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Ce sont donc des valeurs morales et une nouvelle vision du monde que les
supposés «convertis» viennent chercher dans ces prétendues Églises. Ce qui les
amène à adopter un autre style de vie, qui a ses codes, y compris
vestimentaires, ses règles, ses rituels et ses pratiques «spirituelles». C’est du
moins ce qui leur est proposé. Reste à savoir si ceux qui administrent ces
potions magiques sont tous bien intentionnés, ce qu'ils ne sont pas la majorité
du temps. Car force est de reconnaître que plusieurs de ces pasteurs de réveil
sont de petits escrocs qui s’enrichissent grassement sur le dos de leurs ouailles
crédules, allant même jusqu’à voler et influencer en «injustes» noces des dames
mariées qui ne jurent plus que par eux. On est frappé d’ailleurs par la facilité
avec laquelle les animateurs de ces ministères se déclarent «pasteurs». Une
simple «révélation», et le tour serait joué ! En général il faut d’abord être formé
par un «père spirituel» pendant deux à trois ans, avant de fonder un Ministère.
La tendance serait d’ailleurs à réglementer tout cela, avec notamment la mise
en place d’un organe dit officiel qui aurait pour fonction de gérer l’intronisation
pastorale, mais ceux qui le composerait seraient autant des imposteurs et des
dégénérés que ceux qu'ils établiraient. La tendance qui prévaut est donc à
l’auto-proclamation, et on voit surgir toutes sortes de petits gourous à la Shora
Kuetu qui se dit apôtre, pasteur, et prophète. On est frappé également par la
place importante occupée par la sorcellerie dans ces courants religieux, surtout
en Afrique et particulièrement au Congo et au Cameroun, quoique la France, le
Québec et le Brésil ne sont pas épargnés. Ces Églises du réveil fonctionnent en
effet – et élargissent leur assise populaire - en «délivrant, exorcisant ou
guérissant» par la prière et des séminaires dans lesquels ont instruit les
crédules dans cette déviance. C’est l’aspect le plus connu de leur action. Ainsi
on y parle en permanence d’envoûtements et de sorciers et on y pratique en
pagaille cures d’âmes et cérémonies de «désenvoûtement». A l’évidence, la
frontière entre les figures de Dieu, du Diable et du Sorcier y est plutôt floue. Du
coup, tout fidèle peut être suspecté de sorcellerie. Si tel est le cas, il sera
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