La Sanctification et la Persévérance des Saints

 

par Jean leDuc

 

 

 

 

 

 

 

TABLE DES MATIÈRES

 

 

La Sanctification dans la vie présente

 

Les luttes sans relâche de la Sanctification

 

Plaire à Dieu par les œuvres

 

La persévérance dans la foi

 

Quelques passages difficilles

 

 

 

 


 

 

La Sanctification dans la vie présente

 

Quoique le salut est parfait, complet et statique, c'est à dire qu'il ne peut être changé, amélioré, que c'est un fait accompli une fois pour toute et que rien ne peut y être ajouté; notre perfectionnement dans la foi, nommé aussi notre sanctification, est progressif, graduel et dynamique, et sera complet uniquement à l'apparition finale de Christ. Ainsi notre foi est susceptible à des améliorations constantes, à des rénovations progressives qui, tout au long de notre vie, nous engagent dans des combats entre l'Esprit et la chair, entre la lumière et les ténèbres, entre la vérité et ses contrefaçons frauduleuses. Du point de vue de l'éternité notre sanctification est parfaite, Dieu nous a séparé d'une manière absolue de ce monde de corruption, «il nous a délivré de la puissance des ténèbres, et nous a transportés au royaume de son Fils bien-aimé» (Col. 1: 13); mais du point de vue temporel de notre vie en ce monde, notre sanctification est en croissance constante, «jusques à ce que nous nous rencontrions tous dans l'unité de la foi, et de la connaissance du Fils de Dieu, dans l'état d'un homme parfait, à la mesure de la parfaite stature en Christ: afin que nous ne soyons plus des enfants flottants, et emportés ça et là à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, et par leur ruse à séduire artificieusement; mais afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, c'est à dire, Christ» (Eph. 4: 13-15).

 

La croissance de la sanctification est clairement exposée dans les Écritures. On peut remarquer l'inégalité qui règne sous ce rapport, parmi les chrétiens: l'un est faible en esprit tandis que l'autre est fort; bien plus, aucun chrétien ne se sent toujours égal à lui-même; tantôt son esprit s'exalte, et il se sent prêt à tout, tantôt il est timide et tremblant; tantôt il est brûlant d'amour, ferme dans la foi et l'espérance, tantôt il se sent froid, faibles et désespéré. Il y a donc, dans le croyant, une lutte constante entre le nouvel homme et le vieil homme (Rom. 7: 1-25). Or, la doctrine de la croissance dans la sanctification doit être maintenue et défendue dans toute sa vérité et sa force contre l'erreur du Perfectionnisme que nous rencontrons en partie ici et là dans l'Arminianisme chez les Catholiques, les Méthodistes, les Pentecôtistes, les Baptistes, etc. Il nous faut rejeter l'erreur de ceux qui enseignent que l'homme, après sa conversion, peut observer et accomplir pleinement la loi de Dieu, ou qu'un chrétien réellement régénéré par l'Esprit de Dieu peut observer et accomplir parfaitement la loi de Dieu dans cette vie-ci. Le Perfectionnisme entraîne, dans ses ultimes conséquences, le rejet de la doctrine de la Justification par la Foi, puisque la foi ne peut habiter qu'un cœur contrit qui, par une repentance quotidienne, se renouvelle dans les mérites de Christ. Un vrai croyant ne peut jamais nier son péché, mais toujours il se reconnaît pécheur devant Dieu. Pour cette raison, le Perfectionnisme doit être condamné comme l'une des formes de la doctrine de la Justification par le Choix, qui est aussi nuisible que pernicieuse.

 

Le fait que, dans cette vie la sanctification est progressive et incomplète ne doit pas être considéré par les croyants comme un prétexte de continuer à vivre selon la chair (Gal.5: 13) et de cesser de mettre leur confiance en Christ dans tous les domaines de leurs vies. Il nous faut ainsi rejeter la fausse notion que la sanctification implique des efforts du croyant, car la confiance est l’opposé des efforts, elle les invalide et les anéantit. Les efforts proviennent de la Loi, la confiance provient de la Grâce. Si certains textes dans les Écritures semblent donner l’impression que nous devons faire des efforts pour contribuer à notre sanctification, un regard soigneux de ces textes nous révélera qu’il sagit plutôt de laisser Christ agir en nous pour achever l’œuvre qu’il a débuté (Phil. 1: 6). Tout dans le salut et la sanctification est de Dieu, rien n’est de l’homme. Voudrions-nous enlever la gloire à Christ par nos efforts ? Dirions-nous qu’il n’est pas assez puissant pour nous sauver et nous sanctifier plènement sans le moindre effort de notre part ? Si l’on considère ces faits, la folie du Perfectionnisme, qu’il soit partiel ou absolu, devient évidente.

 

Si cette doctrine a pu s’introduire dans le christianisme, c’est à cause que plusieurs ont amoindri les exigences de la loi divine et obscurci la gloire parfaite de la grâce de Dieu en Jésus-Christ. En premier lieu, ils ont répandu la doctrine du salut par la justice des œuvres; et lorsque cette doctrine païenne eut bien pris racine dans leurs enseignements, «l’illusion épicurienne» du Perfectionnisme a nécessairement suivi. Leur esprit orgueilleux a affirmé «Je peux faire des bonnes œuvres pour mériter mon salut» ou «je peux contribuer l’effort de mon choix personnel et accepter librement d’être sauvé»; il a ajouté ensuite avec arrogance «Je peux faire plus d’œuvres que mon salut en demande», ou «je peux contribuer moi-même à ma sanctification par mon obéissance volontaire aux exigences qui me sont demandé dans les Saintes-Écritures». Une particuliarité malsaine du Perfectionnisme est que plusieurs s’efforcent de faire des bonnes œuvres après leur salut dans le but de récolter une récompense dans le Royaume à venir. Cela n’est qu’une forme de marchandage avec Dieu et ceux qui s’y adonnent auront une mauvaise suprise au jugement du grand jour, car leur motif est égocentrique et non Christocentrique. En fait, Jésus chasa les marchands du temple (Jean 2: 14-16), il en sera ainsi lors du jugement dernier. Ces gens doivent se poser la question s’ils ont vraiment connu la grâce du salut, car leurs agissements témoignent du contraire. «Il n’y a pas dans la vie chrétienne la moindre place pour être satisfait de soi-même… Nous n’avons pas le droit de nous satisfaire de certains de nos progrès» nous dit A.R. Kayayan, «Dieu ne nous accorde pas ici-bas la perfection totale ni une vie d’harmonie complète, mais il nous donne sa grâce. Cela ne suffit-il pas ?» La gloire appartient à Christ seul et non point à nous.

 

Tous ces points découlent de l’Arminianisme qui veut élever la dignité de l’homme au même niveau que son Créateur et lui dérober sa gloire. Le grand Réformateur, Martin Luther, remarqua justement : «L’Écriture appelle sorcellerie, idolâtrie et service des idoles le fait de ne pas écouter la Parole de Dieu et de prétendre agir sans ou contre elle; c’est là un terrible verdict, surtout si l’on considère combien cette faute est fréquemment et gravement commise», d’autant plus de prétendre d’agir en conformité avec elle tout en s’y opposant par une conduite qui loue les efforts personnels au détriment de la soumission à la vérité, ce qui aura pour résultat de sévères conséquences.

 

Les luttes sans relâche de la Sanctification

 

La sanctification ne consiste pas en un simple prolongement de ce qui nous a déjà été donné lors de notre conversion qui met en évidence notre régénération, mais sert à augmenter et à fortifier la vie nouvelle dans une confiance constante et perpétuelle en notre divin Sauveur et Roi, le Seigneur Jésus-Christ, qui habite en nous par son Saint-Esprit et nous transforme graduellement en son image. Elle consiste en deux parties: premièrement, elle ôte graduellement la pollution et la corruption de la nature humaine (Rom. 6: 6; Gal. 5: 24); deuxièmement, elle développe graduellement la vie nouvelle de consécration à Dieu (Rom. 6: 4, 5; Col. 2: 12; 3: 1; Gal. 2: 19), bien qu’elle ait lieu dans la vie intérieure du croyant, elle affecte naturellement la vie toute entière (Rom. 6: 12; 1 Cor. 6: 15-20; 1 Thess. 5: 23). Le changement de la vie intérieure est lié conséquemment à l’opération d’un changement dans la vie extérieure par la puissance de Christ en nous. La question de savoir si l’homme doit coopérer dans l’œuvre de la sanctification provient ainsi du Perfectionnisme avec son obéissance aux œuvres de la loi. La sanctification exige plutôt notre humiliation et notre soumission à Christ devant nos faiblesses et nos incapacités afin de laisser agir l’Esprit en nous et à travers nous. Nous n’avons pas à accomplir des œuvres de la loi, mais des œuvres de foi ou œuvres de confiance en Celui qui opère en nous la puissance de sa grâce merveilleuse.

 

Il importe de savoir que le mot «sanctification», du grec «hagiasmos» signifie être «saint, mise à part, séparé, marginalisé, dédié, consacré». La sanctification est donc un processus de marginalisation issu de notre régénération qui engendre notre séparation d’avec le péché et ce monde de corruption. Cette séparation débute officiellement lors de notre conversion, de notre salut, où nous sommes déclarés «saint», mais une fois «saint» nous embarquons dans une voie de sainteté progressive qui nous engage dans une luttre entre la chair et l’Esprit. Les chrétiens doivent lutter contre le péché aussi longtemps qu’ils sont en vie (1 Roi 8: 46; Prov. 20: 9; Jacques 3: 2; 1 Jean 1: 8). Leurs vies sont caractérisées par une lutte constante entre la chair et l’Esprit (Gal. 5: 17), et même les meilleurs d’entre eux confessent leurs péchés (Job 9: 3, 20; Ps. 32: 5; 130: 3; Prov. 20: 9; Es. 64: 6; Dan. 9: 7; Rom. 7: 14; 1 Jean 1: 9), prient pour le pardon des offenses (Ps. 51: 1, 2; Matt. 6: 12; Jacques 5: 15), luttent pour soumettre leur confiance à Christ dans le but d’obtenir une plus grande perfection (Rom. 7: 7-26; Gal. 5: 17; Phil. 3: 12-14). Cette vérité est niée par les perfectionnistes qui affirment que l’homme peut atteindre la perfection dans la vie présente en contribuant à leur sanctification. Ils font appel au fait que toute la Bible demande aux croyants d’être parfait (Matt. 5: 48; 1 Pierre 1: 16; Jacques 1: 4). Elle parle de certains comme étant des parfaits (Gen. 6: 9; Job 1: 8; Phil. 3: 15) et déclare que ceux qui sont nés de Dieu ne pèchent pas (1 Jean 3: 6). Mais le fait que nous sommes en voie de perfection ne prouve pas que certains sont parfaits. En outre, le terme «parfait» ne veut pas toujours dire exempt de péché. Noé, Job, Asa sont appelés parfaits; mais l’histoire biblique montre clairement qu’ils n’étaient pas sans péché. L’apôtre Jean a évidemment en vue qu’un croyant ne pratique plus le péché quoiqu’il pèche encore à cause de sa nature humaine dégénéré (1 Jean 1: 8). L’apôtre Paul parle du même sujet en disant: «Et si Christ est en vous, le corps est mort à cause du péché; mais l’esprit est vie à cause de la justice. Or, si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus des morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ des morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous» (Rom. 8: 10, 11).

 

Quand nous sommes nés de nouveau nous sommes nés de l'Esprit. La présence de l'Esprit-Saint en nous, nous sanctifie et, de ce fait, nous devenons un nouveau temple dans lequel Dieu demeure. Pierre a adressé sa première épître à "ceux que Dieu a choisis... d'avance, conformément à son plan, et vous lui avez été consacrés par l'Esprit, pour obéir à Jésus-Christ et être purifiés par l'aspersion de son sang" (1 Pierre 1:1-2).

 

Nous voilà donc fixés. Une fois que nous devenons le temple de l'Esprit-Saint, nous sommes sanctifiés. Oui, mais il y a plus ! Qu'en est-il de cette "œuvre sanctificatrice" ?

 

Paul dit de Jésus et de son oeuvre: "Par une offrande unique, en effet, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu'il purifie du péché. C'est là ce que le Saint-Esprit nous confirme de son côté. Car il dit d'abord: 'Mais voici quelle alliance je vais établir avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur: je placerai mes lois dans leur coeur et je les graverai dans leur pensée'" (Hébreux 10:14-16).

 

De manière certaine, le Saint-Esprit est présent, et nous sommes jugés saints - sanctifiés. Mais il a la tâche d'écrire des choses nouvelles dans notre coeur. Le Saint-Esprit est à la fois présent et œuvre en même temps à accomplir quelque chose en ceux qui ont déjà été déclarés saints, mais qui sont encore "en train de devenir saints". Et c'est ce processus d'être "en train de devenir saint" qu'on appelle "la sanctification progressive". La sanctification progressive est l'expérience quotidienne du salut chrétien. Avez-vous soumis votre foi en l'œuvre du Christ accomplie sur la Croix pour vos péchés ? Dans ce cas vous avez été sauvés. À partir du moment où vous professez Jésus comme votre Sauveur et Seigneur, votre destin éternel est mis en sûreté, parce que l'expiation du Christ fait en sorte que vous êtes justifiés, libres de vous tenir debout devant Dieu sans culpabilité ou amende à payer pour vos péchés. Vous avez été "justifiés" (Romain 5:1, 8-9). Cela a été accompli, une fois pour toutes, grâce à l'oeuvre de Dieu qui vous a transformés de l'état de pécheurs condamnés à enfants justifiés de Dieu. C'est pourquoi Paul a pu dire au geôlier philippien de croire au Seigneur Jésus-Christ et il serait sauvé, lui et sa famille (Actes 16: 31).

 

Mais les Écritures enseignent également que le salut est un processus continuel. Comment pouvons-nous être délivrés du péché, alors que nous péchons encore? Paul était angoissé à ce sujet, il se disait lui-même misérable (Romain 7:15-20) ! En dépit d'un esprit qui soit accordé avec Dieu, nous sommes encore aux prises avec la présence de la "chair" - l'homme naturel - ce vieil assemblage d'appétits, d'impulsions, de passions et de tiraillements qui demandent à être assouvis. Et, quelquefois, nous cédons aux tentations ou trébuchons sur des pierres d'achoppement. De nouveau, l'expiation de Christ fournit la réponse: les choses peuvent aller mal, mais il n'y a pas de condamnation pour ceux qui sont en lui, car ils marchent selon l’Esprit de liberté et non selon l’esclavage de la chair (Romains 8:1) !

 

Comme nous avons confiance en l'Esprit-Saint pour nous guider quotidiennement, nous sommes alors sauvés du milieu des épreuves et des tentations. C'est le processus de toute une vie que d'expérimenter l'oeuvre du Saint-Esprit en nous et on l'appelle "la sanctification progressive" - le développement d'un style de vie saint au lieu de notre ancienne manière de vivre (Tite 2: 11-14).

 

La justification nous sauve de la pénalité du péché (la mort éternelle). La sanctification - avoir l'Esprit-Saint en nous - nous sauve du pouvoir toujours présent du péché. Et, comme nous cédons à la conduite de l'Esprit-Saint, et que nous nous soumettons à son œuvre, nous devenons de plus en plus semblables au nouvel homme, Jésus-Christ, et de moins en moins semblables à nous-mêmes. Ce processus est comparé à l'action de porter des fruits (Jean 15:1-8 ; Galates 5:22-26).

 

Une autre analogie utile nous décrit comme étant l'argile entre les mains de Dieu qui est le maître potier (Rom. 9: 20-23). On ne peut avoir de plus bel exemple de la Souveraineté de Dieu dans nos vies. C’est Lui qui nous sauve et nous sanctifie selon le bon plaisir de sa volonté et pour sa gloire. De quelque manière que nous décrivions la vie chrétienne et l'œuvre du Saint-Esprit, nous savons qu'il y a croissance - du progrès - puisque nous vivons une vie sainte engagée à croître "dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. "

 

La conduite de celui qui appartient à Dieu doit être sainte par l’application de sa foi en celui qui l’habite et le sanctifie. La vie quotidienne doit être la mise en pratique de l’enseignement de Jésus (Jean 14: 6) en lequel nous plaçons notre confiance pour accomplir à travers nous les œuvres convenables à notre sanctification. Par la puissance du Saint Esprit et de la Parole de Dieu il doit y avoir une amélioration croissante du caractère tout au long de la vie du croyant. (Il sera remarqué et mise à part par les autres.) Le croyant désire plaire à Jésus, bien qu’il sait que la perfection est impossible à cause de la nature pécheresse toujours présente en lui ici-bas. Ainsi la vie quotidienne est une tension entre la réalité de la vie et l’idéal que Dieu nous enseigne. Quand vous manquez la cible, ne soyez pas découragé, reconnaissez-le pour pouvoir progresser dans la voie de la vérité: «Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité.» (Jean 17: 17).

 

Plaire à Dieu par les œuvres

 

Il est tout naturel qu’un croyant désire plaire à Dieu mais sa manière d’y procéder va trop souvent au détriment de son désir. Pour la grande majorité «plaire à Dieu» signifie faire des œuvres de charité. Ils cherchent à améliorer le sort de leurs semblables par des dons en argent, par la fondation ou le soutient d’œuvres de charités, en s’impliquant dans des œuvres sociales ou religieuses de toutes sortes. Non pas qu’il est méchant d’aider nos semblables, mais cet esprit de charité qu’ils proclament n’est pas la charité au sens des Écritures, mais un esprit humaniste de philanthropie qui se dit ami du genre humain et conséquemment «ami du monde», et par lequel ils veulent se justifier devant Dieu et les hommes. La Parole de Dieu témoigne fortement contre un tel esprit pharisaïque, en disant: «Hommes et femmes adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui voudra être ami du monde, se rend ennemi de Dieu» (Jacques 4: 4); «N’aimez point le monde, ni les choses qui sont au monde; si quelqu’un aime le monde, l’amour (la charité) du Père n’est pas en lui. Car tout ce qui est au monde, c’est à dire, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est point du Père, mais est du monde. Et le monde passe avec sa convoitise; mais celui qui fait la volonté de Dieu, demeure éternellement» (1 Jean 2: 15-17). «L’orgueil de la vie» est la source de cette philanthropie moderne qui élève la dignité de l’homme.

 

Le sujet semble devenir perplexe devant les affirmations du Perfectionnisme qui déclare que «le croyant doit faire des efforts pour coopérer dans l’œuvre de la sanctification». Or la question surgit immédiatement de savoir quel est la volonté de Dieu sur ce sujet, ou encore «Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ?» (Jean 6: 28). Cette question brûlante qui fut posée à Jésus par des juifs dont la justice des œuvres de la loi fut le moyen par lequel ils croyaient plaire à Dieu, est encore pertinente de nos jours. Remarquez que la question est au pluriel mais que Jésus leur répond au singulier: «C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé» (Jean 6: 29). Voici donc la réponse à toutes nos questions, autant sur le salut que la sanctification. Croire en Christ mort sur la croix pour notre salut, croire en Christ présent en nous pour notre sanctification. Puisque le mot «foi» est interchangeable avec celui de «confiance», les deux signifiant une seule et même chose, nous voyons que les œuvres de la foi sont des œuvres de confiance en Christ qui opère en nous toutes choses pour sa gloire. Soulignons que les œuvres dont mentionne l’épître de Jacques (Jacques 2: 14-26) sont des œuvres de foi ou œuvres de confiance, et non des œuvres de la loi desquelles nous avons été libéré et qui n’ont qu’une «apparence de sagesse en dévotion volontaire, et en humilité d’esprit…» (Col. 2: 13-23). Le fait d’interjecter l’article «la» entre le mot «œuvre» et «foi» a contribué à donner la fausse impression que les œuvres procèdent de la foi, il est plus juste de dire que les œuvres s’appuient sur la foi, qu’elles la mettent en évidence par la pratique constante de la confiance en Christ. En fait, nous voyons que «la foi agit avec ses œuvres et que c’est par les œuvres que la foi est rendue parfaite» (Jacques 2: 22). Il est vrai qu’Abraham fut justifié par les œuvres quand il offrit son fils Isaac sur l’autel (Jacques 2: 21), mais il nous faut remarquer que cette œuvre d’Abraham s’appuyait sur la foi que Dieu peut même ressusciter quelqu’un d’entre les morts (Héb. 11: 17-19). Nous voyons ainsi que l’œuvre de la foi consiste à croire en celui qui est ressuscité des morts et qui est le Maître absolu de l’univers et de la terre, de tout ce qu’elle contient et de tout ce que ses habitants puissent penser ou faire; rien n’échappe à sa vue, car il est le TOUT-PUISSANT.

 

Nous pouvons ainsi réconcilier le fait que les œuvres de la foi impliquent aussi de prendre soin des frères en besoins (Jacques 2: 14-16). Ce n’est point que nous pouvons faire quelque chose de nous même, mais notre capacité vient de Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire (2 Cor. 3: 5; Phil. 2: 12, 13); en fait, le Seigneur Jésus nous dit: «JE SUIS le Cep, et vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruits: car sans moi, vous ne pouvez rien produire» (Jean 15: 5). Que nous prenions soin de nos frères en besoins provient de l’amour de Dieu qui nous a été donné, et l’amour n’est point pénible ni un effort qui proviendrait d’un choix personnel. L’amour est la pulsion de la foi qui pousse le croyant à accomplir une action envers ceux qui, premièrement sont à l’intérieur du corps de Christ; et deuxièmement, envers ceux qui se trouvent à l’extérieur. Nous devons toujours avoir soin des nôtres avant de nous occuper de ceux qui ne le sont pas, car celui qui ne s’occupe pas des siens est pire qu’un incrédule. Un père s’occupe de ses propres enfants avant de s’occuper des autres, et Christ en nous prend soin des siens avant toutes choses. Il fait ceci par l’amour qu’il a mit en nous, pour lui et pour les frères. L’apôtre Jean exprime cette vérité ainsi: «Nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit: J’aime dieu, et cependant il hait son frère, il est menteur: car comment celui qui n’aime point son frère, qu’il voit, peut-il aimer Dieu, qu’il ne voit point ? Et nous avons ce commandement de sa part: Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère» (Jean 4: 19-21). L’amour en action est la marque du chrétien authentique: «Je vous donne un nouveau commandement: Que vous vous aimiez l’un l’autre, et que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi l’un l’autre. En ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour l’un pour l’autre» (Jean 13: 34, 35); «Portez les charges les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ» (Gal. 6: 2). Or l’amour est non seulement une gratuité bienfaisante, mais il porte aussi la notion de réprobation envers les contradicteurs qui renversent la foi. Cet aspect de l’amour est moins connue et moins apprécié, surtout de ceux pour qui l’amour est un sentiment de tolérance envers toutes les formes de faussetés et de perversités.

 

Sans l’amour de Dieu il n’y a pas de foi, et sans la foi il est impossible de Lui être agréable (Héb. 11: 6). L’amour en action est nul autre que la pratique de la foi qui cherche la gloire de Dieu et le bien-être des frères dans la confiance certaine que Christ en nous agit pour l’édification de son propre corps et dans lequel nous sommes les serviteurs et les outils de sa puissance. Les œuvres ne proviennent donc point de la foi mais de Christ en nous qui est le Maître absolue des circonstances et des évènements qui nous entourent. C’est Lui qui agit en nous et à travers nous pour accomplir toutes bonnes œuvres. Nous sommes que les outils de sa grâce, les véhicules de Celui qui nous a racheté et à lequel nous appartenons pour l’éternité. Il n’y a pas de plus grande gloire que d’être serviteur de Christ.

 

La persévérance dans la foi

 

On ne peut parler de sanctification sans parler de la persévérance des croyants dans la foi, et parler de persévérance implique parler de l’assurance du salut. A strictement parler, l’assurance du salut réside dans le fait que Dieu est celui qui persévère en notre faveur. On peut définir cela comme l’opération continuelle du Saint-Esprit dans le croyant, par laquelle l’œuvre de la grâce divine commencée dans le cœur est continuée et amenée avec certitude à la perfection lors de la manifestation finale de la gloire de Christ. Elle est enseignée dans les textes suivants: Prov. 24: 16; Jean 10: 28, 29; Rom. 11: 29; Phil. 1: 6; 2 Thess. 3: 3; 2 Tim. 1: 12; 4: 18. C’est lorsque nous croyons à la vérité infaillible de la persévérance de Dieu que nous pouvons vivre dans cette vie et recevoir l’assurance de notre salut (Héb. 3: 14; 6: 11; 10: 22; 2 Pierre 1: 10). En dehors des cercles calvinistes, cette doctrine ne trouve guère de faveur.

 

La persévérance des saints dans la foi a son fondement dans la certitude que Dieu préserve ses enfants rachetés. Elle est le don de Dieu sans aucun effort de la part des croyants, ces derniers la reçoivent par révélation de l’Esprit dans la Parole inspirée. Le Seigneur Jésus-Christ ayant véritablement expié leur faute, le péché n’est plus le maître tyrannique qui les asservit à son pouvoir; ils ne sont plus soumis à la domination de Satan, car Christ les a délivrés de son joug. Plus rien ne peut les séparer de l’amour que Dieu leur a manifesté en Christ. Nul ne peut les ravir des mains du Bon Berger, car non seulement ils sont entre ses mains, ce qui est un style figuratif de leur préservation, mais ils font parti de son corps et Christ n’est pas manchot. Ils sont passés de la mort à la vie éternelle. Ils ont reçu une entrée libre dans le sanctuaire céleste. Avec une entière assurance, ils s’approchent du trône de la grâce (Héb. 11: 1, 6). Dieu demeure en eux et il leur réserve «dans les cieux un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir… à vous qui êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être revélé dans les derniers temps» (1 Pierre 1: 4, 5).

 

Notre certitude d’être ainsi gardés par Dieu repose entièrement sur ce que Christ a accompli durant son ministère actuel de Médiateur. Nous avons été réconcilliés avec Dieu tandis que nous étions encore pécheurs. A plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés, serons-nous sauvés par lui de la colère à venir; car si nous avons été réconcilliés lorsque nous étions ennemis, nous serons sauvés par sa vie. Christ intercède au ciel en faveur des siens. A cause de son intercession parfaite, notre foi ne défaillira pas. Et quoique «le juste tombe sept fois, il sera relevé» (Prov. 24: 16).

 

L’amour de Dieu révélé en Christ est un amour éternel. Dieu a aimé ceux à qui il a donné la foi dès avant la fondation du monde. Il ne se repentira pas de ses dons et de son appel. Ceux que Dieu a appelés seront aussi glorifiés. Son Alliance est immuable. Il n’arrête pas à mi-chemin ce qu’il a commencé. Il nous affermira jusqu’à la fin pour que nous soyions irréprochables au jour du Seigneur Jésus-Christ. Il nous conserve irrépréhensibles pour son avènement. Il ne permet pas que des tentations, qui seraient au-delà de nos forces, nous assaillent. A la fin des temps, période dans laquelle nous vivons présentement, il abrégera les jours de détresses, afin que les élus ne soient pas séduits et emportés par le Malin dans tous vents de doctrines, qui renversent la foi en la Souveraineté de Dieu pour la dignité et la souveraineté de l’homme. Ainsi la semence de Dieu demeure-t-elle en nous; tout ce qui est né de Dieu vaincra le monde. La charité des enfants de Dieu demeure pour toujours.

 

Dieu nous garde. Notre «conservation dans la foi» par lui, ce don merveilleux qu’il nous fait, nous pousse inévitablement à lui soumettre notre foi dans un esprit d’amour et de gratitude. Ainsi nous aurons à cœur de nous maintenir dans l’amour de Dieu et des frères, un amour sans hypocrisie qui est basé solidement sur la vérité, car l’amour et la vérité sont inséparable. La vie du chrétien s’agit ainsi d’une vie de soumission dont l’origine se trouve dans la foi, d’une persévérance de cette soumission qui est celle des croyants. De bonnes œuvres sont issues de cette soumission par la reconnaissance que nous éprouvons pour l’œuvre parfaite de Christ, laquelle demeure la base suffisante et exclusive du salut. La vie de conversion et de soumission n’est pas une contribution que nous aurions apportée en vue de la réconciliation. Elle n’est que la réponse indispensable à la promesse du salut reçue par la foi. Les œuvres nécessaires sont celles qui manifestent la confiance totale du chrétien en la perfection de l’œuvre de Christ. Il ne peut donc être question de coopération entre celle-ci et celle de la chair qui est impuissante autant au niveau de la sanctification que de la persévérance dans la foi. Les œuvres accomplies par la soumission de la foi à Christ en nous, engendrent notre reconnaisance que JÉSUS EST SEIGNEUR, qu’il est NOTRE ROI SOUVERAIN. C’est Lui qui nous a délivré de la puissance du péché, et c’est Lui qui nous sanctifie et qui nous garde dans la foi; et c’est à Lui que revient toutes les honneurs, toute la puissance et toute la gloire.

 

Quelques passages difficilles

 

Il importe ici de toucher quelques passages de la Bible que certains ont de la difficultés à comprendre et par lesquels ils parviennent à la fausse conclusion qu’un chrétien puisse perdre son salut. Les exhortations sont un moyen dont Dieu se sert pour garder les siens. On ne peut invoquer contre l’assurance du salut les passages relatifs à une éventuelle chute ou relapse des membres du corps de Christ en ce monde. Certes il y aura des chutes, mais ceux qui disent avoir définitivement abandonné la foi donneront l’évidence qu’ils ne l’avaient jamais eu ! Ainsi que l’affirme l’apôtre Jean, «ils sont partis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous» (1 Jean 2: 19). Au début des premiers siècles, Augustin a parlé de l’inamissibilité de l’amour. Si à un certain moment l’amour prend fin, l’explication certaine est qu’il n’a jamais existé. Procédons ainsi à regarder quelques passages dont «les ignorants et les mal-assurés tordent à leur propre perdition» (2 Pierre 3: 16).

 

«Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, c’est celui-là qui sera sauvé» (Matt. 10: 22).

 

Ce passage est souvent utilisé pour tenter de montrer que la persévérance est l’effort d’un chrétien, et que s’il néglige de persévérer dans la foi il perdra son salut. Ceux qui maintiennent une telle interprétation, négligent de réaliser que ce passage n’a aucun rapport avec notre salut éternel, mais qu’il s’applique uniquement aux douzes apôtres qui reçurent l’ordre de Jésus d’aller prêcher l’Évangile seulement à ceux d’Israël (v. 5, 6). Il est évident que c’est uniquement dans ce contexte historique que nous devons comprendre ce passage en question. Premièrement, le verbe «persévérer» dans ce passage provient du grec HUPOMÉNÔ dont les significations sont «demeurer, rester, endurer, persévérer, résister». L’autre mot qu’il nous faut regarder est le mot «fin» qui en grec est TELOS et dont les significations sont «limitte, conclusion, accomplissement, extrémité». Le fait que Jésus dit à ses apôtres qu’ils «seront hais de tous», nous indique que l’expression «persévéra jusqu’à la fin» a plutôt la signification de «résister jusqu’à l’extrémité» devant la haïne qu’ils encourent de la part des Juifs incrédules. C’est une question d’endurance jusqu’à la limitte afin d’être délivré (sauvé) du fardeau de cette épreuve lors du temps de tout leur ministère en Israël. La Parole de Dieu nous indique clairement que les apôtres furent délivrés à maintes reprises de la haïne des Juifs, quoique non d’une manière absolue car souvent ils subirent des souffrances de leur part, mais ils résistèrent jusqu’au bout et furent «joyeux d’avoir été digne de souffrir des opprobes pour le nom de Jésus» (Actes 5: 41).

 

«Mes brebis entendent ma voix, et je les connais, et elles me suivent.

Je leur donne la vie éternelle, elles ne périront jamais, et nul ne les ravira de

ma main.

Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.» (Jean 10: 27-29).

 

Une explication de ces passages est donnée dans ce document, néanmoins, il importe de la préciser davantage pour enlever toutes prétentions à ceux qui veulent renverser la foi. On entend souvent dire qu’il est peut-être vrai qu’un chrétien soit dans la main de Dieu mais qu’il peut en sortir lui-même si il le désire. Il faut dire que ces gens croient dans un Dieu faible qui n’a pas la capacité de garder les siens. Par une telle interprétation ils disent que la volonté de l’homme est plus puissante que la volonté de Dieu. Comme nous l’avons déjà remarqué, Jésus utilise ici une forme figurative pour expliquer l’assurance du salut à ses disciples, car le croyant fait partie du corps de Christ et n’en sera jamais séparé ni ne désirerait l’être, une telle pensée n’entrerait même pas dans son cœur. Seulement les réprouvés peuvent avoir de telles pensées et oser dire ou enseigner de telles abominations. Nous ne pouvons quitter de nous même la main de Dieu tout simplement parce que nous faisons partie de Sa main, et cela pour l’éternité.

 

«Que personne ne vous séduise en aucune manière; car il faut que la révolte (l’apostasie) soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition,

L'adversaire et celui qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu, ou qu'on adore, jusqu'à s'asseoir comme dieu dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même dieu.» (2 Thess. 2: 3, 4).

 

Le mot «apostasie» n’a pas manqué de stimuler l’imagination de ceux qui ont reçus «une puissance d’égarement pour croire au mensonge» qu’il est possible de perdre son salut. Pour justifier leur position, ces réprouvés disent que le mot «apostasie» signifie «abandonner la foi» et donc qu’il est possible à un chrétien d’abandonner la foi et perdre son salut. Il faut préciser qu’on ne peut pas perdre ce qu’on a pas. Dans le contexte de ces passages, le mot «apostasie» ne signifie pas abandonner la foi mais «renverser la foi», c’est à dire «changer le sens de la foi» pour lui donner une autre signification qui s’y oppose intensément. Ainsi la Justification par la Foi est renversée pour lui donner le sens de «justification par le choix» et la Souveraineté de Dieu est renversée par la souveraineté de l’homme. La grande apostasie ou le renversement de la foi est la propagation de l’Arminianisme qui établit la souveraineté de l'homme en présentant un faux évangile, un faux salut, un faux Sauveur et un faux Dieu. Le titre de fils de perdition attribué à Judas qui a trahit Jésus (Jean 6 : 70, 71) est ici une désignation collective, nous indiquant que l’Antichrist est nul autre que l'esprit de la justification par le choix dans une période où la souveraineté de l'homme dominera dans le christianisme. Il est évident aussi que cet esprit a son représentant officiel dans la papauté. Voici ces mêmes passages dans la Bible de l’Épée: «Que personne ne vous séduise en aucune manière; car il faut que le renversement de la foi (l'apostasie) soit arrivée auparavant par la justification par le choix, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, lui qui s'oppose comme souveraineté de l'homme sur tout ce qu'on proclame de Dieu, ou qu'on adore, siégeant comme Dieu dans un sanctuaire pour Dieu, montrant qu'il est lui-même Dieu.» (2 Thess. 2: 3, 4).

 

«Car ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté le don céleste, qui sont devenus participants du Saint-Esprit,

Et qui ont goûté la bonne parole de Dieu, et les puissances du siècle à venir, Et qui sont tombés, il est impossible de les renouveler encore pour la repentance, puisqu'ils crucifient pour eux-mêmes le Fils de Dieu, et l'exposent à l'ignominie.

Car la terre qui est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qui produit une herbe appropriée à ceux pour qui elle est cultivée, reçoit une bénédiction de Dieu.

Mais celle qui produit des épines et des chardons, est réprouvée et près d'être maudite; sa fin est d'être brûlée.» (Héb. 6: 4-8).

 

Aucuns passages n’ont semés plus la terreur dans les cœurs de ceux qui sont mal-assuré de leur salut. Ils ont été éduqués à penser que ces passages parlent du péché contre le Saint-Esprit. Leurs esprits sont tourmentés parce qu’ils se demandent avec frayeur s’ils se sont rendus coupables de ce péché. Des pasteurs rapaces utilisent cette frayeur à leur avantage et prêchent la perte du salut à partir de ces passages dans le but de maintenir leurs membres sous contrôle et de dominer sur leur foi. Pour défaire leur emprise, et pour trouver le vrai sens de ces passages, il s’agit ici que de remarquer à qui cette épître s’adresse. Or il est évident qu’elle s’adresse aux Hébreux (au Juifs) et non aux Gentils, c’est à dire ceux qui ne sont pas de la race juive. Tout le long son contenu traite des pratiques de la loi sous l’ancienne alliance qui sont comparées à la nouvelle alliance dans le sang de Christ dans le but d’en ressortir les significations spirituelles applicables sous la grâce. Son message ne s’adresse pas à des chrétiens qui sont sauvés, mais à des Juifs incrédules qui persistent à se justifier par les œuvres de la loi devant la délivrance de la grâce qui leur est présentée. Il est incontestable que les Juifs sont ceux «qui ont été une fois illuminés» et que tout le contexte de ces passages se rapportent uniquement à eux. L’apôtre Paul explique cela davantage dans son épître aux Romains: «Toi donc, qui portes le nom de Juif, et qui te reposes sur la loi, et qui te glorifies en Dieu; Qui connais sa volonté, et discernes ce qui y est contraire, étant instruit par la loi; Qui crois être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, Le docteur des ignorants, le maître des simples, ayant dans la loi la règle de la science et de la vérité; Toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t'enseignes pas toi-même!…» Rom. 2: 17-20). C’est à cause de leur persistance à se justifier par la loi que Paul dit «qu’ils sont tombés et qu’il est impossible de les renouveler encore pour la repentance, puisqu'ils crucifient pour eux-mêmes le Fils de Dieu, et l'exposent à l'ignominie», car «personne ne sera justifié par les œuvres de la loi» (Gal. 2: 16). Ils était donc impossible pour eux d’être «renouveler pour la repentance» car par leur rebellion devant la grâce, le sacrifice de Christ sur la croix «devient inutile» et Christ est dérobé des honneurs des mérites de son sacrifice. Aucune action n’est plus infâme, aucun enseignement n’est plus répugnant que celui de se justifier par les œuvres de la loi. «Christ devient inutile à l’égard de vous qui voulez être justifiés par la loi; et vous êtes déchus de la grâce» (Gal. 5: 4). Que cela serve d’avertissement aux Arminiens qui persistent à se justifier par le choix, faisant de la foi une faculté intellectuelle et du salut une décision personnelle, car il n’y a aucune différence entre la justification par la loi et la justification par le choix, les deux impliquent des efforts pour plaire à Dieu et les deux élève la dignité de l’homme et sa souveraineté au détriment de la Souveraineté de Dieu et de la Royauté de Christ. – Cette même explication s’applique aussi à Héb. 10: 26, 38, 39.

 

Contrairement à ces erreurs, la Parole de Dieu affirme que le croyant ne doit sa sanctification, sa persévérance dans la foi et l’assurance de son salut qu’à la grâce et au pouvoir de Dieu. Le Texte Sacré arrache donc le salut du pécheur élu à sa faible main pour le placer dans la main sûre et toute-puissante de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ.

 

A Christ seul soit la Gloire