CHRISTIAN BECQUET

 

 

LE NÈGRE-BLANC

 

Christian Becquet, faux pasteur Pentecôtiste de la secte Messianique Évangélique du Cameroun.

Pseudo-Chrétien avec l'intelligence d'un babouin (pentecôtiste) et un comportement de singe.

( voir aussi: Droit de chier sur la tête du gourou plein de merde, Christian Becquet, enculeur sidatique de babouins africains; ainsi que: Sorcières et Sorciers Chrétiens. )

 

(To all outlaws, we have a few problems with an asswipe, a Pentecostal pastor «or is it pester» named Christian Becquet in Cameroun, Africa, a real fucktard that escaped from the loony bin. I would drag this white-niggers sorry ass behind my chopper on the superslab until his flesh is torn to shreds, then dunk him in vinigar and roll him in salt. But unfortunetly I'm an environmentalist and I don't want to pollute the asphalt with his contaminated baboon blood. Let this motherfucker try to translate this in French for his lice eating community. Hey, shit for brains, your mother must be so proud of you, heck she pukes her guts out just seeing your ugly fuckface.)

 

Mais à qui penses-tu faire peur avec tes menaces, espèce de babouin imbécile.

 

Un esclavagiste avait déjà dit: «Je n'ai rien contre les nègres, je crois simplement que tout le monde devrait en avoir un». Christian Becquet, le sorcier pentecôtiste et faux pasteur de la secte Messianique Évangélique au Cameroun, souscrit pleinement à cette idéologie, tellement qu'il a divorcé sa femme pour se remarier à une autre négresse, s'établissant même comme pasteur d'un groupe de nègres au Cameroun pour les manipuler et les exploiter. Il n'avait pas de choix que de marier une négresse, car en Europe aucune femme blanche saine d'esprit ne voulait d'un tel salopard. Il était conscient qu'au Cameroun les femmes sont faciles, elles vont marier n'importe quoi qui bouge ou qui rampe pour se sortir de leurs misères. En fait la grande majorité sont infectées de M.T.S., surtout du Sida. En fait, nous avons les preuves qu'il draguait des négresses sur un Forum pentecôtiste de rencontres du temps qu'il était encore marié avec sa première femme, particulièrement une nommée Myriame que ce dépravé sexuel dit «aimer». Il est supposé avoir aimé sa première femme aussi, et voila qu'il aime cette gondasse nommée Myriame, et qu'il aime aussi en même temps une troisième nommée Adèle. Voila un homme qui est vraiment rempli d'amour, surtout pour toutes les négresses qu'il rencontre et qu'il veut sauter.  Ce pasteur parasite, car telle est la définition du verbe «béqueter», surnommé aussi «pasteur Morpion» à cause de ses pratiques sexuelles malsaines, trouva enfin sa niche. Il ne tarda donc pas à s'y refugier. Or non seulement que le remariage est interdit dans le christianisme, le mariage interracial et le mariage inter-espèces (humain - babouins) l'est aussi, de même que le mariage inter-religions. Mais cet imposteur démoniaque ce foute royalement de ce que dit la Parole de Dieu qu'il déforme à sa guise pour justifier ses aberrations. Christian Becquet est non seulement un adultère mais aussi un déformateur de la vérité, et un ennemi de la croix.

 

Le babouin et sa guenon.

 

Ceux qui sont offensés par le mot «nègre» se rendent ridicules, car «nègre» signifie «noir» dans tous les dictionnaires. Un nègre est un noir, un noir est un nègre, il n'y a aucune différence entre les deux. Le seul temps qu'un nègre n'est pas un noir est lorsqu'il n'accepte pas ce qu'il est et qu'il cherche à devenir un blanc. Dire qu'un noir est un nègre n'est pas du racisme mais la réalité. Le racisme est de dire qu'une race est supérieure à une autre, qu'elle soit noire, blanche, jaune, brune, ou rouge. En fait, le racisme a été inventé par ceux de la race noire, ce qui nous indique clairement que personne n'est plus raciste qu'un nègre. Il existe aussi un racisme spirituel retrouvé parmi les frénétiques délirants du pentecôtisme et du charismatisme, surtout en Afrique. Ce genre de psychopathes extatiques porte le nom aussi de Babouins Africains à cause de leur parler en langues qui ressemble beaucoup aux sons confus de ces grands singes. Généralement ce n'est pas ceux des autres races qui vont crier au racisme, mais bel et bien ceux de race noire. Ils détiennent une haine particulière pour ceux de la race blanche car ils sont jaloux de ses accomplissements, et ils s'imaginent comme étant le nombril du monde. Si ça ne saurait de ceux de la race blanche et de sa technologie, la race noire pataugerait encore dans ses excréments et son ignorance. La race blanche est donc supérieure à la race noire au niveau de la technologie, du savoir-vivre, de l'éducation, et de la foi chrétienne, ainsi que dans plusieurs autres domaines. Voici les choses que la race noire a contribuée à la société plus que toutes les autres races, et ces choses se rapportent surtout au niveau de l'immoralité, la maladie, et le crime: Ebola, SIDA, et MTS de toutes sortes; malpropreté hygiénique et civil; paresse et vanité; violence, meurtre, viols, avortement, polygamie, drogues, vols, superstitions, fausses religions, musique diabolique, sorcellerie, exagérations, frénésie, déséquilibre mental, etc. Bref, les nègres n'ont jamais contribués rien de bien à la société. Évidemment, comme en toutes choses, il y a des exceptions, mais elles se font très rares. Même qu'il est très bien reconnu que les niveaux de la criminalité et de l'immoralité augmentent considérablement dans toutes les villes qui sont ouvertes à l'immigration de la race noire, et qu'on ne tarde pas à voir s'ériger des ghettos là où il n'y en avait aucun, cela est un fait qui fait parti des statistiques des nations. Si les dirigeants des nations auraient su respecter les bornes que Dieu a établit pour les races des hommes, on ne se retrouverait pas avec un tel problème de nos jours: «Et il a fait d'un seul sang toutes les races des hommes, pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé la durée précise et les bornes de leur habitation.» (Actes 17:26; consultez aussi la Table des Nations en Gen. 10: 1-32)). Les nègres appartiennent en Afrique et non en Europe ni dans les Amériques, et il est grand temps qu'ils y retournent tous.

 

Christian Becquet est ce qui est nommé par les américains «un nègre-blanc» (white nigger), car rien n'est plus raciste que de trahir sa propre race pour une autre. Ces pauvres gens, ne réalisant pas qu'ils sont victimes d'un imposteur de race blanche qui les exploite, comme c'est le cas en Afrique depuis très longtemps, ils furent dupés et tombèrent dans l'esclavage de ses prétentions chrétiennes et bibliques conçues spécifiquement pour les escroquer. Il est l'image parfaite d'un pasteur pentecôtiste et ses flatulences cervicales de névrosé malicieux prouvent amplement ce que nous disons de lui et du pentecôtisme en général. Néanmoins, avec toute la publicité négative qu'il nous fait, les ventes sur la Bible de Machaira ont triplées, et nous en sommes reconnaissant. Malheureusement l'ignorance des africains et leurs attachements à leurs traditions et superstitions les aveuglent et ils devinrent des proies faciles pour un tel fourbe. Il est grand temps qu'ils se réveillent au fait que des charlatans comme Christian Becquet sont la source de leurs problèmes. Soyez conscient que cet imposteur se foute royalement de vous, ce n'est pas la couleur de la peau qui importe pour lui mais la couleur de votre argent. La religion dite chrétienne a toujours été une source d'exploitation qui est extrêmement lucrative pour plusieurs, le pentecôtisme en est pas l'exception et ses ministres savent très bien en profiter pour s'enrichir sur le dos des pauvres et des ignorants. Ceux qui sont d'accord avec ceci peuvent quitter cette page immédiatement, plus rien ne vous concerne ici, allez en paix et recherchez la face de Dieu plutôt que la malédiction. Ceux qui ne sont pas d'accord peuvent continuer dans leurs abominations pour leur malédiction afin de récolter le salaire qui leur est dû.

 

Quel espoir, dans un pays ravagé par la guerre, la maladie, la corruption, comme le Cameroun sinon un miracle dans l’univers ahurissant des nouvelles églises, croisements de pentecôtisme et de croyances traditionnelles, dirigées par des «pasteurs», «prophètes» ou «apôtres messianiques» comme le sorcier pentecôtiste Christian Becquet, et dont la violence du culte est à la mesure de la misère des fidèles. Le discours des télé-évangélistes, lui aussi, entre cynisme obscène, mégalomanie et surréalisme, répond à la désespérance de guérison d’une maladie incurable, de la délivrance d'une possession de démons imaginaires, de l’obtention d’un visa ou de prospérité immédiate.

 

Dans les sociétés africaines, n’importe qui se lève n’importe comment pour se faire appeler homme de Dieu. Pasteur, prophète, évangéliste, apôtre…, toutes les dénominations sont choisies pour attirer les « brebis perdues ». Aujourd’hui, Dieu est devenu un vrai business, un business… démoniaque, et le nègre-blanc, Christian Becquet, a su en profiter ! Le taux de chômage, et ça tout le monde le sait, est très élevé dans les pays africains. Et cette situation a fait naître des idées à certaines personnes qui ont décidé de se faire de l’argent en utilisant le nom de Dieu. Dans ce territoire les églises pentecôtistes poussent comme des champignons. Dès qu’un individu comprend que son statut de chômeur lui rend la vie dure, il lui vient très vite «l’inspiration divine» de servir Dieu. Mais comment ça se passe ? C’est très simple. D’abord, il faut savoir que de nos jours, fustiger l’église catholique ou autres groupes qui s'opposent à leurs prétentions est la nouvelle mode dans les réflexions religieuses en Afrique. Alors celui qui choisit le business de Dieu suit cette tendance. Il se démarque donc des «je vous salue Marie» ou encore des enseignements de la Réforme Protestante en se disant évangélique et donne le titre de «ministère» à son église. Il s’arrange pour que le nom de son, soit disant, ministère attire les foules, comme une affiche publicitaire pour la chose spirituelle. Vous entendrez parler de « ministère évangélique de…ceci ou de…cela » avec une référence sur un problème spirituel dont il serait un as dans le règlement. Au début, les cultes se tiendront en plein air, puis dans une espèce de 4 murs en bois jusqu’à ce que les caisses se remplissent pour la construction d’un temple.

 

Et à propos de caisses, de nombreuses quêtes sont organisées durant les cultes rien que pour ruiner les pauvres fidèles égarés. Des veillées de prières surgissent dès que le «boss» a besoin de sous et à ces veillées-là, il est sans pitié pour les fidèles qui repartent toujours les mains vides. Mais il y a un préalable à tout ça. En Afrique, on aime les miracles. Les gens s’excitent dès qu’ils entendent parler d’un « homme de Dieu » qui fait des choses qui sortent de l’ordinaire. Ainsi, pour que le ministère du businessman marche, pour que ses fidèles lui donnent tout ce qu’il veut sans raisonner ni réfléchir, il faut qu’il fasse des merveilles. Alors ce dernier, avant de concevoir son église cherche un don ou pouvoir et l’obtient auprès des mystiques, et là entre en jeux la mouvance pentecôtiste avec ses faux signes et miracles.

 

Entre deux œuvres occultes, des mystiques ont eu le temps de livrer, sur la place publique, leurs deals avec des pseudo hommes de Dieu comme Christian Becquet. C’est un vrai pacte diabolique qui est scellé, entre les deux parties, sur la base du profit. Le faux serviteur de Dieu demande au mystique le pouvoir qu’il souhaite avoir pour opérer dans son église. Le marabout demande une somme élevée pour le boulot et comme, généralement, son client n’a pas cette somme, les deux hommes s’entendent sur le partage des avoirs lors des activités religieuses.

 

En d’autres termes, les mystiques ont leur quote-part dans les revenus mensuels de ces hommes de Dieu. Sous l’emprise donc de phénomènes diaboliques, on voit une foule de personnes en transe lors de veillées ou séances de prières. Croyant être visitées par le Saint-Esprit qui est plutôt un esprit malsain de duplicités, de malices, et de dérèglements de conscience, ces personnes se ruinent pour des gens sans scrupule.

 

Les femmes sont les plus grandes victimes de ces faux pasteurs à la Becquet. Elles se font toujours avoir parce qu’elles ont toujours un problème sentimental à exposer. Dans les faits divers, on ne s’étonne plus de lire qu’un pasteur ait enceinté une fidèle ou même détourné une mineure. Sans foi ni loi, ils s’adonnent même à des activités qu’un vrai serviteur de Dieu ne pourrait faire comme les escroqueries, les détournements de fonds et blanchiment d’argent, et beaucoup plus de déviations honteuses qu'il ne convient pas de mentionner.

 

Il est écrit dans la bible que dans les derniers temps il y aura de faux prophètes. Sans ou avec une prétendue formation pastorale, des gens se lèvent et se disent serviteurs de Dieu. Et aujourd’hui, il est difficile de faire la différence entre le vrai et le faux. On conseille donc aux « brebis» d’avoir la foi et de demander, dans leurs prières, que Dieu leur évite la perdition, au risque de se faire dévorer par les «loups» de la nouvelle Jérusalem à la Christian Becquet.

 

 

 


 

 

SPHÈRES

 

MÉTAMORPHOSES E T BOULEVERSEMENTS

JOURNÉES D'ÉTUDE 12-13 AVRIL 2012

IDENTITÉS CULTURELLES TEXTES ET THÉÂTRALITÉ EA4277 UNIVERSITÉ D'AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE

 

Les pentecôtismes africains, socle de métamorphoses.

Le cas du Cameroun

 

Sariette Batibonak

 

Résumé

En définissant la conversion comme une métamorphose, les pentecôtismes sont perçus comme étant l’un des groupes religieux les plus radicaux. Cet article porte sur la thématique des métamorphoses des sociétés africaines à travers l’effervescence des sectes pentecôtistes. Il s’agit de cerner comment les prétendues églises de cette mouvance parviennent à engendrer des bouleversements, des mutations au sein de la société camerounaise.

 

Introduction

Depuis plus de quatre décennies, plusieurs phénomènes sociaux se sont penchés au chevet des sciences, notamment, la montée des mouvements pentecôtistes qui font l’objet d’études dans moult disciplines. En effet, en concevant la conversion sous l’angle de la métamorphose, les pentecôtismes sont perçus comme l’un des groupes religieux les plus radicaux (et sectaires). La thématique des métamorphoses des sociétés africaines à travers l’effervescence pentecôtiste constitue l’épine dorsale de cette réflexion anthropologique sur ce nouveau mouvement religieux (à tendances psychotique et mystique). A travers un corpus ethnographique et une étude in situ, il s’agit de comprendre comment les prétendues églises de cette mouvance névralgique parviennent à des bouleversements, des mutations au sein de la société camerounaise.

 

La loi camerounaise n°90/013 du 19 décembre 1990 libéralisant l’exercice public des associations religieuses a donné libre cours à la prolifération des pentecôtismes sur le territoire camerounais.1 En effet, l’apparition sur la scène publique d’un nombre assez important de nouveaux mouvements religieux qui jadis officiaient dans la discrétion totale a contribué, plus que jamais à un accroissement phénoménal de l’offre cultuelle. Selon Corten et alii, on observe de nombreuses tendances pentecôtistes aux pratiques presque similaires. Dans ce sens, Boyer se rend compte que le pentecôtisme est « caractérisé par ses formes cultuelles foisonnantes » et stimule même « l’effervescence ».2 Au Cameroun, le phénomène de l’effervescence pentecôtiste névralgique et sectaire n’est plus à démontrer.3

 

Notre réflexion tire ses résultats d’un corpus ethnographique relevé entre les années 2009 et 2013 au Cameroun, principalement dans les villes de Yaoundé et Douala. Pour mieux appréhender le dit phénomène, quelques questions méritent d’être scrutées. Outre le désir de faire foule, quels peuvent être les mobiles de la conversion dans ce mouvement religieux ? Qu’est-ce qui explique la capacité des pentecôtistes à « bouleverser les vies » des adeptes? Que peut-on envisager de la radicalité des discours pentecôtistes débordant de véhémence? Une reproblématisation de l’effervescence pentecôtiste permettra de décrypter les raisons qui président à l’exigence d’une conversion bouleversante. Il s’agira en fait de voir en les discours de ce mouvement le socle flamboyant de métamorphose individuelle ou collective.

 

Les pentecôtismes

Définition et compréhension de la notion

Rangés dans le sillage des protestantismes évangéliques,4 les pentecôtismes sont un mouvement pluriel issu du christianisme. Perçu sous cet angle, plusieurs courants et classifications sont invoqués. Ainsi, on peut donc recenser entre autres, les pentecôtistes proprement dits, les pentecôtistes classiques, les églises réveillées encore appelées les églises du réveil, les églises et/ou mouvements charismatiques, les églises prophétiques et messianiques. Plusieurs appellations sont possibles.

 

Considération prise de la pluralité dévolue à ce mouvement, des chercheurs pensent qu’il est mieux de parler en termes de pentecôtismes au lieu du pentecôtisme. Au regard de la pluralité terminologique de ce concept ceint d’ambiguïté, formuler une définition générique à toutes ces tendances serait une véritable gageure. Nous avons privilégié la définition d’Azria et Hervieu-Léger qui rend compte des réalités de la pluralité de ce mouvement. Les pentecôtismes sont donc l’ensemble des groupes religieux de la mouvance issue du protestantisme évangélique arminien et piétiste mettant l’emphase sur les dons du Saint-Esprit en l’occurrence le « parler en langues » le don de prophétie et celui de guérison. La situation peut varier d’un pays à un autre, d’une aire géographique à une autre. Le Cameroun présente des singularités qu’il convient de scander.

 

En effet, depuis une décade, le Cameroun connaît un véritable éclatement de son paysage religieux, qui se caractérise non seulement par la multiplication des associations cultuelles mais aussi par la lente décomposition des territoires ethno-régionaux que s’étaient appropriés les grandes organisations chrétiennes et musulmanes historiques. Une telle évolution provient pour l’essentiel de la libéralisation du champ religieux dans le pays. Les lois sur les libertés publiques du début des années 1990, le développement des migrations et de l’urbanisation favorisent l’entrée de mouvements religieux opérant sur la scène globale...5

 

À l’observation, la mouvance pentecôtiste a su saisir la balle au bond dans cet élan d’ouverture pour se répandre dans le pays au point où le gouvernement a parlé de prolifération vertigineuse.

 

À l’origine, les églises pentecôtistes se réclament de l’événement de la Pentecôte - au sens de la Bible, ouvrage de référence cultuel - où l’effusion du Saint-Esprit fût exceptionnelle par la distribution solennelle des dons spirituels, en l’occurrence la glossolalie, ainsi que l’attesterait ce passage tiré du livre des Actes des apôtres: «Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.6»

De toute vraisemblance, les chrétiens pentecôtistes exhibent cette référence biblique comme acte fondateur de leur mouvement. Selon eux, l’expérience de la plénitude du Saint Esprit a fondé et, marqué d’une pierre blanche ce jour de descente de l’Esprit Saint, le mouvement de la pentecôte connu de nos jours sous le label de pentecôtisme. Dans le même sens, avec leurs pères fondateurs, ces croyants estiment être en mesure de bénéficier aussi de cette effusion de l’Esprit comme signe distinctif; signe marquant la différence au regard des autres tendances qualifiées d’églises « mortes ». En réalité, les pentecôtistes estiment être des églises « réveillées », ou des églises « vivantes ». Dans ce sens, ils établissent une différence fondamentale entre les églises historiques dites églises « mortes » (catholiques, protestantes et orthodoxes) et leur courant considéré comme « nouveau » constitué des églises « vivantes ». Cette prétention est sans doute une des marques de leur raideur. Radicalité aussi bien dans la taxonomie que dans le discours. C’est ce que nous illustrerons à travers leur discours sur la conversion pentecôtiste.

 

Pentecôtismes et conversion radicale

À travers des ordonnances strictes, des principes fermes et des prescriptions tranchées, les doctrines de ce mouvement font table rase de la tolérance et une certaine indulgence entretenue par les églises historiques. Le pentecôtisme se présente ainsi comme un groupe aux exigences rigoristes. Parlant de la posture des convertis, Pierre-Joseph Laurent fait allusion à une prise de distance, assez brutale.7 La radicalité des discours pentecôtistes s’exprime dans divers domaines tel que celui de la conversion.

 

La conversion pentecôtiste exige une rupture brute, d’avec les habitudes, les comportements, les amis, les anciennes pratiques, les membres de la famille, bref d’avec le passé; et pour le cas du Cameroun, la famille est perçue comme source de malédictions. Le rejet des anciennes pratiques magico-religieuses (animistes, catholiques, protestantes, islamiques) s’érige en prescription à laquelle doit se soumettre le nouveau converti manu militari. Selon les prêches, l'auditeur, s'il n'est pas converti, est tenu d’admettre qu'il n'y a qu’une alternative: accepter Dieu ou le refuser. Fancello, l’exprime à sa guise: «La conversion s’accompagne par ailleurs pour le converti, d’un changement de statut du fait de la nouvelle appartenance religieuse et d’un changement de milieu par l’accès à un nouveau cercle de relations sociales quelquefois bien éloigné de son milieu familial. La conversion ne représente donc pas seulement un changement d’appartenance religieuse mais également l’adhésion à un nouveau groupe social.8»

 

La conversion pentecôtiste reflète donc un abandon total. Le nouvel adhérent a, de façon tacite, le devoir de s’atteler à la dimension spectaculaire du rejet amer tout en insistant sur la diabolisation sans ambages des anciennes pratiques. Ainsi, le témoignage d’Alain Messi emboîte le pas au discours développé supra. Avant de devenir pentecôtiste, Alain Messi, un étudiant en philosophie, était jadis catholique pratiquant et fréquentait les thérapeutes dits traditionnels. Dès sa conversion, le pasteur a mis une interdiction formelle car il devait faire volte-face et dire adieu à tout son passé: «Quand j’ai donné ma vie à Jésus, tout a changé, tout est devenu nouveau. La transformation était si radicale que toute ma famille m’a lâchée. Moi aussi, j’ai rejeté les autres. Ma famille m’a mis à la porte. Je devais reconstruire de nouvelles relations. Le pasteur m’a dit que la conversion est un bouleversement et implique un changement radical. Je devrais tout recommencer.9»

 

Ce récit de conversion exprime la radicalité dévolue à la conversion pentecôtiste. En tant que bouleversement tonitruant, cette expérience se définit comme la métamorphose par excellence. «Je devais reconstruire...Je devais tout recommencer...». Ces périphrases montrent combien les nouveaux adhérents, après une rupture brutale, se donnent le devoir de repartir à zéro. On est en droit de se demander si ce genre de prise de décision est dénué de toute emprise extérieure, de toute manipulation de la part des leaders. Somme toute, perçue sous cet angle, l’église apparaît dès lors comme un lieu de bouleversement, de transformation radicale et brusque intervenant dans la vie d’un individu aux fins de l’amener à prendre de nouvelles directions, un nouveau cheminement, de nouvelles normes, des attitudes divergentes, des relations nouvelles, des positions novatrices précise Fancello: «Dans le cas du pentecôtisme, il s’agit à proprement parler d’une nouvelle communauté puisque le nouveau fidèle est inséré dans un espace de relations qui ne comprend que des pentecôtistes et la fréquence des activités religieuses contribue à resserrer solidement les liens entre les fidèles.10«

 

La radicalité est d’autant plus criarde qu’elle touche des domaines parfois inattendus dans la vie des ouailles. Alain Messi a dû abandonner ses études universitaires pour «répondre à l’appel divin afin de s’engager pour le ministère». Les liens amicaux étaient à bas. La famille devait parfois « négocier » un hypothétique entretien avec lui. Son mariage s’est passé sous des tensions souvent appelées conflits de générations, mais sur fond d’accusations de sorcellerie. Alain Messi a donc refusé de se soumettre aux rites de mariage.

 

Parvenu à ce point, il est intéressant de faire une parenthèse sur le profil des groupes sociaux et générationnels que constituent ces groupes religieux. Plusieurs auteurs à l’exemple de Wilson montrent que les églises pentecôtistes se composent des membres issus des couches défavorisées,11 des jeunes et des femmes. On y rencontre des jeunes étudiants et parfois des jeunes fonctionnaires parfois en quête d’avenir; mais aussi des femmes - souvent accompagnées des enfants en bas âge (de 0 à 12 ans) - considérées comme les plus manipulables. À l’observation, les femmes ont une supériorité numérique dans toutes les religions. Les pentecôtismes n’en font pas exception. Les personnes du 3 e et du 4e âge, sont aussi parmi les membres les plus réguliers.

 

De toute évidence, le cas de Alain Messi est assez intéressant parce qu’il reflète la posture de nombreux jeunes camerounais qui affirmaient avoir radicalement changé de vie en « s’engageant dans le ministère ». Et, l’apôtre Denis Lassi de mentionner lui-même comment il a constaté que des jeunes s’engagent à la légère, et abandonnent parfois après quelques années, la voie entreprise pour le « ministère ». Ce leader religieux, revendiquant une expérience de 20 ans dans le service apostolique, se rappelle qu’il y a eu au Cameroun, au début des années 1990, une sorte de vocation des jeunes, s’engageant sous la fougue de leur conversion: «Un certain nombre de jeunes se sont engagés à servir Dieu à plein temps. Cette vague était insaisissable parce qu’on ne peut arrêter les décisions prises sous le flot du Saint-Esprit. Il s’agissait des jeunes âgés entre 18 et 25 ans qui se sont engagés à se former dans des écoles bibliques pour servir Dieu.12»

 

Les leaders religieux insistent sur la transformation radicale qui se décline parfois en des prises de décision engageant l’avenir du converti. Ce registre correspond très bien à la métamorphose individuelle. Pour le cas du Cameroun, effectivement, c’est à partir de 1992 que des écoles bibliques se sont multipliées dans les deux métropoles. C’est l’exemple de l’école de la Deeper Life Ministries, de la Faith Bible Church et de la très fameuse école biblique de Hal Rahman qui aurait favorisé une certaine implosion des groupes pentecôtistes au Cameroun.

 

L’effervescence pentecôtiste

La multiplication des églises

Le pluralisme religieux caractérise, à n’en pas douter, la quasi totalité des pays africains. Les pentecôtistes en particulier, s’activent plus que les autres groupes religieux dans de nouvelles entreprises religieuses. Ainsi, le Cameroun parfois qualifié de portail missionnaire d’Afrique Centrale, n’est pas en reste dans ce domaine.

 

Les églises se multiplient plus que par le passé, par des divisions, la création des cellules, des églises de maison et de nouvelles églises, par le recours à des méthodes de recrutement, aux médias, des programmes quotidiens de délivrance (exorcisme)13 et la mise en avant de la thématique des messages qu’entretient l’insécurité spirituelle. Dans ce contexte, les adeptes sont galvanisés à être toujours présents dans les services, à donner de leur temps et de leurs finances pour l’avancement du ministère. En réalité, un croyant pentecôtiste converti s’investit de la mission de prêcher l’évangile dans tout son entourage. Généralement, ses ouailles s’arrogent le droit d’être en mesure de fonder les assemblées partout où ils se trouvent. Ce qui induit une expansion effective des mouvements pentecôtistes. Maud Lasseur, étudiant les nouveaux mouvements religieux dans la région Nord-Cameroun affirme: «Ce mode d’expansion territoriale est courant dans les Églises pentecôtistes, dont la croissance repose sur l’idée que toute personne ayant reçu le baptême du Saint-Esprit possède les qualités nécessaires et la responsabilité d’évangéliser. Les migrants laïcs, en particulier les fonctionnaires, sont les véhicules à longue distance du pentecôtisme: les mutations de professeurs, membres de la police, cadres des entreprises para-publiques... orientent les axes de diffusion du pentecôtisme d’une ville à l’autre du Cameroun.14»

 

Ce processus de prolifération est enclenché depuis les décennies 70 à 80. Au cours de ces années, les églises pentecôtistes accueillent les missionnaires de divers pays à travers les grandes campagnes d’évangélisation. Celle organisée par Reinhard Bonnke en 1987, regroupera donc de fulgurants effectifs d’au moins deux cent mille participants à Yaoundé et le double à Douala. Dans la même période, l’arrivée des missionnaires indépendants nigérians, zaïrois (congolais), béninois et togolais produit un véritable foisonnement. Ce « magma ecclésiastique » au sens de Cornélius Castoriadis, atteint son paroxysme à l’aube des années 90 où de nombreuses églises pentecôtistes jaillissent dans le pays. Le dynamisme et l’entrepreneuriat des « églises du Réveil » contemporaines a été scruté par les anthropologues et les sociologues.15 À l’observation, le Cameroun est de plus en plus inondé de nouvelles confessions - majoritairement pentecôtistes. En 2010, les autorités administratives évaluent à plus d’un demi-millier, le nombre de lieux de prière des nouveaux mouvements religieux à Douala. Ces statistiques méritent d’être revisitées. Car la Communauté Missionnaire Chrétienne Internationale (CMCI) affirme disposer à elle seule, de 304 lieux de culte à Douala. Par ailleurs, selon le Révérend Pasteur Samuel Claude Mahop « la Mission du Plein Évangile a près de 60 paroisses dans la ville de Douala ». A ces statistiques, viennent se greffer de nombreuses autres dénominations pentecôtistes, dont la majorité dispose aussi de plusieurs « cellules », paroisses, chapelles, assemblées, missions, ministères, églises de maison ou lieux de cultes. Ainsi dit, on est en droit de s’interroger sur l’efficacité des moyens usités pour féconder une telle expansion.

La médiatisation des programmes

Le début des années 90, à n’en point douter, est établi comme une période fertile pour les nouveaux mouvements religieux. Depuis cette période, les pentecôtistes s’illustrent par des pratiques stupéfiantes irritant le commun des mortels. Les « non-initiés » s’inscrivent en faux contre des bruits intempestifs enregistrés pendant leurs rituels à travers les chants, les cadences, le matériel de sonorisation, l’orchestre musical, les danses, les prières à tue-tête, les tapages nocturnes orchestrés « au nom de Dieu » pendant les prières, les campagnes d’évangélisation, etc. Face à cette situation, en dehors de quelques plaintes des riverains qui demeurent très souvent sans suite, ces groupes continuent tranquillement à occuper du terrain.

 

Les entrepreneurs religieux pentecôtistes emploient moult médiums pour aguicher les membres. Tout se passe comme s'ils étaient hantés par l’unique volonté d’avoir le plus grand nombre d’ouailles coûte que vaille. Pour ce faire, « les nouvelles technologies y sont abondamment utilisées. C’est par satellite que l’on suit, par exemple, les prêches du fondateur nigérian d’une Église pentecôtiste anglophone, Deeper Life, qui a essaimé de Douala à Maroua ». L’observation de Maud Lasseur intervient au début des années 2000. Une décade plus tard, la situation a évolué. Plusieurs leaders religieux mobilisent des fidèles à distance.

 

L’exemple le plus patent est celui de T. B. Joshua.

En effet, T. B. Joshua (faux chrétien et faux prophète) est le fondateur du ministère intitulé «The Synagogue Church Of All Nations (SCOAN)». Cet entrepreneur religieux utilise comme moyen de communication, la Emmanuel TV. Cette chaîne, captée au Cameroun, a attiré l’attention des croyants pentecôtistes, au point où certains ont commencé à « faire leur culte devant leur poste de télévision ». Cette illustration de l’usage de la télévision pour attirer les membres n’a pas été sans incidence sur le visage religieux des métropoles, surtout les lieux où il était possible de capter Emmanuel TV. Maud Lasseur montre que la vulgarisation de ces moyens de communication a engendré des évolutions à larges spectres au Cameroun: «Le développement, un peu partout sur le territoire national, des nouvelles technologies de l’information (téléphone portable, internet), l’essor des voyages individuels jouent un rôle essentiel dans le changement religieux, désormais branché sur les évolutions globales.16»

 

Plus que tous les autres groupes religieux, les pentecôtistes camerounais exploitent avec beaucoup de sérieux ces médiums communicationnels. Il en va de même pour les pentecôtistes, d’une autre aire géographique étudiés par Yannick Fer17 pour qui, « la communication est la solution » dans cette confession. Les pasteurs pentecôtistes se seraient bien accoutumés avec ces techniques. Selon la loi des medias, une information diffusée se propage à une vitesse supersonique. En observant de près, leur dispositif médiatique est constitué d’une pléthore d'éléments dont les plus courants, sans prétendre à l’exhaustivité, sont la retransmission des cérémonies sur écran géant lors du culte, la diffusion en direct sur des chaînes de télévision appartenant à l’église, la rediffusion en différé sur leur chaîne, dans celles des tiers ou sur des sites internet, la retransmission en direct ou en différé sur des fréquences FM, l’emploi des hotlines téléphoniques, la multiplication des spots publicitaires audio-visuels. La liste n’est pas exhaustive.18 Ce dispositif communicationnel est quasi inéluctable. En somme, plus ces églises sont nouvelles mieux elles s'investissent dans ces nouveaux médiums.

Ainsi, le constat selon lequel les nouvelles technologies constituent le moyen privilégié du déploiement chez les pentecôtistes est plus que réel au Cameroun. Les deux principales métropoles Douala et Yaoundé, sont transformées en espace communicationnel par les leaders (gourous) des églises pentecôtistes qui assimilent mieux que tout autre acteur religieux, les outils de cette « société de communication ». Les espaces publicitaires sont pris en otage par ces entrepreneurs du marché religieux. Des panneaux publicitaires parfois portent des messages bibliques. Pendant des années, au quartier Bonamoussadi en bordure de la route, un panneau publicitaire géant porte l’inscription suivante: Choose eternal life Choose Jesus «Choisis la vie éternelle Choisis Jésus».

 

Église protestante Béthel. 19

En marge de ce genre de supports publicitaires invitant à « choisir Jésus, à choisir la vie éternelle », les principales métropoles sont le théâtre d’une médiatisation à outrance des phénomènes religieux. Les posters des pasteurs jonchent les rues. Les affiches des programmes organisés sont visibles sur des poteaux, des murs et autres espaces réservés ou non à l’affichage. Les recoins des rues sont auréolés de plaques publicitaires annonçant les églises. De plus en plus, les banderoles évangélisatrices sont aussi usitées. Les tracts, flyers, prospectus et billets d’invitations de ces églises sillonnent parfois les routes. Les campagnes d’évangélisation agrémentent ces notes communicationnelles. En sus, un phénomène apparemment récent, des prédicateurs dans les rues et dans les marchés avec leurs mégaphones, illustre cette véritable occupation spatiale par l’évangile pentecôtisant.20 Au total, ces pasteurs (gourous) ne manquent pas d’investir dans moult moyens pour aduler toujours un nombre sans cesse croissant.

La dialectique de nouvelles églises et nouvelles technologies a été revisitée via l’investigation sur Jeunesse en Mission (JEM). Ce groupement est qualifié comme « un des plus grands réseaux internationaux évangéliques à l’œuvre dans tous les continents ». Cette analyse repose sur les cas de la Polynésie, de la Nouvelle Zélande, des États-Unis et de la France.21 Plus encore, dans leurs récentes publications, des auteurs, à l’exemple de Damien Mottier, s’inspirant des précédentes études, voient les pentecôtistes comme de vrais utilisateurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Jacques Gutwirth voyait déjà plus loin en spécifiant que ces croyants ont même testé, depuis les années 20, l’efficacité de leur prédication sur l’audimat.22

 

En clair, cette médiation de l’expansion des mouvements pentecôtistes contribue à favoriser leur visibilité et fait apparaître un nouveau paradigme sur le champ religieux. Autrement dit, les pentecôtistes parviennent à apporter un nouveau paradigme ecclésial grâce à leur dynamisme et à leur capacité entrepreneuriale. Lorsqu’un secteur semble être en panne d’inspiration, les entrepreneurs religieux formulent de façon consciente ou non leur offre. Par extrapolation, on pourrait dire que le constat des maux de divers ordres souvent reconnus sous le signe de la pathologie, connaît depuis peu, la réponse pentecôtiste. Les ministères et/ou églises de guérison et de délivrance (exorcismes) sont la nouvelle offre dans le marché de la guérison divine.

La focalisation sur les rituels de délivrance (exorcisme)

Face à la multitude des demandes d’ « âmes désespérées », de « malades », de « possédés » et de « démunis », l’effervescence pentecôtiste fait montre de son opération plurielle de miracles, de guérison et de délivrance au nom de Dieu.23 Dans cette mouvance (psychotique), les « patrons » ou fondateurs (gourous) des églises jouent sur l’attachement de l’africain aux phénomènes occultes, exploitant ainsi cette corde sensible de l’occulto-dépendance africaine pour amorcer des membres. Ce qui engendre une quasi-saturation de l’espace religieux. Et malgré l’étendue de ce marché du religieux que constitue le Cameroun, les mouvements pentecôtistes ont réussi à se tailler une place de choix.

 

La maladie et la possession sont régulièrement invoquées. « Jésus sauve », « Jésus guérit », « Jésus Libère », « Jésus baptise » sont les quatre principes reconnus chez les pentecôtistes. La guérison est recherchée dans les conditions évoquées par la Bible, livre de référence pour les (sectes) pentecôtistes. Ceux-ci croient en ce que la maladie est potentiellement un champ libre pour les puissances démoniaques (chimériques). La morbidité est ainsi conçue comme une agression corporelle, comme l’intrusion d’un élément exogène néfaste qu’il faut extirper pour recouvrir la santé. Lorsque le cas est diagnostiqué comme une affaire de sorcellerie, les responsables sont souvent soupçonnés d’accointance avec le cercle familial. Exhibée comme une panacée, le pentecôtisme (sectaire) réussit à aguicher les couches démunies de la société.

De nombreuses recherches se sont interrogées sur les soubassements possibles d’un tel dynamisme. Selon les historiens et les chercheurs en sciences sociales, cette diversité religieuse tirerait son essence de la kyrielle des notions du sacré et de la divinité chez les camerounais ou dans les ethnies établies pendant la période précoloniale. En somme, l’origine de cette notion de « pluralité » du sacré remonterait à l’ère missionnaire.24 Il n’est donc pas étonnant qu’au fil du temps, et surtout à cause de la liberté religieuse, les acteurs religieux en profitent pour développer leur capital entrepreneurial.

 

Le contexte de crise socioéconomique s’y prêtant, les entrepreneurs religieux s’investissent pour apporter des solutions réelles à la paupérisation constante des populations.25 Les maux tels que le chômage, la stérilité, l’échec, la maladie. A partir des années 90, la crise économique a vraisemblablement accentué ces phénomènes regroupés sous le signe de « multicrise ».26 Ces constats d’ébranlement sociétal se répercutent sur le comportement des acteurs sociaux. Dans le domaine médical - pour ne citer que celui là - selon l’OMS, en Afrique, les patients recourent d’abord aux solutions pragmatiques. Les abords multiformes du normal et du pathologique permettent de revisiter les pratiques de guérison et de consultation dans un contexte où environ 90% de malades recourent en premier lieu à la médecine locale ou à ses dérivées avant de se rendre dans les centres hospitaliers dits modernes.27 Au fil des temps, l’Afrique contemporaine est confrontée à de nouveaux phénomènes pathologiques et, ces différents contextes interrogent la multiplicité des diagnostics, les offres et/ou les limites de consultations, les types de guérisons, la typologie des thérapeutes. Les faiseurs (névralgiques) de rituels pentecôtistes émergent dans ce magma en s’immergeant dans ce pluralisme du secteur thérapeutique. Ces figures religieuses, par leur entrepreneuriat, court-circuitent les nombreuses demandes de consultation. Ce faisant, ils axent leurs pratiques de consultation et de guérison des maladies vers le « combat spirituel », vers la guerre, vers les batailles rituelles ou vers des questions de mysticisme. Cette orientation-réponse constitue un appât pour les requérants de soins - individus, familles ou groupes - souvent caractérisés par l’occulto-dépendance.

 

Ainsi, dans les deux métropoles, les églises s’érigent en réponse aux questions « spirituelles » des populations. Vers l’an 2000, à Douala et à Yaoundé, on pouvait dénombrer une dizaine de groupements pentecôtistes dans chacune de ces localités, organisant des programmes quotidiens de prétendue délivrance (exorcisme). Une décade plus tard, les séances de délivrance se généralisent au point où en dehors des pentecôtistes « classiques », la quasi-totalité des églises s’investissent sur la scène du « combat spirituel ». Et « le combat spirituel vise à « briser les liens » de la coutume et de la tradition dénoncés en termes de sorcellerie et de malédiction ancestrale ». En effet, les pentecôtistes psychotiques estiment que leur environnement est une « arène » de combat où les forces du mal sont constamment en présence. Les forces occultes sont entendues comme les mauvais génies, les esprits méchants, les mauvais esprits, les esprits ancestraux, les démons, les esprits des ancêtres; ces « forces maléfiques » agissent par les sorciers, les envoûteurs, les féticheurs, les agents du diable et toutes formes de suppôts de Satan. Dans ce contexte, tout individu peut être considéré comme « ennemi » ou « adversaire » (surtout les chrétiens authentiques qui s'opposent à leurs aberrations).

La tendance la plus aguerrie versée dans les questions de « guerre spirituelle » se regroupe dans le cadre du Ministère du Combat Spirituel. En effet, ce faux Ministère est reconnu comme ayant influencé les techniques de délivrance basées sur le discours anti-sorcellerie. Les mordus de ce groupe répandent l’idée selon laquelle les démons peuvent exister partout et sous toutes les formes.28 Ceci entretient une constante « insécurité spirituelle »29 chez les adeptes, potentiels adhérents et même dans leur entourage. « Dans leur guerre spirituelle et par le discours de la « recrudescence » de la sorcellerie, les églises pentecôtistes alimentent cet imaginaire sorcellaire, voire le réactivent et l’intègrent, tout en prétendant lutter contre ».30 Le cercle amical et surtout familial est constamment désigné comme responsable des malheurs.

Des travaux récents montrent que le sorcier partage toujours le même cercle familial que sa victime et que dans certains cas, c’est précisément en famille que s’exprime en premier la sorcellerie à défaut d’être le lieu où elle se manifeste dans sa forme la plus dangereuse. Ainsi que le déclare Geschiere: « À maints égards, la sorcellerie est le côté noir de la parenté: c’est la prise en compte du fait effrayant qu’il y a de la jalousie [...] à l’intérieur de la famille, où ne devraient régner que confiance et solidarité ». La véhémence sus-évoquée qui s’exprime dans l’espace religieux se poursuit dans l’espace familial. Dans cette logique culpabilisatrice, l’intimité familiale est touchée par les discours sorcellaires, forgeurs de l’imaginaire, dans une société où la parenté constitue un socle sécuritaire privilégié.

 

À la fin des années 2000, de nombreuses structures pentecôtistes sont tournées résolument vers la délivrance (exorcisme). Ce faisant, elles drainent des foules nombreuses et, par touche d’argutie, en profitent pour appâter des ouailles avides de fortune, de succès, de restauration, de rétablissement, de guérison et surtout, de délivrance de toutes sortes de maux. Des séances collectives de délivrance (exorcisme) hebdomadaires et quotidiennes sont de mise. Il n’est pas rare de voir plusieurs réunions organisées en un jour,31 « en fonction des nécessités et des besoins des fidèles » selon le faux pasteur Christian Becquet de la Mission Chrétienne à Douala. Et Théophile Amos de rappeler: «Ces dernières années, des spécialistes de la délivrance, de la guérison pullulent parmi nous. Parce qu’ils savent que de nombreuses personnes souffrent, ils en profitent pour offrir leurs soins, leurs solutions par les séances de guérison, de délivrance. Les nécessiteux sont tellement nombreux et crédules que l’on a l’impression que toutes les églises de notre ville ont leur programme de délivrance. Bizarrement, on raconte le cas des églises qui fonctionnent sans programme fixe; espèce de tâtonnement pour espérer obtenir un résultat.

 

Les réunions n’ont ni tête, ni queue.32

A travers cette affirmation généralisante, une vérité observable s’impose. Les réunions de « chasse aux esprits » imaginaires prolifèrent. Par cette stratégie de régularité des réunions, les pasteurs (gourous) tirent leur épingle du jeu à mobiliser avec aisance « plus d’un millier de membres dans leur chapelle » selon le Pasteur Luc Mbassa.

Dans le registre de la métamorphose collective, en quelques années, les sectes pentecôtismes auront réussi à rassembler des foules, à mobiliser quotidiennement des membres pour de longues heures,33 à absorber l’attention des pouvoirs publics, à pousser les églises historiques à se remettre en question. Se sentant défiée, l’église catholique, organise depuis 2009, des grandes campagnes d’évangélisation publiques sur fond de délivrance collectives. Les pasteurs des églises protestantes aussi, s’investissent de plus en plus dans les séances de délivrance et d’exorcisme. Les pentecôtistes ont ainsi réussi à donner le ton, à imposer un style agressif, à interpeller les églises historiques qui pour ne pas être en marge, cèdent à la tentation du pastiche.

 

Conclusion

Le christianisme est reconnu comme un mouvement pluriel. Plus que tous les autres groupes, la mouvance pentecôtiste envahit la scène religieuse africaine depuis la décennie 90. Force est de constater que ces dernières années, leur expansion est plus que visible à travers les différents modes d’expression. Leur discours radical rompt d’avec la tolérance longtemps entretenue par les églises classiques qui bien que plus importante sur le plan numérique peinent à attirer l’attention. La pratique quotidienne des cultes, des rituels, des cérémonies parfois corampopulo rompent d’avec la monotonie des autres groupes religieux. Par leur audace, leur témérité et leur esprit entrepreneurial, leurs endoctrinements, leur psychose collective, les dénominations pentecôtistes gagnent du terrain sur la scène médiatique. Outre leur omniprésente sur l’aire médiatique, les Églises instituées ont été drainées dans le bal des séances de délivrance.

 

Au final, les pentecôtismes sont ainsi, un véritable fléau, socle de métamorphose au Cameroun. L'intérêt de cet article réside dans le phénomène de miroir pluriel et multidimensionnel qui apparaît entre la métamorphose spirituelle promise par les pentecôtismes et la métamorphose sociale (dislocation des familles, abandon des parcours d'études, etc.) provoquée par la conversion; le niveau ecclésial est aussi concerné. D’une part, la métamorphose spirituelle se décline en une métamorphose sociale. Le projet de départ aboutit à un projet final au plan individuel. Le croyant pentecôtiste se voit heureux à travers le miroir du discours millénariste; et plus tard, quand vient le désenchantement, le miroir social le déterminera à devenir la personne qu’il souhaite être. Ainsi donc, cette double métamorphose provoque un autre phénomène alternatif de rejet et d’attirance mutuels. Le fils rejette la famille perçue à travers le miroir millénariste qu’il ne reconnaît pas; à son tour, la famille rejette son fils qu’elle ne se reconnaît pas à travers le miroir social. Sur un autre plan, on peut également observer le phénomène de miroir au niveau ecclésial avec les églises historiques qui rejettent les pentecôtismes en se mirant au travers de leurs pratiques, tout en reconnaissant, par l’imitation de ces derniers, ce qu’elles devraient être ou faire. Enfin, la société qui rejette les pentecôtistes et leurs modes opératoires ne semble pas se reconnaître en eux tout en les admirant ou en se laissant appâter par eux, les gratifiant ainsi de fortes adhésions. En somme, la praxis de ce mouvement conversionniste engendre une métamorphose plurielle que les intervenants sociaux gagneraient à explorer.

 

Sariette Batibonak

Aix-Marseille Université CEMAf Aix-en-Provence

Journées d’ Études Doctorants et Jeunes Chercheurs - Laboratoire ICTT

 

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1

   E. De Rosny, « Douala. La religion au cœur de la recomposition d’une société ». Cahier de l’UCAC, n° 4, 1999.

2

   V. Boyer, « Approches sociologies et anthropologiques du pentecôtisme : le cas brésilien ». Nuevo Mundo Mundos Nuevos, BAC,. Dernière consultation le 14 décembre 2012.

3

   G. Séraphin (dir.), L’effervescence religieuse en Afrique. La diversité des implantations religieuses chrétiennes au Cameroun et au Kenya. Paris : Karthala, 2004.

4

   Voir S. Fath, Les protestants. Paris : Le Cavalier Bleu, 2003 ; Y. Fer, Pentecôtisme en Polynésie française : l’évangile relationnel. Genève : Labor et Fides, 2005 ; O. Favre, Les Eglises évangéliques de Suisse. Origines et identités. Genève : Labor et Fides, 2006.

5

   M. Lasseur, « Cameroun : Les nouveaux territoires de Dieu ». Afrique Contemporaine, vol. 3, n° 215, 2005, p.93.

6

   Actes des Apôtres, Second, 2002 [1910] : Actes 2, 1-4.

7

   P.-J. Laurent, Les pentecôtistes au Burkina Faso. Paris : Karthala, 2003, p.348.

8

   S. Fancello, Les aventuriers du pentecôtisme ghanéen. Nation, conversion et délivrance en Afrique de l’Ouest. Paris : IRD/Karthala, 2006, p.107.

9

   S. Batibonak, Journal d’enquête, entretien du 28 février 2012, (non publié).

10

   S. Fancello, Les aventuriers du pentecôtisme ghanéen. Nation, conversion et délivrance en Afrique de l’Ouest. Paris : IRD/Karthala, 2006, p.107.

11

   B. Bouttet, Le pentecôtisme à l’Île de la Réunion. Refuge de la religiosité populaire ou vecteur de modernité ? Paris : L’Harmattan, 2002 ; A. Mary, Visionnaires et prophètes de l’Afrique contemporaine. Transe initiatique, culture de la transe et charisme de délivrance. Paris : Karthala, 2009.

12

   S. Batibonak, Journal d’enquête, entretien du 20 janvier février 2012, (non publié).

13

   G. Séraphin (dir.), L’Effervescence religieuse en Afrique Centrale. Paris : Karthala, 2004.

14

   M. Lasseur, « Cameroun : Les nouveaux territoires de Dieu ». Afrique Contemporaine, vol. 3, n° 215, 2005, p.103.

15

   Les auteurs, à l’instar de André Corten et André Mary (2001), Pierre-Joseph Laurent (2003), Gilles Séraphin (2004), Joseph Tonda (2005), Joseph Tonda et Jean-Pierre Missié (2006), Sandra Fancello (2006) en font mention dans leurs ouvrages.

16

   M. Lasseur, « Cameroun : Les nouveaux territoires de Dieu ». Afrique Contemporaine, vol. 3, n° 215, 2005, p.116.

17

   Y. Fer, Pentecôtisme en Polynésie française : l’évangile relationnel. Genève : Labor et Fides, 2005.

18

   J. Gutwirth (1987, 1998), B. Meyer (1998), J. Tonda (2002) évoquent clairement l’utilisation des médias par ce groupe religieux.

19

   Cette plaque publicitaire existe depuis plus près de dix ans. Et en septembre 2012, pendant que nous rédigeons cet article, ce panneau est toujours en place.

20

   G. Séraphin (dir.), L’effervescence religieuse en Afrique. La diversité des implantations religieuses chrétiennes au Cameroun et au Kenya. Paris : Karthala, 2004.

21

   Y. Fer, L'offensive évangélique. Voyage au cœur des réseaux militants de Jeunesse en Mission. Genève : Labor et Fides, 2010.

22

J. Gutwirth, « L’ « Église électronique » américaine ». Etudes, vol. 366, n° 6, 1987, p.826.

23

   J. Tonda & Missié, Les Églises et la société congolaise aujourd'hui. Economie religieuse de la misère en société postcoloniale. Paris : Karthala, 2006.

24

   Voir Bureau, 1996 ; Eboussi Boulaga, 1991 ; Messina & Van Slageren, 2005 ; Mebenga Tamba, 2009.

73

25

   Cette approche du pentecôtisme est étudiée par Corten dans : A. Corten, Le pentecôtiste au Brésil. Paris : Karthala, 1994. Boutet en fait mention dans son investigation sur le cas réunionnais : B. Bouttet, Le pentecôtisme à l’Île de la Réunion. Refuge de la religiosité populaire ou vecteur de modernité ? Paris : L’Harmattan, 2002.

26

   De Boeck, « Le « deuxième monde » et les enfants-sorciers en République Démocratique du Congo ». Politique Africaine, n° 80, 2000, pp.32-57.

27

   OMS, Rapport sur la santé dans le monde. Genève : OMS, 2010.

28

   S. Demart, Les territoires de la délivrance. Mises en perspective historique et plurilocalisée du réveil congolais (Bruxelles, Kinshasa, Paris, Toulouse). Toulouse/Louvain : Université Toulouse-le-Mirail/Université Catholique de Louvain-la-Neuve, 2010.

Fancello fait mention de ce groupe en insistant sur quelques unes de leurs maladresses et des leurs pratiques compromettantes : S. Fancello, « Pentecôtistes et sorcellerie dans les pentecôtismes africains ». Cahier d’Etudes Africaines, n° 189-190, 2008, pp.161-183.

29

   Le concept d’« insécurité spirituelle » est développé par Ashforth qui signifie comment des intervenants peuvent entretenir une phobie à propos d’une question répandue dans l’imaginaire d’un peuple : A. Asforth, Witchcraft, Violence and Democracy in South Africa. Chicago : The University of Chicago Press, 2005.

30

   S. Fancello, « Pentecôtistes et sorcellerie dans les pentecôtismes africains ». Cahier d’Etudes Africaines, n° 189-190, 2008, p.164.

31

   A. Mary décrit cette réalité dans un groupe pentecôtiste nouvellement installé au Gabon : A. Mary, Visionnaires et prophètes de l’Afrique contemporaine. Transe initiatique, culture de la transe et charisme de délivrance. Paris : Karthala, 2009.

32

   . Batibonak, Journal d’enquête, entretien du 11 novembre 2011 à Douala, (non publié).

33

   En dehors des veillées de prières qui durent 8 heures, certains rencontres prennent jusqu’à 6 heures de temps.