de la
collaboration des propriétaires terriens féodaux
(effendi) avec l’Empire ottoman, était néanmoins
productive et diversifiée culturellement, avec une
paysannerie très consciente de son rôle social.
Les paysans palestiniens et les citadins avait établi
une distinction claire, fortement ressentie entre les
juifs qui vivaient parmi eux et les colons potentiels,
et ce depuis 1820 lorsque les 20 000 juifs de Jérusalem
avaient été totalement intégrés et acceptés dans la
société palestinienne.
Lorsque les colons de Petah Tikvah cherchèrent à chasser
les paysans de leurs terres, en 1886, ils rencontrèrent
une résistance organisée, mais les travailleurs juifs
des villages voisins et leurs communautés ne furent
nullement inquiétés. Lorsque les Arméniens fuyant le
génocide turc s’installèrent en Palestine ils furent les
bienvenus. Mais ce génocide fut de façon inquiétante
soutenu par Vladimir Jabotinsky et d’autres sionistes
qui tentèrent ainsi d’obtenir le soutien des Turcs. En
fait, jusqu’à la déclaration Balfour (1917), la réaction
palestinienne à l’installation des colonies sionistes
fut d’une tolérance imprudente. Il n’y avait pas de
haine organisée des juifs en Palestine, pas de massacres
comme en préparaient les anti-sémites du tsar et de
Pologne. Pas de contrepartie raciste dans la réaction
palestinienne aux colons armés (qui utilisaient la force
partout où ça leur était possible pour chasser les
Palestiniens de leurs terres). Même les émeutes
spontanées, exprimant la rage refoulée des Palestiniens
devant les vols incessants de leurs terres, n’étaient
pas dirigées contre les juifs comme tels.
À LA RECHERCHE DES FAVEURS DE L’EMPIRE
En 1896, Theodor Herzl mit en avant son plan pour
pousser l’Empire Ottoman à céder la Palestine au
mouvement sioniste « En supposant que Sa Majesté le
Sultan veuille bien nous donner la Palestine, nous
pourrions en retour entreprendre de régulariser les
finances de la Turquie. Nous serions là-bas un poste
avancé de la civilisation contre la barbarie. » (16).
En 1905, le VIIe Congrès sioniste mondial dut
reconnaître que le peuple palestinien était en train
d’organiser un mouvement politique pour l’indépendance
nationale à l’égard de l’Empire ottoman - une menace non
seulement pour le pouvoir turc mais également pour les
desseins sionistes.
Prenant la parole lors de ce congrès, Max Nordau, un
éminent dirigeant sioniste, mit en avant les
préoccupations sionistes « Le mouvement qui est devenu
celui d’une grande partie du peuple arabe pourrait
aisément prendre une direction néfaste à la
Palestine.... Le gouvernement turc pourrait se sentir
alors obligé de défendre son règne en Palestine et en
Syrie par la force armée... Dans de telles
circonstances, la Turquie peut être convaincue par nous
qu’il sera important pour elle d’avoir en Palestine et
en Syrie un groupe fort et bien organisé qui résistera à
toute attaque contre l’autorité du sultan et défendra
l’autorité de ce dernier de toute sa force. » (17)
Tandis que le kaiser entreprenait de forger une alliance
avec la Turquie dans le cadre de son conflit avec la
France et la Grande-Bretagne au sujet du contrôle du
Moyen-Orient, le mouvement sioniste fit des ouvertures
similaires auprès de l’Allemagne impériale. Le kaiser
mit presque dix ans dans ses tractations intermittentes
avec la direction sioniste pour formuler un plan pour un
État juif sous des auspices Ottomans qui aurait eu pour
principale tâche l’éradication de la résistance
anti-colonialiste palestinienne et l’affermissement des
intérêts de l’Allemagne impériale dans la région. En
1914 cependant, l’Organisation sioniste mondiale était
déjà engag ée très loin dans son offre parallèle pour
enrôler l’Empire britannique dans une entreprise de
démolition de l’Empire ottoman avec l’aide des
sionistes. Chaim Weizmann, qui devait devenir président
de l’Organisation sioniste mondiale, fit une déclaration
publique importante « Nous pouvons raisonnablement dire
que si la Palestine devait tomber dans la sphère
d’influence britannique. et si l’Angleterre devait
encourager les installations de juifs là-bas, comme
dépendance de l’Angleterre, nous pourrions avoir en 20
ou 30 ans un million de juifs sur place, peut-être plus
; ils développeraient le pays, y ramèneraient la
civilisation et représenteraient une protection efficace
du canal de Suez. » (18)
LA DÉCLARATION BALFOUR
Weizmann obtint des Anglais ce que les dirigeants
sionistes avaient recherché à la fois auprès des
gouvernements ottoman et de l’Empire allemand. Le 2
novembre 1917, la déclaration Balfour était publiée.
Elle affirmait en particulier « Le gouvernement de Sa
Majesté envisage avec faveur l’établissement en
Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et
fera tout son possible pour faciliter la réalisation de
cet objectif... » (19)
Les sionistes étaient cyniques dans la présentation de
leurs prétentions sur la Palestine et ne
s’embarrassaient pas de contradictions. A certains
moments ils affirmaient que la Palestine était un désert
parcouru parfois par des nomades ; la minute d’après,
ils proposaient de soumettre la population palestinienne
qu’ils avaient présentée comme inexistante. A. D. Gordon
lui-même déclarait sans cesse que les Palestiniens qui,
il insistait là-dessus, n’existaient pas, devaient être
empêchés par la force de cultiver la terre.
Cela se traduisit par l’expulsion total des “non-juifs”
de la “terre ancestrale” juive. La même méthode
structure les déclarations des dirigeants britanniques
et sionistes dans leurs plans pour la population
palestinienne. A l’époque de la déclaration Balfour, les
armées de l’Empire britannique avaient occupé la majeure
partie de l’Empire ottoman au Moyen-Orient, ayant enrôlé
les dirigeants arabes dans le combat contre les Turcs
sous leur direction en échange de promesses sur
“l’auto-détermination”.
Tandis que les sionistes dans leur propagande
insistaient sur le fait que la Palestine était déserte,
dans leurs négociations avec leurs protecteurs impériaux
ils expliquaient clairement que lasiij tion du peuple
palestinien était à l’ordre du jour et proposaient leurs
services à cette fin.
Les Britanniques répondirent de la même façon. La
déclaration Balfour contenait également un passage prévu
pour bercer les dirigeants féodaux arabes choqués par la
traîtrise de l’Empire britannique qui offrait aux
sionistes la région même où l’auto-détermination arabe
avait été promise « Etant clairement entendu que rien ne
sera fait qui pourrait porter préjudice aux droits
civils et religieux des communautés non juives existant
en Palestine... » (20)
Les Anglais avaient utilisé durant des années la
direction sioniste pour obtenir le soutien à leur guerre
contre l’Allemagne impériale des plus gros capitalistes
et banquiers juifs aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Avec Weizmann, ils se préparaient à utiliser la
colonisation sioniste de la Palestine comme l’instrument
de leur contrôle politique sur la population
palestinienne.
La « terre sans peuple pour un peuple sans terre » était
en fait un pays en ébullition contre la sujétion
coloniale. L’ancien Premier ministre Balfour lui-même a
été brutalement explicite dans son mémorandum pour les
cercles officiels, en dépit des grandes déclarations à
l’usage du public sur « les droits civils et religieux
des communautés non juives (sic) de Palestine » « Le
Sionisme, qu‘il ait tort ou raison, qu’il soit bon ou
mauvais, est enraciné dans des besoins actuels, et dans
des espoirs futurs d’une importance bien plus grande que
les souhaits de 700 000 Arabes en plus qui habitent en
ce moment ce vieux pays. » (21)
LA
CONNEXION SUD-AFRICAINE
Il y avait une dimension particulière à cet accord
secret entre Balfour et la direction sioniste pour
bafouer les aspirations du peuple palestinien. C’était
l’ami intime de Weizmann et futur Premier ministre de
l’Afrique du Sud, le général Jan Smuts, qui, comme
délégué sud-africain au cabinet de guerre britannique au
cours de la Première Guerre mondiale, avait aidé à faire
pression sur le gouvernement britannique pour qu’il
adopte la déclaration Balfour et s’engage à la
construction d’une colonie sioniste sous la direction
des Britanniques.
La relation entre le mouvement sioniste et les colons
sud-africains s’était développée auparavant, tout comme
l’amitié entre le général Smuts et Chaim Wiezmann. A la
fin du siècle, une importante population juive, venue en
particulier de Lithuanie, s’était installée en Afrique
du Sud. Le mouvement sioniste considérait cette
population comme particulièrement sensible aux idées
sionistes du fait de son statut déjà établi de colons en
Afrique du Sud. Les dirigeants sionistes ont effectué
des voyages incessants en Afrique du Sud pour y chercher
un soutien politique et financier. N. Kirschner, ancien
président de la fédération sioniste sud-africaine, a
fourni un compte rendu vivant de l’interaction étroite
entre les dirigeants sionistes et sud-africains, de
l’identification de sionistes comme Weizmann et Herzl
avec la conception sud-africaine d’une population
colonisatrice racialement distincte, et de l’importance
d’un pacte virtuel entre les deux mouvements. (22)
En identifiant le Sionisme avec l’idéologie des colons
sud-africains, Chaim Weizmann était dans la lignée de
l’admiration exprimée auparavant par Théodor Herzl,
fondateur du Sionisme politique, pour celui qui
représentait la quintessence de l’idéologie coloniale,
Sir Cecil Rhodes. Herzl tenta de modeler son propre
devenir politique sur les réalisations de Rhodes « Bien
sûr, il y a de grandes différences entre Cecil Rhodes et
mon humble personne, les aspects personnels étant
largement en ma défaveur ; les aspects objectifs sont
grandement en faveur du mouvement sioniste. » (23)
Herzl se faisait l’avocat’de l’achèvement de la
dispersion des Palestiniens par les sionistes en
utilisant des méthodes dont Rhodes avait été le
pionnier, et il réclamait d’urgence la formation de
l’équivalent juif d’une compagnie coloniale fondatrice,
un amalgame d’exploitation coloniale et d’entreprise.
« La Compagnie juive est en partie façonnée selon les
lignes d’une grande compagnie d’acquisition. On pourrait
l’appeler une Compagnie fondatrice juive, bien qu’elle
ne puisse exercer un pouvoir souverain, et n’ait
d’autres tâches que purement coloniales. » (24)
« Les plus pauvres d’abord iront cultiver le sol. Selon
un plan préétabli ils construiront les routes, les
ponts, les chemins de fer et installations
télégraphiques, domestiqueront les rivières et
construiront leurs propres logements ; leur travail
créera le commerce, le commerce créera des marchés, et
les marchés attireront de nouveaux colons. » (25)
En 1934, un important groupe d’investisseurs
sud-africains et de gros capitalistes avait fondé les
“Investissements Afrique-Israël ” pour acheter des
terres en Palestine. La compagnie existe toujours après
54 années avec des Sud-Africains comme coactionnaires,
les actions étant détenues par la banque israélienne
Leumi. (26)
LE MUR D’ACIER
La tension provoquée par l’affirmation que la terre
était vide et l’exigence que les habitants “inexistants”
soient sauvagement asservis était moins aigu lorsque les
sionistes discutaient de stratégie entre eux. La réalité
de ce qui était nécessaire pour coloniser la Palestine
prenait le pas sur la propagande.
L’un des porte-parole idéologiques du Sionisme, Vladimir
Jabotinsky, est connu comme le fondateur du “Sionisme
révisionniste”, le courant sioniste que la façade
libérale et socialiste employée par les sionistes
“ouvriers” irritait (le Sionisme révisionniste est
représenté aujourd’hui par Menachem Begin et Yitzhak
Shamir).
En 1923, Jabotinsky écrivit Le Mur d’acier, que l’on
peut considérer comme une borne de référence pour tout
le mouvement sioniste. Il avançait sans mettre de gants
les prémisses essentielles du Sionisme qui avaient, en
fait, été établies auparavant, peut-être avec moins
d’éloquence, par Theodor Herzl, Chaim Weizmann et
d’autres. Le raisonnement de Jabotinsky a été cité et
repris dans des plaidoiries sionistes ultérieures - de
la prétendue “gauche” à la prétendue “droite”. Il
écrivait ce qui suit :
“Il ne peut être question d’une réconciliation
volontaire entre nous et les Arabes, ni maintenant, ni
dans un futur prévisible. Toute personne de bonne foi,
mis à part les aveugles de naissance, a compris depuis
longtemps l’impossibilité complète d’aboutir à un accord
volontaire avec les Arabes de Palestine pour la
transformation de la Palestine d’un pays arabe en pays à
majorité juive. Chacun d’entre vous a une compréhension
globale de l’histoire de la colonisation. Essayez de
trouver un seul exemple où la colonisation d’un pays
s’est faite avec l’accord de la population autochtone.
Ça ne s’est produit nulle part.
Les autochtones combattront toujours obstinément les
colonisateurs - et c’est du pareil au même qu’ils soient
civilisés ou non. Les compagnons d’armes de Hernan
Cortez ou de Francisco Pizarre se sont conduits comme
des brigands. Les Peaux-Rouges ont combattu avec ferveur
et sans compromis les colonisateurs au bon coeur comme
les méchants. Les indigènes ont combattu parce que toute
forme de colonisation n’importe où à n’importe quelle
époque est inacceptable pour le peuple indigène. Tout
peuple indigène considère son pays comme sa patrie, dont
il veut être totalement maître. Il ne permettra pas de
bon gré que s’installe un nouveau maître. Il en est
ainsi pour les Arabes. Les partisans du compromis parmi
nous essaient de nous convaincre que les Arabes sont des
espèces d’imbéciles que l’on peut tromper avec des
formulations falsifiées de nos buts fondamentaux. Je
refuse purement et simplement d’accepter cette vision
des Arabes palestiniens.
Ils ont exactement la même psychologie que nous. Ils
considèrent la Palestine avec le même amour instinctif
et la ferveur véritable avec laquelle tout Aztèque
considérait Mexico ou tout Sioux sa prairie. Tout peuple
combattra les colonisateurs jusqu’à ce que la dernière
étincelle d’espoir d’éviter les dangers de la conquête
et de la colonisation soft éteinte. Les Palestiniens
combattront de cette façon jusqu‘à qu‘il n‘y ait pour
ainsi dire plus une parcelle d’espoir.
Peu importe les mots que nous utilisons pour expliquer
notre colonisation. La colonisation a sa propre
signification intégrale et inévitable qui est comprise
par tous les juifs et tous les Arabes. La colonisation
n‘a qu’un but. C’est dans la nature des choses. Changer
cette nature est impossible. fi était nécessaire de
mener la colonisation contre la volonté des Arabes
palestiniens et cette nécessité existe aujourd’hui de la
même manière. Même un accord avec les non-Palestiniens
est une lubie du même type. Pour que les nationalistes
arabes de Bagdad, de la Mecque et de Damas acceptent de
payer un tel prix, il faudrait qu‘ils refusent de
maintenir le caractère arabe de la Palestine.
Nous ne pouvons offrir aucune compensation contre la
Palestine, ni aux Palestiniens, ni aux Arabes. Par
conséquent, un accord volontaire est inconcevable. Toute
colonisation, même la plus réduite, doit se poursuivre
au mépris de la volonté de la population indigène. Et
donc, elle ne peut se poursuivre et se développer qu’à
l’abri du bouclier de la force, ce qui veut dire un Mur
d’acier que la population locale ne pourra jamais
briser. Telle est notre politique arabe. La formuler de
toute autre façon serait de l’hypocrisie.
Que ce soit au travers de la déclaration Balfour ou au
travers du mandat, l’exercice d’une force étrangère est
une nécessité pour établir dans le pays les conditions
d’un pouvoir et d’une défense par lesquels la population
locale, quels que soient ses désirs, soit privée de la
possibilité d’empêcher la colonisation, par des moyens
administratifs ou physiques. La force doft jouer son
rôle - brutalement et sans indulgence. De ce point de
vue, il n’y a pas de différence significative entre nos
militaristes et nos végétariens. Les uns préfèrent un
Mur d’acier fait de baïonnettes juives, les autres un
Mur d’acier constitué de baïonnettes anglaises.
Au reproche habituel selon lequel ce point de vue est
immoral, je réponds “absolument pas”. C’est là notre
morale. Il n’y a pas d’autre morale. Aussi longtemps
qu‘il y aura la moindre étincelle d’espoir pour les
Arabes de nous résister, ils n’abandonneront pas cet
espoir, ni pour des mots doux ni pour des récompenses
alléchantes, parce qu’il ne s’agit pas d’une tourbe mais
d’un peuple, d’un peuple vivant. Et aucun peuple ne fait
de telles concessions sur de telles questions concernant
son sort, sa uf lorsqu’il ne reste aucun espoir, jusqu’à
ce que nous ayons supprimé toute ouverture visible dans
le Mur d’acier.” (27)
LA MÉTAPHORE DE L’ACIER
Le thème et l’imagerie du fer et de l’acier coercitifs
évoqués par Vladimir Jabotinsky devaient être repris par
le mouvement national-socialiste naissant en Allemagne,
de même que Jabotinsky à son tour a été inspiré par
Benito Mussolini. L’invocation mystique de la volonté de
fer au service de la conquête militaire et chauviniste
réunit les idéologues sionistes, colonialistes et
fascistes. Elle recherchait sa légitimité dans les
légendes d’un passé conquérant.
Le Samson et Dalila de Cecil B. De Mille était plus
qu’une romance biblique hollywoodienne sur la perfidie
de la femme et la vertu de la force masculine. Ce film
était porteur également des valeurs autoritaires du
roman dont il était l’adaptation, le “Samson” écrit par
Vladimir Jabotinsky, qui se faisait le héraut de la
nécessité de la force brute si les Israéliens devaient
conquérir les Philistins.
« “Transmettrai-je un message de votre part à notre
peuple ?“ Samson réfléchit un moment, puis dit lentement
: “Le premier mot c’est le fer. Ils doivent se procurer
du fer. Ils doivent donner tout ce qu’ils ont pour
obtenir du fer - leur argent et leur blé, leur huile et
leur vin et leurs troupeaux, et même leurs femmes et
leurs filles. Tout pour le fer ! Il n’y a rien au monde
qui ait plus de valeur que l’airain.” » (28)
Jabotinsky, chantre du “Mur d’acier que la population
locale ne pourra pas briser” et de “la loi d’airain de
tout mouvement colonisateur... la force armée”, allait
trouver un écho à son appel au cours des prochaines
décennies au travers des grandes razzias sionistes
contre le peuple opprimé.
L’actuel ministre de la Défense d’Israël , Yitzhak
Rabin, a lancé la guerre de 1967 comme chef d’état-major
"à la volonté d’airain". Comme Premier ministre en 1975
et 1976 il lançait la politique de l’Hayad Barzel, “la
main de fer”, en Cisjordanie. Plus de 300 000
Palestiniens sont passés par les prisons israéliennes
dans des conditions où la torture était permanente et
institutionnalisée, comme l’a révélé le Sunday Times de
Londres et l’a dénoncé Amnesty International.
Son successeur comme chef des armées, Raphael Eitan, a
imposé “le bras d’airain” - Zro’aa Barzel - sur la rive
ouest, ajoutant l’assassinat à l’arsenal répressif. Le
17 juillet 1982, le cabinet israélien s’est réuni pour
préparer ce que le Sunday Times de Londres devait
appeler “cette opération militaire de purge des camps
soigneusement préparée, appelée Moah Barzel ou Cerveau
d’acier”. Les camps en question étaient Sabra et Shatila
et l’opération “était bien connue de Sharon et Begin,
faisant partie d’un plan plus large de Sharon discuté
par le cabinet israélien”. (29)
Lorsque Yitzhak Rabin, qui avait soutenu le Likoud
révisionniste au Liban au cours de la guerre, devint le
ministre de la Défense de Shimon Peres dans l’actuel
gouvernement “d’unité nationale”, il lança au Liban et
sur la rive ouest du Jourdain (Cisjordanie) la politique
de l’Egrouf Barzel, “le poing de fer”. C’est le “poing
de fer” que Rabin a cité à nouveau comme la base de sa
politique de répression tous azimuts et de représailles
collectives face au soulèvement palestinien de 1987-1988
en Cisjordanie et à Gaza.
LA DOCTRINE DE LA PURETÉ DU SANG
Il est également intéressant de noter que Jabotinsky
fondait sa volonté colonialiste sur la doctrine de la
pureté du sang. Jabotinsky l’énonçait dans sa Lettre sur
l’Autonomie :
“Il est impossible à un homme de s’assimiler à un peuple
dont le sang est différent du sien. Pour être assimilé,
il faudrait qu’il change son corps, il doit devenir leur
par son sang. Il ne peut y avoir d’assimilation. Nous
n’autoriserons pas des choses du genre des mariages
mixtes parce que la préservation de notre intégrité
nationale est impossible autrement que parle maintien de
la pureté de la race et pour ce faire nous aurons ce
territoire dont notre peuple constituera la population
racialement pure.”
Ce thème a été plus largement développé par Jabotinsky :
“La source du sentiment national... se trouve dans le
sang de l’homme dans son type physico-racial et là
seulement... La vision spirituelle d’un homme est
fondamentalement déterminée par sa structure physique.
C’est pour cette raison que nous ne croyons pas à
l’assimilation spirituelle, fi est inconcevable, d’un
point de vue physique, qu’un juif né dans une famille de
pur sang juif puisse s’adapter à la vision spirituelle
d’un Allemand ou d’un Français. Il peut être entièrement
imprégné du fluide germanique, mais le noyau de sa
structure spirituelle restera toujours juif.” (30)
L’adoption des doctrines chauvines de la pureté de la
race et de la loi du sang n’était pas limitée à
Jabotinsky ou aux révisionnistes. Le philosophe libéral
Martin Buber situait également son Sionisme dans le
cadre de la doctrine raciste européenne “Les couches les
plus profondes de notre être sont déterminées par le
sang, nos pensées les plus intimes et notre volonté sont
colorées par lui.” (31)
Comment cela allait-il être mis en application ?
III - La colonisation de la Palestine
En 1917 il y avait 56 000 juifs en Palestine et 644 000
Palestiniens arabes. En 1922, il y avait 83 794 juifs et
663 000 Arabes. En 1931, il y avait 174 616 juifs et 750
000 Arabes. (32)
LA COLLABORATION AVEC LE COLONIALISME BRITANNIQUE
Avec la constitution d’un alliance tacite avec les
Britanniques, les sionistes recevaient à présent un
soutien sur la base de leur conquête du pays. Ce
processus a été décrit par le poète et essayiste
marxiste palestinien Ghassan Kanafani
“En dépit du fait qu’une grande partie des capitaux
juifs étaient alloués aux zones rurales, et en dépit de
la présence des forces militaires impérialistes
britanniques et de la pression immense exercée par la
machine administrative en faveur des sionistes, ces
derniers n’obtinrent que des résultats minimes en ce qui
concerne l’acquisition des terres.
fis parvinrent cependant à sérieusement dégrader le
statut de la population rurale arabe. La possession de
terrains agricoles ou urbains passa de 300 000 dunums en
1929 (26800 hectares) à 250 000 dunums en 1930 (112 000
hectares). Le pourcentage de terre acheté était
insignifiant du point de vue d’une colonisation massive
et du règlement du “problème juif”. Mais l’expropriation
d’un million de dunums - presque un tiers de la terre
arable - conduisait à un appauvrissement sévère des
paysans arabes et des bédouins.
En 1931, 20 000 familles paysannes avaient été évincées
par les sionistes. De plus, la vie des paysans dans un
pays sous-développé, et dans le monde arabe en
particulier, ne représente pas seulement un mode de
production, mais également un mode de vie social,
religieux et traditionnel. Ainsi, en plus de la perte de
la terre, la société arabe rurale était détruite par le
processus de la colonisation.” (33)
L’impérialisme britannique encouragea la déstabilisation
économique de l’économie palestinienne. Le gouvernement
mandataire octroya un statut privilégié aux capitaux
juifs, leur accordant 90 % des concessions en Palestine.
Cela permit aux sionistes de prendre le contrôle de
l’infrastructure économique (projets de route, minéraux
de la mer Morte, électricité, ports, etc). En 1935, les
sionistes contrôlaient 872 des 1 212 firmes
industrielles en Palestine. Les importations pour des
industries sionistes étaient exemptées de taxes . Un
Code du travail discriminatoire était adopté contre la
force de travail arabe, qui aboutit à un chômage à large
échelle et pour ceux qui arrivaient à obtenir du travail
à subsister dans des conditions inférieures au niveau de
vie moyen.
LE SOULÈVEMENT DE 1936
La perte de leurs terres et la répression accélérèrent
pour les Palestiniens la prise de conscience du sort qui
les attendait et aboutirent à un vaste soulèvement qui
dura de 1936 à 1939.
La révolte prit la forme de la désobéissance civile et
de l’insurrection armée. Les paysans quittèrent leurs
villages pour rejoindre des unités de combattants qui se
formaient dans les montagnes. Les nationalistes arabes
de Syrie et Jordanie participèrent bientôt à la
bataille.
La décision de refuser de payer les impôts fut prise le
7 mai 1936, lors d’une conférence à laquelle
participaient 150 délégués représentant tous les
secteurs de la population, et une grève générale balaya
la Palestine.
La réaction britannique fut immédiate et brutale. La loi
martiale fut déclarée le 30 juillet 1936 - environ cinq
mois après le début du soulèvement - et une vaste
répression se déchaîna. Quiconque était suspecté
d’organiser ou de sympathiser avec la grève générale ou
tout autre acte de résistance était emprisonné. On fit
sauter les maisons dans toute la Palestine. Une grande
partie de la ville de Jaffa fut détruite par les
Britanniques le 18 juin 1936, laissant 6 000 personnes
sans abri. Les habitations dans les communautés
environnantes furent également détruites.
Les Britanniques envoyèrent d’importantes forces
militaires en Palestine pour écraser la révolte (20 000
hommes selon les estimations). A la fin de l’année 1937
et au début 1938, cependant, les forces britanniques
étaient en passe de perdre le contrôle de la révolte
populaire armée.
LES SIONISTES FORMENT UNE POLICE SUPPLÉTIVE
C’est à ce moment-là que les Britanniques commencèrent à
s’appuyer sur les sionistes qui leur fournissaient une
ressource unique sur laquelle ils n’avaient jamais pu
compter dans une quelconque de leurs autres colonies une
fonce locale qui faisait cause commune avec le
colonialisme britannique et qui était extrêmement
mobilisée contre la population indigène. Si avant cette
époque les sionistes avaient pris en charge de
nombreuses opérations de représailles, ils jouaient à
présent un rôle plus important dans l’escalade de la
répression qui devait inclure des arrestations massives,
des assassinats et des exécutions. En 1938, 5 000
Palestiniens étaient emprisonnés, dont 2 000 condamnés à
des peines de prison de longue durée, 148 personnes
étaient exécutées pan pendaison et plus de 5 000
logements étaient détruits. (34)
Les forces sionistes étaient intégrées aux services
secrets britanniques et devinrent l’organe de police
d’une répression britannique draconienne. Une “Force de
para-police” fut établie pour fournir une couverture à
la présence armée sioniste encouragée par les
Britanniques. La Force de para-police comptait 2 863
recrues, 12.000 hommes étaient organisés dans la
Haganah, et 3 000 dans l’Organisation militaire
nationale (Ingun) de Jabotinsky (35). En été 1937, la
Force de para-police fut dénommée Force de défense des
colonies juives et plus tard Police de la colonie.
Ben Gourion considérait la “Force de para-police” comme
un “cadre” idéal pour l’entraînement de la Haganah.
Charles Onde Wingate, officier britannique qui en avait
la responsabilité, fut en fait le fondateur de l’armée
israélienne. Il entraîna des personnages comme Moshe
Dayan pour le terrorisme et l’assassinat.
En 1939, les fonces sionistes travaillant avec les
Britanniques regroupaient 14 411 hommes organisés en dix
groupes de Police de la colonie bien armés, chacun
commandé par un officier britannique, avec un
représentant officiel de l’Agence juive comme adjoint.
Au printemps 1939, la fonce sioniste comprenait 63
unités motorisées, composée chacune de 8 à 10 hommes.
LE RAPPORT PEEL
Une commission royale fut établie en 1937 sous la
direction de Lord Peel, pour déterminer les causes de la
révolte de 1936. La Commission Peel conclut que les deux
facteurs primordiaux étaient le désir des Palestiniens
d’obtenir leur indépendance nationale et la crainte des
Palestiniens de voir s’établir une colonie sioniste sur
leur sol. Le rapport Peel analysait une série d’autres
facteurs avec une franchise inhabituelle. Il s’agissait
de
1. L’extension de l’esprit nationaliste arabe en dehors
de la Palestine ; 2. L’augmentation de l’immigration
juive depuis 1933 ; 3. La capacité des sionistes à
dominer l’opinion publique en Grande- Bretagne du fait
du soutien tacite du gouvernement ; 4. Le manque de
confiance des Arabes dans les bonnes intentions du
gouvernement britannique ; 5. La crainte des
Palestiniens devant les incessants achats de terre pan
les juifs auprès des propriétaires féodaux absentéistes
qui vendaient leurs domaines et évinçaient les paysans
palestiniens qui travaillaient jusque-là sur leurs
ternes ; 6. L’attitude évasive du gouvernement
mandataire sur ses intentions en ce qui concernait la
souveraineté palestinienne.
Le mouvement national incluait la bourgeoisie urbaine,
les propriétaires terriens féodaux, les dirigeants
religieux et les représentants des paysans et des
ouvriers.
Ses revendications étaient:
1. L’arrêt immédiat de l’immigration sioniste, 2. La
cessation et la prohibition du transfert des terres
possédées pan les Arabes aux colons sionistes, 3.
L’établissement d’un gouvernement démocratique dans
lequel les Palestiniens aunaient une majorité de
contrôle. (36)
ANALYSE DE LA RÉVOLTE
Ghassan Kanafani décrit ainsi le soulèvement : “La
véritable cause de la révolte c’était que le conflit
aigu impliqué dans la transformation de la société
palestinienne de société arabe agricole féodale et
cléricale en société industrielle bourgeoise juive
(occidentale) avait atteint son sommet... Le processus
de mise en place des racines du colonialisme et de sa
transformation d’un mandat britannique en un
colonialisme sioniste... atteignit son point le plus
élevé au milieu des années 30. En fait la direction
du mouvement nationaliste palestinien tenta d‘adopter
une certaine forme de lutte armée parce qu’elle ne
pouvait plus continuer à diriger à un moment où le
conflit avait atteint des proportions décisives.”(37)
Le 24 août 1929, dans la ville d’Hébron, une foule arabe
avait assassinée soixante-sept juifs et blessée
grièvement des dizaines d’autres, ce qui éventuellement
engendra des répercussions de la part du Sionisme.
L'opposition arabe au sionisme se marque dès le début du
mandat britannique sur la Palestine, avec de nombreuses
émeutes et massacres et une rébellion arabe entre 1936
et 1939. La vengeance Sioniste était à l'horizon, arabes
et palestiniens en subiront des conséquences drastiques.
L’incapacité du Mufti et des autres dirigeants
religieux, des propriétaires terriens féodaux et de la
bourgeoisie naissante à soutenir jusqu’au bout les
paysans et les travailleurs a permis au régime colonial
et aux sionistes d’écraser la rébellion après trois ans
de lutte héroïque. En cela les Britanniques ont été
aidés de façon décisive pan la traîtrise des régimes
arabes traditionnels, qui dépendaient de leurs tuteurs
colonialistes.
La lutte nationale des Palestiniens avait été continue
depuis 1918 et s’était accompagnée d’une forme ou une
autre de résistance armée. Elle incluait également la
désobéissance civile, les grèves générales, le
non-paiement des impôts, le refus de porter des cartes
d’identité, les boycotts et les manifestations. En
d'autres mots les Palestiniens qui semaient l'agitation
cherchaient la confrontation, ce qui est devenu leur
leitmotiv ou caractéristique répétitif qui ne pouvait
qu'avoir une portée réactionnaire. Cette attitude
de rébellion ne leur fut pas favorable. Lorsqu'on sème
le vent on récolte la tempête.
IV - Conséquences tragiques
En 1947, il y avait 630 000 juifs et 1 300 000
Palestiniens arabes. Ainsi, à l’époque de la partition
de la Palestine par les Nations Unies en 1947, les juifs
représentaient 31 % de la population. (38)
La décision de la partition de la Palestine, mise en
avant pan les grandes puissances impérialistes et
l’Union soviétique de Staline, donnait 54 % de la terne
cultivable au mouvement sioniste. Mais avant que l’Etat
d’Isnaél ne soit établi, l’Ingun et la Haganah s’étaient
emparés des 3/4 de la terne et avaient
expûisévintuèllèrnent tous ses habitants.
En 1948, il y avait 475 villes et villages palestiniens.
385 d’entre eux furent totalemen nases, démolis pierre
par pierre. 90 ont continué à exister, mais privés de
leurs terres.
LES MASQUES TOMBENT
En 1940, Joseph Weitz, chef du Service de colonisation
de l’Agence juive, qui etait responsable de
l’organisation effective des colonies en Palestine,
écrivait “Entre nous, il faut qu’il soit clair qu’il n’y
a pas place pour les deux peuples dans le pays. Nous
n’atteindrons pas notre but s’il y a des Arabes dans ce
petit pays. Il n’y a pas d’autre issue que de transférer
les Palestiniens d’ici dans les pays avoisinants, de les
transférer tous. Il ne doit pas rester un seul village,
une seule tribu.”(39)
Joseph Weitz explicitait ce que signifiait pratiquement
rendre la Palestine juive : “Il y en a qui croient que
la population non juive, même en pourcentage élevé, à
l’intérieur de nos frontières, sera plus facilement
surveillée par nous ; et il y en a d’autres qui croient
le contraire, c’est-à-dire qu’il est plus facile de
surveiller les activités d’un voisin que celles d’un
locataire. (Je) tends à soutenir ce deuxième point de
vue et j’ai un argument supplémentaire la nécessité de
renforcer le caractère de l’Etat qui sera désormais juif
(...) avec une minorité non juive limitée à 15 %.
J’étais déjà arrivé à cette conclusion fondamentale dès
1940 (et) je l’avais notée dans mon journal." (40) Le
“rapport Koenig” exprimait cette politique avec encore
plus de brutalité “Nous devons utiliser la terreur,
l’assassinat, l’intimidation, la confiscation des terres
et la suppression de tous les services sociaux pour
débarrasser la Galilée de sa population arabe." (41)
Heilbnun, président du Comité pour la réélection du
général Sholom Lahat, le maire de Tel-Aviv, proclamait :
“Nous devons tuer tous les Palestiniens à moins qu’ils
se résignent à vivre ici comme des esclaves." (42)
“Nous réduirons la population arabe à une communauté dé
bûcherons et de ses serviteurs.” (43) Tels sont les
termes utilisés par Uni Lubrani, conseiller spécial aux
Affaires arabes du Premier ministre israélien David Ben
Gourion en 1960.
Raphaél Eitan, chef d’état-major des Forces armées
israéliennes, affirmait : “Nous déclarons ouvertement
que les Arabes n’ont aucun droit à s’établir ne
serait-ce que sur un centimètre d’Eretz Israel. Vous
autres bonnes âmes et modérés devriez savoir que les
chambres à gaz d’Adolf Hitler seraient pour eux un
palais de récréation... La force est la seule chose
qu’ils comprennent et qu’ils comprendront jamais. Nous
utiliserons la force extrême jusqu’à ce que les
Palestiniens viennent nos pieds en rampant.”(44)
Eitan précisa au Comité de la Knesset pour les Affaires
étrangères et la Défense: "Lors que nous aurons pacifié
le pays, tout ce que les Arabes pourront faire ce sera
de tourner en rond comme des cafards drogués dans une
bouteille." (45)
BEN GOURION ET LE BUT FINAL
Les ambitions territoriales du
Sionisme ont été
clairement établies par David Ben Gourion dans un
discours lors d’un rassemblement sioniste le 13 octobre
1936 : “Nous ne suggéronps pas d’annoncer maintenant
notre but final qui va très loin - plus loin encore que
les révisionnistes qui s‘opposent à la partition. Je ne
veux pas abandonner’ Ja grande vision, la vision finale
qui est une composante organique, spirituelle et
idéologique de mes (...) aspirations sionistes."(46)
"Les frontières des aspirations sionistes sont l’affaire
du peuple juif et aucun facteur externe ne pourra les
limiter." (47)
En 1936, Ben Gourion, dans une lettre à son fils,
écrivit : “Un Etat juif partiel n’est pas une fin, mais
seulement un commencement. Je suis convaincu que l’on ne
peut nous empêcher de nous établir dans les autres
parties du pays et de la région.”
En 1938, il fut plus explicite : "Les frontières des
aspirations sionistes”, dit-il au Conseil mondial de
Poalei Zion à Tel-Aviv, “incluent le Liban-Sud, le sud
de la Syrie, la Jordanie d’aujourd’hui, toute la
Cisjordanie, et le Sinaï" (48)
Ben Gourion a formulé la stratégie sioniste très
clairement : “Après être devenus une force importante
grâce à la création de l’Etat, nous abolirons la
partition et nous nous étendrons à toute la Palestine.
L’Etat ne serïa qu’une étape dans la réalisation du
Sionisme et sa tâche est de prépàrer le terrain à
l’expansion. L‘Etat devra préserver l’ordre - non par le
prêché mais par les mitrailleuses.” (49)
En mai 1948 il présenta ses orientations stratégiques à
l’état-major suprême : "Nous devrions nous préparer à
lancer l’offensive. Notre but c’est d’écraser le Liban,
la Cisjordanie et la Syrie. Le point faible c’est le
Liban, car le régime musulman y est artificiel et il
nous sera facile dé le miner. Nous y établirons un Etat
chrétien, puis nous écraserons la Légion arabe,
éliminerons la Cisjordanie ; la Syrie tombera dans nos
mains. Nous bombardons alors et a van çons pour prendre
Port-Saïd, Alexandrie et le Sinaï." (50)
Lorsque le général Yigal Allon demanda à Ben Gourion :
“Que ferons-nous de la population de Lydda et Ramle ?" -
environ 50 000 habitants - Ben Gourion, selon son
biographe, agita la main et dit :"Chassez-les !" (51)
Yitzhak Rabin, actuel ministre de la Défense, réalisa
cet édit. A Lydda et Ramle, il ne reste plus pierre sur
pierre des habitations palestiniennes. Cette zone est
aujourd’hui entièrement occupée par une population de
colons juifs.
Michael Ban Zohar, dans sa biographie de David Ben
Gourion, décrit la première visite de Ben Gourion à
Nazareth. « Ben Gourion regarda autour de lui avec
étonnement et dit "Pourquoi y a-t-il autant d’Arabes,
pourquoi ne les avez-vous pas chassés ?“ »
Les Palestiniens ont été effectivement chassés. Entre le
29 novembre 1947, lorsque les Nations Unies divisèrent
la Palestine, et le 15 mai 1948, lorsque l’Etat fut
formellement proclamé, l’armée sioniste et les milices
s’étaient emparées de 75 % de la Palestine, chassant du
pays 780 000 Palestiniens.
LA BOUCHERIE COMMENCE: DEIR YASIN
Ce fut un processus de massacres permanents au fun et à
mesure que les villages étaient balayés l’un après
l’autre. La tuerie avait pour but de pousser la
population à fuir pour sauver sa vie.
Le commandant de la Haganah, Zvi Ankoni, décrivit ce qui
se passa : “J’ai vu des parties génitales tranchées et
des femmes éventrées... C’étaient des meurtres purs et
simples.” (52)
Menachem Begin se vanta de l’impact dans toute la
Palestine des opérations de type nazi qu’il commanda à
Deir Yasin. Des commandos Lehi et IZL s’abattirent sur
le village de Den Yasin le 9 avril 1948, massacrant 254
hommes, femmes et enfants.
“Une légende de terreur se propagea parmi les Arabes qui
étaient saisis de panique en entendant le nom de nos
soldats de l’Irgun. Cela valait une demi-douzaine de
bataillons pour les forces israéliennes. Les Arabes dans
tout le pays (...) ont été saisis d’une panique sans
limites et ont commence a s enfuir pour sauver leurs
vies. Cet exode massif se transforma bientôt en un
sauve-qui-peut affolé, incontrôlable. Sur les 800 000
Arabes qui vivaient sur le territoire actuel de l’État
d’Israël, il n’en reste que 165 000. La signification
politique et économique de ce développement ne peut être
sous-estimée.” (53)
La mise en œuvre de ce programme fut réalisée en partie
par Menachem Begin et en partie par son futur successeur
comme Premier ministre, Yitzhak Shamir, comme
commandants militaires de la Lohamei Henut Israël
(LEHI), c’est-à-dire des Combattants pour la liberté
d’Israël. Les habitants de Jérusalem furent forcés de
traverser à pied la ville dans leurs vêtements trempés
de sang devant les passants ricanant avant de
disparaître.
LES RÉCITS DES TÉMOINS
Les récits des témoins de ces événements faisaient
présager le sort du peuple palestinien.
“La nuit tombait lorsque la bataille s’arrêta et que la
mitraille cessa. Les choses s’étaient calmées, mais le
village ne s’était pas rendu. L’IZL (l’Irgun) et les
corps francs de la LEHI (le gang de Stern) sortirent des
endroits où ils s’étaient cachés et commencèrent à mener
des opérations de nettoyage dans les maisons. Ils
tiraient avec toutes les armes qu’ils possédaient, et
lançaient des explosifs à l’intérieur des maisons. Ils
tiraient également sur toutes les personnes qu’ils
trouvaient dans les maisons, y compris les femmes et les
enfants - de fait les commandants ne firent aucune
tentative pour empêcher ces boucheries déshonorantes.
Certains habitants et moi-même nous avons supplié les
commandants de donner l’ordre à leurs hommes d’arrêter
de tirer, mais en vain. Pendant ce temps, environ 25
hommes avaient été traînés hors des maisons ; ils ont
été entassés dans une camionnette et promenés pour une
“parade de victoire”, comme dans les triomphes romains,
à travers les quartiers de Mahaneh Yehudah et Zikhron
Yosef (de Jérusalem). A la fin de la parade ils ont été
emmenés dans une carrière entre Givat Shaul et Der Yasin
et abattus de sang-froid. Les soldats ont mis alors les
femmes et les enfants encore vivants dans une
camionnette et les ont emmenés à Mandelbaum Gate.” (54)
Le directeur de la Croix Rouge de Palestine, Jacques de
Reynien, tenta d’intervenir alors que les informations
sur la boucherie se répandaient. Son témoignage
personnel est le suivant :
“... Le commandant du détachement de l’Irgun ne semblait
pas vouloir me recevoir. A la fin il arriva, jeune,
distingué, et parfaitement poli, mais avec une lueur
particulière dans le regard, froide et cruelle. Selon
lui l’Irgun était arrivée vingt-quatre heures auparavant
et avait donné l’ordre aux habitants par haut-parleurs
d’évacuer toutes les maisons et de se rendre le délai
donné pour obéir était d’un quart d’heure. “Certains de
ces misérables se sont avancés et ont été fait
prisonniers, pour être relâchés ensuite en direction des
lignes arabes. Les autres n’ayant pas obéi aux ordres
ont eu le sort qu’ils méritaient. Mais il n’y a pas de
raison d’exagérer les choses, il n‘y avait eu que
quelques morts, et ils seraient enterrés dès que le
“nettoyage” du village serait terminé. Si je trouvais
des corps, je pouvais les prendre, mais je ne trouverais
certainement pas de blessés.
Ce rapport me glaça le sang. Je retournais sur la route
de Jérusalem et trouvais une ambulance et un camion que
j’avais alertés par la Croix Rouge... J’atteignis le
village avec mon convoi, et les coups de feu cessèrent.
Les hommes du gang (l’Irgun) portaient des uniformes et
des casques. Ils étaient tous jeunes, certains même
adolescents, hommes et femmes, armés jusqu‘aux dents
revolvers, mitraillettes, grenades, et aussi des
coutelas à la main, la plupart d’entre eux couverts de
sang. Une très belle jeune fille aux yeux de criminelle
me montra le sien encore dégouttant de sang ; elle me le
montra comme un trophée. C’était l’équipe de
“nettoyage”, qui réalisait sa tâche de toute évidence
très consciencieusement. J’essayais de rentrer dans une
maison. Une douzaine de soldats m’entourèrent, leurs
mitraillettes pointées sur moi, et leur officier
m‘interdit de bouger. Les cadavres, si jamais il y en
avait, me seraient remis, dit-il. Je fus pris d’une des
rages les plus folles de ma vie, signifiant à ces
criminels ce que je pensais de leurs actes, les menaçant
de tout ce qui pouvait me venir à l’esprit, puis les
repoussais pour pénétrer dans la maison.
La première pièce était sombre, tout était sens dessus
dessous, mais il n‘y avait personne. Dans la seconde,
parmi les meubles défoncés et toutes sortes de débris,
j’ai trouvé des corps, déjà froids. Ici le “nettoyage”
avait été fait à la mitraillette puis à la grenade. Il
avait été fini au couteau, de toute évidence. C’était la
même chose dans la pièce suivante, mais comme j’allais
sortir, j’ai entendu une espèce de soupir. J’ai regardé
partout, retourné tous les corps, et fini par trouver un
petit pied, encore chaud. C’était une petite fille de
dix ans, mutilée par une grenade, mais encore vivante...
Partout c’était la même vision horrible... Il y avait eu
quatre cents personnes dans ce village, cinquante
environ s‘étaient échappées et étaient encore en vie.
Tous les autres avaient été délibérément massacrés de
sang-froid, car comme j’ai pu l’observer moi-même, ce
gang était parfaitement discipliné et n‘agissait que sur
ordre.
Après une autre visite à Der Yasin, je retournais à mon
bureau où je reçus la visite de deux gentlemen en civil,
bien habillés, qui m‘attendaient depuis plus d’une
heure. C’étaient le commandant du détachement de l’Irgun
et son aide. Ils avaient préparé un papier qu’ils
voulaient que je signe. C’était une déclaration
certifiant que j’avais été reçu par eux très
courtoisement, avais obtenu toutes les facilités que
j’avais demandées pour l’accomplissement de ma mission,
et les remerciant pour l’aide qu’ils m’avaient apportée.
Comme je montrais des signes d’hésitation et commençais
même à discuter, ils me dirent que si je tenais à la
vie, je ferais mieux de signer immédiatement. La seule
chose qu’il me restait à faire, c’était de les convaincre que je n’accordais aucune valeur à ma vie.” (55)
LA BOUCHERIE DE DUEIMA
Si le massacre a été perpétré par les organisations
clandestines sionistes révisionnistes de “droite”, l’IZL
et la LEHI, des massacres similaires se sont produits à
une échelle identique dans tout le pays. Le massacre de
Dueima en 1948 fut perpétré par l’armée officielle
ouvrière sioniste d’Israël , les Forces de défense
israélienne (Tzeva Haganah le-Israël ou ZAHAL). Le
compte rendu du massacre, tel que le décrit un soldat
qui participa à l’horreur, fut publié dans Davar, le
quotidien hébreu officiel de la Fédération générale des
travailleurs de la Histradrut, dirigée par les Sionistes
ouvriers:
“...Ils ont tué entre quatre-vingts et cent Arabes,
hommes, femmes et enfants. Pour tuer les enfants ils
(les soldats) leur fracassaient le crâne à coups de
bâton. Il n‘y avait pas une maison sans cadavres. Les
hommes et les femmes des villages furent repoussés à
l’intérieur des maisons sans eau ni nourriture. Puis les
saboteurs vinrent les dynamiter.
Un commandant ordonna à un soldat d’amener deux femmes
dans un bâtiment qu ’il allait faire sauter... Un autre
soldat se vantait d’avoir violé deux femmes arabes avant
de les tuer d’une balle. On obligea une autre femme
arabe avec son bébé nouveau-né à nettoyer l’en droft
pendant deux jours, puis ils la descendirent elle et son
bébé. Des commandants cultivés et aux bonnes manières
qui étaient considérés comme de “bons garçons” (...)
devinrent de vils meurtriers, et ce non dans le feu de
la bataille, mais en fonction d’une méthode d’expulsion
et d’extermination. Moins il restait d’Arabes, mieux
c’était.“ (56)
La valeur stratégique du massacre de Der Yasin devait
être affirmée des années durant par des dirigeants
sionistes comme Eldad (Scheib) qui, avec Yitzhak Shamir
et Nathan Yalin-Mor (Feldman), fut responsable de la
LEHI. Ayant pris la parole lors d’un meeting en juillet
1967, ses remarques furent publiées dans le journal
d’opinion bien connu, De’ot, durant l’hiver 1968 : “J’ai
toujours dit que si l’espoir le plus intense et le plus
profond est la reconstruction du Temple (juif)... alors
il est évident que ces mosquées (al-Haram, al-Sharif et
ai-A qsa) devront, d’une façon ou d’une autre,
disparaître un de ces jours... Sans Der Yasin, un demi-
million d’Arabes seraient restés vivre dans l’État
d’Israël (en 1948). L‘État d’Israël n’aurait pas existé.
Nous devons prendre cela en considération, en étant
pleinement conscients de la responsabilité que cela
implique. Toutes les guerres sont cruelles. On ne peut
pas sortir de là. Ce pays sera soit Eretz Israel, avec
une majorité absolue de juifs et une petite minorité
arabe, soit Eretz Ishmael, et l’émigration juive
recommencera si nous n’expulsons pas les Arabes d’une
façon ou d’une autre." (57)
MEURTRE À GAZA
Le programme de massacres ne se termina pas avec la
formation de I 'État. Le journal de Meir Har Tzion décrit
les massacres dans les camps de réfugiés et les villages
de Gaza au début des années 50:
“La vaste étendue du lit asséché de la rivière scintille
au clair de lune. Nous avançons avec précaution le long
du versant de la montagne. On aperçoit plusieurs
maisons... Au loin on voit trois lumières et l’on entend
le son d’une musique arabe qui sort des maisons
immergées dans l’ombre. Nous nous séparons en trois
groupes de quatre hommes chacun. Deux groupes se
dirigent vers l’immense camp de réfugiés (Al Burj) au
sud de notre position. L’autre groupe marche vers la
maison isolée dans l’étendue plate au nord de Wadi Gaza.
Nous marchons, piétinant des champs verdoyants,
pataugeant dans des canaux tandis que la lune nous
baigne de sa lumière scintillante. Bientôt cependant, le
silence sera détruit par le bruit des balles, des
explosions, et les cris de ceux qui pour l’instant
dorment paisiblement. Nous avançons rapidement et
entrons dans l’une des maisons. “Man Haatha ?” (“Qui est
là ?” en arabe).
Nous bondissons vers les voix. Effrayés et tremblants,
deux Arabes sont debout contre le mur de l’édifice. Ils
essaient de s’échapper. J’ouvre le feu. Un cri perçant
remplit l’air. L’un des hommes tombe à terre pendant que
son ami continue à courir. A présent il faut agir - nous
n’avons pas de temps à perdre. Nous nous déplaçons de
maison en maison tandis que les Arabes rampent ici et là
dans la confusion.
Les mitrailleuses crépitent, leur bruit se mélange à des
hurlements terribles. Nous atteignons la rue principale
du camp. La foule des Arabes en fuite grossit. L’autre
groupe attaque de la direction opposée. Le tonnerre des
grenades fait écho au loin. Nous recevons l’ordre de la
retraite. L’attaque est terminée.” (58)
KIBYA ET LE COMMANDO
UNITÉ 101
Le Premier ministre Moshe Sharett (1954-55) a fait le
compte rendu suivant du massacre qui eut lieu au village
de Kibya en 1953 (18 octobre 1953). Ariel Sharon
commandait personnellement cette action au cours de
laquelle furent massacrés chez eux des hommes, des
femmes et des enfants.
“(Lors de la réunion du cabinet) j’ai condamné l’affaire
de Kibya qui nous dévoile aux yeux du monde entier comme
un gang assoiffé de sang capable de faire des
massacres... J’ai averti que cette tache nous collerait
à la peau et ne pourrait être lavée pour des années à
venir. Il a été décidé qu’un communiqué serait publié
sur Kibya, et Ben Gourion devait l’écrire. C’est
vraiment un acte honteux. J’ai posé la question
plusieurs fois et à chaque fois on m‘a solennellement
assuré que les gens ne sauraient pas comment cela avait
été fait." (59)
Sharett notait dans son journal les détails du massacre
de villages palestiniens en 1955 : “L‘opinion publique,
l’armée et la police ont conclu qu’on pouvait librement
verser le sang arabe. Cela doit faire apparaître l’État
aux yeux du monde comme un État barbare."(60)
Les arabes feraient bien de se rappeler ce que disent
les Saintes-Écritures: «Si
quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang
sera versé...» (Gen. 9:6). Celui qui cherche la
paix ne verse pas le sang d'un autre sans que le siens
soit versé en retour, ceci est une loi universelle.
KAFR KASIM: LE CARNAGE CONTINUE
Le massacre de Kafr Kasim s’est déroulé selon le schéma
sioniste. En octobre 1956, l’officier supérieur
israélien Shadmi, commandant un bataillon sur la
frontière israélo-jordanienne, a donné l’ordre qu’un
couvre-feu nocturne soit imposé à la “minorité” (arabe)
des villages sous son commandement. Ces villages se
trouvent à l’intérieur des frontières israéliennes ;
leurs habitants étaient donc des citoyens israéliens.
Shadmi a dit à un commandant d’une unité de la Garde
frontière, le major Melinki, que le couvre-feu devait
être “extrêmement strict” et qu’ “il ne suffirait pas
d’arrêter ceux qui ne le respecteraient pas - il
faudrait les abattre”. Il ajouta: “Mieux vaut un homme
mort que les complications d’un emprisonnement." (61)
“Il (Melinki) informa les officiers rassemblés que (...)
leur tâche était d’imposer le couvre-feu dans les
villages de la minorité de 17 heures à 6 heures...
Quiconque quitterait sa demeure ou quiconque ne
repecterait pas le couvre-feu devrait être abattu. Il
ajouta qu’il ne devrait y avoir aucune arrestation et
que si un certain nombre de gens étaient tués cette nuit
cela faciliterait l’imposition du couvre-feu les nuits
suivantes.
Le lieutenant Frankanthal lui demanda : “Que
faisons-nous des blessés ?“ Melinki répondit: “Ne vous
occupez pas d’eux”. “Un chef de section demanda alors:
“Et les femmes et les enfants ?“ Ce à quoi Melinki
répondit: “Pas de sentimentalité”. Lorsqu’on lui
demanda: “Et les gens qui rentrent de leur travail ?“, Melinki répondit: “Comme a dit le commandant, ce sera
dommage pour eux.”
Les auteurs du massacre de Kafr Kasim - une unité de
commando d’Ariel Sharon, l’unité de commando 101 - ont
tous été récompensés par des médailles et des promotions
au sein des Forces armées israéliennes.
Les méthodes de génocide nécessaires pour imposer
l’État-colon dans le cadre des frontières d’Israël
d’avant 1967 sont considérées comme un modèle pour la
façon de traiter les Palestiniens dans les territoires
occupés d’après 1967. Aharon Yariv, ancien chef des
services secrets militaires et ministre de
l’Information, déclarait lors d’un séminaire public de
l’Institut Léonard Davis pour les Relations
internationales de l’Université hébraïque de Jérusalem:
“Certains plaident pour qu’une situation de guerre soit
utilisée pour exiler 700 000 ou 800 000 Arabes. Cette
opinion est largement répandue. Des déclarations ont été
faites en la matière, et les moyens (un appareil) en ont
également été préparés.” (62)
V - La mainmise sur la terre
Il convient de revenir sur l’ampleur de cette politique
meurtrière et ses conséquences. Dans les territoires
passés sous occupation israélienne après la partition,
il y avait approximativement 950 000 Arabes
palestiniens. Ils vivaient dans près de 500 villages et
dans toutes les grandes villes, y compris Tibériade,
Safed, Nazareth, Shafa Amr, Acre, Haïfa, Jafa, Lydda,
Ramle, Jérusalem, Majdal (Ashqelon), Isdud (Ashdod) et
Bethsabé.
En moins de six mois, il ne restait que 138 000
personnes (les chiffres varient entre 130 000 et 165
000). La grande majorité des Palestiniens furent tués,
expulsés de force ou s’enfuirent de panique devant les
bandes de tueurs des unités militaires israéliennes.
Ayant ainsi éliminé la plupart des habitants
palestiniens de la terre de Palestine, le gouvernement
israélien entreprit la destruction systématique de leurs
habitations et possessions. Près de 400 villages et
cités furent totalement rasés en 1948 et 1949. D’autres
suivirent dans les années 50.
Le tableau que nous reproduisons en page suivante a été
réalisé par Israel Shahak, président de la Ligue
israélienne pour les Droits de l’homme et du citoyen,
sous le titre "Villages arabes détruits en Israël" (64).
Shahak souligne que cette liste, bien que documentée,
est incomplète parce qu’il est impossible de retrouver
de nombreuses communautés et tribus arabes. Les
documents officiels israéliens caractérisent par exemple
44 villages et villes de bédouins comme étant des
"tribus" pour réduire, par un artifice de recensement,
le nombre d’implantations palestiniennes permanentes.
Moshe Dayan, dans son résumé sur la nature de la
colonisation sioniste devant les étudiants de l’Institut
de Technologie israélien (le Techniyon), s’exprime
clairement
"Nous sommes arrivés ici dans un pays peuplé d’Arabes,
et nous construisons ici un Etat hébreu, juif. A la
place des villages arabes, nous avons établi des
villages juifs. Vous ne connaissez même pas le nom de
ces villages et je ne vous le reproche pas, car les
livres de géographie correspondants n ’existent plus. Et
non seulement les livres, mais les villages n ’existent
plus.
Nahahal a remplacé Mahahul, Gevat a remplacé Jibta,
Sarid a pris la place de Hanifas et Kafr Yehoushu’a
celle de Tel Shamam. Il n’y a pas une seule implantation
de colons qui n’ait été faite sur les lieux d’un
ex-village arabe." (65).
LA PROPRIÉTÉ DES "ABSENTS"
Avec l’expulsion des Palestiniens et la destruction de
leurs villes et villages, une grande quantité de
propriétés furent confisquées sous la rubrique "Loi sur
les propriétaires absents" (1950).
Jusqu’en 1947, la propriété terrienne juive en Palestine
représentait environ 6 Wo. Lorsque l’État fut
formellement établi, le Fonds national juif estimait à
90% les terres qu’il avait réquisitionnées.
"Sur la totalité du sol de l’État d’Israël, seuls 300
000 à 400 000 dunums (26 800 - 35 600 hectares)
représentent le domaine d’État que le gouvernement
israélien a reçu du régime du mandat britannique (2%).
Le FNJ (Fonds national juil) et les propriétaires juifs
privés possèdent moins de 2 millions de dunums (10%).
Presque tout le reste (c’est-à-dire 88% des 20 225 000 dunums (1 800 000 hectares) dans le cadre des frontières
de l’armistice de 1949) appartient légalement à des
propriétaires arabes, dont un grand nombre a quitté le
pays." (66).
La valeur de ce vol de propriété représentait plus de
300 milliards de dollars - il y a plus de 30 ans. En
dollars actuels, il faudrait quadrupler ce chiffre.
L’État d’Israël résulte de la piraterie et du pillage.
"Le Bureau des réfugiés de l’ONU estimait la valeur des
vergers, forêts, propriétés mobilières et immobilières
abandonnés par les Arabes sur le territoire sous
juridiction israélienne à environ 118-120 milliards de
livres sterling, en moyenne 130 livres (364 dollars) par
réfugié." (67).
La confiscation des propriétés palestiniennes était
indispensable pour faire d’Israël un État viable. Entre
1948 et 1953, 370 villes juives et colonies furent
établies. 350 le furent sur des propriétés "d’absents".
En 1954, environ 35 % des juifs d’Israel vivaient sur
des propriétés confisquées aux absents et environ 250
000 nouveaux immigrants s’installèrent dans les zones
urbaines dont les Palestiniens avaient été expulsés. Des
villes entières avaient été vidées de leurs habitants
palestiniens, comme Jaffa, Acre, Lydda, Ramle, Bisan et
Majdal (Ashqelon).
Ce pillage atteignit 385 villes et villages entiers, et
de larges parties de 94 autres villes et cités,
représentant 25 Wo de la surface construite d’Israël. 10
000 entreprises et commerces de détail furent transmis
aux colons juifs.
De 1948 à 1953 - la période d’immigration la plus
importante -l’importance économique pour Israël des
propriétés arabes saisies fut décisive. La proportion de
terre cultivable confisquée après l’expulsion des
Palestiniens de leur pays par les massacres représentait
deux fois et demi l’ensemble de la terre fournie aux
sionistes à la fin du mandat.
A peu près tous les vergers d’agrumes possédés par des
Palestiniens furent saisis - ce qui représentait plus de
240 000 dunums (21 200 hectares). En 1951, 125 millions
de cageots d’agrumes produits des vergers arabes
confisqués étaient entre les mains des Israéliens -soit
10% des profits en devises provenant des exportations
du pays.
En 1951, 95¾ des bosquets d’oliviers israéliens
provenaient des terres confisquées aux Palestiniens. La
production d’olives des bosquets palestiniens ainsi
volés occupait la troisième place des exportations par
ordre d’importance - après les agrumes et les diamants.
Un tiers de toute la production de pierres provenait de
cinquante-deux carrières palestiniennes confisquées
(68).
La mythologie sioniste inclut l’affirmation selon
laquelle l’industrie sioniste, l’acharnement et le
travail ont transformé une terre qui n’était auparavant
qu’un désert dénudé, négligé par ses occupants arabes
nomades primitifs, en un jardin - faisant fleurir le
désert. En fait les vergers palestiniens, l’industrie,
les marchandises accumulées, les industries, les maisons
et possessions furent pillés après avoir été conquis par
des massacres - le vaisseau de l’État était un vaisseau
de pirates, son véritable drapeau, - le drapeau noir à
tête de mort. Donc, selon cette logique malavisée,
lorsque les blancs envahirent l'Amérique du Nord,
délogeant les peuples autochtones et prenant possession
de leur territoire, cela serait de la piraterie ? Mais
l'histoire démontre clairement qu'un peuple conquis n'a
aucun droit sauf ceux qui lui sont octroyés par son
conquérant. D'après Alphonse Rivier dans son «Droit des
gens»: «Sur mer comme sur terre, la propriété publique
ou considérée comme telle d'un belligérant, si l'ennemi
s'en empare, est acquise à l'État capteur, en titre de
butin de guerre légitime.»
DESTRUCTION DE VILLAGES ARABES PALESTINIENS
NOM DU
DISTRICT NOMBRE DE VILLAGES AVANT 1948 "JUDAISER" LA
TERRE
En mai 1954, le Keren Kayemeth le-Israël , "Fonds
perpétuel pour Israel" fut intégré à Israël et acquit
toutes les caractéristiques du Fonds national juif.
Le Fonds national juif s’était procuré son premier
terrain en 1905. Ses objectifs étaient définis comme
l’acquisition de terres "pour l’établissement de juifs
sur ces terres" (69).
En novembre 1961, le F.N.J. et le gouvernement israélien
signèrent une convention fondée sur la législation
adoptée en juillet 1960. Une politique uniforme eut
force de loi sur 92 % de la terre en Israël sous l’égide
du Keren Kayemeth le-Israel et du F.N.J..
Toute relation avec ces terres était gouvernée par la
condition suivante inscrite dans tous les baux ayant
trait à la propriété "Le preneur doit être juif et doit
s’engager à faire exécuter tous les travaux concernant
la culture et l’entretien de la propriété uniquement par
des travailleurs juifs." (70).
La conséquence en était que la terre ne pouvait être
louée à un non-juif, ni être sous-louée, vendue,
hypothéquée, donnée ou léguée à un non-juif. Les
non-juifs ne pouvaient être employés pour la culture ou
pour tout travail relié à l’agriculture. Si ces
conditions étaient violées, à la fois des amendes et la
suppression du bail sans compensation s’ ensuivaient.
Ce qui est particulièrement instructif, c’est que ces
règlements ne sont pas imposés seulement par le F.N.J.,
mais par l’Etat, par des lois. Elles s’appliquent au
F.N.J. et à toutes les terres d’État.
INUTILE POUR LES NON-JUIFS DE SE PRÉSENTER
En Israël, ces terres d’État sont placées dans la
catégorie "terre nationale". Cela signifie "juive", et
non israélienne. L’embauche de non-juifs est considérée
comme illégale et punie pour infraction à la loi. Du
fait du manque de fermiers juifs, et comme les
Palestiniens recevaient un salaire inférieur à celui des
travailleurs juifs, certains fermiers juifs (comme Ariel
Sharon) employaient des Arabes. Cette pratique est
illégale ! En 1974, le ministre de l’Agriculture
dénonçait cette pratique comme "un cancer" (71).
Les arrangements par lesquels certaines terres sont
sous-louées en métayage à des Arabes sont dénoncées.
L’extension de cette pratique, étant donnés les
super-profits dérivant du travail à bas prix des
Palestiniens, a été étiquetée comme "une peste" par le
ministre de l’Agriculture. Le département des
concessions de l’Agence juive a averti que de telles
pratiques violaient la loi, les règlements de l’Agence
juive et de l’avenant entre l’Etat israélien et le
F.N.J.. L’utilisation de non-juifs a été punie par des
amendes et une "donation spéciale au Fonds spécial"
(72).
Israël Shahak a décrit ce processus comme une
"dégoûtante mixture de discrimination raciale et de
corruption fiancière".
Ce que tout cela révèle, cependant, c’est que l’État
d’Israël utilise les mots usuels dans un sens uniquement
raciste. Les "gens" signifient seulement les juifs. Un
"immigrant" ou un "colon" ne peut être qu’un juif. Une
concession signifie une concession pour les juifs
seulement. La terre nationale signifie la terre juive -
non la terre israélienne.
Ainsi, les lois et les droits, les protections et le
droit à l’emploi ou la propriété n’appartiennent qu’aux
juifs. La citoyenneté ou la nationalité "israélienne"
s’appliquent strictement aux juifs dans toutes les
acceptions spécifiques à leur signification et leur
domaine.
La définition d’un juif étant entièrement fondée sur le
diktat religieux orthodoxe, avoir "des générations de
descendance maternelle juive" est la condition préalable
pour bénéficier légalement du droit à la propriété, à
l’emploi ou à une protection. Il n’existe pas d’exemple
plus cristallin de lois et procédures racistes.
En utilisant ces mêmes critères, plus de 55% de la
terre et 70% de l’eau en Cisjordanie (territoire occupé
en 1967) ont été confisqués au bénéfice de 6% de la
population - les quelque 40 000 colons au regard des 800
000 Palestiniens. A Gaza (territoire occupé en 1967), 2
200 colons se sont vu octroyer plus de 40% de la terre
tandis qu’un demi-million de Palestiniens sont confinés
dans des camps surpeuplés et des bidonvilles.
Ainsi, ces pratiques universellement condamnées dans les
territoires occupés après 1967 ne sont que le
prolongement du processus même par lequel l’Etat
d’Israël lui-même a été établi.
L’utilisation de la force, la confiscation de la terre
et l’exclusion des travailleurs non juifs est au centre
de la théorie et de la pratique sionistes. Theodore Herzl
avait promulgué ce programme le 12 juin 1895 "Nous ferons
disparaître comme par enchantement (...) la population
sans le sou de l’autre côté de la frontière (...) tout
en lui refusant tout emploi dans notre pays." (73).
LE KIBBUTZIM RACISTE
Ironiquement, l’institution israélienne sur laquelle
sont entretenues les plus grandes illusions est le
kibbutz - un prétendu exemple de coopération socialiste.
Comme le disait Israel Shahak " L’organisation
israélienne qui pratique le plus haut degré d’exclusion
raciste est le kibbutz. La majorité des Israéliens sont
conscients du caractère raciste du kibbutz qui s’est
affirmé non seulement contre les Palestiniens, mais
contre tout être humain non juif pendant très longtemps.
" (74).
Le kibbutzim existe essentiellement sur des terres
palestiniennes confisquées. Les non-juifs ne peuvent en
être membres. Si des "travailleurs temporaires"
chrétiens ont des relations avec des femmes juives, ils
sont forcés de se convertir au judaïsme pour pouvoir
être membres d’un kibbutz. Shahak raconte " Les
candidats chrétiens à l’intégration par leur conversion
dans un kibbutz doivent promettre de cracher dorénavant
lorsqu’ils passeront devant une église ou une croix. "
(75).
Aujourd’hui, environ 93% de la terre qu’on appelle
l’État d’Israël est administrée par le Fonds national
juif avec les règles suivantes pour avoir le droit de
vivre sur une terre, de la louer ou d’y travailler, il
vous faut prouver que vous avez au moins trois
générations de descendance maternelle juive.
Si aux États-Unis, pour pouvoir vivre sur une terre, la
louer, en être bailleur, y récolter, ou y travailler de
quelque façon que ce soit, vous deviez prouver que vous
n’avez pas de descendance maternelle juive depuis au
moins trois générations, qui douterait du caractère
raciste d’une telle législation ?
VI - Le Sionisme et les juifs
Si la colonisation de la Palestine a été caractérisée
par une série de déprédations, il nous faut prendre le
temps d’examiner l’attitude du mouvement sioniste non
seulement envers ses victimes palestiniennes (sur
laquelle nous reviendrons), mais envers les juifs
eux-mêmes.
Herzl lui-même écrivait sur les juifs de la façon
suivante " J’ai réussi à atteindre une attitude plus
libre envers l’anti-sémitisme, que je commence
maintenant à comprendre historiquement et à pardonner.
Par dessus tout, je suis conscient de la vanité et la
futilité de vouloir "combattre" l’anti-sémitisme. "
(76).
L’organisation de jeunesse des sionistes, Hashomer
Hatzair (Jeune Garde), avait publié ceci "Un juif est la
caricature d’un être humain naturel, normal, tant
physiquemenet que spirituellement. Comme individu dans
une société il se révolte et rejette le harnais des
obligations sociales, ne reconnaît ni ordre ni
discipline. " (77).
"Le peuple juif, écrivait Jabotinsky dans la même veine,
est un très mauvais peuple ; ses voisins le haissent et
à juste titre... La seule chose qui puisse le sauver
c’est une immigration générale vers la terre d’Israêl. "
(78).
Les fondateurs du Sionisme désespéraient de combattre
l’antisémitisme, et paradoxalement, considéraient les
anti-sémites eux-mêmes comme des alliés, parce qu’ils
partageaient avec eux le même désir de faire quitter aux
juifs les pays où ils vivaient. Peu à peu, ils
assimilèrent les valeurs de la haine des juifs et de
l’anti-sémitisme, au fur et à mesure que le mouvement
sioniste en venait à considérer les anti-sémites
eux-mêmes comme leurs "sponsors" et protecteurs les plus
dignes de confiance.
Theodor Herzl alla voir le comte von Plehve lui-même -
organisateur des pires pogroms qu’ait commis la Russie,
les pogroms de Kishinev -, avec la proposition suivante
"Aidez-moi à atteindre cette terre (la Palestine) plus
rapidement et la révolte (contre la férule tsariste)
cessera." (79).
Von Plevhe donna son accord, et entreprit de financer le
mouvement sioniste. Il devait se plaindre plus tard
auprès de Herzl "Les juifs ont rejoint les partis
révolutionnaires. Nous avions de la sympathie pour votre
mouvement sioniste à partir du moment où il travaillait
pour l’émigration. Vous n ’avez pas besoin de justifier
votre mouvement à mes yeux. Vous prêchez un converti."
(80).
Herzl et Weissmann offrirent d’aider à garantir les
intérêts tsaristes en Palestine et à débarrasser
l’Europe de l’Est et la Russie de ces " juifs
anarcho-bolcheviques nocifs et subversifs ".
Comme nous l’avons déjà noté, le même appel avait été
lancé par les sionistes à l’adresse du sultan de
Turquie, du Kaiser allemand, de l’impérialisme français
et de l’Empire britannique.
Sionisme et fascisme
L’histoire du
Sionisme - en grande partie dissimulée -
est sordide.
Mussolini fournit aux escadrons du mouvement de jeunesse
des sionistes révisionnistes, le Betar, des chemises
noires pour rivaliser avec ses propres bandes fascistes.
Lorsque Menachem Begin devint le dirigeant du Betar, il
préféra les chemises brunes des bandes de Hitler, un
uniforme que Begin et les membres du Betar portaient
dans tous leurs meetings et rassemblements - au cours
desquels ils s’accueillaient, ouvraient et clôturaient
leurs réunions par le salut fasciste.
Simon Petilura était un fasciste ukrainien qui dirigea
personnellement 897 pogroms particuliers qui aboutirent
à la mort de 28 000 juifs. Jabotinsky négocia une
alliance avec Petilura, proposant qu’une force de police
juive accompagne les forces de Petilura dans le combat
contre-révolutionnaire contre l’Armée rouge et la
révolution bolchevique - ce qui signifiait assassiner
les paysans, les ouvriers et les intellectuels partisans
de la révolution.
COLLABORATION AVEC LES NAZIS
Cette stratégie d’enrôlement des ennemis virulents des
juifs en Europe, et d’alignement sur les mouvements et
régimes les plus pervers pour patronner financièrement
et militairement une colonie sioniste en Palestine,
n’excluait pas les nazis.
La Fédération sioniste d’Allemagne envoya un mémorandum
de soutien au parti nazi le 21 juin 1933. La Fédération
y notait " ... Une renaissance de la vie nationale telle
que celle qui se produit dans la vie de l’Allemagne..,
doit également se produire dans le groupe national juif.
A partir de la fondation du nouvel Etat (nazi) qui a
établi le principe de la race, nous souhaitons insérer
notre communauté dans l’ensemble de cette strucure de
façon à ce que pour nous aussi, dans la sphère qui nous
est assignée, une activité fructueuse pour la mère
patrie soit possible... " (81).
Loin de dénoncer cette politique, le congrès de
l’Organisation sioniste mondiale en 1933 repoussa une
résolution appelant à l’action contre Hitler, par un
vote de 240 contre 43.
Au moment même où se tenait ce congrès, Hitler annonçait
la conclusion d’un accord commercial avec la Banque
anglo-palestinienne de l’Organisation sioniste mondiale,
qui rompait ainsi le boycott du régime nazi par les
juifs à une époque où l’économie allemande était
extrêmement vulnérable. On était en plein coeur de la
grande dépression et les gens poussaient des brouettes
de deutschmarks sans valeur. L’Organisation sioniste
mondiale rompit le boycott juif et devint l’un des
principaux distributeurs des marchandises nazies dans
tout le Moyen-Orient et en Europe du Nord. Ils
établirent le Ha’avara, qui était une banque en
Palestine ayant pour but de recevoir l’argent de la
bourgeoisie juive allemande, avec lequel les
marchandises nazies étaient achetées en quantité
substantielle.
L’ACCOLADE AUX NAZIS
Par voie de conséquence, les sionistes firent venir en
Palestine le baron von Mildenstein du Service de
Sécurité S.S. pour une visite de six mois de soutien au
Sionisme. Cette visite aboutit à un rapport en douze
chapitres de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande
de Hitler, dans DerAngriff (L’Assaut) en 1934, rapport
louangeur pour le Sionisme. Goebbels commanda un
médaillon frappé d’un côté avec la swastika et de
l’autre avec l’étoile de David sioniste.
En mai 1935, Reinhardt Heydrich, chef du Service de
Sécurité S.S., écrivit un article dans lequel il
séparait les juifs en "deux catégories". Les juifs qu’il
aimait étaient les sionistes "Nos bons vœux et notre
bonne volonté leurs sont acquis."(82).
En 1937, la milice ouvrière "socialiste" sioniste, la
Haganah (fondée par Jabotinsky) envoya un agent (Feivel
Polkes) à Berlin, offrant d’espionner au compte du
Service de Sécurité S.S. en échange du déblocage de
richesses juives pour la colonisation sioniste. Adolf
Eichmann fut invité en Palestine par les soins de la
Haganah. Feivel Polkes informa Eichmann " Les cercles
nationalistes juifs sont très satisfaits de la politique
radicale de l’Allemagne, car la population juive en
Palestine sera de ce fait tellement accrue que dans un
futur proche les juifs pourraient compter sur une
supériorité numérique face aux Arabes. " (83).
La liste des actes de collaboration des sionistes avec
les nazis est longue. Qu’est-ce qui peut expliquer cette
volonté incroyable des dirigeants sionistes de trahir
les juifs d’Europe ? Tout le raisonnement avancé par ses
défenseurs pour justifier l’État d’Israël était qu’il a
été conçu comme un refuge pour les juifs persécutés.
Les sionistes, en fait, considéraient tout effort pour
sauver les juifs d’Europe non comme l’accomplissement de
leur objectif politique mais comme une menace pour leur
mouvement tout entier. Si les juifs d’Europe étaient
sauvés, ils voudraient aller ailleurs et l’opération de
secours n’aurait rien à voir avec le projet sioniste de
conquête de la Palestine.
Il faut
toutefois se garder d'hypocrisie, car les Islamistes
avaient eux-mêmes des relations secrètes avec les Nazis:
Les relations historiques avérées entre musulmans et
nazis peuvent expliquer la sympathie qu’éprouvent
certains jeunes français d’origine maghrébine à
l’endroit du nazisme .On ne peut évoquer les liens entre
les Musulmans et en particulier les Palestiniens, sans
évoquer la personnalité du Grand Mufti de Jérusalem et
ses liens avec le régime nazi, non pas seulement pour
l’antériorité de ces rapports sur ceux que nous
souhaitons éclairer dans ce dossier, mais parce que le
Mufti Huseyni avait des liens de parenté directe avec de
nombreux leaders importants du monde palestinien, en
commençant par Yasser Arafat, dont il était l’oncle, et
Fayçal Huseyni, dont il était l’aïeul. Cette parenté
n’est pas sans effet, puisqu’elle est revendiquée par
Arafat, comme elle est revendiquée par la famille
Huseyni, et que les rapports de fidélité et de liens
familiaux gèrent encore la société et la politique
palestiniennes, où la logique des clans familiaux
prévaut encore. Enfin, la figure emblématique du Mufti
est aujourd’hui revendiquée par l’idéologie
palestinienne comme celle d’un héros dont le modèle
perdure en dépit ou en raison de son engagement pronazi.
Il faut donc rappeler l’idéologie et les actions
entreprises par le Mufti pour appréhender ce qu’un tel
modèle implique comme programme.
Pendant la
seconde guerre mondiale, Hitler eut plusieurs projets de
« réserve de Juifs » selon lesquels les Juifs pourraient
survivre à la solution finale, mais devraient quitter
l’Allemagne pour rejoindre un territoire où ils seraient
« parqués », surveillés comme des animaux dans une
réserve naturelle, avec l’interdiction de quitter ce
pays. On sait, par exemple, par la correspondance privée
de Goebbels (actuellement consultable au musée de Yad
Vashem), que Goebbels tenta de convaincre Hitler de
renoncer à la solution finale et d’appliquer le plan «
de l’Afrique du Nord », qui prévoyait la mise en place
de ce projet en Afrique du Nord, vraisemblablement au
Maroc. La seconde solution concernait Israël, en
profitant de l’existence d’un yishouv juif. Les
exigences nazies comportaient aussi le paiement d’une
rançon par individu juif, qui rendit le départ massif de
Juifs vers Israël virtuellement impossible.
Cependant, ce
furent les Arabes et non les Sionistes qui amenèrent les
Nazis à revoir leur position « pro sioniste ». Entre
1933 et 1936, 164 267 immigrants juifs arrivèrent en
Palestine. dont 61 854 au cours de la seule année 1935 .
La minorité juive se développa jusqu’à passer d’une
proportion de 18% de la population en 1931, à 29,9% en
décembre 1935, de sorte que les Sionistes purent
envisager qu’ils constitueraient la majorité de la
population dans un futur assez proche.Les Arabes
réagirent très vite face à ces statistiques. Il
n’avaient jamais accepté le mandat britannique sur la
Palestine et son but déclaré d’y créer un foyer juif.
Dès 1920 et 1921 eurent lieu des émeutes. En 1929, après
une série d’échauffourées entre Juifs et Arabs au Mur du
Kotel, les musulmans massacrèrent plus de 135 Juifs, les
Britanniques faisant à peu près autant de victimes chez
les Arabes. La politique des Arabes de Palestine suivait
une logique de clan. Le clan le plus nationaliste était
celui des Husaynis, sous l’égide du Mufti de Jérusalem,
al-Hajj Amin al-Husayni. Très pieux, il se méfiait aussi
de toute réforme sociale qui pourrait mobiliser la masse
paysanne illettrée des paysans Arabes palestiniens. Il
se mit donc en quête d’un soutien extérieur pour
contenir des soulèvements internes. Son choix se porta
sur l’Italie.
Cependant, le
projet allemand pour créer une réserve de Juifs, ainsi
que la présence de troupes allemandes en Égypte,
favorisèrent la prise de contact des nazis avec le grand
Mufti de Jérusalem pendant la guerre ! La rencontre
d’intérêts. Le Mufti avait, quant à lui, ses propres
visés sur les possibilités offertes par sa collaboration
avec le régime nazi. La photo ci-contre le montre lors
de l’une de ses rencontres avec Hitler. Le 21 Juillet
1937, il décida de resserrer ses liens avec l’Allemagne
en rendant une visite officielle au Consul général
allemand Döhle en Palestine.Il présenta son soutien en
faveur de la politique menée par l’Allemagne, en
déclarant « qu’il voulait savoir jusqu’à quel point le
Troisième Reich était prêt à soutenir le mouvement arabe
contre les Juifs ». Bien que les Allemands aient
officiellement refusé de changer leur politique, ils
décidèrent de porter plus d’attention à la Palestine. La
révolte arabe de 1936-1939 avait déjà bénéficié de
l'appui direct, financier et militaire, de l'Allemagne
et de l'Italie. Les Archives du Haut Commandement de
l'armée allemande saisies à Flensburg après la deuxième
Guerre Mondiale avaient livré un rapport selon lequel
"seuls les fonds mis à la disposition du Grand Mufti de
Jérusalem par l'Allemagne lui avaient permis d'organiser
la révolte de Palestine."
Le 20
Novembre 1941, le ministre allemand des affaires
étrangères, Joachim von Ribbentrop, le reçut à Berlin.
Leur conversation fut un préalable à la conversation du
Mufti avec Hitler. Les thèmes abordés furent rapportés
fidèlement dans le carnet de notes de Ribbentrop et dans
le journal personnel du Mufti:« Le Mufti.... Les Arabes
sont les amis naturels des Allemands... C’est pourquoi
ils sont prêts à collaborer avec l’Allemagne de tout
leur cœur et à participer à une guerre, non seulement de
façon négative, en commettant des actes de sabotage et
en instiguant des révolutions, mais aussi positivement,
en formant une légion arabe. Dans cette lutte, les
Arabes se battent pour l’indépendance de la Palestine,
de la Syrie, de l’Irak ».
Le Mufti,
sponsorisé par l’Allemagne nazie, étendit ses velléités
vers le Moyen Orient mais aussi vers les autres zones
géographiques habitées par des Juifs. Ses activités
consistaient en
1) de la
propagande radio
2) de
l’espionnage
3)
l’organisation des Musulmans en unités militaires dans
les pays occupés par les forces de l’Axe
4) la mise en
place de légions arabes contrôlées par les Allemands
ainsi que la Brigade arabe.
Sa plus
grande réussite fut le recrutement de dizaines de
milliers de Musulmans en Bosnie-Herzégovine et en
Albanie pour les Waffen SS. Ses légions arabes
participèrent plus tard au massacre de dizaines de
milliers de Serbes, de Juifs et de bohémiens. En 1943,
il y avait 20 000 musulmans sous les drapeaux allemands
et sa « division » de Waffen SS, les Handshar.
Mais
l’aventure des Balkans ne constituait qu’une partie de
l’activité du Mufti, dont les préoccupations étaient
centrées sur les Juifs de toute la planète. Dans la
protestation annuelle contre la déclaration Balfour,
qu’il mit en scène dans le grand hall de la Luftwaffe à
Berlin en 1943, il s’attaqua à « la conspiration
anglo-saxonne et juive », et déclara que le traité de
Versailles était un désastre à la fois pour les
Allemands et les Arabes. Mais les Allemands, dit-il,
savaient se débarrasser des Juifs.
Le 1er mars
1944, il ajouta dans un bulletin radiophonique: «
Arabes, soulevez-vous et battez-vous pour vos droits
sacrés. Tuez les Juifs là où vous les trouverez. Cela
est agréable à Dieu, à l’Histoire, et à la religion.
Cela sauve votre honneur. » Le Mufti participait déjà à
la solution finale. Il rendit même visite à Auschwitz où
il admonesta les gardes près des chambres à gaz en leur
enjoignant de travailler encore plus.
SACRIFIER LES JUIFS EUROPÉENS
Le corollaire de ces actes de collaboration avec les
nazis au cours des années 30 c’est le fait que lorsqu’on
envisagea une modification des lois sur l’immigration
aux États-Unis et en Europe occidentale pour fournir un
refuge symbolique aux juifs persécutés d’Europe, ce
furent les sionistes qui organisèrent activement l’arrêt
de ces efforts.
Ben Gourion s’adressant à un rassemblement de sionistes
ouvriers de Grande-Bretagne en 1938 déclarait " Si je
savais possible de sauver tous les enfants actuellement
en Allemagne en les faisant venir en Angleterre et
seulement la moitié d’entre eux en les transportant en
Eretz Israël , eh bien j’opterais pour la seconde
solution. " (84).
Cette obsession de la colonisation de la Palestine et de
l’écrasement des Arabes conduisit le mouvement sioniste
à s’opposer à toute tentative de sauver les juifs face à
l’extermination, parce que les possibilités de détourner
vers la Palestine une main-d’oeuvre sélectionnée en
auraient été entravées. De 1933 à 1935, l’Organisation
sioniste mondiale refusa les deux tiers des juifs
allemands qui sollicitèrent un certificat d’immigration.
Berel Katznelson, éditeur du journal sioniste ouvrier
Davar, décrit ce "cruel critère du Sionisme" "Les juifs
allemands étaient trop vieux pour avoir des enfants en
Palestine, n’avaient pas les métiers nécessaires pour
construire une colonie sioniste, ne parlaient pas hébreu
et n’étaient pas sionistes. A la place de ces juifs
confrontés à l’extermination, l’O.S.M. fit venir en
Palestine 6 000 jeunes sionistes entraînés en provenance
des USA, d’Angleterre ou autres pays sans danger. Pire,
l’O.S.M. non seulement ne chercha aucune alternative
pour les juifs confrontés à l’holocauste, mais encore
les dirigeants sionistes s’opposèrent-ils de façon
belliqueuse à tous les efforts pour fournir un refuge
aux juifs en fuite. "
En 1943 encore, alors que les juifs d’Europe étaient
exterminés par millions, le Congrès US proposait de
constituer une commission pour "étudier" le problème.
Rabbi Stephen Wise, qui était le principal porte-parole
américain du Sionisme, vint à Washington pour déposer
contre cette loi de sauvetage des juifs parce qu’elle
détournerait l’attention de la colonisation de la
Palestine.
C’est le même Rabbi Wise qui en 1938, en tant que
dirigeant du Congrès juif américain, avait écrit une
lettre dans laquelle il s’opposait à toute modification
des lois sur l’immigration américaine visant àpermettre
aux juifs de trouver un asile. Il expliquait " Cela vous
intéressera peut-être de savoir qu’il y a quelques
semaines les représentants de toutes les principales
organisations juives se sont réunies en conférence... Il
a été décidé qu’aucune organisation juive ne
soutiendrait, pour l’instant, une loi qui modifierait
d’une quelconque façon les lois sur l’immigration."(85).
CONTRE LE DROIT D’ASILE
"L’establishment" sioniste tout entier prit une position
sans équivoque dans sa réponse à une motion de 227
membres du Parlement britannique demandant au
gouvernement de fournir un asile sur les territoires
britanniques aux juifs persécutés. Cette maigre
entreprise était préparée de la façon suivante " Le
gouvernement de Sa Majesté a fourni pI usieurs centaines
de permis d’immigration pour l’Ile Maurice et autres
destinations en faveur des familles juives menacées."(86).
Mais même cette mesure symbolique rencontra l’opposition
des dirigeants sionistes. Lors d’une rencontre
parlementaire le 27 janvier 1943, alors que les
démarches étaient suivies par plus d’une centaine de
parlementaires, un porte-parole des sionistes annonça
leur opposition à cette motion parce qu’elle ne
comportait aucune mesure préparatoire à la colonisation
de la Palestine. C’était là une position logique. Chaim
Weizmann, premier président d’Israël, dirigeant sioniste
qui organisa la déclaration Balfour, rendit cette
politique sioniste très explicite:
" Les espoirs des six millions de juifs européens sont
concentrés sur l’immigration. On m’a demandé :
"Pouvez-vous faire venir six millions de juifs en
Palestine ?" J’ai répondu : "Non"... Des pro fondeurs de
la tragédie je veux sauver (...) les jeunes gens (pour
la Palestine). Les vieux disparaîtront. Ils feront face
ou non à leur destin. Ils ne sont que poussière, une
poussière économique et morale dans un monde cruel...
Seule la branche des jeunes survivra. Il faut qu’ils
l’acceptent. " (87).
Yitzhak Gruenbaum, président du comité mis en place par
les sionistes, théoriquement pour enquêter sur la
situation des juifs européens, déclarait " Lorsqu’on
vient nous voir avec deux plans - sauver la masse des
juifs d’Europe ou la rédemption de notre terre - je vote
sans hésiter pour la rédemption de la terre. Plus on
parlera sur le massacre de notre peuple, plus l’on
minimisera nos efforts pour renforcer et promouvoir
l’hébraïsa tion de notre terre. S’il y avait aujourd’hui
la possibilité d’acheter des paquets de nourriture avec
l’argent du Karen Hayesod (Appel juif uni) pour
l’envoyer par le biais de Lisbonne, le ferions-nous ?
Non, encore une fois, non ! "(88).
LA TRAHISON DE LA RÉSISTANCE
En juillet 1944, le dirigeant juif slovaque Rabbi Dov
Michael Weissmandel, dans une lettre aux responsables
sionistes chargés de ces "organisations de secours",
proposa une série de mesures pour sauver les juifs
promis à la liquidation à Auschwitz. Il fournit des
cartes exactes des trains et réclama d’urgence le
bombardement des voies sur lesquelles les juifs hongrois
étaient transportés vers les fours crématoires.
Il appelait au bombardement des fours crématoires
d’Auschwitz, au parachutage de munitions aux 80 000
prisonniers, au parachutage de saboteurs pour faire
sauter tous les moyens d’annihilation et ainsi mettre
fin à l’extermination de 13 000 juifs par jour.
Si les alliés refusaient de répondre à cet appel
organisé et public des "organisations de secours",
Weissmandel proposait que les sionistes, qui avaient des
fonds et une organisation, se procurent des avions,
recrutent des volontaires juifs et réalisent ce
sabotage.
Weissmandel n’était pas seul. Tout au long de la fin des
années trente et au cours des années quarante, des
porte-parole juifs en Europe crièrent à l’aide,
réclamant des campagnes publiques, une résistance
organisée, des manifestations pour forcer la main des
gouvernements alliés - pour rencontrer uniquement non
seulement le silence des sionistes, mais le sabotage
actif par les sionistes des maigres efforts proposés ou
préparés en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Voici le cri du coeur de Rabbi Weissmandel. Ecrivant aux
sionistes en juillet 1944, il dit "Pourquoi n’avez-vous
rien fait jusqu’à présent ? Qui est coupable de cette
négligence effroyable ? N’êtes-vous pas coupables, vous
nos frères juifs, vous qui avez la plus grande richesse
du monde: la liberté ?"
"Nous vous envoyons ce message spécial, écrivait encore
Rabbi Weissmandel, pour vous informer qu’hier les
Allemands ont commencé la déportation des juifs de
Hongrie... Les déportés vont à Auschwitz pour être gazés
au cyanure. Voici le programme d’Auschwitz d’aujourd’hui
jusqu ’à la fin : 12 000 juifs - hommes, femmes,
enfants, vieillards, nourrissons, malades ou en bonne
santé -, doivent être gazés chaque jour. Et vous, nos
frères de Palestine, de tous les pays de liberté, et
vous ministres de tous les royaumes, comment pouvez-vous
rester silencieux face à cet immense meurtre ?
Silencieux, pendant que par milliers et par milliers,
jusqu ’à six millions de juifs ont été assassinés à ce
jour ? Et silencieux encore maintenant, alors que des
dizaines de milliers continuent à être assassinés et à
attendre d’être assassinés ? Leurs coeurs détruits vous
crient àl’aide en pleurant sur votre cruauté. Vous êtes
des brutes et vous êtes des assassins vous aussi, par ce
silence plein de sang-froid avec lequel vous restez
spectateurs, à rester les bras croisés et ne rien faire,
alors que vous pourriez arrêter ou retarder le meurtre
des juifs en ce moment même. Vous, nos frères, fils
d’Israêl, êtes-vous devenus fous ? Ne connaissez-vous
pas l’enfer qui nous entoure ? Pour qui épargnez-vous
votre argent ? Assassins ! Insensés ! Qui fait oeuvre de
charité : vous qui de l’abri sûr de vos maisons lancez
quelques sous, ou nous qui versons notre sang dans les
profondeurs de l’enfer ? "
Aucun dirigeant sioniste ne soutint sa requête, pas plus
que les régimes capitalistes occidentaux ne bombardèrent
un seul camp de concentration.
UN PACTE CONTRE LES JUIFS HONGROIS
Le point culminant de la trahison des sionistes fut le
sacrifice des juifs hongrois par une série d’accords
entre le mouvement sioniste et l’Allemagne nazie qui
furent rendus publics pour la première fois en 1953. Le
Dr Rudolf Kastner du Comité de sauvetage de l’Agence
juive à Budapest signa un pacte secret avec Adolf
Eichmann pour "régler la question juive" en Hongrie.
Cela se passait en 1944. Le pacte scellait le destin de
800 000 juifs.
Il se révéla par la suite que Kastner agissait sous les
ordres des dirigeants sionistes à l’étranger lorsqu’il
passa cet accord avec Eichmann. L’accord prévoyait que
soient sauvées 600 personnalités juives à condition que
le silence soit fait sur le sort des juifs hongrois.
Lorsqu’un survivant, Malchiel Greenwald, dénonça ce
pacte et dénonça Kastner comme un collaborateur nazi
dont "les actes à Budapest avaient coûté la vie à des
centaines de milliers de juifs" (91), Greenwald fut
poursuivi en justice par le gouvernement israélien, dont
les dirigeants avaient rédigé les termes du pacte
Kastner.
La cour israélienne aboutit à la conclusion suivante "
Le sacrifice d’une majorité de juifs, pour sauver les
plus éminents, était l’élément de base de l’accord entre
Kastner et les nazis. Cet accord fixé, la division de la
nation entre deux camps inégaux, une petite fraction de
personnes éminentes, que les nazis promirent à Kastner
de sauver d’une part, et la grande majorité des juifs
hongrois que les nazis avaient condamnés à mort de
l’autre. " (92).
La cour déclara que la condition impérative de ce pacte
était que ni Kastner ni les dirigeants sionistes
n’interfèrent dans l’action des nazis contre les juifs.
Ces dirigeants entreprirent non seulement d’éviter les
interférences, mais tombèrent d’accord pour ne pas,
selon les termes de la cour israélienne, "les gêner dans
leur oeuvre d’extermination".
"La collaboration entre le Comité de sauvetage de
l’Agence juive et les exterminateurs des juifs fut
consolidée à Budapest et à Vienne. Les tâches de Kastner
faisaient partie des bagages des S.S.. En plus du
Service d’extermination et du Service du pillage, les
S.S. nazis ouvrirent un Service de sauvetage dirigé par
Kastner. " (93).
SAUVER LES NAZIS, PAS LES JUIFS
Il n’est pas surprenant qu’il ait été révélé que Kastner
intervint pour sauver le général SS Kurt Becher qui
devait être jugé pour crimes de guerre. Becher avait été
l’un des principaux négociateurs du pacte avec les
sionistes en 1944. Il fut également major SS en Pologne,
membre de l’Escadron de la mort "qui travaillait 24
heures sur 24 à tuer les juifs". "Becher s’était
distingué comme boucher des juifs en Pologne et en
Russie." (94).
Il fut nommé commissaire de tous les camps de
concentration nazis par Heinrich Himmler. Où est-il à
présent ? Il est président de plusieurs sociétés et
dirige la vente du blé à Israël. Sa société, la Cologne Handel Gesselschaft, fait aujourd’hui des
affaires avec le gouvernement israélien.
UN PACTE MILITAIRE AVEC LE NAZISME
Le 11 janvier 1941, Yitzhak Shamir (actuel Premier
ministre d’Israël ) proposa un pacte militaire en bonne
et due forme entre l’Organisation nationale militaire
(ONM), c’est-à-dire l’Irgun sioniste, et le Troisième
Reich nazi. Cette proposition est maintenant connue sous
le nom de Texte d’Ankara, ayant été découverte après la
guerre dans les archives de l’ambassade allemande en
Turquie. Ce texte établit ce qui suit:
"L’évacuation des masses juives d’Europe est une
condition préalable à la solution de la question juive,
mais cela ne peut être rendu possible et accompli
totalement que par l’établissement de ces masses dans le
pays des juifs, la Palestine, et par l’établissement
d’un Etat juif au sein de ses frontières historiques...
L’ONM, qui est parfaitement au courant des bonnes
dispositions du gouvernement du Reich Allemand et de ses
dirigeants envers l’activité sioniste au sein de
l’Allemagne et envers les plans d’émigration sionistes,
considère que : 1. Des intérêts communs pourraient
exister entre l’établissement d’un Ordre nouveau en
Europe en accord avec la conception allemande, et les
véritables aspirations nationales du peuple juif telles
qu’elles sont incarnées par l’ONM. 2. La coopération
entre l’Allemagne nouvelle et le renouveau de
l’Hébraïsme national pourrait être possible, et, 3.
L’établissement d’un Etat juif historique sur une base
nationale et totalitaire, et lié par traité au Reich
allemand, serait dans l’intérêt du maintien et du
renforcement d’une position de force allemande future au
Moyen-Orient.
Partant de ces considérations, l’ONM de Palestine, sous
la condition que les aspirations nationales de liberté
d’Israël mentionnées ci-dessus soient reconnues par le
Reich allemand, s’offre à participer activement à la
guerre aux côtés des Allemands." (95).
LA PERFIDIE SIONISTE
La perfidie des sionistes - la trahison des victimes de
l’holocauste - a été le point culminant de leur
tentative d’identifier les intérêts des juifs à ceux de
l’ordre établi. Aujourd’hui, les sionistes associent
leur Ftat au bras armé de l’impérialisme US - des
Escadrons de la mort en Amérique latine aux opérations
clandestines de la CIA sur les quatre continents. Il
ne faut toutefois pas négliger la Perfidie Islamiste
dans tout cela, comme nous l'avons démontré dans un
chapitre précédent.
Cette histoire sordide plonge ses racines dans la
démoralisation des fondateurs du Sionisme qui ont rejeté
la possibilité de surmonter l’antisémitisme par le biais
de la lutte populaire et de la révolution sociale. Moses
Hess, Theodor Herzl et Chaim Weizmann ont choisi d’être
du mauvais côté de la barricade - celui du pouvoir
étatique, de la domination de classe et des règles de
l’exploitation. Ils ont voulu établir une prétendue
séparation entre l’émancipation de la persécution et la
nécessité du changement social. Ils étaient parfaitement
conscients de ce que la culture de l’antisémitisme et la
persécution des juifs étaient l’oeuvre de cette même
classe dominante dont ils courtisaient les faveurs.
En cherchant la caution des antisémites eux-mêmes, ils
révélaient plusieurs motivations l’adoration du pouvoir
auquel ils associaient la force, le désir d’en finir
avec la faiblesse et la vulnérabilité "juives", de
cesser d’être des exclus perpétuels.
Il n’y avait qu’un pas à faire de cette "sensibilité" à
l’assimilation des valeurs et des idées des antisémites
eux-mêmes. Les juifs, écrivaient les sionistes, étaient
effectivement un peuple indiscipliné, subversif,
dissident, qui méritait le mépris qu’on lui vouait. Les
sionistes en appelaient sans honte à la haine raciste
des juifs. Adulant la puissance, ils s’appuyaient sur
les aspirations antisémites des von Plehve et des
Himmler à se débarrasser d’un peuple victime radicalisé
depuis longtemps par les persécutions, un peuple qui
remplissait les rangs des mouvements révolutionnaires et
dont les souffrances conduisaient les meilleurs esprits
à une réflexion intellectuelle àl’encontre des valeurs
établies.
Le sale petit secret de l’histoire sioniste c’est que le
Sionisme était menacé par les juifs eux-mêmes. Défendre
les juifs contre la persécution signifiait organiser la
résistance aux régimes qui les menaçaient. Mais ces
régimes incarnaient l’ordre impérialiste qui
représentait la seule force favorable ou capable
d’imposer une colonisation au peuple palestinien. En
conséquence, les sionistes avaient besoin de la
persécution des juifs pour convaincre les juifs de
devenir des colonisateurs dans un pays lointain, et ils
avaient besoin des persécuteurs pour patronner leur
entreprise.
Mais les juifs européens n’avaient jamais manifesté
aucun intérêt dans la colonisation de la Palestine. Le
Sionisme était resté un mouvement marginal chez les
juifs, qui aspiraient à vivre dans le pays où ils
étaient nés sans souffrir de discrimination ou à
échapper à la persécution en émigrant vers des
démocraties bougeoisies perçues comme plus tolérantes.
Ainsi le Sionisme n’a jamais pu répondre aux besoins ou
aux aspirations des juifs. L’instant de vérité est
arrivé lorsque la persécution fit place à
l’extermination physique. Face à ce test unique et
ultime de leur relation véritable avec la survie de
juifs, les sionistes non seulement se montrèrent
incapables de diriger la résistance ou de défendre les
juifs, mais ils sabotèrent activement les efforts des
juifs pour boycotter l’économie nazie. Ils cherchèrent,
même à ce stade, le parrainage des auteurs du génocide
eux-mêmes, non seulement parce que le Troisième Reich
semblait assez puissant pour imposer une colonie
sioniste, mais parce que les pratiques nazies
correspondaient aux convictions sionistes.
Il y avait un terrain d’entente commun aux nazis et aux
sionistes, qui ne s’exprimait pas seulement dans la
proposition de l’Irgun de Shamir de constituer un Etat
en Palestine sur une "base nationale totalitaire".
Vladimir Jabotinsky, dans son dernier ouvrage, Le Front
de Guerre juif (1940), expliquait ses plans pour le
peuple Palestinien " Puisque nous avons cette grande
autorité morale nécessaire pour envisager calmement
l’exode des Arabes, nous n’avons pas besoin de
considérer le départ possible de 900 000 personnes avec
désarroi. Herr Hitler a récemment développé la
popularité des transferts de population. " (96).
Cette déclaration remarquable de Jabotinsky dans Le
Front de Guerre juif est un concentré de la pensée
sioniste et de sa banqueroute morale. Le massacre des
juifs donnait au Sionisme "une grande autorité morale".
Pour quoi faire ? "Pour calmement envisager l’exode des
Arabes." La leçon de la destruction nazie des juifs
était qu’il était permis maintenant aux sionistes
d’infliger le même sort au peuple palestinien tout
entier.
Sept ans plus tard, les sionistes rivalisèrent avec les
nazis, dont ils avaient recherché et parfois obtenu le
soutien, et ils couvrirent la Palestine ensanglantée de
multiples Lidice (97), chassant 800 000 personnes vers
l’exil.
Les sionistes rencontrèrent les nazis dans le même
esprit que pour von Plehve, agissant sur la base de la
notion perverse que la haine des juifs était quelque
chose d’utile. Leur objectif n’était pas de sauver les
juifs, mais d’enrôler par la force une minorité élue -
le reste étant livré à son destin d’agonie.
Le Sionisme recherchait des individus pour coloniser la
Palestine et préférait des cadavres juifs par millions à
tout sauvetage qui aurait pu amener les juifs à
s’installer ailleurs.
Loin d’être touchés par la compassion, les sionistes se
firent les hérauts de la persécution d’autrui, dans le
même temps trahissant d’abord les juifs pour ensuite les
avilir. Ils ont sélectionné leur propre peuple victime
pour lui imposer leurs desseins de conquête. Ils ont
aligné les juifs survivants sur un nouveau génocide
contre le peuple palestinien, se drapant, avec un
cynisme horrible, dans le linceul collectif de
l’holocauste.
VII - Le mythe de la sécurité
La "sécurité" a été le slogan utilisé pour masquer les
massacres généralisés des populations civiles dans toute
la Palestine et le Liban, les confiscations des terres
palestiniennes et arabes, l’expansion dans les
territoires environnants et l’établissement de nouvelles
concessions, la déportation et la torture systématique
des prisonniers politiques.
La publication du journal intime de Moshe Sharett
("Yomanishi, Maariv", Tel-Aviv, 1979) a démoli le mythe
de la sécurité comme force motrice de la politique
israélienne. Moshe Sharett est un ancien Premier
ministre israélien (1954-55), directeur du Service
politique de l’Agence juive et ministre des Affaires
étrangères (1948-56).
Les carnets de Sharett révèlent de façon explicite que
les dirigeants politiques et militaires d’Israël n’ont
jamais cru à un danger arabe menaçant Isra l. Ils ont
cherché à manoeuvrer pour forcer les Etats arabes à des
confrontations militaires que les dirigeants sionistes
étaient certains de gagner, permettant ainsi à Israel de
réaliser ses objectifs de déstabilisation des régimes
arabes et les occupations de nouveaux territoires
prévues.
Sharett a défini ainsi l’axe ordonnant les provocations
militaires israéliennes "Aboutir à la liquidation de
toutes (...) les prétentions palestiniennes sur la
Palestine au travers de la dispersion des réfugiés
palestiniens dans des coins éloignés du monde." (98).
Les carnets de Sharett fournissent un document sur un
programme de longue date des dirigeants israéliens, tant
travaillistes que du Likoud "Démembrer le monde arabe,
défaire le mouvement national arabe et créer des régimes
fantoches sous domination régionale israélienne." (99).
Sharett cite des rencontres ministérielles, des
documents officiels et des mémorandums politiques qui
ont préparé les guerres "pour modifier radicalement
l’équilibre du pouvoir dans la région, et trans former
Israel en puissance dominante au Moyen-Orient". (100).
Sharett révèle que les dirigeants israéliens, loin de
"réagir" à la nationalisation par Nasser du canal de
Suez lors de la guerre d’octobre 1956, avaient préparé
cette guerre et l’avaient programmée sur leur agenda
depuis l’automne 1953, un an avant l’arrivée de Nasser
au pouvoir. Sharett raconte comment le cabinet israélien
était tombé d’accord sur le fait que les conditions
internationales seraient mûres dans trois ans. Le but
avoué était "l’absorption de la bande de Gaza et du
Sinaï".
Un plan de conquête avait été décidé au niveau le plus
élevé de la hiérarchie politique et militaire.
L’occupation de Gaza et de la Cisjordanie avait été
préparée au début des années 50. En 1954, Ben Gourion et
Moshe Dayan développèrent un plan détaillé pour
provoquer des conflits intérieurs au Liban afin de le
diviser. Cela se passait seize ans avant qu’une présence
politique palestinienne organisée n apparaisse au Liban
comme conséquence des expulsions de Jordanie en 1970,
lorsque le roi Hussein massacra les Palestiniens au
cours de ce qu’on a appelé depuis lors le "Septembre
noir".
Sharett décrit "l’usage de la terreur et de l’agression
pour monter des provocations" dans le but de faciliter
la conquête "J’ai médité longuement sur la longue chaîne
d’incidents et d’actes hostiles que nous avons inventés
et sur les nombreux affrontements que nous avons
provoqués et qui ont coûté tant de sang versé, et aux
violations de la loi par nos hommes - tout cela ayant
abouti à un désastre grave et déterminé toute la suite
des événements." (101).
Sharett se souvient comment le il octobre 1953, le
président israélien Ben Zvi "prit la parole pour évoquer
comme d’habitude la question de (nos) chances d’occuper
le Sinaï et dire combien ce serait merveilleux si les
Egyptiens débutaient une offensive qui nous permettrait
de poursuivre en envahissant le désert". (102).
Le 26 octobre 1953, Sharett écrit "1. L’armée considère
la frontière actuelle avec le Jourdain comme totalement
inacceptable. 2. L ’armée prépare la guerre pour occuper
le reste d’Eretz Israël ." (103).
Le 31 janvier 1954, Dayan développa ses plans de guerre,
nous apprend Sharett "Nous devrions réaliser une avancée
militaire en Syrie et provoquer une série de faits
accomplis. L’intéressante conclusion de tout ceci est en
rapport avec l’orientation de la pensée du chef des
armées." (104).
ABSORBER LE LIBAN
En mai 1954, Ben Gourion et Dayan formulèrent un plan
militaire pour l’absorption du Liban "Selon Dayan, la
seule chose nécessaire c’est de trouver un officier,
même un simple major. Nous devrions... l’acheter... pour
qu’il soit d’accord pour s’autoproclamer sauveur de la
population maronite. L’armée israélienne entrera alors
au Liban, occupera les territoires nécessaires et créera
un régime chrétien qui s ’alliera avec Israêl. Le
territoire au sud de la Litanie sera totalement annexé à
Israêl et tout sera parfait. Si nous suivions l’avis du
chef d’état-major nous ferions cela demain, sans
attendre le signal (sic) de Bagdad." (105).
Mais douze jours plus tard, Dayan avait accéléré le
mouvement vers l’invasion planifiée, l’occupation et le
démembrement du Liban "Le chef d’état-major soutient le
plan pour soudoyer un officier libanais qui sera
d’accord pour servir de fantoche de façon à ce que
l’armée israélienne puisse apparaître comme répondant à
son appel " pour la libération du Liban de ses
oppresseurs musulmans"." (106).
Le scénario entier, donc, de la guerre de 1982 au Liban,
était en place depuis vingt-huit ans, bien avant que
l’OLP n’existe. Sharett, qui s’opposa à cette action à
l’origine, raconte comment l’invasion du Liban fut
remise à plus tard.
LE FEU VERT DE LA CIA
"La CIA donna le "feu vert" à
Israël pour attaquer
l’Égypte. Les énergies des responsables israéliens de la
sécurité furent dorénavant complètement absorbées par la
préparation de la guerre qui devait avoir lieu un an
après exactement." (107).
Sharett situe clairement la relation véritable entre
Israël et le mouvement national arabe dans le contexte d
un service rendu à la domination globale des USA, dont
l’expansion sioniste est une composante essentielle
"...Nous avons carte blanche et Dieu est avec nous si
nous agissons avec audace... A présent (...) les USA
sont intéressés au renversement du régime de Nasser
(...) mais ils n ’osent pas pour le moment utiliser les
mêmes méthodes que celles qu ’il ont prises pour
renverser le gouvernement de gauche de Jacobo Arbenz au
Guatemala (1954) ou celui de Mossadegh en Iran (1953)...
lls préfèrent que le travail soit fait par Israêl. Isser
(un général) propose très sérieusement et de façon
pressante (...) que nous mettions en œuvre notre plan
d’occupation dela Bande de Gaza maintenant... La
situation a changé et il y a d’autres raisons qui
indiquent qu ’il est temps d’agir. D’abord la découverte
de pétrole près de la Bande de Gaza... Sa défense exige
que nous contrôlions la Bande. Ne serait-ce que pour
cette raison déjà, cela vaut le coup de s’attaquer à
l’ennuyeuse question des réfugiés." (108).
Moshe Sharett anticipait déjà une autre vague de
massacres, qui a effectivement eu lieu. Le 17 février
1955, il écrit "... Nous poussons des clameurs sur notre
isolement et les dangers que court notre sécurité, et
nous lançons des agressions et démontrons que nous
sommes assoiffés de sang et cherchons à organiser des
massacres en masse." (109).
Ben Gourion et Dayan proposèrent qu’Israël crée un
prétexte pour s’emparer de la Bande de Gaza. Les
évaluations de Sharett lui-même le 27 mars 1955 étaient
prophétiques "Supposons qu’il y ait 200 000 Arabes dans
la Bande de Gaza. Supposons que la moitié d’entre eux
s’enfuient ou soient poussés à s’enfuir vers les
collines d’Hébron. De toute évidence, ils s’enfuiront
sans rien emmener, et peu après s ’être installés dans
un environnement stable ils se retrouveront à nouveau
séditieux et sans domicile. Il est facile d’imaginer
leur indignation, leur haine et leur amertume... Et nous
aurons 100 000 d’entre eux sur la Bande, et il est
facile d’imaginer quels sont les moyens auxquels nous
aurons recours pour les réprimer et le genre de gros
titres dont nous serons gratifiés par la presse
internationale. Au premier round ce sera: Israël
agresse et envahit la Bande de Gaza. Au second: Israël
provoque à nouveau la fuite de masses de réfugiés arabes
terrifiés. Leur haine sera ranimée par les atrocités que
nous leur ferons subir durant l’occupation." (110).
Un an après, les troupes de Dayan occupaient la Bande de
Gaza, le Sinaï, les détroits de Tiran, et se déployaient
le long du canal de Suez.
DE HERZL A DAYAN
Les plans exposés par Moshe Sharett n’ont pas été
inventés par David Ben Gourion et Moshe Dayan. En 1904,
Theodore Herzl décrivait le territoire réclamé par le
mouvement sioniste comme incluant les terres "du Brook
en Égypte à l’Euphrate". (111)
Ce territoire comprenait tout le Liban et la Jordanie,
les deux tiers de la Syrie, la moitié de l’Irak, un
partie de la Turquie, la moitié du Koweit, le tiers de
l’Arabie Saoudite, le Sinaï et l’Égypte, y compris Port
Saïd, Alexandrie et le Caire.
Dans sa déposition devant la commission d’enquête
spéciale de l’ONU qui préparait la partition de la
Palestine (9 juillet 1947), Rabbi Fischmann,
représentant officiel de l’Agence juive pour la
Palestine, réitéra les prétentions de Herzl "La Terre
promise s’étend de la rivière d’Égypte à l’Euphrate.
Elle inclut une partie de la Syrie et du Liban." (112).
(13) Ibidem. (14) Walter Laqueur, "Histoire du
Sionisme"
(History of Zionism) (London, 1972). (15) Joy Bonds et
al., "Nos racines sont toujours vivantes - L’histoire du
peuple palestinien" (Our Roots are still alive - The
Story of the Palestinian People) (New York Institute for
Independant Social Journalism, Peoples Press, 1977) page
13. (16) Theodor Herzl, "L’Etat juif" (The Jewish State)
(Londres, 1986). (17) Hymn Lumer, "Le Sionisme : son
rôle dans la politique mondiale" (Zionism Its Role in
World Politics) (New York. International Publishers,
1973). (18) Chaim Weizmann, "Avancer à tâtons :
l’autobiographie de Chaim Weizmann" (Trial and Error The
Autobiography of Chaim Weizmann) (New York Harpers,
1949), page 149. (19) John Norton Moore, ed, "Le conflit
israélo-arabe" (The Arab-Israeli Conflict) (Princeton,
New Jersey The American Society of International Law,
Princeton University Press, 1977). page 885. (20) Ibidem.
(21) Cité dans Harry N. Howard, "La Commission du roi :
une enquête américaine au Moyen-Orient" (The King
Commission An American Enquiry in the Middle East) (Beyrouth,
1963). (22) N. Kirschner, "Le Sionisme et l’Union
sud-africaine : 50 ans d’amitié et de compréhension"
(Zionism and the Union of South Africa : Fifty Years of
Friendship and Understanding), Jewish Affairs, Afrique
du Sud, mai 1960. (23) Theodor Herzl, "Carnets"
(Diaries), vol. Il, page 793. (24) Theodor Herzl, "L
’Etat juif : une tentative d’apporter une solution
moderne à la question juive" (The Jewish State An
Attempt at a Modem Solution of the Jewish Question),
page 33, cité dans Un Davis. Cité dans Un Davis "Israël
: un Etat d’apartheid" (Israel An Apartheid State) (Londres
Zed Book, Ltd, 1987). (25) Ibidem, page 28. (26) "Pour
l’amour et l’argent" (For Love and Money) dans "Israël :
étude" (Israel A Survey), Financial Mail, Johannesburg,
Afrique du Sud, il mai 1984, page 41. (27) "Le Mur
d’acier" (The Iron Wall) - "O Zheleznoi Stene" - Rassvet,
4 novembre 1923. (28) Lenni Brenner, "Le Mur d’acier :
le révisionnisme sioniste de Jabotinsky à Shamir" (The
Iron Wall Zionist Revisionism From Jabotinsky ta Shamir)
(Londres, Zed Books, Ltd, 1984), page 79. (29) London
Sunday Times, 26 septembre 1982. (30) Jabotinsky "Lettre
sur l’autonomie" (Letter on Autonomy), 1904. Cité dans
Brenner, "Le Mur d’acier" (The Iron Wall), page 29. (31)
Brenner, "Le Mur d’acier", page 31. (32) Sami Hadawi, "Moisson
amère" (Bitter Harvest) (Delmar, New York The Caravan
Books, 1979) pages 43-44. (33) Ghassan Kanafani, "La
Révolte en Palestine 1936-1939" (The 1936-1939 Revolt in
Palestine), New York, Committee for a Democratic
Palestine. (34) Ibidem, page 96. (35) Ibidem, page 39.
(36) Ibidem, page 31. (37) Ibidem. (38) Hadawi, pages
33-34. (39) Joseph Weitz, "Une solution au problème des
réfugiés" (A Solution to the Refugee Problem), Davar, 29
septembre 1967. Cité dans "Documents sur Israêl"
(Documents from Israel), Un Davis et Norton Mezvinsky
éditeurs, 1967-1973, page 21. (40) Davis, "Israêl : un
Etat d’apartheid" (Israel An Apartheid State). (41) Al
Hamishar (journal israélien), 7 septembre 1976. (42)
Cité par Fawzi al-Asmar et Salih Baransi au cours de
discussions avec l’auteur, octobre 1983. (43) Sabri
Jiryis, "Les Arabes en Israel" (The Arabs in Israel)
(New York Monthly Review Press, 1976). (44) Gad Becker,
"Yediot Aharanot", 13 avril 1983, et New York Times, 14
avril 1983. (45) Ibidem. (46) David Ben Gourion, "Mémoires"
(Memoirs), volume III, page 467. (47) Ben Gourion, dans
un discours de 1937 cité dans ses "Mémoires". (48) David
Ben Gourion, "Rapport au Conseil mondial de Poalei Sion"
(l’ancêtre du Parti travailliste) (Report ta the World
Council of Poalei Zion), Tel-Aviv, 1938. Cité par Israel
Shahak, "Journal d’études palestiniennes" (Journal of
Palestine Studies), printemps 1981. (49) Ben Gourion
dans un discours de 1938. (50) Michael Bar Zohar, "Ben
Gourion : une biographie" (Ben Gurion A Biography) (New
York Delacorte, 1978). (51) Ben Gourion, juillet 1948,
cité par Bar Zohar. (52) Brenner, "Le Mur d’acier (53)
Ibidem, page 143. (54) Meir Pa’il, "Yediot Aharanot", 4
avril 1972. Cité par David Hirst, "Le fusil et la
branche d’olivier" (The Gun and the Olive Branch), pages
126-127. (55) Jacques de Reynier, "A Jérusalem, un
drapeau flottait sur la ligne de feu", pages 71-76. Cité
par Hirst, pages 127-128. (56) Davar, 9 juin 1979. (57)
Eldad, "Sur l’esprit qui se ré véla dans le peuple" (On
the Spirit That Was Revealed in the People), De’ot,
hiver 1968. Davis et Mezvinsky, pages 186-187. (58) Meir
Har Tzion, "Journal" (Diary) (Tel-Aviv Levin Epstein
Ltd, 1969). Cité dans Livia Rokach, "Le Terrorisme sacré
d’Israel" (Israel’s Sacred Terrorism) (Belmont,
Massachusetts Association of Arab American University
Graduates, 1980), page 68. (59) Rokach, page 16. (60)
Ibidem. (61) Extraits des procès-verbaux de la cour "Jugements
de la cour du district : le procureur militaire contre
Mal or Melinski et al." (Judgments of the District Court
The military Prosecutor vs. Malor Melinki et. al.),
Rokach, page 66. (62) Ha’aretz, 23 mai 1980. (63) Une
analyse détaillée de ce processus peut être trouvée dans
"La transformation démographique de la Palestine" (The
Demographic Transformation of Palestine) de Janet Abu
Lughod, dans Ibrahim Abu Lughod, ed, "La transformation
de la Palestine "(The Transformation of Palestine),
(Evanston, III, Northwestern University Press, 1971)
pages 139-164. (64) Davis et Mezvinski, page 47. (65)
Moshe Dayan, 19 mars 1969, Ha’aretz, 4 avril 1969, et
cité dans Davis. (66) Le Fonds national juif, "Villages
juifs en Israel" (Jewish Villages in Israel), page 21.
Cité dans Lehn et Davis, "Le Fonds national juif" (The
Jewish National Fund). (67) L’estimation par les Nations
Unies a été réalisée à la fin des années 1950 ou au
début des années 1960. Baruch Kimmerling, "Sionisme et
économie" (Zionism and Economy), page 100. Cité dans
Davis, page 19. (68) Dan Peretz, "Israêl et les
Palestiniens arabes" (Israel and the Palestinian Arabs)
page 142, Davis, pages 20-21. (69) Walter Lehn, "Le
Fonds national juif comme instrument de discrimination"
(The Jewish National Fund As An Instrument of
Discrimination). Cité dans "Sionisme et racisme"
(Zionism and Racism) (Londres : International
Organization for the Elimination of All Forms of Racial
Discrimination, 1977), page 80. (70) Bail du Fond
national juif, article 23, cité dans "Les non-juifs dans
l’Etat juif" (The Non-Jew in the Jewish State) par
Israel Shahak, éditeur (Jérusalem :1975). (71) Ha’aretz,
13 décembre 1974. (72) Ma’ariv, 3 juillet 1975. (73)
Raphael Patai, ed, "Les Carnets complets de Theodor
Herzl" (The Complete Diaries of Theodor Herzl) (New
York, 1960), page 88. (74) Israël Shahak, "Un message au
mouvement pour les Droits de l’Homme en Amérique -
Israël aujourd’hui : l’autre apartheid." (A Message ta
the Human Rights Movement in America : The Other
Apartheid). "Contre le courant" (Against the Current),
janvier-février 1986. (75) Ibidem. (76) Marvin Lowenthal,
ed, "Les Carnets de Théodore Herzl" (The Diaries of
Theodor Herzl), page 6, cité par Lenni Brenner dans "Le
Sionisme à l’ère des dictateurs" (Zionism in the Age of
the Dictators), (Westport, Connecticut). (77) Lawrence
Hill, 1983, page 6. Extrait de " Our Shomer
"Weltanschauung" ", Hashomer Hatzair, décembre 1936.
Première publication en 1917, Brenner, "Le Sionisme"
(Zionism), page 22. (78) Brenner, "Le Mur d’acier" (The
Iron Wall). (79) Ibidem, page 14. (80) Ibidem. (81)
Brenner, "Le Sionisme" (Zionism), page 48. (82) Ibidem,
page 85. (83) Ibidem, page 99. (84) Ibidem, page 149.
(85) Ibidem. (86) Rabbi Solomon Schonfeld, chef des
rabbins en Angleterre au cours de la Deuxième Guerre
mondiale. Fans Yahya, "Les relations sionistes avec
l’Allemagne nazie" (Zionist Relations with Nazi Germany)
(Beyrouth, Liban Palestine Research Center , janvier
1978), page 53. (87) Chaim Weizmann rapportant au
Congrès sioniste de 1937 sur son témoignage devant la
Commission Peel à Londres, juillet 1937, Yahya, page 55.
(88) Yitzhak Gruenbaum était président du Comité de
sauvetage de l’Agence juive. Extrait d’un discours
prononcé en 1943, ibidem, page 56. (89) Ibidem, page 53.
(90) Ibidem, pages 59-60. (91) Ibidem, page 58. (92)
Jugement porté le 22 juin 1955, protocole sur le cas
criminel 124/53 à la Cour du district de Jérusalem
(Protocol of Criminal Case 124/53 in Disctict Court),
ibidem, page 58. (93) Ibidem, page 59. (94) Ben Hecht, "Perfidie"
(Perfidy) (New York, 1961), pages 58-59, ibidem page 60.
(95) "Proposition de l’Organisation nationale militaire
- Irgun Zvai Leumi - concernant la solution de la
question juive en Europe et la participation de la NMO à
la guerre aux côtés de l’Allemagne" (Proposal of the
National Military Organization - Irgun Zvai Leumi -
Concerning the Solution of the Jewish Question in Europe
and the Participation of the NMO in the War on the side
of Germany). Texte original trouvé dans "Le problème
palestinien dans la politique allemande" (The Palestine
Problem in German Politics), 1889-1945, de David
YIsraeli (Ramat Gan, Israel : Bar Ilan University, 1974)
pages 315-317, Brenner, "Le Sionisme" (Zionism), page
267. (96) Brenner, "Le Mur d’acier", page 107. (97)
Lidice était un village tchèque qui a été entièrement
rasé par les S.S.. Il est devenu le symbole de la
brutalité nazie et a été distingué comme crime de guerre
lors des procès de Nuremberg. (98) Rokach, page 5. (99)
Ibidem. (100) Ibidem, page 4. (101) Ibidem, page 6.
(102) Ibidem, page 14. (103) Ibidem, page 18. (104)
Ibidem, page 19. (105) Ibidem, page 29. (106) Ibidem.
(107) Ibidem, page 30. (108) Ibidem, page 55. (109)
Ibidem, page 45. (110) Ibidem, page 50. (111) Herzl,
"Carnets" (Diaries), vol. Il, 1904, page 711. (112)
Israel Shahk, "Le Plan sioniste pour le Moyen-Orient"
(The Zionist Plan for the Middle East) (Belmont,
Massachusetts, A.A.U.G., 1982).
Extraits de : "L’Histoire cachée du Sionisme", par Ralph
Schoenman, éditions Selio 1988
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