L'origine du miracle
des langues
Le don des langues, qui a été accordé
aux hommes pour la première fois au jour de la
Pentecôte, était un don miraculeux qui permettait à ceux
qui le recevaient de parler en des langages qui leur
étaient inconnus, des langages qu’ils n’avaient jamais
appris. Ils recevaient donc la capacité d’annoncer la
bonne nouvelle à ceux avec lesquels ils n’ont
normalement aucun autre moyen de communiquer.
Le récit d’Actes 2 nous donne une description
détaillée de la nature de ce don. On peut y voir qu’il y
avait à Jérusalem, à cette saison de l’année, des hommes
pieux « de toutes les nations qui sont sous le ciel, »
et quand une multitude de gens s’est assemblée, elle
« fut confondue de ce que chacun les entendait parler
dans sa propre langue » (Actes 2. 5-6). La
caractéristique proéminente et essentielle du don des
langues de la Pentecôte était donc qu’il permettait aux
disciples de s’adresser aux étrangers, de sorte que
« chacun les entendait parler dans sa propre langue. »
De plus, il est écrit, pour notre plus grande
instruction, qu’ils « en étaient tous hors d'eux-mêmes
et dans l'admiration, se disant les uns aux autres: Ces
gens-là qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens?
Comment donc les entendons-nous chacun dans la propre
langue du pays où nous sommes nés? Parthes,
Mèdes, Élamites »—seize pays
sont nommés—« nous les entendons parler en nos langues
des merveilles de Dieu » (vv. 7-11).
Donc, dans cette petite description des faits, il est
écrit trois fois que le don des langues à la Pentecôte
était un don miraculeux qui permettait à ceux qui le
recevaient de parler aux étrangers dans leur propre
langage. Donc, lorsque l’on fait face, de nos jours, à
un prétendu don des langues apostolique et pentecôtiste,
on doit premièrement vérifier si son supposé possesseur
a la capacité surnaturelle de parler aux étrangers dans
leur propre langage. Si le supposé don échoue ce test,
on peut le considérer avec certitude comme faux et ne
pas s’en enquérir davantage.
La venue du Saint-Esprit était le commencement de la
nouvelle ère merveilleuse qui avait été annoncée par
Jean-Baptiste (Matthieu 3. 11). Le Seigneur avait
auparavant enseigné à Ses disciples que leur mission
spéciale serait de prêcher la repentance et la rémission
des péchés en Son Nom à toutes les nations, en
commençant par Jérusalem; mais ils devaient attendre
dans cette ville jusqu’à ce qu’ils soient revêtus de la
puissance d’en haut (Luc 24. 47-49); car l’Évangile
devait être prêché, non par la simple puissance de
l’homme, mais « par le Saint-Esprit envoyé du ciel » (I
Pierre 1. 12). C’est donc un fait impressionnant que la
manière qu’a choisi le Saint-Esprit de manifester Sa
présence a été par l’apparition de langues de feu, qui
se sont déposées sur chaque disciple, et par le don de
puissance qu’ils ont reçue pour prêcher à tous les
hommes qui étaient assemblés à Jérusalem pour observer
la fête de la Pentecôte, chacun dans son propre langage.
C’était un miracle extrêmement significatif. Cela
annonçait avec éclat, premièrement que la grande œuvre
de cette ère, pour laquelle le Saint-Esprit était venu,
était de prêcher ce Jésus de Nazareth ressuscité en tant
que Seigneur et Christ (Actes 2. 32- 36); deuxièmement,
que ce glorieux Évangile devait être annoncé à « toutes
les nations qui sont sous le ciel, » afin que tous les
hommes l’entendent dans leur langue maternelle.
Remarquez que, dans Actes 2 et partout où le mot
« langue » est utilisé par rapport à cela dans les
Écritures, cela veut tout simplement dire un langage,
tout comme nous disons couramment « la langue
anglaise », « la langue française », etc. Dans 1
Corinthiens 14, où l’expression « langue inconnue » est
utilisée, on peut constater que le mot “inconnue” est
imprimé en italiques dans la Bible, ce qui indique que
ce mot ne se retrouve pas dans le texte original. Ce mot
complémentaire en a égaré quelques-uns. Cette expression
signifie simplement un langage étranger.
Cette capacité surnaturelle de s’adresser à un étranger
dans son propre langage servait aussi (avec les autres
miracles qui abondaient en ce temps) à certifier que
cette nouvelle ère et que ce nouveau message
(l’Évangile) était bien de Dieu. Privé de telles
manifestations de la présence et de la puissance de Dieu
travaillant en ces obscurs Galiléens et avec eux, ce
n’aurait pas pu être clair pour les Juifs et les Gentils
que Dieu débutait vraiment un nouvel ordre des choses.
Plusieurs passages des Écritures déclarent que le but
principal des miracles était d’authentifier la
prédication d’un « si grand salut, qui, ayant été
premièrement annoncé par le Seigneur, » comme dans
Hébreux 2. 3, 4, où nous lisons que Dieu a aussi
témoigné (avec ses prédicateurs) par le moyen « des
prodiges et des miracles, par divers actes de sa
puissance, et par les dons du Saint-Esprit, selon sa
volonté. »
Le besoin d’avoir des miracles si extraordinaires au
début de cette nouvelle ère est évident. Dans ce
domaine, nous pouvons faire le parallèle avec le début
de l’ère de la loi, lorsque Dieu a effectué des signes
et des miracles merveilleux en Égypte et au désert. Ces
manifestations ont cessé après avoir accompli leur but.
Les langues
après la Pentecôte
Le parler en langues miraculeux est mentionné pour la
seconde fois en rapport avec la prédication de
l’Évangile par Pierre à un groupe de Gentils réunis dans
la maison de Corneille, le centenier romain, à Césarée
(qui était vraiment une ville romaine, quoique se
trouvant en Judée). Ici encore « le don du Saint-Esprit
était aussi répandu sur les Gentils; Car ils les
entendaient parler diverses langues, et glorifier
Dieu. » (Actes 10. 45, 46). C’était un signe convaincant
pour Pierre et les six Juifs convertis qui
l’accompagnaient que Dieu avait effectivement sauvé ces
Gentils. En conséquence, ils (les Juifs) n’ont pas osé
« refuser l'eau du baptême, » ou refuser de les recevoir
en tant que frères en Christ.
De plus, lorsque ceux de la circoncision, qui étaient à
Jérusalem, ont contesté Pierre à ce sujet, l’apôtre
s’est justifié en recourant au fait que (pour citer ses
propres mots) « le Saint-Esprit descendit sur eux, ainsi
qu'il était aussi descendu sur nous au commencement. »
(Actes 11. 15). Il nous est donc fourni dans la Bible
une raison très précise et très forte pour la
manifestation du don des langues à ce moment; autrement,
les Gentils convertis n’auraient pas été reçus.
On doit remarquer tout spécialement que, pour trouver un
autre événement semblable, Pierre a dû retourner en
arrière jusqu’au jour de la Pentecôte. Nous pouvons
facilement en déduire que, dans toutes les années qui se
sont écoulées entre les deux évènements, il n’y a pas eu
d’autre manifestation semblable que Pierre pouvait
invoquer. C’est donc très éloigné de la vérité que
d’affirmer ou de supposer que tous ceux qui étaient
sauvés à l’époque apostolique avaient reçu la puissance
de parler en langues. Bien au contraire, il est clair
que la distribution du don des langues était réservée à
des occasions d’importance inhabituelle.
À Éphèse—La troisième et dernière fois qu’on mentionne
la manifestation du don des langues dans les Actes est
au chapitre 19. Cela c’est passé complètement en dehors
de la Palestine. Paul, alors qu’il était en route vers
Éphèse, a rencontré certains disciples qui n’avaient
reçu que la vérité reliée au baptême de Jean. Ils
n’avaient pas reçu le Saint-Esprit parce qu’ils
n’avaient pas cru en Jésus-Christ ressuscité. Cependant,
lorsqu’ils ont été baptisés au nom du Seigneur Jésus, et
que Paul leur a imposé les mains, alors « le
Saint-Esprit descendit sur eux, et ils parlaient
diverses langues, et prophétisaient. » (Actes 19. 1-6).
Dans ce cas, comme dans les deux cas précédents, la
vérité proclamée par Paul avait manifestement besoin
d’être authentifiée par des signes et des miracles. De
plus, Éphèse était l’endroit où il y avait le grand
temple de Diane, et où des « sorcelleries » (c.-à-d.,
nécromancie, magie noire, etc.) étaient pratiquées (v.
19). Conséquemment, « Dieu faisait des miracles
extraordinaires [c.-à-d., inhabituels] par les mains de
Paul » à cet endroit (vv. 11, 12).
Dans tous ces cas, pas une fois on ne recherche le don
des langues ou le Saint-Esprit de la même façon que
quelques-uns les recherchent de nos jours. Le
Saint-Esprit distribuait tout simplement le don quand et
comme Il le déterminait bon selon les besoins.
Le don des langues dans l’église
Dans 1 Corinthiens, chapitres 12 et 14, nous lisons à
propos du don des langues « dans l’église. » Il est
mentionné parmi les opérations de l’Esprit, l’Esprit
« distribuant à chacun ses dons, comme il lui plaît »
(12. 7-11). Donc, de donner ou de ne pas donner ce (ou
tout autre) don ne concerne entièrement que la volonté
de Dieu, qui est exercée selon la Sagesse divine.
Ce don est mentionné en dernier dans l’énumération de
dons que « Dieu a établi dans l'Église » (12. 28-29). De
plus, les questions de l’apôtre « Tous ont-ils le don de
guérir? Tous parlent-ils des langues? » rendent certain
hors de tout doute que seulement quelques saints
possédaient ces dons. En effet, il pose ces questions
dans le but d’établir l’argument selon lequel, comme il
y a plusieurs membres dans un corps humain, chacun ayant
sa propre fonction spécifique qui doit être exercée pour
le bien-être de tous les membres, ainsi dans l’église il
y a différents dons et différentes charges donnés à tous
les membres; néanmoins, tout autant qu’ils appartiennent
tous au seul et même corps, les dons appartiennent tous
à ce seul corps, peu importe les membres qui les
possèdent. Selon l’argument inspiré présenté par ce
chapitre, il serait aussi ridicule de s’attendre à ce
que chaque membre de l’église ait le don des langues que
de s’attendre à ce que chaque membre du corps humain
soit une langue possédant le pouvoir de parler (v.17).
Au chapitre 14, Paul démontre que le don de prophétie
est beaucoup plus désirable que celui des langues, parce
que prophétiser—c.-à-d., transmettre la Parole de
Dieu—édifie l’église; et ceci est l’œuvre de l’Amour (la
Charité), parce que « la charité édifie » (8. 1), tandis
que parler en langues pourrait n’être que la
démonstration vaine d’un don. Paul établit le contraste
très fortement en disant « je parle plus de langues que
vous tous; Mais j'aime mieux prononcer dans
l'Église cinq paroles par mon intelligence, afin
d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles dans
une langue inconnue. » (14. 18, 19). Leur valeur
relative est donc comparée à cinq sur dix mille.
Il pousse ensuite ces Corinthiens à ne pas devenir « des
enfants quant au jugement, » et leur explique que le don
des langues était un accomplissement d’Ésaïe 28. 11, 12,
où Dieu, en prédisant les jugements qui tomberont sur
Israël en raison de leur rejet de Sa Parole (qui leur
avait toujours été adressée en hébreu), dit, « Aussi
c'est par des lèvres qui balbutient et par une langue
étrangère qu'il parlera à ce peuple [les Juifs].» Ainsi
donc, à la Pentecôte, Dieu a commencé à parler aux Juifs
dans une « langue étrangère. » C’était un « signe » pour
ce peuple incrédule. C’est précisément ce que Paul
déclare dans le prochain verset, où il dit : « Ainsi
donc les langues sont un signe, non pour les croyants,
mais pour les incrédules; au lieu que la prophétie est
un signe, non pour les incrédules, mais pour les
croyants. » (I Corinthiens 14. 21). Ainsi, le don de
prophétie est incomparablement supérieur à celui du don
des langues. On peut en déduire que d’affirmer que le
don des langues est un signe aux croyants indiquant que
celui qui l’a, a reçu le Saint-Esprit, revient à tourner
sens dessus dessous les Écritures.
L’Esprit est donné à ceux qui croient
Le Seigneur Jésus-Christ a parlé du Saint-Esprit « que
devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7.
39). Pierre a dit, le jour de la Pentecôte, que tous
ceux qui se repentiraient et qui seraient baptisés
recevraient « le don du Saint-Esprit » (Actes 2. 38). Il
a encore dit, à propos du Saint-Esprit, « que Dieu a
donné à ceux qui lui obéissent » (Actes 5. 32),
c’est-à-dire, qui obéissent à l’Évangile en croyant en
Jésus-Christ. Dans Galates 3. 1-3, Paul fonde son
argumentation au complet sur le fait que les Galates
avaient reçu l’Esprit « par la prédication de la foi. »
Cela n’est jamais arrivé que quelqu’un soit un croyant
en Christ sans toutefois avoir reçu le Saint-Esprit, ou
qu’il l’ait reçu autrement qu’en croyant en l’Évangile.
Concernant l’étrange idée moderne que l’on doit
rechercher le parler en langues comme « Signe biblique »
de la réception du Saint-Esprit, nous remarquerons que
la foi ne recherche pas de signe, mais se repose sur la
simple Parole de Dieu. Paul dit, « Tandis que les Juifs
demandent des miracles »; et c’était tout naturel pour
eux de le demander; mais pas pour ceux qui sont
« justifiés par la foi. »
Le Seigneur Jésus a dit : « Une race méchante et
adultère demande un miracle » (Matthieu 16. 4) et
encore, « Si vous ne voyiez point de signes et de
miracles, vous ne croiriez point » (Jean 4. 48).
L’esprit des Juifs s’est manifesté dans la question,
« Quel miracle fais-tu donc, que nous le voyions et que
nous croyions en toi? » (Jean 6. 30). Ces Écritures
n’encouragent certainement pas les saints de Dieu à
rechercher un signe. De plus, le Seigneur n’a pas dit au
sujet de son peuple que « Vous les connaîtrez donc à
leurs signes, » mais expressément « Vous les connaîtrez
donc à leurs fruits. » (Matthieu 7. 20). Et encore,
« C'est à ceci que tous reconnaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les
autres. » (Jean 13. 35). Si l’on voit ceux qui ont reçu
l’Esprit marcher par l’Esprit, manifestant l’amour de
l’Esprit, et portant le Fruit de l’Esprit, il n’y aura
nul besoin d’aucun « signes » par lesquels ils puissent
être reconnus.
Les miracles qui accompagnent
On invoque souvent les paroles de Marc 16. 17,18 comme
si elles incluaient la promesse que tous ceux qui
croiraient recevraient le don des langues. Mais ces
paroles ne se prêtent pas à ce genre d’interprétation.
Elles déclarent que certains signes, parmi lesquels
figure parler en de nouvelles langues, accompagneraient
ceux qui croient. Le Seigneur n’a pas plus promis que
tous les croyants parleraient en langues qu’Il a promis
que tous chasseraient les démons, saisiraient les
serpents et boiraient du poison sans n’en recevoir de
dommage. Parler en langues n’est donc pas plus le
« Signe biblique » de la réception du Saint-Esprit que
l’est de chasser les démons ou de saisir les serpents.
De plus, nous n’avons qu’à lire le verset 20 du chapitre
pour y trouver l’accomplissement total de la promesse
des versets 17 et 18 : « Et eux, étant partis,
prêchèrent partout; le Seigneur opérant avec eux, et
confirmant la Parole par les miracles qui
l'accompagnaient. »
Cette Écriture réfute la doctrine « pentecôtiste, » car
elle parle de « ceux qui auront cru »; alors que, selon
cette doctrine, parler en langues n’est pas un signe de
ceux qui croient, mais de ceux qui ont reçu l’Esprit, ce
que les « pentecôtistes » considèrent être une chose
distincte.
Une contrefaçon dangereuse
Nous croyons que l’erreur moderne concernant les
langues, telle qu’avancée par ceux qui s’appellent
eux-mêmes « pentecôtistes, » est une des plus
dangereuses qui soit en ces derniers jours. Plusieurs
enfants de Dieu véritables, bouillants et zélés en ont
été séduits. Son charme est très attrayant pour les
saints qui gémissent et soupirent pour quelque chose de
différent de la comédie et des formalités mortifiantes
de la Chrétienté religieuse. Nous l’observons depuis le
commencement. Ses phénomènes—extases, transports,
prostrations, abandon à « la puissance, » personnalité
déplacée, etc.—sont absolument les mêmes que nous avons
déjà observées dans nos enquêtes précédentes sur
l’hypnotisme, le spiritisme, et d’autres phénomènes
psychiques et occultes. Nous connaissons, par
observation personnelle, une partie des ravages
effroyables—moraux
et spirituels—qu’elle a produit. C’est avez zèle que
nous avertissons donc le peuple bien-aimé de Dieu contre
elle.