La Présence réelle et constante

 

de Jésus-Christ

 

par Jean leDuc

 

 

 

 

 


 

CHAPITRE 1

LE PROLONGEMENT DE JÉSUS-CHRIST

CHAPITRE 2

L’UNION MYSTIQUE

CHAPITRE 3

FAUSSES CONCEPTIONS DE L’UNION MYSTIQUE

CHAPITRE 4

LA PRÉSENCE DANS L’INSPIRATION

CHAPITRE 5

LA PRÉSENCE DANS L’OPPRESSION


 

CHAPITRE 1

LE PROLONGEMENT DE JÉSUS-CHRIST

Les paroles d’ouvertures de l’Évangile de Matthieu, «Le livre de la généalogie de Jésus-Christ», représentent non seulement l’en-tête de ce récit glorieux, mais aussi de tout le contenu sacré de la Parole de Dieu, particulièrement des quatre Évangiles. Ces paroles retrouveraient leur équivalence dans les expressions modernes de «mémoire ou biographie» de Jésus-Christ. Mais lorsque nous voyons les paroles de fermeture de ce premier Évangile, «Et voici, JE SUIS toujours avec vous jusqu’à la fin du monde» (Matt. 28 :20), nous ne pouvons faire autre que de nous empêcher de les désigner comme des mémoires ou des résidus textuels de Jésus-Christ, mais comme des paroles vivantes de sa Présence. C’est avec raison qu’on peut nommer les Évangiles «les Galeries du Roi», car ce sont dans «les Couloirs de la Gloire» que nous marchons avec Christ et ses disciples et que nous participons activement à son ministère. C’est dans la maison des sa Présence que nous recevons ses instructions, et c’est dans la poussière de l’humiliation que nous recevons sa consolation. Dans la solennité de son apparence, il parle à notre cœur d’une voix audible qui émue notre esprit, et ses paroles inspirées pénètrent au plus profond de notre âme pour nous transformer. Qui oserait dire que l’Écriture ne respire pas de Dieu, qu’elle n’est point imbue de sa Sainte Présence, car en elle nous avons la vie et par elle nous recevons sa Présence en nous.

 

Le dernier mot de l’Évangile est une promesse infaillible : «Et voici, JE SUIS avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde». Rien de ce que Jésus ordonne aux disciples ne serait possible s’il n’était avec eux. Étrange parole, que Lui seul peut prononcer, car au moment où il s’en va, il annonce qu’il reste avec eux ! Il est bien vrai qu’il va partir à son ascension lorsqu’il sera exalté dans la gloire de Dieu, et que personne ne le verra plus jusqu’à son retour ou plutôt jusqu’à son apparition. C’est une des raisons pour laquelle l’Église même ne doit pas tenter de conserver, sous aucune forme, «sa présence corporelle» ou symbolique. Mais il est aussi certain que le Saint-Esprit envoyé à la Pentecôte sera la présence continuelle de Jésus auprès des croyants dans l’Église des élus, qui est son corps. Et il en sera ainsi jusqu’à la fin «des siècles», c’est à dire jusqu’à ce que vienne le jour où il mettra fin à l’histoire séculaire de l’humanité, pour instaurer «le siècle à venir» où les croyants «le verront tel qu’il est» (1 Jean 3 :2). Désormais, tout est accompli par celui qui est venu et qui viendra. Entre-temps, le Seigneur Jésus ne laisse pas ses disciples orphelins (Jean 14 :18). Celui qui était et qui vient est aussi celui qui est (Apoc. 1 :4,8; 4 :8). JE SUIS avec vous tous les jours. C’est là la parole du «Tout-Puissant» (Gen. 17 :1; Ex. 3 :14,15; Jug. 6 :12). En Jésus c’est le Dieu vivant de toute la Bible qui répète pour la dernière fois avant la fin des temps et jusqu’à ce qu’il vienne : «JE SUIS avec vous…». Ainsi l’Évangile s’achève par la parole même qui l’a inauguré : «On l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous» (Matt. 1 :23)!

 

- LA SAINTE PRÉSENCE DE CHRIST :

La vérité essentielle qu’il convient de dégager de ce qui vient d’être dit, est que dans la présence spirituelle, invisible, mais réelle du Seigneur Jésus-Christ, nous puisons une ferme certitude de communion avec lui qui est notre seule source d’encouragement. En l’absence physique du Seigneur Jésus, l’Écriture nous indique que le Saint-Esprit prend la relève. A bien des regards, «le discours d’adieux» du Seigneur Jésus dans l’Évangile de Jean (chapitres 14-16) constitue le sanctuaire, le lieu très-saint de la Présence divine où nous rencontrons dans toute sa majesté et dans son œuvre magistrale la Personne de l’Esprit. Mettons en mémoire pour le moment que l’article qui précède le terme «Esprit» dans le grec original est invariablement au masculin. Cette précision ne relève pas d’un détail secondaire. Elle atteste que l’Esprit, loin d’être une puissance neutre, est une Personne divine. Ce n’est pas à une influence spirituelle, mais à une personnalité spirituelle que nous avons affaire. Jésus qui lui rend témoignage le traite au masculin. Dans le grec original il est nommé «PARACLÉTOS». Toujours dans l’original, les articles ou les pronoms qui l’accompagnent, «EKEINOS, AUTOS», sont invariablement du genre masculin. Ceci enlève toutes prétentions à ceux qui disent que Dieu est neutre ou qu’il a un côté féminin. L’Esprit est l’assistant accordé à l’Église naissante des élus qui se trouvera bientôt privée, après le départ du Seigneur, de la présence physique de Celui-ci. Mais, chose merveilleuse, l’Esprit ne viendra pas comme son Substitut, comme la troisième personne d’une trinité chimérique et spéculative, mais comme la Personne même du Seigneur Jésus-Christ dans un caractère d’opération différent. Selon l’apôtre Paul, il n’existe pas de différence qualitative, de nature ou de personne, entre le Seigneur Jésus-Christ et le Saint-Esprit (Rom. 8 :9; 1 Cor. 15 :45; 2 Cor. 3 :17). Dans son Épître aux Éphésiens, Paul déclare cette glorieuse vérité, à savoir «qu’il y a un seul corps, un seul Esprit, un seul Seigneur, un seul Dieu et Père de tous», bref, une seule Personne dans la divinité. Dans un passage contesté par ceux qui n’ont pas reçu la révélation céleste, l’apôtre Jean témoigne de la même chose : «Car il y en a trois dans le ciel qui rendent témoignage, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit; et ces trois-là ne sont qu’un» (1 Jean 5 :7). C’est dans le plus profond recueillement que nous réalisons que l’article «un» est l’antonyme ou le contraire de «plusieurs», et que nous nous approchons de sa divine Personne. En admettant ce point fondamental, nous obtenons avec Jean, la glorieuse révélation que la Personne unique de Jésus-Christ est le seul Dieu véritable, et que nous devons nous garder d’en faire des idoles, c’est à dire «des fausses représentations de Dieu en deux ou trois personnes», car il y a une seule Personne en Dieu. Le prophète Ésaïe avait prévu la même vérité dans sa célèbre prophétie : «Car un enfant nous est né, un Fils nous est donné, et l’empire est mis sur son épaule : on l’appellera l’Admirable, le Conseiller, le Dieu fort, le Père d’éternité, le Prince de la paix» (És. 9 :5). Non seulement voyons-nous clairement et incontestablement dans ce passage que le Fils est le même que «le Père d’éternité», mais aussi que le mot «Conseiller» dans cette prophétie correspond exactement à la signification de «PARACLÉTOS» que plusieurs versions ont traduit par «Consolateur». Ceci est encore plus évident lorsque nous considérons que dans le Hébreu original, le mot pour «Conseiller» est «YÂATS» et que ce terme signifie «aviser, conseiller, avocat, défenseur», rejoignant ainsi sa traduction grecque de «PARACLÉTOS» qui signifie «intercéder, encourager, avocat, soulager, compenser». Or le mot «avocat» qui se trouve dans le Hébreu comme dans le Grec signifie «Conseiller» et «Médiateur». Ce fait est signifiant en ce que l’Écriture affirme que Jésus est «l’Avocat» (1 Jean 2 :1) et qu’il est le seul «Médiateur» (1 Tim. 2 :5).

 

En ce qui concerne l’expression «Saint-Esprit», il semblerait que les traducteurs de la célèbre Bible anglaise, la King-James, ont compris quelque chose par rapport à ce sujet qui a échappé aux traducteurs francophones. Dans plusieurs passage, la Bible anglaise traduit «Saint-Esprit» par «Holy-Ghost», ce qui correspond dans notre langue à «Sainte-Présence». Nous avons donc l’évidence indéniable que le Saint-Esprit n’est nul autre que «la Sainte-Présence» du Seigneur Jésus lui-même dans «le prolongement» de son ministère glorieux. Ceci est confirmé par le Seigneur Jésus dans son message d’adieux à ses disciples, lorsque après avoir dit : «Et je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur», il ajoute «Je ne vous laisserai point orphelins; je viendrai vers vous… En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous» (Jean 14 :16,18,20). Dans le Grec, l’expression «je viendrai vers vous» nous indique que le verbe «venir» ou «ERCHOMAλ signifie «revenir, se prolonger, se perpétuer». Dans cet optique, nous voyons que «ce jour là» mentionné par le Seigneur Jésus, n’est nul autre que «le jour de la Pentecôte» lorsque le Saint-Esprit ou la Sainte-Présence de Christ vint habiter en ses disciples (Ac. 2 :1,4,38). Il est significatif aussi que Jésus dit à ses disciples qu’en recevant le Saint-Esprit qu’ils seraient ses témoins (Ac. 1 :8), car le mot «témoins» ou «MARTUS» dans le Grec signifie «une re-présence» accompagnée de souffrances, d’afflictions et d’épreuves de toutes sortes. Il n’y a donc aucun doute que le retour de Jésus se produisit officiellement «le jour de la Pentecôte», jour dans lequel nous voyons la réalisation de ses paroles : «Et voici, JE SUIS avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde» (Matt. 28 :20). Nous ne devons donc plus attendre son retour, mais son apparition glorieuse au temps désigné.

 

- LE BAPTÊME DU SAINT-ESPRIT :

Quelle fut donc la base sur laquelle le Saint-Esprit a été premièrement reçu du Seigneur Jésus pour qu’il le répande (verser) sur son peuple, et que signifie cela lorsque nous considérons que l’Esprit était déjà en Christ lors de son ministère terrestre? L’apôtre Pierre nous affirme que ce fut par son ascension au ciel que le Seigneur Jésus reçu la promesse du Saint-Esprit (Ac. 2 :33). Ce passage nous montre clairement que le Saint-Esprit a été répandu (versé) parce que le Seigneur Jésus a été exalté. Mais que signifie que Jésus a reçu le Saint-Esprit s’il est lui-même le Saint-Esprit, comment pouvons-nous réconcilier cela avec sa Sainte-Présence par laquelle il habite le cœur de ses élus? Or, à l’ascension, la nature humaine de Christ, glorifiée à sa résurrection, subit un changement de condition par laquelle elle passe dans la pleine jouissance des attributs divins et devient omniprésente. Le Seigneur Jésus inaugure ainsi son œuvre d’intercession par l’assimilation de ses deux natures, humaine et divine, qui forme le Nouvel Homme. Sous cette nouvelle forme d’existence qui est omniprésente, le Seigneur Jésus vient habiter pleinement le cœur de ses élus. Cette exaltation de Christ est la révélation qu’il a été placé sur le trône de la majesté divine où il gouverne présentement avec puissance et par sa Présence immédiate; elle est la confirmation de sa Royauté. Ainsi, le but de la Pentecôte est de prouver la Souveraineté de Jésus-Christ, et d’établir son Royaume par des représentants qui sont remplis de sa Sainte-Présence. Ces re-présences de Christ garantissent l’accroissement du corps, dans lequel entre par la foi, seul ceux qui ont été prédestinés avant la fondation du monde (Ac. 13 :48; Éph. 1 :4-7, 11-13). Cette plénitude de la Présence de Christ en nous est ce qui est nommé «le Baptême du Saint-Esprit», c’est à dire le réveil ou la réalisation que Christ est en nous et que nous sommes en Lui pour l’éternité (Jean 14 :17,20). Que le Baptême du Saint-Esprit est l’expérience initiale de la conversion et non une seconde expérience ou deuxième bénédiction, est fortement attesté par l’Écriture dans Ac. 2 :39. Il est l’appel irrésistible de la grâce qui confirme notre régénération, fruit de l’élection, et qui produit en nous la foi ou la confiance certaine en la glorieuse Présence de Christ en nous. Cela se voit aussi dans le terme «PARACLÉTOS» qui est un mot composé de «PARA» ou «en haut, au-dessus», et de «KLETOS» ou «appelé, invité». Dans ce sens, le Baptême de l’Esprit correspond à notre «régénération d’en haut» qui est la signification originale de l’expression «nouvelle naissance» (Jean 3 :3,5; 1 Pierre 1 :23). Le Baptême de l’Esprit est donc le mouvement initial du salut par la grâce qui enfanta l’Église (Ac. 1 :5; 11 :16).

 

Il est intéressant aussi de remarquer que dans le grec, le mot «Église» ou «EKKLÉSIA» est un mot composé qui signifie «appelé hors de», expression qui peut être traduite par «les appelés à renaître». Il est merveilleux de voir que cela correspond à la renaissance de Christ en nous sous une différente forme d’existence, et que sa Brillante Présence est la puissance qui nous «régénère d’en haut» pour propager son appel à ses élus de génération en génération. Selon l’Écriture, «être baptisé de l’Esprit» signifie «être baptisé au nom de Jésus» (Ac. 2 :38; 19 :5), c’est à dire de participer par la foi dans son expiation vicariale sur la croix, d’être engagé ou introduit dans sa mort afin de renaître avec Lui dans sa résurrection (Matt. 20 :22,23; Marc 10 :38,39; Rom. 6 :3,4; Gal. 3 :27), et de former un seul corps (1 Cor. 12 :13) en lequel Christ dévoile sa Sainte-Présence par laquelle la splendeur de sa lumière continue à luire dans les ténèbres de ce monde (2 Cor. 4 :6,7; 1 Pierre 2 :9; 2 Pierre 1 :19). Ceci est le baptême réel, non un symbole ou un rituel de purification par l’eau comme on voit se pratiquer dans toutes les églises, «mais l’engagement d’une bonne conscience qui nous sauve maintenant» (1 Pierre 3 :21). Aussi, il est faux de dire que le mot «baptême» signifie «immersion», car il est clair selon l’Écriture que l’Esprit a été «répandu», terme qui correspond à «verser» et non à «immerger» (Ézch. 36 :25-27; Ac. 1 :5; 2 :3,4). Le fait que les disciples furent «remplis du Saint-Esprit» est l’évidence irréfutable d’une effusion et non d’une immersion. Dire qu’un croyant serait immergé dans l’Esprit serait blasphémer contre le Saint-Esprit, et nous savons que de nos jours plusieurs sont coupables de ce péché impardonnable, c’est à dire de ceux qui consciemment en connaissance de cause savent que l’effusion est le baptême réel de l’Esprit, mais s’y opposent en imposant une doctrine qui est complètement étrangère à l’Écriture. Nous pouvons dire de ceux-ci qu’ils sont immergés dans leur égarement et qu’ils seront plongés dans la perdition éternelle. Ajoutons à ces réprouvés ceux qui singent les dons de l’Esprit comme le parler en langues, la prophétie, la guérison, l’exorcisme, phénomènes particuliers qui furent réservés à l’enfance de l’Église et qui furent les signes de la confirmation de l’apostolat des premiers apôtres (Marc 16 :14-20; Matt. 7 :15-23; 2 Thess. 2 :9-12).

 

Résumons le contenu du prolongement de Jésus-Christ en disant que l’expérience de la Pentecôte est la glorieuse révélation de Christ en nous, l’espérance de la gloire. Elle est une expérience unique dans l’histoire chrétienne à laquelle s’ajoutent tous ceux qui ont été destinés à croire (Ac. 2 :47; 13 :48). Non pas qu’ils sont donné les dons miraculeux comme les premiers disciple, mais dans le sens que le Seigneur Jésus revient chaque fois qu’un pécheur élu est convertit par la puissance d’en haut au moyen des paroles de ceux en qui demeure sa Brillante-Présence (Jean 17 :20-24; Ac. 2 :38,39) qui les transformera à son image lors de son apparition finale.

 

CHAPITRE 2

L’UNION MYSTIQUE

La merveilleuse union de Dieu avec le croyant lors de la manifestation de son salut est appelée union spirituelle ou union mystique (1 Cor. 6 :17; Éph. 5 :30-32). La justification par la foi dans l’expiation vicariale de Christ est l’évidence que nous sommes introduit dans l’union mystique par laquelle Christ vient habiter en nous (Gal. 3 :2; Éph. 3 :17; Jean 14 :23; 1 Cor. 3 :16; 6 :19). Il nous faut comprendre que la foi est une des bénédictions de l’Alliance qui découlent de la plénitude de Christ. Elle n’est pas une condition que l’homme doit remplir par sa propre force pour pouvoir entrer en relation vivante avec le Seigneur Jésus-Christ. La foi est avant toutes choses un don de Dieu (Éph. 2 :8), et en ce sens elle fait partie de l’union mystique.

 

Dans le contexte de la prédestination, l’union mystique est une habitation particulière, distincte de la présence générale de Dieu dans la création, puisque Dieu habite essentiellement et uniquement dans ses élus. Mais elle n’est point la transformation panthéiste de l’essence du croyant en essence divine. S’il est vrai que l’union mystique ne transforme pas la substance du chrétien en substance divine comme l’ont affirmé les mystiques de tous les temps, pourtant il faut maintenir, conformément à l’Écriture, que c’est Christ lui-même qui habite le croyant et qui transforme sa nature humaine pécheresse en une nouvelle nature, dont l’apogée se réalisera lors de son apparition au renouvellement de toutes choses. Il importe de souligner que le pécheur élu ne peut recevoir les bénéfices du salut dans l’œuvre de rédemption de Christ sans être en union avec Lui. Ceci nous porte à décrire l’union mystique comme étant cette faculté particulière du Baptême de l’Esprit par laquelle l’Esprit de Dieu se joint à l’esprit de l’élu comme par le lien du mariage, l’élu recevant ainsi tous les bénéfices des mérites de Christ et de sa grâce merveilleuse qui le soutient tout le long de sa vie. Ainsi, «l’Esprit témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu» (Rom. 8 :16), et si «par sa lumière nous voyons la lumière» (Psm. 36 :9), il en advient que l’Esprit en nous témoigne aussi à notre esprit de sa Présence en nos frères et dans sa Parole inspirée (2 Tim. 3 :16). De même nous obtenons le discernement nécessaire pour reconnaître la vérité, ainsi que toutes choses et tous ceux qui sont de Dieu.

 

- CONJONCTION DE LA SAINTE-PRÉSENCE :

L’union mystique avec Christ forme une partie essentielle de l’expérience chrétienne. Dans son sens large, cet aspect de notre expérience englobera presque tous les autres. Tous les dons de la Nouvelle Alliance découlent par conséquent ce cette union avec Celui qui en est le Médiateur. Par l’Esprit de sa Présence, Christ nous unit à lui et nous communique ses grâces. L’union de vie qui est l’Alliance de la grâce est réalisée de manière subjective par l’opération de la Sainte-Présence de Christ en nous et de Christ en sa Parole vivante ou inspirée. Cette conjonction de la Brillante Présence est la source du prolongement du ministère de la grâce. Lorsque Christ gagna le salut pour son peuple et qu’il fit l’acquisition des bénédictions du salut, son œuvre continua au-delà de la croix. Dans le décret du conseil de rédemption, il accepta de mettre son peuple en possessions de ses bienfaits. Il le fait par l’opération de son Esprit, lequel prend tout ce qui est en Christ et nous le donne inconditionnellement. Dans ce sens, toute la vie de Christ, particulièrement de son baptême à son ascension, est un ministère vicarial. Étant notre substitut, nous sommes en Lui dans son baptême par Jean, nous sommes en Lui dans les épreuves de la tentation dans le désert, nous sommes en Lui dans sa transfiguration, nous sommes en Lui dans les souffrances de Gethsémané, et nous sommes en Lui dans sa mort sur la croix, dans sa résurrection et dans son ascension. Bref, nous sommes en Lui dans sa complète et parfaite obéissance à toute la loi de laquelle il nous a délivrés. Cependant, nous ne devons pas comprendre cette réalisation subjective de l’union mystique uniquement d’une manière individuelle. Sûrement elle s’applique individuellement à chaque élu, mais il faut la comprendre aussi objectivement. Dans ce sens, la totalité de l’Église des élus est en Lui, elle a pris naissance de Lui qui est la Tête de son corps. Dans le décret éternel du Conseil des élus, il ne s’agit pas d’un mécanisme dans lequel les parties précèdent l’ensemble, mais d’un organisme dans lequel c’est la totalité qui précède les parties. Toutefois, dans le décret temporel de l’incarnation du corps de Christ, les parties sont issues de Christ grâce à l’œuvre génératrice de la Sainte-Présence et, ensuite, elles continuent dans une relation vivante avec Lui par sa puissance et sous sa direction. C’est sur cette relation organique que Jésus attire l’attention en disant : «JE SUIS le Cep et vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire» (Jean 15 :5). Cette union transcende toutes choses dans l’intimité de son bien, dans la puissance transformante de son influence, et dans l’excellence de ses conséquences. Il s’agit d’une union organique, d’une union vitale, d’une union effectuée par la médiation de la Sainte-Présence, d’une union impliquant une action réciproque d’amour inconditionnel, l’acte initial étant celui de Christ qui s’unit au fidèle, l’acte second étant le fidèle qui s’unit à Christ par la foi qui lui a été donnée, d’une union personnelle qui s’applique à chaque élu individuellement, enfin, d’une union qui transforme puisque le croyant est transformé à l’image de Christ. Puisque le croyant est une nouvelle créature (2 Cor. 5 :17) et qu’il est justifié seulement en Christ (Ac. 13 :39), l’union avec Lui précède logiquement, selon l’élection, la régénération et la justification par la foi, quoique chronologiquement le moment que nous sommes unis à Christ est aussi le même moment de notre régénération et de notre justification.

 

- UNE NOUVELLE CRÉATION :

Actuellement, c’est la Sainte-Présence qui effectue la régénération des élus dans l’union mystique. La Présence de Christ en nous fait du vieil homme déchu une nouvelle création. Grâce à sa Présence active, le fidèle fait mourir les œuvres mortelles de la chair afin de porter des fruits dignes de l’appel qu’il a reçu. L’Esprit l’habite et le remplit tout entier. Il est l’Esprit de la foi et fait naître la foi envers Christ. Par son appel irrésistible, il invite sans cesse les pécheurs élus aux sources du salut, à la conversion et à la repentance. Lorsqu’il agit et qu’il parle, c’est pour révéler Christ en nous et en sa Parole inspirée. Il témoigne afin que l’amour de Dieu, c’est à dire la grâce du Seigneur Jésus-Christ, puisse briller dans tout son éclat. Il applique à l’élu les bénéfices résultant de la mort et de la résurrection de Christ, ainsi que ceux de son ascension. C’est dans les trésors de la divinité de Christ qu’il puise. Il prend possession de notre personne dans sa totalité, et ainsi il préside à toute notre destinée.

 

Il existe définitivement un rapport précis entre le salut achevé en Christ et l’application de celui-ci par sa Sainte-Présence dans l’union mystique. L’Esprit qui applique le salut dans notre vie lorsque nous sommes «baptisés de l’Esprit» ou selon l’original «engagés ou introduit dans la Sainte-Présence» par son effusion, est Celui qui fonde l’Église des élus. Il forme une nouvelle unité organique, c’est à dire «une nouvelle création» à partir de ceux qui ont été choisis pour être au bénéfice de la rédemption. Actifs lors de la Création (Gen. 1 :2), l’Esprit reste actif lors de la rédemption qui est la source de la nouvelle création. Son rôle est déterminant dans les deux cas. La Sainte-Présence engendre une nouvelle race céleste et éternelle dans la gloire de la majesté divine par un retour à sa position originale dans le Conseil de Dieu qui est l’assemblée des élus ou le Corps de Christ préexistant. Ceci est déterminé par le fait que Christ, étant éternel, n’est pas une Tête sans Corps ni un Corps sans Tête. D’éternité en éternité le Corps de Christ est glorifié de l’onction qui vient de sa Tête. La seule distinction, par rapport à son origine, est que le Corps des élus est donné une nouvelle forme d’existence qui dans son ensemble forme le Nouvel Homme dont Christ est le premier et le Chef de la Nouvelle Création.

 

La manifestation de la Sainte-Présence dans l’union mystique agit sur le cœur qui est le centre ou l’organe perceptif de la conscience ou de l’âme. Elle fournit le fondement à toute manifestation de vie spirituelle. Comme Esprit de liberté, l’Esprit de la Présence n’a aucun rapport avec le fondement d’une structure religieuse quelconque. En fait, le dicton «Dieu est partout sauf dans les églises» porte un sens profond de cette vérité. La particularité de l’Esprit est de demeurer, non dans des organisations spirituelles, mais dans le cœur des élus pour leur donner l’impulsion nécessaire à une soumission constante au Roi des rois qui habite en eux. Certes, on se rend compte qu’il s’agit d’une action mystérieuse, mais en l’occurrence ce mystère ne relève d’aucune énigme. Il est plutôt le mystère divin de la transcendance. Souvent, l’effet produit par l’Esprit dans l’union mystique reste inexplicable, du fait qu’il relève du domaine céleste et qu’il contraste avec l’ordre humain terrestre. Chose certaine, sa Présence se manifeste dans la transformation totale de la personne. Quoique la Sainte-Présence s’empare de la personne humaine, sa divinité et sa majesté ne se confondent pas à l’homme mortel et pécheur. La volonté de Dieu s’y exprime parfaitement, mais elle n’équivaut aucunement à toute sa splendeur. Cette révélation totale est désignée pour le jour de l’apparition finale de Christ, lorsque les élus seront tous transformés en son image. Le Seigneur Jésus-Christ poursuit son œuvre durant l’intervalle qui s’étend entre son état actuel d’exaltation lors de son ascension et sa dernière apparition dans le monde pour juger les nations et établir son Royaume éternel. Cet intervalle est ce que l’Écriture nomme «le règne de mille ans» (Apoc. 20 :4) ou le règne de la grâce (2 Pierre 3 :8,9,15). La condition indispensable d’entrée dans le Royaume est une vie transformée par l’Esprit (Jean 3 :5-8). L’effusion du Saint-Esprit ou de la Sainte-Présence à la Pentecôte a inauguré la nouvelle économie du salut. Le «Baptême du Saint-Esprit» ou «engagement de la Sainte-Présence» est le salut initial du croyant lors de sa conversion. Ceux qui divisent le moment de la nouvelle naissance à la conversion du moment du Baptême de l’Esprit pour en faire une deuxième expérience, se divisent eux-mêmes du salut à leur propre perte car ils outragent l’Esprit de la grâce (Héb. 10 :29).

 

CHAPITRE 3

FAUSSES CONCEPTIONS DE L’UNION MYSTIQUE

Il existe plusieurs points erronés de l’union mystique, desquels nous devons prendre garde et combattre avec toutes les armes de la foi. Les erreurs sur ce point doctrinal essentiel ne doivent pas être considérées comme étant inconséquentes ou sans importance, car elles sont une menace réelle à une bonne compréhension de la vie chrétienne.

 

1- L’ERREUR DU RATIONALISME :

Fondés sur la raison ou l’intelligence humaine qui en détermine les éléments, les Rationalistes identifient l’union mystique avec l’union de Christ comme «LOGOS» avec toute la création ou avec l’omniprésence de Dieu dans tous les esprits humains. Selon ce concept, tous les hommes seraient enfants de Dieu et l’Esprit de Christ serait en tous et chacun. Ils déclarent que l’omniprésence de Christ dans la nature serait l’évidence de son omniprésence dans la nature humaine. Un homme pourrait ainsi être en dehors de Christ, mais Christ ne serait jamais en dehors de lui. Ainsi Christ n’abandonnerait point ceux qui le rejettent. Ce point de vue de l’union mystique est dérobé de toute signification du salut. La foi n’est plus nécessaire, ni l’expiation vicariale, ni la repentance, ni la régénération, ni la justification, ni la sanctification, mais seulement l’imagination chimérique de leur hypothèse.

 

2- L’ERREUR DU MYSTICISME :

Une autre erreur dangereuse est celle des Mystiques qui voient dans l’union mystique l’identification totale du croyant à Christ. Selon ce point de vue il y a une union d’essence en laquelle la personnalité du croyant est assimilée à Christ au point qu’il n’y a plus deux personnes mais une seule. Un de ces extrémistes n’a pas hésité à déclarer : «Je suis Jésus-Christ, la Parole vivante de Dieu. Je vous ai racheté par mes souffrances sans péchés». Ce point de vue se retrouve particulièrement au niveau de la Métaphysique et du mouvement Nouvel-Âge.

 

3- L’ERREUR DES SOCINIENS ET DES ARMINIENS :

Tout un autre extrême se retrouve dans les enseignements des Sociniens et des Arminiens. Ceux-ci représente l’union mystique comme une simple union morale, ou une union d’amour et de sympathie qui existerait entre deux amis. Une telle union n’implique aucune interpénétration de la vie de Christ et de celle du croyant. Ce point de vue, surtout chez les Arminiens, est marqué d’un sentimentalisme religieux qui est malsain et pernicieux. Selon eux, Dieu aime tous les hommes sans exception, mais il n’aime point leurs péchés, contrairement à ce que dit l’Écriture : «Les orgueilleux ne subsisteront point devant toi; tu as toujours haï tous les ouvriers d’iniquité» (Psm. 5 :5). Leur concept de l’union mystique consiste seulement en une adhérence qui n’est que d’affection, et d’une acceptance impétueuse du message du Royaume de Dieu. Une telle union ne nécessite point la Présence de Christ en nous. Elle est marquée surtout par des influences psychologiques manipulées par des dirigeants spirituels sans scrupules, dans le but de produire certains résultats voulus qui n’ont qu’une apparence de conversion.

 

4- L’ERREUR DES EXTATIQUES :

La tendance de nos jours est à souligner un prétendu aspect positif de zèle qui caractérise les participants de la pneumatologie. Cependant, si les célébrations cultuelles chez ces derniers ne manquent pas de chaleur et d’excitation, il n’est pas exact qu’elles s’inspirent uniquement des données bibliques. Il serait plus précis de dire qu’ils ne manquent pas de chaleur humaine et d’excitation charnelle avec une émotivité à fleur de peau. Nous devons prendre garde à la séduction que présentent l’exubérance et les explosions émotionnelles qui sont loin de la réalité biblique. Nous avons raison de déplorer ces mouvements extatiques que nous retrouvons chez les Pentecôtistes, les Charismatiques, et chez plusieurs groupes inter ou non dénominationnelles. L’essentiel de ces mouvements consiste en la conviction d’une expérience spéciale qu’on prétend venir du Saint-Esprit, mais qui est différente de celle de la conversion. Parler d’un baptême de l’Esprit qui interviendrait après la conversion témoigne d’une division de l’union mystique. Cette position obscurcit totalement, pour ne pas dire qu’elle nie ouvertement, la plénitude du salut obtenu par Christ. Leur baptême de l’Esprit donne plutôt l’évidence d’un baptême des esprits reconnu comme un «baptême de démons» par plusieurs exégètes bibliques. De ce fait, ces mouvements sont accusés justement d’instabilité mentale et même de possession démoniaque.

 

5- L’ERREUR DU SACREMENTALISME :

Définitivement la plus répandue, cette déviation donne une importance capitale à des symboles, rituels ou phénomènes religieux qui ont pour but soit la sanctification de celui ou celle qui en est l’objet, ou pour avoir une reconnaissance d’être membre d’une église ou dénomination quelconque. Dans plusieurs milieux on confère un caractère sacré aux éléments de ces symboles ou rituels, l’eau dans le baptême, le pain et le vin dans la Cène, qui frôle l’idolâtrie. Même si plusieurs les regardent uniquement comme des symboles, on en fait des rituels obligatoires pour devenir membre d’une église ou pour participer à des fonctions d’un caractère clos réservés uniquement à ceux qui les ont reçus. Ils sont les moyens par excellence de manipulations au sein des dénominations, qui les utilisent pour justifier leur existence et pour exploiter leurs membres. L’union mystique de la Présence de Christ est regardée comme s’appliquant de quelques façons, soit aux éléments ou soit au croyants qui y participent. Ceci est la plus pernicieuse de toutes les erreurs sur la nature de l’union mystique. Objectivement elle fait de la grâce de Dieu un élément substantiel, ou subjectivement elle prétend confirmer les bénédictions de la grâce sur le participant qui les regarde seulement comme un symbole ou un mémorial. Elle a tendance à rendre soit l’église, le ministre, ou le pasteur, dépositaire de la grâce qui est transmise soit aux éléments ou à la pratique des rituels. Pour toutes ces raisons et pour plusieurs autres, nous devons consacrer plus de place à ce sujet important.

 

Inutile de détailler les erreurs et les abominations du Catholicisme Romain – par rapport au Catholicisme Protestant. Le sacrilège de la Messe et le dieu galette du culte solaire des papistes ont été reconnus et condamnés par un grand nombre de chrétiens à travers l’histoire. Il s’agit plutôt ici de se concentrer sur les Moyens de Grâce du Protestantisme qui inclus les deux sacrements ou ordonnances du Baptême et de la Sainte-Cène nommée aussi le Repas du Seigneur et la Pâque Chrétienne. Bien que le terme «Moyen de Grâce» est employé par eux dans un sens plus large qui inclus les sacrements ou les ordonnances, il importe d’affirmer dès le début qu’il existe seulement cinq Moyens de Grâce réels dans les Écritures : 1) la Parole de Dieu; 2) la foi; 3) la prière; 4) la louange; 5) la communion fraternelle. Cela dit, le Protestantisme, incluant plusieurs groupes dissidents, ajoutent aux Moyens de Grâce certains moyens ou pratiques extérieurs par lesquels ils affirment que le Saint-Esprit préserve la foi. S’il est vrai que le Saint-Esprit engendre et fortifie la foi par les Moyens de Grâce mentionnés ci-haut, il en advient que ce n’est pas le cas avec le Baptême d’eau et le Repas du Seigneur, tels qu’ils sont compris généralement. Le concept des sacrements ou ordonnances est une offense sérieuse à l’union mystique de la Sainte-Présence de Christ en nous, si non un blasphème dangereux. Selon le Protestantisme, la définition d’un sacrement est «une ordonnance Sainte de Dieu, instituée par le Christ, dans laquelle, par un signe visible ou sensible, la grâce de Dieu est représentée et appliquée aux croyants. Ceux-ci expriment en retour leur foi et leur obéissance envers Dieu en y participant activement d’une foi sincère». Or, non seulement que les sacrements ou ordonnances ne sont pas nécessaire au salut, le Saint-Esprit n’a besoin d’aucun intermédiaire pour appliquer sa grâce. En disant qu’un croyant doit exprimer sa foi et son obéissance en participant aux sacrements ou ordonnances, ce concept tombe dans l’Arminianisme dont l’enseignement est de plaire à Dieu par son obéissance. Comme signe extérieur, seul la Parole de Dieu peut engendrer le moyen de la foi par laquelle nous recevons la grâce, et cela est un don gratuit de Dieu qui n’a aucun rapport avec l’obéissance de l’individuel (Rom. 10 :17; Éph. 2 :8). Personne ne peut contribuer quoi que ce soit ni coopérer avec l’Esprit pour recevoir la grâce. L’Esprit se sert aussi de la prière, de la louange, et de la communion fraternelle pour que nous récoltions les bénédictions qui découlent de la grâce. Ceux-ci n’engendrent pas la foi mais la fortifie. Les sacrements ou ordonnances sont non seulement inutiles dans ce domaine, ils entravent la foi en remettant le croyant sous des pratiques issues de la loi, et s’opposent au ministère vicarial de Christ qui a été baptisé à notre place et qui a participé au repas de la Pâque à notre place. Prétendre que Christ a institué ces rituels après nous avoir délivré de la loi et de ses ordonnances (Col. 2 :14), est une déviation sérieuse par rapport à la foi, si non un renversement complet de la foi même que l’Écriture nomme «une apostasie».

 

a) Le Baptême d’eau :

On dit qu’après sa résurrection, Christ a institué le baptême d’eau. Les passages principaux utilisés pour légitimer le rituel du baptême d’eau sont : Matt. 28 :19; Marc 16 :16. Il est dit que dans ces passages Jésus a chargé ses disciples de baptiser d’eau ceux qui venaient à la foi. Mais, comme il fut démontré souvent auparavant, on a beau regarder ces passages dans le Français, l’Anglais, le Grec, et l’Araméen et on y trouve aucune goutte d’eau. Pour voir un baptême d’eau dans ces passages il faut l’introduire dans le texte sous la base d’une conjecture, en d’autres mots il faut faire dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas. A vrai dire, la théologie des diverses églises et dénominations est remplie de telles conjectures. La subtilité de la légitimation du Baptême d’eau se trouve dans l’affirmation de plusieurs qu’il remplace la circoncision sous la loi (Col. 2 :11,12). Ici les embûches sont les mots «ensevelis» et «baptême». Le mot «ensevelis», que nous retrouvons aussi dans Rom. 6 :4, en porte plusieurs à la confusion et les prétentions sont nombreuses à ce niveau. Dans le Grec, le mot «ensevelis» est «SUNTHAPTÖ» et signifie «être enveloppé, caché en, unir avec, assimilé, être incorporé, être intégré, être absorbé, être identifié». Ces passages n’indiquent pas que nous avons été ensevelis avec Christ dans le tombeau, mais que nous avons été unis à Lui ou intégré en sa mort et sa résurrection. Nous avons été «incorporé» dans la mort de Christ, et Christ est mort sur la croix et non dans la tombe. Inverser cela serait renverser l’Évangile, et c’est exactement cela que font ceux qui pratiquent le baptême d’eau par immersion. Le gros du problème réside avec l’interprétation du mot «baptême». Le fait aussi que le mot «baptême» est un mot translittéré et non une traduction n’aide pas le cas. Nous avons tellement été conditionnés depuis des siècles par différentes religions à tendances chrétiennes, que notre esprit associe inconsciemment le mot baptême avec l’eau. Aussi, un des facteurs importants dans ce contexte est l’indolence de ceux qui se disent chrétiens. Ils veulent à tout prix éviter de se donner la peine de vérifier de tels sujets, et préfèrent suivre aveuglement l’enseignement de leur église ou de leur pasteur. Ils refusent de penser pour eux-mêmes de crainte d’offenser leurs dirigeants spirituels avec la vérité, ou d’être exclus de leur église pour avoir pris position contre leurs doctrines. Une telle indolence fait lever le cœur et plusieurs seront vomis de la bouche du Seigneur à cause de cela (Apoc. 3 :16). Or quand l’Écriture parle d’un baptême d’eau, elle ne manque pas de l’indiquer clairement (Luc 3 :16). Ce qui veut dire que l’expression «baptiser» n’implique pas toujours que de l’eau soit présente. Ce qui veut dire aussi que le mot «baptiser» détient une autre signification que celle qui lui est généralement attribuée. L’apôtre Pierre décrit clairement la signification du mot baptême comme «l’engagement d’une bonne conscience» (1 Pierre 3 :21), et non point un rituel de purification par l’eau. Comme nous voyons, les mots «baptême» et «engagement» sont interchangeables. Dans le Grec, la racine du mot «baptême» qui est «BAPTO» porte différentes nuances dont «ablution, blanchir, innocenter, expier, consacrer, laver, mouiller, tremper, plonger, immerger, baigner, noyer, abîmer, remplir, teindre». Mais dans le contexte de l’évidence que nous apporte l’apôtre Pierre, nous obtenons la réalisation que le mot «BAPTO» est un mot composé de «BA» et «APTO». Ce fut la pratique courante en utilisant des mots composés d’enlever une voyelle si celle-ci était suivie immédiatement d’une voyelle similaire. Ainsi «BA-APTO» devient «BAPTO», et il est intéressant de voir que «BA» signifie littéralement «un appel» et que «APTO» signifie «engager». Ce dernier porte aussi les nuances de «cri, allumer, enflammer, nouer, attacher, fixer, accrocher, lier, prendre, s’emparer, saisir». Nous entrons ainsi dans l’essence réelle du mot baptême, et nous voyons que le Seigneur Jésus n’a pas chargé ses disciples de baptiser d’eau «les nations» (Matt. 28 :19,20), ce qui serait un non-sens, mais de «les appeler à s’engager» dans la foi en son sacrifice expiatoire vicarial et en sa résurrection. En faisant ainsi, nous voyons que Marc 16 :16 dit : «Celui qui aura cru, et qui aura été ENGAGÉ, sera sauvé…». La structure grammaticale de ce passage nous indique que la foi est relié intrinsèquement à l’engagement, car c’est par la foi que nous sommes ENGAGÉS dans les mérites du sacrifice de Christ; nous avons été ENGAGÉS ou INTRODUIT dans sa mort et dans sa résurrection (Rom. 6 :3-5), nous sommes LIÉS à Lui par le fait qu’il est notre substitut.

 

Puisque tel est le cas, le baptême d’eau n’est plus d’aucune utilité, en fait, il n’a plus sa place dans l’économie de la grâce, rituellement ou symboliquement. Pour faire le point, il est important de remarquer que le baptême d’eau n’est pas un nouvel élément dans le Nouveau Testament qui apparaît à l’improviste comme le poil proverbial dans la soupe du Texte Sacré. Le fait que les pharisiens reprochèrent à Jean le Baptiste de baptiser (Jean 1 :24-26) est l’évidence qu’ils connaissaient déjà cette pratique. En plus, leur question, «Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es point le Christ, ni Élie, ni le prophète?», est l’indication que le baptême d’eau était déjà connu des prophètes de l’Ancien Testament. En fait, le contexte de Jean 3 :23-26 indique clairement que le baptême d’eau faisait partie des rituels de purification de la loi. La preuve de ceci se trouve dans Héb. 9 :10 où nous voyons dans le Grec que le mot «BAPTISMOÏS» ou «baptême» a été traduit par «ablutions», le terme étant au pluriel pour indiquer qu’il y avait plusieurs différents baptêmes ou ablutions sous la loi, comme l’indique aussi Héb. 6 :2. La forme ou mode d’application de l’eau est aussi décrite dans l’Ancien Testament. Dans la prophétie d’Ézéchiel, le mode est l’effusion (verser de l’eau), «je répandrai (verserai) sur vous des eaux nettes» (Ézch. 36 :25); dans la loi, le mode est l’aspersion, «tu feras aspersion sur eux de l’eau de purification» (Nom. 8 :5-7), les deux formes étant valides sous l’Ancienne Alliance. Le baptême d’eau détenait un caractère prophétique dont le but était d’annoncer la manifestation du Messie à Israël, et c’est exactement cela que Jean le Baptiste, le dernier des prophètes de l’Ancienne Alliance, déclare dans Jean 1 :31. En d’autres mots, à la manifestation de Jésus, le baptême d’eau avait accompli son but et n’était plus nécessaire. Que les premiers disciples continuèrent pour un temps à utiliser cette pratique, est tout simplement du au fait que la loi resta en vigueur du temps que le temple demeurait, jusqu’à sa destruction finale en l’an 70. Pour une période transitoire de quarante ans après la résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus, la loi et la grâce coexistèrent ensemble pour servir de signe aux Juifs que le Royaume de Dieu traversait les frontières d’Israël pour être annoncé aux Gentils. Les Juifs qui se convertissaient sous la grâce continuèrent quand même à observer la loi, mais ils n’imposèrent point cette pratique aux Gentils qui n’avaient aucun rapport avec la loi donnée à Moïse (Ac. 15 :4-29). Or, puisque Jésus a accompli parfaitement la loi pour nous comme notre substitut, et qu’il a aboli toutes ses ordonnances par son sacrifice sur la croix (Col. 2 :13-15), il est évident que le baptême d’eau qui faisait parti des ordonnances fut aboli aussi. Que le baptême d’eau continua d’être pratiqué après le départ des apôtres, fait parti de l’avertissement de l’apôtre Paul contre les faux docteurs et les fausses doctrines qu’il avait prévu (Ac. 20 :28-31). Paul déclare qu’il y a maintenant «un seul baptême» (Éph. 4 :5), celui d’être ENGAGÉ dans la mort et la résurrection de Christ (Rom. 6 :3-5; Col. 2 :11,12). Ainsi coule à pic le sacrement ou ordonnance du baptême dans les eaux stagnantes de son inconsistance.

 

Considérant tout ce qui vient d’être dit, il n’y a aucun doute que le baptême d’eau, tel que pratiqué par les églises, les dénominations, et les groupes dissidents, sert à remettre le croyant sous la loi après lui avoir annoncé la grâce. Dans ces milieux, le baptême d’eau n’est pas un moyen de grâce mais un moyen d’exploitation. Tout chrétien réel doit être conscient du danger qu’encours une telle perversion de la foi (Gal. 1 :6,7; 2 :4; 3 :2,3; 5 :4). Mais il y a plus à cette perversion que l’on puisse s’imaginer. Non seulement elle est une attaque à l’union mystique du salut qui annule les mérites du sacrifice de la croix, elle est marquée aussi par la déviation du cléricalisme qui dérobe le croyant de sa liberté en Christ. Les Protestants, tout comme les Catholiques Romains et plusieurs autres sectes, considèrent le baptême d’eau comme légitime seulement lorsqu’il est administré par un ministre dûment accrédité, sauf dans quelques exceptions rares. Non seulement une telle position ne se trouve nul part dans la Bible, mais elle contredit catégoriquement le ministère spirituel ou universel de tous les croyants «d’annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière» (1 Pierre 2 :9). Aussi, cela va contraire à l’enseignement de Jésus qui dit : «Quiconque voudra être le premier entre vous, qu’il soit votre serviteur» (Matt. 20 :27). Or, les ministres accrédités ne sont pas des serviteurs mais des administrateurs. Leur autorité administrative n’est donc point légitime mais usurpatrice. Les premiers disciples n’avaient aucune accréditation d’une université ni d’un séminaire, et pourtant ils baptisaient plusieurs personnes (Jean 4 :1,2). Nous ne disons point ceci pour légitimer le baptême d’eau que nous savons aboli, mais pour condamner ceux qui dominent sur la foi des fidèles (1 Pierre 5 :2,3). Nous ne sommes point appelé à la servitude mais à la liberté, ne laissez donc personne dominer sur votre foi par la ruse des accréditations, car le simple disciple vaut plus que tous les administrateurs prétentieux qui s’établissent comme médiateurs de la grâce de Dieu. Ils sont accrédités des hommes et non de Dieu, mais «nous avons reçu l’onction de la Brillante Présence de Christ qui nous enseigne toutes choses, et en laquelle il n’y a point de prétentions» (1 Jean 2 :27).

 

B) Le Repas du Seigneur :

Selon le concept des religions chrétiennes, le baptême doit précéder la participation au Repas du Seigneur. Encore une fois on se retrouve avec des prétentions accréditées qui veulent nous imposer une déviation sérieuse par rapport à la foi. On prétend que le Repas du Seigneur, nommé aussi la Sainte-Cène, l’Eucharistie, la Sainte-Communion, la Pâque Chrétienne, autant que le baptême, est une institution et un commandement de Dieu institué par le Seigneur Jésus, et qu’il doit demeurer en usage jusqu’à la fin des temps. Plus que le premier, ce sacrement ou ordonnance est d’un caractère sectaire qui divise le peuple de Dieu. En effet, selon eux, les personnes qui désirent recevoir le pain et le vin doivent être premièrement baptisés d’eau avant d’être admises à la Table du Seigneur. Certains vont jusqu’à dire que le Baptême d’eau et la Sainte-Cène sont des moyens de justification et de rémission des péchés, et de ce fait ils ne considèrent point qu’ils font parties de la loi, mais qu’ils sont le pur Évangile. Tandis que d’autres n’y voient qu’un symbole ou un mémorial qui confirme et fortifie la foi des participants. La subtilité de la légitimation du Repas du Seigneur se trouve dans l’affirmation qu’il remplace la Pâque juive. Néanmoins toutes ces prétentions, il en advient que la Sainte-Cène a été célébré par Jésus et ses disciples à l’intérieur de la Pâque juive, et que cette célébration fut un rituel issu de la loi qui faisait parti de l’Ancienne Alliance. Ceci est indéniable et dire le contraire serait de le pure folie, si non un manque sérieux de discernement par rapport à la vérité. Il est abhorrant de voir tant de chrétiens qui se disent libérés sous la grâce, continuellement s’obstiner à vouloir se remettre sous la servitude des ordonnances de la loi.

 

Sous la loi, la Pâque est liée avec l’élément central de l’agneau pascal. Le pain sans levain était mangé avec des herbes amers et l’agneau, et fut consacré par son caractère prophétique qui trouvait son accomplissement en Jésus-Christ qui est «le pain du ciel» (Jean 6 :32-35) et «l’Agneau de Dieu» (Jean 1 :29). Toute la cérémonie de la Pâque était une célébration qui anticipait la venue du Messie pour le rachat des péchés de son peuple. En d’autres mots, la Pâque était une cérémonie prophétique et vicariale, prophétique car elle annonçait la venue de Christ, vicariale car Christ nous inclus en son sacrifice expiatoire sur la croix où il est mort comme notre substitut. En ce sens, le pain rompu et le vin (non du jus de raisin) représentaient le corps brisé du Seigneur et son sang versé. Cette cérémonie pascale était désigné uniquement pour le temps de la loi. En aucune façon elle anticipait une continuance sous la grâce pour se reproduire dans un mémorial symbolique. Les représentations du corps et du sang de Christ, même au moment où le Seigneur et ses disciples participèrent à la Pâque, étaient uniquement des anticipations du drame de la croix qui était pour se produire le lendemain de leur célébration prophétique. Jésus n’a jamais ordonné l’observation d’un rituel de la loi à perpétuité comme mémorial de son sacrifice. En fait cela irait à l’encontre de son œuvre achevée dans son sacrifice parfait qui ne peut se répéter, et du fait qu’il a accompli la loi dans sa totalité pour nous.

 

Le Repas du Seigneur n’est pas un signe visible perpétuel de manger et de boire des éléments symboliques, ni est-il un acte de profession de foi et d’obéissance de la part de ceux qui y participent. Il n’est point un sceau attaché à la chose signifiée, ni une garantie de la réalisation de celle-ci pour donner aux croyants l’assurance qu’ils sont l’objet du grand amour de Christ dans son don de soi. Mais le Repas du Seigneur est beaucoup plus que cela. Pour en pénétrer le mystère, il suffit de savoir quelle est la signification des paroles de Jésus «faites ceci en mémoire de moi» (Luc 22 :19; 1 Cor. 11 :23-26). Il ne s’agit pas de s’arrêter sur les paroles «Prenez, mangez : ceci est mon corps» et «ceci est mon sang», car comme nous avons vu, le pain et le vin furent des éléments anticipatoires dans la Pâque depuis Moïse jusqu’à Jésus. En faisant un rapprochement de sa personne avec les éléments du pain et du vin, Jésus confirmait qu’il était le Messie longuement attendu, et qu’il était l’Agneau de Dieu désigné à la boucherie du sacrifice expiatoire. Mais les paroles «faites ceci en mémoire de moi» ont une portée plus vaste et un sens plus profond de l’union mystique. Chose certaine, Jésus ne signifiait pas par ces paroles de prendre littéralement un morceau de pain et un peu de vin en mémoire de Lui. Le Seigneur connaît très bien nos faiblesses humaines et ne mettrait point devant nous des éléments qui risqueraient nous faire tomber dans l’idolâtrie. Le sens de ces paroles se trouve dans Jean 13 :15 dont les évènements du contexte se déroulent dans la même célébration de la dernière Pâque : «Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez de même». L’Écriture nous indique clairement que ces paroles furent prononcées dans le contexte de la Pâque (Jean 13 :1) «après le souper» (Jean 13 :2). Dans son enseignement à ses disciples lors de la célébration de la Pâque, Jésus confirme la signification de ses paroles «faites ceci en mémoire de moi» en disant : «Nul n’a un plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis» (Jean 15 :13). Voici donc le sens réel de ses paroles, «faites ceci en mémoire de moi», non un rituel de la loi dans lequel nous mangeons un morceau de pain et buvons un peu de vin, mais «un exemple» que nous devons suivre et appliquer premièrement envers Lui et deuxièmement envers les frères dans la foi. Comme il a renoncé à tout pour nous, nous devons renoncer à tout pour Lui : «Ainsi quiconque parmi vous ne renonce pas à tout ce qu’il a, ne peut être mon disciple» (Luc 14 :33). Ces paroles sont d’une intensité vaste et profonde qui débordent par-dessus la coupe céleste qui les contient pour répandre sur les frères les bénédictions de la grâce dans un exemple pratique. L’enseignement central des paroles «faites ceci en mémoire de moi» est l’amour sacrificiel dont le nom en Grec est «l’AGAPÉ». Comme nous devons renoncer à tout pour Christ, nous devons renoncer à tout pour les frères en qui Christ demeure par sa Sainte et Brillante Présence. Ceci est la seule ordonnance ou le seul commandement que Jésus a donner à ses disciples lors de la Pâque : «C’est ici mon commandement : Que vous vous aimiez l’un l’autre, comme je vous ai aimés» (Jean 15 :12). Ceci est l’exemple du témoignage vivant que nous devons porter devant le monde : «En ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour l’un pour l’autre» (Jean 13 :35). C’est ici le vrai Repas du Seigneur et celui qui n’y participe pas ou qui rejette cet enseignement n’est pas chrétien et n’a point la vie éternelle en lui (Jean 6 :53,54).

 

Sous la Nouvelle Alliance, il n’existe plus aucun signe matériel visible qui transmet la grâce ou fortifie la foi, choses qui n’étaient que «l’ombre des biens à venir» (Héb. 10 :1) et qui furent «abolies» (Héb. 12 :27). Tous les éléments cultuels qui servaient de signes visibles sous l’Ancienne Alliance de la loi, étaient d’un caractère prophétique comme des préfigurations qui indiquaient la venue du Messie. Une fois le ministère vicarial de Christ accomplit, tous les éléments de la loi n’étaient plus nécessaires, ayant réalisés leur but ils furent abolis et remplacés par la liberté de la grâce qui détient uniquement un caractère spirituel de la Sainte Présence de Christ en nous. Puisqu’il n’y a aucune ordonnance de la loi qui est valide sous la grâce, nous réalisons que Jésus n’a jamais institué aucun sacrement ou ordonnance comme le Baptême d’eau et le Repas du Seigneur, et que ces choses ne sont que les fruits de l’imagination maladive du raisonnement humain qui désire monopoliser la grâce dans le but de remettre les croyants sous la servitude de la loi. Ils ne sont donc pas des Moyens de Grâce mais des moyens d’exploitation qui servent aux dirigeants spirituels des différentes religions dites chrétiennes, dans le but de justifier leur existence inutile et de remplir les coffres et les poches de ceux qui manipulent les gens et les circonstances en leur faveur.

 

Sachant ces choses, nous pouvons maintenant procéder à regarder l’enseignement de l’apôtre Paul concernant le Repas du Seigneur. Paul affirme que sous la grâce «nous ne connaissons plus Christ selon la chair» (2 Cor. 5 :16), c’est à dire qu’il n’y a rien qui soit charnelle qui puisse prétendre donner une connaissance de Christ qui soit valide. Précisons immédiatement que la Parole de Dieu ou la Bible, quoique écrite et imprimée sur du papier matériel ou physique, ne peut être considérée comme un élément charnel mais spirituel, car elle respire de la Présence de Dieu même, et les mots qu’elle contient, c’est à dire la structure grammaticale, sont des paroles vivantes et éternelles déterminées par Dieu de toute éternité. Elle nous a été donnée dans le temps, elle sera présente au jugement dernier, et elle sera pour toute l’éternité servant de témoignage à la gloire de Dieu en Jésus-Christ qui en est l’Auteur par son Saint-Esprit qui l’habite. Cela dit, selon l’enseignement de l’apôtre Paul dans 2 Cor. 5 :16, les éléments de l’eau dans le Baptême, le pain et le vin dans le Repas du Seigneur, utilisés par les religions, ne sont d’aucune utilité pour nous donner une représentation de Christ, «car les choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles» (2 Cor. 5 :17). Ces éléments nous donne plutôt une fausse représentation de Christ que l’apôtre Jean nomme de l’idolâtrie (1 Jean 5 :20,21). Dans un contexte où Paul nous parle de l’idolâtrie pour nous aviser de la fuir, il souligne ce changement «des choses anciennes qui sont devenues nouvelles» en disant : «La coupe de bénédiction, laquelle nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ? Et le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps de Christ?» (1 Cor. 10 :16). Éloignons de nous le faux concept religieux de la communion qui consiste à manger un morceau de pain et boire un peu de vin, car le mot «communion» signifie «être associé, être uni dans une même foi». Par ces paroles, Paul ne confirme pas ici l’institution d’un sacrement, il ne donne aucune approbation à une ordonnance qui consisterait en des éléments matériels ou physiques, il établit plutôt un parallèle ou une comparaison entre une chose ancienne et une chose nouvelle. Même plus, il souligne fortement que les choses anciennes de «l’Israël selon la chair» sont «des idoles» qui ont un rapport avec «des démons», et il ne veut absolument pas qu’un chrétien sous la grâce «participe à la Table du Seigneur et à la table des démons» (1 Cor. 10 :18-21). Il avait souligné ce point du changement des choses anciennes à des choses nouvelles, en disant : «Nettoyez donc le vieux levain, afin que vous deveniez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain; car Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous. C’est pourquoi, célébrons la fête, non avec le vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité» (1 Cor. 5 :7,8). Dans l’essence de son message du changement de toutes choses, Paul fait ressortir deux aspects importants qui soulignent l’amour de Dieu ou l’Agapé : la communion avec Christ, et la communion avec les frères dans l’amour sacrificiel de Dieu qui est «le renoncement à soi-même». Il élabore ceci dans ses reproches aux Corinthiens qui se réunissaient pour célébrer l’Agapé dans une attitude d’hypocrisie qui ne manifestait point l’exemple du renoncement que Christ avait ordonné (1 Cor. 11 :17-34). Ils avaient remplacés les signes extérieurs de la loi par la manifestation extérieur des dons miraculeux de l’Esprit, laissant ainsi de côté l’amour sacrificiel de Dieu dans leurs agissements envers l’un l’autre, et Paul devait corriger cette déviation atroce par rapport à la foi. Il importe de souligner de nouveau que les dons miraculeux de l’Esprit étaient seulement pour cette période transitoire dans laquelle la loi et la grâce coexistèrent lors de l’enfance de l’Église, et que par après, ayant accomplit leur but, ils cessèrent et furent remplacés par la révélation totale de l’amour sacrificiel de Dieu dans l’achèvement parfaite des écrits du Nouveau Testament (1 Cor. 13 :8-10). Ce fait est souligné par la permanence de l’amour sacrificiel qui est le plus grand don que nous puissions avoir (1 Cor. 13 :13), car le renoncement à soi est la révélation de Christ en nous et en sa Parole écrite. Les reproches de Paul sont justifiés, car chacun se pressait de prendre son repas en particulier afin de ne pas partager avec ceux qui n’avaient rien (1 Cor. 11 :21,22). Le partage est la conséquence directe et logique du renoncement, il est l’évidence de la Présence de Christ en action, le témoignage de la mort et de la résurrection de Christ qui, par son ascension, est venu habiter en nos cœurs par l’Esprit de sa Brillante Présence. Le refus de partager porte des conséquences désastreuses et n’est point acceptable dans le corps de Christ. En se référant à la Pâque que le Seigneur célébra avec ses disciples, Paul souligna dans le chapitre 11 de 1 Corinthiens l’importance capitale du renoncement en montrant qu’il fut un commandement direct du Seigneur (1 Cor. 11 :23-25) qui avait renoncé à toutes choses pour nous. C’est en effet par le renoncement que «nous annonçons la mort du Seigneur», car le renoncement est une mort en soi-même, et le partage en est l’évidence aux yeux du monde (1 Cor. 11 :26; Jean 13 :35). «C’est pourquoi» celui qui participe au renoncement de Christ en offensant les frères «est coupable envers le corps et le sang du Seigneur «1 Cor. 11 :27), car il «ne discerne point» que nous sommes «le corps du Seigneur» (1 Cor. 11 :29) par la Sainte Présence de Christ en chacun de nous. Le refus de partager dans l’église des Corinthiens fut la cause pour laquelle il y avait «beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts» (1 Cor. 11 :30). «C’est pourquoi», lorsque les frères s’assemblent, ils doivent s’attendre (1 Cor. 11 :33), c’est à dire qu’ils doivent compter sur l’un et l’autre dans l’entre aide mutuel pour donner l’évidence de l’union mystique en chacun d’eux. Sans entre aide plusieurs frères et sœurs sont condamnés à la misère, à la pauvreté, à la privation, à la détresse, et même périssent par l’attitude abominable et scandaleuse de ceux qui refusent de partager. C’est ici, en effet, que se trouve le vrai repas du Seigneur dans le renoncement à soi pour Christ et le partage entre les frères. Celui qui n’y convient point ne fait pas parti du corps de Christ, et ce n’est point en mangeant un morceau de pain ou en buvant une coupe de vin que sa condamnation va être enlevée.

 

Étant conscient maintenant que le vrai Repas du Seigneur n’est pas un sacrement ou une ordonnance de manger un morceau de pain et de boire une coupe de vin, la question surgit : «Existe-t-il un danger quelconque si un chrétien, en connaissance de cause de ce qui vient d’être dit, participe quand même au pain et au vin avec des frères d’une même foi qui en n’ont aucune connaissance?». Il est évident que l’on ne peut dire à un chrétien de «ne pas manger, de ne pas goûter, ou de ne pas toucher» (Col. 2 :22), mais dans ce domaine il doit exercer beaucoup de discernement. S’il n’a pas de discernement qu’il se prive, car il ne sait pas reconnaître encore le vrai corps de Christ, c’est à dire qu’il n’a pas la capacité de savoir qui sont les vrais chrétiens et qui ne le sont pas. Mais pour un chrétien bien avisé, il n’y a aucun danger du temps qu’il déclare sa conviction ouvertement et affirme qu’il participe seulement à une tradition et non au vrai Repas du Seigneur. Il a la responsabilité de ne pas trahir ses convictions et d’induire en erreur ceux avec qui il se trouve. S’il craint de déclarer sa conviction qu’il se retire, car pourquoi voudrait-il recevoir une condamnation pour un morceau de pain et une coupe de vin. Aussi avec les frères il doit partager le pain de la vérité ou s’abstenir et se dissocier de ceux qui ne mangent pas du même pain. S’il a faim, qu’il mange chez-lui son propre pain et boive son propre vin, et ainsi il en récoltera des bénédictions. Mais dans une assemblée de frère où l’amour sacrificiel est en action, s’il en advient que de temps en temps par méconnaissance ils partagent littéralement le pain et le vin, que le chrétien bien avisé y participe s’il le désire, mais sans oublier de déclarer la vérité sur le sujet, car le pain que nous mangeons est le pain de la vérité. Non d’imposer son point de vue, mais de partager sa conviction dans la douceur de l’Esprit, dans la sagesse et dans l’amour, car Christ est celui qui nous dirige et nous instruit dans ses voies. Les sacrements ou ordonnances sont des traditions qui n’ont «qu’une apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité charnelle» (Col. 2 :22,23), qui ne conviennent point à la liberté de la grâce que nous avons en Christ. Mieux que cette tradition soit abolie totalement, qu’elle soit complètement éradiquée du corps de Christ, que de l’allouer de continuer à faire dévier la foi de l’union mystique. Partagez plutôt le pain de vie qui est la Parole de Dieu, et le vin de la joie qui est la communion de l’Esprit, et entraidez-vous l’un l’autre dans un amour fraternel sans hypocrisie.

 

CHAPITRE 4

LA PRÉSENCE DANS L’INSPIRATION

Puisque les Évangiles sont les Palais du Roi où nous rencontrons sa Glorieuse Présence dans les paroles vivantes de son enseignement, la Bible entière est le Château d’Ivoire de sa Majesté où nous voyons s’élever en rangs solennels dans les Couloirs de la Gloire, les soixante-six colonnes de la vérité. Là aussi nous voyons la Fontaine de la Grâce d’où découlent les ruisseaux de la joie et le fleuve de la sagesse qui alimentent le jardin de ses bénédictions où pousse la T.U.L.I.P.E. divine des élus. Au loin nous voyons les montagnes augustes de sa magnificence où les Voyants aux ailes déployées soutiennent le trône de sa Brillante Présence. Nous ne pouvons que nous prosterner dans l’adoration devant la gloire d’une telle révélation. Mais nous ne pouvons entrer dans ce Château merveilleux sans avoir la clé qui ouvre la porte de la révélation. Cette clé n’est pas faite de mains d’homme. Elle est la clé de la foi qui fut forgée sur l’enclume du divin Forgeron après qu’elle fut trempée dans le feu ardent de ses épreuves et de ses souffrances, et qu’il accorde gratuitement à ceux qu’il a désignés.

 

L’inspiration des Écritures n’est nul autre que la Présence du Roi de gloire dans son Château d’Ivoire. Par son omniprésence, Christ, qui est Dieu au-dessus de toutes choses, est entré Lui-même dans sa Parole écrite. Il s’identifie avec elle dans une union organique, et la rend vivante par sa puissance, et vocale par sa propre voix qui parle à notre cœur. D’âge en âge elle est l’habitation de sa Présence gracieuse, et elle rend vivant tous ceux qui par la foi reçoivent sa Sainte Présence en eux par sa toute-puissance. Il apparaît dans les pages du Texte Sacré comme Juge et Sauveur, comme Dieu et Homme, comme Souverain et Serviteur. La Bible est parfaite car elle est imprégnée de la perfection de Christ qui l’habite. Si la présence réelle et constante de Christ n’était pas en elle, elle serait une lettre morte incapable de produire la vie, impuissante pour consoler les cœurs brisés, inefficace pour donner la lumière aux esprits enténébrés, et inutile pour la délivrance du péché. Cette Parole vivante n’était pas seulement l’héritage des premiers disciples qui furent choisis dans le but d’achever de mettre par écrit sa révélation. Elle est aussi pour nous par les paroles desquels Christ nous regarde, son Esprit éclairant chaque mot par la lumière de sa Brillante Présence pour nous donner la vie avec Lui dans la gloire éternelle. Jésus pria ainsi : «Or je ne prie point seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole; afin que tous soient un, comme toi, ô Père, tu es en moi, et moi en toi; afin qu’ils soient aussi un en nous, et que les disposés croient que c’est toi qui m’as envoyé» (Jean 17 :20-21; Bible de l’Épée). La Parole vivante de la foi nous a ainsi été transmise de génération en génération par tous ceux en qui demeurait la Sainte Présence de Christ pour la continuation et l’efficacité de son ministère vicarial éternel, portant en elle-même la Présence glorieuse de notre Seigneur et Sauveur qui est le Roi de l’univers et le Souverain sur toutes choses. L’Écriture atteste vivement que «les paroles du Seigneur sont l’Esprit de la vie» (Jean 6 :63), et cette déclaration s’étend par extension à toute l’Écriture. Que l’Esprit de Dieu est relié intrinsèquement à l’Écriture se voit dans ce que dit l’apôtre Paul : «Toute l’Écriture est divinement inspirée…» (2 Tim. 3 :16), car le mot «inspirée» ou «THEOPNEUSTOS» en Grec signifie littéralement «respire de Dieu», nous indiquant comme il est traduit dans la Bible de l’Épée : «Toute l’Écriture respire de Dieu…». Le Texte Sacré de la Bible est donc un Texte Vivant par lequel nous avons la vie, et cette vie qui est engendrée par la Sainte Présence de Christ en elle, continue sans interruption dans ses copies, ses traductions et versions. Rien de ce que l’homme puisse faire ou s’imaginer peut empêcher cette vie de la Brillante Présence de se répandre jusqu’à la fin des temps. Sûrement que plusieurs tentatives ont été et sont encore faites de la part des ennemis de Dieu pour détruire la Sainte Présence dans le Texte Sacré de la Parole que nous avons reçue, mais la Forteresse de notre Dieu, le Texte Reçu, demeure inébranlable. Dans sa folie, l’homme réprouvé pense qu’il est assez puissant pour arrêter le Respire de Dieu, mais la Pierre Maîtresse que Dieu a posé est celle qui les écrasera (Matt. 21 :42). Tel fut et tel est encore le lot de ceux qui s’attaquent à l’inspiration de la Bible, que nous avons encore entre nos mains dans le Texte Reçu Grec et ses traductions que Dieu a choisies dans son Conseil éternel. Tout comme Dieu a choisi ses élus d’entre les hommes, il a choisi les traductions et versions du Texte Reçu des Réformateurs pour porter le témoignage de sa gloire. Qui osera s’opposer à notre Dieu, qu’ils viennent en grand nombre et ils réaliseront rapidement que le Seigneur notre Dieu est le Dieu Tout-Puissant et qu’il se moque de leur folie. L’inspiration de l’Écriture est la garantie de la continuelle Présence de Christ en ce monde de ténèbres.

 

- L’EXPÉRIENCE DE L’INSPIRATION :

Or, au-dessus de tout, l’inspiration divine de l’Écriture, même dans ses plus petites parties, est confirmée par tous chrétiens réels qui ont expérimenté sa puissance vivifiante, premièrement dans leur conversion, puis ensuite dans les conflits nécessaires qui suivirent pour le perfectionnement de leur foi. Lorsque la Sainte Écriture maîtrisa leur conscience, les abaissa au pied de la croix et leur donna la révélation de l’amour sacrificiel de Dieu; ce qui les saisit ne fut pas la Bible dans son entier, ni même un chapitre, ce fut un verset ou même un seul mot qui fut comme la pointe de l’Épée de Gloire dirigée par la main de Dieu. Cette influence divine, concentrée en un seul mot ou un seul verset, saisit leur conscience par une force irrésistible qui les envahit. Ce fut qu’une seule parole, mais cette «Parole était de Dieu» (Jean 1 :1), et il la reconnurent instantanément comme «l’Appel du Seigneur Jésus», le Bon Berger qui appelle ses brebis par leur propre nom (Jean 10 :2-4,14). Ainsi fut le témoignage du peuple de Dieu dans tous les âges. Chacun de nous a expérimenté pour lui-même l’inspiration que la Bible se réclame, sans laquelle nous ne pouvons être considérés comme chrétien. Nous y croyons, non seulement à cause que l’Écriture l’atteste véridiquement, mais parce que nous l’avons vu et que nous pouvons nous même rendre témoignage de cette expérience bénie (1 Jean 1 :1-3). Or, le message que nous vous annonçons par l’inspiration, est que le texte entier de la Sainte-Écriture, est un Texte Vivant dont chaque mot «respire de Dieu», ayant été décrété ainsi dans le Souverain Conseil de Dieu avant même la fondation du monde, pour le salut éternel de ses élus et le châtiment éternel des réprouvés. L’autorité de la Bible est fondée sur l’expérience selon laquelle l’Esprit de Christ qui anime l’Écriture agit directement sur le cœur. C’est une Personne divine qui parle en elle et par elle, et se révèle comme une puissance qui contrecarre l’action de la volonté pécheresse et la transforme conformément à celle de Dieu. Ainsi ceux qui s’écartent de la Parole de Dieu, restent dans leurs péchés, car on s ‘écarte du Dieu vivant en s’écartant de sa Parole, puisqu’elle est vivante et rend tout vivant; elle est Dieu lui-même manifesté dans les mots et les lettres de son contenu. S’écarter d’elle est un manque de foi et une offense sérieuse à la Sainte-Présence qui l’habite et qui nous habite.

 

Comme Dieu a choisi ses élus, ainsi il a choisi chaque parole individuellement pour exprimer sa révélation écrite dans le contexte qu’il a déterminé. Puisque les élus de Dieu «ne périront jamais» (Jean 10 :28), de même «il ne peut se faire que la Parole de Dieu soit anéantie» (Rom. 9 :6). La Préservation Providentielle est donc la conséquence directe de l’Inspiration Perpétuelle. Puisque la puissance de Dieu n’est pas limitée par les faiblesses humaines des copistes et des traducteurs, ni par le langage restreint des hommes, il ne peut se faire que sa Parole cesse d’être vivante de la Sainte Présence et d’être gardée intégralement dans tout son contenu. Il est ainsi inconcevable que l’inspiration se limite uniquement aux Autographes écrits de la main des prophètes et des apôtres, comme prétendent les réprouvés, car cela nous priverait de la grâce infuse par la Parole vivante imprégnée de l’Esprit de la Présence de Christ. Ainsi nous voyons la Persévérance de l’Inspiration, c’est à dire l’Inspiration Perpétuelle ou permanente de l’Écriture, et sa pleine transmission dans les copies, traductions et versions fidèles aux Originaux tels que Dieu a choisis dans le Texte Massorétique Hébreu et le Texte Reçu Grec, et dans les Bibles Olivetan, Épée, Genève, Martin, et Ostervald.

 

- L’INSPIRATION VERBALE :

Nous pouvons désigner l’Écriture comme la révélation spéciale de Dieu, une révélation où les faits et les discours vont ensemble, les mots interprétant les faits, les faits accordant aux mots toute leur substance et leur signification, la substance des mots étant imprégnée du Saint-Esprit et leur signification étant prédéterminée dans un contexte prédisposé de toute éternité. Ainsi, dans le contexte scripturaire de 2 Tim. 3 :15,16, nous signifions par «Inspiration Verbale» une inspiration grammaticale des mots et des lettres qui composent l’Écriture, et non une inspiration de pensées ou de personnes. Ces passages divinement pré-ordonnés ne mentionnent aucunement l’inspiration des auteurs, prophètes et apôtres, qui ont rédigés les Autographes, comme prétendent les réprouvés. Rien n’est dit dans la Bible à propos de l’inspiration des écrivains. Pour éviter tout malentendu, il est nécessaire de classer le rôle des auteurs dans la doctrine de la Rédaction plutôt que dans celle de l’Inspiration. Autrement cela aurait pour effet de nier l’inspiration directe des mots écrits pour lui substituer la fiction d’une inspiration de la personne ou d’une inspiration des pensées, contredisant ainsi la Parole de Dieu qui nous dit, «Toute l’Écriture est divinement inspirée», et non «Tous les auteurs sont divinement inspirés». Pour but de précision, il faut dire que l’Esprit de Christ est la cause primaire de l’inspiration de l’Écriture qui engendre l’illumination des rédacteurs par sa Sainte-Présence en eux comme en elle. Il est important ainsi de reconnaître et de rejeter la fausse affirmation des réprouvés que «l’inspiration ne s’étend qu’aux documents originaux et non pas aux traductions ou aux copies. Nos versions, en effet, ne sont pas inspirées». Conséquemment, cela voudrait dire que de nos jours, la Bible n’a plus aucune valeur, pire, qu’elle n’existerait même plus puisque les documents originaux, les Autographes, n’existent plus, et ceux-ci sont les seuls considérés comme étant inspirés par le grand savoir des réprouvés. En d’autres mots, nous aurions maintenant qu’une Bible fantôme, qu’une approximation incertaine et impuissante de la Parole de Dieu. Si nos versions ne sont pas inspirées, cela voudrait dire que la Sainte Présence de Christ n’est plus en elle et conséquemment qu’elle ne peut aucunement engendrer la vie dans les pécheurs. Sans l’inspiration de nos versions il n’y a aucun salut possible. Ceci est une attaque directe à la grâce souveraine et à la présence constante et continuelle de Christ, conçue par les ennemis de la croix, les prétentieux qui veulent dominer sur notre foi. Il est évident que ceux-ci ne croient nullement que la Bible est la Parole de Dieu, mais qu’elle fut la Parole de Dieu, et qu’ils sont des réprouvés désignés à la perdition éternelle. Le cœur de l’affaire est simplement que l’inspiration sans la préservation n’a aucune valeur, faisant ainsi de Dieu un menteur qui a dit par l’apôtre Paul : «Il ne peut se faire que la Parole de Dieu soit anéantie» (Rom. 9 :6).

 

Il ne faut jamais oublier que pour la grande multitude des lecteurs qui ont été touchés par l’Esprit de Dieu à travers l’Écriture, que la Bible, particulièrement la Bible des Réformateurs du seizième siècle, n’est pas simplement une traduction d’un livre inspiré, mais est elle-même LE LIVRE INSPIRÉ. Cela se voit en ce que l’inspiration n’est pas limitée aux mots Hébreu et Grec du message divin qui fut communiqué premièrement aux hommes, mais se perpétue dans la copie et la traduction des mots qui représentent fidèlement et pleinement les termes originaux, et ceci dans la mesure de leur exactitude. En d’autres mots, plus que la traduction est précise plus qu’elle est inspirée; et plus que l’intégralité du texte est maintenue, plus il est infaillible. Nous ne parlons point ici des différences de traductions qui sont nécessaires pour éclaircir le texte du à la flexibilité de la langue. Celles-ci sont légitimes, car un mot dans l’original porte généralement plusieurs significations comme il est ainsi dans notre langue. Par exemple, le mot «hypocrisie» peut être traduit dans différents contextes par des termes connexes comme «Affectation, déloyauté, dissimulation, duplicité, fausseté, fourberie, tromperie», chacun d’eux représentant fidèlement le terme original. La traduction n’affecte aucunement l’inspiration, elle donne simplement aux termes originaux des expressions plus précises en utilisant des mots variés qui se basent tous sur le sens original dans ses différentes applications. Puisqu’un mot peut avoir différentes significations, une traduction est inspirée dans la mesure que ces mots représentent la vérité dans un contexte donné. Ainsi un traducteur peut traduire un mot d’une telle façon dans une Bible et un autre traducteur peut traduire le même mot d’une différente façon dans une autre Bible. Les deux sont la traduction d’un même mot original et peuvent ainsi représenter différents aspects d’une même vérité et donner différentes profondeurs au sens original. Les deux sont inspiré dans la mesure de leur exactitude au sens réel et original. Qu’une personne soit d’accord ou non avec les termes utilisés par un traducteur n’enlève rien à leur inspiration, car ce n’est point le rédacteur qui est inspiré mais les lettres (2 Tim. 3 :15,16). L’Esprit de Christ habite dans les lettres qui forment des mots, dans des mots qui forment des concepts, et dans des concepts qui forment des doctrines. La Bible est le Temple de Dieu, un temple construit de mots en lequel habite l’Esprit de sa Sainte Présence. Ceux qui refusent de reconnaître l’inspiration d’une traduction ou qui disent qu’aucune traduction est parfaite, n’ont aucune notion de l’inspiration ni de la perfection ou manquent d’en comprendre la profondeur de la signification. Selon eux rien n’est parfait en ce monde et ainsi la Bible même serait imparfaite, et de cela Christ lui-même serait imparfait. Ils négligent que Dieu n’est pas limité par les défauts du langage humain ni par les faiblesses d’un traducteur, et que sa Parole demeure inspirée ou vivante dans les différentes expressions utilisées pour l’exprimer. Le mot «perfection» n’implique pas nécessairement un état d’être d’une pureté et sainteté sublime et inaccessible en ce monde, car il porte la notion aussi de «ce qui est complet ou intégral», comme dit le Dictionnaire Larousse : «de ce qui représente toutes les caractéristiques propres à sa catégorie, à son espèce». Il ne faut pas oublier que dans la traduction il existe toujours deux facteurs, divin et humain, et qu’un traducteur est dirigé dans la sélection des termes appropriés selon son arrière plan théologique et social, selon le contexte historique, et selon la flexibilité du langage. Ces choses n’enlèvent rien à l’inspiration et à la perfection des Saintes-Écritures, plutôt elles affirment que la Parole de Dieu est vivante et qu’elle adapte le langage humain à ses besoins afin d’être comprise des hommes dans leurs contextes culturels. Là où l’inspiration est affectée est dans les divergences qui se trouvent entre le Texte Reçu de la Bible intégrale des Réformateurs et le Texte Néologique des versions modernes de la Bible qui retranchent des mots et des passages en grand nombre.

 

- L’INSPIRATION PLÉNIÈRE :

Nous utilisons l’expression «inspiration plénière» pour nous opposer à ceux qui croient en «l’inspiration partielle» de l’Écriture, sélectionnant à leur gré ce qu’ils considèrent être inspirés ou non, ou quel mot ou paragraphe seraient authentique ou non. L’inspiration ne s’étend pas simplement à une partie de l’Écriture, par exemple comme à ses doctrines essentielles ou a tel sujet quelconque, mais à la Bible tout entière. Elle inclus toutes les parties de l’Écriture, qu’il s’agisse de choses qui ont été révélées spécialement aux auteurs sacrés, ou de celles qu’ils connaissaient déjà auparavant, ou encore de faits qu’ils avaient appris par l’étude et la recherche. C’est pourquoi les renseignements historiques, géographiques, archéologiques, et scientifiques contenus dans l’Écriture sont aussi véritablement inspirés que le sont ses plus importantes affirmations doctrinales. L’inspiration plénière ne se mesure donc point en contexte mais en contenu total du Texte Sacré, car Dieu est Souverain sur toutes choses.

 

- L’INSPIRATION PERPÉTUELLE :

Par «Inspiration Perpétuelle ou Permanente», nous entendons que celle-ci est en conjonction avec la transmission du Texte Original de la Bible, ses copies, ses traductions et ses versions fidèles. Cette doctrine, trop longtemps négligée, suggère une activité et une présence continuelle de la part du Saint-Esprit dans la «Préservation Providentielle» du texte intégral de la Parole de Dieu. Sans cette activité salutaire de la Sainte Présence de Christ qui imprègne chaque parole dans la Bible, son texte serait «une lettre morte» plutôt qu’une «Parole Vivante». Toutefois il est vrai qu’elle demeure «une lettre morte» pour ceux qui n’ont pas l’Esprit de Christ, quoiqu’elle demeure toujours une «Parole Vivante» qui a la puissance de changer les cœurs. Ainsi, l’Écriture «respire de Dieu», elle dégage une odeur de mort pour les réprouvés et une odeur de vie pour les élus. A strictement parler, l’assurance de la préservation du Texte Sacré réside dans le fait que l’inspiration est perpétuelle dans la famille des manuscrits Byzantins qui composent le texte de la Bible des Réformateurs, mais qu’elle est rétrograde dans la famille des manuscrits Alexandrins qui composent le texte des versions modernes de la Bible. Le résultat pratique de la réception de cette doctrine scripturaire qui unit indissolublement le Saint-Esprit à l’Écriture-Sainte, est la soumission de toutes pensées à la Parole de Dieu écrite (2 Cor. 10 :5). Quiconque ne reçoit pas sans réserve cette doctrine essentielle, ne peut considérer ce précieux Livre de Dieu comme la seule source et la seule règle de la foi. Tous ceux qui nient l’inspiration actuelle de la Bible n’ont aucune possibilité de jamais connaître la vérité et d’être sauvé.

 

- LA RÉDACTION DES ORIGINAUX :

Puisque le terme «inspiration» s’applique uniquement à la révélation écrite, on ne peut parler d’une inspiration des auteurs, mais plutôt d’une impulsion divine, d’un appel efficace et irrésistible de Dieu qui les conduisit et les poussa à écrire sous la tutelle de la Sainte Présence de Christ qui habitait en chacun d’eux (Jer, 36 :27,28; Jean 16 :12,13; 2 Pierre 1 :20,21). Or le mot «poussés» que nous retrouvons dans 2 Pierre 1 :21, provient du Grec «PHÉROMENOI» et signifie «engendrer, diriger, désigner, assurer, et entraîner». Ainsi nous voyons que les auteurs de l’Écriture furent désignés ou «élus» pour leur tâche particulière, qu’ils se soumirent volontairement et joyeusement à l’appel efficace de la grâce irrésistible qui les entraînait et les dirigeait, qu’ils furent assuré de transmettre le message précis et complet de la révélation par écrit dans des mots imprégnés du Saint-Esprit. Cette impulsion était l’acte particulier par lequel, surnaturellement, Dieu communiquait à l’intelligence de ceux qui écrivaient, non seulement la signification précise de tout ce qu’ils devaient écrire, mais aussi les termes précis eux-mêmes et tous les concepts qu’ils devaient exprimer. Par ce même acte Dieu déterminait en eux la volonté d’écrire les paroles vivantes qu’il avait désignées de toute éternité dans un contexte prédéterminé. Cette impulsion implique nécessairement une révélation et une communication divine réelle de tous les mots qui constituent la Parole de Dieu écrite. Ainsi le Saint-Esprit dirigeait, guidait, et gouvernait les prophètes et les apôtres, mais il est contraire à l’Écriture d’identifier cette assistance spirituelle avec l’acte divin de l’inspiration qui s’applique uniquement aux écrits et non aux auteurs.

 

- LA PRÉSERVATION PROVIDENTIELLE :

Le miracle de la rédaction des Textes Originaux assure conséquemment leur préservation, non la préservation des documents ou manuscrits originaux écrits de la main des auteurs, mais tout le contenu intégral de leur Texte Sacré qui respire de Dieu même. Il est entièrement impossible que Dieu abandonne sa révélation écrite aux caprices des hommes et à un destin incertain après qu’elle fut rédigée. Comme la Sainte Présence de Christ avait dirigée et guidée les auteurs, elle fit de même pour diriger et guider les copistes dans leurs transcriptions des Originaux, et veilla même sur leurs traductions de génération en génération. Nous ne pouvons concevoir un Dieu Tout-Puissant qui, ayant achevé son œuvre de révélation dans la rédaction des Originaux, s’en désintéresserait définitivement. Dieu continu à agir dans le monde pour préserver son œuvre écrite. Cette action divine de la Sainte Présence de Christ en sa Parole et en ses élus se nomme «la Préservation Providentielle». Elle est l’œuvre continue de Dieu par laquelle il maintient sa Parole pure et intégrale à travers les siècles. Il influença les copistes et les traducteurs de son Texte Sacré et les aida dans leurs transcriptions et leurs traductions, tout en acceptant leurs faiblesses et la flexibilité du langage humain dans ses différentes formes d’expressions. La Préservation Providentielle des Écritures implique ainsi qu’il existe des causes secondaires : fautes de grammaire ou indiscrétions des copistes et des traducteurs, du à la méthode d’écriture primitive qui ne permet pas une lecture facile des lignes ou des mots; mais ces causes secondaires n’agissent pas indépendamment de Dieu. Il stimula les copistes et les traducteurs à l’action, les accompagnant dans leurs tâches et rendant leur travail efficace. Pour Dieu, rien n’est impossible, surtout en ce qui concerne la préservation de sa Parole écrite. Il est le Dieu Tout-Puissant qui veille jalousement sur elle, et malheur à ceux qui veulent la disséquer, la diluer ou la polluer. Contrairement aux versions modernes de la Bible, la Bible des Réformateurs proclame encore un message intégral et salutaire comme «une lumière qui brille dans les ténèbres», de par la Sainte Présence de Christ en elle.

 

CHAPITRE 5

LA PRÉSENCE DANS L’OPPRESSION

Notre union avec Christ par sa Sainte Présence en nous et en sa Parole, assure non seulement la puissance de la transformation dans l’âme qui est renouvelée en l’image de Christ (2 Cor. 3 :18), et dans le corps qui est consacré pour être un instrument propre dans les mains de Dieu; mais garantie aussi les difficultés, les souffrances, les tentations ou les épreuves de ceux qui sont en communion avec Lui. Tout comme Christ, dans sa vie vicariale, prit sur lui les labeurs, les difficultés et les limitations humaines, les souffrances et les tentations de ses élus, ils sont maintenant donnés de partager ses expériences. En une certaines mesure, ses épreuves et ses souffrances sont reproduites et accomplies dans la vie de ceux qui le suivent. D’une manière vicariale, ils sont nés de nouveau miraculeusement avec Lui, ils sont baptisés dans le Jourdain avec Lui, ils sont tentés dans le désert avec Lui, ils reçoivent les injures de leurs proches avec Lui, ils traversent les pressions douloureuses de Gethsémané avec Lui, ils sont crucifiés avec Lui, ils sont ressuscités avec Lui en une nouvelle vie, et ils sont exaltés à la droite de Dieu avec Lui. La victoire finale de Christ devient aussi leur victoire. Cette union des élus avec Christ est aussi la base de l’unité spirituelle de toute l’assemblée des élus, et conséquemment de la communion des saints. Ils sont animés par le même Esprit, sont remplis du même amour, ils ont une même foi, sont engagés dans les même combats, et ont un même but.

 

Aucun chrétien réel n’est exempté des souffrances et des épreuves, et aucun n’est à l’abri du péché et de ses ravages dans sa vie. Ils seront haïs du monde et persécutés physiquement et psychologiquement (Jean 15 :18-20). Ils seront affligés ou angoissés (Jean 16 :33). Ils seront opprimés par ceux qui aiment le pouvoir et l’argent (Jac. 2 :6). Et le pire est qu’ils auront pour ennemis ceux de leur propre famille (Matt. 10 :36). Ils subiront l’opposition de leurs proches, mari contre femme, femme contre mari, enfants contre parents, parents contre enfants, frères contre frères, amis contre amis. Bref, ils seront offensés, insultés et rejetés de tous ceux qu’ils aiment. Tous seront contre eux, et ils devront se tenir seul contre tous. Ils devront supporter l’hypocrisie, la manipulation des sentiments, des paroles blessantes, et toutes sortes de dérèglements et de dépravations. Même dans des familles dites chrétiennes et dans des prétendues églises, ils seront intimidés, manœuvrés, diffamés, et utilisés honteusement. En plus, ils devront combattre contre leurs propres convoitises, leurs propres pensées, contre des mauvaises habitudes enracinées dans leur cœur et leur esprit, contre le stress et le découragement, contre l’ennuie et la solitude. Tel est le lot ou l’héritage de tous chrétiens sincères qui sont appelés à marcher dans les voies de Christ et à tenir ferme pour la vérité. Ceux qui ne veulent pas s’engager sur cette voie étroite remplie d’embûches et de misères, ne peuvent prétendent être chrétiens (Matt. 7 :13,14). Mais ceux qui y sont engagés, entendent la voix de la Sainte Présence de Christ qui leur dit : «Ayez bon courage, j’ai vaincu le monde» (Jean 16 :33), et «ce qui nous donne la victoire sur le monde, c’est notre foi» (1 Jean 5 :4). Ainsi, malgré toutes ces choses et la tempête qui s’abat sur lui, le chrétien aura aussi des temps de calme, de joie et de grandes bénédictions.

 

- LE COMBAT POUR LA FOI :

La vie chrétienne est entièrement ancrée dans la grâce souveraine de Dieu, donnée et répandue en Jésus-Christ par l’opération de sa Sainte Présence dans sa Parole et dans le cœur de ses élus. Elle est vie issue d’un domaine tout autre que celui de la chair. Aussi, nous devons admettre qu’elle est totalement régie et orientée par des principes révélés venant du monde céleste. Néanmoins, le péché domine encore notre monde, avec lequel nous sommes journellement en rapport. La vie dans la foi est un développement continuel. Elle ne s’arrête que lorsque, au-delà de la vie présente dans la chair, le chrétien est reçu dans la gloire céleste et atteint alors la perfection à laquelle il a été destiné. Ne nous imaginons pas cependant que ce développement, qui est normal pour tous les élus, se déroule de manière automatique sans interruptions. D’une année à l’autre, d’une circonstance à une autre, le degré ou l’intensité peut en varier. Telle ou telle circonstance peut peser lourd sur nous, comme c’est souvent le cas dans la vie et l’exemple des personnages bibliques. Songeons par exemple à David. Nous lisons à son sujet qu’il était l’homme selon le cœur de Dieu, son bien-aimé. Mais l’Écriture nous révèle aussi ce même personnage sous un jour moins favorable, voire même lamentable. Nous le voyons succomber à la tentation, ayant commis des actes répréhensibles, se confiant davantage en sa propre force et en ses armées qu’en la puissance de son Dieu, allant même jusqu’à commettre un crime odieux sur la personne de l’un de ses officiers qu’il fit tuer, Urie, l’étranger dont il avait convoité la femme, avec laquelle il avait eu des rapports adultères. De tels récits bibliques, qui nous choquent et nous troublent, sont destinés à montrer que notre vie de croyant doit être menée comme un combat constant contre le péché et le mal.

 

La Sainte Présence de Christ en nous, nous invite à mener ce combat de la foi, le Seigneur nous dirige, nous encourage, et nous protège dans ce domaine. Il est évident que le péché exerce encore son pouvoir sur nous, non sur notre esprit mais sur notre chair, quoique non d’une manière définitive. Quoique Christ, lors des jours de sa chair, ait accompli parfaitement à notre place la loi de Dieu pour nous en délivrer, nous voyons encore en nous-même des traces du péché. Tant il est vrai que Christ ne doit pas simplement nous libérer de la faute et de la culpabilité, mais encore créer en nous par sa Sainte Présence une vie nouvelle. Bien qu’ayant reçu par la foi une identité nouvelle, il nous advienne parfois, peut-être par nostalgie ou convoitise charnelle, de faire des excursions dans le vieux territoire où le péché est maître. Bien que totalement renouvelés et crées à l’image de Dieu, portant en nous la flamme éternelle de la Sainte Présence, nous succombons si souvent à l’attrait de la convoitise et aux séductions des idéologies anti-chrétiennes. Mais plus notre vie nouvelle atteint la maturité par la confiance constante en Christ à travers les épreuves, plus elle porte des fruits pour la gloire de Dieu. Rappelons-nous que le vin le plus exquis est produit par une pression intense sur le raisin qui nous donne ce nectar divin, et que la pureté de l’or provient de la fournaise ardente qui l’a épuré. Il est aussi nécessaire que notre foi subisse la pression de ce monde et soit épurée par des épreuves et des combats par l’appel à la sanctification, sans laquelle personne ne verra Dieu. Un chrétien sans épreuves et sans combats ça n’existe tout simplement pas, sauf dans l’illusion de l’imagination maladive des prétentieux.

 

- DYNAMIQUE DE LA SAINTE PRÉSENCE :

La Sainte Présence de Christ en nous, nous engage dans le bon combat, d’abord contre les résidus d’un monde révolu, en décadence, mais s’opposant encore au Seigneur Jésus-Christ et à son autorité. Puis, nous sommes appelés à une reforme constante de notre manière de vivre et de nous conduire. C’est à cette condition-là que nous grandirons dans Sa grâce. Ce combat n’est pas une simple affaire de stratégie personnelle; Dieu nous équipe en vue de la lutte et nous muni de ses armes spirituelles. Par elles, nous surmontons les ruses du diable et vaincrons ses vilains stratagèmes (Éph. 6 :10-20). Dans ce monde hostile à Dieu, nous aurons constamment besoin du dynamisme de Sa grâce, autrement nos vies ne pourraient pas être modelées selon sa Parole ni rester à son service. Christ a recours à certains moyens pour fortifier notre foi, et le moyen par excellence qu’il a choisi est la Bible qui est la Parole de Dieu. Elle se trouve à notre disposition pour pourvoir à notre nourriture spirituelle. Aucun moyen n’est plus important et crucial à notre foi que la lecture régulière et l’étude soigneuse de son contenu sacré. Il faut ainsi en faire un usage volontaire et régulier pour que notre existence nouvelle puisse se dérouler normalement et s’épanouir en vue de la gloire dont nous allons hériter, et dans laquelle nous sommes présentement sans que nous puissions le voir encore. Aucun chrétien réel ne peut s’en passer sans subir des conséquences malheureuses à sa foi. Si nous n’avons pas recours à ce moyen de grâce, nous n’avons pas le droit de blâmer Dieu pour les malheurs qui nous arrivent. Nous devons plutôt nous considérer comme les seuls et uniques responsables quant au refus d’utiliser proprement ce moyen fondamental à notre foi (Rom. 10 :17). Ceux qui refusent de la lire régulièrement sur la base qu’ils l’ont déjà lus, et que depuis la Parole demeure en leur cœur et qu’ils n’ont plus besoin de s’en nourrir continuellement, s’illusionnent et se séduisent eux-mêmes, car la Présence de Christ en nous répond par nécessité à la Présence de Christ en sa Parole. Ils témoignent ainsi qu’ils sont sous l’emprise du malin et qu’ils préfèrent les choses de ce monde plutôt que celles de la gloire céleste. Si Dieu ne leur accorde la repentance, ils récolteront le malheur et la misère toute leur vie, et cela de leur propre faute. Ils seront sauvés, mais «comme par le feu» (1 Cor. 3 :10-15).

 

A cause de sa nature dynamique, la valeur et le but que Dieu assigne à la Bible ne seront jamais sous-estimés. C’est ici que Dieu nous console et nous exhorte sans cesse. Déjà dans l’Ancien Testament (Deut. 17 :19) Dieu nous exhortait à son étude. Dans le Nouveau Testament, les gens de la ville de Berée sont loués pour le fait qu’ils étudiaient l’Écriture pour éprouver la prédication de l’apôtre Paul (Ac. 17 :11). Jésus déclare au sujet de l’Écriture (Jean 5 :39) que nous avons besoin d’elle pour les raisons suivantes : a) elle nourrit notre foi (1 Pierre 2 :2); b) elle seule nous accorde la lumière et la sagesse lors de notre séjour ici-bas, «ta Parole donne la vie», écrit l’auteur de Psm. 119 :130; c) elle purifie nos vies si nous la prenons au sérieux (Jean 15 :3); d) elle nous rend capable de faire face à tous les problèmes de l’existence avec courage et dans l’espérance (Rom. 15 :4).

 

Essentiellement en vue de notre croissance spirituelle, nous aurons à écouter la Bible, surtout lorsque la Parole de Dieu est proclamée. Ensuite, nous l’étudierons dans des réunions de frères, et nous en discuterons dans la société. De même, nous aurons grand soin de la lire en famille, lors des cultes, comme faisant partie vitale de nos foyers. Une grande importance sera aussi accordée à la lecture et à la méditation personnelle sur son contenu. Seuls ceux qui sont sérieux et s’appliquent à apprendre et à connaître la volonté de Dieu à travers l’Écriture peuvent s’attendre des bénédictions sur leur vie. Selon l’Écriture, le pouvoir qui résistera en nous au péché et à la malédiction, et qui nous permettra de croître dans la connaissance de la grâce, nous est accordé par la Sainte Présence de Christ. Non seulement l’Esprit de Christ a créé une vie nouvelle, mais encore il l’amène vers son accomplissement. Sans l’Esprit et la Parole nous ne pouvons rien faire, car de là nous obtenons les bénédictions et les grâces qui nous ont été acquises lors de la Rédemption, et dans l’interaction entre l’Esprit et la Parole nous avons la vie éternelle.

 

A Christ seul soit la Gloire