La Présence réelle et
constante
de Jésus-Christ
par Jean leDuc
CHAPITRE 1
LE PROLONGEMENT DE JÉSUS-CHRIST
CHAPITRE 2
L’UNION MYSTIQUE
CHAPITRE 3
FAUSSES CONCEPTIONS DE L’UNION
MYSTIQUE
CHAPITRE 4
LA PRÉSENCE DANS L’INSPIRATION
L’expérience de
l’Inspiration
L’inspiration Verbale
L’inspiration Plénière
L’Inspiration Perpétuelle
La Rédaction des Originaux
La Préservation
Providentielle
CHAPITRE 5
LA PRÉSENCE DANS L’OPPRESSION
CHAPITRE 1
LE PROLONGEMENT DE JÉSUS-CHRIST
Les paroles d’ouvertures de
l’Évangile de Matthieu, «Le livre de la généalogie de
Jésus-Christ», représentent non seulement l’en-tête de
ce récit glorieux, mais aussi de tout le contenu sacré
de la Parole de Dieu, particulièrement des quatre
Évangiles. Ces paroles retrouveraient leur équivalence
dans les expressions modernes de «mémoire ou biographie»
de Jésus-Christ. Mais lorsque nous voyons les paroles de
fermeture de ce premier Évangile, «Et voici, JE SUIS
toujours avec vous jusqu’à la fin du monde» (Matt.
28 :20), nous ne pouvons faire autre que de nous
empêcher de les désigner comme des mémoires ou des
résidus textuels de Jésus-Christ, mais comme des paroles
vivantes de sa Présence. C’est avec raison qu’on peut
nommer les Évangiles «les Galeries du Roi», car ce sont
dans «les Couloirs de la Gloire» que nous marchons avec
Christ et ses disciples et que nous participons
activement à son ministère. C’est dans la maison des sa
Présence que nous recevons ses instructions, et c’est
dans la poussière de l’humiliation que nous recevons sa
consolation. Dans la solennité de son apparence, il
parle à notre cœur d’une voix audible qui émue notre
esprit, et ses paroles inspirées pénètrent au plus
profond de notre âme pour nous transformer. Qui oserait
dire que l’Écriture ne respire pas de Dieu, qu’elle
n’est point imbue de sa Sainte Présence, car en elle
nous avons la vie et par elle nous recevons sa Présence
en nous.
Le dernier mot de l’Évangile est
une promesse infaillible : «Et voici, JE SUIS avec vous
tous les jours, jusqu’à la fin du monde». Rien de ce que
Jésus ordonne aux disciples ne serait possible s’il
n’était avec eux. Étrange parole, que Lui seul peut
prononcer, car au moment où il s’en va, il annonce qu’il
reste avec eux ! Il est bien vrai qu’il va partir à son
ascension lorsqu’il sera exalté dans la gloire de Dieu,
et que personne ne le verra plus jusqu’à son retour ou
plutôt jusqu’à son apparition. C’est une des raisons
pour laquelle l’Église même ne doit pas tenter de
conserver, sous aucune forme, «sa présence corporelle»
ou symbolique. Mais il est aussi certain que le
Saint-Esprit envoyé à la Pentecôte sera la présence
continuelle de Jésus auprès des croyants dans l’Église
des élus, qui est son corps. Et il en sera ainsi jusqu’à
la fin «des siècles», c’est à dire jusqu’à ce que vienne
le jour où il mettra fin à l’histoire séculaire de
l’humanité, pour instaurer «le siècle à venir» où les
croyants «le verront tel qu’il est» (1 Jean 3 :2).
Désormais, tout est accompli par celui qui est venu et
qui viendra. Entre-temps, le Seigneur Jésus ne laisse
pas ses disciples orphelins (Jean 14 :18). Celui qui
était et qui vient est aussi celui qui est (Apoc.
1 :4,8; 4 :8). JE SUIS avec vous tous les jours. C’est
là la parole du «Tout-Puissant» (Gen. 17 :1; Ex.
3 :14,15; Jug. 6 :12). En Jésus c’est le Dieu vivant de
toute la Bible qui répète pour la dernière fois avant la
fin des temps et jusqu’à ce qu’il vienne : «JE SUIS avec
vous…». Ainsi l’Évangile s’achève par la parole même qui
l’a inauguré : «On l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous»
(Matt. 1 :23)!
- LA SAINTE PRÉSENCE
DE CHRIST :
La vérité essentielle qu’il
convient de dégager de ce qui vient d’être dit, est que
dans la présence spirituelle, invisible, mais réelle du
Seigneur Jésus-Christ, nous puisons une ferme certitude
de communion avec lui qui est notre seule source
d’encouragement. En l’absence physique du Seigneur
Jésus, l’Écriture nous indique que le Saint-Esprit prend
la relève. A bien des regards, «le discours d’adieux» du
Seigneur Jésus dans l’Évangile de Jean (chapitres 14-16)
constitue le sanctuaire, le lieu très-saint de la
Présence divine où nous rencontrons dans toute sa
majesté et dans son œuvre magistrale la Personne de
l’Esprit. Mettons en mémoire pour le moment que
l’article qui précède le terme «Esprit» dans le grec
original est invariablement au masculin. Cette précision
ne relève pas d’un détail secondaire. Elle atteste que
l’Esprit, loin d’être une puissance neutre, est une
Personne divine. Ce n’est pas à une influence
spirituelle, mais à une personnalité spirituelle que
nous avons affaire. Jésus qui lui rend témoignage le
traite au masculin. Dans le grec original il est nommé
«PARACLÉTOS». Toujours dans l’original, les articles ou
les pronoms qui l’accompagnent, «EKEINOS, AUTOS», sont
invariablement du genre masculin. Ceci enlève toutes
prétentions à ceux qui disent que Dieu est neutre ou
qu’il a un côté féminin. L’Esprit est l’assistant
accordé à l’Église naissante des élus qui se trouvera
bientôt privée, après le départ du Seigneur, de la
présence physique de Celui-ci. Mais, chose merveilleuse,
l’Esprit ne viendra pas comme son Substitut, comme la
troisième personne d’une trinité chimérique et
spéculative, mais comme la Personne même du Seigneur
Jésus-Christ dans un caractère d’opération différent.
Selon l’apôtre Paul, il n’existe pas de différence
qualitative, de nature ou de personne, entre le Seigneur
Jésus-Christ et le Saint-Esprit (Rom. 8 :9; 1 Cor.
15 :45; 2 Cor. 3 :17). Dans son Épître aux Éphésiens,
Paul déclare cette glorieuse vérité, à savoir «qu’il y a
un seul corps, un seul Esprit, un seul Seigneur, un seul
Dieu et Père de tous», bref, une seule Personne dans la
divinité. Dans un passage contesté par ceux qui n’ont
pas reçu la révélation céleste, l’apôtre Jean témoigne
de la même chose : «Car il y en a trois dans le ciel qui
rendent témoignage, le Père, la Parole, et le
Saint-Esprit; et ces trois-là ne sont qu’un» (1 Jean
5 :7). C’est dans le plus profond recueillement que nous
réalisons que l’article «un» est l’antonyme ou le
contraire de «plusieurs», et que nous nous approchons de
sa divine Personne. En admettant ce point fondamental,
nous obtenons avec Jean, la glorieuse révélation que la
Personne unique de Jésus-Christ est le seul Dieu
véritable, et que nous devons nous garder d’en faire des
idoles, c’est à dire «des fausses représentations de
Dieu en deux ou trois personnes», car il y a une seule
Personne en Dieu. Le prophète Ésaïe avait prévu la même
vérité dans sa célèbre prophétie : «Car un enfant nous
est né, un Fils nous est donné, et l’empire est mis sur
son épaule : on l’appellera l’Admirable, le Conseiller,
le Dieu fort, le Père d’éternité, le Prince de la paix»
(És. 9 :5). Non seulement voyons-nous clairement et
incontestablement dans ce passage que le Fils est le
même que «le Père d’éternité», mais aussi que le mot
«Conseiller» dans cette prophétie correspond exactement
à la signification de «PARACLÉTOS» que plusieurs
versions ont traduit par «Consolateur». Ceci est encore
plus évident lorsque nous considérons que dans le Hébreu
original, le mot pour «Conseiller» est «YÂATS» et que ce
terme signifie «aviser, conseiller, avocat, défenseur»,
rejoignant ainsi sa traduction grecque de «PARACLÉTOS»
qui signifie «intercéder, encourager, avocat, soulager,
compenser». Or le mot «avocat» qui se trouve dans le
Hébreu comme dans le Grec signifie «Conseiller» et
«Médiateur». Ce fait est signifiant en ce que l’Écriture
affirme que Jésus est «l’Avocat» (1 Jean 2 :1) et qu’il
est le seul «Médiateur» (1 Tim. 2 :5).
En ce qui concerne l’expression
«Saint-Esprit», il semblerait que les traducteurs de la
célèbre Bible anglaise, la King-James, ont compris
quelque chose par rapport à ce sujet qui a échappé aux
traducteurs francophones. Dans plusieurs passage, la
Bible anglaise traduit «Saint-Esprit» par «Holy-Ghost»,
ce qui correspond dans notre langue à «Sainte-Présence».
Nous avons donc l’évidence indéniable que le
Saint-Esprit n’est nul autre que «la Sainte-Présence» du
Seigneur Jésus lui-même dans «le prolongement» de son
ministère glorieux. Ceci est confirmé par le Seigneur
Jésus dans son message d’adieux à ses disciples, lorsque
après avoir dit : «Et je prierai le Père, et il vous
donnera un autre Consolateur», il ajoute «Je ne vous
laisserai point orphelins; je viendrai vers vous… En ce
jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous
en moi, et moi en vous» (Jean 14 :16,18,20). Dans le
Grec, l’expression «je viendrai vers vous» nous indique
que le verbe «venir» ou «ERCHOMAλ signifie «revenir, se
prolonger, se perpétuer». Dans cet optique, nous voyons
que «ce jour là» mentionné par le Seigneur Jésus, n’est
nul autre que «le jour de la Pentecôte» lorsque le
Saint-Esprit ou la Sainte-Présence de Christ vint
habiter en ses disciples (Ac. 2 :1,4,38). Il est
significatif aussi que Jésus dit à ses disciples qu’en
recevant le Saint-Esprit qu’ils seraient ses témoins
(Ac. 1 :8), car le mot «témoins» ou «MARTUS» dans le
Grec signifie «une re-présence» accompagnée de
souffrances, d’afflictions et d’épreuves de toutes
sortes. Il n’y a donc aucun doute que le retour de Jésus
se produisit officiellement «le jour de la Pentecôte»,
jour dans lequel nous voyons la réalisation de ses
paroles : «Et voici, JE SUIS avec vous tous les jours,
jusqu’à la fin du monde» (Matt. 28 :20). Nous ne devons
donc plus attendre son retour, mais son apparition
glorieuse au temps désigné.
- LE BAPTÊME DU
SAINT-ESPRIT :
Quelle fut donc la base sur
laquelle le Saint-Esprit a été premièrement reçu du
Seigneur Jésus pour qu’il le répande (verser) sur son
peuple, et que signifie cela lorsque nous considérons
que l’Esprit était déjà en Christ lors de son ministère
terrestre? L’apôtre Pierre nous affirme que ce fut par
son ascension au ciel que le Seigneur Jésus reçu la
promesse du Saint-Esprit (Ac. 2 :33). Ce passage nous
montre clairement que le Saint-Esprit a été répandu
(versé) parce que le Seigneur Jésus a été exalté. Mais
que signifie que Jésus a reçu le Saint-Esprit s’il est
lui-même le Saint-Esprit, comment pouvons-nous
réconcilier cela avec sa Sainte-Présence par laquelle il
habite le cœur de ses élus? Or, à l’ascension, la nature
humaine de Christ, glorifiée à sa résurrection, subit un
changement de condition par laquelle elle passe dans la
pleine jouissance des attributs divins et devient
omniprésente. Le Seigneur Jésus inaugure ainsi son œuvre
d’intercession par l’assimilation de ses deux natures,
humaine et divine, qui forme le Nouvel Homme. Sous cette
nouvelle forme d’existence qui est omniprésente, le
Seigneur Jésus vient habiter pleinement le cœur de ses
élus. Cette exaltation de Christ est la révélation qu’il
a été placé sur le trône de la majesté divine où il
gouverne présentement avec puissance et par sa Présence
immédiate; elle est la confirmation de sa Royauté.
Ainsi, le but de la Pentecôte est de prouver la
Souveraineté de Jésus-Christ, et d’établir son Royaume
par des représentants qui sont remplis de sa
Sainte-Présence. Ces re-présences de Christ garantissent
l’accroissement du corps, dans lequel entre par la foi,
seul ceux qui ont été prédestinés avant la fondation du
monde (Ac. 13 :48; Éph. 1 :4-7, 11-13). Cette plénitude
de la Présence de Christ en nous est ce qui est nommé
«le Baptême du Saint-Esprit», c’est à dire le réveil ou
la réalisation que Christ est en nous et que nous sommes
en Lui pour l’éternité (Jean 14 :17,20). Que le Baptême
du Saint-Esprit est l’expérience initiale de la
conversion et non une seconde expérience ou deuxième
bénédiction, est fortement attesté par l’Écriture dans
Ac. 2 :39. Il est l’appel irrésistible de la grâce qui
confirme notre régénération, fruit de l’élection, et qui
produit en nous la foi ou la confiance certaine en la
glorieuse Présence de Christ en nous. Cela se voit aussi
dans le terme «PARACLÉTOS» qui est un mot composé de
«PARA» ou «en haut, au-dessus», et de «KLETOS» ou
«appelé, invité». Dans ce sens, le Baptême de l’Esprit
correspond à notre «régénération d’en haut» qui est la
signification originale de l’expression «nouvelle
naissance» (Jean 3 :3,5; 1 Pierre 1 :23). Le Baptême de
l’Esprit est donc le mouvement initial du salut par la
grâce qui enfanta l’Église (Ac. 1 :5; 11 :16).
Il est intéressant aussi de
remarquer que dans le grec, le mot «Église» ou «EKKLÉSIA»
est un mot composé qui signifie «appelé hors de»,
expression qui peut être traduite par «les appelés à
renaître». Il est merveilleux de voir que cela
correspond à la renaissance de Christ en nous sous une
différente forme d’existence, et que sa Brillante
Présence est la puissance qui nous «régénère d’en haut»
pour propager son appel à ses élus de génération en
génération. Selon l’Écriture, «être baptisé de l’Esprit»
signifie «être baptisé au nom de Jésus» (Ac. 2 :38;
19 :5), c’est à dire de participer par la foi dans son
expiation vicariale sur la croix, d’être engagé ou
introduit dans sa mort afin de renaître avec Lui dans sa
résurrection (Matt. 20 :22,23; Marc 10 :38,39; Rom.
6 :3,4; Gal. 3 :27), et de former un seul corps (1 Cor.
12 :13) en lequel Christ dévoile sa Sainte-Présence par
laquelle la splendeur de sa lumière continue à luire
dans les ténèbres de ce monde (2 Cor. 4 :6,7; 1 Pierre
2 :9; 2 Pierre 1 :19). Ceci est le baptême réel, non un
symbole ou un rituel de purification par l’eau comme on
voit se pratiquer dans toutes les églises, «mais
l’engagement d’une bonne conscience qui nous sauve
maintenant» (1 Pierre 3 :21). Aussi, il est faux de dire
que le mot «baptême» signifie «immersion», car il est
clair selon l’Écriture que l’Esprit a été «répandu»,
terme qui correspond à «verser» et non à «immerger» (Ézch.
36 :25-27; Ac. 1 :5; 2 :3,4). Le fait que les disciples
furent «remplis du Saint-Esprit» est l’évidence
irréfutable d’une effusion et non d’une immersion. Dire
qu’un croyant serait immergé dans l’Esprit serait
blasphémer contre le Saint-Esprit, et nous savons que de
nos jours plusieurs sont coupables de ce péché
impardonnable, c’est à dire de ceux qui consciemment en
connaissance de cause savent que l’effusion est le
baptême réel de l’Esprit, mais s’y opposent en imposant
une doctrine qui est complètement étrangère à
l’Écriture. Nous pouvons dire de ceux-ci qu’ils sont
immergés dans leur égarement et qu’ils seront plongés
dans la perdition éternelle. Ajoutons à ces réprouvés
ceux qui singent les dons de l’Esprit comme le parler en
langues, la prophétie, la guérison, l’exorcisme,
phénomènes particuliers qui furent réservés à l’enfance
de l’Église et qui furent les signes de la confirmation
de l’apostolat des premiers apôtres (Marc 16 :14-20;
Matt. 7 :15-23; 2 Thess. 2 :9-12).
Résumons le contenu du prolongement
de Jésus-Christ en disant que l’expérience de la
Pentecôte est la glorieuse révélation de Christ en nous,
l’espérance de la gloire. Elle est une expérience unique
dans l’histoire chrétienne à laquelle s’ajoutent tous
ceux qui ont été destinés à croire (Ac. 2 :47; 13 :48).
Non pas qu’ils sont donné les dons miraculeux comme les
premiers disciple, mais dans le sens que le Seigneur
Jésus revient chaque fois qu’un pécheur élu est
convertit par la puissance d’en haut au moyen des
paroles de ceux en qui demeure sa Brillante-Présence
(Jean 17 :20-24; Ac. 2 :38,39) qui les transformera à
son image lors de son apparition finale.
CHAPITRE 2
L’UNION MYSTIQUE
La merveilleuse union de Dieu avec
le croyant lors de la manifestation de son salut est
appelée union spirituelle ou union mystique (1 Cor.
6 :17; Éph. 5 :30-32). La justification par la foi dans
l’expiation vicariale de Christ est l’évidence que nous
sommes introduit dans l’union mystique par laquelle
Christ vient habiter en nous (Gal. 3 :2; Éph. 3 :17;
Jean 14 :23; 1 Cor. 3 :16; 6 :19). Il nous faut
comprendre que la foi est une des bénédictions de
l’Alliance qui découlent de la plénitude de Christ. Elle
n’est pas une condition que l’homme doit remplir par sa
propre force pour pouvoir entrer en relation vivante
avec le Seigneur Jésus-Christ. La foi est avant toutes
choses un don de Dieu (Éph. 2 :8), et en ce sens elle
fait partie de l’union mystique.
Dans le contexte de la
prédestination, l’union mystique est une habitation
particulière, distincte de la présence générale de Dieu
dans la création, puisque Dieu habite essentiellement et
uniquement dans ses élus. Mais elle n’est point la
transformation panthéiste de l’essence du croyant en
essence divine. S’il est vrai que l’union mystique ne
transforme pas la substance du chrétien en substance
divine comme l’ont affirmé les mystiques de tous les
temps, pourtant il faut maintenir, conformément à
l’Écriture, que c’est Christ lui-même qui habite le
croyant et qui transforme sa nature humaine pécheresse
en une nouvelle nature, dont l’apogée se réalisera lors
de son apparition au renouvellement de toutes choses. Il
importe de souligner que le pécheur élu ne peut recevoir
les bénéfices du salut dans l’œuvre de rédemption de
Christ sans être en union avec Lui. Ceci nous porte à
décrire l’union mystique comme étant cette faculté
particulière du Baptême de l’Esprit par laquelle
l’Esprit de Dieu se joint à l’esprit de l’élu comme par
le lien du mariage, l’élu recevant ainsi tous les
bénéfices des mérites de Christ et de sa grâce
merveilleuse qui le soutient tout le long de sa vie.
Ainsi, «l’Esprit témoigne à notre esprit que nous sommes
enfants de Dieu» (Rom. 8 :16), et si «par sa lumière
nous voyons la lumière» (Psm. 36 :9), il en advient que
l’Esprit en nous témoigne aussi à notre esprit de sa
Présence en nos frères et dans sa Parole inspirée (2
Tim. 3 :16). De même nous obtenons le discernement
nécessaire pour reconnaître la vérité, ainsi que toutes
choses et tous ceux qui sont de Dieu.
- CONJONCTION DE LA
SAINTE-PRÉSENCE :
L’union mystique avec Christ forme
une partie essentielle de l’expérience chrétienne. Dans
son sens large, cet aspect de notre expérience englobera
presque tous les autres. Tous les dons de la Nouvelle
Alliance découlent par conséquent ce cette union avec
Celui qui en est le Médiateur. Par l’Esprit de sa
Présence, Christ nous unit à lui et nous communique ses
grâces. L’union de vie qui est l’Alliance de la grâce
est réalisée de manière subjective par l’opération de la
Sainte-Présence de Christ en nous et de Christ en sa
Parole vivante ou inspirée. Cette conjonction de la
Brillante Présence est la source du prolongement du
ministère de la grâce. Lorsque Christ gagna le salut
pour son peuple et qu’il fit l’acquisition des
bénédictions du salut, son œuvre continua au-delà de la
croix. Dans le décret du conseil de rédemption, il
accepta de mettre son peuple en possessions de ses
bienfaits. Il le fait par l’opération de son Esprit,
lequel prend tout ce qui est en Christ et nous le donne
inconditionnellement. Dans ce sens, toute la vie de
Christ, particulièrement de son baptême à son ascension,
est un ministère vicarial. Étant notre substitut, nous
sommes en Lui dans son baptême par Jean, nous sommes en
Lui dans les épreuves de la tentation dans le désert,
nous sommes en Lui dans sa transfiguration, nous sommes
en Lui dans les souffrances de Gethsémané, et nous
sommes en Lui dans sa mort sur la croix, dans sa
résurrection et dans son ascension. Bref, nous sommes en
Lui dans sa complète et parfaite obéissance à toute la
loi de laquelle il nous a délivrés. Cependant, nous ne
devons pas comprendre cette réalisation subjective de
l’union mystique uniquement d’une manière individuelle.
Sûrement elle s’applique individuellement à chaque élu,
mais il faut la comprendre aussi objectivement. Dans ce
sens, la totalité de l’Église des élus est en Lui, elle
a pris naissance de Lui qui est la Tête de son corps.
Dans le décret éternel du Conseil des élus, il ne s’agit
pas d’un mécanisme dans lequel les parties précèdent
l’ensemble, mais d’un organisme dans lequel c’est la
totalité qui précède les parties. Toutefois, dans le
décret temporel de l’incarnation du corps de Christ, les
parties sont issues de Christ grâce à l’œuvre
génératrice de la Sainte-Présence et, ensuite, elles
continuent dans une relation vivante avec Lui par sa
puissance et sous sa direction. C’est sur cette relation
organique que Jésus attire l’attention en disant : «JE
SUIS le Cep et vous êtes les sarments. Celui qui demeure
en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car
sans moi vous ne pouvez rien faire» (Jean 15 :5). Cette
union transcende toutes choses dans l’intimité de son
bien, dans la puissance transformante de son influence,
et dans l’excellence de ses conséquences. Il s’agit
d’une union organique, d’une union vitale, d’une union
effectuée par la médiation de la Sainte-Présence, d’une
union impliquant une action réciproque d’amour
inconditionnel, l’acte initial étant celui de Christ qui
s’unit au fidèle, l’acte second étant le fidèle qui
s’unit à Christ par la foi qui lui a été donnée, d’une
union personnelle qui s’applique à chaque élu
individuellement, enfin, d’une union qui transforme
puisque le croyant est transformé à l’image de Christ.
Puisque le croyant est une nouvelle créature (2 Cor.
5 :17) et qu’il est justifié seulement en Christ (Ac.
13 :39), l’union avec Lui précède logiquement, selon
l’élection, la régénération et la justification par la
foi, quoique chronologiquement le moment que nous sommes
unis à Christ est aussi le même moment de notre
régénération et de notre justification.
- UNE NOUVELLE
CRÉATION :
Actuellement, c’est la
Sainte-Présence qui effectue la régénération des élus
dans l’union mystique. La Présence de Christ en nous
fait du vieil homme déchu une nouvelle création. Grâce à
sa Présence active, le fidèle fait mourir les œuvres
mortelles de la chair afin de porter des fruits dignes
de l’appel qu’il a reçu. L’Esprit l’habite et le remplit
tout entier. Il est l’Esprit de la foi et fait naître la
foi envers Christ. Par son appel irrésistible, il invite
sans cesse les pécheurs élus aux sources du salut, à la
conversion et à la repentance. Lorsqu’il agit et qu’il
parle, c’est pour révéler Christ en nous et en sa Parole
inspirée. Il témoigne afin que l’amour de Dieu, c’est à
dire la grâce du Seigneur Jésus-Christ, puisse briller
dans tout son éclat. Il applique à l’élu les bénéfices
résultant de la mort et de la résurrection de Christ,
ainsi que ceux de son ascension. C’est dans les trésors
de la divinité de Christ qu’il puise. Il prend
possession de notre personne dans sa totalité, et ainsi
il préside à toute notre destinée.
Il existe définitivement un rapport
précis entre le salut achevé en Christ et l’application
de celui-ci par sa Sainte-Présence dans l’union
mystique. L’Esprit qui applique le salut dans notre vie
lorsque nous sommes «baptisés de l’Esprit» ou selon
l’original «engagés ou introduit dans la
Sainte-Présence» par son effusion, est Celui qui fonde
l’Église des élus. Il forme une nouvelle unité
organique, c’est à dire «une nouvelle création» à partir
de ceux qui ont été choisis pour être au bénéfice de la
rédemption. Actifs lors de la Création (Gen. 1 :2),
l’Esprit reste actif lors de la rédemption qui est la
source de la nouvelle création. Son rôle est déterminant
dans les deux cas. La Sainte-Présence engendre une
nouvelle race céleste et éternelle dans la gloire de la
majesté divine par un retour à sa position originale
dans le Conseil de Dieu qui est l’assemblée des élus ou
le Corps de Christ préexistant. Ceci est déterminé par
le fait que Christ, étant éternel, n’est pas une Tête
sans Corps ni un Corps sans Tête. D’éternité en éternité
le Corps de Christ est glorifié de l’onction qui vient
de sa Tête. La seule distinction, par rapport à son
origine, est que le Corps des élus est donné une
nouvelle forme d’existence qui dans son ensemble forme
le Nouvel Homme dont Christ est le premier et le Chef de
la Nouvelle Création.
La manifestation de la
Sainte-Présence dans l’union mystique agit sur le cœur
qui est le centre ou l’organe perceptif de la conscience
ou de l’âme. Elle fournit le fondement à toute
manifestation de vie spirituelle. Comme Esprit de
liberté, l’Esprit de la Présence n’a aucun rapport avec
le fondement d’une structure religieuse quelconque. En
fait, le dicton «Dieu est partout sauf dans les églises»
porte un sens profond de cette vérité. La particularité
de l’Esprit est de demeurer, non dans des organisations
spirituelles, mais dans le cœur des élus pour leur
donner l’impulsion nécessaire à une soumission constante
au Roi des rois qui habite en eux. Certes, on se rend
compte qu’il s’agit d’une action mystérieuse, mais en
l’occurrence ce mystère ne relève d’aucune énigme. Il
est plutôt le mystère divin de la transcendance.
Souvent, l’effet produit par l’Esprit dans l’union
mystique reste inexplicable, du fait qu’il relève du
domaine céleste et qu’il contraste avec l’ordre humain
terrestre. Chose certaine, sa Présence se manifeste dans
la transformation totale de la personne. Quoique la
Sainte-Présence s’empare de la personne humaine, sa
divinité et sa majesté ne se confondent pas à l’homme
mortel et pécheur. La volonté de Dieu s’y exprime
parfaitement, mais elle n’équivaut aucunement à toute sa
splendeur. Cette révélation totale est désignée pour le
jour de l’apparition finale de Christ, lorsque les élus
seront tous transformés en son image. Le Seigneur
Jésus-Christ poursuit son œuvre durant l’intervalle qui
s’étend entre son état actuel d’exaltation lors de son
ascension et sa dernière apparition dans le monde pour
juger les nations et établir son Royaume éternel. Cet
intervalle est ce que l’Écriture nomme «le règne de
mille ans» (Apoc. 20 :4) ou le règne de la grâce (2
Pierre 3 :8,9,15). La condition indispensable d’entrée
dans le Royaume est une vie transformée par l’Esprit
(Jean 3 :5-8). L’effusion du Saint-Esprit ou de la
Sainte-Présence à la Pentecôte a inauguré la nouvelle
économie du salut. Le «Baptême du Saint-Esprit» ou
«engagement de la Sainte-Présence» est le salut initial
du croyant lors de sa conversion. Ceux qui divisent le
moment de la nouvelle naissance à la conversion du
moment du Baptême de l’Esprit pour en faire une deuxième
expérience, se divisent eux-mêmes du salut à leur propre
perte car ils outragent l’Esprit de la grâce (Héb.
10 :29).
CHAPITRE 3
FAUSSES CONCEPTIONS DE L’UNION
MYSTIQUE
Il existe plusieurs points erronés
de l’union mystique, desquels nous devons prendre garde
et combattre avec toutes les armes de la foi. Les
erreurs sur ce point doctrinal essentiel ne doivent pas
être considérées comme étant inconséquentes ou sans
importance, car elles sont une menace réelle à une bonne
compréhension de la vie chrétienne.
1- L’ERREUR DU
RATIONALISME :
Fondés sur la raison ou
l’intelligence humaine qui en détermine les éléments,
les Rationalistes identifient l’union mystique avec
l’union de Christ comme «LOGOS» avec toute la création
ou avec l’omniprésence de Dieu dans tous les esprits
humains. Selon ce concept, tous les hommes seraient
enfants de Dieu et l’Esprit de Christ serait en tous et
chacun. Ils déclarent que l’omniprésence de Christ dans
la nature serait l’évidence de son omniprésence dans la
nature humaine. Un homme pourrait ainsi être en dehors
de Christ, mais Christ ne serait jamais en dehors de
lui. Ainsi Christ n’abandonnerait point ceux qui le
rejettent. Ce point de vue de l’union mystique est
dérobé de toute signification du salut. La foi n’est
plus nécessaire, ni l’expiation vicariale, ni la
repentance, ni la régénération, ni la justification, ni
la sanctification, mais seulement l’imagination
chimérique de leur hypothèse.
2- L’ERREUR DU
MYSTICISME :
Une autre erreur dangereuse est
celle des Mystiques qui voient dans l’union mystique
l’identification totale du croyant à Christ. Selon ce
point de vue il y a une union d’essence en laquelle la
personnalité du croyant est assimilée à Christ au point
qu’il n’y a plus deux personnes mais une seule. Un de
ces extrémistes n’a pas hésité à déclarer : «Je suis
Jésus-Christ, la Parole vivante de Dieu. Je vous ai
racheté par mes souffrances sans péchés». Ce point de
vue se retrouve particulièrement au niveau de la
Métaphysique et du mouvement Nouvel-Âge.
3- L’ERREUR DES
SOCINIENS ET DES ARMINIENS :
Tout un autre extrême se retrouve
dans les enseignements des Sociniens et des Arminiens.
Ceux-ci représente l’union mystique comme une simple
union morale, ou une union d’amour et de sympathie qui
existerait entre deux amis. Une telle union n’implique
aucune interpénétration de la vie de Christ et de celle
du croyant. Ce point de vue, surtout chez les Arminiens,
est marqué d’un sentimentalisme religieux qui est
malsain et pernicieux. Selon eux, Dieu aime tous les
hommes sans exception, mais il n’aime point leurs
péchés, contrairement à ce que dit l’Écriture : «Les
orgueilleux ne subsisteront point devant toi; tu as
toujours haï tous les ouvriers d’iniquité» (Psm. 5 :5).
Leur concept de l’union mystique consiste seulement en
une adhérence qui n’est que d’affection, et d’une
acceptance impétueuse du message du Royaume de Dieu. Une
telle union ne nécessite point la Présence de Christ en
nous. Elle est marquée surtout par des influences
psychologiques manipulées par des dirigeants spirituels
sans scrupules, dans le but de produire certains
résultats voulus qui n’ont qu’une apparence de
conversion.
4- L’ERREUR DES
EXTATIQUES :
La tendance de nos jours est à
souligner un prétendu aspect positif de zèle qui
caractérise les participants de la pneumatologie.
Cependant, si les célébrations cultuelles chez ces
derniers ne manquent pas de chaleur et d’excitation, il
n’est pas exact qu’elles s’inspirent uniquement des
données bibliques. Il serait plus précis de dire qu’ils
ne manquent pas de chaleur humaine et d’excitation
charnelle avec une émotivité à fleur de peau. Nous
devons prendre garde à la séduction que présentent
l’exubérance et les explosions émotionnelles qui sont
loin de la réalité biblique. Nous avons raison de
déplorer ces mouvements extatiques que nous retrouvons
chez les Pentecôtistes, les Charismatiques, et chez
plusieurs groupes inter ou non dénominationnelles.
L’essentiel de ces mouvements consiste en la conviction
d’une expérience spéciale qu’on prétend venir du
Saint-Esprit, mais qui est différente de celle de la
conversion. Parler d’un baptême de l’Esprit qui
interviendrait après la conversion témoigne d’une
division de l’union mystique. Cette position obscurcit
totalement, pour ne pas dire qu’elle nie ouvertement, la
plénitude du salut obtenu par Christ. Leur baptême de
l’Esprit donne plutôt l’évidence d’un baptême des
esprits reconnu comme un «baptême de démons» par
plusieurs exégètes bibliques. De ce fait, ces mouvements
sont accusés justement d’instabilité mentale et même de
possession démoniaque.
5- L’ERREUR DU
SACREMENTALISME :
Définitivement la plus répandue,
cette déviation donne une importance capitale à des
symboles, rituels ou phénomènes religieux qui ont pour
but soit la sanctification de celui ou celle qui en est
l’objet, ou pour avoir une reconnaissance d’être membre
d’une église ou dénomination quelconque. Dans plusieurs
milieux on confère un caractère sacré aux éléments de
ces symboles ou rituels, l’eau dans le baptême, le pain
et le vin dans la Cène, qui frôle l’idolâtrie. Même si
plusieurs les regardent uniquement comme des symboles,
on en fait des rituels obligatoires pour devenir membre
d’une église ou pour participer à des fonctions d’un
caractère clos réservés uniquement à ceux qui les ont
reçus. Ils sont les moyens par excellence de
manipulations au sein des dénominations, qui les
utilisent pour justifier leur existence et pour
exploiter leurs membres. L’union mystique de la Présence
de Christ est regardée comme s’appliquant de quelques
façons, soit aux éléments ou soit au croyants qui y
participent. Ceci est la plus pernicieuse de toutes les
erreurs sur la nature de l’union mystique. Objectivement
elle fait de la grâce de Dieu un élément substantiel, ou
subjectivement elle prétend confirmer les bénédictions
de la grâce sur le participant qui les regarde seulement
comme un symbole ou un mémorial. Elle a tendance à
rendre soit l’église, le ministre, ou le pasteur,
dépositaire de la grâce qui est transmise soit aux
éléments ou à la pratique des rituels. Pour toutes ces
raisons et pour plusieurs autres, nous devons consacrer
plus de place à ce sujet important.
Inutile de détailler les erreurs et
les abominations du Catholicisme Romain – par rapport au
Catholicisme Protestant. Le sacrilège de la Messe et le
dieu galette du culte solaire des papistes ont été
reconnus et condamnés par un grand nombre de chrétiens à
travers l’histoire. Il s’agit plutôt ici de se
concentrer sur les Moyens de Grâce du Protestantisme qui
inclus les deux sacrements ou ordonnances du Baptême et
de la Sainte-Cène nommée aussi le Repas du Seigneur et
la Pâque Chrétienne. Bien que le terme «Moyen de Grâce»
est employé par eux dans un sens plus large qui inclus
les sacrements ou les ordonnances, il importe d’affirmer
dès le début qu’il existe seulement cinq Moyens de Grâce
réels dans les Écritures : 1) la Parole de Dieu; 2) la
foi; 3) la prière; 4) la louange; 5) la communion
fraternelle. Cela dit, le Protestantisme, incluant
plusieurs groupes dissidents, ajoutent aux Moyens de
Grâce certains moyens ou pratiques extérieurs par
lesquels ils affirment que le Saint-Esprit préserve la
foi. S’il est vrai que le Saint-Esprit engendre et
fortifie la foi par les Moyens de Grâce mentionnés
ci-haut, il en advient que ce n’est pas le cas avec le
Baptême d’eau et le Repas du Seigneur, tels qu’ils sont
compris généralement. Le concept des sacrements ou
ordonnances est une offense sérieuse à l’union mystique
de la Sainte-Présence de Christ en nous, si non un
blasphème dangereux. Selon le Protestantisme, la
définition d’un sacrement est «une ordonnance Sainte de
Dieu, instituée par le Christ, dans laquelle, par un
signe visible ou sensible, la grâce de Dieu est
représentée et appliquée aux croyants. Ceux-ci expriment
en retour leur foi et leur obéissance envers Dieu en y
participant activement d’une foi sincère». Or, non
seulement que les sacrements ou ordonnances ne sont pas
nécessaire au salut, le Saint-Esprit n’a besoin d’aucun
intermédiaire pour appliquer sa grâce. En disant qu’un
croyant doit exprimer sa foi et son obéissance en
participant aux sacrements ou ordonnances, ce concept
tombe dans l’Arminianisme dont l’enseignement est de
plaire à Dieu par son obéissance. Comme signe extérieur,
seul la Parole de Dieu peut engendrer le moyen de la foi
par laquelle nous recevons la grâce, et cela est un don
gratuit de Dieu qui n’a aucun rapport avec l’obéissance
de l’individuel (Rom. 10 :17; Éph. 2 :8). Personne ne
peut contribuer quoi que ce soit ni coopérer avec
l’Esprit pour recevoir la grâce. L’Esprit se sert aussi
de la prière, de la louange, et de la communion
fraternelle pour que nous récoltions les bénédictions
qui découlent de la grâce. Ceux-ci n’engendrent pas la
foi mais la fortifie. Les sacrements ou ordonnances sont
non seulement inutiles dans ce domaine, ils entravent la
foi en remettant le croyant sous des pratiques issues de
la loi, et s’opposent au ministère vicarial de Christ
qui a été baptisé à notre place et qui a participé au
repas de la Pâque à notre place. Prétendre que Christ a
institué ces rituels après nous avoir délivré de la loi
et de ses ordonnances (Col. 2 :14), est une déviation
sérieuse par rapport à la foi, si non un renversement
complet de la foi même que l’Écriture nomme «une
apostasie».
a) Le Baptême d’eau :
On dit qu’après sa résurrection,
Christ a institué le baptême d’eau. Les passages
principaux utilisés pour légitimer le rituel du baptême
d’eau sont : Matt. 28 :19; Marc 16 :16. Il est dit que
dans ces passages Jésus a chargé ses disciples de
baptiser d’eau ceux qui venaient à la foi. Mais, comme
il fut démontré souvent auparavant, on a beau regarder
ces passages dans le Français, l’Anglais, le Grec, et
l’Araméen et on y trouve aucune goutte d’eau. Pour voir
un baptême d’eau dans ces passages il faut l’introduire
dans le texte sous la base d’une conjecture, en d’autres
mots il faut faire dire à la Bible ce qu’elle ne dit
pas. A vrai dire, la théologie des diverses églises et
dénominations est remplie de telles conjectures. La
subtilité de la légitimation du Baptême d’eau se trouve
dans l’affirmation de plusieurs qu’il remplace la
circoncision sous la loi (Col. 2 :11,12). Ici les
embûches sont les mots «ensevelis» et «baptême». Le mot
«ensevelis», que nous retrouvons aussi dans Rom. 6 :4,
en porte plusieurs à la confusion et les prétentions
sont nombreuses à ce niveau. Dans le Grec, le mot
«ensevelis» est «SUNTHAPTÖ» et signifie «être enveloppé,
caché en, unir avec, assimilé, être incorporé, être
intégré, être absorbé, être identifié». Ces passages
n’indiquent pas que nous avons été ensevelis avec Christ
dans le tombeau, mais que nous avons été unis à Lui ou
intégré en sa mort et sa résurrection. Nous avons été
«incorporé» dans la mort de Christ, et Christ est mort
sur la croix et non dans la tombe. Inverser cela serait
renverser l’Évangile, et c’est exactement cela que font
ceux qui pratiquent le baptême d’eau par immersion. Le
gros du problème réside avec l’interprétation du mot
«baptême». Le fait aussi que le mot «baptême» est un mot
translittéré et non une traduction n’aide pas le cas.
Nous avons tellement été conditionnés depuis des siècles
par différentes religions à tendances chrétiennes, que
notre esprit associe inconsciemment le mot baptême avec
l’eau. Aussi, un des facteurs importants dans ce
contexte est l’indolence de ceux qui se disent
chrétiens. Ils veulent à tout prix éviter de se donner
la peine de vérifier de tels sujets, et préfèrent suivre
aveuglement l’enseignement de leur église ou de leur
pasteur. Ils refusent de penser pour eux-mêmes de
crainte d’offenser leurs dirigeants spirituels avec la
vérité, ou d’être exclus de leur église pour avoir pris
position contre leurs doctrines. Une telle indolence
fait lever le cœur et plusieurs seront vomis de la
bouche du Seigneur à cause de cela (Apoc. 3 :16). Or
quand l’Écriture parle d’un baptême d’eau, elle ne
manque pas de l’indiquer clairement (Luc 3 :16). Ce qui
veut dire que l’expression «baptiser» n’implique pas
toujours que de l’eau soit présente. Ce qui veut dire
aussi que le mot «baptiser» détient une autre
signification que celle qui lui est généralement
attribuée. L’apôtre Pierre décrit clairement la
signification du mot baptême comme «l’engagement d’une
bonne conscience» (1 Pierre 3 :21), et non point un
rituel de purification par l’eau. Comme nous voyons, les
mots «baptême» et «engagement» sont interchangeables.
Dans le Grec, la racine du mot «baptême» qui est «BAPTO»
porte différentes nuances dont «ablution, blanchir,
innocenter, expier, consacrer, laver, mouiller, tremper,
plonger, immerger, baigner, noyer, abîmer, remplir,
teindre». Mais dans le contexte de l’évidence que nous
apporte l’apôtre Pierre, nous obtenons la réalisation
que le mot «BAPTO» est un mot composé de «BA» et «APTO».
Ce fut la pratique courante en utilisant des mots
composés d’enlever une voyelle si celle-ci était suivie
immédiatement d’une voyelle similaire. Ainsi «BA-APTO»
devient «BAPTO», et il est intéressant de voir que «BA»
signifie littéralement «un appel» et que «APTO» signifie
«engager». Ce dernier porte aussi les nuances de «cri,
allumer, enflammer, nouer, attacher, fixer, accrocher,
lier, prendre, s’emparer, saisir». Nous entrons ainsi
dans l’essence réelle du mot baptême, et nous voyons que
le Seigneur Jésus n’a pas chargé ses disciples de
baptiser d’eau «les nations» (Matt. 28 :19,20), ce qui
serait un non-sens, mais de «les appeler à s’engager»
dans la foi en son sacrifice expiatoire vicarial et en
sa résurrection. En faisant ainsi, nous voyons que Marc
16 :16 dit : «Celui qui aura cru, et qui aura été
ENGAGÉ, sera sauvé…». La structure grammaticale de ce
passage nous indique que la foi est relié
intrinsèquement à l’engagement, car c’est par la foi que
nous sommes ENGAGÉS dans les mérites du sacrifice de
Christ; nous avons été ENGAGÉS ou INTRODUIT dans sa mort
et dans sa résurrection (Rom. 6 :3-5), nous sommes LIÉS
à Lui par le fait qu’il est notre substitut.
Puisque tel est le cas, le baptême
d’eau n’est plus d’aucune utilité, en fait, il n’a plus
sa place dans l’économie de la grâce, rituellement ou
symboliquement. Pour faire le point, il est important de
remarquer que le baptême d’eau n’est pas un nouvel
élément dans le Nouveau Testament qui apparaît à
l’improviste comme le poil proverbial dans la soupe du
Texte Sacré. Le fait que les pharisiens reprochèrent à
Jean le Baptiste de baptiser (Jean 1 :24-26) est
l’évidence qu’ils connaissaient déjà cette pratique. En
plus, leur question, «Pourquoi donc baptises-tu, si tu
n’es point le Christ, ni Élie, ni le prophète?», est
l’indication que le baptême d’eau était déjà connu des
prophètes de l’Ancien Testament. En fait, le contexte de
Jean 3 :23-26 indique clairement que le baptême d’eau
faisait partie des rituels de purification de la loi. La
preuve de ceci se trouve dans Héb. 9 :10 où nous voyons
dans le Grec que le mot «BAPTISMOÏS» ou «baptême» a été
traduit par «ablutions», le terme étant au pluriel pour
indiquer qu’il y avait plusieurs différents baptêmes ou
ablutions sous la loi, comme l’indique aussi Héb. 6 :2.
La forme ou mode d’application de l’eau est aussi
décrite dans l’Ancien Testament. Dans la prophétie
d’Ézéchiel, le mode est l’effusion (verser de l’eau),
«je répandrai (verserai) sur vous des eaux nettes»
(Ézch. 36 :25); dans la loi, le mode est l’aspersion,
«tu feras aspersion sur eux de l’eau de purification»
(Nom. 8 :5-7), les deux formes étant valides sous
l’Ancienne Alliance. Le baptême d’eau détenait un
caractère prophétique dont le but était d’annoncer la
manifestation du Messie à Israël, et c’est exactement
cela que Jean le Baptiste, le dernier des prophètes de
l’Ancienne Alliance, déclare dans Jean 1 :31. En
d’autres mots, à la manifestation de Jésus, le baptême
d’eau avait accompli son but et n’était plus nécessaire.
Que les premiers disciples continuèrent pour un temps à
utiliser cette pratique, est tout simplement du au fait
que la loi resta en vigueur du temps que le temple
demeurait, jusqu’à sa destruction finale en l’an 70.
Pour une période transitoire de quarante ans après la
résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus, la loi et
la grâce coexistèrent ensemble pour servir de signe aux
Juifs que le Royaume de Dieu traversait les frontières
d’Israël pour être annoncé aux Gentils. Les Juifs qui se
convertissaient sous la grâce continuèrent quand même à
observer la loi, mais ils n’imposèrent point cette
pratique aux Gentils qui n’avaient aucun rapport avec la
loi donnée à Moïse (Ac. 15 :4-29). Or, puisque Jésus a
accompli parfaitement la loi pour nous comme notre
substitut, et qu’il a aboli toutes ses ordonnances par
son sacrifice sur la croix (Col. 2 :13-15), il est
évident que le baptême d’eau qui faisait parti des
ordonnances fut aboli aussi. Que le baptême d’eau
continua d’être pratiqué après le départ des apôtres,
fait parti de l’avertissement de l’apôtre Paul contre
les faux docteurs et les fausses doctrines qu’il avait
prévu (Ac. 20 :28-31). Paul déclare qu’il y a maintenant
«un seul baptême» (Éph. 4 :5), celui d’être ENGAGÉ dans
la mort et la résurrection de Christ (Rom. 6 :3-5; Col.
2 :11,12). Ainsi coule à pic le sacrement ou ordonnance
du baptême dans les eaux stagnantes de son
inconsistance.
Considérant tout ce qui vient
d’être dit, il n’y a aucun doute que le baptême d’eau,
tel que pratiqué par les églises, les dénominations, et
les groupes dissidents, sert à remettre le croyant sous
la loi après lui avoir annoncé la grâce. Dans ces
milieux, le baptême d’eau n’est pas un moyen de grâce
mais un moyen d’exploitation. Tout chrétien réel doit
être conscient du danger qu’encours une telle perversion
de la foi (Gal. 1 :6,7; 2 :4; 3 :2,3; 5 :4). Mais il y a
plus à cette perversion que l’on puisse s’imaginer. Non
seulement elle est une attaque à l’union mystique du
salut qui annule les mérites du sacrifice de la croix,
elle est marquée aussi par la déviation du cléricalisme
qui dérobe le croyant de sa liberté en Christ. Les
Protestants, tout comme les Catholiques Romains et
plusieurs autres sectes, considèrent le baptême d’eau
comme légitime seulement lorsqu’il est administré par un
ministre dûment accrédité, sauf dans quelques exceptions
rares. Non seulement une telle position ne se trouve nul
part dans la Bible, mais elle contredit catégoriquement
le ministère spirituel ou universel de tous les croyants
«d’annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des
ténèbres à sa merveilleuse lumière» (1 Pierre 2 :9).
Aussi, cela va contraire à l’enseignement de Jésus qui
dit : «Quiconque voudra être le premier entre vous,
qu’il soit votre serviteur» (Matt. 20 :27). Or, les
ministres accrédités ne sont pas des serviteurs mais des
administrateurs. Leur autorité administrative n’est donc
point légitime mais usurpatrice. Les premiers disciples
n’avaient aucune accréditation d’une université ni d’un
séminaire, et pourtant ils baptisaient plusieurs
personnes (Jean 4 :1,2). Nous ne disons point ceci pour
légitimer le baptême d’eau que nous savons aboli, mais
pour condamner ceux qui dominent sur la foi des fidèles
(1 Pierre 5 :2,3). Nous ne sommes point appelé à la
servitude mais à la liberté, ne laissez donc personne
dominer sur votre foi par la ruse des accréditations,
car le simple disciple vaut plus que tous les
administrateurs prétentieux qui s’établissent comme
médiateurs de la grâce de Dieu. Ils sont accrédités des
hommes et non de Dieu, mais «nous avons reçu l’onction
de la Brillante Présence de Christ qui nous
enseigne toutes choses, et en laquelle il n’y a point de
prétentions» (1 Jean 2 :27).
B) Le Repas du
Seigneur :
Selon le concept des religions
chrétiennes, le baptême doit précéder la participation
au Repas du Seigneur. Encore une fois on se retrouve
avec des prétentions accréditées qui veulent nous
imposer une déviation sérieuse par rapport à la foi. On
prétend que le Repas du Seigneur, nommé aussi la
Sainte-Cène, l’Eucharistie, la Sainte-Communion, la
Pâque Chrétienne, autant que le baptême, est une
institution et un commandement de Dieu institué par le
Seigneur Jésus, et qu’il doit demeurer en usage jusqu’à
la fin des temps. Plus que le premier, ce sacrement ou
ordonnance est d’un caractère sectaire qui divise le
peuple de Dieu. En effet, selon eux, les personnes qui
désirent recevoir le pain et le vin doivent être
premièrement baptisés d’eau avant d’être admises à la
Table du Seigneur. Certains vont jusqu’à dire que le
Baptême d’eau et la Sainte-Cène sont des moyens de
justification et de rémission des péchés, et de ce fait
ils ne considèrent point qu’ils font parties de la loi,
mais qu’ils sont le pur Évangile. Tandis que d’autres
n’y voient qu’un symbole ou un mémorial qui confirme et
fortifie la foi des participants. La subtilité de la
légitimation du Repas du Seigneur se trouve dans
l’affirmation qu’il remplace la Pâque juive. Néanmoins
toutes ces prétentions, il en advient que la Sainte-Cène
a été célébré par Jésus et ses disciples à l’intérieur
de la Pâque juive, et que cette célébration fut un
rituel issu de la loi qui faisait parti de l’Ancienne
Alliance. Ceci est indéniable et dire le contraire
serait de le pure folie, si non un manque sérieux de
discernement par rapport à la vérité. Il est abhorrant
de voir tant de chrétiens qui se disent libérés sous la
grâce, continuellement s’obstiner à vouloir se remettre
sous la servitude des ordonnances de la loi.
Sous la loi, la Pâque est liée avec
l’élément central de l’agneau pascal. Le pain sans
levain était mangé avec des herbes amers et l’agneau, et
fut consacré par son caractère prophétique qui trouvait
son accomplissement en Jésus-Christ qui est «le pain du
ciel» (Jean 6 :32-35) et «l’Agneau de Dieu» (Jean
1 :29). Toute la cérémonie de la Pâque était une
célébration qui anticipait la venue du Messie pour le
rachat des péchés de son peuple. En d’autres mots, la
Pâque était une cérémonie prophétique et vicariale,
prophétique car elle annonçait la venue de Christ,
vicariale car Christ nous inclus en son sacrifice
expiatoire sur la croix où il est mort comme notre
substitut. En ce sens, le pain rompu et le vin (non du
jus de raisin) représentaient le corps brisé du Seigneur
et son sang versé. Cette cérémonie pascale était désigné
uniquement pour le temps de la loi. En aucune façon elle
anticipait une continuance sous la grâce pour se
reproduire dans un mémorial symbolique. Les
représentations du corps et du sang de Christ, même au
moment où le Seigneur et ses disciples participèrent à
la Pâque, étaient uniquement des anticipations du drame
de la croix qui était pour se produire le lendemain de
leur célébration prophétique. Jésus n’a jamais ordonné
l’observation d’un rituel de la loi à perpétuité comme
mémorial de son sacrifice. En fait cela irait à
l’encontre de son œuvre achevée dans son sacrifice
parfait qui ne peut se répéter, et du fait qu’il a
accompli la loi dans sa totalité pour nous.
Le Repas du Seigneur n’est pas un
signe visible perpétuel de manger et de boire des
éléments symboliques, ni est-il un acte de profession de
foi et d’obéissance de la part de ceux qui y
participent. Il n’est point un sceau attaché à la chose
signifiée, ni une garantie de la réalisation de celle-ci
pour donner aux croyants l’assurance qu’ils sont l’objet
du grand amour de Christ dans son don de soi. Mais le
Repas du Seigneur est beaucoup plus que cela. Pour en
pénétrer le mystère, il suffit de savoir quelle est la
signification des paroles de Jésus «faites ceci en
mémoire de moi» (Luc 22 :19; 1 Cor. 11 :23-26). Il ne
s’agit pas de s’arrêter sur les paroles «Prenez,
mangez : ceci est mon corps» et «ceci est mon sang», car
comme nous avons vu, le pain et le vin furent des
éléments anticipatoires dans la Pâque depuis Moïse
jusqu’à Jésus. En faisant un rapprochement de sa
personne avec les éléments du pain et du vin, Jésus
confirmait qu’il était le Messie longuement attendu, et
qu’il était l’Agneau de Dieu désigné à la boucherie du
sacrifice expiatoire. Mais les paroles «faites ceci en
mémoire de moi» ont une portée plus vaste et un sens
plus profond de l’union mystique. Chose certaine, Jésus
ne signifiait pas par ces paroles de prendre
littéralement un morceau de pain et un peu de vin en
mémoire de Lui. Le Seigneur connaît très bien nos
faiblesses humaines et ne mettrait point devant nous des
éléments qui risqueraient nous faire tomber dans
l’idolâtrie. Le sens de ces paroles se trouve dans Jean
13 :15 dont les évènements du contexte se déroulent dans
la même célébration de la dernière Pâque : «Car je vous
ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait,
vous fassiez de même». L’Écriture nous indique
clairement que ces paroles furent prononcées dans le
contexte de la Pâque (Jean 13 :1) «après le souper»
(Jean 13 :2). Dans son enseignement à ses disciples lors
de la célébration de la Pâque, Jésus confirme la
signification de ses paroles «faites ceci en mémoire de
moi» en disant : «Nul n’a un plus grand amour que celui
qui donne sa vie pour ses amis» (Jean 15 :13). Voici
donc le sens réel de ses paroles, «faites ceci en
mémoire de moi», non un rituel de la loi dans lequel
nous mangeons un morceau de pain et buvons un peu de
vin, mais «un exemple» que nous devons suivre et
appliquer premièrement envers Lui et deuxièmement envers
les frères dans la foi. Comme il a renoncé à tout pour
nous, nous devons renoncer à tout pour Lui : «Ainsi
quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qu’il a,
ne peut être mon disciple» (Luc 14 :33). Ces paroles
sont d’une intensité vaste et profonde qui débordent
par-dessus la coupe céleste qui les contient pour
répandre sur les frères les bénédictions de la grâce
dans un exemple pratique. L’enseignement central des
paroles «faites ceci en mémoire de moi» est l’amour
sacrificiel dont le nom en Grec est «l’AGAPÉ». Comme
nous devons renoncer à tout pour Christ, nous devons
renoncer à tout pour les frères en qui Christ demeure
par sa Sainte et Brillante Présence. Ceci est la seule
ordonnance ou le seul commandement que Jésus a donner à
ses disciples lors de la Pâque : «C’est ici mon
commandement : Que vous vous aimiez l’un l’autre, comme
je vous ai aimés» (Jean 15 :12). Ceci est l’exemple du
témoignage vivant que nous devons porter devant le
monde : «En ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l’amour l’un pour l’autre»
(Jean 13 :35). C’est ici le vrai Repas du Seigneur et
celui qui n’y participe pas ou qui rejette cet
enseignement n’est pas chrétien et n’a point la vie
éternelle en lui (Jean 6 :53,54).
Sous la Nouvelle Alliance, il
n’existe plus aucun signe matériel visible qui transmet
la grâce ou fortifie la foi, choses qui n’étaient que
«l’ombre des biens à venir» (Héb. 10 :1) et qui furent
«abolies» (Héb. 12 :27). Tous les éléments cultuels qui
servaient de signes visibles sous l’Ancienne Alliance de
la loi, étaient d’un caractère prophétique comme des
préfigurations qui indiquaient la venue du Messie. Une
fois le ministère vicarial de Christ accomplit, tous les
éléments de la loi n’étaient plus nécessaires, ayant
réalisés leur but ils furent abolis et remplacés par la
liberté de la grâce qui détient uniquement un caractère
spirituel de la Sainte Présence de Christ en nous.
Puisqu’il n’y a aucune ordonnance de la loi qui est
valide sous la grâce, nous réalisons que Jésus n’a
jamais institué aucun sacrement ou ordonnance comme le
Baptême d’eau et le Repas du Seigneur, et que ces choses
ne sont que les fruits de l’imagination maladive du
raisonnement humain qui désire monopoliser la grâce dans
le but de remettre les croyants sous la servitude de la
loi. Ils ne sont donc pas des Moyens de Grâce mais des
moyens d’exploitation qui servent aux dirigeants
spirituels des différentes religions dites chrétiennes,
dans le but de justifier leur existence inutile et de
remplir les coffres et les poches de ceux qui manipulent
les gens et les circonstances en leur faveur.
Sachant ces choses, nous pouvons
maintenant procéder à regarder l’enseignement de
l’apôtre Paul concernant le Repas du Seigneur. Paul
affirme que sous la grâce «nous ne connaissons plus
Christ selon la chair» (2 Cor. 5 :16), c’est à dire
qu’il n’y a rien qui soit charnelle qui puisse prétendre
donner une connaissance de Christ qui soit valide.
Précisons immédiatement que la Parole de Dieu ou la
Bible, quoique écrite et imprimée sur du papier matériel
ou physique, ne peut être considérée comme un élément
charnel mais spirituel, car elle respire de la Présence
de Dieu même, et les mots qu’elle contient, c’est à dire
la structure grammaticale, sont des paroles vivantes et
éternelles déterminées par Dieu de toute éternité. Elle
nous a été donnée dans le temps, elle sera présente au
jugement dernier, et elle sera pour toute l’éternité
servant de témoignage à la gloire de Dieu en
Jésus-Christ qui en est l’Auteur par son Saint-Esprit
qui l’habite. Cela dit, selon l’enseignement de l’apôtre
Paul dans 2 Cor. 5 :16, les éléments de l’eau dans le
Baptême, le pain et le vin dans le Repas du Seigneur,
utilisés par les religions, ne sont d’aucune utilité
pour nous donner une représentation de Christ, «car les
choses anciennes sont passées et toutes choses sont
devenues nouvelles» (2 Cor. 5 :17). Ces éléments nous
donne plutôt une fausse représentation de Christ que
l’apôtre Jean nomme de l’idolâtrie (1 Jean 5 :20,21).
Dans un contexte où Paul nous parle de l’idolâtrie pour
nous aviser de la fuir, il souligne ce changement «des
choses anciennes qui sont devenues nouvelles» en
disant : «La coupe de bénédiction, laquelle nous
bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de
Christ? Et le pain que nous rompons, n’est-il pas la
communion du corps de Christ?» (1 Cor. 10 :16).
Éloignons de nous le faux concept religieux de la
communion qui consiste à manger un morceau de pain et
boire un peu de vin, car le mot «communion» signifie
«être associé, être uni dans une même foi». Par ces
paroles, Paul ne confirme pas ici l’institution d’un
sacrement, il ne donne aucune approbation à une
ordonnance qui consisterait en des éléments matériels ou
physiques, il établit plutôt un parallèle ou une
comparaison entre une chose ancienne et une chose
nouvelle. Même plus, il souligne fortement que les
choses anciennes de «l’Israël selon la chair» sont «des
idoles» qui ont un rapport avec «des démons», et il ne
veut absolument pas qu’un chrétien sous la grâce
«participe à la Table du Seigneur et à la table des
démons» (1 Cor. 10 :18-21). Il avait souligné ce point
du changement des choses anciennes à des choses
nouvelles, en disant : «Nettoyez donc le vieux levain,
afin que vous deveniez une nouvelle pâte, comme vous
êtes sans levain; car Christ, notre Pâque, a été immolé
pour nous. C’est pourquoi, célébrons la fête, non avec
le vieux levain, ni avec un levain de malice et de
méchanceté, mais avec les pains sans levain de la
sincérité et de la vérité» (1 Cor. 5 :7,8). Dans
l’essence de son message du changement de toutes choses,
Paul fait ressortir deux aspects importants qui
soulignent l’amour de Dieu ou l’Agapé : la communion
avec Christ, et la communion avec les frères dans
l’amour sacrificiel de Dieu qui est «le renoncement à
soi-même». Il élabore ceci dans ses reproches aux
Corinthiens qui se réunissaient pour célébrer l’Agapé
dans une attitude d’hypocrisie qui ne manifestait point
l’exemple du renoncement que Christ avait ordonné (1
Cor. 11 :17-34). Ils avaient remplacés les signes
extérieurs de la loi par la manifestation extérieur des
dons miraculeux de l’Esprit, laissant ainsi de côté
l’amour sacrificiel de Dieu dans leurs agissements
envers l’un l’autre, et Paul devait corriger cette
déviation atroce par rapport à la foi. Il importe de
souligner de nouveau que les dons miraculeux de l’Esprit
étaient seulement pour cette période transitoire dans
laquelle la loi et la grâce coexistèrent lors de
l’enfance de l’Église, et que par après, ayant accomplit
leur but, ils cessèrent et furent remplacés par la
révélation totale de l’amour sacrificiel de Dieu dans
l’achèvement parfaite des écrits du Nouveau Testament (1
Cor. 13 :8-10). Ce fait est souligné par la permanence
de l’amour sacrificiel qui est le plus grand don que
nous puissions avoir (1 Cor. 13 :13), car le renoncement
à soi est la révélation de Christ en nous et en sa
Parole écrite. Les reproches de Paul sont justifiés, car
chacun se pressait de prendre son repas en particulier
afin de ne pas partager avec ceux qui n’avaient rien (1
Cor. 11 :21,22). Le partage est la conséquence directe
et logique du renoncement, il est l’évidence de la
Présence de Christ en action, le témoignage de la mort
et de la résurrection de Christ qui, par son ascension,
est venu habiter en nos cœurs par l’Esprit de sa
Brillante Présence. Le refus de partager porte des
conséquences désastreuses et n’est point acceptable dans
le corps de Christ. En se référant à la Pâque que le
Seigneur célébra avec ses disciples, Paul souligna dans
le chapitre 11 de 1 Corinthiens l’importance capitale du
renoncement en montrant qu’il fut un commandement direct
du Seigneur (1 Cor. 11 :23-25) qui avait renoncé à
toutes choses pour nous. C’est en effet par le
renoncement que «nous annonçons la mort du Seigneur»,
car le renoncement est une mort en soi-même, et le
partage en est l’évidence aux yeux du monde (1 Cor.
11 :26; Jean 13 :35). «C’est pourquoi» celui qui
participe au renoncement de Christ en offensant les
frères «est coupable envers le corps et le sang du
Seigneur «1 Cor. 11 :27), car il «ne discerne point» que
nous sommes «le corps du Seigneur» (1 Cor. 11 :29) par
la Sainte Présence de Christ en chacun de nous. Le refus
de partager dans l’église des Corinthiens fut la cause
pour laquelle il y avait «beaucoup d’infirmes et de
malades, et qu’un grand nombre sont morts» (1 Cor.
11 :30). «C’est pourquoi», lorsque les frères
s’assemblent, ils doivent s’attendre (1 Cor. 11 :33),
c’est à dire qu’ils doivent compter sur l’un et l’autre
dans l’entre aide mutuel pour donner l’évidence de
l’union mystique en chacun d’eux. Sans entre aide
plusieurs frères et sœurs sont condamnés à la misère, à
la pauvreté, à la privation, à la détresse, et même
périssent par l’attitude abominable et scandaleuse de
ceux qui refusent de partager. C’est ici, en effet, que
se trouve le vrai repas du Seigneur dans le renoncement
à soi pour Christ et le partage entre les frères. Celui
qui n’y convient point ne fait pas parti du corps de
Christ, et ce n’est point en mangeant un morceau de pain
ou en buvant une coupe de vin que sa condamnation va
être enlevée.
Étant conscient maintenant que le
vrai Repas du Seigneur n’est pas un sacrement ou une
ordonnance de manger un morceau de pain et de boire une
coupe de vin, la question surgit : «Existe-t-il un
danger quelconque si un chrétien, en connaissance de
cause de ce qui vient d’être dit, participe quand même
au pain et au vin avec des frères d’une même foi qui en
n’ont aucune connaissance?». Il est évident que l’on ne
peut dire à un chrétien de «ne pas manger, de ne pas
goûter, ou de ne pas toucher» (Col. 2 :22), mais dans ce
domaine il doit exercer beaucoup de discernement. S’il
n’a pas de discernement qu’il se prive, car il ne sait
pas reconnaître encore le vrai corps de Christ, c’est à
dire qu’il n’a pas la capacité de savoir qui sont les
vrais chrétiens et qui ne le sont pas. Mais pour un
chrétien bien avisé, il n’y a aucun danger du temps
qu’il déclare sa conviction ouvertement et affirme qu’il
participe seulement à une tradition et non au vrai Repas
du Seigneur. Il a la responsabilité de ne pas trahir ses
convictions et d’induire en erreur ceux avec qui il se
trouve. S’il craint de déclarer sa conviction qu’il se
retire, car pourquoi voudrait-il recevoir une
condamnation pour un morceau de pain et une coupe de
vin. Aussi avec les frères il doit partager le pain de
la vérité ou s’abstenir et se dissocier de ceux qui ne
mangent pas du même pain. S’il a faim, qu’il mange
chez-lui son propre pain et boive son propre vin, et
ainsi il en récoltera des bénédictions. Mais dans une
assemblée de frère où l’amour sacrificiel est en action,
s’il en advient que de temps en temps par méconnaissance
ils partagent littéralement le pain et le vin, que le
chrétien bien avisé y participe s’il le désire, mais
sans oublier de déclarer la vérité sur le sujet, car le
pain que nous mangeons est le pain de la vérité. Non
d’imposer son point de vue, mais de partager sa
conviction dans la douceur de l’Esprit, dans la sagesse
et dans l’amour, car Christ est celui qui nous dirige et
nous instruit dans ses voies. Les sacrements ou
ordonnances sont des traditions qui n’ont «qu’une
apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans
une certaine humilité charnelle» (Col. 2 :22,23), qui ne
conviennent point à la liberté de la grâce que nous
avons en Christ. Mieux que cette tradition soit abolie
totalement, qu’elle soit complètement éradiquée du corps
de Christ, que de l’allouer de continuer à faire dévier
la foi de l’union mystique. Partagez plutôt le pain de
vie qui est la Parole de Dieu, et le vin de la joie qui
est la communion de l’Esprit, et entraidez-vous l’un
l’autre dans un amour fraternel sans hypocrisie.
CHAPITRE 4
LA PRÉSENCE DANS L’INSPIRATION
Puisque les Évangiles sont les
Palais du Roi où nous rencontrons sa Glorieuse Présence
dans les paroles vivantes de son enseignement, la Bible
entière est le Château d’Ivoire de sa Majesté où nous
voyons s’élever en rangs solennels dans les Couloirs de
la Gloire, les soixante-six colonnes de la vérité. Là
aussi nous voyons la Fontaine de la Grâce d’où découlent
les ruisseaux de la joie et le fleuve de la sagesse qui
alimentent le jardin de ses bénédictions où pousse la
T.U.L.I.P.E. divine des élus. Au loin nous voyons les
montagnes augustes de sa magnificence où les Voyants aux
ailes déployées soutiennent le trône de sa Brillante
Présence. Nous ne pouvons que nous prosterner dans
l’adoration devant la gloire d’une telle révélation.
Mais nous ne pouvons entrer dans ce Château merveilleux
sans avoir la clé qui ouvre la porte de la révélation.
Cette clé n’est pas faite de mains d’homme. Elle est la
clé de la foi qui fut forgée sur l’enclume du divin
Forgeron après qu’elle fut trempée dans le feu ardent de
ses épreuves et de ses souffrances, et qu’il accorde
gratuitement à ceux qu’il a désignés.
L’inspiration des Écritures n’est
nul autre que la Présence du Roi de gloire dans son
Château d’Ivoire. Par son omniprésence, Christ, qui est
Dieu au-dessus de toutes choses, est entré Lui-même dans
sa Parole écrite. Il s’identifie avec elle dans une
union organique, et la rend vivante par sa puissance, et
vocale par sa propre voix qui parle à notre cœur. D’âge
en âge elle est l’habitation de sa Présence gracieuse,
et elle rend vivant tous ceux qui par la foi reçoivent
sa Sainte Présence en eux par sa toute-puissance. Il
apparaît dans les pages du Texte Sacré comme Juge et
Sauveur, comme Dieu et Homme, comme Souverain et
Serviteur. La Bible est parfaite car elle est imprégnée
de la perfection de Christ qui l’habite. Si la présence
réelle et constante de Christ n’était pas en elle, elle
serait une lettre morte incapable de produire la vie,
impuissante pour consoler les cœurs brisés, inefficace
pour donner la lumière aux esprits enténébrés, et
inutile pour la délivrance du péché. Cette Parole
vivante n’était pas seulement l’héritage des premiers
disciples qui furent choisis dans le but d’achever de
mettre par écrit sa révélation. Elle est aussi pour nous
par les paroles desquels Christ nous regarde, son Esprit
éclairant chaque mot par la lumière de sa Brillante
Présence pour nous donner la vie avec Lui dans la gloire
éternelle. Jésus pria ainsi : «Or je ne prie point
seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui croiront en
moi par leur parole; afin que tous soient un, comme toi,
ô Père, tu es en moi, et moi en toi; afin qu’ils soient
aussi un en nous, et que les disposés croient que c’est
toi qui m’as envoyé» (Jean 17 :20-21; Bible de l’Épée).
La Parole vivante de la foi nous a ainsi été transmise
de génération en génération par tous ceux en qui
demeurait la Sainte Présence de Christ pour la
continuation et l’efficacité de son ministère vicarial
éternel, portant en elle-même la Présence glorieuse de
notre Seigneur et Sauveur qui est le Roi de l’univers et
le Souverain sur toutes choses. L’Écriture atteste
vivement que «les paroles du Seigneur sont l’Esprit de
la vie» (Jean 6 :63), et cette déclaration s’étend par
extension à toute l’Écriture. Que l’Esprit de Dieu est
relié intrinsèquement à l’Écriture se voit dans ce que
dit l’apôtre Paul : «Toute l’Écriture est divinement
inspirée…» (2 Tim. 3 :16), car le mot «inspirée» ou
«THEOPNEUSTOS» en Grec signifie littéralement «respire
de Dieu», nous indiquant comme il est traduit dans la
Bible de l’Épée : «Toute l’Écriture respire de Dieu…».
Le Texte Sacré de la Bible est donc un Texte Vivant par
lequel nous avons la vie, et cette vie qui est engendrée
par la Sainte Présence de Christ en elle, continue sans
interruption dans ses copies, ses traductions et
versions. Rien de ce que l’homme puisse faire ou
s’imaginer peut empêcher cette vie de la Brillante
Présence de se répandre jusqu’à la fin des temps.
Sûrement que plusieurs tentatives ont été et sont encore
faites de la part des ennemis de Dieu pour détruire la
Sainte Présence dans le Texte Sacré de la Parole que
nous avons reçue, mais la Forteresse de notre Dieu, le
Texte Reçu, demeure inébranlable. Dans sa folie, l’homme
réprouvé pense qu’il est assez puissant pour arrêter le
Respire de Dieu, mais la Pierre Maîtresse que Dieu a
posé est celle qui les écrasera (Matt. 21 :42). Tel fut
et tel est encore le lot de ceux qui s’attaquent à
l’inspiration de la Bible, que nous avons encore entre
nos mains dans le Texte Reçu Grec et ses traductions que
Dieu a choisies dans son Conseil éternel. Tout comme
Dieu a choisi ses élus d’entre les hommes, il a choisi
les traductions et versions du Texte Reçu des
Réformateurs pour porter le témoignage de sa gloire. Qui
osera s’opposer à notre Dieu, qu’ils viennent en grand
nombre et ils réaliseront rapidement que le Seigneur
notre Dieu est le Dieu Tout-Puissant et qu’il se moque
de leur folie. L’inspiration de l’Écriture est la
garantie de la continuelle Présence de Christ en ce
monde de ténèbres.
- L’EXPÉRIENCE DE
L’INSPIRATION :
Or, au-dessus de tout,
l’inspiration divine de l’Écriture, même dans ses plus
petites parties, est confirmée par tous chrétiens réels
qui ont expérimenté sa puissance vivifiante,
premièrement dans leur conversion, puis ensuite dans les
conflits nécessaires qui suivirent pour le
perfectionnement de leur foi. Lorsque la Sainte Écriture
maîtrisa leur conscience, les abaissa au pied de la
croix et leur donna la révélation de l’amour sacrificiel
de Dieu; ce qui les saisit ne fut pas la Bible dans son
entier, ni même un chapitre, ce fut un verset ou même un
seul mot qui fut comme la pointe de l’Épée de Gloire
dirigée par la main de Dieu. Cette influence divine,
concentrée en un seul mot ou un seul verset, saisit leur
conscience par une force irrésistible qui les envahit.
Ce fut qu’une seule parole, mais cette «Parole était de
Dieu» (Jean 1 :1), et il la reconnurent instantanément
comme «l’Appel du Seigneur Jésus», le Bon Berger qui
appelle ses brebis par leur propre nom (Jean
10 :2-4,14). Ainsi fut le témoignage du peuple de Dieu
dans tous les âges. Chacun de nous a expérimenté pour
lui-même l’inspiration que la Bible se réclame, sans
laquelle nous ne pouvons être considérés comme chrétien.
Nous y croyons, non seulement à cause que l’Écriture
l’atteste véridiquement, mais parce que nous l’avons vu
et que nous pouvons nous même rendre témoignage de cette
expérience bénie (1 Jean 1 :1-3). Or, le message que
nous vous annonçons par l’inspiration, est que le texte
entier de la Sainte-Écriture, est un Texte Vivant dont
chaque mot «respire de Dieu», ayant été décrété ainsi
dans le Souverain Conseil de Dieu avant même la
fondation du monde, pour le salut éternel de ses élus et
le châtiment éternel des réprouvés. L’autorité de la
Bible est fondée sur l’expérience selon laquelle
l’Esprit de Christ qui anime l’Écriture agit directement
sur le cœur. C’est une Personne divine qui parle en elle
et par elle, et se révèle comme une puissance qui
contrecarre l’action de la volonté pécheresse et la
transforme conformément à celle de Dieu. Ainsi ceux qui
s’écartent de la Parole de Dieu, restent dans leurs
péchés, car on s ‘écarte du Dieu vivant en s’écartant de
sa Parole, puisqu’elle est vivante et rend tout vivant;
elle est Dieu lui-même manifesté dans les mots et les
lettres de son contenu. S’écarter d’elle est un manque
de foi et une offense sérieuse à la Sainte-Présence qui
l’habite et qui nous habite.
Comme Dieu a choisi ses élus, ainsi
il a choisi chaque parole individuellement pour exprimer
sa révélation écrite dans le contexte qu’il a déterminé.
Puisque les élus de Dieu «ne périront jamais» (Jean
10 :28), de même «il ne peut se faire que la Parole de
Dieu soit anéantie» (Rom. 9 :6). La Préservation
Providentielle est donc la conséquence directe de
l’Inspiration Perpétuelle. Puisque la puissance de Dieu
n’est pas limitée par les faiblesses humaines des
copistes et des traducteurs, ni par le langage restreint
des hommes, il ne peut se faire que sa Parole cesse
d’être vivante de la Sainte Présence et d’être gardée
intégralement dans tout son contenu. Il est ainsi
inconcevable que l’inspiration se limite uniquement aux
Autographes écrits de la main des prophètes et des
apôtres, comme prétendent les réprouvés, car cela nous
priverait de la grâce infuse par la Parole vivante
imprégnée de l’Esprit de la Présence de Christ. Ainsi
nous voyons la Persévérance de l’Inspiration, c’est à
dire l’Inspiration Perpétuelle ou permanente de
l’Écriture, et sa pleine transmission dans les copies,
traductions et versions fidèles aux Originaux tels que
Dieu a choisis dans le Texte Massorétique Hébreu et le
Texte Reçu Grec, et dans les Bibles Olivetan, Épée,
Genève, Martin, et Ostervald.
- L’INSPIRATION
VERBALE :
Nous pouvons désigner l’Écriture
comme la révélation spéciale de Dieu, une révélation où
les faits et les discours vont ensemble, les mots
interprétant les faits, les faits accordant aux mots
toute leur substance et leur signification, la substance
des mots étant imprégnée du Saint-Esprit et leur
signification étant prédéterminée dans un contexte
prédisposé de toute éternité. Ainsi, dans le contexte
scripturaire de 2 Tim. 3 :15,16, nous signifions par
«Inspiration Verbale» une inspiration grammaticale des
mots et des lettres qui composent l’Écriture, et non une
inspiration de pensées ou de personnes. Ces passages
divinement pré-ordonnés ne mentionnent aucunement
l’inspiration des auteurs, prophètes et apôtres, qui ont
rédigés les Autographes, comme prétendent les réprouvés.
Rien n’est dit dans la Bible à propos de l’inspiration
des écrivains. Pour éviter tout malentendu, il est
nécessaire de classer le rôle des auteurs dans la
doctrine de la Rédaction plutôt que dans celle de
l’Inspiration. Autrement cela aurait pour effet de nier
l’inspiration directe des mots écrits pour lui
substituer la fiction d’une inspiration de la personne
ou d’une inspiration des pensées, contredisant ainsi la
Parole de Dieu qui nous dit, «Toute l’Écriture est
divinement inspirée», et non «Tous les auteurs sont
divinement inspirés». Pour but de précision, il faut
dire que l’Esprit de Christ est la cause primaire de
l’inspiration de l’Écriture qui engendre l’illumination
des rédacteurs par sa Sainte-Présence en eux comme en
elle. Il est important ainsi de reconnaître et de
rejeter la fausse affirmation des réprouvés que «l’inspiration
ne s’étend qu’aux documents originaux et non pas aux
traductions ou aux copies. Nos versions, en effet, ne
sont pas inspirées». Conséquemment, cela voudrait
dire que de nos jours, la Bible n’a plus aucune valeur,
pire, qu’elle n’existerait même plus puisque les
documents originaux, les Autographes, n’existent plus,
et ceux-ci sont les seuls considérés comme étant
inspirés par le grand savoir des réprouvés. En d’autres
mots, nous aurions maintenant qu’une Bible fantôme,
qu’une approximation incertaine et impuissante de la
Parole de Dieu. Si nos versions ne sont pas inspirées,
cela voudrait dire que la Sainte Présence de Christ
n’est plus en elle et conséquemment qu’elle ne peut
aucunement engendrer la vie dans les pécheurs. Sans
l’inspiration de nos versions il n’y a aucun salut
possible. Ceci est une attaque directe à la grâce
souveraine et à la présence constante et continuelle de
Christ, conçue par les ennemis de la croix, les
prétentieux qui veulent dominer sur notre foi. Il est
évident que ceux-ci ne croient nullement que la Bible
est la Parole de Dieu, mais qu’elle fut la Parole de
Dieu, et qu’ils sont des réprouvés désignés à la
perdition éternelle. Le cœur de l’affaire est simplement
que l’inspiration sans la préservation n’a aucune
valeur, faisant ainsi de Dieu un menteur qui a dit par
l’apôtre Paul : «Il ne peut se faire que la Parole de
Dieu soit anéantie» (Rom. 9 :6).
Il ne faut jamais oublier que pour
la grande multitude des lecteurs qui ont été touchés par
l’Esprit de Dieu à travers l’Écriture, que la Bible,
particulièrement la Bible des Réformateurs du seizième
siècle, n’est pas simplement une traduction d’un livre
inspiré, mais est elle-même LE LIVRE INSPIRÉ. Cela se
voit en ce que l’inspiration n’est pas limitée aux mots
Hébreu et Grec du message divin qui fut communiqué
premièrement aux hommes, mais se perpétue dans la copie
et la traduction des mots qui représentent fidèlement et
pleinement les termes originaux, et ceci dans la mesure
de leur exactitude. En d’autres mots, plus que la
traduction est précise plus qu’elle est inspirée; et
plus que l’intégralité du texte est maintenue, plus il
est infaillible. Nous ne parlons point ici des
différences de traductions qui sont nécessaires pour
éclaircir le texte du à la flexibilité de la langue.
Celles-ci sont légitimes, car un mot dans l’original
porte généralement plusieurs significations comme il est
ainsi dans notre langue. Par exemple, le mot
«hypocrisie» peut être traduit dans différents contextes
par des termes connexes comme «Affectation, déloyauté,
dissimulation, duplicité, fausseté, fourberie,
tromperie», chacun d’eux représentant fidèlement le
terme original. La traduction n’affecte aucunement
l’inspiration, elle donne simplement aux termes
originaux des expressions plus précises en utilisant des
mots variés qui se basent tous sur le sens original dans
ses différentes applications. Puisqu’un mot peut avoir
différentes significations, une traduction est inspirée
dans la mesure que ces mots représentent la vérité dans
un contexte donné. Ainsi un traducteur peut traduire un
mot d’une telle façon dans une Bible et un autre
traducteur peut traduire le même mot d’une différente
façon dans une autre Bible. Les deux sont la traduction
d’un même mot original et peuvent ainsi représenter
différents aspects d’une même vérité et donner
différentes profondeurs au sens original. Les deux sont
inspiré dans la mesure de leur exactitude au sens réel
et original. Qu’une personne soit d’accord ou non avec
les termes utilisés par un traducteur n’enlève rien à
leur inspiration, car ce n’est point le rédacteur qui
est inspiré mais les lettres (2 Tim. 3 :15,16). L’Esprit
de Christ habite dans les lettres qui forment des mots,
dans des mots qui forment des concepts, et dans des
concepts qui forment des doctrines. La Bible est le
Temple de Dieu, un temple construit de mots en lequel
habite l’Esprit de sa Sainte Présence. Ceux qui refusent
de reconnaître l’inspiration d’une traduction ou qui
disent qu’aucune traduction est parfaite, n’ont aucune
notion de l’inspiration ni de la perfection ou manquent
d’en comprendre la profondeur de la signification. Selon
eux rien n’est parfait en ce monde et ainsi la Bible
même serait imparfaite, et de cela Christ lui-même
serait imparfait. Ils négligent que Dieu n’est pas
limité par les défauts du langage humain ni par les
faiblesses d’un traducteur, et que sa Parole demeure
inspirée ou vivante dans les différentes expressions
utilisées pour l’exprimer. Le mot «perfection»
n’implique pas nécessairement un état d’être d’une
pureté et sainteté sublime et inaccessible en ce monde,
car il porte la notion aussi de «ce qui est complet ou
intégral», comme dit le Dictionnaire Larousse : «de ce
qui représente toutes les caractéristiques propres à sa
catégorie, à son espèce». Il ne faut pas oublier que
dans la traduction il existe toujours deux facteurs,
divin et humain, et qu’un traducteur est dirigé dans la
sélection des termes appropriés selon son arrière plan
théologique et social, selon le contexte historique, et
selon la flexibilité du langage. Ces choses n’enlèvent
rien à l’inspiration et à la perfection des
Saintes-Écritures, plutôt elles affirment que la Parole
de Dieu est vivante et qu’elle adapte le langage humain
à ses besoins afin d’être comprise des hommes dans leurs
contextes culturels. Là où l’inspiration est affectée
est dans les divergences qui se trouvent entre le Texte
Reçu de la Bible intégrale des Réformateurs et le Texte
Néologique des versions modernes de la Bible qui
retranchent des mots et des passages en grand nombre.
- L’INSPIRATION
PLÉNIÈRE :
Nous utilisons l’expression
«inspiration plénière» pour nous opposer à ceux qui
croient en «l’inspiration partielle» de l’Écriture,
sélectionnant à leur gré ce qu’ils considèrent être
inspirés ou non, ou quel mot ou paragraphe seraient
authentique ou non. L’inspiration ne s’étend pas
simplement à une partie de l’Écriture, par exemple comme
à ses doctrines essentielles ou a tel sujet quelconque,
mais à la Bible tout entière. Elle inclus toutes les
parties de l’Écriture, qu’il s’agisse de choses qui ont
été révélées spécialement aux auteurs sacrés, ou de
celles qu’ils connaissaient déjà auparavant, ou encore
de faits qu’ils avaient appris par l’étude et la
recherche. C’est pourquoi les renseignements
historiques, géographiques, archéologiques, et
scientifiques contenus dans l’Écriture sont aussi
véritablement inspirés que le sont ses plus importantes
affirmations doctrinales. L’inspiration plénière ne se
mesure donc point en contexte mais en contenu total du
Texte Sacré, car Dieu est Souverain sur toutes choses.
- L’INSPIRATION
PERPÉTUELLE :
Par «Inspiration Perpétuelle ou
Permanente», nous entendons que celle-ci est en
conjonction avec la transmission du Texte Original de la
Bible, ses copies, ses traductions et ses versions
fidèles. Cette doctrine, trop longtemps négligée,
suggère une activité et une présence continuelle de la
part du Saint-Esprit dans la «Préservation
Providentielle» du texte intégral de la Parole de Dieu.
Sans cette activité salutaire de la Sainte Présence de
Christ qui imprègne chaque parole dans la Bible, son
texte serait «une lettre morte» plutôt qu’une «Parole
Vivante». Toutefois il est vrai qu’elle demeure «une
lettre morte» pour ceux qui n’ont pas l’Esprit de
Christ, quoiqu’elle demeure toujours une «Parole
Vivante» qui a la puissance de changer les cœurs. Ainsi,
l’Écriture «respire de Dieu», elle dégage une odeur de
mort pour les réprouvés et une odeur de vie pour les
élus. A strictement parler, l’assurance de la
préservation du Texte Sacré réside dans le fait que
l’inspiration est perpétuelle dans la famille des
manuscrits Byzantins qui composent le texte de la Bible
des Réformateurs, mais qu’elle est rétrograde dans la
famille des manuscrits Alexandrins qui composent le
texte des versions modernes de la Bible. Le résultat
pratique de la réception de cette doctrine scripturaire
qui unit indissolublement le Saint-Esprit à
l’Écriture-Sainte, est la soumission de toutes pensées à
la Parole de Dieu écrite (2 Cor. 10 :5). Quiconque ne
reçoit pas sans réserve cette doctrine essentielle, ne
peut considérer ce précieux Livre de Dieu comme la seule
source et la seule règle de la foi. Tous ceux qui nient
l’inspiration actuelle de la Bible n’ont aucune
possibilité de jamais connaître la vérité et d’être
sauvé.
- LA RÉDACTION DES
ORIGINAUX :
Puisque le terme «inspiration»
s’applique uniquement à la révélation écrite, on ne peut
parler d’une inspiration des auteurs, mais plutôt d’une
impulsion divine, d’un appel efficace et irrésistible de
Dieu qui les conduisit et les poussa à écrire sous la
tutelle de la Sainte Présence de Christ qui habitait en
chacun d’eux (Jer, 36 :27,28; Jean 16 :12,13; 2 Pierre
1 :20,21). Or le mot «poussés» que nous retrouvons dans
2 Pierre 1 :21, provient du Grec «PHÉROMENOI» et
signifie «engendrer, diriger, désigner, assurer, et
entraîner». Ainsi nous voyons que les auteurs de
l’Écriture furent désignés ou «élus» pour leur tâche
particulière, qu’ils se soumirent volontairement et
joyeusement à l’appel efficace de la grâce irrésistible
qui les entraînait et les dirigeait, qu’ils furent
assuré de transmettre le message précis et complet de la
révélation par écrit dans des mots imprégnés du
Saint-Esprit. Cette impulsion était l’acte particulier
par lequel, surnaturellement, Dieu communiquait à
l’intelligence de ceux qui écrivaient, non seulement la
signification précise de tout ce qu’ils devaient écrire,
mais aussi les termes précis eux-mêmes et tous les
concepts qu’ils devaient exprimer. Par ce même acte Dieu
déterminait en eux la volonté d’écrire les paroles
vivantes qu’il avait désignées de toute éternité dans un
contexte prédéterminé. Cette impulsion implique
nécessairement une révélation et une communication
divine réelle de tous les mots qui constituent la Parole
de Dieu écrite. Ainsi le Saint-Esprit dirigeait,
guidait, et gouvernait les prophètes et les apôtres,
mais il est contraire à l’Écriture d’identifier cette
assistance spirituelle avec l’acte divin de
l’inspiration qui s’applique uniquement aux écrits et
non aux auteurs.
- LA PRÉSERVATION
PROVIDENTIELLE :
Le miracle de la rédaction des
Textes Originaux assure conséquemment leur préservation,
non la préservation des documents ou manuscrits
originaux écrits de la main des auteurs, mais tout le
contenu intégral de leur Texte Sacré qui respire de Dieu
même. Il est entièrement impossible que Dieu abandonne
sa révélation écrite aux caprices des hommes et à un
destin incertain après qu’elle fut rédigée. Comme la
Sainte Présence de Christ avait dirigée et guidée les
auteurs, elle fit de même pour diriger et guider les
copistes dans leurs transcriptions des Originaux, et
veilla même sur leurs traductions de génération en
génération. Nous ne pouvons concevoir un Dieu
Tout-Puissant qui, ayant achevé son œuvre de révélation
dans la rédaction des Originaux, s’en désintéresserait
définitivement. Dieu continu à agir dans le monde pour
préserver son œuvre écrite. Cette action divine de la
Sainte Présence de Christ en sa Parole et en ses élus se
nomme «la Préservation Providentielle». Elle est l’œuvre
continue de Dieu par laquelle il maintient sa Parole
pure et intégrale à travers les siècles. Il influença
les copistes et les traducteurs de son Texte Sacré et
les aida dans leurs transcriptions et leurs traductions,
tout en acceptant leurs faiblesses et la flexibilité du
langage humain dans ses différentes formes
d’expressions. La Préservation Providentielle des
Écritures implique ainsi qu’il existe des causes
secondaires : fautes de grammaire ou indiscrétions des
copistes et des traducteurs, du à la méthode d’écriture
primitive qui ne permet pas une lecture facile des
lignes ou des mots; mais ces causes secondaires
n’agissent pas indépendamment de Dieu. Il stimula les
copistes et les traducteurs à l’action, les accompagnant
dans leurs tâches et rendant leur travail efficace. Pour
Dieu, rien n’est impossible, surtout en ce qui concerne
la préservation de sa Parole écrite. Il est le Dieu
Tout-Puissant qui veille jalousement sur elle, et
malheur à ceux qui veulent la disséquer, la diluer ou la
polluer. Contrairement aux versions modernes de la
Bible, la Bible des Réformateurs proclame encore un
message intégral et salutaire comme «une lumière qui
brille dans les ténèbres», de par la Sainte Présence de
Christ en elle.
CHAPITRE 5
LA PRÉSENCE DANS L’OPPRESSION
Notre union avec Christ par sa
Sainte Présence en nous et en sa Parole, assure non
seulement la puissance de la transformation dans l’âme
qui est renouvelée en l’image de Christ (2 Cor. 3 :18),
et dans le corps qui est consacré pour être un
instrument propre dans les mains de Dieu; mais garantie
aussi les difficultés, les souffrances, les tentations
ou les épreuves de ceux qui sont en communion avec Lui.
Tout comme Christ, dans sa vie vicariale, prit sur lui
les labeurs, les difficultés et les limitations
humaines, les souffrances et les tentations de ses élus,
ils sont maintenant donnés de partager ses expériences.
En une certaines mesure, ses épreuves et ses souffrances
sont reproduites et accomplies dans la vie de ceux qui
le suivent. D’une manière vicariale, ils sont nés de
nouveau miraculeusement avec Lui, ils sont baptisés dans
le Jourdain avec Lui, ils sont tentés dans le désert
avec Lui, ils reçoivent les injures de leurs proches
avec Lui, ils traversent les pressions douloureuses de
Gethsémané avec Lui, ils sont crucifiés avec Lui, ils
sont ressuscités avec Lui en une nouvelle vie, et ils
sont exaltés à la droite de Dieu avec Lui. La victoire
finale de Christ devient aussi leur victoire. Cette
union des élus avec Christ est aussi la base de l’unité
spirituelle de toute l’assemblée des élus, et
conséquemment de la communion des saints. Ils sont
animés par le même Esprit, sont remplis du même amour,
ils ont une même foi, sont engagés dans les même
combats, et ont un même but.
Aucun chrétien réel n’est exempté
des souffrances et des épreuves, et aucun n’est à l’abri
du péché et de ses ravages dans sa vie. Ils seront haïs
du monde et persécutés physiquement et psychologiquement
(Jean 15 :18-20). Ils seront affligés ou angoissés (Jean
16 :33). Ils seront opprimés par ceux qui aiment le
pouvoir et l’argent (Jac. 2 :6). Et le pire est qu’ils
auront pour ennemis ceux de leur propre famille (Matt.
10 :36). Ils subiront l’opposition de leurs proches,
mari contre femme, femme contre mari, enfants contre
parents, parents contre enfants, frères contre frères,
amis contre amis. Bref, ils seront offensés, insultés et
rejetés de tous ceux qu’ils aiment. Tous seront contre
eux, et ils devront se tenir seul contre tous. Ils
devront supporter l’hypocrisie, la manipulation des
sentiments, des paroles blessantes, et toutes sortes de
dérèglements et de dépravations. Même dans des familles
dites chrétiennes et dans des prétendues églises, ils
seront intimidés, manœuvrés, diffamés, et utilisés
honteusement. En plus, ils devront combattre contre
leurs propres convoitises, leurs propres pensées, contre
des mauvaises habitudes enracinées dans leur cœur et
leur esprit, contre le stress et le découragement,
contre l’ennuie et la solitude. Tel est le lot ou
l’héritage de tous chrétiens sincères qui sont appelés à
marcher dans les voies de Christ et à tenir ferme pour
la vérité. Ceux qui ne veulent pas s’engager sur cette
voie étroite remplie d’embûches et de misères, ne
peuvent prétendent être chrétiens (Matt. 7 :13,14). Mais
ceux qui y sont engagés, entendent la voix de la Sainte
Présence de Christ qui leur dit : «Ayez bon courage,
j’ai vaincu le monde» (Jean 16 :33), et «ce qui nous
donne la victoire sur le monde, c’est notre foi» (1 Jean
5 :4). Ainsi, malgré toutes ces choses et la tempête qui
s’abat sur lui, le chrétien aura aussi des temps de
calme, de joie et de grandes bénédictions.
- LE COMBAT POUR LA
FOI :
La vie chrétienne est entièrement
ancrée dans la grâce souveraine de Dieu, donnée et
répandue en Jésus-Christ par l’opération de sa Sainte
Présence dans sa Parole et dans le cœur de ses élus.
Elle est vie issue d’un domaine tout autre que celui de
la chair. Aussi, nous devons admettre qu’elle est
totalement régie et orientée par des principes révélés
venant du monde céleste. Néanmoins, le péché domine
encore notre monde, avec lequel nous sommes
journellement en rapport. La vie dans la foi est un
développement continuel. Elle ne s’arrête que lorsque,
au-delà de la vie présente dans la chair, le chrétien
est reçu dans la gloire céleste et atteint alors la
perfection à laquelle il a été destiné. Ne nous
imaginons pas cependant que ce développement, qui est
normal pour tous les élus, se déroule de manière
automatique sans interruptions. D’une année à l’autre,
d’une circonstance à une autre, le degré ou l’intensité
peut en varier. Telle ou telle circonstance peut peser
lourd sur nous, comme c’est souvent le cas dans la vie
et l’exemple des personnages bibliques. Songeons par
exemple à David. Nous lisons à son sujet qu’il était
l’homme selon le cœur de Dieu, son bien-aimé. Mais
l’Écriture nous révèle aussi ce même personnage sous un
jour moins favorable, voire même lamentable. Nous le
voyons succomber à la tentation, ayant commis des actes
répréhensibles, se confiant davantage en sa propre force
et en ses armées qu’en la puissance de son Dieu, allant
même jusqu’à commettre un crime odieux sur la personne
de l’un de ses officiers qu’il fit tuer, Urie,
l’étranger dont il avait convoité la femme, avec
laquelle il avait eu des rapports adultères. De tels
récits bibliques, qui nous choquent et nous troublent,
sont destinés à montrer que notre vie de croyant doit
être menée comme un combat constant contre le péché et
le mal.
La Sainte Présence de Christ en
nous, nous invite à mener ce combat de la foi, le
Seigneur nous dirige, nous encourage, et nous protège
dans ce domaine. Il est évident que le péché exerce
encore son pouvoir sur nous, non sur notre esprit mais
sur notre chair, quoique non d’une manière définitive.
Quoique Christ, lors des jours de sa chair, ait accompli
parfaitement à notre place la loi de Dieu pour nous en
délivrer, nous voyons encore en nous-même des traces du
péché. Tant il est vrai que Christ ne doit pas
simplement nous libérer de la faute et de la
culpabilité, mais encore créer en nous par sa Sainte
Présence une vie nouvelle. Bien qu’ayant reçu par la foi
une identité nouvelle, il nous advienne parfois,
peut-être par nostalgie ou convoitise charnelle, de
faire des excursions dans le vieux territoire où le
péché est maître. Bien que totalement renouvelés et
crées à l’image de Dieu, portant en nous la flamme
éternelle de la Sainte Présence, nous succombons si
souvent à l’attrait de la convoitise et aux séductions
des idéologies anti-chrétiennes. Mais plus notre vie
nouvelle atteint la maturité par la confiance constante
en Christ à travers les épreuves, plus elle porte des
fruits pour la gloire de Dieu. Rappelons-nous que le vin
le plus exquis est produit par une pression intense sur
le raisin qui nous donne ce nectar divin, et que la
pureté de l’or provient de la fournaise ardente qui l’a
épuré. Il est aussi nécessaire que notre foi subisse la
pression de ce monde et soit épurée par des épreuves et
des combats par l’appel à la sanctification, sans
laquelle personne ne verra Dieu. Un chrétien sans
épreuves et sans combats ça n’existe tout simplement
pas, sauf dans l’illusion de l’imagination maladive des
prétentieux.
- DYNAMIQUE DE LA
SAINTE PRÉSENCE :
La Sainte Présence de Christ en
nous, nous engage dans le bon combat, d’abord contre les
résidus d’un monde révolu, en décadence, mais s’opposant
encore au Seigneur Jésus-Christ et à son autorité. Puis,
nous sommes appelés à une reforme constante de notre
manière de vivre et de nous conduire. C’est à cette
condition-là que nous grandirons dans Sa grâce. Ce
combat n’est pas une simple affaire de stratégie
personnelle; Dieu nous équipe en vue de la lutte et nous
muni de ses armes spirituelles. Par elles, nous
surmontons les ruses du diable et vaincrons ses vilains
stratagèmes (Éph. 6 :10-20). Dans ce monde hostile à
Dieu, nous aurons constamment besoin du dynamisme de Sa
grâce, autrement nos vies ne pourraient pas être
modelées selon sa Parole ni rester à son service. Christ
a recours à certains moyens pour fortifier notre foi, et
le moyen par excellence qu’il a choisi est la Bible qui
est la Parole de Dieu. Elle se trouve à notre
disposition pour pourvoir à notre nourriture
spirituelle. Aucun moyen n’est plus important et crucial
à notre foi que la lecture régulière et l’étude
soigneuse de son contenu sacré. Il faut ainsi en faire
un usage volontaire et régulier pour que notre existence
nouvelle puisse se dérouler normalement et s’épanouir en
vue de la gloire dont nous allons hériter, et dans
laquelle nous sommes présentement sans que nous
puissions le voir encore. Aucun chrétien réel ne peut
s’en passer sans subir des conséquences malheureuses à
sa foi. Si nous n’avons pas recours à ce moyen de grâce,
nous n’avons pas le droit de blâmer Dieu pour les
malheurs qui nous arrivent. Nous devons plutôt nous
considérer comme les seuls et uniques responsables quant
au refus d’utiliser proprement ce moyen fondamental à
notre foi (Rom. 10 :17). Ceux qui refusent de la lire
régulièrement sur la base qu’ils l’ont déjà lus, et que
depuis la Parole demeure en leur cœur et qu’ils n’ont
plus besoin de s’en nourrir continuellement,
s’illusionnent et se séduisent eux-mêmes, car la
Présence de Christ en nous répond par nécessité à la
Présence de Christ en sa Parole. Ils témoignent ainsi
qu’ils sont sous l’emprise du malin et qu’ils préfèrent
les choses de ce monde plutôt que celles de la gloire
céleste. Si Dieu ne leur accorde la repentance, ils
récolteront le malheur et la misère toute leur vie, et
cela de leur propre faute. Ils seront sauvés, mais
«comme par le feu» (1 Cor. 3 :10-15).
A cause de sa nature dynamique, la
valeur et le but que Dieu assigne à la Bible ne seront
jamais sous-estimés. C’est ici que Dieu nous console et
nous exhorte sans cesse. Déjà dans l’Ancien Testament (Deut.
17 :19) Dieu nous exhortait à son étude. Dans le Nouveau
Testament, les gens de la ville de Berée sont loués pour
le fait qu’ils étudiaient l’Écriture pour éprouver la
prédication de l’apôtre Paul (Ac. 17 :11). Jésus déclare
au sujet de l’Écriture (Jean 5 :39) que nous avons
besoin d’elle pour les raisons suivantes : a) elle
nourrit notre foi (1 Pierre 2 :2); b) elle seule nous
accorde la lumière et la sagesse lors de notre séjour
ici-bas, «ta Parole donne la vie», écrit l’auteur de
Psm. 119 :130; c) elle purifie nos vies si nous la
prenons au sérieux (Jean 15 :3); d) elle nous rend
capable de faire face à tous les problèmes de
l’existence avec courage et dans l’espérance (Rom.
15 :4).
Essentiellement en vue de notre
croissance spirituelle, nous aurons à écouter la Bible,
surtout lorsque la Parole de Dieu est proclamée.
Ensuite, nous l’étudierons dans des réunions de frères,
et nous en discuterons dans la société. De même, nous
aurons grand soin de la lire en famille, lors des
cultes, comme faisant partie vitale de nos foyers. Une
grande importance sera aussi accordée à la lecture et à
la méditation personnelle sur son contenu. Seuls ceux
qui sont sérieux et s’appliquent à apprendre et à
connaître la volonté de Dieu à travers l’Écriture
peuvent s’attendre des bénédictions sur leur vie. Selon
l’Écriture, le pouvoir qui résistera en nous au péché et
à la malédiction, et qui nous permettra de croître dans
la connaissance de la grâce, nous est accordé par la
Sainte Présence de Christ. Non seulement l’Esprit de
Christ a créé une vie nouvelle, mais encore il l’amène
vers son accomplissement. Sans l’Esprit et la Parole
nous ne pouvons rien faire, car de là nous obtenons les
bénédictions et les grâces qui nous ont été acquises
lors de la Rédemption, et dans l’interaction entre
l’Esprit et la Parole nous avons la vie éternelle.
A Christ seul soit la Gloire
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