L'Intensité du Combat Chrétien

par:  Jean leDuc

 

 

 

 

 

1- La Source du Combat

2- Le Chrétien n'est pas Exempté

3- Un Développement Continuel

4- Pourquoi tant d'Épreuves et de Souffrances?

 


 

La Source du Combat


"Dans mes voyages, comme je marchai à travers plusieurs régions et pays, il fut ma joie de parvenir à ce célèbre continent de l'Univers... Maintenant, dans cette contrée élégante de 1'Univers, il y avait une cité belle et délicate, une communauté appelé l'Âme; une cité au constructions curieuses, très bien adaptée par sa position, et favorisée de nombreux privilèges, à cause de son origine... Tant qu'à la position de cette cité, elle est située entre les deux mondes, et son premier fondateur et constructeur, d'après les régistres authentiques les meilleurs que j'ai pu rassembler, se nomme Shaddai, et il la construisit pour ses propres délices.  Il la fit le miroir et la gloire de tout ce qu'il avait fait, un chef-d'œuvre au-delà de tout ce qu'il fit dans cette contrée...  Mais, à un certain temps, il y eut un nommé Diabolos, un géant puissant, qui attaqua la cité célèbre de l'Âme pour en faire son habitation.  Ce géant fut le roi des régions ténébreuses, et un prince très furieux...  Alors, s'avisant lui-même de la meilleur façon pour procéder, il partagea sa pensée à quelques uns de ses alliés, qui furent du même avis...  Finalement, ils arrivèrent dans cette contrée spacieuse de l'Univers; se dirigeant vers la cité de l'Âme, ils s'aperçurent que cette cité fut l'un des délices et chef-d'œuvre du Roi Shaddai.  Ils décidèrent donc après avoir tenu un conseil, de lancer un assaut contre elle...  Alors (dit Légion), que notre assaut soit par une prétendue honnêteté, couvrant nos intentions par toute sorte de mensonges, de flatteries, de paroles trompeuses, d'imaginations de choses qui ne seront jamais, et de promesses vides...  Ils s'approchèrent donc, et s'arrêtèrent devant la porte de l'Oreille, car de là, toute la cité entendait, comme elle voyait tout de la porte des Yeux... A ceci, les dirigeants de la cité de l'Âme tel que: Seigneur Innocence; Seigneur Ferme Volonté; le maire, Seigneur Mémoire, et Capitaine Résistance; vinrent au mur pour voir qui était là, et pourquoi... Et, comme Diabolos leur parlait, TisiPhone tira Capitaine Résistance d'où il était près de la porte, et le blessa mortellement à la tête d'une flèche.  Alors, il tomba mort par dessus le mur, à l'étonnement des habitants, et à l'encouragement de Diabolos.  Donc, lorsque Capitaine Résistance tomba mort, [et il fut le seul homme de guerre dans la cité]; l'Âme, privée de son soutient, n'avait plus de courage, ni de cœur pour résister.  Mais ceci fut la volonté du diable...  Mais, j'aurai du vous dire ceci auparavant, au moment même ou Fausse Distraction donna son discours aux habitants, le Seigneur Innocence tomba de la place d'où il était et ne plût être ramené à la vie.  Soit qu'il fut tiré du camp des géants, ou qu'il fut pris d'un malaise, ou bien il tomba de la mauvaise haleine de ce vilain Fausse Distraction, ce que je pense qu'il lui est arrivé.  Ainsi ces deux braves hommes moururent.  Je dis qu'ils furent braves, car ils furent la beauté et la gloire de l'Âme aussi longtemps qu'ils y habitèrent, et il ne restait plus dans l'Âme aucun esprit qui fut si noble; ils tombèrent tous, se soumirent à Diabolos, et devinrent ses esclaves et ses sujets comme vous allez voir...  Alors, ils dirent tous d'un commun accord à ce scélérat, Diabolos: Règne sur nous.  Il accepta cette motion et devint le roi de l'Âme.  Ceci fait, ils lui rendirent ensuite le Château du Cœur pour sa demeure, et il obtenu ainsi toute la puissance de la cité...  Ne se pensant pas assez sécure, Diabolos figura de remodeler la cité; et il le fit, élevant un et abaissant un autre selon son plaisir.  Ainsi, sa seigneurie le maire qui se nomme Seigneur Compréhension, et Mr. Mémoire qui se nomme Mr. Conscience furent enlevé de leur position de pouvoir"
(The Holy War, par John Bunyan).

 

Dans son allégorie merveilleuse "La Guerre Sainte du Roi Shaddai contre Diabolos", John Bunyan nous indique le début et le pourquoi du combat chrétien, de cette guerre acharnée que nous devons livrer contre le péché et Satan, l'esprit de la chair qui est l'ennemi de l'Esprit de Dieu (Gen.2:7; 3:1; Rom.8:5-7; Gal.5: 16-18).  Le premier homme s'est révolté contre son Créateur [le Roi Shaddai].  En refusant de renoncer à lui-même, de renoncer à son libre choix, il a déclaré son indépendance de Dieu et s'est voulu maître de son propre destin, faisant de l'esprit de sa chair le maître de sa vie.  Or nous avons tous individuellement, par notre nature indépendante, consenti à cet acte de révolte qui se répète à tous les jours, et qui plonge le monde dans toute sorte de souffrances, de désordres, de détresses, et d'angoisses. Divers sont en effet les peines que nous subissons, et qui, sont le lot de tout être humain.  Certains malheurs sont réservés à un nombre plus restreint.  Il existe des souffrances en général, communes à tous, d'autres qui sont particulières.  Mais sans exception ni distinction, chacun fait, et fera, l'expérience d'épreuves, de chagrins, de tracas, de regrets, de douleurs et de découragement, d'ennui, d'abattements et de désespoir; car nous sommes tous unis dans le dur combat de simplement survivre.

 

L'homme, nous dit Paul Little (Échec au Doute), est responsable de la présence du Péché et de la mort [physique, spirituelle et éternelle].  Nous ne devons pas non plus oublier que sa conduite est aussi la cause d'une grande partie de la misère et de la souffrance que nous voyons autour de nous.  La souffrance est bien souvent le fruit amer que récolte une société ou règnent le mensonge, la dissimulation, le vol et un égoïsme effréné.  L'existence du mal dans le monde est le résultat d'un choix de l'homme dans l'exercice de son libre arbitre, choix qui a provoqué sa "Chute"; et il en est le seul responsable.  Le temps viendra où Dieu ôtera le mal de la terre, mais nous sommes encore à présent sous le règne de la Grâce où il nous offre son pardon et son amour.

 

Le Chrétien n'est pas Exempté

 

Le fait qu'un chrétien est sous la Grâce ne signifie pas qu'il est exempté des ravages du péché et des souffrances qu'il encours.  Dieu n'exempte pas Ses enfants de l'épreuve et du châtiment, nous dit Watchman Nee (Le Vrai Serviteur de Dieu). En fait, ils sont nécessaires pour amener leur croissance à maturité.  Si nous voulons être de quelque utilité au Seigneur, par amour pour Lui, il est impérieux de choisir volontairement le chemin de la souffrance:

 

"De même que Christ a souffert dans la chair, armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché" (1 Pi. 4:1)".

 

Hélas! La plupart des chrétiens, et même beaucoup de serviteurs de Dieu, semblent progresser merveilleusement aussi longtemps que les circonstances sont favorables, mais aussitôt qu'une affliction les frappe, ils sont immobilisés.  Or, nous savons que les afflictions, quoiqu'elles ne sont pas voulues, sont nécessaire.  Et même, combien nombreux parmi les plus fidèle au Seigneur Jésus-Christ, n'ont pas à des moments de profonde détresse prié: "Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné".

 

Ainsi dit J.T. Mueller (La Doctrine Chrétienne), Docteur en Théologie:  Bien qu'ils soient régénérés et renouvelés dans leur être spirituel, cette régénération ou ce renouvellement n'est point achevé en cette vie, il ne fait que commencer.  Chez les croyants se poursuit la lutte constante contre la chair, contre la nature corrompue qui est inhérente à notre être jusqu'à la mort [et cela a cause du vieil Adam qui réside encore dans la raison, dans la volonté, et dans toutes les facultés humaines, incluant celle d'exercer un choix].  Or, tandis que le croyant sert Dieu selon l'homme intérieure nouveau qui a été implanté en lui au moment de sa conversion, le vieil homme naturel demeure encore en lui (Eph.4:22-24).  La sanctification est donc le combat que le croyant, selon l'homme intérieur nouveau, livre aux affections et aux désirs de sa chair (Gal.5:24), la résistance qu'il oppose à ses mauvais penchants, et l'accomplissement de ce qui plaît à Dieu.  L'Écriture exige fortement de tous les chrétiens un tel combat de l'Esprit contre la chair.

 

Pour ce qui est de la lutte de l'Esprit contre la chair, le Chrétien doit bien se souvenir des vérités suivantes:

 

a) La lutte constante entre les deux natures du croyant ne prouve pas que celui-ci soit déchu de la Grâce, comme beaucoup de chrétiens sont tentés de le penser aux heures d'épreuves; elle atteste au contraire qu'il vit en état de Grâce, Il n'y a mort spirituelle que lorsque la lutte contre la chair a cessé (Rom.8:13).

 

b) Puisque, dans le croyant, le vieil homme demeure toujours corrompu, il est clair que, selon la chair, les chrétiens ne sont pas supérieurs aux incroyants qui ne sont pas nés de nouveau (Jn.3:5,6); le croyant ne doit donc pas être surpris s'il est tenté par sa nature charnelle, de commettre même des péchés grossiers (Rm.7:18; 1 Jn.1:8-10).  [Il est donc possible à un chrétien de retombé dans le péché, de vivre selon la chair, sans toutefois perdre sa foi qui sera toutefois affaiblie par sa conduite.  Si c'est le cas, nous dit René Pache (La Personne et l'œuvre du Saint-Esprit), prenons garde aux très grave conséquences qu'entraîne une telle conduite]. Toutes tentations doivent inciter le chrétien à poursuivre sans arrêt la lutte contre les désirs de son corps et à crucifier sa chair (Rom. 8:13; Col.3:5).

 

c) La lutte contre la nature charnelle est difficile et pénible puisque c'est contre sa propre chair que le croyant doit la
mener (Heb.12:1). Pourtant le bon combat de la foi doit durer jusqu'à la fin (l Tim.6:12; 2 Tim.4:7); et c'est une grande consolation pour les croyants de découvrir que les plus grands saints de la Bible ont dû, sans cesse, continuer ce combat contre leur propre chair (Rom.7:24; Heb.11:13-40).

 

d) L'Écriture assure les croyants que, dans leur lutte contre la chair, ils obtiendront finalement la victoire pourvu qu'ils de
meurent fidèles à la Parole de Dieu et qu'ils permettent au Saint Esprit d'accomplir son oeuvre dans leurs cœurs.  Il est bien entendu qu'à cet usage fidèle et constant de la Parole de Dieu doit se joindre la prière fervente et incessante (Mat. 26: 41; Eph. 6: 18).

 

e) L'une des règles importantes du combat chrétien consiste à toujours substituer aux impulsions et aux désirs mauvais de la chair, les impulsions saintes et les désirs correspondants de l'homme nouveau.  [En d'autres termes, sachant que la convoitise est la racine de tous les péchés et qu'elle est interdite par la Loi de Dieu (Rom.7:7), il convient au chrétien qui subie son influence de la remplacer immédiatement par une autre convoitise, celle qui est le désir ardent de posséder les dons de Dieu les plus excellents (l Cor.12:31).  Nous voyons ainsi que seulement une nouvelle Loi peut annuler une ancienne Loi, et cette nouvelle Loi est nulle autre que "la Loi de l'Esprit de vie qui est en Jésus-Christ" (Rom.8:2)].

 

D'après Henri Strohl, la vie du chrétien est un éternel commencement, un progrès continuel, un éternel devenir, un repentir ininterrompu, une bataille sans relâche.  Ainsi disait Luther sur ce sujet:  La crainte diminue à mesure que l'amour grandit.  Il en est ainsi de toutes les vertus qui sont accompagnées des vices correspondants jusqu'à ce qu'elles règnent seules, après avoir vaincu leur contraire.  Ainsi l'espérance ne va pas sans défaillance, la foi vacille surtout au moment de l'épreuve, le courage dans le malheur alterne avec des accès de désespoir, la douceur avec l'irritabilité, la chasteté avec le tumulte des passions, l'humilité avec l'orgueil, la soumission avec la révolte, la générosité avec l'avarice, la sagesse avec la folie, l'héroïsme avec la lâcheté, la grâce avec le péché... Tout mouvement est marqué par un point de départ et un point d'arrivée; ainsi le malade est convalescent quand la maladie diminue et que la guérison fait des progrès.  Et l'homme juste est toujours avec un pied dans le péché et avec l'autre dans le sphère de la grâce.

 

En bon médecin, Dieu guérit progressivement le pécheur de son mal; organisateur de la grande lutte contre le péché, il fait du chrétien un bon soldat de Christ.  Il convoque le chrétien non au repos, mais à un rude labeur.  Ainsi, toutes nos oeuvres ne sont qu'une préparation à un degré de justice supérieur, une étape, un point d'arrivée et en même temps un point de départ.  Or, s'arrêter sur la voie divine, c'est reculer; et progresser, c'est recommencer toujours par le commencement.  Ainsi le but auquel Dieu tend, c'est notre perfection:

 

"Et ne vous conformez point à ce présent siècle; mais soyez transformés par le renouvellement (repentance) de votre entendement, afin que vous éprouviez quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable, et parfaite" (Rom.12:2).

 

Un Développement Continuel

 

La vie dans la foi est un développement continuel, nous dit A.R. Kayayan (La Vie Chrétienne). Elle ne s'arrête que lorsque, au-delà de la vie présente dans la chair, le chrétien est reçu dans la gloire céleste et atteint alors, enfin, la perfection à laquelle il a été destiné. Ne nous imaginons pas cependant que ce développement se déroule de manière normale ou automatique, sans interruption.  D'une année à l'autre, d'une circonstance à une autre, le degré ou l'intensité peuvent en varier.  Telle ou telle circonstance peut peser lourd sur nous. Toutes les exhortations du N.T. nous invitent à mener ce combat de la foi; nous rappellent le pouvoir (certes non définitif) que le péché exerce encore sur nos personnes.  Quoique Christ ait accompli parfaitement à notre place la Loi de Dieu pour nous en délivrer, nous voyons encore en nous mêmes des traces du péché. [La raison de ceci est, vu que Christ est en nous, notre corps est mort à cause du péché et que la Loi exerce encore son pouvoir sur lui durant tout le temps que nous vivons, mais notre esprit est rendu vivant à cause de la justice que nous recevons par la foi en Christ.  Ce n'est que par la foi en Christ que le Seigneur vivifie notre corps mortel, à cause de son Esprit qui habite en nous (Rom.7:1; 8:10,11). Ceci est le dilemme des deux natures qui habitent en chaque chrétien]. 

 

Or il est vrai que Christ ne doit pas simplement nous libérer de la faute et de la culpabilité, mais encore créer en nous une vie nouvelle.  L'épître aux Hébreux nous exhorte à nous défaire du poids du péché qui nous environne de toutes parts. Bien qu'ayant reçu une identité nouvelle, il nous advient, peut-être par nostalgie stupide ou convoitise charnelle, de faire des incursions dans le vieux territoire où le péché est maître.  [L'influence malsaine de nos mauvaises habitudes exerce toujours son attrait sur nous du temps que nous luttons contre elles; c'est pour cela que le Seigneur Jésus nous exhorte:

 

"Veillez et priez que vous n'entriez point en tentation; car l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible" (Mat.26:41) ].

 

Bien que totalement renouvelés et créés à l'image de Dieu en Christ, nous succombons souvent à l'attraitde la convoitise et aux séductions des idéologies anti-chrétiennes.  Mais plus notre vie nouvelle atteint la maturité par le renoncement, plus elle porte des fruits pour la gloire de Dieu en conformité avec Sa sainte volonté pour obéir à l'appel, à la sanctification sans laquelle personne ne verra Dieu (1 Thes. 4: 1-5; Héb. 12: 14).  La présence du péché autour de nous et la lutte par la foi signifient donc que nous aurons à nous opposer constamment au mal.

 

Ce mal peut être de nature individuelle ou sociale. Le péché se trouve dans le cœur de l'homme autant que dans ses structures sociales. Il détruit tant la vie privée qu'il ruine et divise la vie du foyer. Il faudra le haïr de toute nos forces et le combattre farouchement. L'impureté dans laquelle tant d'hommes s'abandonnent et y prennent plaisir, ainsi que les abus et les injustices, deviennent la règle des méchants qui écrasent les faibles. La convoitise qui attise des conflits et oppose les hommes ente eux, des groupes et des peuples les uns aux autres; l'avarice qui est signe de la stérilité du cœur et de l'incrédulité envers Dieu; ne sont que des formes du mal et des expressions du péché qui naissent dans notre esprit.

 

Sans jamais oublier que le terrain propice où le mal se développe est bien le cœur humain (Jer.17:9).  Nul d'entre nous ne saura un bon soldat de Christ, à moins d'apprendre à guerroyer contre cette forteresse intérieure, cette cinquième colonne qu'est le péché de notre propre esprit.  Nous sommes appelés à une réforme constante de notre manière de vivre et de nous conduire.  C'est à cette condition là que nous grandirons dans Sa Grâce.  Selon l'Écriture, le pouvoir qui résistera en nous au péché et qui nous permettra de croître dans la connaissance de la Grâce de notre Sauveur nous est accordé par le Saint-Esprit.  Non seulement l'Esprit a créé en nous une vie nouvelle, mais encore Il la maintient, la nourrit et l'amène vers son accomplissement.  Sans Lui, nous ne pourrions rien faire, car Il est la présence du Christ en nous qui nous communique les bénédictions et les grâces qui nous ont été acquises lors de notre Rédemption.

 

Selon René Pache, nous ne saurons pleinement semblables à Jésus-Christ que dans la gloire, dit l'Écriture.  Or, ce qui nous empêche de Lui ressembler, c'est toujours le péché.  Par conséquent, aussi longtemps que nous serons ici-bas, nous aurons de nouvelles victoires à remporter sur ce terrible ennemi.  Sinon, il est évident que nous n'aurions plus aucun progrès à faire.  Si aujourd'hui nous sommes remplis de l'Esprit, nous aurons la victoire sur tous les péchés dont nous sommes conscients.  Mais demain, si nous continuons à grandir et à nous élever sur le chemin de la sanctification, l'Esprit nous révélera d'autres choses sur nous-mêmes, d'autres devoirs non encore accomplis, d'autres péchés que nous avons ignorés jusque-là.  En effet, plus nous avançons dans la vie spirituelle, plus notre horizon s'élargit, plus la lumière se fait vive et la conscience délicate, et plus aussi nous apprenons à connaître la perversion de notre propre nature. Si nous restons pleinement soumis à l'Esprit, Il nous donnera au fur et à mesure la victoire sur toutes ces choses et nous pourrons suivre notre chemin dans la lumière, remplis sans cesse et toujours plus de sa présence.

 

Le fidèle, nous dit A.R. Kayayan, se rend compte chaque jour des difficultés qui surgissent sur son chemin, comme autant des obstacles qui l'empêchent de mener normalement sa vie dans la foi.  D'une part, il est entouré d'hommes qui prétendent ignorer Dieu, ou pire encore, qui déclarent Lui être hostiles ainsi qu'à la Souveraineté de Dieu dans l'Évangile du Salut par la Grâce seule.  D'autre part, et de manière plus dramatique, il se trouve en butte aux obstacles dressés par son propre cœur.

 

Le combat du chrétien ne se limite pas seulement à lutter contre l'esprit de sa propre chair et son cœur tortueux, il ne vient pas seulement de l'intérieur, mais aussi de l'extérieur, de l'esprit charnel en général qu'il rencontre dans ceux qui l'entourent et qui exercent une influence su lui.  Ce mal qui provient de l'extérieur blesse l'âme, torture la pensée, et poignarde tout notre être: l'hypocrisie de faux amis, la trahison de faux frères, les diffamations venimeuses des rivaux, les rapports faussés des concurrents, une réputation discréditée, la mesquinerie des envieux, l'intimidation et l'exploitation de nos dirigeants, les attaques brutales de nos ennemis.  En effet, que de blessures infligées aux âmes chrétiennes sensibles qui ne peuvent rendre le pareil, quoiqu'elles le voudraient par instant.  Les haines et les persécutions ont le pouvoir de rendre amer, de décourager; les soucis et les préoccupations rongent l'esprit; et les tribulations et les chutes accablent la volonté; tandis que la solitude détruit toute motivation, et la pauvreté tout respect. Pris ainsi d'assaut, que peut faire le chrétien marginal, seul et abandonné?  Les tribulations de toutes sortes ne lui laisse aucun répit.  Il sombrera dans la lassitude.  Impuissant, ayant perdu tout espoir en lui-même et en le monde qui l'entour, il maudira peut-être le jour de sa naissance, car la terre semble être devenue un immense glacier sous ses pieds et les cieux donnent l'illusion de surplomber sa tête comme un couvercle d'acier.  Pris de vertige, il cherchera un rayon de lumière, une explication; car il veut comprendre pourquoi il vit avec le poids étouffant de la mélancolie; l'usure de l'ennui; les méfaits de l'oubli; l'amertume de se voir laissés pour compte, sans amis intimes, sans un proche affectueux.  Aucune escapade ne peut le soulager, car elle contribue plutôt à empirer sa situation qui devient de plus en plus tragique.

 

Pourquoi tant d'Épreuves et de Souffrances ?

 

Pourquoi un enfant de Dieu subit-il tant d'épreuves et de souffrances?  La Parole de Dieu nous donne deux réponses à ceci:

 

a) Premièrement, nous dit Paul Little, Dieu nous rappelle que nous avons ici-bas un ennemi qui se manifeste sous diverses apparences selon l'occasion: il peut se présenter comme un ange de lumière ou un lion rugissant au gré des circonstances ou de ses intentions; [ il prend la forme d'un plaisir illicite, d'une femme séduisante ou d'un homme vigoureux, d'un ami trompeur, ou d'un dirigeant subtil ].  Cet ennemi s'appelle Satan (l'adversaire ou l'accusateur).  C'est à lui que Dieu permit de faire souffrir Job (Job 1:12; 2:6,7).  Jésus le signale à notre attention dans la parabole du bon grain et de l'ivraie lorsque il explique comment la moisson du fermier a été détruite, en disant: "C'est un ennemi qui a fait cela" (Mat.13:28).  Satan met son plaisir à ruiner l'œuvre créée par Dieu et à répandre partout souffrance et misère. Dieu lui accorde un certain pouvoir, mais il ne peut toucher à l'homme qui se maintien en étroite communion avec Lui. Nous avons l'assurance que si "nous résistons au Diable, il fuira loin de nous" (Ja.4:7).  Mais lorsque le chrétien trébuche dans les difficultés, cède à la crainte et se laisse aller au désespoir, il devient une proie facile pour l'ennemi et sera vulnérable à ses assauts.  Mais lorsqu'il criera à l'Éternel, il sera délivré (Psm.3:4; 37:40).

 

b) Deuxièmement, selon G.H. Knight, les souffrances du chrétien sont comme le feu du Raffineur qui purifie son or:

 

"Et j'amènerai la troisième partie au feu; je les affinerai comme on affine l'argent, et je les éprouverai comme on éprouve l'or: chacun d'eux invoquera mon nom, et je l'exaucerai" (Za.13:9).

 

Ceci est une partie souvent oubliée de l'œuvre restauratrice de Christ.  Nous reconnaissons Christ comme Sauveur, mais nous oublions la partie nécessaire de sa mission, de nous Sanctifier [ c'est à dire de nous mettre à part, de nous séparer du péché, de nous marginaliser de ce monde corrompu et vouer à l'échec ]:

 

"En quoi vous vous réjouissez, quoique vous soyez maintenant affligés pour un peu de temps par diverses tentations, vu que cela est convenable; afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l'or qui périt, et qui toutefois est éprouvé par le feu, vous tourne à louange, à honneur et à gloire, quand Jésus-Christ sera révélé" (l Pi.1:6,7)

 

Il ne veut pas pour nous un salut superficiel qui serai qu'un bandage couvrant le symptôme sans guérir la maladie.  Ainsi Il n'est pas seulement un Rédempteur mais aussi un Raffineur qui brûle en nous le péché afin que nous soyons purs, comme Lui-même est pur. Il fait ceci de plusieurs manières.  Il le fait par le pouvoir de sa Parole régénératrice qui nous purifie, par la force attrayante de son exemple, par la présence de son Esprit en nos cœurs.  Mais IL le fait aussi par l'affliction qui provient de sa main car "le Seigneur châtie celui qu'il aime" (Heb. 12: 6-11).  Or chaque enfant du Royaume connaît la purification des afflictions, et comment rapidement elles révèlent les imperfections mélangées avec l'or, et comment elles sont brûlées efficacement; ainsi la même chaleur qui les révèlent les enlèvent aussi. I l faut qu'il en soit ainsi, afin que nous soyons formé en vaisseaux d'honneur à la louange de sa gloire (2 Tim.2:19-21).

 

Roy Hesson (Le Chemin du Calvaire) nous dit que la Sanctification est le brisement de notre volonté qui doit être soumise à Christ par toutes sortes d'épreuves et de souffrances.  Le brisement quotidien, c'est simplement accepter dans l'humilité tout ce dont Dieu veut nous convaincre.  Cela peut nous coûter cher, si nous considérons tous les droits et intérêts égoïstes que nous devons abandonner.  Le brisement initial de notre conversion est constamment suivi de nouveaux brisements, car c'est seulement ainsi que le Seigneur Jésus peut se révéler constamment à travers nous (2Cor.4:8-10). Tout au long de la journée, le choix se présentera à nous de mille manières. Cela signifiera le renoncement à nos projets, à nos plaisirs et à la libre disposition de notre temps et de notre argent.  Chaque humiliation, chaque vexation que nous sommes appelés à endurer est un moyen que Dieu se sert pour nous briser.  Tout ce qui procède du Moi, si infime que cela soit, est Péché.  La pitié de soi-même dans les épreuves et les difficultés, la recherche de ses intérêts propre dans les affaires ou le service pour Dieu, le laisser-aller dans les loisirs, la sensibilité, la susceptibilité,
le ressentiment, la défense de ses droits lorsqu'on est offensé ou accusé, l'égocentrisme, le repliement sur soi-même, les soucis, les craintes, tout cela provient du Moi, tout cela est par conséquent péché et souille notre coupe.  Le péché nous conduit toujours à l'irréalité, à la comédie, à la duplicité, à soigner les apparences, à nous excuser et à mettre la faute sur les autres, et cela autant par le silence qu'en disant ou faisant quoi que ce soit.  Cependant, tous ces péchés se trouvaient dans la coupe que le Seigneur, à Gethsémani, hésita un moment à vider, mais qu'Il but jusqu'à la lie au Calvaire. Nous pouvons ainsi expérimenter à nouveau chaque jour l'efficacité de Son sang précieux qui nous purifie de tous péchés (l Jean. 1:7-9). Et c'est en regardant à Lui et en réalisant que ce sont nos péchés qui l'ont cloué là, que nous serons brisé à notre tour.

 

J'encourage donc tous les Chrétiens Marginaux à ne pas lâcher prise.  Rappelez vous que Christ est en vous, subissant avec vous toutes vos épreuves; et qu'Il "ne nous délaisse point, et ne nous abandonne point" dans le combat (Heb.13:5). "Au contraire, en toutes ces choses nous sommes plus que vainqueur par Celui qui nous a aimé" (Rom.8:30-38).

 

A Christ seul soit la Gloire